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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (17)

 
CHAPITRE 17 :

         
1 - La transfiguration : v. 1-13
        2 - Les miracles de Jésus : v. 14-27
 
            Les premiers versets du chapitre 17 ne parlent pas de l'établissement du royaume, mais de la gloire dans laquelle le Seigneur apparaîtra lorsqu'Il viendra pour l'établir ; c'est la gloire de sa Personne. Les versets 14-21 montrent la gloire de sa puissance ; les versets 22-27, celle de son abaissement.
 
           
1 - La transfiguration : v. 1-13
 
           
                        1. 1 Les trois témoins (v. 1-3)
 
             Luc 9 : 30 dit que « Moïse et Elie… parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem » ; le mot employé ici pour la « mort » n'est pas le mot habituel ; il donne à la mort du Seigneur le caractère d'un « départ » (voir 2 Pier. 1 : 15). Au chapitre 16, il était question de la mort et de la résurrection de Celui qui venait d'être reconnu comme le Fils du Dieu vivant ; au chapitre 17, il est question de la gloire du Fils de l'homme (Ps. 2 et 8).
            Le Seigneur a fait de Pierre, Jacques et Jean, des témoins de sa puissance dans la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5 : 37), de sa gloire dans le royaume (chap. 17 : 1) et de ses souffrances à Gethsémané (chap. 26 : 37). Nous devrions être aussi des témoins de sa puissance, de sa gloire et de ses souffrances, même si notre mesure d’appréciation de la personne du Seigneur est bien petite, comme l'était celle des disciples dans d’autres occasions (Luc 9 : 54 ; Marc 3 : 17 ; Matt. 20 : 20-21). Pour saisir toute la valeur du témoignage que nous sommes appelés à rendre, demeurons constamment près de Lui, là où Il veut nous amener pour nous instruire, en figure « à l’écart sur une haute montagne ».
            Les disciples n'ont pas eu pleinement conscience de ce qu'ils voyaient ou entendaient, mais, par la suite, le Saint Esprit le leur a fait saisir au point qu'ils ont pu en parler (2 Pier. 1 : 16 ; Jean 1 : 14 ; 1 Jean 1 : 1-4). De même l'Esprit peut nous faire comprendre un jour ce que nous  avons lu ou entendu auparavant.
            Bien qu'ayant fait la déclaration du chapitre 16 :16, Pierre voulait mettre le Seigneur au même rang que Moïse et Elie. Les disciples ont dormi tous les trois ; ils ne savaient que dire ; « ils furent saisis d'une très grande peur » (v. 6). Ils ont eu besoin de tous les soins du Seigneur pour acquérir par la suite des pensées justes. Dans sa grâce, Il leur a donné ces soins, comme Il le fait toujours pour nous aussi. Ici, il leur est accordé de se tenir dans la nuée parce qu'ils y sont avec le Seigneur. Lorsque la nuée remplissait le tabernacle ou le temple, Moïse et les sacrificateurs même ne pouvaient pas y rester (Ex. 40 : 34-35 ; 1 Rois 8 :10-11).
            Moïse représente la Loi, dont les types préfiguraient le Seigneur. Elie représente les prophètes, qui annonçaient le Seigneur (1 Pier. 1 : 10-12). Sous un autre angle, Moïse représente les croyants « endormis par Jésus » (1Thes. 4 : 14), Elie, ceux qui seront enlevés au ciel sans passer par la mort. Pensons davantage à la merveilleuse grâce de Dieu qui nous fait connaître, dans une mesure, la gloire du Seigneur, et qui nous accordera de la contempler lorsque nous serons avec Lui (Jean 17 : 24).
 
 
                        1. 2 « Celui-ci est mon Fils bien-aimé »  (v. 4-8)
 
            Les trois disciples entendent la voix du Père déclarer que Celui que l'on voulait traiter comme Moïse et Elie, est son Fils bien-aimé, en qui Il a trouvé son plaisir. Dieu veut que nous aimions le Seigneur un peu comme Il l'aime ; Il veut que nous l'écoutions.
            A cette voix, ils sont tombés le visage contre terre ! Mais le Seigneur les a touchés pour les rassurer et les relever.
            Plusieurs serviteurs ont vu la gloire de Dieu : tels Abraham, Moïse, Esaïe, Pierre et Paul... et cette vision a imprimé son caractère définitif sur leur vie ou sur leur service. Nous n'avons pas à rechercher des « visions », mais à apprendre, par la Parole et par l'Esprit de Dieu, par la foi, à contempler la gloire de Dieu et la gloire du Seigneur.
 
