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L'esprit dans lequel nous jugeons le mal
(Juges 19 et 20)
 

 
            Après le récit de « l'infamie » commise en Israël (Jug. 19), nous voyons comment vont agir le Lévite et les tribus d'Israël pour juger ce mal et s'en purifier (Jug. 20).
 
            Le Lévite choisit la manière la plus terrible qui soit pour faire connaître le crime à toute la nation, coupant en morceaux le corps de la misérable femme et l'envoyant ainsi à chacune des tribus. La nation entière est choquée et saisie d'horreur par ce crime commis parmi les fils d'Israël.
            J'aimerais souligner que c'est la perpétration du mal qui les a réveillés. Dans quel but se réunissent-ils comme un seul homme ? C'est pour se venger du mal. C'est le mal qui les a réveillés et qui les rassemble ; c'est l'exécution du jugement sur le mal qui arme leur bras et qui unit leurs coeurs. Bien-aimés, le mal n'est jamais un bon lien pour maintenir l'unité du peuple de Dieu. Avez-vous déjà vu des personnes réunies d'une façon sereine pour s'occuper du mal ? Elles seront rassemblées pour un temps ; elles pourront avoir des réunions d'indignation au sujet du mal, mais ce n'est pas de cette façon que Dieu veut rassembler son peuple. Nous avons souvent chanté : « Toi, le saint et véritable, c'est toi qui rassemble ton peuple… ». C'est Christ, le saint et véritable, qui nous attire par son amour, et nous maintient dans le cercle de cet amour. Ainsi l'exercice des soins et de l'amour en tant que frères est rendu possible.
            Je crois que c'est la première grande leçon du chapitre 20. Le peuple est réuni et maintenu ensemble par cette seule chose : du mal a été commis, et jusqu'à ce que le mal soit jugé, pas un homme ne retournera chez lui ! Aviez-vous déjà vu un tel rassemblement à Silo pour que tous célèbrent la Pâque ensemble ? Aviez-vous vu la fête des Tabernacles rassemblant la nation entière avec joie ? Bien-aimés, Dieu les a tacitement invités, année après année, à venir et à célébrer la fête, à venir et à jouir de la sainte communion de ces choses. Mais ils ont préféré habiter parmi les païens, s'établir au milieu de leurs ennemis qui leur ont enseigné leurs mauvaises manières de vivre. Mais ils sortent de leur léthargie à la suite de cette corruption innommable et se rassemblent. Ils sont donc  réunis, mais ce n'est pas par la grâce ou l'attrait de l'amour et de la bonté, encore moins à la suite de la plénitude de bénédiction, telle que l'évoque la corbeille des premiers fruits en Deutéronome 26. Aucune de ces choses n'a pu les réunir, mais un mal a été commis, et ils sont galvanisés pour un temps et montrent soudain une extraordinaire fidélité à Dieu !
 
