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Les activités du potier dans la Bible
 

 Israël est dans la main de l'Eternel, comme l'argile dans la main du potier 
 Dieu prépare pour la gloire des « vases de miséricorde », tandis que les « vases de colère » attirent sa colère sur eux 
 Les ennemis du Seigneur seront détruits, brisés « comme un vase de potier » 
 Le vase d'argile est une figure de la fragilité et de la faiblesse du corps humain et de la vie
 Le divin Potier désire utiliser pour sa gloire les vases qu'Il forme lui-même en vue de leur service 
  

            L'image du travail de l'argile par le potier employée dans la Bible est pleine d'intérêt ; elle n'a rien perdu ni de sa simplicité ni de sa force.
            Le potier « foule l'argile » pour la rendre malléable (Es. 41 : 25). Puis, au moyen d'un tour, il la façonne pour en fabriquer divers objets, des vases en particulier ; ceux-ci sont entraînés sur le tour dans un mouvement giratoire qui aide l'artisan à leur donner la forme désirée. Durant ce travail, le rôle joué par ses mains est déterminant : l'une d'elles travaille à l'intérieur du vase, exerçant une pression secrète, continue, lente et précise ; son action se combine avec celle de l'autre main qui, elle, agit à l'extérieur – c'est la seule qui soit visible pour l'entourage !
            Ce travail harmonieux et minutieux aboutira finalement à reproduire la forme exacte voulue par le créateur. Le potier élimine, peu à peu, les parties réfractaires susceptibles d'altérer le galbe des objets divers qu'il désire modeler (Prov. 25 : 14). Au début de son travail, rien ne laisse supposer que cette motte de glaise informe et inerte qu'il tient dans sa main va devenir, sous son impulsion, un objet utile, et de plus, s'il le souhaite, de forme agréable.
 
            Dans l'Ecriture, la puissance de Dieu en création et sa souveraineté dans ses voies envers les hommes sont comparées au pouvoir du potier pour former des vases comme il lui plaît. Le pétrissage de l'argile est une figure du travail divin correctif. Le brisement du vase parle du châtiment divin. Cette puissance de Dieu s'applique à son peuple Israël, mais aussi à l'homme en général.
            L'argile, un des matériaux qui proviennent de la terre, illustre le caractère de ce qui est passager et souvent de peu de durée devant Dieu (Dan. 2 : 33) ; 2 Tim 2 : 20-21).
 
            Le Saint Esprit se sert de telles images dans les écrits de serviteurs aussi différents qu'Esaïe, Jérémie, Zacharie ou Paul. Ces enseignements sont semblables à des aiguillons, utiles pour parler à nos consciences (Ezé. 28 : 24 ; Act. 26 : 14) : ils sont donnés par un seul pasteur (Ecc. 12 : 11).
 
 
 
Israël est dans la main de l'Eternel, comme l'argile dans la main du potier (Jérémie 18-19)
 
            La parole de Dieu vient à Jérémie : « Lève-toi et descends dans la maison du potier » ! Il obéit et découvre le potier qui « faisait son ouvrage sur son tour ». Mais « le vase qu'il faisait fut gâté, comme de l'argile dans la main du potier ; et il en fit un autre vase, comme il plut aux yeux du potier de le faire » (Jér. 18 : 1-4).
            L'Eternel donne à son serviteur la signification de la scène à laquelle il vient d'assister, afin qu'il la communique à son tour au peuple : « Ne puis-je pas faire de vous comme fait ce potier, ô maison d'Israël ? dit l'Eternel. Voici comme est l'argile dans la main du potier, ainsi êtes-vous dans ma main, ô maison d'Israël » (v. 6). Selon qu'une nation se détourne du mal ou décide au contraire de s'y adonner, l'Eternel peut changer du tout au tout sa façon d'agir à son égard. Dans sa souveraineté, il peut alors, s'Il le juge à propos, arracher, démolir, détruire ou au contraire bâtir et planter.
            Les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem qui avaient été jusqu'ici les objets de la faveur divine, s'éloignaient de plus en plus de l'Eternel (Jér. 8 : 5). Toutefois, dans son amour, avant d'agir contre eux, Il les presse encore : « Revenez donc chacun de sa mauvaise voie… » (v. 11). Or, au lieu d'écouter ses appels, ils répondent effrontément : « C'est en vain, car nous marcherons suivant nos pensées, et nous ferons chacun selon l'obstination de son mauvais coeur » (v. 12 : voir aussi 2 : 25).
 
