Non pas sans ressource…
1- Croyez en moi – Jean 14 : 1
2- Je reviendrai – Jean 14 : 2-3
3- La paix, sa paix – Jean 14 : 27
4- Sa joie – Jean 15 : 11 ; 16 : 24 ; 17 : 13 ; 16 : 22
5- Ses commandements à garder – Jean 14 : 15, 21 ; 15 : 10
6- Le Consolateur, le Saint Esprit – Jean 14 : 16, 17, 26 ; 16 : 7, 13-15
7- La prière – Jean 14 : 13, 14 ; 15 : 16 ; 16 : 23, 24
Avant de laisser ses disciples et de remonter au ciel, le Seigneur Jésus leur a donné les ressources nécessaires pour le temps de son absence.
Ces ressources sont précieuses au cœur des croyants aujourd’hui, comme elles l’ont été pour les disciples autrefois. Par elles, le Seigneur Jésus, dans son amour pour nous, ses rachetés, veut ôter de nos cœurs l’inquiétude et la crainte que suscite son absence et y déposer ce que sa grâce désire pour la paix et la joie de ses bien-aimés demeurant dans un monde hostile jusqu’à son retour.
Un départ annoncé
Le Seigneur Jésus, « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jean 13 : 1). Il allait s’offrir Lui-même en sacrifice pour leur salut et mourir sur la croix afin qu’ils aient la vie. Mais, une fois l’œuvre accomplie, Il allait remonter au ciel et s’asseoir à la droite de la Majesté, glorifié de la gloire qu’Il avait auprès du Père « avant que le monde fût » (Jean 17 : 5) ; à cette gloire s’ajouterait celle qu’Il a acquise à la croix. Le désir qu’Il exprime au début de sa prière était de recouvrer la gloire qui était sienne éternellement, mais maintenant en tant qu’homme. « Glorifie ton Fils », demande-t-Il dès le début de sa prière au Père (v. 1) - autrement dit : Élève-moi auprès de toi dans la gloire.
Il allait devoir laisser ses disciples sans Lui dans un monde opposé à tout ce qui est de Dieu, Il ne serait plus avec eux pour les protéger, prendre leur défense, les mettre à l’abri et s’avancer Lui-même face à l’Ennemi (voir Jean 18 : 4-9). Mais son cœur rempli d’amour pour les siens connaît la peine de leur cœur d’être séparés de Lui. Malgré leurs faiblesses humaines, et même leur incrédulité, Jésus qui lit dans les cœurs sait qu’ils l’aiment et que son départ va les attrister profondément. Sans Lui, ils vont se sentir orphelins…
Aussi, dans ces derniers moments qu’Il a désiré passer avec ses bien-aimés, Il va, d’une manière toute particulière, pourvoir dans son amour et sa fidélité à tout ce que son absence représentera pour ceux qu’Il avait Lui-même appelés « pour être avec lui » (Marc 3 : 14) pendant son séjour sur la terre. Ils Lui sont « attachés de tout leur cœur » (voir Act. 11 : 23b) depuis un peu plus de trois années qu’ils ont passées en sa compagnie. Comment ne seraient-ils pas profondément attachés à cette Personne adorable et bénie, eux qui ont pu contempler la marche du Fils de Dieu fait homme sur cette terre ? Ils ont entendu les paroles de grâce qui sortaient de sa bouche (Luc 4 : 42), ils ont été les témoins de ses miracles de grâce, ayant connu sa bonté, sa douceur…
En prévision de son départ
Le Seigneur Jésus va aller, seul, à la croix. Il venait de le leur dire : « le Fils de l’homme s’en va », tel le bouc Azazel qui chargé des péchés du peuple, partait dans le désert vers une mort inéluctable (Matt. 26 : 24 ; voir Lév. 16 : 21-22). Alors, ses pensées étant occupées d’eux, de leurs besoins, de leur tristesse, Il va leur donner les ressources nécessaires pour le temps de son absence – car bientôt Il reviendra pour eux, pour les prendre auprès de Lui dans le repos et la gloire de la maison du Père.
Dans les chapitres 14 à 17 de l’évangile de Jean, nous pouvons compter sept ressources proposées par le Seigneur à ses disciples ; nous allons les considérer ensemble, car certainement notre Seigneur qui nous aime désire qu’elles soient aujourd’hui pour notre consolation et notre encouragement, à la veille de son prochain retour.
