bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

QUELQUES THEMES DU LIVRE DES PROVERBES (1)

 
 
            Les exhortations de la Sagesse sont données dans les chapitres 1 à 9 des Proverbes (voir les « Méditations suivies » du 10-03 au 14-04-2007 sur cette première partie du livre).
            Au cours des prochaines semaines, nous aimerions considérer, à l'aide d'articles parus dans le « Messager Evangélique », différents thèmes traités dans le livre des Proverbes (principalement dans les chapitres 10 à 29). Il ne s'agit donc pas d'une étude verset par verset, mais de la recherche de l'enseignement donné sur un sujet particulier (par exemple : la paresse). Ces articles font aussi fréquemment référence à des passages situés dans d'autres parties de l'Ecriture qui concernent le même sujet ; certains développent l'enseignement qui se rattache tout spécialement à un verset (par exemple : Prov. 28 : 14 - concernant la séparation du mal).
 
            Que le Seigneur veuille bénir ces lectures et nous aider à mettre en pratique les enseignements que nous y trouverons. « Bienheureux celui qui garde la loi ! » (29 : 18). « Bienheureux l'homme qui m'écoute, veillant à mes portes tous les jours… » (8 : 34).
            Ne négligeons pas les avertissements qui nous sont donnés afin de ne pas nous éloigner du « sentier des justes » (4 : 18), et que la crainte de Dieu nous fasse désirer le bien (11 : 23) et « haïr le mal » (8 : 13).
            Et pour vous qui, peut-être, n'avez pas encore répondu aux appels de la grâce de Dieu, acceptez de venir dès maintenant à Celui qui nous répète par trois fois : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 3 : 7, 15 ; 4 : 7).



LE JUSTE DANS LE LIVRE DES PROVERBES
 
« Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4 : 18).
 
            Tandis que l'Ecclésiaste nous présente l'homme dans ses rapports avec son Créateur, le livre des Proverbes nous le montre placé dans une relation spéciale avec Dieu. Sous son nom d'Eternel, Dieu s'adresse à ceux qui sont en relation avec Lui ; fils engendrés par la Sagesse, ils sont dans un monde où le péché est entré avec ses conséquences, la violence et la corruption. Mais un chemin est proposé au juste, dans lequel il pourra répondre à la pensée de Dieu.
            Le « juste » est celui dont toute la vie pratique manifeste une vraie séparation du mal. C'est ce qui le caractérise dans le livre des Proverbes et, d'une manière générale, dans l'Ancien Testament. Cette séparation du mal est bien la justice pratique que le fidèle est appelé à réaliser présentement, selon les enseignements du Nouveau Testament. La grâce de Dieu nous instruit « pour que reniant l'impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle... justement... » (Tite 2 : 11-12).
            Dans sa deuxième lettre à Timothée, l'apôtre Paul adresse au croyant qui désire réaliser les privilèges d'être réunis en assemblée des injonctions très précises : « Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur… Poursuis la justice… avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur » (2 Tim. 2 : 19-22). 
            Le point de départ de la justice, c'est toujours la foi : par la foi, l'homme est sauvé, justifié devant Dieu, placé dans une position de justice et de sainteté. Ensuite, il est appelé à vivre selon cette position, à vivre de foi, à marcher « dans des sentiers de justice » ; c'est la justice pratique. Les principes d'une telle marche sont enseignés en maintes portions des Ecritures et notamment dans les Proverbes ; quel que soit le caractère particulier de ce Livre, la plupart de ses enseignements peuvent être appliqués à la marche de celui qui désire être fidèle dans le jour actuel.
            Nous voudrions y considérer quelques-uns des passages dans lesquels il est parlé du « juste ». Puissions-nous le faire avec fruit afin que notre chemin dans ce monde soit vraiment « le sentier des justes », un « sentier » qui est « comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi ».