            Que reste-t-il à faire à l'égard de cette vierge d'Israël qui oublie son Rédempteur et agit d'une façon invraisemblable à son égard ? (v. 13 ; Es. 5 : 4). Jérémie doit maintenant aller de la part de l'Eternel dans la vallée de Hinnom et briser un vase devant les anciens du peuple. Il transmettra à « Juda la perfide » un terrible message. Dieu va les briser comme ce vase qui ne peut être raccommodé (Jér. 19 : 1 ; Es. 30 : 14).
            Le prophète a appris un grand secret, pour la consolation et la joie de son coeur profondément affligé par l'obstination de son peuple à mal faire. Dieu a préparé un autre vase, sans le moindre défaut, digne à tout jamais de Sa gloire. Le Fils unique s'est présenté : Il a accepté par amour d'être fait à la ressemblance des hommes. « Tu m'as formé un corps... Voici je viens, - il est écrit de moi dans le rouleau du livre – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 5-8). Il a été ici-bas le serviteur parfait, l'Homme parfaitement obéissant.
 
 
 
Dieu prépare pour la gloire des « vases de miséricorde », tandis que les « vases de colère » attirent sa colère sur eux (Romains 9 : 19-29)
 
            Le potier a pouvoir sur l'argile. L'apôtre Paul pose la question : « Plutôt, toi, ô homme! Qui es-tu, qui conteste contre Dieu ? La chose formée dira t-elle a Celui qui l'a formée : Pourquoi m'as-tu ainsi fait ? Le potier n'a t-il pas pouvoir sur l'argile pour faire de la même pâte un vase à honneur et un autre à déshonneur ? (Rom. 9 : 21-22 ; Es. 45 : 9).
            Dieu a voulu montrer sa colère et faire connaître sa puissance. Il a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés (par eux-mêmes) pour la destruction. Il a voulu faire connaître aussi les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu'il a préparés d'avance pour sa gloire...  « lesquels aussi il a appelé... non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les nations : comme aussi Il dit en Osée : « J'appellerai mon peuple celle qui n'était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n'était pas bien-aimée » (Rom. 9 : 23-25).
 
 
Les ennemis du Seigneur seront détruits, brisés « comme un vase de potier »  (Psaume 2 : 9 ; Esaïe 30 : 14 ; 41 : 25 ; Apocalypse 2 : 27)
 
            Toujours en relation avec le Seigneur, se souvenant de la fragilité de tout ce qui est en argile, on comprend que l'Ecriture se serve de cette image pour donner une idée de la manière dont ses ennemis seront détruits. « Tu les briseras avec un sceptre de fer ; comme un vase de potier, tu les mettras en pièces » (Ps. 2 : 9). Au jour de la colère, ils seront brisés sans ménagement, de sorte qu'au milieu des fragments on ne se trouvera même pas un tesson suffisant pour prendre du feu au foyer ou pour puiser de l'eau à la citerne (Es. 30 : 14) !
            A celui qui vaincra à Thyatire, une assemblée où un témoignage fidèle suppose d'accepter d'être opprimé, torturé, brûlé sur des bûchers, le Seigneur promet de donner l'étoile du matin (qui parle déjà à nos coeurs de Sa venue) ; mais il accordera aussi à ceux qui ont souffert de régner avec Christ. Il paîtra alors les nations avec une verge (ou un sceptre) de fer. Ils seront brisés « comme sont brisés les vases de poterie » (Apoc. 2 : 27).
 
 
 
Le vase d'argile est une figure de la fragilité et de la faiblesse du corps humain et de la vie (Lamentations de Jérémie 4 : 2 ; 2 Cor. 4 : 7).
 
