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Le disciple que Jésus aimait

(Jean 13 : 23-25 ; 19 : 23-25 ; 20 : 1-4 ; 21 : 4-7, 20-24)

 
    Dans l'évangile de Jean, nous trouvons déjà ce message de la part des soeurs de Lazare, concernant leur frère : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade ». Peu après, nous lisons cette affirmation : « Or Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare » (Jean 11 : 3, 5). Ensuite, dans le même livre, cinq autres passages parlent sobrement du disciple que Jésus aimait. Parvenus au dernier d'entre eux (Jean 21 : 24), nous comprenons que le disciple dont il est question est justement Jean, l'auteur de cet évangile.

    En lisant ces versets, certains se sont peut être demandés si Jean en employant cette expression souhaitait que l'on pense que Jésus avait une plus grande affection envers lui qu'à l'égard des autres disciples ? Mais, écrivant sous la conduite du Saint Esprit, il semble plutôt que Jean est pénétré de façon particulière par cet amour dont le Seigneur aime tous les siens. Ne désire-t-Il pas que chacun de ses rachetés puisse en jouir ? C'est ce que déclare Paul : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20). Saisir ainsi que le Fils de Dieu a pu m'aimer, moi, vile créature, est un sujet d'adoration !

    Pierre déclarait publiquement l'intensité de son amour pour Jésus, chose toujours dangereuse. Ses affirmations ont eu, hélas, les suites désastreuses que l'on sait (Luc 22 : 33-34). Enfant, je m'efforçais sans grand succès de dessiner. Aussi me fallait-il écrire sous mon dessin : « ceci est un cheval » pour qu'on puisse le savoir. Notre amour pour le Seigneur doit pouvoir se discerner sans que nous ayons besoin de l'affirmer hautement.

    Jean a fait des progrès en compagnie du Seigneur, depuis le jour où, avec son frère Jacques, il proposait de demander que le feu descende du ciel sur ces Samaritains qui venaient de refuser de recevoir Jésus (Luc 9 : 54). Il avait appris à connaître l'amour que Jésus avait pour lui et cela était pour lui un grand sujet de joie. Réjouissons-nous beaucoup de l'amour du Seigneur : nous nous tiendrons ainsi sur un terrain sûr et serons gardés de nous aventurer sur les sables mouvants de nos propres sentiments à l'égard du Seigneur ! O combien sont précieuses ces paroles pour nos coeurs : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin » (Jean 13 : 1). C'est dans la mesure où l'on comprend un peu la grandeur de son amour infini que l'on peut L'aimer davantage et mieux se consacrer à son service. Un cantique affirme : « C'est de ton amour même que mon amour vivra » !

    Ces cinq passages présentent les résultats bénis de l'intimité de ce disciple avec le Seigneur. Il réalise tout l'amour dont il est l'objet, et il peut tout naturellement se désigner comme le disciple que Jésus aimait.
 

1) -  D'abord ce disciple est enseigné en restant tout près du Seigneur. Il est évident que Jean a su prendre cette place de proximité du Seigneur durant cette nuit où tous les disciples sont réunis pour assister au dernier repas dans la chambre haute, à Jérusalem. Alors qu'ils sont à table, « Jésus fut troublé dans son esprit et rendit témoignage et dit : En vérité, en vérité, je vous dis que l'un d'entre vous me livrera. Les disciples se regardaient donc les uns les autres, étant en perplexité, ne sachant de qui Il parlait. Or l'un de ses disciples, que Jésus aimait, était à table dans le sein de Jésus ». Toujours aussi spontané dans ses actions, Simon Pierre lui fait signe de demander lequel était celui dont il parlait. En fait, il veut savoir qui donc sera le traître ? Dans d'autres évangiles, les disciples, fort attristés, demandent tour à tour au Seigneur : « Est-ce moi ? » (Matt. 26 : 22 ; Marc 14 : 19). Dans cet évangile, le disciple que Jésus aimait et qui était à ses côtés est tout désigné pour poser une telle question : « Et lui, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, lequel est-ce ? Jésus répond : « c'est celui à qui moi je donnerai le morceau après l'avoir trempé ». C'est un secret terrible que Jésus lui révèle maintenant. Il dénonce Judas dont Il connaissait les dispositions intérieures depuis le commencement (Jean 6 : 64). Quelle scène ! « Ayant trempé le morceau, il le donne à Judas, fils de Simon. Et après le morceau, alors Satan entra en lui… il sortit aussitôt ; or il était nuit » (Jean 13 : 21-30).

