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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (16)

 
 CHAPITRE 16 :

       
1 - Les pharisiens et les sadducéens : v. 1-12
      2 - Le Fils du Dieu vivant, l’assemblée et le royaume : v. 13-20
      3 - Jésus annonce sa mort : v. 21-28

            Le chapitre 16 introduit une nouvelle section de cet Evangile. Pour la première fois, le Seigneur mentionne l'assemblée (v. 18), et annonce sa mort à ses disciples (v. 21). Au verset 15, Il pose à tout homme la question essentielle : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? ». La foi et l’incrédulité sont des éléments importants dans ce chapitre : incrédulité des pharisiens et des sadducéens, foi et incrédulité des disciples, puis de Pierre en particulier.
 
           
1 -  Les pharisiens et les sadducéens : v. 1-12
 
           
                        1. 1 Le signe de Jonas (v. 1-4)
           
            Dans cet endroit isolé, le Seigneur est rejoint par des pharisiens et des sadducéens. Unis dans leur haine contre Lui, alors qu'ils sont en opposition ouverte les uns contre les autres, ils Lui demandent, « pour l’éprouver, de leur montrer un signe venant du ciel » (v. 1). Dieu leur avait déjà donné ce qu'il y avait de plus significatif : son Fils unique. L'incrédulité pose toujours les mêmes questions parce qu'elle ne veut pas écouter (12 : 38), mais le Seigneur ne donne pas d'autre signe que celui de Jonas, signe de sa mort et de sa résurrection, mais aussi signe d'une mission auprès des nations.
             Le Seigneur était là, c'était le « beau temps », celui de la grâce de Dieu apparue à son peuple ; mais, comme ils fermaient leurs yeux à ce signe, le jugement viendrait, ce serait « l'orage ». Ils allaient être châtiés par l'invasion romaine peu d'années après ; dans un jour à venir, ils verront de leurs yeux le Seigneur venant exercer les jugements avant le règne. Le Psaume 2 s'adresse à de telles personnes, qui rejettent la divinité du Seigneur : il présente d’abord leur état actuel (v. 1-3), il annonce le jugement (v. 4-6) et adresse enfin l'invitation de la grâce (v. 10-12).
            Jésus confirme à cette « génération méchante et adultère » qu’aucun autre signe ne lui sera donné (v. 4). Il allait passer par les eaux de la mort - comme Jonas jeté dans la mer – et, après le rejet d’Etienne, mettre fin aux relations de Dieu avec son peuple. Lorsque, plus tard, « paraîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel » (24 : 30), ce sera pour envoyer ses anges rassembler « ses élus des quatre vents, d’une extrémité des cieux à l’autre ».
 
 
                        1. 2 Le rappel des multiplications des pains - le levain des pharisiens et des sadducéens (v. 5-12)
 
