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QUELQUES PSAUMES PARLANT DE CHRIST (4)


PSAUME 20
PSAUME 21
          Présentation générale
          Application à David
          Application à Christ
PSAUME 22
PSAUME 23          
          
Le Berger du berger
          Jésus, la brebis parfaite       
         
Jésus, le bon Berger          
          
Les brebis du bon Berger
PSAUME 24
           l’Éternel est la terre et tout ce qu’elle contient (v. 1-2)
          Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel ? (v. 3-6)
          Le roi de gloire entrera (v. 7-10)
 

PSAUME 20

            Ce psaume commence d’une manière un peu mystérieuse. On y entend la voix des fidèles s’adressant à une personne qui n’est pas nommée : « Que l’Éternel te réponde au jour de la détresse ! » (v. 1). Ils expriment le vœu que Dieu intervienne en sa faveur. Mais quelle est la personne à qui ils s’adressent ainsi ? Le verset 5 - « Nous triompherons dans ton salut » - suggère déjà la réponse. En effet, ceux qui parlent sont intéressés à la délivrance qu’ils appellent, parce qu’ils y trouveront la leur. La clef du psaume se trouve au verset 6 : « Maintenant je sais que l’Éternel sauve son oint ».
            Son oint, dans le sens premier du psaume, c’est David. Le roi et son peuple sont liés. Lorsque « l’Éternel sauvait David partout où il allait » (2 Sam. 8 : 6, 14), c’est bien tout son peuple qui bénéficiait de la délivrance. On comprend parfaitement le souhait exprimé ici.
            Dans le sens prophétique, l’oint, c’est le Messie. Nous retrouvons ici l’association entre le résidu d’Israël et son Messie, chose que nous avons déjà remarquée dans le Psaume 18. Ce cri vers Dieu s’élèvera donc avant la délivrance, lorsque les fidèles d’Israël connaîtront la détresse. Leur confiance en l’Éternel, fermement exprimée au verset 7, est fondée sur leur certitude de leur relation avec Christ, et même sur la valeur de son œuvre. C’est ce qu’évoque le verset 3 : « Qu’il se souvienne de toutes tes offrandes, et qu’il accepte ton holocauste ! ».
            Au verset 9, les choses changent. Si le peuple demande à l’Éternel la délivrance, c’est du roi qu’il attend la réponse à son cri. Ce roi, qui en fait, est un avec l’Éternel.


PSAUME 21

                        Présentation générale

            Ce psaume constitue la suite immédiate du précédent. Là, le résidu demandait le salut de l’Oint de l’Éternel ; ici, nous l’entendons célébrer le salut que Dieu lui a accordé.
            Dans la première moitié du psaume, les fidèles s’adressent à l’Éternel. Ils le louent pour ce qu’Il a accompli en faveur de son roi. Celui-ci se réjouira dans le salut que l’Éternel lui a accordé. Il a répondu à sa requête et Lui a donné le désir de son cœur (v. 2). Il avait demandé la vie, et l’Éternel la Lui a donnée, c’est-à-dire qu’Il L’a fait échapper à la mort (v. 4). Il L’a entouré de bénédictions qui rejailliront pour d’autres, à toujours (v. 3, 6). Il L’a couronné de gloire (v. 3, 5) et L’a rempli de joie (v. 1, 6).
            Dans la deuxième moitié du psaume, le peuple s’adresse au roi lui-même. Il annonce qu’Il exécutera le jugement de ses ennemis, « au temps de sa présence » (v. 9), un jugement qui les détruira de dessus la terre (v. 10). Ce jugement est motivé par leur méchanceté à l’égard du roi, mais leurs mauvais desseins n’ont pas abouti (v. 11).

                        Application à David

            Ce psaume, composé par David, mais fait pour être chanté par les fidèles de son peuple, est sans doute issu des circonstances personnelles du roi. Objet de la haine et des mauvais desseins de ses ennemis, en danger quant à sa vie, il a fait appel au secours de Dieu et a été exaucé. C’est un motif de louange pour le peuple. Mais les ennemis du roi seront jugés sans miséricorde. Lui-même exécutera ce jugement.

                        Application à Christ

            L’application de ce psaume à Christ ne fait aucun doute. David a expérimenté le verset 4 dans le sens que Dieu l’a fait échapper à la mort dont ses ennemis le menaçaient, mais Christ l’a réalisé – et d’une façon combien plus glorieuse – dans sa résurrection. « Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire » (1 Pi. 1 : 21). Il vit « selon la puissance d’une vie impérissable » (Héb. 7 : 16) – voilà « une longueur de jours pour toujours et à perpétuité ! » (v. 4).
            « Tu as mis sur sa tête une couronne d’or fin » (v. 3). « Sa gloire est grande dans ta délivrance » (v. 5). Ces deux versets nous font penser à ce que nous trouvons dans le Nouveau Testament : « Nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 9).
            Comme dans le Psaume 18, le salut – ou la délivrance – du roi ne se limite pas à sa résurrection et à son élévation dans la gloire, mais comprend la victoire sur l’ensemble de ses ennemis – qui seront aussi ceux de son peuple – et l’établissement de son glorieux règne millénaire.
            La deuxième moitié du psaume nous présente, non le Jésus des Évangiles, mais celui de l’Apocalypse, - non l’homme « débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29), mais Celui de la bouche duquel sort « une épée aiguë à deux tranchants », « pour qu’il en frappe les nations » (Apoc. 19 : 11-16). Bientôt Jésus revendiquera ses droits souverains, si longtemps foulés aux pieds par les hommes. Malheur à ceux qui n’auront pas profité de sa grâce pendant qu’elle était offerte !
            Soulignons encore, dans la première moitié du psaume, la louange adressée à Dieu par les rachetés en raison de ce qu’Il a fait pour Christ. On retrouve cela, d’une manière remarquable, au psaume suivant (v. 23-24).


