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LE CANTIQUE DES CANTIQUES 
CHAPITRE 7



 Versets 1-2 - « Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince! Les contours de tes hanches sont comme des joyaux, ouvrage des mains d'un artiste. Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin ne manque pas ; ton ventre, un tas de froment, entouré de lis ».
Verset 3 - «Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d'une gazelle ».
Verset 4 - «Ton cou est une tour d'ivoire ; tes yeux sont comme les étangs qui sont à Hesbon, vers la porte de Bath-Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers Damas ».
Verset 5 - « Ta tête, sur toi, comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre. Un roi est enchaîné par tes boucles ».
Verset 6 - « Que tu es belle, et que tu es agréable, mon amour, dans tes délices ! »
Versets 7-9 - « Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes. J'ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme des grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes, et ton palais comme le bon vin ... qui coule aisément pour mon bien-aimé, et qui glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment ».
Verset 10 - « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi ».
Versets 11-12 - « Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit dans les villages. Nous nous lèverons dès le matin, pour aller aux vignes ; nous verrons si la vigne bourgeonne, si la fleur s'ouvre, si les grenadiers s'épanouissent : là je te donnerai mes amours ».
Verset 13 - "Les mandragores donnent leur parfum ; et à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens, je les ai gardés pour toi !".


Versets 1-2 - « Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince! Les contours de tes hanches sont comme des joyaux, ouvrage des mains d'un artiste. Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin ne manque pas ; ton ventre, un tas de froment, entouré de lis ».
            L'épouse du roi est à nouveau l'objet d'une description minutieuse. Elle est saluée d'un nouveau titre: « Fille de prince ». On reconnaît qu'elle est désormais dans une relation intime avec le roi. Telle sera sa place lorsque le Messie occupera le trône. « La reine est à ta droite, parée d'or d'Ophir » (Ps. 45 : 9). Dès que Christ paraît et occupe le trône de David, tout est changé pour Israël. Quel changement pour Jérusalem et le peuple juif ! Jérusalem aura la première place, et toutes les villes de Juda le reconnaîtront. L'exaltation d'Israël apportera la bénédiction de la terre. « Au lieu de tes pères, tu auras tes fils ; tu les établiras pour princes dans tout le pays » (Ps. 45 :16).
            Celui qui a aimé la justice et haï la méchanceté gouverne; par la justice et le jugement, il a donné le triomphe et la gloire terrestre au peuple juif. Il leur a donné la victoire sur tous leurs ennemis. Et maintenant, c'est à lui que le peuple regarde. « Nous sommes la postérité d'Abraham » (Jean 8 : 33), tel était jadis leur vain sujet d'orgueil vis-à-vis de l'humble Jésus. Maintenant tout est changé. Du haut du trône, il s'adresse à son peuple bien-aimé: « Oublie ton peuple et la maison de ton père ; et le roi désirera ta beauté, car il est ton Seigneur: adore-le » (Ps. 45 : 10-11).
            Ce magnifique appel s'applique à tous les disciples de Christ. Tout ce qui est contraire à sa volonté ou nous empêcherait de l'accomplir, doit être abandonné, et pour ainsi dire, oublié. «Mon fils, donne-moi ton coeur, et que tes yeux se plaisent à mes voies » (Prov. 23 : 26). C'est une juste demande de la part de celui qui s'est donné lui-même pour nous. La croix est l'expression suprême de son amour. Toutes les perfections de l'homme Christ Jésus nous sont attribuées. Il ne nous refuse rien; son amour est parfait. Sa sagesse, sa justice, sa paix, sa joie, sa grâce, sa gloire, la perfection de son oeuvre, une vie abondante en résurrection, la gloire de sa personne : tout cela appartient au croyant. Puisse notre amour être le reflet du sien !
            Il est difficile de décider si, dans les cinq premiers versets de ce chapitre, ce sont les filles de Juda qui s'adressent à l'épouse, ou si c'est le langage de l'époux lui-même. Au verset 6ème, c'est évidemment lui qui parle. Dans le chapitre 4ème, en parlant des qualités de l'épouse, c'est par la tête qu'il commence ; au chapitre 5ème, où l'épouse fait une longue description de son bien-aimé, elle commence aussi par la tête. Mais il semble que dans ce passage, l'épouse est envisagée du point de vue de la terre, comme si les filles de Jérusalem étaient d'abord attirées par sa marche. Ce n'est pas tellement la description de sa beauté personnelle mais plutôt celle de la gloire nationale d'Israël. En tout cas, ne perdons pas de vue que la place de l'épouse représente, pour Israël, la gloire et la bénédiction.
            L'expression : « Fille de prince, que tes pieds sont beaux dans ta chaussure », présente l'idée d'une marche majestueuse. Les contours des hanches comparés à des joyaux, confirme cette manière de considérer le passage. Le port de l'épouse est plein de noblesse et de majesté. Une coupe arrondie où le vin aromatique ne manque pas, un tas de froment entouré de lis, indiquent certainement l'abondance de ce qui réjouit et fortifie ; pourtant, ces choses sont environnées de grâce et d'humilité. Une clôture de lis n'empêche personne de venir et de prendre part à la joie du roi. Il y a plutôt une douce invitation dans ces paroles de la Sagesse : «Venez, mangez de mon pain, et buvez du vin que j'ai mixtionné » (Prov. 9 : 5). Tel sera le caractère de la bénédiction millénaire sous le règne du vrai Salomon. Le pays connaîtra la paix et la sécurité, ses frontières auront pour murs de défense les lis de la vallée ! Quel ravissant spectacle ce sera pour tous ceux qui monteront à Jérusalem ! Le roi de Salem y règnera et tout sera selon sa volonté.
 