            Maintenant j'aimerais souligner qu'il n'y a pas de commentaire sur l'acte qui a été commis : il n'en appelle pas. Dieu n'a pas besoin de le caractériser. Même l'homme naturel est révolté devant les détails horribles que nous avons lus. Il n'est nul besoin de le stigmatiser comme étant extrêmement mauvais, horriblement corrompu. Mais vous trouvez que l'Esprit de Dieu s'arrête par contre sur l'état moral du reste du peuple qui les rend complètement incapables d'exécuter la discipline divine sur les méchants.
            Regardons tout cela plus en détail. Du mal a été commis à Guibha de Benjamin, l'une des villes appartenant à cette tribu. Il y avait dans le Deutéronome des instructions pour remonter à la source d'un mal, et pour s'en occuper. Tout devait être fait délibérément et calmement, après réflexion, et par-dessus tout, dans la présence de Dieu. On devait agir dans un esprit de soumission à Dieu. Ici, le peuple choisit une solution de facilité. Ils n'étaient pas accoutumés à la présence de Dieu, ils n'avaient pas l'habitude de demeurer dans cette sainte présence. Maintenant ils pensent que le problème est assez simple. Ils envoient un message dans toutes les familles de Benjamin : « Livrez-nous ces hommes, fils de Bélial … » (Jug. 20 : 13). Ce message, court et dénué d'amour fraternel, aura comme conséquence de soulever Benjamin contre ses frères.
            Toute la tribu est sommée de comparaître devant Israël ; on a maintenant soulevé un problème d'orgueil tribal, et Benjamin se range en bataille contre tout Israël. Les hommes de Bélial sont oubliés, il n'en est plus question. Vous n'entendez plus rien au sujet du mal commis. Ne pensez-vous pas qu'il devait y avoir autant de conscience en Benjamin qu'il y en avait parmi les autres tribus ? Ne pensez-vous pas que si le problème avait été traité dans la crainte de Dieu, et dans sa dépendance, Benjamin aurait été aussi prompt à se purifier de cet opprobre que le reste d'Israël ? Mais cette brutalité, cette dureté, tout cet orgueil, semble dire : un tel mal ne peut pas se commettre en Issacar, Ephraïm n'aurait pas connu un tel état de choses en son sein, alors que Benjamin le tolère. C'est ainsi que l'on agite les pires passions dans le coeur humain, en particulier l'orgueil ; Benjamin oublie complètement la corruption en cause et dit : nous nous tiendrons devant tout Israël, et nous ne nous laisserons pas piétiner. Certainement ils avaient sûrement tort.
            Nous reconnaissons qu'ils se trompaient sérieusement. Ils n'avaient aucun droit à se positionner ainsi, ils auraient dû s'unir à leurs frères dans la condamnation de cet horrible mal. Mais la façon dont le problème a été abordé au début, et le ton cassant inspiré par la propre justice, leur font oublier les méchants qui sont au milieu d'eux. Il n'est plus question de s'en occuper, mais de s'occuper d'abord de Benjamin lui-même. Agir ainsi, en attisant l'orgueil et la rébellion du coeur naturel, est le moyen le plus sûr de produire les mêmes mauvais fruits spirituels. On peut prendre des personnes à la gorge et essayer de les obliger à se séparer du mal. On peut caractériser durement le péché de quelqu'un – un péché auquel il n'est peut être pas lié personnellement mais qui relève de sa responsabilité. Cette attitude aura comme résultat de toucher son orgueil et de faire ressortir l'animosité de sa vieille nature ! Tandis qu'il aurait fallu plutôt lui montrer avec douceur le mal qu'il devait juger et dont il avait à avoir horreur.
            Apprenons cette leçon. Ne soyons pas comme Israël, qui va simplement réveiller l'opposition, au lieu d'amener, dans la crainte de Dieu, le peuple à sentir sa responsabilité et à juger le mal auquel il est associé. Je n'ai pas besoin de donner d'exemples ; je suis sûr que l'application est assez évidente, et que nous ferons facilement dans nos esprits l'application de ce récit à des circonstances que nous avons trop souvent connues au milieu des saints.
 
            Tout Israël se rassemble donc ; ils sont finalement unis. Le jugement ou le désir de jugement, semble accomplir ce que la grâce n'a pas réussi à réaliser. Vous noterez une chose : ces personnes sont assoiffées de sang ; c'est ce qui les caractérise. On ne voit par contre aucune horreur du péché, ni d'esprit accablé en constatant qu'un tel mal soit possible en Israël. S'ils tenaient Benjamin si rigoureusement pour responsable, pourquoi ne pas dire que c'était une chose affreuse qu'un tel mal ait pu aussi se manifester en Israël ? Le piège était là : il y avait de l'orgueil et de la propre justice dans leur coeur !
 
 
            Examinons un instant 1 Corinthiens 5 où l'on trouve dans le Nouveau Testament, dans une certaine mesure, une situation comparable à ce mal.
            Il y avait à Corinthe une corruption morale d'un caractère dégradant, telle qu'il n'en existait même pas parmi les nations, doit dire l'apôtre Paul. Le verset 2 de ce chapitre montre l'état réel de ces croyants : « Vous êtes enflés d'orgueil, et vous n'avez pas plutôt mené deuil afin que celui qui a commis cette action fût ôté du milieu de vous ». Ils étaient enflés sans doute de ce qu'ils pouvaient rendre grâce à Dieu de ne pas se trouver dans l'état de celui qui était tombé. En d'autres termes, au lieu d'être affligés et brisés devant Dieu, de crier à lui pour confesser leur état moral qui avait rendu un tel mal possible, ils étaient remplis d'orgueil. Avec leurs dons et leur connaissance (1 Cor. 1 : 5), ils continuaient à suivre un chemin où ils n'avaient en réalité aucune puissance pour s'occuper du mal.
 
