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Hardiesse et persévérance dans la prière

 L'exemple du Seigneur
 La parabole de l'ami importun
 Dieu répond aux prières


Lire : Luc 11 : 1-13 ; Matt. 7 : 7-12
 
 
L'exemple du Seigneur
 
            « Et comme Jésus était en prière en un certain lieu, après qu'il eut terminé, il arriva qu'un de ses disciples lui dit : « Seigneur enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples. Il leur dit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; donne nous chaque jour le pain qu'il nous faut ; et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à quiconque nous doit ; et ne nous expose pas à la tentation » (Luc 11 : 1-4).
 
            Jamais homme n'avait prié comme cet Homme. Le voir prier ainsi de façon instante, c'était découvrir la grandeur des privilèges attachés à la prière. Les disciples ne pouvaient qu'être frappés de la grande place occupée par la prière dans la vie de leur Maître. Or, dans cet évangile de Luc, nous pouvons Le contempler à sept reprises en prière, expression de sa dépendance et de sa confiance dans le Père.
            Le Seigneur se rendait à Jérusalem, cette ville qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés. Il devait y connaître ce baptême qui Le tenait à l'étroit dans son âme (Luc 13 : 34 ; 12 : 50). En chemin, ses disciples sont les témoins émerveillés de sa marche dépendante, pleine d'harmonie. Ils voient où Il puise, en tant qu'homme, ses ressources jour après jour. Quel modèle ! Alors ils demandent au Seigneur de leur enseigner, non pas comment prier, mais tout simplement à le faire. Exprimons-Lui souvent la même requête ! Il n'y a pas un « art » pour prier, c'est une question de coeur.
            La prière qui est rapportée ensuite (v. 2-4) se retrouve sous une forme plus développée dans l'Evangile de Matthieu (6 : 9-13). Les quelques « omissions » de l'évangile de Luc montrent l'indépendance de ces deux écrits (2 Pier. 1 : 21) ; elles prouvent aussi que l'Eglise primitive ne faisait pas de cette précieuse prière un usage liturgique ; ce fut malheureusement le cas par la suite, de sorte qu'elle est devenue souvent une vaine redite (Matt. 6 : 7).
 
 
La parabole de l'ami importun
 
            « Il leur dit encore : Qui parmi vous, s'il a un ami, ira le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car mon ami est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir. L'autre lui répondra-t-il, de l'intérieur : Ne me dérange pas ; la porte est déjà fermée et mes enfants et moi, nous sommes au lit ; je ne peux pas me lever pour te donner du pain. Je vous le dis : même s'il ne se lève pas pour lui donner en qualité d'ami, pourtant, à cause de son importunité, il se lèvera et lui donnera tout ce dont il a besoin (Luc 11 : 5-8).
 
