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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (18)
 
 
 
CHAPITRE 18
 
            Les chapitres 18 à 19 forment une nouvelle section de cet évangile.
            Le Seigneur a pris soin de ses disciples (chap. 13). Il les a enseignés (chap. 14-16). Il les a confiés à Dieu dans la prière (chap. 17). Il s'avance maintenant vers le Calvaire ; cette heure redoutable pour son âme sainte est celle pour laquelle Il était venu (12 : 27).
           
 
 
1 – L'arrestation de Jésus : v. 1-11
 
            Alors que le Seigneur Jésus s'entretenait avec ses disciples et qu'Il parlait d'eux à son Père, le plus horrible des complots se tramait au dehors, dans la nuit. Judas s'avançait déjà pour trahir son Maître, entouré d'une troupe de soldats. Nous avons là encore une fois ce contraste entre le Seigneur qui prend soin des siens, les amenant dans l'intimité du Père, leur parlant de l'amour et de la gloire, et le monde conduit par Satan, rempli de haine contre Jésus. « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires », a dit prophétiquement le Seigneur Jésus (Ps. 109 : 4).
 
            1.1 Le jardin des Oliviers (v. 1-2)
 
                        Avec ses disciples, Jésus entre dans un jardin, de l'autre côté du torrent du Cédron, sur le mont des Oliviers. Autrefois, le roi David rejeté et trahi par son fils Absalom, avait franchi ce torrent en pleurant (2 Sam. 15 : 30). Le Seigneur Jésus se réunissait souvent en ce lieu avec ses disciples et pour prier (Matt. 24 : 3 ; Luc 21 : 37 ; 22 : 39). C'est là que se passe le combat de Gethsémané relaté dans les autres évangiles. Qu'il ne soit pas mentionné dans l'évangile de Jean est bien en rapport avec le caractère de cet évangile où le Seigneur Jésus est présenté comme le Fils de Dieu, qui a déjà dit à son Père : « J'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire » et qui reçoit toutes choses de la main de son Père, la gloire comme la coupe ! Lui-même a dit : « La gloire que tu m'as donnée… ma gloire, que tu m'as donnée » (17 : 22, 24). Il déclare dans ce chapitre : « La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (v. 11).
                        Judas connaissait cet endroit pour y être venu souvent avec Jésus. Mais il est simplement précisé qu'il connaissait « l'endroit », comme si tout ce qui concernait la personne de Jésus, les paroles qu'il y avait entendues, ne comptait plus pour lui. Pourtant il avait suivi Jésus tout au long de son ministère, il avait vu ses miracles, entendu ses paroles de grâce, et son coeur n'avait pas été touché. Au fond il ne connaissait pas Jésus! Il avait laissé le diable entrer dans son coeur. Terrible état que celui de Judas qui, avec la force dont l'homme peut se prévaloir, s'avance pour trahir Jésus !
 
 
            1.2 Jésus se livre (v. 3-9)
 
                        Judas est accompagné de « la compagnie de soldats et des gardes, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens ». Ces hommes arrivent dans la nuit « avec des lanternes, des flambeaux et des armes » (v. 3). Mais tout l'arsenal des hommes ne peut rien contre la puissance infinie du Fils de Dieu. Ils se trouvent là en présence de Celui qui est la lumière, qui connaît toutes choses, et qui vient accomplir l'oeuvre que le Père lui a donnée à faire.
                        Jésus s'avance au devant d'eux et leur demande : « Qui cherchez vous ? » (v. 5a).  Lui ne recule pas, il ne se retire pas en arrière (Es. 50 : 5). Mais leur réponse traduit le mépris qu'ils ont de Celui qu'ils viennent chercher: « Jésus le Nazaréen » (v. 5b). Par deux fois la question est posée, et la même réponse est donnée : « C'est moi » (v. 5c). Autrement dit, littéralement : « Je suis », c'est-à-dire le nom de l'Eternel !
                        A cette réponse les hommes reculent et tombent par terre. La puissance divine de Jésus, le Fils de Dieu se manifeste là. Qui peut tenir devant Lui ?
                        Quelle différence entre ces paroles de Jésus :
                                   - « C'est moi », qu'entendent ici ceux qui refusent Jésus, qui ne croient pas en Lui
                                   - « C'est moi ; n'ayez pas peur », que Jésus adresse aux siens dans la tempête (Marc 6 : 50) !
                        Encore une fois les Ecritures s'accomplissent : «  Quand les méchants, mes adversaires et mes ennemis, se sont approchés de moi pour dévorer ma chair, ils ont bronché et sont tombés » (Ps. 27 : 2). « Dieu parle une fois, et deux fois - et l'on n'y prend pas garde -… » (Job 33 : 14). Il y avait là encore comme un ultime appel à la conscience de ces hommes : l'Ecriture qui se réalise, les paroles de Jésus qui leur déclare : « C'est moi ». Pourtant le coeur de Judas et de ceux qui l'accompagnent reste endurci, et ils n'en tiennent pas compte.
                        Alors Jésus reprend la parole pour prendre soin des siens jusqu'au bout et les protéger: « Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci, -afin que s'accomplisse la parole qu'il avait dite : De ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun » (v. 8-9).
 
