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LES  RECOMPENSES

 Récompense ou châtiment ?
 L’exemple de Moïse
 Quelques enseignements du Nouveau Testament


            Dans la Parole de Dieu, il est souvent question de récompense. L’épître aux Hébreux évoque une terre qui, après avoir bu la pluie qui tombe souvent sur elle, porte des épines et des chardons. L’auteur, parlant de la part de Dieu, ajoute : « Nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien-aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut » (6 : 7-9). « Labourés » par les épreuves nécessaires, les croyants reçoivent la bénédiction d’en Haut et portent des herbes « utiles ». C’est Dieu qui opère en nous « le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2 : 13). Et pourtant, Il prend plaisir à récompenser la fidélité des siens. Il annonçait ainsi à Abram : « Ne crains point ; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense » (Gen. 15 : 1).
            La récompense est la conséquence de l’obéissance d’un croyant dans l’exercice de son service. Dieu la lui décerne à la suite de son bon témoignage, de sa patience dans l’épreuve et de sa vive attente de la venue du Seigneur. « Ne rejetez… pas loin  votre confiance, qui a une grande récompense », lisons-nous encore dans l’épître aux Hébreux (10 : 35).
    

Récompense ou châtiment ?

            Le mot récompense peut avoir aussi, dans l’Ecriture, une connotation négative ;  il s’agit alors d’infliger une peine méritée, un châtiment. Un traître, par exemple, est « récompensé » de ses perfidies.
            Les hommes iniques recevront la récompense (ou la rétribution) de leur égarement (Rom. 1 : 27). Pierre parle dans sa deuxième épître des injustes qui reçoivent la récompense (ou le salaire) de leur iniquité (2 : 13).

            Ce terme, avec cette signification de rétribution du mal, se trouve dans de nombreux passages de l’Ancien Testament. Citons-en quelques-uns :
                 Dieu dit : « Je rendrai la vengeance à mes adversaires et je récompenserai ceux qui me haïssent (Deut. 32 : 41).
                 « Seulement tu contempleras de tes yeux, et tu verras la récompense des méchants » (Ps. 91 : 8).
                 « Dieu des vengeances ! fais luire ta splendeur. Elève-toi, juge de la terre ! rends la récompense aux orgueilleux » (Ps. 94 : 1-2).
                 « Qu’il soit revêtu de la malédiction comme de sa robe… Telle soit, de par l’Eternel, la récompense de mes adversaires et de ceux qui parlent en mal contre mon âme » (Ps. 109 : 18- 20).
                 « Fuyez du milieu de Babylone, et sauvez chacun sa vie ! Ne soyez point détruits dans son iniquité, car c’est le temps de la vengeance de l’Eternel : il lui rend sa récompense » (Jér. 51 : 6).
                 « Tu as entendu leurs outrages, ô Eternel ! toutes leurs machinations contre moi… je suis leur chanson. Rends-leur une récompense, ô Eternel ! selon l’ouvrage de leurs mains » (Lam. 3 : 61-66). Ces paroles s’appliquent tout particulièrement au Seigneur, dans ses souffrances de la part des hommes.
            A Israël : « Ils arrivent, les jours de la visitation ; ils arrivent, les jours de la récompense !... Ils se sont enfoncés dans la corruption » (Osée 9 : 7, 9).
            A Tyr et Sidon : « Est-ce une récompense que vous me donnez ? Et si vous me récompensez, je ferai retomber votre récompense vite et promptement sur votre tête ; parce que vous avez pris mon argent et mon or… » (Joël 3 : 4).
   


