bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
LE SERVITEUR DE DIEU
 

 « Voici mon serviteur… » (Es. 42 : 1-4)
 « Le Seigneur Eternel m'a donné la langue des savants… il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4)
 Les souffrances et la gloire du Serviteur de Dieu (Es. 52 : 13 - 53 : 12)
 
 
            « Le Christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, mais s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2 : 6-8).
 
            La position de serviteur a été prise volontairement par le Seigneur lors de son incarnation. Le Fils de l'homme est venu pour servir et non pour être servi (Matt. 20 : 28). « Je suis un homme qui laboure la terre », déclare-t-il prophétiquement ; « l'homme m'a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (Zach. 13 : 5). Il lui fallait être aux affaires de son Père (Luc 2 : 49) et il trouvait toute sa joie à faire la volonté de Celui qui l'avait envoyé afin d'accomplir son oeuvre  (Jean 4 : 34).
            Ce caractère de serviteur est si attachant chez le Seigneur que l'Esprit Saint, toujours désireux de prendre ce qui est à Christ pour nous le communiquer, a conduit Marc à nous présenter son inlassable activité. Cette diligence est soulignée dans son évangile  par l'emploi fréquent du mot « aussitôt » (plus de 40 fois). Il peut dire : « Le zèle de ta maison me dévore» (Jean 2 : 17), et  encore : « Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille (Jean 5 : 17) ; « Il me faut faire les oeuvres de celui qui m'a envoyé tandis qu'il fait jour ; la nuit vient en laquelle personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4).
            On trouve dans l'Ancien Testament un livre qui met également en relief cette gloire particulière du Seigneur. C'est celui d'Esaïe qui reprend le peuple, l'avertit ; il cherche aussi à le ramener et à le consoler. Dans ce livre, la révélation progressive de Dieu au sujet du parfait Serviteur va se compléter merveilleusement.
 
 
« Voici mon serviteur… » (Es. 42 : 1-4)
 
            Le prophète Esaïe présente le vrai serviteur de l'Eternel ;  il montre en premier lieu Son travail et Son caractère (Es. 42 : 1-4 ; Matt. 12 : 18-21).
 
                                    - Les  aspects de l'oeuvre du Serviteur
 
            L'oeuvre du Serviteur, ou son propos, est présentée sous trois aspects dans ces versets :
                        * Il fera valoir le jugement à l'égard des nations (v. 1)
                        * Il fera valoir le jugement en faveur de la vérité (v. 3).
                        * Il établira le juste jugement sur la terre (v. 4).
 
            Pour le prophète, il est clair que le résultat final que le Serviteur a en vue sera atteint certainement ; cela est confirmé par la répétition du mot « jugement » souvent employé dans l'Ancien Testament. Il signifie fondamentalement que toute activité doit être contrôlée par la loi divine. Le Serviteur de Dieu ne se lassera pas et ne se hâtera pas jusqu'à ce qu'Il ait établi le juste jugement, que toute activité humaine soit désormais réglée par la loi de Dieu.
            De telles paroles dans l'Ecriture ne sont-elles pas  l'annonce d'une chose miraculeuse ? Le royaume d'Israël, du temps d'Esaïe, était déjà chancelant et allait bientôt disparaître. Du « plus petit de tous les peuples » (Deut. 7 : 7), il ne resterait bientôt plus qu'une troupe de captifs sans défense. Et pourtant ces paroles mettent en évidence la sublime conception du moment où toute la terre sera paisiblement régie en accord avec la Loi de Dieu.
            Il vaut la peine de citer à ce sujet le commentaire d'un auteur bien connu : « La manière dont le service de ce serviteur doit se dérouler est annoncée il y a déjà près de deux mille cinq cent ans, dans un dialecte qui a maintenant disparu, à une troupe de captifs sans défense. La forme de civilisation d'alors est depuis longtemps ruinée, mais il n'y a rien de « dépassé » de périmé dans ce message. Il reste parfaitement adapté aux besoins de l'humanité et son caractère est universel. Ces paroles sont dictées par un amour qui ne périt jamais, alors que les prophéties et les langues auront leur fin (1 Cor. 13 : 8). Le message s'adresse encore aujourd'hui à notre coeur et à notre conscience, avec toujours la même tendresse et la même autorité ».
 