1- Croyez en moi – Jean 14 : 1
La première chose que fait le Seigneur, c’est de diriger les yeux de ses disciples vers Lui. Les circonstances difficiles, la tristesse, peuvent détourner nos regards de la Personne de Christ. Lorsque les disciples se tourmentaient à ramer, dans la barque, et que le Seigneur Jésus vient à eux, marchant sur les eaux, ils ne le reconnaissent pas et c’est la peur qui les envahit (Jean 6 : 19). Plus tard, deux autres disciples qui revenaient de Jérusalem à Emmaüs étaient accablés de tristesse. Il n’ont pas reconnu Jésus, qui les avait rejoints sur le chemin et marchait avec eux. C’est le regard de la foi, au-dessus des circonstances de la vie et de nos sentiments, qui nous permet de dire : « Nous voyons Jésus » (Héb. 2 : 9) et d’en être réjouis.
« Croyez en moi », dit le Seigneur aux siens. Ils croyaient en Dieu qu’ils ne voyaient pas, mais que Jésus leur avait révélé. Ils croyaient en Jésus, qu’ils voyaient au milieu d’eux. Pierre avait dit, pour lui-même et les autres disciples : « Nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu » (Jean 6. 69). Mais, une fois l’œuvre achevée, Jésus allait remonter auprès du Père dans la gloire du ciel. Il serait « élevé [de la terre] tandis qu’ils (les disciples) regardaient, et une nuée le reçut et le déroba à leurs yeux » (Act. 1. 9). Il ne serait plus alors avec eux d’une manière physique et visible, mais Il deviendrait, comme Dieu, l’objet de leur foi, car la foi est « la conviction de réalités qu’on ne voit pas » (Héb. 11 : 1) – la réalité étant ici que Jésus, dans le ciel, « paraîtrait » désormais « pour eux, devant la face de Dieu » (Héb. 9 : 24).
Plus tard, sur la montagne, en Galilée, Il leur promettrait d’être tous les jours avec eux (Matt. 28. 20), mais ce serait depuis le ciel où Il exercerait son service continuel de souverain sacrificateur, d’avocat et de consolateur en leur faveur. Quelle certitude bénie (voir Héb. 8 : 1 ; 1 Jean 2 : 1) !
Nous n’avons jamais vu le Seigneur Jésus des yeux de nos corps mortels, mais nous croyons en Lui par grâce et par la foi (Éph. 2 : 8). Puissions-nous réaliser aujourd’hui la présence du Seigneur Jésus avec nous (voir 2 Tim. 4 : 17) et savoir que nous sommes les objets de ses soins de grâce constants. Puissions-nous éprouver son amour qui « chasse la crainte » et le tourment de nos cœurs (1 Jean 4 : 18). Aujourd’hui, par la foi, « quoique ne l’ayant pas vu, nous l’aimons » – c’est un grand sujet de joie pour nos cœurs (1 Pi. 1 : 8) - et nous pouvons « contempler sa gloire à face découverte ». Mais bientôt, dans la gloire, nous le verrons « face à face » (2 Cor. 4 : 18 ; 1 Cor. 13 : 12).
2- Je reviendrai – Jean 14 : 2-3
Le Seigneur Jésus leur annonce ainsi doucement et progressivement son départ. Il leur dit maintenant : « Si je m’en vais… ». Même si, comme Thomas (v. 5), ils ne comprennent pas ce qu’est ce « départ » du Seigneur, son « exode » (voir Luc 9 : 31), toutefois ils comprennent que s’Il s’en va et les quitte, alors ils ne le verront plus. Mais aussitôt Jésus les rassure : Il leur promet qu’Il reviendra - et que ce sera pour eux. Il fallait qu’Il les laisse, car Lui seul devait et pouvait accomplir l’œuvre qui leur ouvrirait l’accès du ciel, Lui seul pouvait aller leur préparer des places dans la maison de son Père par son entrée dans le ciel comme homme vainqueur. « Si je m’en vais… je reviendrai ». La promesse et l’assurance de son retour n’étaient-elle pas un motif d’espérance et de joie, que Jésus donne à ses disciples dont Il voit le trouble et l’inquiétude ?
