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Un psaume d'Asaph, chantre et prophète
 
 
Lire le Psaume 74
 
            Asaph était un Lévite, fils de Bérékia, de la famille de Guershom (1 Chr. 6 : 39, 43). Accompagné d'Héman (Ps. 88) et d'Ethan (Ps. 89), il faisait retentir les cymbales devant l'arche, lorsqu'on la transporta de la maison d'Obed-Edom à la cité de David (1 Chr. 15 : 16-19).
            Le roi David lui assigna ensuite la fonction permanente de jouer des cymbales pendant le service divin (1 Chr. 16 : 4-5, 7). L'ordonnance du service étant enfin parfaitement déterminée, Asaph fut le chef d'une des trois familles de musiciens chargés de jouer et de chanter devant Dieu.(1 Chr. 25 : 1-9). Il se plaçait à la droite d'Héman, fils de Kehath, pendant le service (1 Chr. 6 : 39).
            La famille d'Asaph est souvent mentionnée (2 Chr. 20 : 14 ; 29 : 13). Cent vingt-huit de ses membres, tous chantres, revinrent de Babylone (Esd. 2 : 41 ; Néh. 7 :44) ; ils dirigèrent le chant des Psaumes, lorsque Zorobabel posa les fondations du temple de l'Eternel (Esd. 3 : 10).
            Les titres de 12 psaumes (Ps. 50 ; 73 à 83) indiquent que leur auteur est Asaph, ou peut-être l'un de ses fils (par exemple : Ps. 74 ; 79 ; cf. 2 Chr. 29 : 30). Le Psaume 50 appartient au deuxième livre des Psaumes ; les autres forment l'essentiel du troisième livre. Le nom courant de la divinité y est « Dieu » plutôt que « l'Eternel ».
            Asaph, de même que les autres chefs des chantres, est appelé prophète ou « voyant » (2 Chr. 29 : 30 ; cf 35 : 15 ; 1 Chr. 25 : 5).
 
 
            Dans le Psaume 73, Asaph raconte sa difficile expérience personnelle. En comparant son sort à celui des impies, il lui semble que Dieu réserve peines et tourments, en guise de discipline, à ceux qui Le craignent. Mais soudain la lumière se fait : Dieu l'introduit dans le sanctuaire et là, jouissant de sa communion, il comprend quelle sera « la fin des méchants » (Ps. 73 : 17 ; 37 : 38).
            Les croyants, « affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu », ont leur «  fruit dans la sainteté et pour aboutissement la vie éternelle » (Rom. 6 : 22). Désormais apaisé, Asaph déclare : «  Tu me conduiras par ton conseil… Je n'ai eu de plaisir sur la terre qu'en toi » (Ps.73 : 24-25). La voie de Dieu est dans le lieu saint (Ps. 77 : 13) ; c'est là seulement que le croyant trouve lumière et consolation !
 
            Les débats intérieurs du chantre ont cessé depuis qu'il est entré dans le sanctuaire. Mais maintenant (Ps. 74 : 3, 7), Asaph réalise que l'ennemi s'acharne à détruire le sanctuaire – en tout cas sa réplique sur la terre ! Alors, dans sa profonde tristesse, il plaide avec Dieu, et montre toute son affection pour son peuple. Il reflète ainsi les sentiments du résidu, de « ceux qui sont purs de coeur »  (v. 1). Affligé par la désolation totale de Sion, sa prière a les mêmes accents que celle d'Esaïe (6 : 11)
 
