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SERVITEURS DE CHRIST (2)
 
    
Stéphanas
Epaphrodite
Onésiphore
       
 
Des serviteurs particulièrement caractérisés par leur dévouement
 
 
            Quel que soit son don particulier, le dévouement est le propre d'un serviteur. De fait, ce n'est pas un don comme le service de la Parole, mais une qualité à laquelle tout croyant est appelé.
 
 
            Stéphanas  (1 Cor. 16 : 15-18)
 
                        « Vous connaissez la maison de Stéphanas, vous savez qu'elle est les prémices de l'Achaïe, et qu'ils se sont voués au service des saints » (1 Cor. 16 : 15).
                        Vous connaissez bien cette famille, dit l'apôtre. Chacun sans doute a bénéficié de leur fidèle service. Le père n'a pas été seul actif, mais toute sa maison, son épouse, ses enfants. Ils étaient « les prémices de l'Achaïe », parmi les premiers convertis ; Paul les avait baptisés (1 : 16). Comment les connaissait-on si bien ? N'étaient-ils pas, comme dit l'apôtre à Tite, « les premiers dans les bonnes oeuvres » (Tite 3 : 14) ?
                        Ils s'étaient « voués » au service des saints. Ce mot implique à la fois décision et humilité : pas un service occasionnel, pas pour se faire bien voir, mais un zèle vraiment produit par l'amour. Stéphanas n'est pas un homme de 1 Corinthiens 14, mais de 1 Corinthiens 13 !
                        Aux Romains, l'apôtre avait écrit : « Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l'édification. En effet, le Christ n'a pas cherché à plaire à lui-même » (15 : 2-3).
 
                        Il ne nous est pas dit que Stéphanas présentait la Parole ou exhortait. Lui et les siens donnaient l'exemple ! Et cela dans une assemblée tourmentée, souvent hostile à l'apôtre, où il y avait orgueil, corruption et disputes... Tranquillement, se souvenant que tous les frères étaient des « saints », la maison de Stéphanas poursuivait son service.
 
                        Aussi Paul peut-il exhorter les Corinthiens à se soumettre à de tels hommes et « à quiconque coopère à l'oeuvre et y travaille » (v. 16). Il ne s'agit pas d'une soumission légale ou servile, mais d'une estime reconnaissante pour de tels frères (v. 18).
 
                        A Ephèse, d'où il écrivait probablement sa lettre, l'apôtre avait rencontré bien des encouragements, mais aussi beaucoup d'opposition, au point d'en avoir « même désespéré de vivre » (2 Cor. 1 : 8). Mais voilà qu'un jour était arrivé Stéphanas avec ses deux amis, Fortunat et Achaïque, qui venaient « suppléer à ce qui avait manqué » de la part des Corinthiens. Probablement un secours matériel que d'ailleurs Paul n'aurait pas accepté de l'assemblée à Corinthe, parce qu'il s'y trouvait des gens qui s'en seraient prévalu pour dire que Paul les visitait dans un but intéressé. Mais surtout les trois hommes, Stéphanas en tête, avaient réconforté son esprit (v. 17-18). Que de chagrins l'apôtre avait eus au sujet des Corinthiens ! Il pouvait bien dire qu'ils étaient « restés en arrière » (traduction littérale de « ce qui a manqué »). Il voulait espérer qu'à cette nouvelle le coeur des Corinthiens eux-mêmes en serait réconforté (voir Phm.7).
 
                        Par-dessus tout « reconnaissez donc de tels hommes » (v. 18), c'est-à-dire prenez un rang inférieur à leur égard. D'autres coopèrent à l'oeuvre et travaillent ; ce ne sont pas nécessairement des docteurs, ou des conducteurs, si utiles soient-ils, mais des frères qui, dans la pratique, rendent tant de services divers, et réconfortent les coeurs des saints.
 
 
 
            Epaphrodite  (Phil. 2 : 25-30 ; 4 : 18-20)
 
 
                        Epaphrodite avait fait un long et dangereux voyage pour apporter à Paul, prisonnier, un don de la part des Philippiens (2 : 25 ; 4 : 18).
                        L'apôtre lui donne cinq titres qui parlent d'eux-mêmes : « mon frère, mon compagnon d'oeuvre, mon compagnon d'armes, votre envoyé et ministre pour mes besoins ». Il donnera ce nom de frère à bien d'autres, mais dira rarement « mon frère ». Philémon est son compagnon d'oeuvre ; Archippe son compagnon d'armes (Phm. 1 - 2).
 
                        Pour accomplir son service, Epaphrodite avait exposé sa vie (2 : 30, 27). Une grave maladie s'était déclarée ; Paul n'a fait aucun miracle pour le guérir, pas plus qu'il n'en a jamais fait pour un croyant. Dieu a eu pitié de lui, dit-il, évitant à Paul et aux Philippiens un grand sujet de tristesse.
                        Epaphrodite était celui qui transmettait les dons et de la joie (4 : 18 ; 2 : 28-29). Paul l'a prié de retourner à Philippes. Malgré les dangers de la route, Epaphrodite était toujours disponible, « messager fidèle pour ceux qui l'envoie » (Prov. 25 : 13).
 