L’exemple de Moïse

            Citons un exemple remarquable d’un désir de récompense, celui de Moïse. Rappelons le témoignage de la Parole à l’égard de cet homme de Dieu dans la « galerie de la foi » du chapitre 11 de l’épître aux Hébreux : « Par la foi, Moïse… estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte ; car il regardait à la récompense… » (v. 24, 26).
La foi extraordinaire des parents est d’abord rappelée : « Par la foi, Moïse, après sa naissance, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi » (v. 23). La réponse divine a dépassé certainement - et de beaucoup - ce qu’ils avaient espéré !  Sauvé des eaux, Moïse était à l’abri des fureurs sanguinaires du Pharaon ; recueilli par la fille du monarque, il va vivre dans son palais, lui le futur libérateur d’Israël !  Il sera longuement instruit dans toute la science des Egyptiens. 
La fille du Pharaon se proposait de reconnaître Moïse comme son fils (Ex. 2 : 9). Il n’en sera rien ! Les soins fidèles de Jokébed – et, secrètement, ceux du Seigneur - ont produit leurs effets sur Moïse, bien que la foi soit strictement personnelle (Ps. 49 : 7-8). « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché » (Héb. 11 : 24-25).  Dans ce choix capital, qui engage toute sa vie, Moïse a devant lui la seule vraie échelle divine des valeurs. Il va se servir du « sicle du sanctuaire », correspondant à « vingt guéras »  (Lév. 27 : 3 ; Ex. 30 : 13), une façon de mesurer toujours sûre.  Chaque croyant doit s’en servir pour tout ce qu’il a besoin d’estimer ; cette mesure est toujours à la disposition de la foi ! Si Moïse avait accepté de devenir le fils de la fille du Pharaon, toutes les richesses de l’Egypte étaient pourtant désormais à sa disposition. Mais il refuse et choisit plutôt l’opprobre du Christ.
             On demande parfois dans le monde, non sans une certaine ironie désabusée, quel est le « prix » de tel ou tel homme ? Autrement dit, quelle somme d’argent faut-il lui donner ou quel titre honorifique doit-on lui décerner pour le décider à se montrer vénal, prêt à se joindre au bourbier de corruption quasi-générale ? (1 Pier. 4 : 4). Quels étaient donc les motifs cachés qui ont provoqué un tel refus chez Moïse ? Pourquoi est-il ainsi décidé à partager l’affliction du peuple de Dieu ? Il regardait à la récompense divine. Avec le secours d’en Haut, il pouvait dédaigner toutes les faveurs que le monde, domaine de Satan, était disposé à lui accorder pour l’entraîner sur un chemin d’infidélité.
            Le comportement de Moïse rappelle celui du Seigneur, de l’Homme parfait ici-bas. Le diable Lui offre beaucoup plus encore. Il se déclare prêt à Lui donner tous les royaumes du monde et leur gloire. Il te suffit, dit-il, d’accepter de se prosterner devant moi ! Jésus lui répond : « Va-t-en, Satan ! » (Matt. 4 : 8-10).
            La conduite de Moïse était absolument insensée aux yeux du monde. Lâcher ainsi délibérément « la proie pour l’ombre » ! Comment accepte-t-il d’abandonner des réalités aussi « tangibles » et choisit-il de se joindre à ces pauvres esclaves méprisés et maltraités ? Or l’Eternel approuve l’attitude de son serviteur et Il le montre en l’entourant de soins au moment le plus sombre de sa vie  - durant les 40 ans de son séjour forcé en Madian !
Une part excellente lui est réservée à la fin de sa course. Le repos l’attend après tant de labeurs. Il est enseveli par Dieu lui-même ! (Deut ; 34 : 6). Après tant de luttes au milieu d’un peuple au col roide, il pourra se tenir avec Daniel « dans son lot », à la fin des jours (Dan. 12 : 13).



