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DEUXIEME EPITRE A TIMOTHEE (1b)

 
 
CHAPITRE PREMIER (suite)
  
         
Le salut de Dieu (v. 8-11)
        Le modèle des saines paroles (v. 12-14)       
        Trois personnes (v. 15-18)
 
  
                      Le salut de Dieu (v. 8-11)

            Paul continue à encourager son jeune collaborateur en l’invitant à ne pas avoir honte du témoignage de notre Seigneur. Ce témoignage est le message du salut en Christ, qui a été confié en premier lieu à l’apôtre Paul et auquel il s’identifiait complètement: « témoignage rendu au temps propre, et pour lequel j’ai été établi, moi, prédicateur et apôtre… docteur des nations dans la foi et dans la vérité » (1 Tim. 2 : 5-7).
            Aux yeux du Seigneur, il était aussi triste d’avoir honte de son témoignage que de Paul son prisonnier à Rome. Timothée est invité à prendre sa part des souffrances pour l’évangile, à ne pas se dérober aux conséquences liées à ce témoignage, car la puissance de Dieu le fortifierait et le tiendrait debout à travers toutes ces souffrances.
            Cette puissance ne se manifeste pas toujours par des succès visibles, mais plutôt par notre fidélité et par notre patience. Mais le jour viendra, où nous verrons que chaque œuvre de Dieu est couronnée de succès !

            La grandeur de la puissance de Dieu se montre donc sous un jour tout particulier dans l’évangile (Rom. 1 : 16). Le but de l’évangile, décrit dans les versets 9 et 10, est le salut des âmes. Tout homme est sous le pouvoir des ténèbres, Dieu seul peut le délivrer. Ici, Paul a devant lui le salut de l’âme, que nous possédons déjà. Nous n’obtiendrons le salut du corps que lors de la venue du Seigneur pour chercher les siens (Rom. 13 : 11). Mais la vie pratique de beaucoup de chrétiens laissant fortement à désirer, Paul doit rappeler le saint appel de Dieu, car dans sa sainteté, Dieu ne peut pas s’accommoder d’un niveau spirituel au rabais.
            Ni notre salut, ni notre appel, ne se fondent sur nous-mêmes ou sur nos propres œuvres. L’homme irrégénéré ne peut en aucune manière produire une bonne œuvre devant Dieu, car Il a dit que « toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps » (Gen. 6 : 5). Le fondement de notre salut est « son propre dessein et sa propre grâce ». Si le propos de Dieu est de nous faire connaître ses intentions, sa grâce nous montre le mobile de son œuvre. Et cette grâce est en activité pour nous « avant les temps des siècles ». Un coin du voile du temps est levé pour nous permettre de jeter un regard vers l’éternité passée où Dieu s’était déjà occupé de nous. Lorsque le Seigneur Jésus est né comme homme dans ce monde pour devenir notre Sauveur, la grâce de Dieu a été manifestée en Lui.

            La mort et la corruption du corps sont les conséquences du péché. Dieu avait dit au premier homme que s’il mangeait de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il mourrait et retournerait au sol et à la poussière (Gen. 2 : 17 ; 3 : 19). L’homme transgressa pourtant ce seul commandement de Dieu, et dès lors, la mort, salaire du péché, est le sort de tous les hommes (Rom. 5 : 12 ; 6 : 23). La loi du Sinaï ne pouvait pas les délivrer de cette sentence. La Loi a bien été donnée pour la vie, mais elle s’est révélée être pour la condamnation et pour la mort (Rom. 7 : 10-13).
            Mais notre Sauveur Jésus Christ est apparu pour annuler la mort. Il était au-dessus d’elle en tant que Fils éternel, et ne lui était pas assujetti en tant qu’homme parfait. Pourtant, Il est allé volontairement dans la mort, y prenant notre place. Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, donnant ainsi la preuve qu’Il avait vaincu et annulé la mort. Pour quiconque croit en Lui, la mort a déjà présentement perdu sa frayeur, et lorsque Jésus viendra pour prendre les siens auprès de Lui, il sera pleinement manifesté qu’Il a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité. Car alors tous les croyants déjà endormis par Jésus ressusciteront et sortiront de leurs tombeaux, et ceux qui sont en vie seront changés, sans passer par la mort (1 Cor. 15 : 51-55 ; 1 Thes. 4 : 15-17). Toutes ces révélations merveilleuses ont été données à connaître par l’évangile, la « bonne nouvelle », qui comprend beaucoup plus que le seul pardon de nos péchés. Paul a été établi pour prêcher cet évangile, instrument choisi par Dieu d’une façon particulière comme prédicateur, apôtre et docteur des nations (v. 11). Un prédicateur (proprement : un héraut) était à cette époque le serviteur chargé de proclamer les messages de l’empereur romain.