            Les disciples manifestent ici la lenteur de leur foi. Le Seigneur leur dit : « gens de petite foi » (v. 8). Il leur reproche de ne pas se souvenir de ses actes de puissance et de grâce, et de ne pas comprendre Ses pensées. Les leurs ne vont pas au-delà d'un fait matériel de petite importance. De plus, « ils raisonnaient en eux-mêmes » (v. 7), d'une manière humaine. La capacité de raisonner de façon juste nous a été donnée par Dieu. Mais les raisonnements humains s'opposent à la foi ; ils partent de pensées humaines et ne peuvent pas s'élever jusqu'aux pensées de Dieu. Nous pouvons raisonner de manière juste si nous partons des pensées de Dieu, de sa Parole, et si nous laissons l'Esprit de Dieu diriger nos pensées. Adam et Eve ont douté de Dieu et de sa parole : ils ont voulu manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
            C'est par la foi que l'on reçoit la conviction des pensées de Dieu et par la foi que l'on comprend (Héb. 11 : 3). Ce que Dieu veut des hommes, c'est qu'ils croient d'abord ; alors ils peuvent comprendre ce qu’Il leur donne de comprendre. Cela est vrai pour venir au Seigneur : il ne faut pas attendre d'avoir compris pour croire, mais croire Dieu même si l'on ne comprend pas. Cela est vrai encore pour la marche les croyants dans ce monde. La foi n'est pas une disposition intellectuelle, mais une disposition du cœur.
            Absorbés dans leurs propres pensées, les disciples ne comprennent pas l'avertissement du Seigneur, qui les invitait à voir, à être attentifs, et à prendre garde (v. 6, 9). Ils rabaissent à leur niveau les pensées du Seigneur. Mais Lui les instruit avec patience, revenant souvent sur les mêmes leçons, et finalement ils comprennent (v. 12). L'apôtre Paul écrivait ainsi aux Corinthiens à qui Il avait dû parler comme à « de petits enfants en Christ » (1 Cor. 3 : 1), et il leur répète souvent : « Ne savez-vous pas... ? » (1 Cor. 3 : 16 ; 6 : 9 ; 9 : 24 …).
            Souvenons-nous que toute circonstance a une portée morale et spirituelle ; aucune n'est purement matérielle ou fortuite. Elles ont toutes une signification pour nous de la part de Dieu, et la manière dont nous les traversons montre si nous cherchons réellement à plaire au Seigneur à tous égards.
            Le levain, dans la Parole, est toujours l'image du mal, sous différentes formes. Il devait être exclu dans certains actes de la vie des Israélites : la fête des pains sans levain, l'offrande de gâteau (Ex. 12 : 15 ; Lév. 2 : 11). Le Nouveau Testament emploie aussi cette image à plusieurs reprises pour désigner un mal qui se propage et fait enfler ; ici, comme en Matthieu 13 : 33, il s’agit d’une fausse doctrine ; en Luc 12 : 1, c’est l'hypocrisie. Nous sommes généralement plus sensibles au mal moral qu'au mal doctrinal, qui est cependant très grave ; il peut porter atteinte à la gloire des Personnes divines.
            Aujourd'hui, ce qui correspond à la doctrine des pharisiens, c'est le traditionalisme et le légalisme ; ce qui correspond à la doctrine des sadducéens, c'est le libéralisme et le modernisme. Hélas, ces tendances se montrent même parmi les frères !
            Tout ce paragraphe est rempli d'instructions pour nous : soyons attentifs, écoutons le Seigneur, souvenons-nous de ce qu'Il a fait, ne raisonnons pas. Ayons foi en Dieu, gardons-nous des fausses doctrines.
 
 
 
2 - Le Fils du Dieu vivant, l’assemblée et le royaume : v. 13-20
 
 
                        2. 1 « Qui dites-vous que je suis ? » (v. 13-17) 
           
            La réponse de Pierre à cette question est suivie de la première mention de l'assemblée que Jésus allait bâtir (v. 18). Il y a un lien entre ce paragraphe et le précédent : pour recevoir la révélation du Père au sujet du Seigneur, et celle du Seigneur au sujet de l'assemblée, il faut rejeter toute fausse doctrine.
            En interrogeant ses disciples la première fois (v. 13), le Seigneur se présente comme le « Fils de l'homme ». Il est Celui qui a pris place parmi les hommes, qui est venu pour donner sa vie, pour le salut non seulement des Juifs, mais de tous les hommes. Les hommes par eux-mêmes, aujourd'hui comme alors, ont toutes sortes de pensées au sujet du Seigneur ; aucune d'elles n'est juste. Alors le Seigneur s'adresse à chacun des disciples (v. 15). Sa question doit se poser avec force à chacun de nous, aux jeunes et aux plus âgés. La connaissance que nous avons du Seigneur est un élément essentiel de notre vie.
            La vraie connaissance ne peut être reçue que par la révélation que Dieu nous donne, comme dans le cas de Pierre. Dieu n'a pas besoin de nos opinions ; il veut notre acceptation, formée par la foi en ce qu'Il nous dit. Job disait : « Je sais que mon rédempteur est vivant » (Job 19 : 25), et l'apôtre Paul : « Je sais qui j'ai cru » (2 Tim. 1 : 12).
            Ce qui peut nous préserver du danger des fausses doctrines, c'est d’ajouter entièrement foi en la révélation de Dieu. Au chapitre 14 : 33, tous les disciples qui étaient restés dans la barque confessent que le Seigneur est le Fils de Dieu. Ici, Pierre reçoit cette merveilleuse révélation. Il peut affirmer : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 17). Ce fait est d'une importance capitale, tant pour l'affermissement de la foi individuelle que pour la réalisation de la vie de l'assemblée. Chaque croyant doit en être profondément convaincu, par la foi.
             La confession de Pierre ne provient ni d'une pensée personnelle, ni d'une émotion : elle n’est pas par « la chair et le sang ». Jésus lui dit que cela lui a été révélé par son Père « qui est dans les cieux ». Il a dit Lui-même au chapitre 11 « Toutes choses m’ont été livrées par mon Père » (v. 27). Cette révélation a une portée beaucoup plus riche que l'exclamation des disciples à la suite d’un miracle au verset 33 de ce chapitre 14 qu’on vient de citer, ou que le cri exprimant la crainte des esprits immondes en Marc 3 : 11.
            « Tu es le Christ » : le Christ, c'est l'Oint, le Messie, l'Envoyé de Dieu sur la terre pour accomplir les promesses « faites aux pères » et pour sauver tous les hommes. Ces mots se trouvent aussi en Marc 8 : 29 et en Luc 9 : 20 : « Le Christ de Dieu ! ». Ce qui est caractéristique de l'évangile selon Matthieu, c'est la deuxième partie de la déclaration : « le Fils du Dieu vivant ». Dieu possède la vie, la vie éternelle et Il la communique ; de même, le Fils du Dieu vivant. La puissance de cette vie est manifestée par la résurrection (Rom. 1 : 4).
 