 
            1.3 L'acte de Pierre (v. 10-11a)
 
                        Plein d'ardeur, toujours prêt à se lever pour agir, Pierre est emporté par sa fougue et sa générosité. Mais il n'entre pas dans la pensée de Dieu, il est au contraire une entrave, comme il l'avait été lorsqu'il s'opposait au Seigneur en disant : « Dieu t'en préserve, cela ne t'arrivera pas ! » (Matt. 16 : 22).
                        Pierre avait déclaré au Seigneur qu'il le suivrait où qu'il aille, et qu'il était prêt à aller avec lui jusqu'à la mort. Mais il s'appuyait sur ses propres forces, et c'est la chair qui se manifeste ici : il prend une épée pour frapper et il oblige le Seigneur à intervenir et à lui dire : « Remets l'épée dans le fourreau » (v11a). Puis il ne faut pas attendre longtemps pour que Pierre renie son Maître en disant qu'il ne le connaît pas ! Nous voyons plus tard dans le livre des Actes que Pierre a appris la leçon. Il ne cherche plus à se défendre mais s'en remet simplement au Seigneur (Act. 4 : 29-30).
                        Le Seigneur avait dit à Pierre au jardin de Gethsémané : « L'esprit est prompt, mais la chair est faible » (Matt. 26 : 41). Pierre dormait au lieu de prier. Nous aussi, nous devons nous méfier de ce que nous pensons être de « bons sentiments » et nous avons besoin de recevoir cette exhortation à la prière et à la dépendance car « les armes de notre guerre… ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu… amenant toute pensée captive à l'obéissance du Christ » (2 Cor. 10 : 4-5).
                        D'ailleurs Jésus n'avait nul besoin du secours de l'épée de Pierre. Il aurait pu faire appel à la puissance des anges (Matt. 26 : 52- 54). Mais Il ne le voulait pas. Il était là en grâce, pour sauver l'homme perdu, et non en jugement. Il en donne encore une fois le témoignage en guérissant cet homme, un esclave dont le nom nous est donné : Malchus. Le Seigneur connaît chacun par son nom et Il veut gagner à lui le coeur de tout homme. Merveilleuse grâce que celle du Sauveur !
                        Judas et Pierre sont soumis aux mêmes passions et sont capables des mêmes choses mauvaises. Mais Judas n'a pas écouté lorsque le Seigneur a encore une dernière fois cherché à toucher sa conscience. Il a laissé passer la dernière occasion de se repentir et de revenir, et il s'en est allé vers une fin terrible. Pierre lui, au contraire, s'est laissé toucher par l'amour du Seigneur, il a pleuré amèrement et il est passé par une profonde repentance. La grâce le restaurera, et le Seigneur pourra lui confier un service précieux.
                        Soyons attentifs pour écouter, et sensibles pour nous laisser toucher par l'amour et la grâce de notre Seigneur Jésus Christ. N'oublions pas qu'Il a prié pour Pierre afin que sa foi ne défaille pas, et qu'Il est aussi celui qui intercède toujours pour nous auprès du Père (Rom. 8 : 27, 34 ; Héb. 7 : 25).
 