            Ainsi Paul avait reçu de Dieu l’ordre d’annoncer le salut en Christ. Apôtre signifie « envoyé », et il y a dans ce mot une insistance particulière sur l’autorité de celui qui envoie. Paul était l’envoyé de Dieu et de Jésus Christ. De plus, il avait reçu, pour enseigner la vérité, un don de docteur, qu’il exerçait lors de ses voyages auprès des différents peuples, à la gloire de Dieu et pour la bénédiction des âmes.

 
                              Le modèle des saines paroles (v. 12-14)

            Tout au long de son service, Paul avait déjà beaucoup souffert pour le nom du Seigneur, comme Il l’en avait averti (Act. 9 : 16). Maintenant il devait souffrir comme un malfaiteur (2 : 9). Son épreuve était encore accrue, car plusieurs des croyants s’étaient détournés de lui.
            Mais en avait-il honte, ou s’élevait-il en lui des doutes ? Absolument pas. Pourtant il ne se plaçait pas simplement au-dessus des difficultés, mais trouvait sa force en Christ seul, car il pouvait dire : « Je sais qui j’ai cru ». Il ne pense pas là à une doctrine, mais il exprime sa profonde confiance envers le Seigneur qu’il avait connu près de Damas et sur qui il s’était appuyé par la suite, sans jamais avoir été confus. Ce n’est pas uniquement la connaissance de la grâce et de la puissance de notre Seigneur, qui peut nous élever au-dessus des difficultés de notre chemin, mais d’abord une entière confiance en Lui, en sa Personne.
            Paul était en outre persuadé que son Seigneur (qu’il ne nomme même pas expressément) était puissant pour garder ce qu’Il lui avait confié (v. 12) - « le bon dépôt »- (v. 14), jusqu’à ce jour-là. Rien ni personne ne peut nous arracher de la main du bon Berger (Jean 10 : 28), et notre héritage « incorruptible, sans souillure, inaltérable », est conservé pour nous dans les cieux (1 Pier. 1 : 4), jusqu’au jour où le Seigneur Jésus sera revêtu de puissance et de gloire pour exercer le jugement et la domination. Ce jour-là commencera lorsque les siens seront manifestés devant son tribunal, chaque serviteur fidèle recevant sa récompense ; mais il comprend aussi son apparition en gloire sur la terre et la domination millénaire sur toute la création. Paul pense ici vraisemblablement au moment de sa manifestation devant son Seigneur.

            Puis Paul s’adresse à nouveau à Timothée qui, plus que tout autre, avait une connaissance exacte de ce que Paul avait prêché (3 : 10), et il l’exhorte à avoir un modèle des saines paroles qu’il avait entendues de lui (v. 13).
            Cette expression « un modèle des saines paroles » nous rend attentifs à la nécessité de recevoir et de garder le message inspiré par le Saint Esprit dans la forme sous laquelle il nous est parvenu. Nous le possédons aujourd’hui dans les Saintes Ecritures, dans le Nouveau Testament en particulier. Seule la vivante Parole de Dieu est, et demeure la source de l’autorité pour tout enfant de Dieu. Plus nous nous en occupons, plus nous y reconnaissons clairement un ensemble parfait et harmonieux, et celui qui ne perd pas de vue cet ensemble, peut avoir le « modèle des saines paroles ». Si nous privilégions certaines portions de la Parole de Dieu au détriment d’autres, nous risquons de nous faire notre propre modèle, qui ne correspond alors plus au « modèle des saines paroles ».

            Il ne s’agit pas là uniquement d’une question d’intelligence. Paul ajoute : « dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus ». Pour qu’il y ait du fruit, il faut que la vérité soit reçue dans un cœur mu par la foi, obéissant et de bonne volonté, mettant l’amour de Dieu en activité dans le croyant. La foi qui se fonde sur Christ, et l’amour qui résulte de la communion avec Lui, sont les pivots de la force et de la fidélité, et cela tout particulièrement dans des temps de déclin.
            Au verset 14, Timothée est exhorté à garder  « le bon dépôt », déjà évoqué en 1 Timothée 6 : 20. Ce dépôt peut donc se perdre, contrairement à celui qui est mentionné au verset 12. L’ensemble de la doctrine des Saintes Ecritures, caractérisé ici comme « le bon dépôt » ne peut se garder que par l’Esprit Saint qui habite en nous. La préservation de la précieuse vérité du salut, de « la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3), est, dans cette dernière épître de l’apôtre Paul, un thème d’une importance toute particulière (2 : 2, 15 ; 3 : 10, 14-17 ; 4 : 2-3, 7). En l’appelant le bon dépôt, Paul met l’accent sur la valeur de ce précieux trésor.

            Pour s’acquitter de la mission qu’il avait reçue, Timothée devait user de la puissance de l’Esprit Saint  « qui habite en nous », c'est-à-dire dans tous les croyants. Il est venu le jour de la Pentecôte habiter en tous ceux qui sont sauvés par la foi en l’évangile de la grâce, selon la promesse du Seigneur (Jean 14-16). Par Lui seul nous sommes enseignés à l’égard de toutes choses (1 Jean 2 : 20, 27). C’est Lui qui rend témoignage du Seigneur glorifié dans le ciel, qui nous communique ce qu’Il entend, qui rappelle tout ce que le Seigneur a dit et qui nous annonce les choses qui vont arriver (Jean 14 : 26 ; 15 : 26 ; 16 : 13-14). Par sa puissance, Timothée pouvait garder le bon dépôt, car Il habitait aussi en lui.