 
                        2. 2 « Je bâtirai mon assemblée » (v. 18) 
 
            C'est parce que le Père vient de révéler Jésus comme le Christ, le Fils du Dieu vivant, qu’Il peut donner la première révélation de l'assemblée. 1 Tim. 3 : 15 en est l'écho. Dans le livre des Actes, Pierre n'a pas prêché Christ comme le Fils de Dieu, mais seulement comme Christ, ou Jésus Christ. C'est Paul qui, le premier, a dit que Jésus est le Fils de Dieu (Act. 9 : 20) ; il en avait reçu la révélation par une volonté spéciale de Dieu (Gal. 1 : 15-16). C'est le fondement de la doctrine de l'Eglise, qu'il a été chargé de faire connaître (1 Cor. 3 : 11), fondement posé par les apôtres et prophètes (Eph. 2 : 20).
            Quant au disciple, Simon Barjonas, son nom est changé en celui de Pierre : il est une pierre de l'édifice dont le Seigneur est « la pierre maîtresse de l’angle » (1 Pier. 2 : 4-6). Tous les vrais croyants sont de ces pierres vivantes.
            Ces versets 17 et 18 font partie des plus riches passages de l'Ecriture, mais ils sont aussi parmi ceux qui ont été le plus mal compris : l'apôtre Pierre n'est pas le roc sur lequel l'Eglise est bâtie, il est simplement une pierre de l'édifice. Le roc, c'est le Seigneur, le Christ, le Fils du Dieu vivant.
 
            Le Seigneur n'a laissé à personne le soin de parler le premier de son assemblée comme maison. De même, c'est Lui qui a fait connaître à Paul l'assemblée comme corps - le principe est donné en Actes 9 : 5-6. C'est Lui qui a prononcé la parabole de la perle de grand prix (13 : 45-46), qui peut suggérer le prix que possède pour le Seigneur l'assemblée sous son caractère d'épouse. Mais la doctrine de l'Eglise ne se trouve pas dans les évangiles ; les enseignements que le Seigneur y donne concernent le royaume de Dieu. On trouve, par exemple, la doctrine de la maison en Ephésiens 2 : 19-22, celle du corps dans la même épître (1 : 20-23 ; 4 : 11-16) et en 1 Corinthiens 12. Au sujet de l'épouse, il faut lire Ephésiens 5 : 22-33.
            Le mot Eglise correspond au grec « ek-klèsia », qui signifie « appelé hors de ». L'Eglise est appelée hors du monde et de tous les systèmes religieux. C'est le Seigneur lui-même qui bâtit la vraie Eglise ; les puissances de la mort ne peuvent rien contre l'œuvre du Fils du Dieu vivant (Apoc. 1 : 17-18). Ceci doit beaucoup nous encourager. Il s'agit ici de l'Eglise que Lui bâtit depuis la Pentecôte alors que 1 Cor. 3 : 12-17 nous présente la responsabilité des ouvriers. A ce propos, nous ne pouvons que nous humilier. Mais recherchons le Seigneur, pour être assurés, par la foi, que ce qu'Il fait sera parfaitement achevé, et pour le servir plus fidèlement.
             Le verset 21 nous montre l’œuvre qui a été nécessaire pour mener à bien cette édification de l’assemblée déjà présentée en figure en Genèse 2 : 21.
            Il y a un autre motif d'encouragement dans ces paroles du Seigneur. Il dit : « mon assemblée ». Il en prend soin Lui-même car elle lui est très précieuse. Il la bâtit aujourd'hui encore. Pensons à la manière dont nous nous y comportons. Les éléments qui lient entre elles les pierres de l'édifice sont indiqués en Ephésiens 4 : 10-16 et Col. 3 : 12-15, en particulier ; mais, précise l’apôtre, « par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection ».
            « Tu es bienheureux... » : recevoir du Père la connaissance du Seigneur est une très grande bénédiction, d'où découle une autre bénédiction, la vraie connaissance de l'Assemblée.
 