                        La racine du juste (Prov. 12 : 3, 12)
 
            A deux reprises, il est parlé de « la racine des justes » : elle « n'est pas ébranlée », elle est « productive ». Comparé ici à une plante, le juste est appelé, étant solidement établi sur un terrain inébranlable, à croître et à porter du fruit pour Dieu.
            Le figuier sur lequel le Seigneur prononce le jugement rapporté en Marc 11 : 14 est une image d'Israël, ou encore de l'homme dans son état naturel ; lorsque les disciples « virent le figuier séché depuis les racines », « Pierre, se ressouvenant de ce qui s'était passé », dit au Seigneur : « Voici, le figuier que tu as maudit est devenu sec ». Et Jésus répond : « Ayez foi en Dieu » (v. 20-22).  Il n'y a aucune ressource dans l'homme, c'est vers Dieu que la foi doit se tourner pour s'emparer des seules ressources grâce auxquelles du fruit pour Dieu pourra être porté. Et le Seigneur ajoute : « C'est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et cela vous sera accordé » (v. 24). La prière est l'expression de la foi en Dieu, de notre dépendance de Lui ; c'est ce qui caractérise la vie du nouvel homme qui a toutes ses ressources en Dieu et en Lui seul.
            « Enracinés et fondés dans l'amour », les croyants sont amenés à « connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance », et le résultat de cet enrichissement spirituel est celui-ci : « remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu » (Eph. 3 : 14-19). Tel est le fondement stable sur lequel le juste est établi, le terrain solide dans lequel la racine s'enfonce pour y puiser les substances nécessaires au développement de la plante. Aussi, « la racine des justes n'est pas ébranlée ».
            Mais elle est aussi « productive ». Celui « qui se confie en l'Éternel, et de qui l'Eternel est la confiance » - seule la foi en exercice peut donner cette confiance – « sera comme un arbre planté près des eaux » ; il « étendra ses racines vers le courant », de telle sorte que même « dans l'année de la sécheresse il ne craindra pas, et il ne cessera de porter du fruit » (Jér. 17 : 7-8). Le prophète Esaïe, présentant certains caractères du résidu juste, dit : « ce qui est réchappé et demeuré de reste de la maison de Juda, poussera encore des racines en bas et produira du fruit en haut » (Es. 37 : 31-32). Quand Israël, tombé par son iniquité, reviendra à l'Eternel, « il poussera encore des racines en bas et produira du fruit pour Dieu ». L'Éternel lui dira alors : « De moi provient ton fruit » (Osée 14 : 1, 4-8). Le fruit est pour Dieu, mais aussi Dieu est la seule source à laquelle le croyant doive s'abreuver pour être rendu capable de porter du fruit : ce qui vient de Dieu retourne ainsi à Dieu.


                        La nourriture du juste (Prov. 10 : 3)
 
            Dieu lui-même veut pourvoir à la nourriture du juste : Il «  ne laisse pas l'âme du juste avoir faim » (10 : 3). Il répond à tous ses besoins, matériels et spirituels, dispensant jour après jour la nourriture du corps et surtout celle de l'âme. Sans doute Dieu le fait-Il pour tous les siens, mais le juste est, d'une manière particulière, l'objet de ses soins. Qui les apprécie et en jouit mieux que lui ? Seul il peut répondre, au moins dans une mesure, à l'exhortation : « Que vous mangiez, que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31). En prenant la nourriture dont son corps a besoin et que Dieu lui donne libéralement (Matt. 6 : 24 à 34), le juste, n'ayant en vue que la gloire de Dieu, trouve de la nourriture pour son âme dans la contemplation même de la gloire du Seigneur auquel monte sa reconnaissance. C'est dans ce sens qu'il est écrit : « Le juste mange pour le rassasiement de son âme » (Prov. 13 : 25). Sur un plan plus élevé, on pourrait ajouter qu'en prenant les biens spirituels que Dieu lui dispense, le juste ne cherche pas un accroissement de ses connaissances, un enrichissement de son intelligence, il désire la nourriture dont son âme a faim. Il répond à l'invitation du Seigneur : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive » (Jean 7 : 37). L'âme du juste a faim et soif, mais c'est de Christ ; et c'est pour répondre aux besoins de son âme que le juste prend la nourriture qui lui est nécessaire : Christ, le « pain de vie » (Jean 6 : 35).
            Christ homme sur la terre, Celui qui par excellence a été « le juste », a fait l'expérience que jamais « l'Eternel ne laisse l'âme du juste avoir faim ». Sans doute est-il écrit : « Il jeûna quarante jours et quarante nuits, après quoi il eut faim », mais il fallait que, recommençant l'histoire de l'homme, Il fût mis à l'épreuve, étant « tenté par le diable ». Combien admirable a été sa réponse au tentateur : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 1-4) ! C'est de Dieu qu'Il attend la nourriture dont Il a besoin, et pour son corps et pour son âme ! Sa justice est manifestée au travers de l'épreuve, au désert. Puis, dans le chemin qu'Il a suivi ici-bas, quelle nourriture Il a trouvée dans l'accomplissement de la volonté de son Dieu, faisant tout pour sa gloire ! C'est ainsi qu'Il pouvait dire à ses disciples : « Moi, j'ai une nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas... Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean 4 : 32,34).