    Alors que le trouble et la tristesse ont rempli les coeurs, quel bonheur pour Jean de rester penché sur la poitrine du Seigneur ! Il sait qu'à cette place bénie, il goûtera le repos de l'amour et ensuite il pourra en parler à d'autres ! En traversant ce monde de tristesse, de détresse et de fatigue, chacun peut aussi se réfugier en esprit dans cette douce retraite et trouver une parfaite consolation dans l'amour du Seigneur. Un cantique le rappelle : « Près de Son coeur, ayant tous place, comme Jésus et ses amis ».

 

2) - Alors que tous les disciples se sont enfuis (Matt. 26 : 56), au chapitre 19 de Jean, on voit pourtant Jean, seul d'entre eux, se tenir près de la croix où Jésus est crucifié. Plusieurs femmes s'y trouvent avec courage, restant par amour, au milieu d'une grossière soldatesque. Jésus savait ce qui se passait dans le coeur de sa mère (Luc 2 : 35). Son amour tout-puissant et sa parfaite sympathie n'étaient pas altérés par ses souffrances. « Voyant sa mère et le disciple qu'Il aimait, se tenant là, Il dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis Il dit au disciple : voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui ». C'est aux soins de ce disciple que Jésus confie Marie, et non aux autres fils de sa mère. Là où ce disciple habitait on pouvait jouir de l'amour du Seigneur : c'est donc vraiment pour elle un lieu béni dans sa terrible épreuve !

    Dans la mesure où nos coeurs seront remplis de la conviction de son amour pour nous, nous serons rendus capables de tenir ferme alors que d'autres s'enfuient ! Nous pourrons être plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés (Rom. 8 : 38). Etreints par cet amour de Christ, nous ne vivrons plus pour nous-mêmes mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 14). Dès lors, de même que le Seigneur a pu confier sa mère à Jean, Il pourra nous confier ce qui est si cher à son coeur, les siens et son Assemblée !

           

3)-   Au chapitre 20, Marie de Magdala est la première personne à se rendre de bon matin, le premier jour de la semaine, au sépulcre. Et là, avec stupéfaction, elle découvre que la pierre qui fermait le sépulcre a été ôtée ! Alors elle court chez Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait et leur donne sa propre interprétation des faits : « On a enlevé du sépulcre le Seigneur et nous ne savons pas où on l'a mis ». « Pierre donc sortit, et l'autre disciple et ils s'en allèrent au sépulcre. Et ils couraient les deux ensemble ; et l'autre disciple courut en avant plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre ». Là, Jean découvre les preuves éclatantes de la résurrection du Seigneur (Jean 20 : 2-9).

    Pourquoi Jean a-t-il couru plus vite que Pierre ? Etait-ce simplement parce qu'il était plus jeune que l'autre disciple ? Pierre n'était-il pas plutôt retenu par son récent reniement du Seigneur ?

    En tout cas on comprend que celui qui est habituellement occupé de l'amour parfait et inlassable du Seigneur à son égard, et en jouit, peut courir plus rapidement que celui qui est préoccupé par l'imperfection de son amour personnel pour le Seigneur ! Quand nous méditons sur la douceur de cet amour qui surpasse toute connaissance, nous sommes encouragés, fortifiés, réveillés peut-être, si nécessaire. Dès lors, nous pouvons dire avec Habakuk : « Il rendra mes pieds semblables à ceux des biches, et Il me fera marcher sur mes lieux élevés ! » (Hab. 3 : 19).

