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La cendre de l’holocauste

 
 L’holocauste, un sacrifice entièrement pour Dieu
 Le caractère particulier de la cendre de l’holocauste
 Un souvenir du sacrifice offert en bonne odeur pour Dieu
 Des sacrifices inséparables, offerts sur l’autel d’airain 

« Et l’Eternel parla à Moïse, disant : …C’est ici la loi de l’holocauste. C’est l’holocauste : il sera sur le foyer sur l’autel toute la nuit jusqu’au matin ; et le feu de l’autel brûlera sur lui. Et le sacrificateur revêtira sa tunique de lin, et mettra sur sa chair ses caleçons de lin, et il lèvera la cendre de l’holocauste que le feu a consumé sur l’autel, et la mettra à côté de l’autel ; et il ôtera ses vêtements, et revêtira d’autres vêtements, et il emportera la cendre hors du camp en un lieu pur. Et le feu qui est sur l’autel y brûlera ; on ne le laissera pas s’éteindre  (Lévitique 6 : 1-5).

 

L’holocauste, un sacrifice entièrement pour Dieu

            Il est probablement à peine utile d’insister sur l’importance des sacrifices dans l’ancienne alliance dont Christ est la clé divine. Il y a déjà un certain nombre de sacrifices offerts dans la Genèse, mais leur nombre est bien plus élevé dans le livre du Lévitique, appelé par certains commentateurs le « livret des sacrificateurs ».
            L’Esprit de Dieu s’est servi de divers sacrifices pour nous montrer plusieurs aspects du seul sacrifice de Christ, offert « une fois pour toutes » (Héb. 10 : 10) et pleinement suffisant. Ce troisième livre de la Bible s’adresse avant tout aux sacrificateurs ; or tous les enfants de Dieu sont maintenant devenus tels (1 Pier. 2 : 5 ; Apoc. 1 : 6).
            Le Lévitique commence pour une raison évidente par la présentation de l’holocauste : c’est la part de Dieu que nous voyons dans ce sacrifice. Il était offert sur l’autel d’airain, qui était sur le parvis, tout près de la porte du tabernacle. Il est aussi appelé, à juste titre, l’autel de l’holocauste. C’était le seul sacrifice qui était offert tout entier à Dieu sur cet autel. On y faisait fumer en outre les graisses relevées avec soin sur les autres sacrifices : sacrifice de prospérité, sacrifice pour le péché ou le délit.
            A l’autre autel, l’autel d’or, dans le lieu saint du Tabernacle, seuls les sacrificateurs accédaient pour y offrir l’encens, tandis que sur cet autel de l’holocauste, situé sur le parvis, on offrait en permanence l’holocauste devant tous ceux qui se tenaient sur le parvis.
            A l’holocauste correspond, dans le Nouveau Testament, l’évangile de Jean ; tandis que « l’offrande de gâteau » est plus en vue dans l’évangile de Luc. Le sacrifice de consécration (ou de prospérités) se lie plus particulièrement à l’évangile de Marc et les sacrifices pour le péché ou pour le délit sont présentés dans l’évangile de Matthieu.
            Dieu flairait la bonne odeur de Christ dans cet holocauste qui montait continuellement devant Lui. Amis chrétiens, quand nous sommes occupés de la croix et de la sainte Victime - auteur de notre salut -, pensons avant tout à la satisfaction infinie que Dieu a trouvée dans la Personne et l’œuvre de son saint Fils, s’offrant à Lui, sans tache, par l’Esprit Eternel ( Héb. 9 : 14) .
            L’holocauste ne devait pas avoir un caractère occasionnel, mais continuel. Salomon et Esdras y ont soigneusement veillé en leur temps (Esd. 3 : 3-5). Il fumait lentement sur l’autel - de la même manière que l’encens, sur l’autel d’or. Le feu faisait ressortir toute l’excellence de la victime sans défaut et sans tache (Ps. 17 : 3).
            Les « lois » sur les sacrifices, qui commencent par l’holocauste, sont établies dans les chapitres 6 et 7 du Lévitique. Les principes de l’activité sacerdotale s’y trouvent. Les sacrificateurs devaient apprendre comment s’occuper des offrandes. Tout l’holocauste devait fumer devant Dieu, tandis que dans le sacrifice pour le péché le corps de la victime devait être brûlé hors du camp. Les sacrificateurs pouvaient d’ailleurs manger eux-mêmes une partie de la bête, et même la partager avec d’autres personnes du peuple - après qu’elles se soient, elles aussi, purifiées.