                        L'oeuvre du juste (Prov. 10 : 16)
 
            Nourri par Dieu, le juste pourra traduire dans ses oeuvres et ses paroles ce qui est dans son coeur : la vie reçue par la foi, nourrie et enrichie, sera manifestée. Dans ce chemin, il sera un imitateur du parfait Modèle, de Celui qui possédant la vie en Lui-même est venu la manifester ici-bas, devenant un homme, nourri de toute parole sortie de la bouche de Dieu et accomplissant son service de telle manière que ce témoignage pouvait lui être rendu : « Jésus le Nazaréen… était un prophète puissant en oeuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24 : 19). Le même évangéliste parle au début du livre des Actes de « tout ce que Jésus commença de faire et d'enseigner » (1 : 1).
            « L'oeuvre du juste est pour la vie » (Prov. 10 : 16). Cette courte expression ne résume-t-elle pas - pour autant que, dans un tel domaine, l'on puisse parler de « résumer » - l'oeuvre de l'homme parfait ici-bas ? La Parole « devint chair », « en elle était la vie » (Jean 1 : 14, 4). « La vie éternelle qui était auprès du Père… a été manifestée » (1 Jean 1 : 2) ; désormais, cette vie est communiquée à l'homme sur le principe de la foi en un Christ mort et ressuscité. Au milieu d'une scène caractérisée par le péché et la mort, toute « l'oeuvre du juste » a été « pour la vie ». Les Evangiles nous en donnent, à chaque page, des illustrations. Par excellence, son « oeuvre » accomplie à la croix est « pour la vie » : elle est la base de tout ce que Dieu peut donner à « quiconque croit », en premier lieu la vie éternelle. Oui, le psalmiste pouvait écrire, conduit par l'Esprit prophétique : « Son oeuvre est glorieuse et magnifique, et sa justice demeure à perpétuité » (Ps. 111 : 3). Pendant les jours heureux du règne, c'est « sa justice » qui sera « racontée » au « peuple qui naîtra », sa justice manifestée tout au long de sa vie sur la terre et dans sa mort sur la croix : « ... qu'il a fait ces choses » (Ps. 22 : 31).
            « L'oeuvre du juste est pour la vie ». Cette expression doit caractériser aussi toute « l'oeuvre » de ceux qui sont justifiés sur le principe de la foi : le fidèle, marchant « dans des sentiers de justice », dans la mesure où il y demeurera, accomplira une « oeuvre » qui est « pour la vie ». Il a « saisi la vie éternelle », selon 1 Timothée 6 : 12 ; il goûte déjà à l'avance, par la foi, quelque chose de ce qu'il connaîtra effectivement au terme du chemin, quand il jouira de la vie éternelle en gloire. En attendant, son activité dans ce monde, vis-à-vis de ceux qui l'entourent, n'est qu'en vue de ce double but : présenter la vie, par la foi en Christ et en son oeuvre expiatoire, à ceux qui sont encore « morts dans leurs fautes et dans leurs péchés » (Eph. 2 : 1), et la nourrir, la développer chez tous ceux qui sont nés de nouveau, en les occupant de Christ, le pain de vie.
 
