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PRENDRE SOIN DES BREBIS
 
 
L'exemple du bon Berger 
Ce que requiert le service pastoral 
Quelques pensées de l'un de nos conducteurs au sujet des soins pastoraux 
           

            Durant ma jeunesse, j'ai eu l'occasion d'observer des bergers veillant sur leurs troupeaux ; j'ai remarqué qu'ils le faisaient avec une telle attention qu'aucune conversation ne pouvait les distraire de cette occupation. Leur comportement illustre quelques principes scripturaires au sujet des soins indispensables qu'il convient d'apporter avec amour aux brebis du Seigneur.
 
 
 
L'exemple du bon Berger :
 
            Le bon Berger - le Seigneur Jésus - aime son Père et aussi ceux qu'Il lui a confiés : « J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'entre eux n'est perdu » (Jean 17 : 12). « De ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun (Jean 18 : 9). Durant son ministère, Il est ému de compassion quand il voit les foules « comme des brebis qui n'ont pas de berger » (Marc 6 : 34). Il s'occupe de ses propres brebis avec plus de soin que de sa propre vie, alors que « l'homme qui reçoit des gages et qui n'est pas le berger » n'a aucun amour pour les brebis, du fait qu'elles ne lui appartiennent pas (Jean 10 : 12). Ce dernier se montre négligent, insouciant même : s'il y a du danger, si un loup ou un ours s'approchent, au lieu de chercher à protéger les brebis confiées à sa garde, il s'enfuit aussitôt pour se mettre à l'abri.
            L'apôtre Paul faisait partie de ceux qui ont pris soin des « brebis du Seigneur ». Avant d'achever sa course, il les met en garde contre les loups qui viendront attaquer le troupeau après son départ : « C'est pourquoi veillez, vous souvenant que, durant trois ans, je n'ai cessé jour et nuit d'avertir chacun de vous avec larmes (Act. 20 : 31).
            Jérémie montrait également un amour fervent pour le peuple de Dieu : « Si vous n'écoutez pas ceci, mon âme pleurera en secret à cause votre orgueil, et mon oeil pleurera amèrement et se fondra en larmes, car le troupeau de Dieu s'en est allé en captivité » (Jér. 13 : 17). Attaqué de toutes parts, il déclare : «  Je ne me suis pas hâté de cesser d'être pasteur en te suivant » (Jér. 17 : 16).
            Déjà, à l'époque des patriarches, le berger avait l'habitude de se coucher en travers de la porte ou de l'entrée, après avoir rassemblé ses brebis pour la nuit dans leur enclos. Il montrait ainsi clairement son désir de garder son troupeau des dangers qui pouvaient surgir de l'extérieur. Il veillait sur leur nourriture, sur leur condition physique et sur leur sécurité.
            Jésus Christ, le bon Berger, remplit ce rôle à la perfection. « Jésus leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis… Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10 : 7, 9). Pour sauver ses brebis, le Seigneur est allé jusqu'à la mort : « Le bon Berger laisse sa vie pour les brebis » (Jean 10 : 11, 15).
            Les brebis sont sensibles à l'amour du Berger : « Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais, et elles me suivent » (Jean 10 : 27).
 
            S'il y a si peu de soins pastoraux de nos jours, l'une des raisons n'est-elle pas que cette activité comporte des risques. Dans la première parabole de Luc 15, le berger a dû quitter la bergerie et partir au désert pour y chercher sa brebis perdue (v. 4). Son seul but était de la sauver. Ceux qui errent dans le désert sont continuellement en danger et ceux qui partent à leur recherche mettent en jeu leur propre sécurité.
            Le berger agit ainsi volontairement : il attache plus de prix à sa brebis qu'à la recherche de ses aises. Pour sauver les brebis perdues, notre Berger a quitté la place qu'Il occupait dans la gloire auprès du Père pour venir sur cette terre, où il savait qu'Il serait injurié et rejeté, objet des moqueries et de la violence, avant d'être cloué sur une croix.
 
                        Pour nous conduire au Père,
                        Jésus est mort sur la croix,
                        Et déjà sur la terre
                        Nous connaissons sa voix.
 
                        De ses brebis qu'Il aime
                        Il est le bon Berger :
                        Il les garde lui-même
                        Et sait les protéger.
                        S'Il leur donne la vie
                        C'est pour l'éternité ;
                        Sa puissance infinie
                        Est leur sécurité.
 
