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L'APÔTRE JEAN (2)
 
1- La résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5 : 22-24, 35-43)
2- La transfiguration   (Matt. 17 : 1 ; Marc 9 : 2-8 ; Luc 9 : 28-36)
3- Le discours prophétique  (Mat. 24 ; Marc 13 : 1-5 ; Luc 21 : 5)
4- La préparation de la Pâque (Luc 22 : 7-8)
5- Gethsémané  (Mat. 26 : 36-39 ; Marc 14 : 33) 


JEAN AVEC PIERRE ET JACQUES
 
             Dans la liste des apôtres, en Marc 3 : 17-19, Pierre, Jacques et Jean sont nommés les premiers. Au début de son ministère, le Seigneur avait appelé « ceux qu'il voulait ». Puis, tout à la fin, avant de les quitter, il leur répète : « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi ; mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis » (Jean 15 : 16).
             Pourquoi Jésus a-t-il mis ces trois apôtres en tête du collège apostolique ? C'est sa souveraineté et son autorité. Toutefois Il les a, comme les autres, préparés en vue du service qu'ils auraient à accomplir. Associés dans leur travail de pêcheurs, ils avaient une même expérience de vie. Tous trois étaient des caractères forts : Pierre, un enthousiaste, un entraîneur ; Jean, plutôt sensible ; l'un et l'autre, avec Jacques, ont été transformés pour être en bénédiction dans la main de Dieu, tout en conservant leurs qualités naturelles, mais au service du Seigneur. Pierre sera le premier à annoncer l'Evangile ; Jacques sera fidèle jusqu'à la mort ; Jean défendra la vérité quant à la Personne de Christ, pendant sa longue vie.
             Le Seigneur a voulu les faire passer par trois expériences toutes particulières ; sans même peut-être qu'ils s'en rendent compte, elles ont contribué à leur formation future. Ils ont ainsi appris ensemble à mieux connaître le Seigneur, afin de mieux s'apprécier l'un l'autre, tout en ayant Lui-même comme Objet.
 
 

1- La résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5 : 22-24, 35-43)