 
                        La langue du juste (Prov. 10 : 20a)
 
            Les actes constituent sans doute un témoignage plus puissant encore que celui qui s'exprime en paroles, mais les deux ont leur place. « La bouche du juste est une fontaine de vie » (Prov. 10 : 11). La bouche exprime ce qui est dans le coeur (Luc 6 : 45) et, d'autre part, les actes doivent être en accord avec les paroles. Nous avons vu ce qu'est « l'oeuvre du juste », ses paroles doivent y correspondre : de sa bouche, comparée à une fontaine, sortent des paroles qui sont des paroles de vie. A cet égard aussi, nous pouvons arrêter notre attention sur les paroles de Christ homme ici-bas : « Les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie » (Jean 6 : 63).
            De la « bouche du juste », il est dit encore qu'elle « produit la sagesse » (Prov. 10 : 31). La sagesse dont nous parle le livre des Proverbes a été personnifiée en Christ : la vie opérant dans le croyant le conduit à refléter quelques traits de Christ et le parfait Modèle est imité dans une certaine mesure, si faible soit-elle. Le croyant, possédant la même vie que celle de Jésus, la vie de l'homme ressuscité, est responsable de la manifester ici-bas, c'est là la sagesse : « Veillez donc à marcher soigneusement, non pas comme dépourvus de sagesse, mais comme étant sages... (Eph. 5 : 15). Les paroles du juste, présentant à toute âme inconvertie la vie éternelle sur le principe de la foi en Christ, occupant les croyants de « ce qui est vraiment la vie » (1 Tim. 6 : 19), concourent à « produire la sagesse » ; elles enseignent « la crainte de l'Éternel » et c'est « le commencement de la sagesse » (Prov. 9 : 10).
            « La langue du juste est de l'argent choisi » (Prov. 10 : 20). Cette expression est en rapport avec la grâce. Lorsque Christ était dans ce monde, « tous lui rendaient témoignage ; ils s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Luc 4 : 22). L'Esprit prophétique l'avait décrit, par la bouche du psalmiste : « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres : c'est pourquoi Dieu t'a béni à toujours » (Ps. 45 : 2). Il avait « la langue des savants » pour qu'Il « sache soutenir par une parole celui qui est las » (Es. 50 : 4). Tel est le parfait Modèle proposé au juste. Que nos paroles soient « de l'argent choisi », toujours empreintes de grâce mais sans que jamais fasse défaut le sel de la vérité : « Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (Col. 4 : 6). Les Evangiles font ressortir, en chaque circonstance où le Seigneur a répondu à ceux qui s'adressaient à Lui, comment Il l'a fait. Il y a là un intéressant sujet de méditation et ceux de nos lecteurs qui voudront le considérer en retireront certainement beaucoup de profit spirituel.
            Le livre des Proverbes nous parle non seulement de la bouche et de la langue du juste mais aussi de ses lèvres, les enseignements donnés à cet égard ayant trait au même sujet. « Les lèvres du juste repaissent plusieurs » (Prov. 10 : 21). Puisque « la bouche du juste est une fontaine de vie », ce qu'il exprime développe la vie chez ceux qui la possèdent et constitue une nourriture précieuse produisant l'accroissement spirituel. L'âme est nourrie de Christ, de Celui qui est la source de la vie et qui en est aussi l'aliment. « Les lèvres du juste savent ce qui est agréable » (Prov. 10 : 32), non pas ce qui est agréable à notre coeur naturel - comme, par exemple, « les paroles du rapporteur » qui sont « comme des friandises » (Prov. 18 : 8) - mais ce qui est agréable à l'homme renouvelé parce que cela plaît à Dieu. Quoi de plus « agréable » à Dieu que la personne de son Bien-aimé ? C'est de Lui qu'Il veut que nous soyons occupés ; lorsqu'il en est ainsi, « les lèvres du juste » parlent de Christ, elles « savent ce qui est agréable » à Dieu, ce qui est agréable au fidèle dans la mesure où il vit de la vie nouvelle.
            Il est à peine besoin de souligner, là encore, que c'est de Christ par excellence qu'il est écrit : « Les lèvres du juste en repaissent plusieurs » et « les lèvres du juste savent ce qui est agréable », ou : « Les lèvres justes sont le plaisir des rois » (Prov. 16 : 13). Quelle satisfaction Il a donnée à son Dieu dans toutes ses paroles comme dans toutes ses actions !
            « Le coeur du juste réfléchit pour répondre » (Prov. 15 : 28). Ici, il n'est pas dit la bouche, ou la langue, ou les lèvres, mais « le coeur » du juste : avant que la parole soit prononcée, la réponse donnée, il y a un travail de réflexion, un exercice de coeur. Rien de cela chez le « méchant » : c'est « sa bouche » qui « fait jaillir les choses mauvaises », nous dit la fin de ce même verset. La chair est toujours pressée de répondre... Le juste a affaire avec Dieu dans le secret de son coeur, ce qui le conduit à réprimer les impatiences de la chair et la réponse qu'il donne est le fruit du travail que Dieu a opéré en lui.
            Ce que réalise ainsi le juste, dans son oeuvre et dans ses paroles, lui fournit le privilège d'être utile à d'autres : « Le juste montre le chemin à son compagnon » (Prov. 12 : 26). Christ l'a fait pour ceux qui sont appelés « ses compagnons » et qu'Il veut guider dans son chemin. Il est l'exemple vivant que nous avons à imiter, Celui qui nous montre le chemin où Il a marché Lui-même et où Il nous appelle à le suivre (1 Pier. 2 : 21 ; 1 Jean 2 : 6). Tout fidèle est exhorté à « montrer le chemin à son compagnon ». Qu'est-ce qui lui donne l'autorité morale pour cela ? Sa propre marche. C'est la puissante vertu de l'exemple.


