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SERVITEURS DE CHRIST (4)

 
   Lydie  (Act. 16 : 14-15, 40)        
    Phoebé  (Rom. 16 : 1-2)
   Tabitha (Act. 9 : 36-42)


Le service discret
 
 
            Le service du Seigneur n'est pas l'apanage des hommes, les soeurs y ont aussi leur part. Considérons tout d'abord la place de la femme dans la Parole de Dieu. Dès le chapitre 2 de la Genèse, l'Eternel fait à l'homme « une aide qui lui corresponde » (v. 18). L'homme a voulu, bien souvent hélas, faire de la femme son esclave ; mais la Parole de Dieu présente les choses autrement, qu'il s'agisse d'épouse ou de mère : la foi de la mère de Moïse, qui partage celle de son mari ; la prière d'Anne, solitaire ; les mères pieuses de divers rois de Juda. Proverbes 31 parle de l'épouse qui « fait du bien à son mari et non du mal, tous les jours de sa vie » (v. 12).
 
            Déjà la loi de Moïse avait placé père et mère sur le même plan : « Honore ton père et ta mère » (Ex. 20 : 12), exhortation que reprendra Ephésiens 6 : 2. Il y a pourtant un danger pour la mère d'être trop restrictive, concentrée uniquement sur famille, ou au contraire insatisfaite d'une vie qu'elle  estime trop monotone.
            Il vaut donc la peine de souligner les services que la Parole présente et qui semblent particulièrement confiés à la femme chrétienne :                   
                        - l'hospitalité, exercée par la veuve de Sarepta, ou la Sunamite (1 Rois 17 ; 2 Rois 4) 
                        - le travail des femmes qui filaient pour les tentures du tabernacle, selon que leur coeur les y portait (Ex. 35 : 25-26) 
                        - le service de celles qui assistaient le Seigneur de leurs biens (Luc 8 : 2-3), ou le recevaient dans leur maison (10 : 38-42) 
                        - l'exercice de la bienfaisance, dont une pauvre veuve avec ses deux pites est un modèle (Luc 21 : 1-4), et dont Tabitha donne l'exemple (Act. 2 :36-39).
 
            Les soeurs non mariées peuvent, parfois avec d'autant plus de liberté, accomplir bien des services pour le Seigneur et les siens.
 
            Les femmes chrétiennes ont une place privilégiée dans les Actes. Elles répondent nombreuses à la prédication de l'évangile (5 : 14 ; 8 : 12 ; 17 : 4, 34...). Si elles avaient part à la foi, elles participaient aussi à la persécution : Saul traînait « hommes et femmes pour être jetés en prison » (Act. 8 : 3 ; 9 : 2). Quand pour la première fois l'apôtre et ses compagnons mettent le pied en Europe, après un si long voyage, c'est « aux femmes qui étaient assemblées » qu'ils parlaient (Act. 16 : 13).
 
            Nous retiendrons trois exemples de femmes dont le service discret est mentionné dans l'Ecriture, et dont les conditions sociales et familiales étaient apparemment bien différentes :
                        - Lydie, la marchande de pourpre, mariée et ouvrant sa maison 
                        - Phoebé, probablement célibataire, « servante de l'assemblée » 
                        - Tabitha, plus âgée sans doute, peut-être veuve, pensant surtout aux pauvres et toujours active pour les autres.
 
 
 
            Lydie  (Act. 16 : 14-15, 40)
 
                        Il n'y avait pas de synagogue à Philippes ; on avait coutume de faire la prière au bord du fleuve ; s'étant assis là, Paul et ses compagnons parlaient aux femmes, se mettant à leur niveau, comme un Autre, le Seigneur lui-même, l'avait fait au puits de Sichar.
                        Une âme est touchée, une prosélyte qui « servait » (révérait) Dieu. Il voyait les besoins de son coeur, cette bonne terre où allait tomber la semence de la Parole. Elle avait laissé son commerce pour venir à la réunion de prière. Elle écoute attentivement ; le Seigneur lui ouvre le coeur. Par la foi elle reçoit l'évangile ; elle est baptisée, ainsi que sa maison. Paul et Silas auraient pu penser : à quoi bon venir si loin pour une âme ?
 
                        « Si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison » ; ce n'est pas une simple invitation polie, mais une demande pressante : « elle nous y contraignit ».
                        « Demeure avec nous », disaient les disciples d'Emmaüs au soir de la résurrection. Les uns reçoivent les serviteurs du Seigneur et les entourent : c'est ce que faisait Gaïus (3 Jean 5-8). D'autres les repoussent, ainsi que le faisait Diotrèphe (v. 10).
 
                        Un coeur s'est ouvert. Maintenant une maison, une famille, s'ouvrent pour les serviteurs du Seigneur. Quelques frères s'y retrouveront. Ainsi se forme la première assemblée en Europe.
 