            Il faut se rappeler que les prophètes de l'Ancien Testament ont la terre pour horizon. Cet horizon n'atteint les cieux que dans certaines rares occasions. C'est le cas dans le livre d'Osée, un contemporain d'Esaïe, ou encore  chez Daniel qui « voit » quelqu'un comme un fils d'homme venant avec les nuées des cieux (7 : 13). La « vision » chrétienne a été, dès le début beaucoup plus étendue. Parmi toutes les révélations que Paul reçoit, on trouve celle qui présente les cieux et la terre, réunis sous la seule autorité de Christ. Il est question aussi de cette « grande foule », issue de toute tribu et nation. Sa sphère de bénédiction se situe au ciel. Elle forme un Corps uni à Christ, dont Lui-même est la tête. De sorte que nous pouvons être remplis de louange, en considérant les richesses insondables de Christ !
            Mais Dieu se propose de bénir aussi la terre. Le prophète Esaïe, tout en décrivant les caractères de son futur service, encore à venir, met en évidence les caractères du Serviteur. En écoutant sa description, nous comprenons que la Personne dont il parle est le Seigneur, notre Sauveur Jésus Christ.
 
                                   - Les caractères du vrai Serviteur
 
            Les caractères du Seigneur  placés ici devant nous dans ces versets d'Esaïe 42 ont une forme négative :
 
                        * « Il ne criera pas, et il n'élèvera pas sa voix (v. 2)
           
            Le sens de ce verset est illuminé par la citation de Matthieu 12 : 19 : « Il ne contestera pas, et ne criera pas ».
            Paul adresse ces paroles à son enfant Timothée : « Il ne faut pas que l'esclave du Seigneur conteste, mais qu'il soit doux envers tous » (2 Tim. 2 : 24). Toutefois ce qui correspond le mieux à cette prophétie d'Esaïe est exprimé par le même apôtre lorsqu'il exhorte les Corinthiens par « la douceur et la débonnaireté de Christ » (2 Cor. 10 : 1). Crier, s'adresser à un auditoire sur un ton hystérique, ce n'est pas la façon d'agir du Serviteur, ni celle de ceux qui ont le désir de marcher sur ses traces !  La Parole de Dieu ne se répand pas en se servant de la force ou en usant d'habileté.  Il faut une capacité reçue de Dieu pour enseigner et le faire avec un esprit de douceur. Alors, le serviteur de Christ peut accomplir son service en suivant le modèle laissé par le Maître (1Thes. 2 : 5, 7). Puis il convient d'attendre avec patience, dans un esprit de prière, que Dieu intervienne et accorde la repentance à ceux qui jusqu'alors s'opposaient à la foi.
 
                        * « Il ne brisera pas le roseau froissé et n'éteindra pas le lin qui brûle à peine (v. 3).
 
