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« Remets l'épée dans le fourreau »
 

  « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42)
 « Remets l'épée dans le fourreau : la coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11)
 « Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira à l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment alors pourraient s'accomplir les Ecritures, selon lesquelles il faut que cela arrive ainsi ? » (Matt. 26 : 53-54)
 « Et, lui ayant touché l'oreille, Il (Jésus) le guérit » (Luc. 22 : 51)



Lire : Matthieu 26 : 51-54 ; Marc 14 : 47 ; Luc 22 :49-50 ; Jean 18 : 10-11
 
 
            Jésus guérissant l'oreille blessée de l'esclave du souverain sacrificateur, dans le jardin de Gethsémané, accomplit un dernier miracle, avant que toute la méchanceté de l'homme se déchaîne sur sa tête innocente. Il va connaître les terribles humiliations du Calvaire, et de la part de Dieu, l'abandon suprême.
 
 
« Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42)
 
            Au moment où Jésus guérit Malchus, il a déjà connu l'agonie morale du jardin des Oliviers. Il avait devant Lui une tempête plus redoutable encore. Les Juifs et les nations coalisés allaient se déchaîner contre Lui et demander sa mort. Mais au-delà de cette épouvantable scène, la sainte Victime savait qu'Il devait rencontrer toutes les vagues du courroux de Dieu contre le péché !
            Pour que l'homme coupable puisse retrouver la communion avec Dieu, il fallait que le Prince de la vie descende jusque dans le puits ténébreux de la mort. En pensant à la grandeur et à l'intensité des souffrances de Christ, notre âme devrait toujours être étreinte.
            En faveur des êtres aveuglés par l'Ennemi, tombés dans le mal, Dieu a conçu en Lui-même des desseins d'amour. Il voulait les justifier gratuitement par sa grâce et leur donner la vie éternelle. Il convenait pour Lui que, « amenant de nombreux fils à la gloire, il rende accompli le chef de leur salut par des souffrances » (Héb. 2 : 10). Ainsi Jésus a souffert à notre place, alors qu'Il était sans défaut et sans tache.
 
            Suivons Jésus au sortir de la chambre haute. Il se rend dans le jardin où « selon sa coutume » il se rencontrait souvent avec ses disciples pour les enseigner, et où il passait aussi seul des nuits à prier (Luc 21 : 37 ; 22 : 39). Dans sa dépendance parfaite, Il restait constamment sous le regard du Père, objet de Sa faveur.
            Dans d'autres évangiles, Jésus demande à Pierre et aux deux fils de Zébédée de veiller avec lui (Matt. 26 : 38 ; Marc 14 : 34). Ils formaient, parmi les disciples, le cercle le plus intime. Il cherche donc de la sympathie de leur part. 
 
                        Tu recherchas amour et sympathie,
                        Mais nul des tiens ne comprit ta douleur.
           
            Dans cet évangile de Luc, la prière tient une grande place. Pourquoi faut-il prier sans cesse ? A cause des tentations qui nous menacent tous ! Sinon quel abîme peut s'ouvrir d'un instant à l'autre sous nos pas !
            Jésus s'éloigne toutefois des siens environ d'un jet de pierre. Notre souffrance peut parfois être grande mais elle ne peut se comparer à celle de Jésus. Ses disciples ne pouvaient comprendre ce qu'Il allait accomplir ; alors, « amis et compagnons » seraient éloignés de Lui, laissant seul le Berger contre lequel  l'épée de l'Eternel s'était réveillée (Ps. 88 : 18 ; Zach. 13 : 7). Voilà ce que rappelle en figure la distance d'environ deux mille coudées qui séparait le peuple de l'arche (type de Christ), pendant la traversée du Jourdain.
            Etant dans l'angoisse du combat, Jésus priait plus instamment. Sa prière dévoile les perfections de l'Homme obéissant : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : .42).
            L'emploi du nom de « Père » met en évidence la confiance absolue de Jésus ; la soumission et l'obéissance brillent toujours dans ses paroles. C'est le jugement de nos crimes qui a rempli cette coupe amère qu'Il a reçu. Celui qui avait toujours goûté une communion parfaite avec le Père pouvait-il désirer être « fait péché » pour nous ? Pouvons-nous comprendre les « grands cris » et les « larmes » dont parle l'épître aux Hébreux (5 : 7). Son angoisse même montre Sa perfection. Le mal produit souvent peu d'impression sur nos coeurs endurcis, tandis que pour l'Homme saint par excellence, la pensée d'avoir à porter le péché le saisissait d'horreur et d'effroi.
            En présence de l'effort de la puissance des ténèbres, un ange Lui apparaît, le fortifiant (Luc 22 : 43, 53). Le combat qui résulte de sa terrible souffrance morale devient si intense que sa sueur est comparable à des grumeaux de sang.
 
