bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Les soins de Dieu à l'égard des siens
 

 Jonas essaie en vain de s'enfuir « de devant la face de l'Eternel »
 L'Eternel envoie une tempête pour parler à la conscience du prophète 
 Dieu veille sur Jonas dans la détresse et l'enseigne
 L'attitude orgueilleuse de Jonas devant la repentance de Ninive dévoile l'état de son coeur
 Avec douceur, Dieu achève son patient travail à l'égard de son serviteur
 

            Rien ne peut aider davantage le chrétien à poursuivre son chemin en paix, à supporter les difficultés de son pèlerinage, que de prendre l'habitude de discerner la main de Dieu en toutes choses. Une situation, une circonstance pourraient paraître sans grande importance pour l'homme naturel mais pour un enfant de Dieu, elles sont autant de « messagers » de Sa part. Il faut Lui demander un oeil simple, une oreille attentive, un coeur ouvert pour discerner son action. Si nous nous laissions diriger de cette manière, nous n'aurions jamais besoin de la bride et du mors (Ps. 32 : 8-9) !
            Le Créateur des cieux et de la terre daigne s'abaisser vers nous et prendre soin de toutes ces créatures. Il entend la voix de l'enfant d'Agar, au désert, là où il se trouve (Gen. 21 : 17). A Moïse, il dit : « J'ai vu, j'ai vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte et j'ai entendu le cri qu'il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer (Ex. 3 :7-8). Il intervient dans les choses les plus ordinaires de la vie ; dans les plus importantes aussi. Pour le Tout-Puissant, il n'y a rien de grand et rien de petit et nous sommes les objets de son merveilleux amour.
            Si nous apprenons à découvrir Dieu en toutes circonstances, elles prennent toute leur valeur pour ceux qui désirent se tenir avec obéissance devant Lui. Nous Le voyons guider les choses avec une main sûre (Ps. 48 : 14) ! Nous comprenons alors toute l'importance d'une vie de prière et de relations habituelles de communion avec Lui.
            Quand nous avons compris un peu notre incapacité  totale, notre manque de sagesse, nous apprenons à tout exposer à notre Père et à rejeter sur Lui tout notre souci (1 Pier. 5 : 7). Il ne méprise pas de prendre en charge les petites choses. Veillons à vivre chacune de nos journées sous Son regard.
 
            On trouve dans le livre de Jonas, dont nous désirons maintenant rappeler le récit,  des preuves touchantes de l'intervention de Dieu dans notre vie.
 
 
 
Jonas essaie en vain de s'enfuir « de devant la face de l'Eternel »
 
            Jonas nous enseigne, moins par ses paroles que par sa saisissante histoire. Il estime désagréable, dangereuse peut-être, une mission dont Dieu a bien voulu le charger. Au fond, il craignait que Dieu use de grâce envers cette nation honnie des Assyriens (Jonas 4 : 3). Alors il s'enfuit de devant la face de l'Eternel. Sa conduite est insensée : «  Où fuirai-je loin de ta face ? » (Ps. 139 : 6). Son chemin, pavé par Satan, paraît d'abord agréable : c'est la signification de « Joppé ». Mais il mène à la destruction : c'est le sens de « Tarsis ». Pourtant les circonstances paraissaient si favorables ! Le bateau était là, en partance pour une direction opposée à celle de Ninive ; il suffisait de payer sa place ! Avec Satan, rien n'est finalement gratuit.
            Désormais dans ce récit, il faut que nous prêtions attention à cette expression : « L'Eternel prépara ». Le Saint Esprit permet souvent de jeter un regard en arrière, sur la route suivie. Nous comprenons alors dans une mesure l'action divine en notre faveur, bien que cachée. Au lieu de nous punir à cause de notre mauvaise conduite, ses tendres soins nous ont ramené. Il a tout dans sa main ; le vent et les vagues de la mer, la chaleur et le froid, l'homme et la bête ;  Il conduit tout selon le conseil de sa volonté (Rom. 9 : 19), une volonté bonne, agréable et parfaite (Rom. 9 : 19 ; 12 : 2 ; Lam. 3 : 37).
 