            Il y a ici l'un des plus précieux caractères du Serviteur. Son infatigable ministère de grâce et de vérité supposait une grande persévérance. Il avait beaucoup d'adversaires ; il devait les surmonter pour atteindre son but (Luc 13 : 32-33). Toutefois Il ne voulait pas, comme d'autres, traiter les faibles sans ménagement, sous prétexte que c'était indispensable pour parvenir à ses fins.
            « Il y a un jour de l'Eternel des armées contre tout ce qui s'exalte et s'élève, et contre tout ce qui est haut » (Es. 2 : 17), mais Il veille constamment à ne pas briser le roseau déjà froissé et à ne pas éteindre la mèche de lin qui fume à peine !
            « Un roseau froissé » : cette expression est très significative de ce que nous ressentons parfois dans notre vie. Rendons grâces à Dieu : nous avons continuellement affaire à son Serviteur plein de grâce ! Le roseau est quelque chose d'élancé, de droit et de mince. Mais ce roseau fragile  peut être froissé, si l'homme ou la bête le traitent avec brutalité (Ezé. 34 :18). Ce que Dieu avait pourtant créé droit et ferme est alors écrasé. Or Christ est venu pour que nous ayons la vie et que nous l'ayons en abondance ! (Jean 10 : 10). Il veille à nous guérir.
            Le « lin qui fume à peine » : un seul geste suffit pour éteindre cette mèche ou, au contraire, pour la ranimer. Mais dans ce cas, il faut être disposé à s'en occuper avec douceur ! (Ezé. 34 : 16). Comme Jérémie, pouvons-nous dire « Je ne me suis pas hâté de cesser d'être pasteur  en te suivant » (Jér. 17 : 16) ? Alors, dans ces circonstances, l'esprit qui nous animera fera toute la différence ! (Jér. 17 : 16). Le Serviteur du Seigneur n'éteint pas le lin qui fume à peine. Que de fois nous éprouvons que nous ressemblons à une lampe prête à s'éteindre, à cause de notre propre folie ou de la cruauté des autres.
            Certainement Simon Pierre se trouvait dans un tel état, après avoir renié le Seigneur avec des imprécations et en jurant (Marc 14 : 70-71). Mais le Maître ne va pas éteindre ce lin qui fume à peine. Il a déjà prié avec ferveur, intercédant pour son disciple afin que sa foi ne défaille pas, au moment où la flamme serait si près de s'éteindre (Luc 22 : 32) ! Maintenant, à l'instant le plus critique,  Jésus se retourne et regarde Pierre. Celui-ci  se souvient des paroles de Jésus ; il sort dehors et il pleure amèrement (Luc 22 : 61-62). Après sa résurrection, le Seigneur, avec des paroles remplies de tendresse, restaure Pierre « en chute ». Il le prépare à remplir le service qu'Il s'était proposé de lui confier. Le croyant possède la vie éternelle, il ne peut plus périr. La flamme de la vie reçue ne peut disparaître. Notre salut est un don du Dieu fort. Personne ne peut ravir les brebis de la main du Seigneur (Jean 10 : 28).
 
                        * « Il ne se lassera pas et ne se hâtera pas (ou : il ne sera pas brisé) » (v. 4).
 
            Les deux mots traduits au verset 3 par «  froissé » et « qui brûle à peine » sont employés aussi pour Lui au verset 4. Il ne faiblira pas et il ne fléchira pas. Jamais sa flamme ne vacille ! Il n'est jamais « froissé », au point d'être sur le point de casser.
            Nous avons donc ici un précieux contraste entre le vrai Serviteur, le dernier Adam venu du ciel et l'homme en Adam tiré de la poussière (1 Cor. 15 : 47). Ce dernier, malgré sa propre infirmité ne se montre pas compatissant à l'égard des faibles. L'histoire de ce monde montre que la volonté de « l'homme de fer » le rend impitoyable à l'égard de ses semblables, car il désire à tout prix atteindre le but qu'il s'est fixé. Il domine et écrase les faibles qu'il peut trouver sur son chemin. Les seules personnes qui montrent de la sympathie à l'égard des faibles sont celles qui reconnaissent leur propre faiblesse.
            Notre Sauveur est parfait dans son amour et sa sagesse. Pour restaurer notre âme, Il sait adresser une parole à propos à celui qui est las, ranimer les forces de celui qui faiblit, augmenter la force de celui chez qui elle fait défaut. Cette perfection se montre aussi en ce qu'Il est le Dieu d'éternité, le Créateur des bouts de la terre. Il ne fait jamais défaut et Il n'est jamais fatigué. Il établira le juste jugement sur la terre !
 

« Le Seigneur Eternel m'a donné la langue des savants… il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4)
 