 
            1.4 « La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (v. 11b)
 
                        En guérissant l'esclave blessé par le coup d'épée de Pierre, le Seigneur montre encore une fois sa puissance et sa grâce. Mais ce miracle ne touche pas Judas ni les hommes qui sont avec lui. Leur conscience reste endurcie et ils se jettent sur Jésus pour se saisir de lui et le lier.
                        Le Seigneur se laisse prendre sans opposer de résistance. Son heure est venue, Il s'avance de lui-même pour accomplir jusqu'au bout l'oeuvre que le Père lui a donnée à faire. Il va boire cette coupe que le Père lui donne, la coupe de la colère du Dieu saint contre le péché. L'homme sans péché, qui n'a pas commis de péché, ni connu le péché, va être « fait péché  pour nous » (1 Jean 3 : 5 ; 1 Pier. 2 : 22 ; 2 Cor. 5 : 21).
                        C'est sur la croix, pendant les heures où il a été abandonné de Dieu, qu'Il a pris sur lui-même nos péchés pour les expier.
                        « Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (1 : 29).
 
 
2 – Jésus devant Anne et Caïphe : v. 12-24
 
            En contraste nous trouvons le monde et ceux qui se laissent conduire par Satan. Les gardes des Juifs qui avaient quelque temps auparavant déclaré à propos de Jésus : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme » (7 : 46) vont maintenant se saisir de Lui. Ils étaient envoyés par les chefs des Juifs. Les soldats, eux, étaient les instruments de la puissance romaine. Mais tous se liguent contre le Seigneur Jésus. Il en sera de même, quelques heures plus tard, avec Pilate et Hérode (Luc 23 : 11-12). Ainsi est le monde qui sait faire taire ses oppositions et ses différences d'opinions lorsqu'il s'agit de prendre position contre Jésus.
 
            2.1 Jésus devant Anne (v. 12-14)
 
                        Le Seigneur Jésus est maintenant emmené lié à Anne, beau-père de Caïphe, le souverain sacrificateur. Caïphe a certainement succédé à Anne comme souverain sacrificateur. Leur nom est mentionné à plusieurs reprises (Luc 3 : 1-2 ; Jean 11 : 49 ; Actes 4 : 5-6). Ces deux hommes qui avaient la responsabilité de représenter Dieu devant son peuple, de faire appliquer la loi avec justice, mais aussi de porter le peuple devant Dieu comme intercesseur, allaient condamner le Saint et le Juste d'une façon inique. On peut d'ailleurs être étonné que les soldats n'aient pas emmené Jésus d'abord devant l'autorité romaine. Mais il fallait que les Ecritures s'accomplissent. Et Jean rappelle ici ce que Caïphe avait prophétisé au sujet de Jésus quelques jours auparavant : « Il est avantageux qu'un seul homme périsse pour le peuple » (v. 14 ;  11 : 51). Dieu a la haute main sur tout, Il dirige tout. Il peut faire parler un homme pour accomplir ses desseins, comme un peu plus loin il fera chanter un coq pour que Pierre se souvienne des paroles de Jésus !
                        Une longue nuit de souffrances commence pour le Seigneur Jésus. Peu de jours s'étaient écoulés depuis qu'Il avait fait une entrée triomphale à Jérusalem, assis sur un âne et acclamé par la foule. Maintenant, dans les ténèbres de la nuit, on l'emmène lié pour être jugé. Trahi par Judas, conduit sans ménagement d'une autorité à l'autre, d'accusations en accusations, et de mensonges en mensonges, marqué par la brutalité des soldats, souffleté, il va être aussi renié par son disciple Pierre.
 