                        Combien il importe d'apprécier de tels serviteurs : « Recevez-le donc dans le Seigneur…  honorez de tels hommes...» (2 : 28-29). « Pour l'oeuvre » il a exposé sa vie. Il a participé au sacrifice et au service de la foi des Philippiens. L'apôtre s'en réjouit avec eux tous (2 : 17).
 
                        De longs voyages sont rarement nécessaires aujourd'hui pour transmettre aux serviteurs du Seigneur dans les champs missionnaires lointains les contributions des assemblées locales. Mais nos frères qui s'en occupent accomplissent un très grand travail de correspondance, d'intérêt affectueux, de conseils souvent nécessaires et bienvenus. Ils savent aussi se rendre sur les lieux pour mieux comprendre quels sont les besoins, quels encouragements matériels ont été reçus de la part du Seigneur et quelles réponses Il a données aux prières ; ils peuvent ainsi à leur tour informer ceux qui, dans leur pays, s'intéressent aux serviteurs expatriés et intercèdent pour eux. C'est un service public qui nécessite beaucoup de dévouement (voir Rom. 15 : 27).
 
 
 
            Onésiphore  (2 Tim. 1 : 16-18)
 
                        Le nom de ce croyant d'Ephèse signifie « celui qui apporte du profit », qui console. C'est bien ce qui l'a caractérisé. Pour pouvoir consoler les autres, il faut avoir été consolé soi-même, par le Seigneur, et peut-être aussi par ses frères (2 Cor. 1 : 4).
                        L'apôtre en rend un beau témoignage : « Tu sais mieux que personne combien de services il a rendus à Ephèse » (2 Tim. 1 : 18). Nous ignorons quels étaient ces services, mais le Seigneur ne les a pas oubliés. Quant à lui-même, Paul peut dire : « Il m'a souvent réconforté » (v. 16). Un simple croyant consoler un apôtre !
 
                        A son passage à Milet (Act. 20), Paul avait dit aux anciens d'Ephèse qu'ils ne verraient probablement plus son visage. Ils avaient beaucoup pleuré, s'étaient jetés à son cou, l'avaient couvert de baisers. Quelques années après, que devait dire le vieil apôtre, captif à Rome pour la seconde fois ? « Tous ceux qui sont en Asie... se sont détournés de moi » (2 Tim. 1 : 15) !
 
                        Onésiphore n'est pas appelé comme d'autres un compagnon d'armes, mais on pourrait dire un compagnon de peine. Paul n'était pas un surhomme. Combien il avait apprécié l'encouragement apporté par un tel frère !
                        Voilà qu'un jour, dans cette terrible prison romaine, la porte s'ouvre, et qui apparaît devant l'apôtre, abandonné de presque tous ? Onésiphore ! Il avait fallu beaucoup de courage et de persévérance à l'Ephésien pour retrouver l'apôtre. Il n'avait pas eu honte des chaînes de son ami prisonnier et avait dû chercher soigneusement pour le trouver (v. 17). N'y avait-il personne dans l'assemblée à Rome pour indiquer à Onésiphore où était Paul, comment on pouvait l'atteindre ? Personne de l'assemblée n'allait-il le voir de temps à autre ? Apparemment pas ! Pourtant lorsque Paul était arrivé à Rome, les frères étaient venus à sa rencontre, et Paul en avait rendu grâces à Dieu et pris courage (Act. 28 : 15). Mais maintenant... ?
                        Onésiphore semble être allé de lui-même vers l'apôtre âgé ; il n'avait pas été envoyé par l'assemblée à Ephèse. Mais il venait avec son coeur aimant. Et combien l'apôtre l'a senti !
 
                        « Que le Seigneur fasse miséricorde à la maison d'Onésiphore » (v. 16). Onésiphore lui seul avait réconforté, avait rendu des services, était venu à Rome. Mais une bénédiction particulière allait reposer sur sa famille, parce que lui, le père, avait été fidèle ; et au jour où tout sera manifesté -« dans ce jour-là » -, miséricorde lui sera faite de la part du Seigneur (v. 18).
 
                        L'apôtre va clore sa dernière lettre (2 Tim. 4 : 19). Il fait saluer ses amis de toujours, Prisca et Aquilas ; puis il ajoute : « ainsi que la maison d'Onésiphore ». Peut-être le père était-il décédé, ou n'était-il pas encore rentré de son voyage ? Il n'en reste pas moins que la toute dernière salutation de l'apôtre est pour la maison de ce fidèle serviteur.
 
                        Le dévouement ne demande pas un grand don, mais un grand coeur.
 
           
 
 
                                                                                               D'après G. André
             
(à suivre)