 
                        2. 3 Les clefs du royaume des cieux (v. 19-20) 
 
            Le Seigneur confie une mission spéciale à Pierre au verset 19 ; elle concerne le royaume des cieux. Or le royaume et l'Eglise sont deux choses distinctes quant à leur caractère propre et à leur durée sur la terre, bien que, actuellement, les enfants de Dieu fassent partie de l'un et de l'autre. Le Seigneur a parlé du royaume au chapitre 13 ; il est composé de tous ceux qui disent se soumettre à l'autorité du Seigneur, le roi qui est dans les cieux. Ce sont les clefs du royaume que le Seigneur confie à Pierre, et non les clefs de l'Eglise. Pierre a ouvert le royaume, représenté aujourd’hui par l’Assemblée, aux Juifs, aux Samaritains et aux nations, respectivement en Actes 2, 8 et 10. L'autorité personnelle et exceptionnelle de lier et de délier sur la terre, les cieux reconnaissant ses actes, Pierre l'a exercée par exemple vis-à-vis d'Ananias et Sapphira en Actes 5.
            Après avoir été rejeté (chapitre 12) et étant sorti de la « maison » (13 : 1), le Seigneur parle de deux institutions nouvelles qui vont succéder au judaïsme :
                - le royaume dans sa phase actuelle (appelée le royaume des cieux parce que le roi, rejeté et crucifié, est entré dans les cieux (chapitre 13) et dans sa phase future, lors de la venue du Seigneur en gloire (17 : 1-8).
                - l'assemblée (chapitre 16) qui sera enlevée au ciel alors que le royaume sera établi sur la terre.
 
            Trois fois, en parlant soit du royaume actuel, soit de l'Eglise, soit du royaume futur, le Seigneur montre que ses révélations sont destinées aux disciples et non aux Juifs incrédules ; elles ne doivent pas même leur être communiquées (13 : 10-17 ; 16 : 20 ; 17 : 9).
 
 
3 - Jésus annonce sa mort : v. 21-28
 
 
                        3. 1 Un chemin de souffrances pour Christ (v. 21) 
 
            Les disciples espéraient sans doute que le royaume allait être établi immédiatement. Aussi le Seigneur leur montre maintenant le chemin qu'Il va parcourir avant que l'assemblée soit bâtie et que le royaume soit établi en gloire. Il doit auparavant souffrir beaucoup, être mis à mort et ressusciter. Ses paroles doivent toucher nos cœurs profondément. Il annonce cela lui-même ; il en déclare la nécessité ; c'est dans ce but qu'Il était venu, c'est à ce prix que nous sommes sauvés et que l'assemblée est bâtie.
            Jésus va être livré aux chefs des Juifs (v. 21), aux hommes, c'est-à-dire au peuple (17 : 22), aux nations (20 : 19).
            « Il fallait » : les faits annoncés dans les Écritures devaient s'accomplir (1 Cor. 15 : 3-4). Mais plus que cela, c'était le conseil de Dieu ; c'était nécessaire pour que toute la volonté de Dieu soit réalisée, comme elle sera dans le jour de Dieu (2 Pier. 3 : 12), dans l'éternité, quand Dieu sera tout en tous (1 Cor. 15 : 28).
 