 
            2.2 Premier reniement de Pierre (v. 15-18)
 
                        Jésus savait que ses disciples l'abandonneraient et le laisseraient seul. Jésus s'avance seul vers la croix pour accomplir cette oeuvre que le Père lui avait donnée à faire. Personne ne pouvait le suivre dans ce chemin-là. Et sur la croix il s'écriera: « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Ps. 22 : 1 ; Matt. 27 : 46). Le Seigneur Jésus a été seul pour que nous, nous ne le soyons jamais ! L'apôtre Paul pourra déclarer, alors qu'il était en prison à Rome : « Personne n'a été à mes côtés ; tous m'ont abandonné… Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (2 Tim. 4 : 16-17).
                        Le récit du reniement de Pierre nous est donné pour notre instruction. Ne sommes-nous pas souvent comme lui ? Nous pouvons connaître le Seigneur Jésus mais si nous nous appuyons sur nos propres forces, nous allons au-devant d'une chute. Mais le Seigneur est fidèle dans son amour, et Il veut nous apprendre à ne compter que sur Lui seul. Aussi permet-il que nous fassions parfois des expériences douloureuses pour apprendre à connaître notre coeur et constater qu'en nous il n'y a pas de force, pas de bien !
                        Job a dû passer par la même discipline lorsque Dieu a permis à Satan d'intervenir pour lui faire du mal. Mais Dieu assigne des limites à l'action du diable, et le résultat c'est que Job a appris à se connaître et à connaître Dieu : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon oeil t'a vu : C'est pourquoi j'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42 : 5-6).
                        Satan avait demandé à cribler Pierre comme on crible le blé, et le disciple va se laisser prendre par le piège du diable. Mais Jésus a prié pour lui afin que sa foi ne défaille pas. Plus tard, une fois restauré, Pierre saura avertir ses frères en leur disant : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, … rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances s'accomplissent dans vos frères » (1 Pier. 5 : 8-9).
                        Pierre avait montré la violence de la chair en prenant l'épée. Maintenant, il montre la faiblesse de la chair : il va mentir, il va renier le Seigneur disant qu'il ne le connaît pas ! Il va même aller jusqu'à jurer, et prononcer des imprécations. Ensuite Pierre va pleurer amèrement. Lorsqu'il y a repentance et confession, fruits d'un coeur brisé et humilié, il y a aussi pardon.
 
                        Devant Judas et les soldats, Pierre s'était cru fort parce que le Seigneur était là et qu'il venait de montrer sa puissance. Alors, il avait sorti l'épée. Puis, c'est avec l'appui de Jean qu'il entre dans le palais du souverain sacrificateur où il va se retrouver devant une simple servante et perdre totalement son courage. Si nous nous éloignons du Seigneur et que nous avançons avec nos forces charnelles, nous allons peut-être trébucher sur des obstacles insignifiants, de tout petits détails. Quelle humiliation! Mais nous avons besoin de faire cette expérience pour apprendre à nous méfier de nous-mêmes et à ne compter que sur le Seigneur.
                        La chair n'écoute pas et elle n'obéit pas ! Lorsque le Seigneur avait demandé à Pierre de veiller et de prier, il s'était endormi, et le Seigneur l'avait averti comme nous venons de le voir : « L'esprit est prompt, mais la chair est faible ». Puis le Seigneur avait déclaré à Pierre qu'il ne pouvait pas le suivre maintenant, mais là encore Pierre n'a pas écouté ; il a cherché quand même à suivre Jésus…et il l'a renié !
                        Lorsque le Seigneur nous dit d'aller, il nous faut écouter et obéir. Il donne alors la force pour faire ce qu'Il nous demande. Mais lorsqu'Il nous dit de ne pas aller, nous devons aussi écouter et avoir l'humilité de rester tranquilles. Sinon, si nous n'apprenons pas en écoutant le Seigneur et sa Parole, nous devrons apprendre par des circonstances qui peuvent être douloureuses et qui même déshonorent le Seigneur. Remarquons qu'il y a un enchaînement tragique: on n'écoute pas, on désobéit, on a la prétention d'agir, puis on ment, on prononce de mauvaises paroles, on renie le Seigneur!
                        L'attitude de Jean, dans cette circonstance, n'est pas en aide à Pierre. Jean pénètre dans le palais du souverain sacrificateur, et y fait entrer Pierre avec lui parce qu'il avait là des relations. Une expression significative nous est donnée au verset 16. Jean ne s'appelle pas ici « le disciple que Jésus aimait », mais « l'autre disciple qui était connu du souverain sacrificateur ». Attention aux relations que nous pouvons avoir dans le monde ! Loin d'être en aide, elles peuvent être un piège pour nous, et même une occasion de chute pour notre frère ! « Maudit l'homme qui se confie en l'homme, et qui fait de la chair son bras » (Jér. 17 : 5). Le Seigneur Jésus a demandé à son Père pour les siens : «  Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal » (17 : 15). Mais si nous allons délibérément dans un lieu où nous ne devrions pas aller, si nous nous plaçons dans une situation indigne de la gloire de Dieu, nous ne pouvons pas compter sur la protection divine ! Nous ne devons pas oublier que « notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais… contre les dominateurs de ces ténèbres, contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12).
                        Quelle grâce de savoir que le Seigneur s'occupe de chacun des siens. Il n'en oublie aucun. Il a pu dire à son Père : « De ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun » (v.9). Oui, le Seigneur prend soin de ses brebis, il recherche celle qui est perdue ou égarée pour la ramener, la brebis blessée pour la soigner, la malade pour la fortifier. Quelle sollicitude et quel amour! Que nous sachions aussi prier et intercéder les uns pour les autres, non pas juger ou condamner notre frère qui s'éloigne ou qui tombe, mais le porter avec amour, humilité et sollicitude sur le coeur du Seigneur. C'est là notre ressource.
 