 
 
« Remets l'épée dans le fourreau : la coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11)
 
            Quand Jésus se lève de sa prière, il trouve ses disciples endormis. Il les exhorte et les encourage : « ils ne savaient que lui répondre » (Marc 14 : 40). Or, « comme Il parlait encore, voici une foule ; et celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant eux » (Luc 22 : 47) ! Qu'il est merveilleux de voir comment le Seigneur, qui vient de traverser quelques instant avant une si terrible épreuve, montre à présent devant ces hommes une patience, une grâce et un calme parfaits (v. 51).
            Le traître, en l'appelant Rabbi, s'approche pour l'embrasser - c'était le signe convenu avec ses complices (Marc 14 : 44). Jésus lui dit : « Ami, pourquoi es-tu venu » ? (Matt. 26 : 50) et il lui pose cette question solennelle : « Judas, tu livres le Fils de l'homme par un baiser ? » (v. 48).
            « Alors ils s'approchèrent, mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui » (Matt. 26 : 50). Les disciples, autour de Jésus, voyant ce qui se passait, Lui posent la question : « Seigneur, frapperons-nous de l'épée ? » - et sans même attendre Sa réponse : « L'un d'entre eux frappa l'esclave du souverain sacrificateur et lui emporta l'oreille droite » (Luc 22 : 49-50). Nous connaissons le nom du disciple par le récit de Jean. Il est omis sans doute volontairement par Luc. Tous étaient capables de commettre un tel acte de violence. N'aurions-nous pas agit comme eux ? 
            Cette scène, comme une flèche, pénètre notre conscience ! Nous avons besoin, dans tous les domaines que le Seigneur nous garde des tentations et des déviations de notre esprit. Justement, Pierre peut plus tard nous exhorter : « Christ… a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez Ses traces, Lui qui n'a pas commis de péchés, et dans la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude, qui, lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas l'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 3 : 21-23).
 
            L'épée doit rester dans le fourreau ; nous vivons encore dans la période de la grâce. Hélas ! Pierre agit ici avec sa fougue coutumière et frappe Malchus – qui signifie conseiller. Il était l'esclave du souverain sacrificateur (Jean 18 : 10). Il devait se tenir au premier rang de cette troupe hétéroclite de soldats et d'huissiers, envoyée par les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Ils tenaient tous des lanternes et des armes.
            On comprend, dans une mesure, l'effroi des disciples en voyant le jardin soudain envahi par cette foule - et leur indignation en découvrant la perversité de Judas « le guide de ceux qui ont pris Jésus » (Act. 1 : 16). Autant ils se sont montrés hésitants et craintifs dans le passé, autant ils sont maintenant disposés à devenir violents. Pour écarter les coups, chacun est capable d'en donner. Pierre est résolu à confirmer ses paroles prononcées peu de temps auparavant,  sans tenir compte des avertissements du Seigneur. Il veut prouver son amour pour son Maître, et sans en avoir reçu l'ordre, il se montre agressif (Luc 22 : 33). Que de sang, de souffrances et de scandales auraient été épargnés à l'Eglise si les paroles du Seigneur avaient été mises en pratique (Matt. 4 : 44).  
            Jésus venait pourtant de donner une preuve de sa puissance souveraine : elle aurait dû permettre de Le reconnaître d'après les Ecritures (Ps. 27 : 2). En prononçant cette seule parole : « C'est moi », n'avait-il pas jeté tous ses ennemis à terre ? (Jean 18 : 6). 
            La première réaction de notre coeur naturel est de penser que Malchus reçoit ce qu'il mérite, qu'il n'y a pas lieu de s'apitoyer sur lui ! Nous excusons vite les coups, surtout si celui qui les reçoit paraît méprisable !
 
            En contraste, à deux occasions, le Seigneur - au début et à la fin de son ministère - agit avec une grande sévérité. Mais ses motifs sont tout autres : Il a la gloire de Dieu en vue. Il chasse ceux qui s'étaient établis pour vendre et acheter sur le parvis du temple. Ils ont même amenés avec eux des boeufs, sans compter les brebis et les pigeons ! Des changeurs de monnaie étrangère sont assis à côté d'eux, pour faire des affaires avec les pèlerins.
            Jésus rappelle devant tous qu'il est écrit : « Ma maison sera appelée une maison de prière ». Il constate que les Juifs en ont fait « une caverne de voleurs » (Es. 56 : 7 ; Jér. 7 : 11). Le bruit qu'ils font, les fraudes qu'ils commettent, tout contribue à profaner le saint lieu et à troubler les fidèles.
            Les paroles d'Esaïe s'adressaient à tous les peuples ; cependant le trafic perdure et au fil des siècles, il a même beaucoup gagné en intensité dans la chrétienté professante !
            Le Seigneur se saisit alors d'un fouet de cordes, symbole de son autorité et de sa majesté divine, qui se manifeste à travers son humilité. Saisi d'une sainte colère, il purifie « la maison de son Père » avant de retourner à son humble ministère de dévouement et d'amour. Les aveugles et les boiteux viennent vers Lui dans le temple (Jean 2 : 14 -16 : Matt. 21 : 12-14). Il était dévoré par son zèle pour la maison de Dieu et il a connu de ce fait les outrages de ceux qui outragent Dieu – ils sont tombés sur Lui (Ps. 69 : 7-8).
 