 

Le caractère particulier de la cendre de l’holocauste

            Le début de ce chapitre 6 du Lévitique, cité en tête de l’article, précise la façon dont les cendres des animaux offerts en holocauste devaient être traitées. La responsabilité du sacrificateur était directement engagée. Il devait ranimer le feu chaque matin, avec du bois. Il arrangeait ensuite l’holocauste sur l’autel et faisait fumer sur l’holocauste les graisses des sacrifices de prospérités et des sacrifices pour le péché (voir Lév. 9 : 24). Le feu devait brûler continuellement, on ne devait jamais le laisser s’éteindre (6 : 1-6).
            Attirons ici, si nécessaire, l’attention du lecteur sur la note au bas de la page de la Bible, version J-N.D, au chapitre 6 du Lévitique. Elle précise au sujet du verset 3 que la
cendre de l’holocauste n’était pas de la cendre « ordinaire » : elle contenait encore des « chairs brûlées ». Au moment de l’enlever, le sacrificateur pouvait constater si la victime tout entière avait été offerte à Dieu. Généralement, les cendres sont un résidu solide, résultant de la combustion complète de certaines substances. Cette courte définition convient tout à fait pour la plupart des cendres dont parle, plus d’une trentaine de fois, l’Ecriture. Mais la cendre de l’holocauste fait exception, elle a une valeur bien plus élevée ; c’est une conséquence de la combustion incomplète de la victime, facilement constatée au moment où l’on prélevait les cendres pour laisser de la place à une autre victime. D’autres versions se servent à l’égard de ces cendres d’un terme particulier : elles sont appelées des cendres « grasses ».
            L’holocauste continuel répondait à l’injonction adressée par l’Eternel aux sacrificateurs : ils ne devaient pas laisser le feu s’éteindre, ni jour ni nuit ! En conséquence la cendre ne pouvait pas atteindre un stade final - évolution courante pour les autres sacrifices qui se traduisait alors par une « poudre » de couleur grisâtre.
            Le feu sous les autres sacrifices finissait par s’éteindre, faute d’être alimenté avec du combustible (Prov. 26 : 20) ; la victime était alors normalement complètement consumée. C’était le cas pour le sacrifice « pour le péché », où le corps de la victime était brûlé
hors du camp - jamais sur l’autel de l’holocauste - à part les graisses.
            En revanche, l’holocauste
était tout entier pour Dieu – exceptée la peau, destinée au sacrificateur (7 : 8) - et le gésier, lorsque l’adorateur n’offrait, du fait de sa pauvreté, que des oiseaux (1 : 16). Il s’agissait parfois, en figure, d’une pauvreté spirituelle.
            La « cendre » de l’animal offert contenait forcément encore de la chair au moment où avait lieu son prélèvement, d’où son caractère
unique. On comprend les soins dont Dieu a voulu qu’elle soit entourée.

 

Un souvenir du sacrifice offert en bonne odeur pour Dieu

            Il fallait donc que le sacrificateur enlève chaque matin la cendre de dessus l’autel. Il la mettait « à côté de l’autel » avec tout le respect dû à sa « sainteté ». Avant d’agir ainsi, il s’était revêtu de vêtements purs. Après avoir ainsi retiré la cendre, il ôtait ces vêtements-là et il en revêtait d’autres ; puis il emportait les cendres « hors du camp » avec l’intention de les déposer dans un lieu pur réservé à cet usage.
            Il quittait donc le tabernacle et traversait avec son « fardeau » une bonne partie de cet immense camp. C’était l’heure, semble-t-il, où des Israélites ramassaient la manne tombée sur la rosée matinale et se préparaient à faire face aux activités de la journée. Chacun pouvait donc le voir passer, jour après jour, et se souvenir de cet holocauste qui, à la porte du tabernacle, brûlait inlassablement devant Dieu - mais ils ne pouvaient pas en comprendre réellement la valeur pour Dieu !