 
L'Eternel envoie une tempête pour parler à la conscience du prophète
 
            Jonas s'est couché dans la cale du bateau et il dort profondément. Un sommeil lourd durant lequel il oublie sa condition misérable. « Et l'Eternel envoya un grand vent sur la mer » (Jonas 1 : 4). Bientôt, la tempête fait rage, le navire semble vouloir se briser et les marins, pourtant aguerris, ont peur. Ce sont des païens, ils crient chacun à son dieu ! Jonas, lui, dort toujours : il faut que ce soit le maître d'équipage qui le tire de son inconscience : « Que fais-tu, dormeur ? Lève-toi et crie à ton Dieu » ! Etre ainsi rappelé à l'ordre par un incrédule, est très humiliant pour un enfant de Dieu. Pourtant, cela nous arrive parfois (Gen. 20 : 9).
            Cette tempête aurait déjà dû parler de façon pressante à la conscience du prophète en fuite. Son oreille aurait dû être ouverte pour écouter le message personnel que Dieu lui adressait. Ce n'étaient pas ces pauvres matelots qui étaient concernés. Pourtant Dieu, dans sa miséricorde, va se servir de ces terribles circonstances pour les amener à Lui.
            Il y avait sur ce bateau un homme pour lequel cette tempête avait une signification spéciale ! Les mêmes circonstances ont souvent, pour les croyants, une toute autre signification que pour les hommes de ce monde qui les entourent.
            En partant, Jonas leur avait déclaré qu'il s'enfuyait de devant la face de l'Eternel (Jonas 1 ; 10) ! Sur le moment, ils n'y avaient pas prêté attention. Maintenant, ils jettent le sort, pour savoir qui est responsable de ce malheur. Le sort tombe sur Jonas (Prov. 16 : 33) ; ils sont tout effrayés et devant leurs questions pressantes, Jonas revient à lui-même (Luc 15 : 17), il écoute enfin la voix de Dieu – en l'occurrence la tempête (Ps. 148 : 8) – et il reconnaît devant tous qu'il est la cause de cette terrible épreuve. Sur son propre conseil, ils finissent par jeter le prophète dans la mer et celle-ci s'apaise pour eux. Ils craignent beaucoup l'Eternel, lui offrent un sacrifice et font des voeux.
            Devant les tremblements de terre, de grandes inondations ou toutes les autres catastrophes que le monde s'empresse de déclarer « naturelles », il faut demander à Dieu de toucher les consciences et les coeurs des hommes.
 
 
Dieu veille sur Jonas dans la détresse et l'enseigne
 
            Si pour les marins l'affaire est terminée, il n'en est pas de même pour Jonas ! Dieu va poursuivre son travail,  de façon secrète maintenant. Il se plaît souvent à agir ainsi envers nous. Personne ne peut plus voir Jonas ; il s'est enfoncé devant les marins dans les eaux profondes ; c'est là que Dieu opère des merveilles (Ps. 107 ; 24).
            Le message de Dieu peut toujours parvenir à ses destinataires. Un croyant ne peut jamais se trouver dans une situation où le bras de son Père est trop court pour l'atteindre et le ramener. Sa voix aussi peut toujours pénétrer notre oreille.
            Dieu a préparé un grand poisson pour engloutir Jonas. Un grand poisson n'a rien  en soi d'extraordinaire, la mer en est peuplée. Mais celui-ci a été spécialement préparé, comme au préalable Dieu avait envoyé la tempête. Cela rappelle le poisson dans lequel Pierre devait assurément trouver un statère ; « le premier qui montera », lui dit Jésus (Matt. 17 : 27). Toutes choses le servent (Ps. 119 : 91).
            Ces trois jours que Jonas passe dans les entrailles du poisson, sont, sans doute, les meilleurs de sa vie. Il se laisse enseigner, il réfléchit et devient un moment, par ses circonstances et même par ses paroles, un type de Christ dans son humanité (Matt. 12 : 40).
            En toute circonstance, nous pouvons invoquer le Seigneur, avec la certitude que notre prière est exaucée (Jon. 2 : 10). L'épreuve ayant produit son fruit, Dieu commande au poisson et il vomit Jonas sur la terre.
 