 
                        3. 2 Pierre en scandale (v. 22-23) 
 
            Pierre était sans doute convaincu de ce que le Père lui avait révélé (v. 16), mais il n'en avait pas compris toutes les implications pour lui. Inconsciemment sans doute, il rejetait l'autorité du Seigneur ; « non pas, Seigneur », dira-t-il en Actes 10 : 14, n’ayant pas compris que quelque chose de tout nouveau allait être introduit. Il rejetait aussi la croix pour lui-même, comme pour son Maître. Dans le chemin que suit le Seigneur et dans celui dans lequel Il nous engage, il n'y a pas de raccourci. « Si quelqu'un veut venir après moi... » (v. 24) ; ce « vouloir » implique l'engagement et la soumission de notre être entier.
            Pierre aimait sincèrement le Seigneur, mais d'un amour naturel. Dieu veut que nos cœurs soient remplis d'affections très grandes (1 Thes. 2 : 7, par ex.). Mais nos affections naturelles doivent être sanctifiées. Elles doivent être formées par une autre source que la nature humaine. C'est l'amour de Dieu versé en nous par l'Esprit Saint (Rom. 5 : 5) qui peut les produire. Comme pour Pierre ici, nos affections spontanées peuvent être très éloignées de la pensée de Dieu. En parlant précipitamment, Pierre n'avait pas encore appris cette leçon de la plus grande importance : il n'y a rien de bon en nous, il faut que tout soit produit par Dieu. Mais le Seigneur commence à l'enseigner dans la fin du chapitre.
            Remarquons l'extraordinaire sévérité de la réplique du Seigneur à Pierre ; elle rappelle ce qu'il avait dit à Satan (4 : 10). Il ne parlera pas ainsi à Pierre après son reniement. Sans cette réponse, nous comprendrions mal la gravité des paroles de Pierre. Il s’agit d’une « sagesse diabolique » (Jac. 3 : 15) : Satan lui-même agissait chez le disciple à cet instant ! (26 : 33).
             Nous aussi, chrétiens, nous courons le danger de nous enorgueillir et de prendre une fausse assurance après un moment de grande communion avec Dieu. La réponse du Seigneur souligne qu'il est mauvais d'avoir des pensées qui « ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes » (v. 23).
 
 
                        3. 3 Le renoncement pour Christ (v. 24-26) 
 
            Dieu veut que nous soyons avec le Seigneur, qu'Il vive en nous, que nous passions par un chemin de renoncement, analogue au sien. « Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus... » (Phil. 2 : 5). Faisons personnellement l'application de ce qu’expriment ces versets 24 et 25 (voir aussi Matt. 10 : 38 ; Luc 9 : 23 ; 14 : 27 ; Jean 12 : 25-26). « Prendre sa croix », c’est réaliser chaque jour que comme Jésus a été crucifié, ainsi nous le sommes nous aussi avec lui quant à notre nature en Adam « pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (Rom. 6 : 6).
           
            Le Seigneur s'adresse à ceux qui veulent venir après Lui. Il faut venir à Lui pour être sauvé, et venir après Lui, une fois sauvé, pour Le suivre pendant toute sa vie, en étant délivré du monde et en donnant aux relations familiales l'importance qu'elles doivent avoir selon Dieu (11 : 28 ; 10 : 38 ; 4 : 19 ; voir aussi Marc 10 : 17-27 - le jeune homme est venu au Seigneur, il n'est pas allé ensuite après Lui). Notre âme a pour Dieu un prix extrêmement grand. Le sang du Seigneur a été versé pour le rachat de l'âme (1 Pier. 1 : 19 ; Apoc. 5 : 9).
            Dès le début de la vie chrétienne, il faut faire un choix qui la caractérisera tout entière : suivre fidèlement le Seigneur, ou « gagner le monde ». « Personne ne peut servir deux maîtres » (6 : 24 ; 1 Cor. 15 : 19 ; Phil. 3 : 7-14). Ce chapitre et le suivant présentent ce qui, dans le Seigneur, doit nous attirer : l'Assemblée qu'Il bâtit, ses souffrances et sa gloire.
 
 
                        3. 4 La venue en gloire du Fils de l’homme (v. 27-28) 
 
            Jésus fixe maintenant l’attention de ses disciples sur sa gloire future de Fils de l’homme. L’annonce de ses souffrances avait pu les remplir de tristesse, et Il les encourage par cette vision de gloire dont trois d’entre eux auront un aperçu six jours plus tard (17 : 1-8).
            La fin du verset 27 rappelle qu'il y aura pour tous un moment où il faudra rendre compte ; pour les croyants, ce sera « le tribunal du Christ » (2 Cor. 5 : 10).
            « En vérité, je vous le dis… » (v. 28) : cette expression affirme, avec toute l'autorité divine, l'établissement futur du royaume, alors que les incrédules le nient parce que, disent-ils « tout demeure dans le même état depuis le commencement de la création » (2 Pier. 3 : 4).