Verset 3 - « Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d'une gazelle ».
            L'expression : « les deux faons jumeaux d'une gazelle» peuvent indiquer l'unité, l'harmonie du peuple du pays. Faisant allusion à leur bénédiction sous la nouvelle alliance dans les jours à venir, la Parole déclare : « Et je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purs: je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; et j'ôterai de votre chair le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair ; et je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts, et que vous gardiez mes ordonnances et les pratiquiez. Et vous habiterez dans le pays que j'ai donné à vos pères, et vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu» (Ezé. 36 : 25-28). Appliquant ces promesses à Israël, malgré son état actuel de dispersion, l'apôtre écrit : « C'est ici l'alliance que j'établirai pour la maison d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur : En mettant mes lois dans leur entendement, je les écrirai aussi sur leurs coeurs, et je leur serai pour Dieu, et ils me seront pour peuple, et ils n'enseigneront point chacun son concitoyen et chacun son frère, disant : Connais le Seigneur; car ils me connaîtront tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux » (Héb. 8 : 10-11). Qui pourrait, devant de telles déclarations, douter de la pleine restauration d'Israël ?
 
Verset 4 - « Ton cou est une tour d'ivoire ; tes yeux sont comme les étangs qui sont à Hesbon, vers la porte de Bath-Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers Damas ».
            La tour d'ivoire parle peut-être de grandes richesses et d'une position exaltée. Elle serait la figure de la gloire, sinon de la pureté nationale, tandis que les étangs qui sont à Hesbon symboliseraient ce qui est calme et profond.
            La tour du Liban, qui regarde vers Damas, suggère l'idée de force, de sécurité, de suprématie. Les Juifs, jadis persécutés et dispersés sur la terre, fréquemment envahis comme nation, spécialement par les Syriens, peuvent désormais regarder sans crainte vers ce pays, et vers les nations environnantes. Toutes les nations sont à leurs pieds. La tour regarde vers Damas (la capitale de leur infatigable ennemi). Une tour au sommet du Liban embrasse un vaste panorama et elle est vue de loin. On saura alors que la puissance de l'Eternel demeure au milieu de son peuple bien-aimé.
 