                        Le fruit du juste (Prov. 11 : 30)
 
            Trois versets au chapitre 11 parlent du fruit du juste :
                        - « Celui qui sème la justice a un vrai salaire » (v. 18). Déjà ici-bas, il pourra voir quelques fruits de ces semailles pour la justice. « Voici, le juste est rétribué sur la terre » (Prov. 11 : 31). Mais lors de la manifestation « devant le tribunal du Christ », il recevra « selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (2 Cor. 5 : 10), « la couronne de justice que le Seigneur juste juge... donnera dans ce jour-là... » (2 Tim. 4 : 8). En vérité, « le bien est la récompense des justes » (Prov. 13 : 21).
                        - « Les justes verdissent comme la feuille » (v. 28). Ils présentent tous les signes de la prospérité spirituelle. C'est le juste qui est « comme un arbre planté près des ruisseaux d'eaux, qui rend son fruit en sa saison, et dont la feuille ne se flétrit point... » (Ps. 1 : 3). « La racine des justes n'est pas ébranlée », elle est « productive », avons-nous déjà vu ; ici, nous sont présentés les signes extérieurs d'un développement spirituel consécutif à la pratique de la justice.
                        - « Le fruit du juste est un arbre de vie » (v. 30). Après la feuille, le fruit. Au chapitre 3 de ce Livre, la sagesse est vue comme « un arbre de vie pour ceux qui la saisissent » (v. 18) ; cet « arbre de vie », c'est Christ. Tel est le « fruit » porté par le juste : il présente Christ, il parle de Lui ; ses actes et ses paroles le font ainsi connaître. Il présente « la parole de vie » (Phil. 2 : 16). Une marche dans le sentier de la justice n'est pas pour exalter l'homme mais pour glorifier Christ.
 
 
                        La joie du juste (Prov. 29 : 6)
 