            Avant d'aborder ces versets du chapitre 50 d'Esaïe, quelques réflexions préliminaires sont nécessaires pour montrer le fil de la pensée dans les chapitres intermédiaires.
            Nous avons considéré le début du chapitre 42 d'Esaïe, en montrant que les caractères décrits se sont réellement accomplis dans le Seigneur Jésus. Toutefois la première intention de ce chapitre était de tracer le profil, les caractéristiques « idéales » du Serviteur de Dieu ; en attendant que Quelqu'un puisse réellement les réaliser. En fait la nation d'Israël a été d'abord choisie par le Seigneur ; elle aurait dû reproduire les traits définis par ce portrait idéal. Aussi, dans les chapitres 41à 49, Israël ou Jacob est appelé le serviteur de l'Eternel (41 : 8, 9 ; 43 : 10 ; 44 : 1, 2, 21 ; 45 : 4 ; 48 : 20 ; 49). Son histoire, hélas, est un échec complet ; au chap. 42 : 19, on apprend que se serviteur est aveugle et sourd. Toutefois, les encouragements divins ne se démentent pas.
            Au début du chapitre 49, nous trouvons encore ces paroles : « Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai » (v. 3). Mais, au verset 5, Israël et Jacob sont dépendants du travail accompli par le vrai Serviteur. Entre les deux versets, le Seigneur Jésus prend, de façon évidente, la place d'Israël comme Serviteur du Seigneur. Un fait confirmé par les citations faites dans le Nouveau Testament au sujet du Serviteur, et appliquées au Seigneur Jésus.
            Dans la suite de ce même chapitre, on voit Dieu appeler et rassembler son peuple Israël dans son propre pays, et le récit montre à quel moment  ils regarderont « vers Celui qu'ils auront percé, et ils se lamenteront sur Lui » (Zach. 12 : 10).    
                                    - « La langue des savants »
 
            « Le Seigneur Eternel m'a donné la langue des savants pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las » (v. 4a). Ces mots décrivent dans quel esprit le Seigneur Jésus parlait quand Il se trouvait sur la terre.
            Les enfants de Sion retourneront vers leur mère, Jérusalem, frappée, destituée de son trône et désolée. Le Seigneur parle ici de sa première venue : « Pourquoi suis-je venu, et il n'y a eu personne ? Pourquoi ai-je appelé et il n'y a eu personne qui répondit ? … Voici par ma réprimande je dessèche la mer, je fais des rivières au désert » (v. 2). A sa première venue, Il ne s'est pas servi de ses paroles qui dessèchent la mer et qui revêtent les cieux de noirceur. Le Seigneur Eternel lui a donné la langue des savants : Il peut adresser une parole à propos à tous ceux qui sont fatigués.
            Pendant « les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7), le Seigneur Jésus Christ a été le parfait Serviteur de l'Eternel. Seul, Il s'est montré capable de bander un coeur brisé avec son amour, à y appliquer le vrai « baume de Galaad ». Il veut prendre en charge tous ceux -combien ils sont nombreux ! - qui sont atteints par la fatigue. Fatigue de tout ordre : physique, nerveuse ;  le coeur peut, lui aussi, accuser la fatigue, suite peut-être à un travail trop intense qui conduit les hommes à une sorte d'« esclavage» auquel ils sont parfois même consentants ! Mais cette lassitude est liée peut-être à l'adversité, à toutes les souffrances rencontrées au cours de notre vie ! Seul le Sauveur peut donner de la force à celui qui est las (Es. 40 : 29). Il invite avec tendresse : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28). Ceux qui Le connaissent ont fait tant de fois l'expérience  de sa grâce, de ses soins pour soutenir celui qui est las.
 
                                    - Son oreille ouverte « chaque matin »
 
            « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (v. 4b). Le Seigneur, homme ici-bas, avait une oreille attentive. Il peut dire : «  Je n'ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière » (v. 5). Il y a un grand mystère caché dans de telles paroles ! Elles mettent en évidence son humanité véritable. Jour après jour, en contraste avec tant d'autres hommes, son oreille était ouverte. Il recevait ainsi des communications de la part de son Dieu et Père et il apportait cette parole « dite en son temps » à ceux qui l'entouraient (Prov. 15 : 23).
            Ainsi, Il a eu la force de suivre ce chemin de honte, où on lui a craché au visage et où on l'a insulté ; Il a donné son dos à ceux qui frappaient et ses joues à ceux qui arrachaient le poil (v. 6). Il était toujours parfaitement sensible à la Parole de Dieu. Et, dans son saint désir de faire la volonté du Père,  « Il a dressé sa face comme un caillou » avec l'assurance qu'Il ne serait pas confus (v. 7) ! On trouve en Lui une unité parfaite entre sa tendresse vis-à-vis de la lassitude des autres et son ferme propos d'accomplir, coûte que coûte, toute la volonté de Dieu.
 