            La connaissance de Christ dans la gloire, quel trésor pour le croyant ! Mais celui-ci n'est que le vase dans lequel il est contenu : un simple vase de terre, sans valeur propre. Si grand, si excellent et si merveilleux que soit le trésor, Dieu l'a placé dans ce qui, aux yeux et pour l'esprit de l'homme, est impropre pour le contenir.
            Nous devons apprendre ce que nous sommes : pauvres, faibles et misérables. Pierre disait : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller en prison et à la mort » (Luc 22 : 33). Le Seigneur l'avertit du contraire et de fait, le disciple montra bientôt toute son incapacité. Retenons que seul Christ dans sa parfaite beauté doit attirer les coeurs - et non l'instrument dont Dieu veut bien se servir un moment.
 
 
Le divin Potier désire utiliser pour sa gloire les vases qu'Il forme lui-même en vue de leur service (1 Chroniques 4 : 23 ; 2 Timothée 2 : 21).
 
             Les croyants peuvent dire, en vérité : « Nous sommes tous l'ouvrage de tes mains » (Es. 64 : 8), ou encore : « Nous sommes son ouvrage, ayant été crées dans le Christ Jésus, pour les bonnes oeuvres » disposés d'avance sur notre chemin (Eph. 2 : 10 ; Ps. 100 : 3 ; Ps. 119 : 73). Comme un outil est façonné en vue d'un usage précis, Dieu n'a pas besoin de nos initiatives, Il désire simplement que nous soyons disponibles dans sa main.
            Dans ce but, le travail du divin potier pour nous façonner comme Il lui plaira est incessant. Il peut juger bon de nous faire traverser diverses circonstances. Il nous prépare pour sa présence éternelle. Les joies et les peines se succèdent dans notre vie (Ps. 30 : 5). Une de Ses mains, à l'intérieur du « vase », agit sur notre être moral, sur les ressorts cachés du coeur. Pour l'apôtre, la « pression » pouvait sembler excessive aux yeux de l'entourage, mais elle était, comme pour chacun d'entre nous, sans cesse contrôlée par le coeur de Dieu, rempli d'une infinie tendresse (2 Cor. 1 : 8). Paul était un vase d'élection, appelé à souffrir pour le nom du Seigneur (Act. 9 : 15 -16).
            Notre volonté propre, nos impulsions naturelles, nos pensées personnelles font partie de ces scories qui doivent être ôtées pour que le vase puisse être « à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 2 : 21). Il faut que Sa main puisse saisir le vase et s'en servir à sa convenance (Jér. 20 : 7). Ce qui a du prix pour Lui, c'est, de notre côté, une soumission paisible et confiante à Sa volonté. Ainsi seulement nous marchons sur les traces du Seigneur, l'Homme parfait, notre modèle inimitable. Ecoutons-Le dire : « Oui, Père, car c'est que tu as trouvé bon devant toi » (Matt.11 : 26).
 
