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Les sept fêtes de l’Eternel (5)

 
 Le jour des propitiations -  Lév. 23 : 26-32 ; Lév. 16

            Entrer beaucoup plus profondément dans ce qu’il en a coûté à Christ d’ôter le péché de devant Dieu, est le prélude à toute restauration. Reconnaître la ruine (Lév. 16:1) individuelle et collective, amène à une appréciation beaucoup plus grande de l’oeuvre de Christ et de son efficacité devant Dieu.
            Sans examiner tous les détails du chapitre 16 du Lévitique, le cœur du Pentateuque, nous chercherons à y approfondir trois choses :
                        - le péché,
                        - les souffrances de Christ,
                        - le propitiatoire.
 
 
                        Le péché
 
            Les herbes amères de la Pâque symbolisent la contrition de l’âme qui éprouve l’amertume d’avoir, par ses péchés, causé les souffrances de Christ. En rapport avec la Cène, nous sommes appelés à nous juger nous-mêmes. Mais ici, il s’agit d’un exercice encore plus profond. Pour Israël, ce sera Zacharie 12 : 10 à 14, Esaie 53. Pour le chrétien, c’est avant tout la contemplation des souffrances de Christ, dans l’assurance que tout est accompli, qui amène les âmes à un sentiment plus pénétrant du sérieux du péché. C’est en contemplant la croix que nous découvrons la gravité du mal aux yeux de Dieu, tout en nous en remettant à Lui qui a accepté l’offrande. Plusieurs fois dans Lévitique 23 et Lévitique 16, il est répété : « Vous affligerez vos âmes ». Le Psaume 51 nous en montre la signification pour David. N’y a-t-il pas des occasions particulières dans la vie où, à la suite d’une faute, ou par l’action puissante de la Parole appliquée par l’Esprit à la conscience, nous éprouvons beaucoup plus profondément que jusqu’alors l’horreur du péché ? S’il a fallu que le Fils de Dieu même, celui qui n’a pas connu le péché, soit fait péché pour nous afin que nous devinssions justice de Dieu en lui, combien grave était ce péché, combien incompatible avec la nature divine !
 
 
                        Les souffrances de Christ
 
            Lévitique 16 nous présente deux séries de sacrifices : Aaron offrait pour lui-même et pour sa maison un jeune taureau pour le péché et un bélier pour holocauste. Il offrait, d’autre part, pour le peuple, deux boucs pour le péché et un bélier pour holocauste. On peut voir dans l’offrande pour Aaron et sa maison l’œuvre de Christ pour l’Église, tandis que le sacrifice pour le peuple nous parlerait plutôt de la portée de la croix pour Israël. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le lieu ici de distinguer ces divers aspects, mais de considérer plutôt les souffrances de Christ dans ce chapitre.
            Des deux boucs offerts pour le peuple, le bouc azazel était placé vivant devant l’Éternel, l’autre était immolé.
            Sur la tête du bouc azazel, le sacrificateur devait confesser toutes les iniquités des fils d’Israël et toutes leurs transgressions, selon tous leurs péchés. Le bouc était envoyé au désert et portait sur lui toutes leurs iniquités. Il s’en allait seul dans cette terre inhabitée, où il allait mourir sous le jugement. Azazel, le bouc qui s’en va, type extraordinaire de Christ prenant sur lui nos fautes, les expiant sous le jugement de Dieu. Il est châtié à la place des coupables : Nous avons tous été errants... et l’Eternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois.
            Mais pour que cela devienne une réalité pour chacun de nous, il faut avoir confessé ses péchés et avoir accepté que pour ces péchés-là, il a dû mourir.
            Le bouc du sacrifice pour le péché était égorgé et son sang apporté au-dedans du voile. Le sacrificateur était seul pour accomplir cet acte (v. 17) : personne ne pouvait partager avec Christ l’accomplissement de l’œuvre propitiatoire de la croix. Des consolateurs, il n’en a pas trouvé ; quand il criait vers le ciel, aucune réponse ne lui était donnée. L’encens, type des perfections de Christ, était placé dans l’encensoir sur le feu de l’autel, et la nuée en montait dans le sanctuaire : le feu du jugement, toutes les souffrances de la croix, n’ont fait, à ce moment d’angoisse inexprimable pour son âme, que manifester plus pleinement ses perfections ; tout ce qui émanait de son cœur quand il fut placé sous le jugement de Dieu, affections, sentiments, soumission, confiance, tels qu’on les voit en particulier dans les Psaumes, s’élevaient vers le ciel comme un parfum de bonne odeur (Ps. 22,  40, 69, etc.).
            Si le sang et l’encens ne pouvaient être présentés que dans le sanctuaire, le corps de la victime était brûlé hors du camp, la peau, la chair, la fiente. Le jugement de Dieu est tombé entièrement sur Christ, quand il a souffert hors de la porte, loin de Dieu, privé de tout rapport avec son peuple. Rien ne lui a été épargné. Israël n’avait pas le droit de manger d’un tel sacrifice. Nous le pouvons (Hébreux 13 : 10 -11), n’ayant plus aucune conscience de péché. Nous avons communion à une telle œuvre.
 