            Les deux derniers versets de ce chapitre (10-11) offrent un contraste complet ! D'une part, il y a celui qui craint l'Eternel, écoute la voix de son Serviteur. Comme il doit marcher dans les ténèbres sans aucune lumière il se confie dans le Nom de l'Eternel et s'appuie sur son Dieu. D'autre part, tous ceux qui allument un feu et s'entourent d'étincelles nous sont présentés. Ils cherchent, en vain, à marcher à la « lumière » trompeuse de ces étincelles ! Ils vivent à la seule lumière de la raison humaine, ils cherchent inutilement à s'appuyer sur la sagesse des hommes (1 Cor. 2 : 5). Un tel chemin conduit à  la douleur et à la honte (Es. 50 : 10-11).
            Marchons dans la lumière divine, occupés de ce que l'oeil n'a pas vu et que l'oreille n'a pas entendu, de ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment (1 Cor : 2 : 9).
 
 
Les souffrances et la gloire du Serviteur de Dieu (Es. 52 : 13 - 53 : 12)
 
            « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'Il entra dans sa gloire ? » (Luc 24 : 26). Telle est la déclaration du Seigneur à ses disciples, qui s'éloignaient de Jérusalem. Pourtant ils menaient deuil sur sa mort, ils étaient tristes. Alors les paroles de Jésus font brûler leur coeur : Il leur parle dans le chemin (v. 32). Notre propre coeur ne brûlerait-il pas quand nous comprenons un peu les motifs qui ont rendu le chemin d'obéissance du Serviteur parfait, celui de la souffrance ? L'oeuvre qu'Il était venu accomplir sur la terre avait pour but de rétablir le jugement. Depuis si longtemps, à cause du péché de l'homme, le jugement sortait perverti (Hab. 1 : 4).  
            Il y des faits que l'homme refuse de prendre en compte, quand il fait des plans successifs en vue d'éviter la catastrophe qu'il pressent : il s'agit du péché, de toute la tristesse qu'il a entraîné et de son salaire,  la mort toujours présente et redoutée à juste titre (Héb. 2 : 15).
            Le Serviteur parfait s'est saisi de ces choses.
            Esaïe 53 : 1-3 présente « l'homme de douleurs ». Les versets 4 à 6 parlent de nos péchés : « Certainement Lui a porté nos langueurs et s'est chargé de nos douleurs… Il a été meurtri pour nos iniquités ; le châtiment de notre paix a été sur Lui et par ses meurtrissures nous avons été guéris ». Dans les versets 7 à 9, nous apprenons qu'Il a été avec le riche dans sa mort.  Pécheurs délivrés par cette oeuvre unique, demandons à Dieu qu'après avoir été occupés de ces choses saintes, nous apprenions à rester aux pieds du Seigneur, comme Marie (Luc 10 : 39).
            Dans la suite de ce chapitre, on Le voit atteignant la victoire, entrant dans la gloire, salué par Dieu,  après avoir souffert une fois pour toutes, « le Juste pour les injustes » (1 Pier. 3 : 18).
 
            Le travail du Serviteur commencé au chapitre 42 est entièrement achevé ! Le plaisir de l'Eternel a prospéré dans sa main. Le Serviteur qui a tant souffert sera satisfait quand il verra le fruit mûr et parfait de son oeuvre à la croix (53 : 11).
            Mais Il garde volontairement ce caractère de Serviteur dans l'éternité. Il est Celui que l'on peut déjà contempler prenant ici-bas la place d'un esclave pour laver les pieds de ses disciples, en sorte qu'ils aient une part avec Lui (Jean 13 : 8). L'évangile de Luc révèle ce qu'Il fera en faveur des esclaves qu'Il trouvera veillant quand il viendra : « Il se ceindra et les fera mettre à table, et s'avançant, il les servira » (Luc 12 : 37).
 
            Mystère d'un amour qui surpasse toute connaissance (Eph. 3 : 19) !
 
 
  Ph. L - 20-06-08