Le jour viendra, dit le Seigneur Jésus, où Il reviendra. Il le répète à la clôture de la Bible, dans le dernier chapitre de l’Apocalypse, où Il dit par trois fois : « Je viens bientôt » (v. 7, 12, 20), mettant l’accent sur la proximité de son retour personnel (pesons bien ces trois mots : « Je », « viens », bientôt »). Ici, en Jean 14, Il dit « Je reviendrai » et en donne une précieuse raison : afin que les siens soient là où Il est et auprès de Lui. Les disciples de Jésus seront alors de nouveau en sa présence, dans les demeures de la maison du Père, sans plus jamais être séparés de Lui. Et tous les croyants, depuis le temps des disciples jusqu’à la venue du Seigneur, y seront aussi. C’est cela, le ciel : c’est être avec Christ et, comme le dira Paul : « C’est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23). Et c’est la part à venir de tous les rachetés du Seigneur.
Un peu plus tard en cette même nuit, dans sa prière au Père en faveur des siens sur la terre, le Seigneur Jésus exprimera sa volonté – conforme en tout point à celle de son Père : « que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée » (17 : 24). Là, être avec le Seigneur, ce sera le contempler et voir la gloire unique qui est la sienne propre, sa gloire de Fils éternel du Père. N’est-Il pas profondément encourageant pour des cœurs attristés et peut-être découragés dans le chemin, de s’appuyer sur la promesse du Seigneur Jésus de son prochain retour, de lever les yeux en-haut dans l’attente bienheureuse et patiente de sa venue, afin d’être avec Lui pour toujours dans la gloire et le repos du ciel ? L’apôtre Paul, qui savait ce que c’est que souffrir dans ce monde, pouvait s’encourager - et nous avec lui - en fixant le regard sur « les choses… qui ne se voient pas » (2 Cor. 4 : 18), les choses célestes et éternelles, Christ Lui-même dans la gloire.
3- La paix, sa paix – Jean 14 : 27
Á présent, le Seigneur Jésus présente à ses disciples une autre ressource pour un temps difficile. C’est une chose, mais Il la présente sous deux aspects un peu différents : la paix et sa paix. Il leur laisse la paix – elle va les accompagner - et leur donne sa paix – elle sera en eux.
L’épître aux Éphésiens nous apprend trois choses sur la paix, qui sont toutes liées à Christ :
- C’est Lui-même qui est notre paix (2 : 14).
Christ est notre paix ! Le prophète l’avait annoncé longtemps à l’avance : « Et lui sera la paix » (Mich. 5 : 5). « Cette paix n’est pas un sentiment dont nous jouissons, c’est une personne : Christ ! … La paix n’est pas seulement quelque chose en nous, elle est une réalité que Christ lui-même a établie et qui repose en lui » (A. Remmers). Si nous désirons et recherchons la paix, si nous désirons et cherchons la personne de Christ, nous trouverons la paix dans sa Personne seule.
- C’est Lui qui a fait la paix (2 : 15).
L’épître aux Colossiens précise de quelle manière Christ a fait la paix : c’est « par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20). C’est une paix qui a coûté très cher au Seigneur Jésus – elle est fondée sur sa mort sur la croix -, mais qui touche un périmètre immense : Elle s’étend à toutes choses, que ce soit sur la terre ou dans les cieux, qui seront réconciliées entièrement avec la plénitude divine (Col. 1 : 20) ; elle est faite par Christ pour la réconciliation des Juifs et des nations dans une position toute nouvelle, le « nouvel homme » en Christ (Éph. 2 : 15).
- C’est Lui qui est venu nous « évangéliser » la paix (2 : 17).
Elle est la bonne nouvelle pour tous ceux des nations - « vous qui étiez loin » -, comme à tout Israël - « ceux qui étaient près » (Éph. 2 : 17). C’est la parole que Dieu a « envoyée aux fils d’Israël, annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ (lui est Seigneur de tous) » (Act. 10 : 36), mais qui ne se limite pas à eux et s’adresse aussi aux hommes de toutes les nations.