Verset 5 - « Ta tête, sur toi, comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre. Un roi est enchaîné par tes boucles ».
            Le Carmel dans l'Ecriture est le type de la fertilité. Il était célèbre pour ses vignes, ses vergers et ses riches herbages.
            Cette expression : « ta tête sur toi », représentant l'excellence du Carmel, est l'emblème de la fertilité du pays, de sa richesse. Israël est couronné de faveurs dans le pays d'Emmanuel.
            Mais, si glorieux que soit cet état de choses, il est peu de chose auprès des bénédictions de l'Eglise. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). Cet admirable verset mentionne trois choses :
            - « toute bénédiction » : il n'en manque pas une seule et elles sont « spirituelles ».
            - « dans les lieux célestes » : nous les possédons dans la sphère la plus élevée, les lieux les plus excellents, une part bien au-dessus de celle d'Israël dans le pays de Canaan.
            - « en Christ » : c'est la plus excellente portion que Dieu pouvait nous donner ; nous ne pouvons que nous prosterner et adorer. Entrons mieux dans ce que l'amour de Dieu nous donne en Christ selon qu'il « nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour » (Eph. 1 : 4).
 
            « Et les cheveux de ta tête, comme la pourpre. Un roi est enchaîné par tes boucles ». La pourpre est l'emblème de la royauté. Où que le regard se porte, de la forme des pieds à sa couronne d'épouse, tout est parfait. L'épouse du roi est sans tache. Un roi est vaincu par ses attraits. Il est subjugué par le charme dont il l'a revêtue. « La fille du roi est tout gloire, dans l'intérieur du palais ; son vêtement est de broderies d'or. Elle sera amenée au roi en vêtements de brocart » (Ps. 45 : 13-14). Il ne quitte pas son épouse royale. Puissions-nous mieux connaître le coeur du Bien-aimé.
 
Verset 6 - « Que tu es belle, et que tu es agréable, mon amour, dans tes délices ! »
            C'est la voix de l'époux que nous entendons ici. D'autres peuvent admirer l'épouse ; mais lui, il prend son plaisir en elle. L'oeuvre de sa grâce patiente a pour résultat béni qu'elle lui ressemble moralement ; cette ressemblance, il y prend plaisir. Plus Christ verra en nous sa propre image, et plus il trouvera en nous ses délices. Pensons à son amour, à sa sainteté, et à la perfection de toutes ses voies.
 
Versets 7-9 - « Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes. J'ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme des grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes, et ton palais comme le bon vin...qui coule aisément pour mon bien-aimé, et qui glisse sur les lèvres de ceux qui s'endorment ».
            Le palmier peut être considéré comme l'emblème de la victoire. Quant à sa forme naturelle, son tronc est élancé, mais gracieux, droit et élevé. Il serait un type de la droiture. Certaines espèces s'élèvent à une telle hauteur qu'il n'est pas facile d'en atteindre le fruit, le tronc étant dépourvu de branches. C'est à cette particularité que fait peut-être allusion le verset 8 : « J'ai dit : je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ». Le fruit de l'Esprit est toujours précieux au Seigneur. Il recueille et apprécie les effets de la grâce dans les siens. Cet arbre signale la présence d'eau dans le désert -on trouve toujours des sources fraîches dans son voisinage- de sorte que rien n'est aussi agréable que le palmier aux yeux du voyageur dévoré par une soif ardente. On trouve dans l'Ecriture : « Puis ils vinrent à Elim, où il y avait douze fontaines d'eau et soixante-dix palmiers ; et ils campèrent là, auprès des eaux » (Ex. 15 : 27).
            Les palmes étaient associées à la fête des tabernacles, période de grande réjouissance en Israël (voir Lévitique 23 : 40). Dans sa vision, Jean voit aussi devant le trône et devant l'Agneau une multitude innombrable ; tous sont vêtus de longues robes blanches et ils ont « des palmes dans leurs mains » (Apoc. 7 : 9).
            La grâce a triomphé ! L'épouse est parfaite aux yeux de l'Epoux, les délices de son coeur. La prière est exaucée, la promesse accomplie : « Que la gratuité (ou beauté) du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous » (Ps. 90 : 17). « Le juste poussera comme le palmier » (Ps. 92 : 12). La fête des tabernacles est venue ! Les palmes de la victoire sont agitées, la joie est à son comble ! L'épouse est semblable au palmier avec sa luxuriante couronne ; humble et dépendante comme le sarment de la vigne, elle s'attache au vrai Cep et porte beaucoup de fruit à sa gloire. Mais elle est aussi embaumée comme le pommier, emblème du bien-aimé ; et elle répand de tous côtés le doux parfum de son nom.
            L'époux trouve maintenant son repos dans les beautés de son épouse (v. 9). Il voit en elle le fruit du travail de son âme, et il en est satisfait ! Heureux peuple : l'Eternel son Dieu se repose dans son amour (Sophonie 3 : 14-17). Il est réjoui par le bon vin préparé pour le Bien-aimé.
 