 
Ce que requiert le service pastoral :
 
 
                        - Une préparation personnelle du serviteur
 
             Il se peut que des chrétiens aient le désir d'apporter des soins pastoraux, mais qu'ils en soient empêchés par leur manque de préparation. En effet, outre l'amour pour les âmes et le fait de se rendre disponible dont nous parlerons plus loin, deux dispositions personnelles au moins sont nécessaires afin qu'un service pour le Seigneur soit efficace.
            D'abord le berger qui est disposé à servir, doit se garder pur lui-même. « Si donc quelqu'un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne oeuvre (2 Tim. 2 : 21). Il est impossible, tout en cachant du mal dans son propre coeur, de prétendre venir en aide à ceux qui sont en danger d'y céder. Personne sur cette terre, qu'il s'agisse de berger ou de brebis, n'est exempt de péché. Mais la purification journalière, le lavage des pieds, la confession des fautes sont essentiels pour une préparation convenable en vue de servir Dieu et les siens.
            De plus, le berger doit lire et méditer diligemment la Parole de Dieu. Un chrétien âgé encourageait un jeune croyant à étudier la Parole de Dieu en lui disant : Si tu veux aider quelqu'un à mettre sa vie en accord avec les enseignements de la Parole, il te faut savoir précisément d'abord comment ton propre chemin est dirigé par l'Ecriture. « Etudie-toi à te présenter à Dieu : approuvé, ouvrier qui n'a pas à avoir honte, exposant justement la parole de la vérité », écrivait l'apôtre Paul à Timothée (2 Tim. 2 : 15). Ce principe paraît très simple et pourtant que de chrétiens bien disposés y manquent habituellement ! Il n'y a pas de plus puissant moyen de conseiller d'autres brebis que d'illustrer soi-même la volonté de Dieu révélée par Sa Parole.  
 
 
                        - La connaissance de chaque besoin particulier
 
            Un « bon » berger passera tout le temps nécessaire auprès de ses brebis, pour apprendre à connaître personnellement chacune d'elles. En surveillant son troupeau, il discerne bientôt celle qui a tendance à s'égarer ou celle qui aime se nourrir de plantes toxiques qui la rendront malade.
            « Connais bien la face de ton menu bétail, veille sur tes troupeaux » (Prov. 27 : 23). Il faut prier pour tous les saints, en tout temps, par l'Esprit et avec persévérance (Eph. 6 : 18). Le berger qui a une bonne connaissance de son troupeau sera prêt à ramener dans la bonne voie celle qui erre (Ps. 119 : 176) et à la conduire vers la bonne nourriture. Objet de tels soins attentifs, la brebis apprendra à se confier entièrement dans son berger.
            De nos jours, le désir pourtant réel d'apporter des soins pastoraux indispensables se solde souvent par un échec. Pour être en mesure d'aider efficacement une âme, il faut qu'une relation de confiance soit établie auparavant avec elle ! Pour que ses soins soient efficaces le moment venu, le berger doit être au courant des problèmes difficiles à résoudre que rencontrent inévitablement les agneaux et les brebis dans ce monde si opposé à Dieu.
            Les brebis ont besoin d'être nourries, désaltérées. Elles doivent être enseignées et constamment surveillées pour leur éviter de s'égarer. Pour assumer une telle fonction, rien ne peut remplacer des efforts permanents ; il faut avoir cette tâche à coeur, sans jamais perdre de vue que l'Ennemi hait le berger et son travail dévoué.
            Pourtant, revêtus de puissance par le Saint Esprit, guidés par ses soins, les bergers peuvent s'opposer au travail de Satan, en réduisant d'abord les occasions où il peut exercer son activité malfaisante. L'Ennemi le sait et s'attaque d'abord de préférence aux bergers qui veulent s'opposer fidèlement à ses desseins (2 Cor. 2 : 11).
 
 
                        - Une disponibilité constante motivée par l'amour
 
            Le berger doit se sentir personnellement concerné ; il faut qu'il soit continuellement disponible et attentif. L'une des raisons invoquées pour justifier le manque de soins pastoraux, c'est que ceux-ci exigent beaucoup de temps. Or que de chrétiens se montrent plutôt prêts à disposer de leur temps à la recherche de leurs propres intérêts (Phil. 2 : 21) ! Une des armes de Satan, parmi les plus efficaces, est de nous pousser sans cesse à dépenser nos forces vives pour chercher à acquérir toutes sortes de choses dans ce monde éphémère. Actuellement, beaucoup de chrétiens ont des vies très remplies et fort peu de temps disponible. Sans doute, ont-ils le désir sincère de venir en aide à de jeunes croyants, mais ils ne parviennent pas à en trouver le temps.
            Notre « programme » est parfois tellement chargé que nous sommes pratiquement « absents » au moment où le besoin de secours se fait sentir ! De nombreuses activités, en général « utiles », viennent remplir notre vie. Il faut comparer leur valeur réelle à la « perte » possible d'une brebis ou d'un agneau, dont on ne s'est pas occupé en temps voulu.
            Durant son ministère, Jésus qui se rend en Galilée, se préoccupe d'une femme qui vivait dans le péché – certainement méprisée par ses concitoyens. Pour la rencontrer, Il estime qu'il doit se rendre dans cette Samarie, pourtant souvent hostile (Jean 4 : 4). Lui seul peut étancher sa soif, l'amener à la repentance et lui donner cette paix avec Dieu, qui fera d'elle un témoin de son amour merveilleux.
            David vivait avec son troupeau ; son attitude à son égard était celle d'un serviteur. A deux reprises, il a sauvé, sans bruit, son bétail des prédateurs (1 Sam. 17 : 34). Quand Samuel rend visite à la famille de Jessé pour y oindre un roi « selon l'Eternel » ou au moment où Saul cherche quelqu'un qui soit susceptible de calmer son agitation en jouant de la harpe, David se trouve occupé à veiller sur le troupeau de son père (1 Sam. 16 : 11, 19). Au moment où il vient prendre des nouvelles de ses frères et où, finalement, il délivre Israël de Goliath et de l'armée des Philistins, son frère Eliab, jaloux, souligne que sa place normale est d'être auprès du troupeau familial (1 Sam. 17 : 28).
            Un vrai berger reste auprès de son troupeau à cause de l'amour qu'il lui porte ; ce n'est pas l'amour que les brebis ont pour lui qui règle son attitude (Ps. 109 : 4). Son amour le conduit à rester là où il discerne qu'il peut le mieux prendre soin d'elles, rectifier si besoin est leur conduite et veiller à la qualité de leur nourriture.  
 