 
L'attitude orgueilleuse de Jonas devant la repentance de Ninive dévoile l'état de son coeur
 
            Jonas obéit maintenant à la parole de l'Eternel et se rend à Ninive : Dieu lui accorde en effet, dans sa grâce - comme plus tard à Pierre - de reprendre son service, interrompu par la désobéissance (Jon. 3 : 1-2 ; Luc 22 : 32 ; Jean 21 : 15-17). Il apporte le message de Dieu aux habitants de la grande ville, en leur annonçant l'imminence du jugement. Ceux-ci sont touchés profondément dans leur conscience et dans leur coeur ; ils reviennent de leurs mauvaises voies. Dieu « se repent » alors du mal qu'il avait parlé de leur faire, à cause de leurs péchés et Il suspend son jugement (Jér. 18 : 7-8).
            Jonas trouve cela très mauvais ; il est irrité et conteste devant Dieu. Son orgueil est blessé, il pense que sa réputation risque de souffrir de cette volte-face ! Il aurait préféré assister à la destruction de cette grande ville et de tous ses habitants, plutôt que de voir la grâce et la miséricorde de Dieu - dont il vient pourtant lui-même d'être l'objet ! - se manifester à l'égard de Ninive. Il faut confesser que nous sommes capables de nourrir dans notre coeur une pareille folie !
            Jonas semble avoir complètement oublié les leçons apprises pendant les trois jours passés dans le ventre du poisson ! Il s'assied à l'ombre d'une cabane construite par ses soins. Quelle est son intention ? Il veut rester là jusqu'à ce qu'il voit ce qui arrivera à la ville  (Jon. 4 :5) !
            Il a grand besoin de recevoir une nouvelle instruction de la part de Dieu. Il s'occupe de nous sans se lasser, et si nécessaire nous rappelle les mêmes leçons !
 