Verset 10 - « Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi ».
            C'est la note la plus élevée, la plus humble aussi du Cantique des Cantiques. L'âme est entièrement occupée de Christ -il trouve en elle ses délices- elle est établie dans la grâce.
            Le Seigneur trouve son plaisir dans les saints. Sous la loi, jamais l'on n'atteint cette position de confiance, de paix et de joie. La grâce seule peut nous amener dans cet heureux état. La loi ne le peut jamais. « L'amour parfait chasse la crainte » (1 Jean 4 : 18). Israël a chanté les louanges de Dieu sur les bords de la mer Rouge. Tout n'était alors que grâce et rédemption. Mais au Sinai, il n'y avait plus de chant : tout était crainte et tremblement. Et depuis, Israël a été constamment sous la loi, et il y restera jusqu'à ce que le Messie revienne. Présentement ceux qui, abandonnant le terrain juif, se repentent et croient en Jésus, entrent dans l'Eglise de Dieu. Ils deviennent membres du corps de Christ, ont part à tous les privilèges et à toutes les bénédictions qui se rattachent à l'Assemblée.
            La condition actuelle des Juifs, après qu'ils aient mis à mort le Seigneur, nous est présentée d'une manière frappante dans le cas du meurtrier sous la loi. Il était tenu de demeurer dans la ville de refuge jusqu'à ce qu'il y eut un changement dans la sacrificature (Nom. 35). Ce type nous présente la délivrance d'Israël lorsque son Messie viendra dans sa gloire. Il les délivrera alors du joug accablant de la loi et de la main de tous leurs ennemis. Il viendra au-devant d'eux, comme Melchisédec (Genèse 14), il rafraîchira et réjouira leurs coeurs défaillants avec le pain et le vin du royaume. Leurs yeux longtemps aveuglés seront ouverts pour voir leur Messie et reconnaître tout ce qu'il a fait pour eux : alors ils partageront la consolation, le repos et la joie.
            Au chapitre 2 : 16, l'épouse exprime la joie de son coeur de ce qu'elle trouve le Messie, de ce qu'elle le possède : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ». Au chapitre 6 : 3, son expérience est plus élevée. Son coeur est satisfait de ce qu'elle lui appartient : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ». Mais ici, elle atteint un point plus élevé encore; elle trouve son repos dans la bienheureuse assurance que le coeur de son bien-aimé se réjouit en elle: « Je suis à mon bien-aimé et son désir se porte vers moi ». Heureux fruit de la grâce patiente et parfaite du Seigneur. Notre harpe a-t-elle jamais atteint une note aussi haute ? Nos louanges devraient toujours avoir ce degré élevé. Dans notre carrière chrétienne, nous devons faire des progrès dans la connaissance de l'amour de Jésus, de l'efficace de son sacrifice, de la perfection de la rédemption, de la certitude de la gloire. S'il en est ainsi, comment la louange pourrait-elle s'affaiblir? Elle grandira à mesure que nous approcherons de la maison du Père où le même Seigneur et son amour seront à jamais le thème de notre cantique.
 