            Le « pourquoi » qui débute ce psaume rappelle la grande question posée au début du Psaume 22 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut, des paroles de mon rugissement ? ».
            Toutefois le rejet temporaire d'Israël a lieu à cause de ses propres péchés (Zach. 12 : 10), tandis que l'abandon de Christ sur la croix a été la conséquence de nos iniquités. Il s'en était chargé et Il a rencontré à notre place la justice de Dieu.
            Le résidu, issu ici de toutes les tribus, reconnaît que Dieu se devait d'agir à l'égard du peuple à cause de leurs péchés multipliés. Ils sont sous les conséquences de Sa juste colère gouvernementale.
            Considérons l'histoire d'Israël : tout ce qui le concerne est écrit pour notre propre instruction, pour nous « servir d'avertissement » (1 Cor. 10 : 11) ! L'Eglise aussi a manqué à sa propre responsabilité et elle a failli dans son ensemble. Imitons la foi de ceux qui, au milieu d'Israël, se sont montrés fidèles, attentifs à servir Dieu dans leur propre génération. Leur exemple a été conservé pour nous enseigner comment il faut se conduire dans des circonstances analogues.
            Ayons la même confiance en Dieu, sachant qu'Il ne peut oublier pour toujours le  « troupeau de sa pâture », cette assemblée qu'Il s'est acquise autrefois et les rachetés qu'Il a choisis (Ex. 15 : 13-17). Malgré leur désobéissance, ils n'ont pas cessé d'être le peuple de Dieu (Rom. 2 : 1-10 ; 29-29). Ceux à l'égard desquels s'exerce la discipline paternelle demeurent les objets de l'amour divin. Aux jours d'épreuve douloureuse, cherchons avec soin les raisons d'une telle discipline (Héb. 12 : 11, 5).
 
            Les fidèles font ressortir l'oeuvre de l'ennemi. Ils crient à Dieu : « Elève tes pas vers les ruines perpétuelles » (v. 3). Elles leur paraissent irréparables !
            L'ennemi, lui, se montre triomphant, enivré par sa victoire. Tout est saccagé dans cette maison de Dieu, où les hommes ont établi leurs signes à la place des signes divins ((Ex. 4 : 17 ; 10 : 2). Plutôt que de servir à révéler Dieu, selon sa pensée, sa maison est devenue le lieu où la violence de l'homme se manifeste. Tout ce qui en faisait la beauté a été profané : « ils brisent ses sculptures toutes ensemble » (v. 6).  Armés de leurs cognées et de leurs marteaux, les vandales n'ont pas eu plus de sentiment que pour abattre des arbres dans la forêt ! Déterminé à souiller ou à détruire dans le pays tous les lieux assignés au culte du Dieu saint, l'ennemi veut même se débarrasser des croyants fidèles et n'hésite pas à mettre le feu au sanctuaire (v.7-8). Cette habitation  avait été préparée sur la montagne de Sion pour être un lieu où la grâce et la sainteté abondent (Ps. 87 : 1-3).
            Sans doute peut-on appliquer ces enseignements au peuple céleste, à cette Assemblée que Dieu s'est acquise par le sang de son propre fils (Act.20 : 28), le lieu où Il habite par son Esprit (Eph 2 : 20-22) : elle aurait dû garder, dans un juste équilibre, les deux caractères mentionnés plus haut. Mais dans quel état de ruine ne se trouve-t-elle pas aujourd'hui ! Là encore, nous assistons au même travail de démolition ! Si même il n'y a pas d'opposition déclarée, il y a un abandon progressif des vérités si précieuses reçues. On va parfois jusqu'à les sacrifier dans un désir de paix (Jér. 6 : 14), ou encore à s'associer à ceux dont la Parole commande de rester séparés (2 Cor. 6 : 14).
 
            Les pauvres croyants persécutés, mentionnés dans ce psaume, redoutent la puissance des adversaires ; avec douleur, ils constatent qu'ils n'ont plus aucun signe de la part de Dieu susceptible de les encourager ! Il n'y a pas le moindre prophète envoyé pour ramener le peuple à Dieu et personne ne sait combien de temps l'épreuve durera : « Jusques à quand, ô Dieu ! l'adversaire dira-t-il des outrages ? » (v. 10).
            Ils ont compris que c'est Dieu qui permet une telle désolation ! Et dans cette situation désespérée, ils adressent un nouvel appel au Seigneur. Dieu  n'est-il pas « notre refuge et notre force, un secours dans les détresses, toujours facile à trouver » ? (Ps. 46 : 1).
            Leur prière a gagné en intelligence. Elle n'a plus pour but de demander : Jusques à quand  le peuple de Dieu devra-t-il encore souffrir ?  Désormais, dans un juste équilibre elle dit : Jusques à quand  Dieu laissera-t-il outrager et blasphémer son Nom par l'adversaire ?
            En effet, dès qu'il s'agit d'une question entre Dieu et l'ennemi, le Seigneur ne saurait rester inactif ! Par exemple, les Syriens avaient outragé l'Eternel en affirmant avec mépris qu'Il n'était qu'un Dieu « de montagne ». Alors Dieu dit à Israël : « Je livrerai cette grande multitude en ta main : et vous saurez que je suis l'Eternel » (1 Rois 20 : 28). Ce qui s'est produit tout aussitôt !
 