 
                        - Le discernement des soins préventifs à donner
 
            Une grande partie du travail pastoral a un caractère préventif ; tel est celui que revêtait le service d'Aquilas et Priscilla à l'égard d'Apollos. Ce couple chrétien qui habitait alors à Ephèse réalise que le ministère de l'un des visiteurs de l'assemblée était partiellement erroné. Après avoir entendu ce serviteur qui parlait « avec hardiesse » dans la synagogue, Aquilas et Priscilla décident, par amour, de lui venir en aide. Ils « le prirent à part et lui expliquèrent plus exactement la voie de Dieu » (Act. 18 : 26).
            Il est plus facile de ramener au sein du troupeau une brebis qui s'est éloignée pour la première fois. Arrêtée de bonne heure, ele n'aura peut-être pas à être délivrée de l'effet douloureux des épines ou arrachée aux griffes du loup.
            Une prompte action est possible si le berger se trouve assez près de la brebis pour discerner son faux pas et se servir de sa houlette pour l'arrêter (Ps. 23 : 4). Il faut prendre tout le temps nécessaire dans un tel service d'amour. « Prenez donc garde à marcher soigneusement, non pas comme dépourvus de sagesse, mais comme étant sages, saisissant l'occasion, parce que les jours sont mauvais », rappelle l'Ecriture (Eph. 5 : 15-16).
 
 
 
            Avoir le désir de paître le troupeau est une bonne disposition de coeur. Il s'agit d'un humble travail souvent caché. II n'y a pas toujours de signe visible mettant en évidence un résultat positif.
            Chrétiens, souvenons-nous de ce que notre bon Berger a fait et pensons à ce qu'Il accomplit encore en notre faveur : l'énergie nécessaire nous sera communiquée pour nous rendre « au désert » et y retrouver, avec l'aide puissante du Seigneur, une brebis perdue. Nous serons préparés à passer tout le temps nécessaire pour apprendre à connaître les brebis de façon plus intime.
            En apprenant à quel point notre Sauveur et Seigneur aime toutes ses brebis, notre amour pour le troupeau de Dieu ira grandissant. Si nous considérons les Eglises de l'Apocalypse (chapitres 2 et 3), nous comprenons que, même à Sardes, il y avait un grand besoin de bergers et de soins pastoraux. Le Seigneur dit à l'Ange de cette assemblée : « Sois vigilant et affermis ce qui reste, qui est près de mourir… Toutefois tu en as quelques-uns à Sardes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ; et ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes » (Apoc. 3 : 2, 4).
 
 
                                                                              Ph. L - le 10-08-08
 
 
                                              
Quelques pensées de l'un de nos conducteurs au sujet des soins pastoraux
 
            Ce que je demande le plus dans mes prières c'est que Dieu nous accorde des pasteurs. Ce que j'entends par « pasteur », c'est une personne qui est en mesure de porter dans son propre coeur toute la tristesse d'une autre personne. Elle peut apporter toute son attention à la misère et au péché d'une autre. Elle est rendue capable de se présenter devant Dieu avec tout ce fardeau et d'apporter ensuite à l'autre, de la part de Dieu, ce qui peut répondre à ses besoins.
            Je crois que ce don de pasteur est plutôt rare. La tâche d'un évangéliste est plus aisée. Il se tient face au monde, pour Christ. Le pasteur doit, lui, ressembler à certains égards à un docteur. Il doit connaître la nourriture convenable, le médicament approprié à prescrire. Il lui faut être capable de faire le bon diagnostic, connaître toute la pharmacopée et la manière de l'employer. Ce don est rare, mais très précieux.
            Il ne faut pas confondre les deux dons : celui de pasteur et celui de quelqu'un qui enseigne. Un pasteur n'est pas simplement quelqu'un qui apporte de la nourriture, c'est surtout la part de celui qui enseigne. Le pasteur s'occupe des brebis, il les conduit ici ou là et s'occupe d'elles. Je pense qu'il s'agit d'un don très nécessaire mais qui est rare et l'a toujours été. Les pasteurs doivent avoir « un coeur » qui vibre pour les brebis. C'est un service qui se réalise de manière plus ou moins complète, mais le principe directeur est celui de l'amour. Un évangéliste apporte l'évangile au pauvre pécheur, tandis que le pasteur a les saints sur son coeur et il prend soin d'eux.    
                                                  
                                                                                                          J-N. Darby