 
                              Trois personnes (v. 15-18)

            Dans le Nouveau Testament, l’Asie désigne presque toujours la province que les Romains avaient fondée en l’an 133 avant Jésus Christ à l’ouest de l’Asie Mineure, la Turquie actuelle. Paul avait visité cette région lors de ses deuxième et troisième voyages missionnaires et avait travaillé durant trois ans à Ephèse, la capitale (Act. 16 : 18-20). Selon Actes 19 : 10, tous ceux qui habitaient en Asie, avaient eu l’occasion d’entendre la Parole du Seigneur, tant Juifs que Grecs. Paul connaissait bien ces contrées, et était intimement lié aux chrétiens qui y habitaient. Quelle douleur pour l’apôtre, prisonnier à Rome, de constater que des croyants qui, il y a encore fort peu de temps, se trouvaient dans un si bon état qu’il pouvait leur communiquer les pensées de Dieu relatives à la vérité bénie de l’unité du corps de Christ, se détournaient à présent de lui ! Timothée connaissait cette affligeante évolution, car il se trouvait encore à Ephèse lorsque Paul lui avait écrit la première épître (1 Tim. 1 : 3).
            En se détournant de l’apôtre Paul, ces personnes n’abandonnaient pas pour autant leur foi chrétienne. Elles s’étaient détournées de lui - considérant probablement sa détermination à suivre le Seigneur et sa séparation d’avec le monde comme du fanatisme ou de l’étroitesse - pour s’engager dans un chemin plus agréable pour la chair et qui n’exigeait pas autant de renoncements. Paul prisonnier, gênant pour les autorités romaines, et dont plusieurs croyants avaient honte, autant de choses qui avaient contribué  à cet abandon. Mais la cause profonde résidait dans le fait que son service et sa doctrine n’étaient plus reçus. La personne du Seigneur Jésus n’était plus aussi vivante pour eux, et ne les amenait pas à être remplis d’amour pour Lui et à vouloir vivre uniquement à sa gloire.
            Parmi ceux qui s’étaient détournés de l’apôtre, il se trouvait deux  hommes connus de Timothée : Phygelle et Hermogène. La mention de leurs noms montre qu’ils n’étaient pas des inconnus et qu’ils avaient peut-être joué un rôle essentiel dans cette affligeante évolution. Même s’ils jouissaient d’une bonne réputation et peut-être d’une grande confiance parmi les croyants d’Asie, ils se trouvaient sur un chemin d’éloignement. Paul doit le constater avec tristesse. La troisième personne mentionnée est en revanche une exception remarquable au sein de la décadence générale. Onésiphore avait souvent réconforté l’apôtre, ce qui est un beau trait de caractère chez un vrai serviteur de Christ (1 Cor. 16 : 18 ; Phm. 7). Mais Paul se réjouissait surtout de ce qu’il n’avait pas eu honte de lui dans sa captivité (v. 16). Onésiphore l’avait cherché, et trouvé dans la lointaine ville de Rome ! Combien facilement il aurait pu s’excuser, en déclarant qu’il était presque impossible de retrouver dans cette grande ville un prisonnier étranger. Pourtant, Onésiphore avait cherché Paul jusqu’à ce qu’il l’eût trouvé. Voilà le véritable amour fraternel.

            Alors Paul désire et demande une double bénédiction pour Onésiphore et sa maison. Il souhaite, pour lui et sa famille (4 : 19), la miséricorde du Seigneur pour le présent, ainsi qu’il l’avait souhaité à Timothée lui-même au début de l’épître (v. 2), associée à la grâce et à la paix, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ. Pour Onésiphore personnellement, Paul demande plus précisément que « le Seigneur lui fasse trouver miséricorde de la part du Seigneur dans ce jour-là » (v. 18). Au jour de notre manifestation devant le tribunal de Christ et de notre apparition avec Lui, tout sera mis en lumière. Nous sommes peut-être étonnés que la miséricorde soit mentionnée en rapport avec ce jour des récompenses ; cependant nous voyons ici qu’elle n’est pas seulement accordée au pécheur (Eph. 2 : 4 ; 1 Tim. 1 : 16) et au croyant sur la terre (Héb. 4 : 16), mais qu’elle s’étend jusqu’au tribunal de Christ. Elle ne trouve pas là sa place en rapport avec le salut éternel d’Onésiphore, mais avec l’appréciation de sa marche et de son service. Nous aussi, nous reconnaîtrons alors que tout est miséricorde de la part de notre Seigneur.

            « Vous, bien-aimés… conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle» (Jude 20-21).

 

                               D’après A. R – extrait de « Sondez les Ecritures » (vol. 11)