 
Avec douceur, Dieu achève son patient travail à l'égard de son serviteur
 
            « L'Eternel Dieu prépara un kikajon et le fit monter au-dessus de Jonas, pour faire ombre à sa tête, pour le délivrer de sa misère ». Jonas, qui l'instant d'avant, demandait la mort, par impatience et par chagrin (Jon. 4 : 3), « se réjouit d'une fort grande joie, à cause du kikajon » ! Il ne s'était pas réjoui de la grâce de Dieu envers Ninive, il se réjouit beaucoup de son bien-être personnel. Il en arrive même à oublier un instant sa mauvaise humeur !
            Le Seigneur sait tout employer pour dévoiler les secrets de nos coeurs. Il se sert pour cela même d'une plante, née dans une nuit et qui périt en une nuit (Jon. 4 : 10) ! Il le fait pour notre bonheur éternel et pour Sa propre gloire.
            Ainsi Dieu va poursuivre sa leçon : il prépare un ver le lendemain, au lever de l'aurore.  Le petit animal ronge promptement le kikajon qui sèche aussitôt. Ce ver, si insignifiant soit-il, est un des moyens dont Dieu peut se servir, tout comme d'une tempête ou d'un gros poisson ! 
            Puis Dieu prépare aussi un doux vent d'Orient. Le soleil darde ses rayons sur la tête de Jonas : il défaille et demande à nouveau la mort pour son âme. Nous sommes, comme lui, capables de nous irriter pour de très petites choses ! Pour le moindre kikajon, un abri précaire que Dieu  juge nécessaire de nous enlever, quelle tempête peut s'élever dans notre esprit !
            Ainsi, tout va concourir pour amener Jonas à reconnaître ses torts. Loin de vouloir l'écraser, Dieu veut le former, en faire un vase à honneur, utile au Maître. Que de résistance inutile de notre côté comme du côté de Jonas (Jon. 4 : 9) ! Que de temps perdu, au moment où un nouveau service se présente ! Le prophète aurait pu retourner à Ninive, au lieu de perdre son temps à murmurer, et y proclamer le nom de ce Dieu « faisant  grâce, grand en bonté et  miséricordieux ». Il vient de le confirmer de façon éclatante, mais justement Jonas le regrette !
            En pensant aux fâcheuses dispositions du coeur de Jonas, on se souvient aussi de Jacob. Après une vie tortueuse, il rencontre enfin un jour Dieu à Peniel. Quelle lutte acharnée avec l'Ange, jusqu'au moment où Celui-ci décide de toucher la hanche de Jacob qui  restera luxée ! Jacob « triomphe », non par sa force mais par ses larmes et ses supplications (Osée 12 : 5 ; Gen ; 32 : 30)  Le « supplanteur » confessera devant le Pharaon que ses jours ont été courts et mauvais ; mais bientôt il adorera, appuyé sur le bout de son bâton de pèlerin (Héb. 11 : 21). Là aussi, Dieu a eu le dernier mot et Jacob est devenu Israël, Prince de Dieu.
            Ainsi tous les agents dont Dieu se sert, celui qui paraît le plus insignifiant comme celui qui est le plus impressionnant pour des hommes, servent à l'accomplissement de ses desseins. Le vent d'Orient aurait-il eu le même effet, si d'abord le ver n'avait pas fait son travail ? Certainement pas. « Grand » ou « petit » sont des termes qui, pour l'homme, ont une signification. Ils n'en ont aucune pour Celui dont la Parole dit : « Qui est comme l'Eternel, notre Dieu ? Il a placé sa demeure en haut ; Il s'abaisse pour regarder dans les cieux et sur la terre » (Ps. 113 : 5-6). Il connaît le nombre des étoiles mais pas un passereau ne tombe en terre sans sa permission. Le croyant doit discerner ce que Dieu veut lui faire comprendre à chaque instant. Celui qui a réalisé une parfaite dépendance est son modèle. Il pouvait dire : « Il me réveille chaque main, Il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4).
 
 
 
 
            Le récit de  Jonas nous montre combien il est nécessaire que Dieu agisse en grâce dans nos vies de croyants, afin de nous reprendre et de nous instruire. Sachons reconnaître qu'il n'y a pas de « hasard » dans nos circonstances. Le champ de Boaz était bien celui qui convenait pour la Moabite (Ruth 2 : 3). Dieu intervient même par le moyen de ce qui nous a peut-être semblé, sur le moment, un petit détail ! Nous le comprendrons beaucoup mieux au tribunal de Christ. Là, toute notre vie sera manifestée dans la lumière divine (2 Cor. 5 :10). Nous serons étonnés de constater alors notre myopie spirituelle (2 Pier. 1 : 9), notre peu de discernement et combien souvent notre foi était défaillante ! Nous apprendrons combien notre « folie » s'est avérée persistante (Ps. 69 : 5). Par contre, nous apprécierons enfin, à leur juste valeur, la bonté, la fidélité, la patience de notre Dieu ! Sa main a dirigé toutes nos voies, pour notre profit (Es. 48 : 17 : Héb. 12 : 10). Que de fois, avec une miséricorde infinie, Il s'est servi - comme avec Jonas - de toutes sortes de choses, pour nous former. Dans sa grâce, Il a bien voulu nous réapprendre les leçons que nous avions si vite oubliées !
 
 
 
                                                                                              Ph. L   le 25. 06. 08
 
 
 
            Quand dans ma course, à la borne arrivé, d'où je revois le chemin de ma vie,
            Je laisse au loin de ce poste élevé, mes yeux errer sur la toute suivie,
            Ni larme, ô Dieu, ni regret, ni soupir ne vient troubler mon âme qui déborde :
            Pour ton enfant il n'est qu'un souvenir, le souvenir de ta miséricorde.