Quelques enseignements du Nouveau Testament
    
                        La récompense donnée par le Père qui voit dans le secret (Matt. 6 : 6)

            Dans le sermon sur la montagne, Jésus dénonce l’hypocrisie de ceux qui cherchent à être vus des hommes et glorifiés par eux. Il dit : « En vérité, je vous le dis, ils ont déjà leur récompense ! » (Matt. 6 : 2, 5, 16). C’est celle qu’ils désiraient, et ils l’ont obtenue ! Elle leur permet d’occuper une place en vue, au milieu des autres. Mais c’est « pour la terre » seulement.
            Le Seigneur se tourne ensuite directement vers le fidèle et l’exhorte : « Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit faite dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera »  (v. 3- 4) Quel privilège ce sera de recevoir de Lui cette récompense, comme un fruit de la grâce ! Tout ce qui a été fait en secret, dans sa communion, ne perdra pas sa récompense.
            Mais ce n’est pas la récompense qui est le mobile du croyant. C’est un encouragement à exercer une activité, souvent cachée, avec l’approbation de Dieu. Marie, dans son amour ardent pour le Seigneur, Lui avait apporté une livre de nard pur. Elle a dû être la première surprise de la valeur attribuée par Jésus à son geste et la portée mondiale qu’Il a donnée à son offrande : « Elle a fait une bonne œuvre envers moi… cette femme, en répandant ce parfum sur mon corps, l’a fait en vue de ma mise au tombeau » (Matt. 26 : 10, 12). Tout sera manifesté au jour de Christ et à sa gloire. « Voici, je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu’est son œuvre » (Apoc. 22 : 12), dit le Seigneur. Frères en Christ, la récompense sera à la mesure du service accompli, mais surtout des motifs de nos actes.


                        La récompense dans le service, le témoignage et l’épreuve

            En son absence, le Maître nous a confié ses biens pour les faire valoir pour Lui. Il les a remis « à chacun, selon sa propre capacité » (Matt. 25 : 15). Il a établi des intendants fidèles et sages, chargés de donner, dans son Assemblée, la nourriture ; le Saint Esprit les aidera à discerner avec dépendance le « temps convenable » pour le faire. Jésus dit : « Bienheureux est cet esclave-là que son maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens » (Matt. 24 : 45-47 ; Luc 12 : 43).
            Chaque « esclave » - un terme à comprendre dans un sens large - qui aura servi fidèlement son maître « selon la chair » sur la terre, « de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes », recevra de Lui la récompense de l’héritage. La Parole confirme : « C’est le Seigneur Christ que vous servez » (Col. 3 : 21b-24).  C’est une pensée très encourageante pour ceux qui, dans leur service dévoué, ont affaire jour après jour, à des hommes durs – et, de surcroît, très souvent injustes.
            La fidélité doit se lire dans notre témoignage. Un croyant est souvent exposé à  l’opprobre, à la calomnie, voire à la persécution ! Celle-ci se répand dans une grande partie du monde ; elle est toujours, hélas, d’actualité, mais elle aide à rendre un racheté « conforme» à Christ, son Sauveur.
            Le Seigneur nous invite à nous souvenir de ce qu’Il a dit : « L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre » (Jean 15 : 20). Or, les hommes ont sans répit persécuté le Seigneur ; ils ont, dans leur haine, cherché à le faire mourir (Jean 5 : 16). Dans son aveuglement, l’homme L’a accablé de mépris et L’a rejeté. Les croyants qui sont, comme Lui, persécutés savent qu’une grande récompense les attend dans les cieux (Matt. 5 : 11-12). A celui qui est fidèle dans l’épreuve, une récompense particulière est promise. Il s’agit de la « couronne de vie » (Jac. 1 : 12 ; Apoc. 2 : 10).