            Nous pourrions dire qu'Israël, dans les Juges, était en meilleur état que cela. Ils s'appliquaient au moins à s'occuper du mal, ils ne flirtaient pas avec lui. Ils étaient toutefois enflés d'orgueil à l'égard de leur position à ce sujet ; ils voulaient montrer leur zèle pour le Seigneur, mais quand ils se rassemblent, ils sont caractérisés davantage par leur soif de vengeance que par leur zèle à revendiquer l'honneur du Seigneur.
            Alors Dieu les laisse seuls ; Il ne manifeste rien, Il n'empêche rien. Ils vont faire intervenir Dieu, mais remarquons que la première question qu'ils posent n'est pas : « Irons-nous ? », mais : « Qui ira le premier ? ». Ils ont décidé de sortir contre Benjamin, ils sont déterminés à assouvir leur vengeance sur la tribu entière, et la seule chose qu'ils veulent savoir du Seigneur est qui sortira le premier ? Il les prend au mot, et laisse aller Juda le premier. Il y avait environ 26 000 guerriers du côté de Benjamin et environ 400 000 pour Israël, et vous savez que Benjamin a tué, presque homme pour homme, 22 000 guerriers d'Israël !
            Dieu est-il donc du côté du péché ? Est-il du côté de la négligence à l'égard du jugement du péché ? Non, c'est un Dieu saint, mais sa sainteté va plus loin que la nôtre. Sa sainteté va fouiller les coeurs du peuple apparemment innocent et les amener à réaliser leur propre culpabilité : toute la tribu aussi bien que les individus méchants. Il les abandonne devant ceux qui, dans leur orgueil, se sont rangés en bataille contre eux.
            Le peuple de Dieu est souvent mis en pièces. C'est le cas même pour ceux qui sont du « bon côté ». Il y a un bon et un mauvais côté, et l'on entend parfois des personnes dire : mais cette vue n'est-elle pas mauvaise ? N'est-ce pas le « mauvais côté » ? Oui, nous n'oserions pas un instant choisir le mauvais côté. Bien, mais est-ce vraiment le bon côté ? N'est-il pas juste de rejeter le mal ? Ne jugeons pas si vite. Il y a plus souvent trois côtés dans un problème, plutôt que deux ! On dit parfois qu'il y a deux côtés, et que si A a raison, alors c'est B qui a tort. Et que si A a tort, alors B a raison. N'y a-t-il pas un autre côté ? Supposez que les deux aient tort. Bien-aimés, la question est . Il y a le côté de l'un et le côté de l'autre, mais il y a aussi le côté de Dieu ! C'est son côté qu'il faut choisir, même s'il semble plus indulgent au début, plutôt que de juger durement du mal, car, par une trop grande sévérité, le sentiment du péché dans l'âme peut être amoindri.
            C'est ce que Dieu veut enseigner au peuple. Il veut leur montrer leur propre péché, et il va leur rappeler le fait qu'ils sont sous son jugement à cause de leur état, de la même manière que Benjamin est sous son jugement du fait qu'ils tolèrent le mal parmi eux. Ainsi Israël tombe devant les Benjaminites et sont battus à plate couture.
 
 
            Ils montent de nouveau le jour suivant (Jug. 20 : 22) ; ils s'encouragent, car ils en ressentent le besoin. Mais n'est-il pas préférable  de faire comme David quand le peuple parlait de le lapider : David se fortifia en l'Eternel. Ici, nous lisons que le peuple se fortifie lui-même et se range en bataille ; puis comme une sorte de post-scriptum, qui montre la place secondaire que cela avait dans leurs coeurs, il est ajouté : « Et les fils d'Israël montèrent, et ils pleurèrent devant l'Eternel jusqu'au soir, et ils interrogèrent l'Eternel disant : M'approcherai-je de nouveau pour livrer bataille aux fils de Benjamin, mon frère ? ».
            Il y a toutefois un adoucissement réel ici, la réalisation évidente du fait que l'Eternel a dû et doit intervenir. Au début, ils n'avaient pas du tout besoin de l'Eternel. Voyons, vous n'avez pas besoin de prier pour ce cas, disent certaines personnes. Vous n'avez pas besoin de déranger le Seigneur. N'est-ce pas clair ? Ce dont vous avez besoin, c'est de demander au Seigneur qu'il vous guide dans les détails : qui va agir, qui va écrire la lettre, et ainsi de suite. Vous ne réalisez pas combien vous avez besoin de Dieu ; Il va vous enseigner que vous avez besoin de lui. Vous allez fuir devant les méchants : vous n'aurez aucune puissance pour juger le mal. Le mal se maintiendra en dépit de votre indignation à son égard.
 