 
            2.3 Jésus devant Caïphe (v. 19-24)
 
                        Le souverain sacrificateur interroge le Seigneur Jésus sur sa doctrine et sur ses disciples. Mais le Seigneur se garde bien de mettre en cause ses disciples devant les Juifs ; aussi ne dit-il rien à leur sujet afin de les protéger. Quant à sa doctrine, il leur répond que tout son enseignement a été donné ouvertement devant tous, et que ceux qui l'ont entendu peuvent en parler. Jésus n'a jamais parlé ou agi secrètement ; tout ce qu'il faisait ou disait était toujours dans la clarté, en pleine lumière.
                        En réalité, le Seigneur Jésus était rejeté, on ne voulait pas de Lui et ce que l'on cherchait c'étaient des témoignages pour Le condamner. Ne pouvant prendre Jésus en défaut, l'homme dans sa méchanceté use de violence contre lui : « Un des gardes qui se tenait là frappa Jésus au visage » (v. 22). Mais là encore, Jésus répond avec dignité et douceur. Quel exemple nous avons en Lui !
 
 
3 – Le reniement de Pierre : v. 25-27
 
            Pierre se tenait auprès du feu et se chauffait car il faisait froid. Or ce n'était certes pas pour le Seigneur qu'on avait allumé ce feu ! C'est toujours un danger de rechercher ses aises et son confort sans avoir égard au Seigneur. Moïse avait refusé les facilités que pouvait lui procurer sa position auprès du pharaon car « il estimait l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte » (Héb. 11 : 26).
            Pierre se trouve dans la compagnie des esclaves et des huissiers, ceux qui sont venus prendre Jésus ! C'est ici qu'il va être interpellé par ces hommes : « Et toi, n'es-tu pas de ses disciples ? » (v. 25). Pierre va le nier encore une fois. Puis c'est au tour d'un autre esclave de lui dire: « Ne t'ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui ? » (v. 26).
Le monde nous observe, quel témoignage rendons-nous ? Sommes-nous là où le Seigneur nous veut pour le glorifier et être des témoins pour lui ? « Ne t'ai-je pas vu ? » Voilà sans aucun doute une question qui nous sonde et doit nous faire réfléchir. Que l'on puisse voir que nous avons été avec Jésus ! De Pierre et de Jean précisément, il sera plus tard rendu témoignage que tous les « reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (Act. 4 : 13).
            Trois questions successives ont été posées à Pierre, et par trois fois Pierre a renié le Seigneur Jésus. Entre les deux derniers reniements, il s'est écoulé une heure environ ; cela lui laissait du temps pour réfléchir à ce qu'il venait déjà de dire, d'autant plus qu'il avait auparavant affirmé avec force qu'il était capable d'aller jusqu'au bout : « Même s'il me faut  mourir avec toi, je ne te renierai point » (Marc 14 : 31). Mais ce que le Seigneur avait dit s'accomplit. Pierre renie le Seigneur, et le coq chante. Tout est entre les mains de Dieu, et toutes choses le servent, même les plus insignifiantes ! Là, il se sert d'un coq pour commencer à ramener son disciple en chute. Mais il y a aussi le regard de Jésus qui se pose sur son disciple: « Le Seigneur, se retournant, regarda Pierre » (Luc 22 : 59-62). Quelle flèche pour le coeur de Pierre, puisqu'à ce moment il sort et pleure amèrement. Oui, tout est nu et découvert aux yeux du Seigneur, mais c'est avec un regard d'amour et de miséricorde qu'il regarde Pierre.
            Nous ne pouvons pas mesurer ce que le Seigneur a dû souffrir dans son âme lorsque Pierre l'a renié. Peut-être peut-on appliquer là ce qui était dit prophétiquement en Esaïe 49 : 4 : « J'ai travaillé en vain… » ? De même lorsque par notre conduite ou nos paroles, ou peut-être par notre silence, nous renions le Seigneur, pensons un peu à ce que cela doit être pour son coeur !
 