C’est une telle paix que le Seigneur Jésus laisse aux siens. Mais Il a encore autre chose pour eux : Il leur donne sa paix. Cette paix ; c’est celle qui était dans son propre cœur tous les jours lorsqu’Il était homme sur la terre et qu’Il marchait dans un chemin d’obéissance devant Dieu. Cette paix, le Seigneur Jésus veut qu’elle soit la part de chacun des siens : Il la leur donne, elle leur appartient, elle doit « présider » (régner, dominer) dans leurs cœurs (Col. 3 : 15). Quelle grâce de la part du Seigneur Jésus ! Il sait ce que sera la vie des siens sur la terre jusqu’à son retour, avec des difficultés, des épreuves, des souffrances ; mais Il désire qu’ils aient toujours en eux, dans leurs cœurs et dans leurs pensées, en toutes circonstances, cette paix qui vient de Lui, que l’on trouve dans la communion avec Lui. Qu’Il nous soit accordé de vivre dans cette paix divine chaque jour jusqu’à son retour !
4- Sa joie – Jean 15 : 11 ; 16 : 24 ; 17 : 13 ; 16 : 22
La joie que le Seigneur Jésus désire procurer aux siens efface entièrement la tristesse qu’ils pourraient ressentir. Elle vient de deux sources :
- les paroles mêmes du Seigneur (15 : 11) ;
- les réponses que le Père donnera aux prières des disciples de Jésus (16 : 24).
Dans un cas comme dans l’autre, c’est une joie « accomplie », c’est-à-dire pleine et entière, comme seul le Seigneur Jésus peut la produire « en vous », c’est-à-dire dans le cœur des siens. C’est une joie unique, divine, que le monde ne peut absolument pas connaître, mais qui peut être la part de tout croyant, quelles que soient les circonstances qu’il ait à traverser. L’apôtre Paul, emprisonné à Rome dans des conditions difficiles et douloureuses, pouvait écrire et répéter aux croyants de Philippes : « Réjouissez-vous : Encore une fois, je vous le dirai : Réjouissez-vous » - et de quelle joie : « Réjouissez-vous dans le Seigneur » (Phil. 3 : 1 ; 4 : 4) ! La joie « dans le Seigneur » ne peut être la part que de ceux qui Lui appartiennent, le connaissent, sont en communion avec Lui, écoutent et gardent sa Parole, et prient le Père en son nom. Mais c’est une joie que rien ni personne ne peut leur ôter. L’apôtre Paul en a fait l’expérience – puissions-nous la faire, nous aussi ! Dans ce monde même, nous pouvons vivre une joie « accomplie » dans la réalisation d’une relation avec le Père qui est la même que celle de Christ. Le Seigneur Jésus, alors qu’Il était sur le point de s’en aller au Père, place les siens qui allaient rester dans le monde sous les soins d’amour du Père. Ils allaient trouver de la souffrance dans le monde, (Jean 16 : 33), mais ils auront cette parfaite joie du Seigneur Jésus en eux (17 : 13).
Les demandes du Seigneur Jésus étaient toujours selon la volonté du Père, selon la connaissance de ses pensées, en pleine communion avec Lui. Elles étaient adressées au Père avec la foi de Celui qui en est à la fois l’initiateur (le chef) et Celui qui l’amène à la perfection et à son plein aboutissement (Héb. 12 : 2). La réponse à sa demande : « Qu’ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes », est donc pleinement certaine et assurée. Le Seigneur veuille que nous y ajoutions foi et que nous la réalisions dans notre cœur.
N'oublions pas la joie de le revoir, que le Seigneur Jésus promet aux disciples (Jean 16 : 22). Elle effacera toute tristesse, toute larme de leurs yeux, car Ils verront Celui qu’ils pensaient ne plus jamais revoir. Ils l’ont en effet revu, dès le premier jour de la semaine, le jour de sa résurrection. C’est à eux qu’Il s’est montré - Il avait dit : « le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez » (14 : 19). Il s’est tenu « au milieu d’eux ». Il leur a dit « Paix à vous ! », leur a montré ses mains et son côté percés. Alors, « les disciples furent remplis de joie quand ils virent le Seigneur » (Jean 20 : 19-20). Cette joie de voir le Seigneur vivant au milieu d’eux, rien ni personne ne pourrait jamais la leur ôter.
Nous réjouissons-nous de voir le Seigneur au milieu de nous, au premier jour de la semaine, lorsque, fidèle à sa promesse, Il vient au milieu des deux ou trois assemblés à (vers) son nom », vers Lui ? Le voir par la foi nous remplit « d’une joie indescriptible et glorieuse » (1 Pi. 1 : 8). Mais quelle sera la joie des rachetés lorsque le Seigneur Jésus viendra Lui-même du ciel pour prendre les siens auprès de Lui ! Ils le verront alors « comme Il est » (1 Jean 3 : 2) ! Cette joie-là sera sans aucune ombre et éternelle.