            Abaissés, les hommes d'Israël pleurent devant l'Eternel sur leurs pertes, ils pleurent aussi sans doute sur leur humiliation, car l'orgueil humilié fait couler des larmes encore plus rapidement que la peine et la sympathie. La corde est touchée. C'est leur frère qu'ils ont combattu. Il méritait le jugement mais c'était leur frère. « Monterai-je contre Benjamin, mon frère ?» : ils commencent à réaliser qu'ils s'occupent de leur frère. Dieu leur dit de monter de nouveau. Ce n'est pas un Dieu cruel. Certainement son amour est infini, mais le peuple qui a pleuré et prié, le peuple qui semblait avoir raison, est encore défait ; ils fuient à nouveau, et 18000 tombent. Dieu a-t-il oublié ? Est-il donc du côté du mal ? Devons-nous être négligents et indifférents au mal ? Non, bien-aimés. Mais cela ne nous parle-t-il pas aussi fort que le tonnerre : avant même de juger le mal chez l'autre, Dieu veut que nous le jugions dans nos coeurs. Que nous ayons à agir individuellement (juger le mal), ou collectivement (en discipline), il faut ce jugement de nous-mêmes qui nous donnera par-dessus tout du discernement spirituel et de la puissance. Prenons garde à ce point essentiel.
 
            S'il y a bien une chose qui est caractéristique des jours actuels, dans la chrétienté, c'est que chacun fait ce qui est bon à ses propres yeux. Le mal n'est pas jugé. Ce n'est peut-être pas la corruption scandaleuse que nous avons ici, quoique nous ne sachions pas ce qui se passe dans les ténèbres, et que je ne voudrais mettre aucune limite au mal qui est commis en secret sans crainte du saint nom de Christ. Regardez la corruption de Rome, et vous pourrez voir dans quelles profondeurs le mauvais coeur de l'homme peut descendre. Mais nous vivons dans un temps où il n'y a pas de puissance pour juger le péché. Chacun fait ce qu'il lui plaît. Il n'y a pas de puissance pour faire face au péché dans la crainte de Dieu et le juger. Il y a vraiment peu de puissance pour exercer la discipline. Prenons une quelconque association de chrétiens : quelle place la discipline a-t-elle parmi eux ? Si un homme a une conduite qui entraîne l'exclusion de son club, il sera aussi exclu de l'église, mais sans plus. Ce qui entraînerait son exclusion d'une société honorablement connue, entraînerait  simplement son exclusion de la communion de son église.. Il peut commettre toutes sortes de choses, tant que cela reste caché. Il y a toutes sortes de péchés commis par des chrétiens professants, mais qui ne les empêche pas d'occuper une bonne position dans leur église. Et il n'y a pas de puissance pour s'occuper de tels cas. C'est certainement un affreux état de choses !
 
            Il devrait y avoir la même discipline dans l'Assemblée de Dieu aujourd'hui qu'il y en avait du jour des apôtres. Le jugement prononcé sur Ananias et Sapphira n'était pas un cas exceptionnel (Act. 5 : 1-10). Dieu ne voulait pas désigner ces deux personnes comme les seuls méchants de tous les temps dans son Assemblée. Il a voulu donner dans sa Parole un exemple de sa manière de juger le mal. Si vous regardez au péché d'Ananias et Sapphira, ne voyez-vous pas chez eux ce que commettent tous les jours des chrétiens professants et, peut-être même, hélas, de vrais chrétiens ? Ne voyez-vous pas aujourd'hui des personnes qui cherchent à avoir une réputation de consécration qui n'a rien de réel ? Ne voyez-vous pas des personnes professer publiquement qu'elles donnent leur vie entière à Dieu, et qui en réalité en gardent une partie pour eux ? Si c'est une impression qu'elles désirent donner, n'est-ce pas le même péché d'Ananias et Sapphira ? Et pourtant où trouvez-vous le jugement d'un mal ayant ce même caractère ? Un mal de ce genre requiert un jugement particulièrement spirituel.
            Prenons d'autres exemples : la mondanité, la convoitise, les outrages verbaux, la médisance, la fausseté et le manque d'honnêteté. Où trouvez-vous parmi le peuple de Dieu la puissance pour s'en occuper ? Dieu ne veut-il pas qu'on s'occupe de tels maux dans son assemblée ? Oui,certainement ; mais pourquoi n'y a-t-il pas de puissance pour s'en occuper ? C'est qu'il doit y avoir tout d'abord un profond jugement de soi-même ; un sentiment de mes propres péchés et de mes manquements. Il faut un jugement sans pitié de moi-même, avant de placer mon frère sous la discipline. Le Seigneur me dit : « Hypocrite, ôte premièrement de ton oeil la poutre, et alors tu verras clair pour ôter le fétu de l'oeil de ton frère » (Matt. 7 : 5). La question n'est pas de savoir s'il y a une poutre dans mon oeil ou un fétu dans l'oeil de mon frère, jusqu'au moment où je me suis jugé moi-même ; alors seulement je « verrai clair » pour ôter le fétu de l'oeil de mon frère.
 