             Dans sa détresse, le chef de synagogue s'était jeté aux pieds de Jésus, le suppliant d'imposer les mains à sa fille afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. Probablement avait-il déjà attendu longtemps l'arrivée du Maître ? En route, Jésus s'arrête pour guérir une femme qui avait une perte de sang ; la compassion du Sauveur ne peut la laisser s'en aller sans qu'elle ait déclaré toute la vérité ; sa foi en est fortifiée.
             Des messagers de Jaïrus arrivent alors, disant brutalement : « Ta fille est morte ; pourquoi tourmentes-tu encore le Maître ? » Quel coup pour Jaïrus ! Quels reproches devait-il se faire d'avoir laissé sa fille à l'extrémité, sans assister à ses derniers moments ! Jésus dit aussitôt : « Ne crains pas, crois seulement ». Tu as vu la guérison de cette femme, tu as vu ma puissance et ma compassion ; ne sont-elles pas là en faveur de ton enfant ?
             Jésus prend avec lui Pierre, et Jacques, et Jean qui, avec eux, va être témoin du miracle du Seigneur en réponse à la foi du père.
Sachant la puissance déployée par Jésus, son autorité sur les démons, la foi aurait dû l'accueillir : il rencontre les cris de l'incrédulité ! Pour ceux qui pleuraient, elle était « morte » ; pour lui, elle « dormait ». La vie allait jaillir de la mort, la victoire serait la part de la foi. Avec les trois disciples, le père et la mère, Jésus entre dans le silence de cette chambre mortuaire où l'enfant est couchée. Celui qui est la résurrection et la vie est en présence de la mort. De sa main Il prend celle de la jeune fille et lui commande de se lever. Aussitôt elle obéit et marche. Quelle réponse à la foi de Jaïrus – si faible soit-elle ! L'oeuvre de Dieu se concrétise toujours à travers la foi.
             A une jeune ressuscitée il faut donner à « manger ». N'est-ce pas la preuve d'une résurrection bien réelle ? Quelle touchante attention du Seigneur aux besoins physiques de la jeune fille revenue à la vie ! Il souligne ici la responsabilité des parents de donner la nourriture spirituelle à leurs enfants pour que, dès leur jeune âge, ils fassent des progrès dans le chemin de la foi.
             La jeune fille doit « manger » ; le fils de la veuve de Naïn commence à « parler » ; Lazare pourra « marcher », et à Béthanie il sera « à table » avec Jésus.
             Jean et ses compagnons, spectateurs d'une telle scène, se joignent aux transports d'admiration des parents. Ils avaient déjà vu bien des miracles ; ils avaient été « avec Lui » ; maintenant Jésus les envoie, deux à deux, pour apprendre à rendre témoignage, prêcher la repentance et guérir les infirmes (Marc 6 : 7 ; Luc 9 : 1-2). C'est très bien d'être, comme Marie, assis aux pieds de Jésus quand il nous y invite ; mais s'il appelle à « sortir » et à faire connaître l'évangile de sa grâce, il importe aussi d'obéir.
             Ayant été préparés, puis envoyés, les apôtres sont maintenant de retour ; ils se rassemblent auprès de Jésus et lui racontent « tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné » (Marc 6 : 30). Le Seigneur est le point de départ, mais aussi le point d'arrivée. Auprès de Jésus, il convient de revoir à sa lumière le service qui a pu nous être confié, les joies qu'il a apportées, peut-être aussi les déceptions. Il ne s'agit pas de chercher à provoquer l'admiration, mais de pouvoir rendre grâces, seuls avec lui, dans sa communion. Le Seigneur invitait ses disciples à se réjouir, non pas de ce que les démons leurs étaient assujettis, mais parce que leurs noms étaient « écrits dans les cieux » (Luc 10 : 20).
             Il est bon aussi pour les serviteurs de raconter à ceux qui ont prié pour eux « toutes les choses que Dieu a faites avec eux » (Actes 14 : 27 ; 15 : 3, 12). C'est l'oeuvre de Dieu, il importe de la présenter comme telle. Ces informations produiront des actions de grâces, de nouvelles intercessions, un éveil d'intérêt chez les auditeurs. Le serviteur demandera à son Maître de le garder dans l'humilité ; les auditeurs veilleront à éviter toute critique ; un encouragement sera peut-être donné à d'autres que Dieu appellera à leur tour à suivre et à servir Jésus.
             Pour l'instant le Seigneur voulait ses disciples à l'écart dans un lieu désert, pour « se reposer un peu ». Moments précieux et bien nécessaires qu'il faut savoir prendre, aussi bien dans l'activité courante de la vie que dans le service pour Lui.
 
 
 
2- La transfiguration   (Matt. 17 : 1 ; Marc 9 : 2-8 ; Luc 9 : 28-36)
 