 
4 – Jésus devant Pilate : v. 28-40
 
            Personne, excepté Pierre, n'a prêté attention au regard de Jésus. Cette nuit terrible s'achève, où le Seigneur a été trahi par Judas, arrêté brutalement, conduit devant le souverain sacrificateur, accusé injustement, frappé au visage et enfin renié par Pierre. Cette nuit, c'était la nuit qui précédait la Pâque, et l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde était là, amené devant ceux qui voulaient sa mort ! Quelle nuit solennelle pour ce monde !
Maintenant le matin se lève et Jésus est conduit devant Pilate. Détail affligeant, ces hommes qui veulent la mort de Jésus et l'amènent à Pilate se gardent bien d'entrer dans le prétoire « afin de ne pas être souillés, et de pouvoir ainsi manger la pâque » (v. 28). Quelle hypocrisie ! Quelque temps auparavant le Seigneur Jésus s'était adressé très sévèrement aux scribes et aux pharisiens hypocrites en leur disant qu'ils prenaient bien soin de l'apparence extérieure, mais qu'il leur fallait nettoyer d'abord l'intérieur de la coupe et du plat, et qu'ils auraient dû ne pas laisser les choses plus importantes : le jugement, la miséricorde et la fidélité ! (Matt. 23 : 13-37). Prenons garde à ne pas nous contenter d'une apparence extérieure correcte, mais soyons vrais et que notre coeur soit vraiment engagé pour le Seigneur Jésus.
 
 
            4. 1 Demande de Pilate et refus des Juifs (v. 28-32)
 
                        Après avoir toute la nuit vainement cherché des témoignages d'accusation contre Jésus, les Juifs l'amènent devant Pilate, s'en remettant apparemment à son autorité. Celui-ci leur pose cette question : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? », et ils répondent d'une manière calomnieuse : « Si cet homme n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré » (v. 30). Quelle réponse ignoble, alors qu'ils avaient été témoins que Jésus était allé de lieu en lieu faisant du bien, qu'il avait guéri les malades et ressuscité des morts. Mais le coeur endurci et méchant de ces hommes les poussait toujours plus à vouloir la mort de Jésus. Et lorsque Pilate leur dit : « Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre Loi »,  ils ont l'audace de répondre : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu'un à mort » (v. 31). Peu de temps après, ils n'auront d'ailleurs aucun scrupule à faire mourir Etienne. Mais derrière toute cette scène apparaît la puissance des ténèbres, le prince de ce monde, le diable. Et tous ces hommes, aussi bien la puissance religieuse que la puissance politique du moment, montraient leur obéissance aveugle à leur maître, prouvant en cela combien les paroles que Jésus leur avait adressées étaient vraies : « Vous, vous avez pour père le diable… meurtrier dès le commencement…il est menteur et le père du mensonge » (8 : 44).
                        Ainsi l'hypocrisie et la haine des hommes se manifestaient contre Jésus de la pire manière : « Vous avez condamné, vous avez mis à mort le juste: il ne vous résiste pas » (Jac. 5 : 6). En même temps, c'était le propos de Dieu qui s'accomplissait, comme l'exprimeront Pierre et Jean dans leur prière : « Oui, en vérité, se sont assemblés dans cette ville, contre ton saint Serviteur Jésus que tu as oint, aussi bien Hérode que Ponce Pilate, avec les nations et les tribus d'Israël, pour faire tout ce que ta main et ton dessein avaient déterminé à l'avance» (Act. 4 : 25-28).
 