5- Ses commandements à garder – Jean 14 : 15, 21 ; 15 : 10
Le Seigneur Jésus encourage à plusieurs reprises ses disciples à garder ses commandements. S’ils répondent à cet appel du Seigneur, ils en retireront des bénédictions excellentes :
- les consolations de l’Esprit (14 : 15, 16) ;
- l’amour du Père et du Fils (14 : 21) ;
- la communion avec le Seigneur (15 : 10).
Il n’y a que dans ces chapitres que nous trouvons le Saint Esprit appelé par le Seigneur Jésus « le Consolateur » (14 : 26 ; 15 : 26 ; 16 : 7 – en 1 Jean 2 : 1, c’est le côté de « l’avocat » que l’apôtre nous présente).
- Au chapitre 14, le Saint Esprit est particulièrement cet « autre consolateur » dont Jésus sait que les siens attristés ont besoin ;
- Au chapitre 15, Il vient directement d’auprès du Père pour rendre témoignage de Christ dans le ciel ;
- Au chapitre 16, le Consolateur vient pour prendre sur la terre la place que le Seigneur Jésus avait occupée pendant son séjour avec les disciples.
Le mot « autre » employé par l’apôtre en Jean 14 : 16 signifie que le Consolateur promis n’est pas différent de Christ, qui est Lui-même le Consolateur des siens (1 Jean 2 : 1), ainsi que Dieu (És. 51 : 12). Les disciples du Seigneur Jésus trouveront dans le Consolateur à venir, des consolations permanentes et un secours « facile à trouver » (voir Ps. 46 : 1), une Personne divine qui les aidera et les assistera, car le Seigneur prend soin de préciser qu’Il sera tout à la fois avec eux et en eux. Ainsi, ils le connaîtront et pourront accéder aux différentes opérations de l’Esprit Saint en leur faveur. (Une note en Jean 14 : 16 précise au sujet du consolateur : Il est celui qui soutient la cause d’une personne, lui vient en aide et l’assiste - mot traduit par avocat en 1 Jean 2 : 1.
Voyons d’un peu plus près ce que le Seigneur dit à ses disciples au sujet de ses commandements :
- Chapitre 14 : 15 : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements ».
C’est la première fois que le Seigneur parle de garder ses commandements. Il sollicite l’amour des siens pour Lui, leur disant en d’autres termes : Vous dites que vous m’aimez, eh bien, montrez-le par votre obéissance. Cet amour pour Lui se montrera en tenant pour importants ses commandements, qui ne sont pas ressentis comme pénibles pour celui qui Lui appartient et qui l’aime : « L’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements – et ses commandements ne sont pas pénibles » pour ceux qui sont « nés de Dieu » (1 Jean 5 : 3 ; voir Jean 1 : 12-13). Jean nous explique dans son épître que c’est l’amour pour Christ qui conduit à observer ses commandements.
- Chapitre 14 : 21 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ».
Le Seigneur parle maintenant du croyant individuellement. Il ne dit plus « vous », mais : « celui ». C’est un croyant qui « a », et qui connaît donc et possède les commandements du Seigneur Jésus ; de plus, il les « garde », c’est-à-dire qu’il fait attention à les mettre en pratique. Il montre ainsi son amour pour Christ et il en retirera une grande bénédiction : il goûtera l’amour du Père et du Fils, et le Fils se fera connaître à lui. Ici, c’est le fait de garder les commandements du Seigneur qui sera la preuve de l’amour pour Lui.
Le Seigneur Jésus dira peu après à ses disciples : « Le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé » (16 : 27). Par cette déclaration, Il confirme ce qu’Il dit ici : « Celui qui m’aime sera aimé de mon Père » - et Il ajoute : « moi, je l’aimerai ». En gardant les commandements du Seigneur, nous montrons que nous l’aimons (aussi faiblement que ce soit), ce qui nous vaut en retour l’amour parfait du Père et du Fils. Nous réalisons un peu combien il vaut la peine – si on peut s’exprimer ainsi – de garder les commandements du Seigneur !
- Chapitre 15 : 10. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».