            Mais Jésus n'agit pas de cette manière à notre égard, bien que nous l'ayons amplement mérité. Sinon, qui d'entre nous pourrait-il être sauvé et être l'objet de Sa grâce ?
 
 
« Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira à l'instant plus de douze légions d'anges ? Comment alors pourraient s'accomplir les Ecritures, selon lesquelles il faut que cela arrive ainsi ? » (Matt. 26 : 53-54)
 
            Par ces paroles adressées à Pierre, Jésus montre que son chemin était inscrit à l'avance dans les Ecritures qu'Il accomplissait.  Homme dépendant, Il aurait pu obtenir que son Père mette à sa disposition une multitude de l'armée céleste. Douze légions d'anges ! Quel contraste avec l'intervention de ces pauvres disciples, démunis de toute manière ! Un seul ange n'avait-il pas frappé en une nuit cent quatre-vingt-cinq mille hommes dans le camp des Assyriens ? (2 Rois 19 : 35).
            Mais la mort de Jésus était absolument volontaire, son heure était venue. Il s'était soustrait sans peine jusqu'à ce jour à toutes leurs tentatives criminelles. Maintenant, Il se livre lui-même pour que soient accomplies les Ecritures « selon lesquelles il faut que cela arrive ainsi » (v. 54). Le Seigneur a toujours veillé, même sur la croix, à ce que les Ecritures s'accomplissent (Jean 19 : 28).
            Combien la Parole devrait faire autorité pour chaque croyant ! Son but est avant tout de nous instruire sur les perfections de Jésus, la valeur de son oeuvre, et l'efficace de son sang répandu.
 
 
 « Et, lui ayant touché l'oreille, Il (Jésus) le guérit » (Luc. 22 : 51) 
 
            Les quatre évangiles rapportent la blessure faite à l'esclave du souverain sacrificateur. Luc seul en rapporte la guérison. Jésus ne reprend pas seulement Pierre ; il montre ses compassions envers Malchus, en le guérissant. Le Seigneur enseigne toujours à « cesser de mal faire et à apprendre à bien faire » (Es. 1 : 16). On lit : « Et, lui ayant touché l'oreille, Il le guérit » (Luc. 22 : 51) !
            Quelle grâce de la part du Seigneur : Il s'approche de cet homme aux intentions malveillantes pour le toucher et le guérir ! Malchus a-t-il été atteint dans sa conscience, son coeur a-t-il était remué devant tant de bonté ? Nous pouvons l'espérer. Converti, il pouvait montrer désormais à son entourage sa cicatrice, et être un témoin de tout le bien que le Seigneur prend plaisir à faire (Ps. 13 : 6) !   
            N'est-ce pas la bonté de Dieu qui nous pousse à la repentance ? Fait frappant, le dernier miracle rapporté de Jésus avant la croix a lieu pour qu'un homme puisse entendre normalement les appels de Dieu (Héb. 4 : 7).
 
 
            Pour annoncer l'Evangile, ne faut-il pas avoir aussi nos pieds « chaussés de la « préparation de l'Evangile de paix » (Eph. 6 : 15) ? Veillons sur nos paroles et sur nos actes ; ils sont le premier témoignage rendu, celui qui parle le plus à notre entourage. Ne soyons pas de ceux qui, par leur comportement, empêchent les autres d'entendre les appels de la grâce de Dieu. Retenons, pour notre instruction, cette réprimande d'un incrédule à un chrétien à la conduite douteuse, alors que celui-ci qui cherchait par ses dires à l'amener à repentance : « Ce que vous faites crie si fort que je n'entends pas ce que vous dites ».Veillons à ne pas « couper » par notre attitude l'oreille de notre prochain ! Quel merveilleux exemple nous donne par contre le Seigneur durant tout son chemin ici-bas (Jean 5 : 36).
 
 
 
                                                                                    Ph. L. le  02. 12. 08