Versets 11-12 - « Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit dans les villages. Nous nous lèverons dès le matin, pour aller aux vignes ; nous verrons si la vigne bourgeonne, si la fleur s'ouvre, si les grenadiers s'épanouissent : là je te donnerai mes amours ».
            Maintenant, l'épouse s'adresse, à l'époux dans l'heureuse jouissance de sa communion et de son amour. Quel changement dans le ton et le caractère de ses paroles ! Elle ne lui parle que de choses qu'elle sait lui être agréables. Il y a entre elle et lui unité d'esprit et de coeur. Sa foi a saisi les pensées et les affections du Bien-aimé à son égard.
            L'amour de Jésus envers nous a été parfaitement manifesté. Son oeuvre est achevée; en accord avec la promesse de Jean 14, nous avons le Saint Esprit en nous, en tant qu'individus (1 Cor. 6 : 19) et avec nous, en tant qu'Assemblée de Dieu (1 Cor. 3 : 16-17). Il nous révèle l'amour de Jésus et notre union avec lui. Pourquoi ne goûterions-nous pas toute l'intimité qu'il voudrait nous faire partager? Il se peut que nous contristions le Saint Esprit par notre incrédulité, notre mondanité, et le manque d'amour dans nos voies; notre communion avec Christ perd ainsi le caractère que l'Esprit non contristé peut seul lui donner. Veillons et prions afin de vivre, de marcher et d'adorer dans la lumière et la puissance de la présence du Saint Esprit.
            L'expression : « Sortons aux champs, passons la nuit dans les villages… » semble indiquer que les bénédictions et les gloires milléniales s'étendent au-delà des limites d'Israël. Les champs et les villages sont hors de Jérusalem, le centre terrestre de la gloire du Messie. Les villes de Juda seront, sans aucun doute, bénies les premières ; mais ensuite, la gloire de Christ remplira toute la terre. Et ce qu'il y a de particulièrement précieux dans la vérité qui nous est présentée ici, c'est qu'Israël est associé au Messie dans le déploiement de la gloire. Tout ceci semble ressortir des paroles de l'épouse : « Viens, mon bien-aimé, sortons … passons la nuit …nous nous lèverons… nous verrons si la vigne bourgeonne... ». Ils visitent et admirent, dans une heureuse communion, les champs qui s'étendent au loin, transformés par la gloire milléniale. Puis l'épouse s'épanche, attitude qui est tout à fait à sa place en présence de son bien-aimé : « Là je te donnerai mes amours ». Quand Christ en est l'objet, notre amour ne saurait être trop ardent !
            L'Eglise et tous les saints ressuscités seront glorifiés avec Christ dans la Jérusalem d'En-Haut, avant que tout ceci ne s'accomplisse. C'est le dessein de Dieu de réunir ensemble tout ce qui est dans le ciel et sur la terre, sous l'autorité de Celui qui sera alors Seigneur. La gloire des saints célestes sera visible pour tous ceux qui seront sur la terre : « afin... que le monde connaisse que toi tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » (Jean 17 : 23). Et à l'égard de la nouvelle Jérusalem, il est dit : « Et les nations marcheront par sa lumière » (Apoc. 21 : 24).
 
Verset 13 - "Les mandragores donnent leur parfum ; et à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens, je les ai gardés pour toi !"
            L'heureuse épouse porte maintenant une abondance de fruits exquis pour le Fils de David : l'amour, la gratitude, la louange. Toute espèce de fruits précieux, anciens et nouveaux. Il y a beaucoup de profondeur et de beauté dans ses paroles : « pour toi », mon bien-aimé ! Des sentiments d'un caractère entièrement nouveau se sont réveillés pour le Seigneur ; des sentiments tels qu'elle n'en a jamais éprouvés pour lui, et tels qu'elle ne pourrait jamais en éprouver pour un autre. Elle, si longtemps désolée, stérile, abonde maintenant en fruits. Le Messie a créé des affections nouvelles. Elles se sont formées durant le temps de ses égarements, et elles ont été gardées pour le Seigneur seul.