            Ici, les affligés demandent pourquoi Dieu détourne sa main et sa droite. Ils prient : « Tire-la de ton sein : détruis ! » (v. 11). Ayant déjà exposé devant Lui leur cause, ils se confient maintenant dans le « Dieu d'ancienneté », qu'ils appellent aussi « mon roi » (v. 12).
 
            Dans les versets suivants, on trouve le rappel de tout ce que Dieu a fait autrefois pour délivrer son peuple, comment Il a fendu la mer et détruit toute la puissance du Pharaon sous l'empire de Satan, représenté par des monstres (v. 13-14 ; Es. 51 : 9-10). Il a fait sortir aussi l'eau du rocher (1 Cor. 10 : 4). Il a soutenu son peuple dans le désert, anéantissant tous ceux qui cherchaient à interrompre leur voyage. Il a asséché le Jourdain et introduit les fils d'Israël dans le pays (v. 15). A ce récit des délivrances passées, s'ajoute le témoignage de la Création : Celui qui soutient toutes choses par la parole de sa puissance a tout réglé et continue de le faire (v. 16-17 ; Héb. 1 : 2-3).
            Un tel rappel n'est-il pas  de nature à fortifier la confiance des rachetés en la bonté du Tout-Puissant ? Toutes ces délivrances sont  également celles dont nous sommes aujourd'hui encore les objets. Tout repose sur l'oeuvre de la croix, où Christ a triomphé de tous nos ennemis. Elle est le gage du secours que nous trouvons continuellement auprès de Lui. Il a la puissance de nous garder à l'abri des attaques et de la violence de l'adversaire.
 
            « Souviens-toi », répète le résidu à trois reprises (v.2, 18, 22). Comment Dieu livrerait-il maintenant « sa tourterelle », sans force naturelle, à la bête sauvage ? Les fidèles Le supplient : « N'oublie pas à jamais la troupe de tes affligés… Regarde à l'alliance » (v. 19-20) ! Ce sont ses rachetés : en s'attaquant à Israël, l'adversaire méprise et outrage l'Eternel lui-même (v. 10, 18). Dieu ne manquera pas de plaider sa propre cause devant le tumulte de ceux qui s'élèvent contre Lui continuellement (v. 22-23).
 
            En réalité, on retrouve chez Asaph les mêmes accents que chez Moïse (Ex. 32 : 12-13). Il ne faut pas perdre courage : l'Eternel lui-même assure qu'Il veille présentement à la sauvegarde d'Israël et qu'Il l'établira à la fin (Deut. 12 : 27).
            Sion s'est trouvée si souvent « désolée » durant son histoire  tourmentée qu'il est impossible d'affirmer de quel temps ce psaume parle en particulier. Est-ce celui de Nébucadnetsar ?  Celui des Romains ? Ou avant tout du terrible règne de l'Antichrist durant la « grande tribulation », encore à venir ? A ce moment-là, l'ennemi sera définitivement détruit et le royaume sera à l'Eternel : Jérusalem ne pleurera plus ! (Es. 30 : 19).
 
            Ce Psaume nous instruit et nous encourage dans les circonstances qui s'avèrent souvent difficiles, dans notre vie personnelle et dans l'Assemblée. On comprend un peu tout ce que l'ennemi a pu détruire du fait de notre infidélité !
            N'oublions pas que l'Assemblée est chère au coeur de Seigneur. Son bras n'est pas raccourci, c'est un gage absolu de ses délivrances futures ! Regardons avec confiance à ce Dieu fidèle, qui n'oublie pas la troupe de ses affligés et gardons vivante l'assurance que Sa venue est très proche !
 
 
                                                                       Ph. L.                  le 21. 10. 08  
 
                                   C'est pour l'éternité que le Seigneur nous aime ;
                                   Sa grâce en notre coeur jamais ne cessera ;
                                   Au but il nous amènera,
                                   Car il est notre espoir, notre bonheur suprême.
 
                                   De tous nos ennemis il sait quel est le nombre.
                                   Son bras combat pour nous et nous délivrera ;
                                   Sa puissance triomphera
                                   Les méchants, devant lui, s'enfuiront comme une ombre.