Le Seigneur Jésus s’adresse de nouveau à tous ses disciples. Le fait de garder ses commandements aura une conséquence bienheureuse : ils « resteront » dans l’amour du Christ, Il demeurera en eux en permanence, comme l’amour du Père « restait » en Jésus, car Il avait gardé continuellement les commandements de son Père. Il connaissait parfaitement cette position bénie, et Il désire que les siens la réalisent aussi dans le monde afin d’en retirer d’heureux bénéfices. Il est bon pour nous de nous attacher à obéir au Seigneur, car nous ressentirons son amour constant. « Demeurer » dans l’amour de Christ, c’est y être et le réaliser en permanence. Quelle part heureuse et bénie !
L’apôtre Jean ajoutera dans sa première épître : « Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1 Jean 3 : 24). Combien il est heureux pour le croyant, de garder les commandements du Seigneur ! Cela lui assure la communion avec les Personnes divines – pensée qui revient à plusieurs reprises sous la plume de Jean.
- Chapitre 14 : 23 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ».
Á présent, le Seigneur Jésus stimule l’amour de chacun, afin qu’il garde sa parole. Ce n’est plus, ici, ses commandements. Un commandement, c’est une injonction. Le Seigneur Jésus dit un peu plus loin : « C’est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (15 : 12 ; comp. 1 Jean 3 : 23). C’est une injonction qu’Il nous donne, basée sur l’amour. La référence en est son propre amour, qu’Il a pleinement démontré à la croix, car Il ajoute : « Personne n’a un amour plus grand que celui-ci : que quelqu’un laisse sa vie pour ses amis » (v. 13). Mais ici, il s’agit de sa parole, c’est-à-dire l’expression de sa pensée. Cela va plus loin que de garder les commandements du Seigneur. C’est quelque chose qui fait appel à la proximité, à la communion que chaque racheté peut avoir avec Lui, car elle est nécessaire pour pouvoir connaître sa pensée.
Mais alors, pour celui qui garde sa parole par amour pour Lui, il en résultera une grande bénédiction : « Mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui ». N’est-ce pas une promesse d’une grande valeur pour nous : réaliser l’amour du Père et une communion durable avec le père et le Fils (voir 1 Jean 1 : 3-4) ! Á notre faible amour, l’amour infini du Père répondra et la communion avec les personnes divines sera fermement implantée dans notre cœur. Nous avons vu, en Jean 15 : 10, le fait de demeurer dans l’amour de Christ ; ici, nous avons la pensée des Personnes divines qui restent avec nous., qui ne nous laissent pas.
On remarque que ce même verbe – demeurer, rester - est employé dans deux occasions que les évangiles nous présentent, où des cœurs désirent prolonger le temps passé dans la compagnie du Seigneur Jésus ; Il répond toujours positivement à de telles demandes des siens :
- Jean 1 : 39-40 : Deux disciples de Jean sont attirés par Christ et désirent voir où Il demeure. Jésus leur répond : « Venez et voyez. Ils allèrent donc et virent où il demeurait ; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là ».
- Luc 24 : 29 : Deux disciples qui rentraient chez eux à Emmaüs sont rejoints sur le chemin par le Seigneur, qui fait brûler leur cœur pour Lui. Aussi, arrivés chez eux, ils lui demandent : « Reste (ou : demeure) avec nous, car le soir approche et le jour a baissé. Il entra pour rester avec eux ».
6- Le Consolateur, le Saint Esprit – Jean 14 : 16, 17, 26 ; 16 : 7, 13-15
Quelle grâce et quelle bonté divines ! Le Seigneur Jésus va devoir quitter les siens, mais ils ne resteront pas « orphelins » (ou : abandonnés » - comp. Héb. 13 : 5), privés d’une présence divine : Il va prier le Père qui alors leur donnera « un autre Consolateur… l’Esprit de vérité » (14 : 16). Et non seulement – si l’on peut s’exprimer ainsi -, le Père nous fera don de l’Esprit, mais cette Personne divine sera avec les disciples et en eux, et cela pour toujours ! Nous rendons-nous compte de cet extraordinaire don qui nous est fait ? Dieu le Saint Esprit, habitant en nous, croyants !