             Chez Jaïrus, le Seigneur a montré sa compassion et sa puissance ; maintenant, Il manifeste sa gloire.
             « Après six jours, Jésus », nous disent Matthieu et Marc ; Luc, lui, parle de huit jours, ce huitième jour, lendemain du sabbat, quand était offerte la gerbe des prémices, symbole de la résurrection : le premier jour de la semaine. Jésus « prend avec lui Pierre, Jean et Jacques, et les mène seuls, à l'écart sur une haute montagne ». Vers la fin de sa vie, Jean sera emporté en esprit « sur une très grande montagne » ; il y aura la vision de la sainte cité, Jérusalem, l'épouse de l'Agneau (Apoc. 21 : 9-11). Dans sa jeunesse, il avait vu la gloire du Messie et du Fils bien-aimé du Père. Pour cela il est nécessaire de « gravir la montagne », d'aller à l'écart, de se dérober aux sollicitations du monde. Jésus y va tout d'abord pour prier.
             C'est probablement la nuit. Une grande lumière émanant du visage et des vêtements de Jésus, resplendit autour d'eux. Moïse et Élie apparaissent et parlent avec lui de sa mort qu'Il va accomplir à Jérusalem. Quand Il leur en dira quelques mots, les disciples, à l'encontre de Moïse et d'Élie, ne comprendront pas (Marc 9 : 32). A la croix et au sépulcre, Jean commencera à en saisir un peu la portée.
             Les trois disciples sont accablés de sommeil ; « quand ils furent réveillés, ils virent sa gloire ». Moïse n'avait pu voir le pays promis, à cause d'une désobéissance ; le ministère d'Elie avait été abrégé par une faute d'orgueil ; mais le parfait Serviteur, persévérant jusqu'au bout de sa course, pourra dire : « J'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire » (Jean 17 : 4).
             Les deux interlocuteurs disparaissent ; la nuée envahit la montagne, une voix se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». Et Jésus se trouve seul avec les trois disciples. Ils ont contemplé la « gloire magnifique » du Messie ; dorénavant ils vont apprendre à mieux connaître le Fils bien-aimé du Père. Jean surtout en transmettra la révélation.
             Pour l'instant, ils descendent de la montagne, avec un secret dans leur coeur (Luc 9 : 36b). Ils ont vu le soleil, la lumière resplendissante ; elle brille encore dans leurs yeux, comme lorsque nous les fermons après avoir contemplé une vive clarté ; le visage du Bien-aimé en porte aussi le reflet : le voyant, la foule est saisie d'étonnement (Marc 9 : 15).
             Ensemble ils vont très vite rencontrer les conséquences du péché, la misère dans laquelle l'homme est plongé. Un père qui pleure vient supplier pour son fils possédé d'un esprit malin, que les autres disciples n'ont pu chasser. Et Jésus soupire : « O génération incrédule et perverse jusques à quand serai-je avec vous ; jusques à quand vous supporterai-je ? » Pourtant il guérit l'enfant et le « rend à son père », comme il avait « donné à sa mère » le jeune homme de Naïn.
              
 
 
3- Le discours prophétique  (Mat. 24 ; Marc 13 : 1-5 ; Luc 21 : 5)
 
             Pour la dernière fois dans Marc, Jésus « sortait du temple ». Quelques jours auparavant, Il avait été accueilli avec enthousiasme (Marc 11 : 1-11). Entré dans Jérusalem et dans le temple « après avoir promené ses regards de tous côtés sur tout, comme le soir était déjà venu, il sortit ». Qu'avait-il vu dans le temple ? Pas un coeur pour le recevoir, mais bien plutôt une « caverne de voleurs » (v. 17). Voilà pour l'intérieur.
             Un peu plus tard, un de ses disciples lui fait admirer les pierres et les bâtiments de l'édifice. Jésus répond : « Il ne sera point laissé ici pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas ». L'extérieur était magnifique ; l'intérieur, corrompu. Dieu regarde au coeur. Seul celui de Jésus répondait au sien. Pas d'éclat extérieur ; point d'apparence en lui pour le faire désirer, méprisé et délaissé des hommes (Es. 53 : 2) ; mais le Père trouvait en lui ses délices, et la foi fait écho : « Tu es plus beau que les fils des hommes » (Ps. 45 : 2).
             Assis sur la montagne des Oliviers, vis-à-vis du temple, avec Pierre et Jacques, et Jean, et André, Jésus annonce l'avenir, la destruction de Jérusalem, la grande tribulation, et son retour en gloire.
             Jean écoute ; il écrira l'Apocalypse. De mémoire, 50 ou 60 ans plus tard ? Sans doute pas. Mais il sera éclairé par l'Esprit de Dieu, ainsi que Jésus l'avait déclaré : « Le Consolateur vous annoncera les choses qui vont arriver », Jean a écrit l'Evangile pas seulement de mémoire, mais selon la promesse du Maître : « L'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites » (Jean 14 : 26).
 
 
 
4- La préparation de la Pâque (Luc 22 : 7-8)
  