            Telle était la leçon que Dieu voulait enseigner à Israël tout entier, et il leur faisait traverser de grands désastres et d'amères douleurs. 18 000 sont tombés, et l'effet de cette longue discipline commence à se faire sentir. Nous remarquons qu'ils montent devant l'Eternel, et nous voyons dans quelles dispositions ils sont maintenant : « Et tous les fils d'Israël et (pour souligner) tout le peuple » (Jug. 20 : 26). C'était sérieux et universel : une demi-douzaine de personnes ne suffit pas quand il s'agit de s'occuper du mal. Prenez une assemblée ; il ne suffit pas que quelques frères soient exercés à ce sujet, et s'appliquent à s'en occuper calmement ; tout le peuple, tous les saints doivent être exercés dans leur conscience. Je ne parle pas d'un péché secret, qui n'est peut-être connu que de quelques-uns qui cherchent à s'en occuper dans la crainte de Dieu ; mais je parle de ce qui est publiquement connu. La raison pour laquelle il y a si peu de puissance vient souvent de ce que tout le peuple, tous les enfants d'Israël ne sont pas également exercés devant Dieu.
 
            « Tout le peuple monta à Béthel », au lieu de la présence de Dieu, dans sa maison, « le Dieu de la maison de Dieu », tel que Jacob dut le trouver. Pas simplement le Dieu d'Israël, celui qui m'a donné des bénédictions, mais Dieu qui est sur sa maison comme Seigneur et va me dicter sa volonté. « Ils pleurèrent et demeurèrent là devant l'Eternel, et jeûnèrent ce jour-là jusqu'au soir ; et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant l'Eternel. Et les fils d'Israël interrogèrent l'Eternel (et l'arche de l'alliance de Dieu était là, en ces jours ; et Phinées, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, se tenait devant elle, en ces jours), et ils dirent : sortirai-je encore de nouveau pour livrer bataille aux fils de Benjamin, mon frère ou cesserai-je ? » Et maintenant ils obtiennent la réponse de l'Eternel qu'ils auraient dû avoir au début s'ils l'avaient demandée convenablement. « Et l'Eternel dit : Montez ; car demain je les livrerai en ta main » (Jug. 20 : 26-28).
 
            Remarquez les exercices par lesquels ils passent. Ils montent à la maison de Dieu, à Béthel, dans sa présence. Frères, vous ne pouvez pas être seulement indignés contre le mal dans la présence de Dieu. Savez-vous ce que produit toujours la présence de Dieu ? Elle nous fait juger notre péché ; c'est la première chose. Ils montent ainsi dans cette sainte présence et ils pleurent. Les sources de leurs coeurs ont été touchées, et ils peuvent pleurer devant l'Eternel. Plus encore, ils jeûnent. Ce n'est pas une chose légère. Ils oublieront tout le reste, ils n'essuieront aucun refus de la part de Dieu, leurs coeurs sont tellement absorbés qu'ils négligent même leur nourriture nécessaire ; ils sont désespérément en quête de sa pensée !
            Ensuite, ils s'assoient. Ils ne montent pas comme pour dire : nous devons nous occuper de cette affaire, on doit la régler ; nous aimerions avoir une réponse, et si nous ne pouvons pas obtenir la réponse, nous devons avancer et agir.
            On a besoin d'apprendre cette leçon aussi : aller devant le Seigneur, non seulement pour pleurer ou jeûner, mais s'asseoir devant lui et attendre jusqu'à ce qu'il juge bon de répondre au désir de nos coeurs.
 
 
            Tout ceci nous est donné pour notre avertissement et notre instruction aujourd'hui (1 Cor. 10 : 11 ; Rom. 15 : 4). Je suis persuadé qu'il y aurait plus de puissance dans la discipline parmi les saints s'il y avait ces exercices que nous voyons ici. Nous nous asseyons si peu devant le Seigneur. Non pas s'asseoir, chers frères, pour recevoir le sentiment du mal (ils l'avaient dès le début), mais s'asseoir pour obtenir la pensée de Dieu, car Dieu a sa pensée. Non seulement elle est révélée dans sa Parole, mais elle s'applique à chaque situation. Et pour la connaître nous devons nous attendre au Seigneur ; ce n'est jamais en nous précipitant que l'on obtiendra sa pensée et sa direction.
 
                                                                                 Méditation de Samuel RIDOUT