À ses disciples saisis d’une profonde tristesse à la pensée de son départ, le Seigneur Jésus dit même : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille ». Et Il leur dit aussitôt pourquoi son départ leur serait avantageux : « car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (16 : 7). Cet avantage pour les disciples d’alors était grand, comme il l’est pour nous aujourd’hui :
- Le Seigneur Jésus présente le Saint Esprit aux disciples comme « le Consolateur ». Il répond ainsi au besoin des disciples d’être consolés et encouragés. Lorsqu’Il était avec eux, le Seigneur Jésus remplissait parfaitement ce rôle auprès d’eux. Mais maintenant qu’Il était près de s’en aller, le Père et Lui-même (comp. v. 16, 26 et 15 : 26) enverraient le Consolateur aux disciples afin de leur venir en aide, de les soutenir et les assister.
- Le Saint Esprit « vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (v. 26). Les disciples n’avaient pas compris les paroles et les enseignements du Seigneur Jésus lorsqu’ils Le suivaient dans le chemin. Mais alors, le Saint Esprit les enseignera et leur fera comprendre tout ce que le Seigneur leur avait dit. Nous voyons comment Pierre, dans ses discours des Actes et dans ses épîtres, reprendra les paroles du Seigneur Jésus et des passages de l’Ancien Testament, et les utilisera pour s’adresser avec la puissance de l’Esprit à ses auditeurs.
- Le Saint Esprit, annonce le Seigneur Jésus, « vous conduira dans toute la vérité… il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera ce qui va arriver » (16 : 13). Le Saint Esprit, l’Esprit de vérité, est le guide des croyants dans tout ce qui concerne la vérité. Les hommes de ce monde cherchent à connaître la vérité dans la sagesse humaine (qui est « folie » aux yeux de Dieu – 1 Cor. 1 : 20 ; 3 : 19) et s’attachent à « une vérité » qui leur convient parmi tant d’autres. Mais souvenons-nous que « la vérité est en Jésus » (Éph. 4 : 21) ; elle ne se trouve qu’en Lui et dans la Parole de Dieu (Jean 17 : 17) - qui est encore Lui-même (Jean 1 : 1, 14). Pilate posera la question : « Qu’est-ce que la vérité ? », mais il craindra de l’affronter et de l’entendre dans le témoignage de Jésus, dans la personne duquel « la vérité » se tenait devant lui (voir Jean 18 : 37-38).
- Le Saint Esprit, étant Dieu, connaît tout, et peut nous faire savoir ce qui va se passer dans l’avenir. Là encore, les hommes cherchent par beaucoup de moyens – et même par des moyens sataniques dangereux - à connaître l’avenir. Mais Dieu seul connaît l’avenir, et seul le Saint Esprit « sonde tout, même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 11). Les croyants ont la possibilité d’entrer dans la connaissance des « choses qui doivent arriver » (Apoc. 1 : 19), éclairés par le Saint Esprit qui leur annonce ces choses dans le livre de l’Apocalypse (ch. 6 à 22). Cependant, ce livre lu sans l’aide du Saint Esprit reste fermé à l’intellect humain : « Personne ne connaît les choses de Dieu… si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 2 : 11).
- Enfin, le Seigneur Jésus ajoute au sujet du Saint Esprit : « Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (16 : 14). Le rôle principal de l’Esprit saint est de glorifier la personne du Seigneur Jésus en nous le faisant connaître. Il prend et reçoit de ce qui concerne Christ dans le ciel et nous rapporte ensuite ce qui vient de Lui. Le bonheur du croyant, c’est d’avancer dans la connaissance de la Personne adorable de son « Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pi. 3 : 18) et de ses gloires variées, et le Saint Esprit est l’agent par lequel cette connaissance est donnée à celui qui la recherche.
Rappelons ici ce qu’un de nos frères conducteurs a écrit sur ce que le Seigneur Jésus dit au sujet de l’Esprit Saint dans ces versets 13 à 15 de Jean 16 : « Le Seigneur nous indique très clairement le triple caractère de la bénédiction dans laquelle le Saint Esprit nous conduira. D’abord, le verset 13 parle des « choses qui vont arriver » ; puis au verset 14, nous avons les gloires de Christ ; enfin, au verset 15, il s’agit de « tout ce qu’a le Père ». Voilà les choses dans lesquelles le Saint Esprit veut nous conduire, si nous ne l’en empêchons pas. Il déroulera devant nous toute la félicité du monde à venir ; il prendra les gloires de Christ et nous les annoncera ; il nous découvrira toute l’étendue des conseils du Père, qui ont Christ pour centre » (H. Smith).