 
                        1. 3 Jésus descend de la « sainte montagne » (v. 9-13)
 
            Une nouvelle fois, le Seigneur demande aux disciples de ne dire à personne ce qu'ils avaient vu. Il était rejeté ; et son témoignage entièrement refusé ; ce n'était donc pas le moment où Il pouvait se montrer dans sa gloire. Il se peut aussi que nous ayons des moments de grande communion personnelle avec le Seigneur et que nous ne puissions en parler à personne. L'apôtre Paul n'a rien dit de la vision de 2 Cor. 12 pendant 14 ans, et lorsqu'il en a parlé, c'était par nécessité.
            On trouve ici pour la première fois l'expression « ressusciter d'entre les morts » (v. 9) ; c’est une notion nouvelle. Le premier, le Seigneur est ressuscité d'entre les morts sans devoir repasser par la mort. La résurrection de ses rachetés aura le même caractère, les incroyants étant rendus vivants pour être jugés, plus tard (1 Cor. 15 ; Apoc. 20 : 11-15). Les Juifs connaissaient seulement la résurrection des morts, en général.
            Dans ces chapitres, le Seigneur enseigne aux disciples que le moment d’établir le royaume n’est pas venu, mais bien celui de la croix. Ils sont lents à recevoir cette pensée, mais ils cherchent à être instruits ; ils posent des questions - ici au sujet des prophéties relatives à la venue d'Elie. Comme dans bien d'autres cas, il y a eu une réalisation partielle de ces prophéties, et il reste une réalisation future complète. Jean le Baptiseur en a été la réalisation partielle (11 : 14 ; Luc 1 : 17). Il en aurait été la pleine réalisation s'il avait été reçu et si le Seigneur aussi l’avait été. Le rejet de l'un et de l'autre reporte « à plus tard » la venue du Seigneur en gloire pour établir le royaume, et la venue d'Elie selon Malachie 4 : 5. L'application de ce dernier passage est future ; Malachie 3 : 1, cité en Matthieu 11 : 10, s'est réalisé en Jean le Baptiseur et se réalisera pleinement à l’aube du règne de mille ans.
 
 
 
2 - Les miracles de Jésus : v. 14-27
 
            Dans la première partie du chapitre nous avions la communion, ensuite l'enseignement ; dès le verset 14, l'état du cœur est mis à l'épreuve.
 
 
                        2. 1 L’enfant délivré du démon (v. 14-18)
 
            Les disciples avaient reçu l'autorité pour chasser les démons (chap. 10) et ils l’ont exercée. Mais ici, le Seigneur permet leur échec. Il a voulu leur montrer que leur état ne convenait pas pour exercer ce don. Si nous avons des échecs, arrêtons-nous et ayons affaire au Seigneur au sujet de nos relations avec Lui. Les Corinthiens avaient des dons de grâce, mais leur état n'était pas bon (voir, par exemple, 1 Cor. 1 : 7 ; 3 : 1-4 ; 4 : 7). L'exercice des dons peut exciter notre orgueil (Luc 9 : 49 ; 10 : 17-20). Nous devons écouter, répondre à l’appel du Seigneur, pour être avec Lui et apprendre de Lui dans l’humilité (Marc 6 : 30-31 ; Matt. 11 : 29).
            Ici, le Seigneur instruit ses disciples qui n'avaient pas été sur la montagne avec Lui. Il commence par une répréhension très sévère (v. 17-21) avec toute son autorité. Il l'adresse à tous ceux qui sont présents y compris les disciples. Il indique à ces derniers trois motifs d'échec : leur incrédulité, leur insuffisance à vaquer à la prière et à se renoncer à eux-mêmes dans la séparation du mal extérieur, ce qu’évoque pour nous le jeûne. Retenons l’exhortation de  Phil. 2 : 15.
            Remarquons comment le père du jeune garçon s'approche du Seigneur : il reconnaît son autorité et fait appel à ses compassions : « Seigneur, aie pitié de mon fils… » (v. 15). Puis il décrit son besoin, sans rien en cacher ; il ne doute pas de la bonté du Seigneur.
 