             « La fête des pains sans levain approchait... Le jour des pains sans levain arriva ». Jésus envoie Pierre et Jean pour apprêter la Pâque. Un homme portant une cruche d'eau (type du Saint Esprit qui révèle la Parole) viendra à leur rencontre et leur indiquera le logis où le Maître mangera la Pâque avec ses disciples. Les deux hommes trouvent tout comme Jésus avait dit et « quand l'heure fut venue », il se met pour la dernière fois à table avec les douze pour partager cette Pâque qu' « il fallait » (douze fois dans Luc) sacrifier. Cette fête, souvenir de la délivrance d'Egypte, portait de fait les regards de la foi en avant vers l'Agneau qui viendrait donner sa vie. Dans cette nuit où il fut livré, Jésus institue la Cène qui remplace la Pâque ; elle regarde en arrière vers une oeuvre parfaitement accomplie par le sacrifice de l'Agneau de Dieu lui-même ; elle se prolonge aussi vers l'avenir :  « ... jusqu'à ce qu'il vienne » (1 Cor. 11 : 26).
             Comme nous le verrons plus loin, Jean était, à cette occasion, « à table dans le sein de Jésus ». Intimité particulière du disciple aimé du Seigneur qui, dans cette nuit mémorable, apprenait un peu à s'oublier lui-même devant le sacrifice suprême de son Maître.
 
 
 
5- Gethsémané  (Mat. 26 : 36-39 ; Marc 14 : 33)
    
             « Ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande de ces choses, c'est l'amour » (1 Cor. 13 : 13). Chez Jaïrus, les disciples avaient contemplé la puissance du Seigneur répondant à la foi. Sur la montagne de la transfiguration, ils avaient eu un échantillon de la gloire future du Messie. Maintenant ils vont voir l'amour.
             Avec ses onze disciples, Jésus vient en un lieu appelé Gethsémané. A huit d'entre eux, il dit : asseyez-vous ici jusqu'à ce que j'aie prié . Trois l'accompagnent un peu plus loin : Pierre, Jacques et Jean ; puis, fort angoissé, il s'en va tout seul à un jet de pierre, tombe sur sa face et supplie son Père s'il était possible que la coupe passe loin de lui, tout en ajoutant : « Que ta volonté soit faite ».
             L'un des disciples est bien éloigné du Seigneur : Judas, sorti dans la nuit ; il va bientôt revenir avec les huissiers et les soldats pour le leur livrer. Huit sont assis à une certaine distance ; les trois autres sont beaucoup plus près ; la pleine lune brille, sans doute peuvent-ils voir Jésus prosterné en terre. Ont-ils entendu sa voix ? Hébreux 5 : 7-8 nous dit quelques mots au sujet des larmes et des grands cris du Sauveur en particulier pendant ces moments terribles. Les disciples les plus proches n'ont pu pénétrer dans l'angoisse de Jésus qui aurait tant voulu qu'au moins ces trois veillent une heure avec lui ; ils se sont endormis de tristesse ! Auraient-ils pu, même éveillés, entrer dans l'intimité des communications entre le Père et le Fils ? L'Esprit de Dieu a conduit les évangélistes et l'auteur de l'épître aux Hébreux à en dire quelques mots ; mais, comme pour les heures de ténèbres à la croix, c'est « de loin » seulement que nous pouvons contempler de tels moments (Luc 23 : 49). A quelle distance sommes-nous des souffrances du Seigneur : à celle des huit ou à celle des trois ? Sommes-nous éveillés ou endormis ?
 
             Trois lieux, entre autres, marquent ces dernières heures de la vie du Sauveur : Gethsémané (pressoir à huile) – Gabbatha (le Pavé) – Golgotha (le lieu du crâne).
Ces trois étapes finales ont été marquées par :
                        - la souffrance terrible à laquelle le Sauveur a été soumis : il n'en est sorti que de « l'huile » pure ;
                        - la dureté du coeur de l'homme : Crucifie-le ! Et Pilate le livre à ce terrible supplice ;
                        - les horreurs de l'abandon et de la mort, au lieu du crâne.
 
             A Géthsémané, Jean dormait. Luc atténue : ils étaient « endormis de tristesse ». Jésus précise : « C'est ici... le pouvoir des ténèbres ».
             Apparemment Jean est entré dans le palais de Caïphe (Jean 18 : 15). Était-il à Gabbatha ?
             A Golgatha, seul disciple présent au pied de la croix, il rend personnellement témoignage du sang qui a coulé du côté percé du Sauveur (19 : 26, 35). Tout à la fin de sa vie, il en souligne encore la valeur (1 Jean 5 : 5).
 
 
 
                                                   G. André – extrait de la brochure : « L'apôtre Jean »
 
(à suivre)