7- La prière – Jean 14 : 13, 14 ; 15 : 16 ; 16 : 23, 24
Quelle importance la prière doit prendre dans la vie du croyant ! Nous le voyons dans le fait que le Seigneur Jésus va en parler trois fois à ses disciples au cours de ces derniers moments avec eux. De plus, Il va Lui-même leur accorder le privilège d’entendre la prière de clôture de ces entretiens, qu’Il va faire monter vers son Père. Rapportées non pas par Jean, mais par les autres évangélistes, nous pourrons entendre ces prières si profondes et touchantes du Seigneur Jésus, lorsqu’il a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb. 5 : 7). Là, nous nous tenons à distance, comme les trois disciples, mais puissions-nous ne pas nous « endormir » en méditant sur la profondeur de ces passages de la Parole de Dieu (Matt. 26 : 36-46 ; Marc 14 : 32-42 ; Luc 22 : 39-46).
- Jean 14 : 13-14 : Le Seigneur Jésus donne aux siens l’assurance que toute demande faite en son nom (il le répète) – c’est-à-dire comme de sa part à Lui, recevra une réponse de Lui-même. Le premier but de cette réponse étant, comme tout ce qu’a toujours fait le Fils, la gloire de son Père.
- Jean 15 : 6 : Toute demande au Père – et encore au nom du Seigneur Jésus – recevra une réponse du Père. Comme il a été écrit : « Jouissant de l’amour de Christ et admis dans les confidences de Christ comme ses amis [ceux qui prient au nom de Christ] seront instruits dans sa pensée à tel point que, quelle que soit la chose qu’ils demanderont au Père au nom de Christ, il pourra la leur donner » (H. Smith). La communion avec le Seigneur Jésus conduit à la connaissance de ses pensées et dirige ainsi la prière des siens dans des demandes auxquelles le Père répondra certainement.
- Jean 16:23-24 : Nous apprenons qu’une joie pleine et entière sera accordée par la réponse que le Père donnera aux demandes que nous Lui ferons - toujours au nom du Seigneur Jésus (voir encore v. 26). La formulation du v. 23 est très proche de celle du v. 16. C’est encore « toutes les choses », et une réponse positive assurée de la part du Père. Il « suffit » de demander, simplement et avec foi : « Demandez et vous recevrez » (v. 24), Le Seigneur Jésus l’avait déjà dit à ses disciples, lors de son discours sur la montagne (voir Matt. 7 : 7-8).
Comme nous l’avons déjà remarqué, les derniers moments passés dans la chambre haute, puis juste avant de se rendre à Gethsémané, se concluent par la prière du Seigneur Jésus, au chapitre 17. Nous savons qu’Il était l’homme de prière par excellence, nous Le voyons bien souvent en prière dans les évangiles – particulièrement en Luc (au moins 10 fois) - mais ici nous entendons sa prière à son Père comme si nous avions l’immense privilège d’être avec Lui. Et nous en sommes les objets ! C’est en faveur de ceux que son Père Lui a donnés et qu’Il Lui remet dans ses demandes jusque dans l’éternité en gloire, que le Fils parle à son Père (v. 9, 12).
Remis aux soins du Père
Ah ! Si notre cœur est troublé et craintif alors que les circonstances de notre vie sur la terre sont difficiles, lisons, écoutons encore, les paroles consolantes et la prière du Seigneur Jésus. Il n’est pas possible que nous n’en retirions pas une profonde paix pour nos cœurs, en demeurant ainsi un moment près de Lui et en L’écoutant nous parler. Toutes les paroles du Seigneur sont empreintes de son amour et de l’amour du Père, amour dans lequel nous trouvons toutes les ressources nécessaires et suffisantes pour vivre en étrangers dans un monde sans Christ. Ses paroles pleines de grâce nous encouragent et nous remettent aux soins de son Père, « afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux » (17 : 26). Puissions-nous le réaliser dès la terre, en sachant que bientôt cela sera accompli en plénitude pour la gloire éternelle de notre Seigneur Jésus Christ et pour notre bonheur avec Lui dans la maison du Père.
« Amen ; viens, Seigneur Jésus. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec tous les saints » (Apoc. 22 : 20-21).
Ph. F. septembre 2025