            La prospérité des justes serait-elle un motif de jalousie ou d'envie, de la part de ceux qui les entourent et auxquels ils apportent tant de bienfaits ? Il ne devrait jamais en être ainsi. Tout au contraire, « la ville se réjouit du bien-être des justes » et « quand les justes se multiplient, le peuple se réjouit » (Prov. 11 : 10 ; 29 : 2). La ville, le peuple se réjouissent de la prospérité des justes car ils y ont part dans une certaine mesure. Par exemple, lors du triomphe de Mardochée, il est dit que « la ville de Suse poussait des cris de joie et se réjouissait » et, en ce qui concerne le peuple : « Pour les Juifs il y avait lumière et joie et allégresse et honneur. Et, dans chaque province et dans chaque ville... il y eut de la joie et de l'allégresse pour les Juifs, un festin et un jour de fête... » (Est. 8 : 15-17).
            Si la joie est éprouvée par d'autres, le juste la connaît d'abord, et sans doute à un degré plus élevé, pour lui-même : « C'est une joie pour le juste de pratiquer ce qui est droit » (Prov. 21 : 15). Pratiquer ce qui est droit, c'est la justice : « le chemin du juste est la droiture » et Celui qui est droit - le juste en reflète le caractère - aplanit le sentier du juste (Es. 26 : 7). Un homme droit, c'est un homme dans le coeur duquel il n'y a pas de fraude et dont toute la marche pratique correspond à la droiture du coeur. Que Dieu nous garde d'oublier que « le chemin du juste » c'est « la droiture » ! Si nous le savions mieux par l'expérience, nous verrions plus souvent « aplani » notre sentier. Pour le juste, il n'y a rien de pénible dans le chemin où il marche ; bien au contraire, c'est une joie pour lui que de s'y trouver et de pouvoir y considérer Celui qui est son Modèle et qui, par l'Esprit prophétique, a exprimé ce qu'Il y a éprouvé : « Je me suis toujours proposé l'Eternel devant moi ; parce qu'il est à ma droite je ne serai pas ébranlé. C'est pourquoi mon coeur se réjouit, et mon âme s'égaie... » (Ps. 16 : 8, 9). Oui, « le juste chantera et se réjouira » (Prov. 29 : 6).
            Si le juste peut ainsi se réjouir, c'est parce que « pratiquer ce qui est juste et droit, est une chose plus agréable à l'Eternel qu'un sacrifice » (Prov. 21 : 3). Ce qui le réjouit par dessus tout, c'est d'être agréable à Dieu, c'est la satisfaction que Dieu peut éprouver en le voyant marcher. Qui, si ce n'est Christ, a pu se réjouir pleinement ainsi ? Il est toujours vrai qu' « écouter est meilleur que sacrifice » (1 Sam. 15 : 22). Ecoutons ce que « l'Eternel recherche de notre part » : « que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu » (Michée 6 : 6-8).
            Le juste éprouve une joie profonde à répondre à la pensée de Dieu, à avoir le sentiment de son approbation. Puisse cette joie être aussi la nôtre !
 
 
                        La confiance et la sécurité du juste (Prov. 18 : 10)
 
            De quelle protection est assuré le juste, de la part du Dieu qu'il sert et à la pensée duquel il répond, tandis qu'il marche dans un sentier de droiture et de fidélité ! « Aucun malheur n'arrive au juste » (Prov. 12 : 21). Peut-être aura-t-il des circonstances difficiles à rencontrer, l'épreuve à endurer, mais il fera l'expérience que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28) ; rien ne peut constituer « un malheur » pour le juste. Et au milieu des dangers auxquels il peut être exposé, il a toujours un sûr refuge : « Le nom de l'Eternel est une forte tour ; le juste y court et s'y trouve en une haute retraite » (Prov. 18 : 10). Peut-il y avoir dans ce monde un abri plus sûr ?
            L'Eternel est le refuge du juste. Il est aussi Celui auquel il s'adresse, dans la confiance que ses prières seront exaucées parce qu'elles sont en accord avec la pensée divine. Aussi, « le désir des justes, Dieu l'accorde » (Prov. 10 : 24). S'il a un désir, c'est pour la gloire de Dieu. Si même Dieu attend pour répondre à sa requête, cette attente n'est pas un sujet de découragement pour lui : « l'attente des justes est une joie » (Prov. 10 : 28). La foi éprouvée est une foi fortifiée et il y a là de la joie pour le juste. Ni lassitude, ni impatience, ni doute, ni incrédulité, mais une confiance entière en Celui qui « accorde le désir des justes ». Calme et paisible, il attend le « secours » que Dieu enverra « au moment opportun » (Héb. 4 : 16). Cette attente même est une joie car le juste est spirituellement enrichi tandis que Dieu éprouve, exerce et fortifie sa foi. « Le désir des justes n'est que le bien » (Prov. 11 : 23) ; il ne peut rien désirer qui ne soit selon la pensée de Dieu. « L'Eternel... écoute la prière des justes » (Prov. 15 : 29).
            Dans les plus grandes détresses, le juste fait l'expérience des délivrances de l'Eternel : « Le juste est délivré de la détresse », « le juste sort de la détresse » (Prov. 11 : 8 ; 12 : 13). De telles promesses fortifient la foi, de sorte que « le juste ne sera jamais ébranlé », il est « plein de confiance, dans sa mort même » et encore : « les justes sont pleins d'assurance comme un jeune lion » (Prov. 10 : 30 ; 14 : 32 ; 28 : 1).