 
                        2. 2 La foi comme un grain de moutarde (v. 19-23)
 
            Et nous qui sommes sauvés, qui parlons de foi, quelle est notre mesure de foi « pratique », dans les circonstances de notre vie ? Quelle valeur ont pour nous les promesses de la Parole ? Sont-elles une réalité active ? Pour représenter un peu de foi, le Seigneur n'utilise pas l'image d'un élément minéral, mais celle d'une graine, élément vivant, susceptible de germer et de croître ; la foi doit grandir et se développer.
            En lisant ce verset, pensons aussi à ce que le Seigneur a éprouvé pour Lui-même dans son cœur.
            Les versets 22 à 27 montrent le roi non plus dans sa gloire, mais dans son abaissement. Depuis le chapitre 16 : 13, le Seigneur fait connaître aux disciples son caractère de Fils de l'homme. Il est Celui qui régnera un jour, mais qui est actuellement rejeté, qui doit mourir et ressusciter (v. 22-23). « Ils furent profondément attristés » : ils ont retenu la pensée de la mort ; celle de la résurrection ne les a pas consolés.
 
 
                        2. 3 L’impôt du temple (v. 24-27)
 
            Le Seigneur s'occupe de nouveau de Pierre. Celui-ci a bien reçu la merveilleuse révélation du chapitre 16 : 16-17, mais il est resté faible (16 : 22 ; 17 : 4). Ses paroles ont été interrompues lorsqu’il a entendu la voix du Père déclarer la gloire du Fils (v. 5 ; 2 Pier. 1 : 17-18). Jésus avertit maintenant son disciple. Les Personnes divines prennent soin de chaque racheté personnellement, de chacun de nous en particulier.
            Capernaüm avait été appelée « sa propre ville » (9 : 1) ; elle était donc particulièrement responsable. Ces receveurs cherchaient sans doute une occasion d'accuser le Seigneur ; ils s’y prennent indirectement, en s'adressant à un disciple. Rien n'échappe au Seigneur. Sachant ce qui s'est passé, Il reprend Pierre, mais avec beaucoup de douceur. Il ne lui parle pas devant les receveurs, et l'amène à comprendre simplement ce qu'il y avait d'inconvenant dans sa réponse. Pierre s'était laissé emporter par son caractère impulsif, sans rechercher la pensée de son Maître.
            Le Seigneur a montré sa gloire et sa puissance divines dans les paragraphes précédents. Ici, Il prend place parmi les fils du royaume. Comme ceux-là, Il était exempt de l'impôt du temple de l'ancienne dispensation (deux drachmes par personne). Mais, tout en ayant le droit de ne pas payer, dans sa merveilleuse délicatesse, Il désire ne pas scandaliser les Juifs ; Il se soumet à l'impôt. Dans son affection pour Pierre, Il l'associe à lui-même, toutefois en gardant son rang. Il dit : « ...pour moi et pour toi », et non « pour nous ». Enfin, Il montre sa souveraineté divine en procurant miraculeusement la pièce correspondant à l'impôt. Matthieu seul rapporte ce miracle. Nous pouvons avoir, nous aussi, à renoncer à certains de nos droits par égard pour des frères (Rom. 14 : 1 ; 1 Cor. 8 : 9, 10).
            Quelle douceur dans cette introduction : « Qu’en penses-tu, Simon ? » (v. 25). Le Seigneur fait appel au jugement du disciple ; Il l'invite à réfléchir, ce qu'il n'avait pas encore fait. Il nous y appelle souvent aussi.
            Soyons sur nos gardes. L'ennemi cherche à nous surprendre. Tenons-nous sans cesse près du Seigneur, et recherchons sa pensée et ses ressources. Nous pouvons compter sur Lui, même si nous commettons des erreurs. Il nous redressera, comme Il l'a fait pour Pierre.