 
            4. 2 Le roi des Juifs (v. 33-35)
           
                        Jésus avait parlé à plusieurs reprises de sa mort, de ce qu'elle serait, et les Ecritures aussi l'annonçaient : il fallait qu'elles s'accomplissent.
                        « Et moi, si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même. Or il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir » (12 : 32-33).
                        « …le Fils de l'homme sera livré… ; ils le condamneront à mort; et ils le livreront aux nations pour se  moquer de lui, le fouetter  et le crucifier ; et le troisième jour, il ressuscitera » (Matt. 20 : 17-19).
                        C'est dans la parfaite connaissance de ce qui allait lui arriver que le Seigneur Jésus s'était avancé vers Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés. Il allait subir la mort de la croix, un supplice infamant qui était réservé aux pires malfaiteurs, mais rien ne pouvait arrêter son amour et son obéissance. Il continuait en même temps son ministère de grâce jusqu'au bout, et ici Il va essayer de toucher la conscience de Pilate. Lorsque celui-ci lui pose la question : « Toi, tu es le roi des Juifs ? » Jésus lui répond par une autre question destinée à le sonder : « Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? » (v. 34).
                        Oui, il faut bien que chacun se détermine par rapport à Jésus. Nous ne pouvons pas répondre avec ce que d'autres disent ou pensent de Jésus. Ainsi parlons-nous de Jésus par conviction personnelle, de ce que nous connaissons vraiment de Lui au fond de notre coeur, ou seulement par ouï-dire? Voilà une question à laquelle il faut bien répondre pour soi-même. Sachons nous arrêter pour écouter et laisser la Parole sonder notre coeur. Pilate, comme tout homme, est l'objet de l'amour du Seigneur Jésus. Personne ne pourra dire que le Seigneur ne l'a pas appelé à un moment ou un autre. Ensuite la responsabilité de chacun est engagée par la réponse qu'il donne au Sauveur. Mais personne ne sera jugé sans avoir été d'abord aimé et l'objet de l'appel de la grâce.
                        L'évangile de Matthieu nous donne d'autres précisions sur cette entrevue de Pilate avec Jésus en présence des principaux sacrificateurs et des anciens. Aux accusations que ceux-ci portent contre lui, Jésus ne répond pas même un seul mot (Matt. 27 : 11-14). Mais même si les Juifs qui l'avaient livré portaient une terrible responsabilité, celle de Pilate était entière. Sa femme même l'avertit de ne rien avoir à faire avec ce juste (Matt. 27 : 19), mais, tout en cherchant à se sortir d'affaire, il refuse d'écouter Celui qui lui parle de la vérité, et qui cherche encore à gagner son âme. Il ne sait que poser cette question : « Qu'est-ce que la vérité ? » (v. 38). C'était bien la bonne question mais, endurci et blasé, il s'en va sans attendre la réponse. Pourtant il avait devant lui, en la personne de Jésus, celui qui était « le chemin, la vérité, et la vie » (14 : 6). Pilate laisse passer l'occasion, et il sort vers les Juifs pour finalement céder à leur pression et à celle de la foule.
 
 
            4. 3 « Mon royaume n'est pas de ce monde » (v. 33-38)
 
                        En contraste avec l'attitude de Pilate et des Juifs, quelle grandeur dans le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu venu dans ce monde. « Mon royaume n'est pas de ce monde, … mon royaume n'est pas d'ici… Moi je suis né dans le monde pour ceci et je suis venu dans le monde pour ceci, pour rendre témoignage à la vérité » (v. 36-37). Il n'a pas cherché à établir son royaume sur la terre comme d'autres espéraient qu'Il le ferait. Ainsi en Jean 6 : 14-15 lorsque, ayant vu ses miracles, les hommes veulent l'enlever pour le faire roi, il se retire sur la montagne, lui tout seul.
                        Sans doute un jour le Seigneur Jésus reviendra pour régner, car il faut qu'Il règne sur cette terre où il a été rejeté, mais pour le moment c'est à un royaume céleste que le Seigneur appelle les siens. « Ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde » (17 : 14). Aussi les croyants n'ont-ils pas à intervenir dans les affaires de ce monde ; ce n'est pas leur place.
                        Que nos coeurs et nos pensées soient aux choses du ciel : « Cherchez ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre » (Col. 3 : 1-2).