                        Les progrès du juste (Prov. 4 :18)
 
            Quel enrichissement de l'âme, quel accroissement spirituel dans le chemin du juste dont la foi et la confiance sont en Dieu ! Cela ne produit-il pas dans notre coeur le désir d'y marcher et ne nous conduira-t-il pas à demander à Dieu, avec instance, qu'Il nous en accorde la grâce ? « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu'à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4 : 18). Le juste fait des progrès dans la connaissance et dans la jouissance de la personne de Christ, jusqu'à ce qu'il parvienne à la pleine lumière, au « plein jour établi ». Alors sera achevé cet accroissement dont nous parle l'apôtre : « jusqu'à Lui qui est le chef, le Christ », ce sera « la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Eph. 4 : 13 à 15).
            Considérons le chemin que nous avons déjà parcouru. Pourrions-nous dire qu'il est « comme la lumière resplendissante qui va croissant » ? Avons-nous fait seulement quelques progrès spirituels, sommes-nous à même d'entrer un peu mieux qu'il y a quelques années dans la pensée du Seigneur et d'y conformer nos voies ? Qu'au moins ces questions nous exercent et nous conduisent à rechercher le secours d'en-haut de telle manière que notre chemin ici-bas soit « le sentier des justes » ! Il n'y a de vraies joies, de vrai bonheur pour le croyant, et par dessus tout, de gloire pour Dieu que dans ce « sentier ». Dieu veuille nous enseigner Lui-même et nous conduire dans le sentier où le Seigneur a marché, Lui le juste ! « Enseigne le juste, et il croîtra en silence » ! (Prov. 9 : 9).
 
 
                        La bénédiction de l'habitation du juste (Prov. 3 : 33)
 
            La bénédiction divine repose sur le juste et sur sa maison. « Il bénit l'habitation des justes », de sorte que « la maison des justes demeure » (Prov. 3 : 33 ; 12 : 7). « Il y a des bénédictions sur la tête du juste » (Prov. 10 : 6). « La bénédiction de l'Eternel est ce qui enrichit » (10 : 22) ; c'est pourquoi « dans la maison du juste il y a un grand trésor » (15: 6).
            Et s'il y a encore des jours ici-bas, que laissera le juste après lui ? « La mémoire du juste est en bénédiction » (Prov. 10 : 7). Son souvenir, son exemple en conduiront plusieurs à « imiter sa foi », à marcher dans le même sentier. Ses fils, tout particulièrement, éprouveront une riche bénédiction ! « Le juste marche dans son intégrité ; heureux ses fils après lui ! » (Prov. 20 : 7). Saisissant contraste avec ce que nous lisons dans le Livre du prophète Osée : « Car tu as oublié la loi de ton Dieu, et moi j'oublierai tes fils » (4 : 6). Pensons à nos enfants ! Pour qu'ils soient « heureux après nous » - et c'est bien le désir de nos coeurs -, puissions-nous être gardés d'oublier la loi de notre Dieu et conduits à marcher dans « le sentier des justes » !
 
 
            Que ces différents passages du livre des Proverbes soient pour nous un sujet de méditation et nous exercent devant Dieu, nous faisant souhaiter réaliser une marche fidèle dans le sentier de la justice, pour y goûter tous les privilèges, toutes les joies et les bénédictions qui s'y rattachent, pour y glorifier le Seigneur ! Laissons-nous conduire par notre bon Berger, nous pourrons dire comme David autrefois : « Il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom » (Ps. 23 : 3).
            « Qui poursuit la justice et la bonté trouvera la vie, la justice et la gloire » (Prov. 21 : 21), c'est-à-dire : la nourriture spirituelle pour le développement de la vie reçue par la foi, la séparation du mal toujours mieux réalisée, la gloire au terme du chemin. C'est une promesse qui nous est faite dans ce verset. Dieu veuille que nous sachions nous en emparer !
            « Ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour abonde encore de plus en plus en connaissance et toute intelligence, pour que vous discerniez les choses excellentes, afin que vous soyez purs et sans reproche pour le jour de Christ, remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu » (Phil. 1 : 9-11).

                      D'après Paul Fuzier - « Messager évangélique » 1958 p.  57-71