            Avons-nous compris pourquoi ces cendres devaient être si soigneusement manipulées et conservées ? C’était un « mémorial » des sacrifices antérieurs, de ceux qui, la veille, avaient répandu la bonne odeur pour Dieu. Elle était montée vers le ciel, mais ce n’était qu’une figure du sacrifice unique de son Fils bien-aimé, un sacrifice qui aurait lieu au temps convenable et réjouirait à toujours Son cœur (Héb. 7 : 27).
            Obéir
à de telles instructions divines - dont les Israélites ne pouvaient pas véritablement comprendre le sens - était une expression visible de leur amour, de leur dévouement et de la soumission de ceux que l’Eternel avait arrachés à la maison de servitude. Ce n’était pourtant que de la cendre, pense peut-être quelqu’un. Oui, mais elle avait une grande valeur aux yeux de Dieu. Plus tard, celui qui avait apporté ce jour-là la bête nécessaire pour le sacrifice ne se souviendrait plus sans doute de quelle bête il s’agissait, ni de la date exacte où il l’avait offerte. Toutefois, Dieu avait vu la flamme de l’holocauste monter vers le ciel, et Il pouvait toujours regarder cette cendre, ses pensées arrêtées sur Son Fils et être rempli de joie.
            N’oublions pas que Dieu apprécie tout ce qui est fait par amour
pour Lui ; rien n’est jamais à ses yeux du « gaspillage ». Judas le prétendait, ainsi que les autres disciples, en voyant Marie apporter un vase rempli de nard pur, de grand prix pour oindre les pieds saints du Seigneur (Jean 12 : 3-5).
            Le Seigneur sait parfaitement ce qui se passe dans le cœur des siens. Chaque geste de bonté à l’égard d’une de ses créatures - affligée ou peut-être même dans la détresse - le réjouit. Il apprécie le dévouement de l’un des siens qui vaque sans relâche à son service. Ne donnerions-nous qu’un verre d’eau, par amour pour Lui, « il ne perdra pas sa récompense » (Matt. 10 : 42). Se dévouer et obéir, connaissant Sa volonté maintenant entièrement révélée dans la Parole, doit être la réponse intelligente de chacun de ses rachetés.
            A côté de l’autel, la cendre de l’holocauste était un témoignage continuel pour les sacrificateurs ; elle l’était aussi pour tout le camp. Tout ce qui touche à la mort de Christ doit tenir une place éminente dans la vie journalière de chacun des membres de la famille de Dieu, et aussi pendant le culte rendu par les siens. Elle est également un
témoignage envers le monde entier.

 

Des sacrifices inséparables, offerts sur l’autel d’airain

            Si un Israélite offrait un sacrifice de louange et de prospérités, c’était l’expression de sa communion avec l’Eternel, en tant qu’adorateur. L’animal était égorgé à l’entrée de la tente ; les sacrificateurs, fils d’Aaron, faisaient ensuite aspersion de son sang autour de l’autel  et faisaient fumer devant Dieu la graisse de l’animal sur l’holocauste continuel. La chair du sacrifice était mangée le jour même, ou le lendemain, par les sacrificateurs. Ce qui en restait éventuellement devait être impérativement brûlé le troisième jour (Lév. 7 : 15-17). Aucune précision n’est donnée concernant les cendres.
            Le sacrifice pour le péché et celui concernant le délit étaient eux aussi égorgés à côté de l’autel de l’holocauste. Ils parlaient des besoins des pécheurs. C’était une figure de Christ qui a souffert et qui est mort sur la croix pour expier nos péchés. Là encore les sacrificateurs devaient faire fumer sur l’holocauste les graisses soigneusement recueillies sur l’animal (Lév. 4 : 8-10). « Toute graisse appartient à l’Eternel » (Lév. 3 : 16). La peau de cet animal et toute sa chair étaient brûlés hors du camp, au lieu « où l’on versait les cendres » (Lév. 4 : 12). Cependant les sacrificateurs mangeaient de la chair de ce sacrifice (6 : 19).

            Ce n’était autrefois qu’à travers des « types », dont les sacrificateurs ne pouvaient comprendre la portée, que des sacrifices étaient offerts à Dieu, avec le désir constant de Lui plaire. Pour nous chrétiens qui, au-delà des « ombres » (Héb. 10 : 1), connaissons Jésus, nous pouvons y attacher maintenant un grand prix. L’adoration est un service éternel, le privilège accordé aux rachetés de rappeler devant leur Dieu et Père la perfection du sacrifice de Christ et le don complet de Lui-même

 

                                                                                                    Ph. L - le 11. 09. 12