            Jésus veut ensuite expliquer à ses disciples comment une prière devient efficace. Il se sert dans ce but de la parabole rapportée aux versets 5 à 8. On y trouvera une promesse et une exhortation – selon la façon dont nous nous considérons les deux hommes qui y sont présentés.
            La promesse peut se résumer ainsi : Voici un homme qui, par paresse et par pur égoïsme, cherche à se débarrasser d'un solliciteur. Il en viendra - à contre coeur - à lui accorder sa demande - même si elle lui a été présentée au moment le plus inopportun qui soit - au milieu de la nuit ! Jésus affirme : Combien plus Dieu qui est amour, connaissant parfaitement nos besoins,  répondra-t-il à nos prières !
            Quant à l'exhortation, c'est le « solliciteur » qui, par son exemple, nous la présente. Les circonstances étaient défavorables ; cependant, pressé par l'urgence du besoin, il n'hésite pas à importuner cet homme, qu'il sait pourtant peu généreux, et il ne craint pas d'insister auprès de lui sachant que son ami a plus de «moyens» que lui.
            Comment donc peut-on hésiter à s'adresser avec liberté à Dieu ? Il est disposé à nous accueillir : il ne se nourrit pas - comme les hommes le font - de sentiments égoïstes, peu aimables. En outre, Il ne « sommeille » jamais (Ps. 121 : 4), sa porte reste toujours ouverte. Dans sa miséricorde infinie, Il est toujours prêt à nous accorder infiniment plus que nous ne savons lui demander (Eph. 3 : 20) ! Ce verbe « donner », employé ici au futur : « il lui donnera »,est l'expression d'une entière confiance pour le temps et l'éternité.
            Apprenons aussi à présenter nos besoins, en toute simplicité : « Ami, prête-moi trois pains ». Une telle prière est concise -  nul besoin qu'elle soit longue pour être exaucée ! Souvent le besoin se révèle être plutôt d'ordre spirituel. Il vient, pour ainsi dire, frapper avec insistance à la porte de nos coeurs. N'essayons pas de l'ignorer, il reviendra vite, avec une plus grande instance encore. Traitons-le avec la même sollicitude que cet ami de passage dont parle la parabole (v. 6).
            Il est vrai, nous sommes sans ressource, incapables de répondre à un besoin placé pourtant sur notre chemin. Il faut se reconnaître devant Dieu avec humilité, totalement démuni, et se tourner vers Lui avec foi, « ne doutant nullement » (Jac. 1 : 6-7). C'est un fidèle et tendre Ami, Il se plaît toujours à répondre à la prière de la foi et Il ne trompe jamais ses enfants !
 
 
Dieu répond aux prières
 
            Et moi, je vous dis : Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert. Car quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et à qui frappe il sera ouvert. Et quel père parmi vous, à qui son fils demandera un pain, lui donnera une pierre ? ou encore, s'il demande un poisson, lui donnera, au lieu d'un poisson, un serpent ? ou encore, s'il demande un oeuf, lui donnera un scorpion ? Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner des choses bonnes à vos enfants, combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11 : 9-13)
 
            Le Seigneur apporte ici une admirable explication de sa parabole. Il emprunte des images et des expressions simples qui « aident » ceux qui écoutent à comprendre son enseignement.
            « Demandez… cherchez… frappez… » : ces trois verbes sont synonymes d'énergie et de persévérance. Il ne faut pas en manquer en présentant nos prières, comme le montre l'exemple de cet homme qui sollicite l'aide de son ami ; en fait, il intercède en faveur d'un « affamé » qui est « arrivé de voyage chez lui » (v. 6) - ce qui peut être aussi le cas d'un point de vue spirituel.
            Il y a plusieurs sortes de « prières », justes et nécessaires auxquelles il faut s'adonner de façon habituelle (1 Tim. 2 : 12). Apprenons à regarder au-delà de nos propres circonstances, de façon à ne pas négliger de prier souvent pour les autres. Ayons soin aussi de prier en ayant toujours à coeur les droits et les conseils de Dieu. C'est un aspect qui ressort de la prière du Seigneur. Ne devons-nous pas confesser notre inconstance ? Nous sommes loin de « prier sans cesse » (1 Thes. 5 : 16), et nous oublions les actions de grâces. Si nous constatons que nos prières, dans le privé, tendent à s'affaiblir, attention ! Nous sommes certainement en danger de nous échouer sur un « écueil » ou un autre, de faire une chute !
            En nous adressant à Dieu, ne manquons ni de hardiesse, ni de persévérance. Le Seigneur s'engage : Il vous sera donné, vous trouverez, il vous sera ouvert. L'homme qui avait sollicité son « ami » a obtenu, malgré les circonstances défavorables, toute l'aide souhaitée. Soyons assurés que ce sera aussi le cas, si nous faisons appel à Dieu. Sa grâce est parfaite ; Il n'est jamais importuné par nos demandes, il sait comment répondre de façon parfaite à nos besoins spirituels. Laissons-Lui simplement le choix du moment et des moyens convenables (1 Jean 5 : 14-15).
 
                                    Qu'il m'est doux, ô mon Dieu,
                                    De t'avoir pour mon Père !
                                    Tu me suis en tout lieu,
                                    Oui, ta grâce m'éclaire,
                                    Tu reçois ma prière,
                                    Ton regard est sur moi,
                                    Et tu soutiens ma foi.
 