                        Les moments de communion chez Lydie, avant et après la prison, ont été bien courts : « Après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent » (v. 40). Pourtant la reconnaissance d'avoir été conduit là remplissait le coeur des serviteurs tandis qu'ils poursuivaient leur route. Quand Paul écrira aux Philippiens, il rendra grâces à Dieu « pour tout le souvenir que j'ai de vous... à cause de la part que vous prenez à l'évangile depuis le premier jour jusqu'à maintenant » (Phil. 1 : 3-5). De la prison de Philippes à la prison de Rome, il avait eu la joie de voir des âmes venir au Seigneur, pour lesquelles il était si heureux de prier.
 
                        N'avait-il pas valu la peine de s'arrêter auprès de quelques femmes au bord du fleuve ? De nos jours il est difficile de grouper beaucoup de monde pour entendre l'Evangile. Mais le Seigneur ouvre des portes nombreuses à ceux et celles qui savent ouvrir leur maison, recevoir quelques personnes, considérer la Bible avec elles, prier ensemble. Ce ne sont pas des évangélistes, mais des témoins.
 
                        L'Evangile mentionne des femmes qui étaient avec le Seigneur dans son chemin  (Luc 8 : 2-3), telle Marie de Magdala. Il parle aussi des « femmes qui écoutent », entre autres Marie de Béthanie (10 : 39). Elle ne sera pas au tombeau : elle avait versé son parfum sur les pieds du Seigneur au bon moment, en vue de sa sépulture. D'autres femmes sont venues apporter leurs parfums mais le sépulcre était déjà vide ; Marie de Magdala, si attachée à son Maître, n'avait pourtant pas compris qu'il devait ressusciter. Toutefois les unes et les autres ont eu leur part : celles qui l'avaient suivi depuis la Galilée et l'avaient servi, étaient au pied de la croix. Leur coeur les avait amenées là, même si leur intelligence spirituelle insuffisante les conduira aussi au tombeau, « chercher parmi les morts Celui qui est vivant ». Marie de Béthanie n'y était pas.    
 
 
            Phoebé  (Rom. 16 : 1-2)
 
                        La longue liste de noms de Romains 16 fait penser au jour où tout sera mis en lumière, « afin que chacun reçoive selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (2 Cor. 5 : 10). Les péchés auront été effacés par le sang de Christ. Mais retracer les étapes du chemin couvert de faux pas rendra chacun d'autant plus conscient de la grâce infinie qui y a pourvu. Le bien, Lui l'aura produit par son Esprit ; Il en sera « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10).
 
                        En tête de liste, nous trouvons donc Phoebé, « notre soeur, servante de l'assemblée à Cenchrée », en aide à plusieurs, à l'apôtre lui-même. Elle est prête à se dévouer, que ce soit pour la probablement petite assemblée à laquelle elle se rattache ou pour les familles, les enfants, les malades ; elle est à la disposition du Seigneur pour une tâche que des frères n'auraient pas su accomplir.
 
                        Recevez-la dans le Seigneur, dit l'apôtre à l'assemblée à Rome « comme il convient à des saints », et assistez-la « dans toute affaire pour laquelle elle aurait besoin de vous ». Elle a aidé les autres ; elle appréciera votre appui dans cette grande ville inconnue. Rendez-lui les services nécessaires, elle qui en a tant rendu.
 
                        Peut-être, Phoebé emportait-elle à Rome l'épître de Paul, la précieuse épître fondamentale pour tout l'enseignement chrétien ? Dans ce cas, c'est la seule femme qui aurait eu cet honneur.
 
 
            Tabitha (Act. 9 : 36-42)
 
                        Cette croyante n'avait apparemment pas de famille, puisque les disciples prennent soin de sa dépouille lors de sa mort. Aucune mention de parenté n'est faite. Sa sollicitude pour les veuves pourrait faire penser qu'elle l'était elle-même.
 
                        Tabitha (dont le nom signifie : « gazelle ») « abondait en bonnes oeuvres et en aumônes ». Active pour les autres, elle apportait les vêtements qu'elle confectionnait, mais aussi les secours ; elle était  première dans les bonnes oeuvres, comme l'apôtre y exhorte les croyants en Tite 3 : 8. Elle accomplissait ce « service religieux pur et sans tache » dont parle Jacques : « visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction » (1 : 27).
 
                        Elle avait su mettre à profit le temps dans sa vie, dont les veuves secourues rendent témoignage en pleurant, parlant des choses qu'elle avait faites « pendant qu'elle était avec elles ».
 
                        Quel moment pour Tabitha quand elle se lève sur son séant et que Pierre appelle les saints et les veuves qui avaient déjà montré les robes et les vêtements, tout ce qu'elle avait fait. A son réveil, elle peut repasser dans son coeur le travail de toute une vie ! Un témoignage vivant résulte de cette résurrection : « Plusieurs crurent au Seigneur ».
                        Au jour des noces de l'Agneau, le « fin lin » tissé sur la terre, les justes actes des saints, constitueront la robe de l'épouse (Apoc. 19 : 8).
 
                        Aujourd'hui encore peut se poursuivre le service de ces trois soeurs : ouvrir son coeur, ouvrir sa porte, ouvrir ses mains.
 
 
 
                                                                                                   D'après G. André
             
(à suivre)