            Chaque croyant devrait être constamment en mesure de dire, d'un coeur droit : « Me voici, envoie-moi » (Es. 6 : 9). Nous sommes les « économes » du Seigneur. Notre temps, nos capacités physiques et intellectuelles, nos « talents », tout lui appartient et Il devrait toujours pouvoir s'en servir et Lui seul. Au lieu de devenir parfois, avec l'âge, froids et languissants, demandons au Seigneur de nous aider à croître encore (Ps 92 : 13-14). Ayons sans cesse sincèrement à coeur l'oeuvre de Dieu.
            On trouve un bel exemple de serviteurs toujours disponibles en 1 Chroniques 4 : 26. Après les artisans et les ouvriers en byssus, les potiers sont rappelés. Ils étaient des fils de Shéla, lui-même un fils de Juda, de la tribu de David. Leur activité avait laissé des traces dans les mémoires et sans doute savait-on aussi où trouver encore des restes de leurs travaux ! Les archéologues, de nos jours, ont d'ailleurs trouvé dans la région où ils habitaient alors, des centaines de jarres, portant cette inscription : « pour le roi » ou mieux encore : « Pour l'Eternel » !
            Les noms de ces hommes : Jokim, Cozéba, Joas et Saraph (ils avaient dominé auparavant en Moab), ont été conservés dans des listes généalogiques, établies par le Résidu au retour de la captivité. Ils ont été transcrits au début du premier livre des Chroniques, écrit, semble-t-il, à ce moment-là. Sans doute, selon ce qu'exprime le chroniqueur, « ce sont des choses anciennes » (1 Chr. 4 : 22). C'est notre privilège et notre responsabilité de nous enquérir de ces choses anciennes. Elles ont été conservées dans l'Ecriture pour notre bien (Es. 21 : 12 ; Jér. 6 : 16).
            « Ils habitaient auprès du roi pour ses travaux » : Dieu choisit et place les siens à l'endroit convenable. Ces potiers vivaient dans la proximité du roi et ils étaient tout naturellement prêts à exécuter promptement les travaux que le roi voulait bien leur confier (1 Cor. 9 : 17 ; 1 Tim. 6 : 20).
            Les vases, les jarres et de façon générale les objets qu'ils devaient créer, n'avaient pas toujours besoin d'avoir une forme artistique. Ils étaient tout simplement utiles sous la forme choisie par le Maître. Pour un artisan fidèle, c'est toujours une joie particulière de travailler pour son roi, pour son Seigneur ! Chaque enfant de Dieu doit se laisser encouragé par de tels exemples à servir, lui aussi, humblement le Seigneur (Mich. 6 : 8). Les services cachés sont très utiles à leur place. Soyons attentifs à les remplir soigneusement, sans avoir une préférence pour ceux qui sont plus en vue. N'ayons pas l'ambition d'occuper une haute position au milieu du peuple de Dieu. L'orgueil spirituel est un des aspects, le plus dangereux peut-être, de la faute du diable.
            Cherchons à rester habituellement dans Sa merveilleuse compagnie. Notre travail pour Lui est peut-être obscur ou de peu d'apparence, mais faut-il le déplorer ? Ne devons-nous pas toujours avoir devant notre coeur l'exemple de Celui qui, jusqu'à l'âge d'environ trente ans, a travaillé, comme charpentier à Nazareth (Marc 6 : 3), inconnu, voilant volontairement sa gloire de Fils de Dieu. On le désignait même, avec un certain mépris, comme « le fils du charpentier » (Matt. 13 : 55-58. On s'étonnait de sa sagesse, de ses miracles. Incrédules, ils cherchaient à les minimiser en rappelant ses humbles origines volontaires ! En effet Jésus a vécu dans la pauvreté, afin que nous soyons enrichis. Quel merveilleux sujet d'adoration ! (2 Cor. 8 : 9). Déjà quand il est porté dans le temple pour être présenté au Seigneur, Marie et Joseph offrent pour lui le sacrifice prescrit par la Loi, une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes. C'était les dispositions divines pour ceux dont les moyens ne suffisaient pas pour trouver un agneau ! (Lév. 12 : 8).
            Contemplons-Le dans sa constante humilité. Que voyons-nous dans la chambre haute, à la veille de la Croix ? Il était le Seigneur et le Maître (Jean 13 : 14), mais Il se lève du souper, met de côté ses vêtements et se ceint d'un linge. Puis il verse de l'eau dans un bassin, et se met à laver les pieds de ses disciples (il agit encore ainsi) et à les essuyer avec le linge dont Il était ceint, prenant dans son humilité volontaire la place dévolue à un esclave (Jean 13 : 3-5).
            Pensons aussi au jour où le Seigneur, après la résurrection, prépare seul, sur le rivage, un feu et de la nourriture pour ses disciples, fatigués par une nuit de labeur inutile. Il ne leur fait pas les reproches qu'ils méritaient. Il leur dit simplement : « Venez, dînez » et il prend le pain, et le leur donne, et de même le poisson (Jean 21 : 9-21). Retenons ses paroles : « Je vous ai donné un exemple, afin que comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13 : 15). 
            Restons tout près de Lui, c'est là tout son désir. Il pourra ainsi nous former dans le secret et nous pourrons être, à notre place, employés dans son oeuvre ici-bas.   
 
 
                                                                       Ph. L     le 23.11.07