 
            Dieu prend toujours grand soin d'exaucer nos prières : il y a dans les paroles du Seigneur une « progression » évidente. On peut chercher du secours auprès d'un ami (v. 5), d'un père de famille (v. 11) ou de notre Père céleste (v. 13).
            La réponse avec un « ami » restera toujours « limitée » : sa capacité est toujours faible. Puis le Seigneur mentionne une autre relation : Il choisi le cercle familial où, en général, un père aura « à coeur » de répondre aux besoins de ses enfants. Ainsi il ne donnera pas à son fils une pierre alors que celui-ci lui a demandé du pain : ce serait avoir un comportement cruel. Il ne donnera pas un serpent – souvent réputé dangereux au lieu du poisson désiré, même si leur ressemblance extérieure est parfois grande. Il lui donnera encore moins un scorpion – c'est un animal très venimeux - à la place de l'oeuf  désiré. Le Seigneur mentionne ici des aliments très courants en tout temps.
            Le  bon choix est plus évident encore si, au lieu de se tourner simplement vers un père « terrestre » (Héb. 12 : 9-10),  nos désirs se tournent vers le Père céleste (le Père des esprits). Dans son enseignement, Jésus nous invite toujours à lever les yeux vers le Père, d'où descend « tout don parfait » (Jac. 1 : 17).
 
                                    C'est du Père des lumières
                                    Que descend tout don parfait ;
                                    Il répond à mes prières,
                                    A bénir il se complaît.
 
            « Vous qui êtes méchants » (13) : Cette déclaration du Seigneur souligne le caractère souillé de cette race adamique à laquelle nous appartenons tous, avant même de naître (Ps. 51 : 4-5). Et pourtant quelle grande bonté, quel immense amour chacun peut découvrir chez le Père qui est dans le ciel ! Matthieu déclare : « Combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » (Matt. 7 : 11). Et Luc va plus loin encore : « Combien plus le Père qui est du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (v. 13). Dieu, le Saint Esprit, est le plus précieux de tous les dons que le chrétien a reçus. Il est « les arrhes de notre héritage » (Eph. 1 : 14), le gage de tous les autres dons divins.
            Les disciples qui suivaient alors le Seigneur n'occupaient pas encore la position chrétienne ; ils n'étaient pas « scellés du Saint Esprit de la promesse » (Eph. 1 : 13). Ils connaissaient le Père simplement comme celui qui avait une famille céleste. Aussi les enseignements prodigués sont-ils adaptés à leurs besoins à ce moment-. Ils contiennent toutefois des instructions valables pour les enfants de Dieu dans tous les temps.
            Demander au Père de recevoir l'Esprit Saint (v. 13) n'est plus de saison aujourd'hui, pour un chrétien. L'Esprit Saint, cet « autre Consolateur » est présentement sur la terre (Act. 2 : 2-4), en réponse à la demande (celle d'un égal à un égal) du Seigneur (Jean 14 : 16-17) ; Il l'a adressée au Père, après son élévation dans la gloire ; Il l'avait parfaitement glorifié par son oeuvre de la croix.
            L'Esprit Saint habite dans le croyant (Rom. 8 : 9). Il désire diriger nos pensées vers Christ, c'est son travail de prédilection. Il se tient aussi au milieu de l'Assemblée, jusqu'au moment où elle sera enlevée à la rencontre du Seigneur, sur la nuée. Alors, simultanément, l'Esprit saint quittera aussi la terre.
            S'il nous arrive par ignorance ou manque de sagesse de demander ce qui en réalité serait pour nous une « pierre », Dieu se refusera, dans sa bonté, à nous la donner. Sans se laisser arrêter par cette requête inintelligente, Il nous accordera au contraire de « bonnes choses ». Le désir de Son amour est d'accroître nos « vrais biens » spirituels - présentement encore cachés dans les cieux !
 
                                                                                                         Ph. L le 18. 06. 10