 

4) –   Au début du chapitre 21, les disciples - ils ne sont que sept- attendaient en Galilée la venue du Seigneur (Matt. 26 : 32). Mais soudain Pierre que pourtant le Seigneur avait fait pêcheur d'hommes, déclare : « Je m'en vais pêcher » (v. 3). Le voyant retourner à son ancienne occupation, les autres disent : « Nous allons aussi avec toi ». Ils montent dans une nacelle et cette nuit- ils ne prirent rien. Mais « le matin venant déjà, Jésus se tint sur le rivage ; les disciples toutefois ne savaient pas que ce fût Jésus. Jésus donc leur dit : Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? Ils répondirent : Non. Et il leur dit : Jetez le filet au côté droit de la nacelle, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude des poissons » (v. 4-6). Cette scène aurait dû immédiatement, semble-t-il, en rappeler une autre à Pierre, une scène qui avait joué un si grand rôle dans sa vie ! (Luc 5 : 3-11). Mais c'est « ce disciple donc que Jésus aimait » qui dit à Pierre : C'est le Seigneur » ! (Jean 21 : 4-7) ! Il avait acquis un discernement spirituel qui faisait alors défaut à Pierre. Si nous avons appris à connaître l'amour de Christ et si nous nous conservons dans cet amour (Jude 21), notre compréhension spirituelle fera des progrès !

 

5) –   A la fin de ce même chapitre, on voit le même disciple suivre le Seigneur, comme avaient pu le faire les deux disciples de Jean-Baptiste, ayant discerné en Jésus l'Agneau de Dieu (Jean 1 : 40). Jésus vient de dire à Pierre : « Suis moi ». Mais l'autre disciple suit Jésus de lui-même. Il ne peut pas agir autrement, ce sont des liens d'amour qui le tirent ! (Osée 11 : 4). Dès qu'il voit le Seigneur se lever pour partir, il Le suit. La bien-aimée du Cantique demandait : « Tire-moi : nous courrons après toi » (Cant. 1 : 4). Les disciples du Seigneur ont parfois besoin d'être entraînés !

    C'est une grande bénédiction d'être vraiment assurés de son grand amour pour nous, nous ne pouvons plus nous en passer !

    Pierre se retourne (le vieux Pierre a-t-on écrit !). Il voit suivre « le disciple que  Jésus aimait, qui aussi pendant le souper, s'était penché sur sa poitrine et avait dit : « Seigneur, quel est celui qui te livrera ? » (v. 20). N'est-il pas frappant que la Parole rappelle encore ici la scène qui s'était déroulée avant la croix ? Il semble que c'est pour souligner le prix qu'une telle attitude a eu pour le Seigneur. Lui donnons-nous des occasions pour réjouir son coeur ?

    Pierre est inquisiteur, il n'avait pas entendu, et pour cause, Jésus appeler Jean. Il s'enquiert : « Seigneur, et celui-ci, -que lui arrivera-t-il ? » (v. 21). Il n'est pas bon de se retourner, on peut alors se laisser distraire par mille choses qui peuvent nous empêcher de voir le Seigneur et de le suivre. Il faut plutôt aller de l'avant, se garder d'épier nos frères. Jésus lui répond : « Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi » (v. 22). Prions pour notre entourage, ayons un amour fraternel sans hypocrisie et soyons sur nos gardes ! La jalousie serait si prompte à envahir notre coeur. Soyons attentifs à la voix du Seigneur : Il invite chacun à Le suivre personnellement, à se tenir près de Lui. On peut déduire de cette réponse du Seigneur à Pierre qu'il y aura des disciples qui se réjouiront de l'amour de Jésus à leur égard, jusqu'à sa venue !

    Le Saint Esprit est toujours avec nous et en nous. Il trouve ses délices à nous faire réaliser combien l'amour du Seigneur est réel, et combien il doit être précieux pour nos faibles coeurs (Jean 16 : 14-15). C'est la réponse au désir exprimé par l'apôtre Paul dans sa prière : « Que le Christ habite par la foi dans vos coeurs, et que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, - et de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance ; afin que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu » (Eph. 3 : 17-19). 

 
                                                                                        13.12.05       Ph.L.