 
                        Le propitiatoire
 
            A la Pâque, le sang sur les portes était le fondement du salut. Dieu voyait le sang et épargnait le peuple. Au jour des propitiations, le sang porté dans le sanctuaire permettait le maintien des relations de l’Éternel avec son peuple. Mais le sang de taureaux et de boucs, comme le dit l’épître aux Hébreux, ne pouvait jamais ôter les péchés. De fait, le sens du mot propitiation dans l’Ancien Testament, est de couvrir les péchés (Rom. 3 : 25, parlera du support des péchés précédents). Mais Christ étant venu avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle.
            Sur le couvercle d’or de l’arche, le propitiatoire, s’élevaient deux chérubins, exécuteurs du jugement de Dieu. Leur face était tournée vers le propitiatoire. Qu’y voyaient-ils ? Le sang de la victime qui y avait été apporté !
            Le propitiatoire au lieu d’être le trône du jugement, devenait ainsi le lieu de rencontre de Dieu avec le croyant (Ex.  25 : 22). Christ est la propitiation pour nos péchés (1 Jean 2 : 2), mais il est aussi lui-même le propitiatoire (Rom. 3 : 25). Propitiation a été faite pour le péché, Dieu est glorifié, il est juste en pardonnant. Dieu désirait sauver (ce n’est pas précisément que le sang apaise un Dieu vengeur), mais il ne pouvait le faire en justice, si le châtiment n’avait été porté par un autre.
            Hébreux 9 et 10, par contraste, soulignent la valeur de l’œuvre de Christ ; non pas le sang de boucs, mais Son propre sang ; — non pas un acte remémoratif de péché, mais une rédemption éternelle ; — non pas des holocaustes, et des sacrifices pour le péché, mais l’offrande du corps de Jésus Christ ; — non pas les mêmes sacrifices constamment répétés qui ne peuvent jamais ôter les péchés, mais une parfaite Victime qui s’est offerte elle-même : Christ qui, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu.
            Quels en sont les résultats ? — Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Dieu ne se souviendra plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités. Ils ont maintenant une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints, dans la paix, purifiés d’une mauvaise conscience, le corps lavé d’eau pure. Ils s’approchent, non par obligation, mais parce qu’ils désirent se trouver dans le sanctuaire avec Celui qu’ils aiment, leur grand sacrificateur, là où il est.
            Le jour des propitiations ne se terminait pas avec le sacrifice pour le péché, mais il aboutissait à l’holocauste (Lév. 16 : 24). Si Christ a tout fait pour nous, pour effacer nos fautes et nous amener à Dieu, son but suprême était la gloire de Dieu et l’accomplissement de sa volonté.
            Le péché ôté, les fautes confessées, le pardon acquis, l’holocauste offert, - le chemin est ouvert pour la joie de la fête des Tabernacles.
 
 
                                                                                                          G. André
 
 
(A suivre)