                        La récompense au tribunal de Christ (2 Cor. 5)

            Le temps des récompenses va venir et Jésus a dit à ses disciples : « Quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense » (Matt. 10 : 42). Toute la vie des croyants va être « manifestée » devant le tribunal de Christ, « afin que chacun reçoive selon les actions accomplies dans le corps » (2 Cor. 5 : 10). S’il résulte « du bien » de notre course ici-bas, nous recevrons une récompense. Si au contraire il y a eu du mal, au point même que tout notre ouvrage serait consumé, nous en éprouverons une perte (1 Cor. 3 : 15).   
            L’apôtre Paul avertit les croyants en tous lieux : « Que personne ne se trompe lui-même : si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage ; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Cor. 3 : 18-19). Les regards du croyant ne se fixent pas « sur ce qui se voit, mais sur ce qui ne se voit pas ; car les choses qui se voient sont temporaires, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles » (2 Cor. 4 : 18).
            L’enseignement de l’apôtre a été constamment confirmé par sa conduite (Phil. 4 : 9). Avant sa conversion, les « hochets » mondains qu’il énumère (Phil. 3 : 3-5) avaient été pour lui « un gain » ; ils ont toujours une grande valeur pour un homme incroyant. Mais, aux yeux de Paul, ils étaient devenus, à cause du Christ, « une perte ». Il les estimait même comme des ordures, à cause, dit-il, « de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (v. 8). Ils n’avaient pas « repris vie » au-dedans de lui, comme c’est toujours le danger pour nous (2 Pier. 1 : 9).
            Cet apôtre, comme chaque croyant pieux, avait un saint désir de recevoir une récompense au tribunal de Dieu. Il reconnaissait ne pas avoir encore reçu « le prix ». La récompense la plus précieuse sera pour le racheté d’entendre : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton Maître » (Matt. 25 : 21, 23). Il pourra la partager avec Lui. La Parole parle aussi des diverses couronnes que chacun aura le privilège de jeter aux pieds du Seigneur (Apoc. 4 : 10).
            Paul s’efforçait donc « avec ardeur » de se saisir du prix. Il courait droit au but, animé du désir de le recevoir de la main du Seigneur (Phil. 3 : 12-14). Avons- nous les mêmes aspirations ou cachons-nous notre paresse sous une fausse humilité en insistant outre mesure sur notre faiblesse, voire notre incapacité ? 
            Tout sera à la gloire de Celui qui nous a arrachés à notre misère ! Notre activité peut se revêtir d’un manteau « religieux » ; elle donnait à Paul, avant sa conversion, une certaine apparence aux yeux de bien des hommes qui certainement l’admiraient. Mais Dieu lui a fait miséricorde, afin de montrer en lui toute sa patience (1 Tim. 1 : 16). Paul le reconnaît et réalise qu’il doit en retour d’un si grand salut Lui appartenir entièrement. L’avons-nous aussi reconnu ?


            Chers lecteurs croyants, imitons donc ceux qui « par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis » (Héb. 6 : 12). Les couronnes promises, les récompenses décernées, encouragent le croyant à persévérer en dépit des difficultés du chemin. Mais le vrai mobile du croyant doit toujours être l’amour pour Dieu. Celui qui sera « approuvé » sera celui qui aura aimé le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force (Marc 12 : 30) ! Un serviteur de Dieu a écrit : « Ce n'est pas dans la perspective de récompenses, ici-bas ou là-haut, ou dans la recherche de couronnes, qu'est le secret de la puissance, mais dans le fait de détourner nos regards de nous-mêmes et des choses présentes pour les fixer sur Christ. C'est dans le Christ Jésus que Dieu, déployant les résultats de sa bonté envers nous, « montrera dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce » (Eph. 2 : 7) ».
            Considérons Celui qui, « à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (Héb. 12 : 2). « Je fais toujours les choses qui lui plaisent », disait-Il pendant les jours de sa chair (Jean 8 : 29). En acceptant de mourir sur la croix – Lui qui seul pouvait faire ce don suprême - Il a voulu répondre aux droits de la justice de Dieu et de sa sainteté. Il verra bientôt « le fruit du travail de son âme et sera satisfait » (Es. 53 : 11). Il a fait de nous son épouse et ses cohéritiers, coparticipants de sa gloire durant l’éternité. 

                                                                                            Ph. L    le 06. 01. 12