PSAUME 22

            Nous nous bornerons à esquisser les grandes lignes de ce psaume extraordinaire. Pour une étude plus complète, nous recommandons la lecture de la brochure « C’est accompli » www.labonnesemence.com.
            Le cri par lequel il s’ouvre : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné… ? » (v. 1), c’est celui que le Seigneur a poussé « d’une forte voix » depuis la croix, à la fin des trois heures de ténèbres (Matt. 27 : 45-46). Cela fixe d’emblée nos pensées sur Lui. Et lorsque nous lisons le psaume en pensant à Lui, nous découvrons de nombreux traits qui décrivent de façon saisissante la scène de la croix : le Crucifié et ceux qui l’entourent.
            David peut bien avoir écrit cela à l’occasion de circonstances personnelles, dans un moment de détresse où il avait l’impression d’être abandonné de Dieu. Mais plus encore que dans les psaumes précédents, ce qu’il dit ici est infiniment plus vrai de Christ que de lui. C’est en fait la seule application juste du psaume.
            Les Évangiles nous présentent les faits extérieurs de la crucifixion, les choses que les yeux et les oreilles de tous pouvaient percevoir. Ce psaume – comme d’autres, d’ailleurs – évoque ce qui s‘est passé dans l’âme de notre Sauveur. L’exposé de cela dans les Évangiles, s’il s’y était trouvé, aurait permis à ses ennemis de tous les temps de fouler aux pieds un secret réservé à ses rachetés. Seuls ceux-ci, lisant les paroles prophétiques et y ajoutant foi, discernent qu’elles leur présentent leur Sauveur. Ils entrent en quelque mesure, si leur cœur n’est pas endurci, dans la compréhension de ses souffrances. Et c’est cela qui nourrit leur adoration.
            « Ils ont percé mes mains et mes pieds » (v. 16). C’est la crucifixion, avec les douleurs indicibles qu’elle comporte (v. 14). À cela s’ajoute une soif ardente : « Ma vigueur est desséchée comme un têt, et ma langue est attachée à mon palais » (v. 15).
            Autour de la croix, toute l’humanité est représentée, des plus puissants aux plus vils (v. 12, 16), dans leur mépris et dans leur haine. Ils contemplent sans pudeur Celui qu’ils ont exposé à la honte, l’ayant dépouillé de ses vêtements (v. 17-18).
            Jésus ressent tous ces outrages avec une sensibilité parfaite, et Il en parle à son Dieu. « Ne te tiens pas loin de moi, car la détresse est proche, car il n’y a personne qui secoure » (v. 11). « Et toi, Éternel ! ne te tiens pas loin ; ma Force ! hâte-toi de me secourir » (v. 19). Mais Dieu ne Lui apporte ni soulagement ni réconfort. C’est l’heure de l’abandon. Dieu se tient loin de lui (v. 1- 2).
            Pourquoi ?
            Tous ceux qui, à travers les âges, se sont confiés en Dieu et ont crié vers lui, ont été secourus (v. 4, 5). Pourquoi Jésus n’est-il pas délivré ? Au Psaume 18, nous avons lu : « Il me délivra, parce qu’il prenait son plaisir en moi » (v. 19). « Et l’Éternel m’a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains devant ses yeux » (v. 24). Dans son juste gouvernement, Dieu rend à l’homme selon son œuvre. Pourquoi ne répond-il pas et n’intervient-il pas en faveur de Jésus ?
            Au verset 3, notre psaume indique en quelques mots la réponse : « Et toi, tu es saint, toi qui habites au milieu des louanges d’Israël ». Ce que le psaume ne dit pas, mais qui est sous-entendu, et qui nous donne la clé du profond mystère présenté ici, est révélé ailleurs dans l’Écriture. Nous le trouvons déjà, prophétiquement, dans l’Ancien Testament : « Il a été blessé pour nos transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités » (És. 53 : 5) ; « il aura livré son âme à la mort… il aura été compté parmi les transgresseurs… il a porté le péché de plusieurs » (És. 53 : 12). Le Nouveau Testament précise : « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pi. 2 : 24) ; « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21).
            Jésus est abandonné parce qu’Il prend notre place sous le jugement du Dieu saint. Il expie nos péchés. Il est bien remarquable de l’entendre dire au milieu de cette scène : « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (v. 15). C’est de la part de Dieu qu’Il reçoit tout ce qu’Il subit.
            Et pourtant, sa confiance en Dieu demeure inébranlable. Il s’est confié en Dieu dès sa naissance (v. 9-10), et maintenant que Dieu l’abandonne, Il continue à se confier en Lui. Ses ennemis, au milieu de leurs moqueries, sont forcés de le reconnaître (v. 8 ; voir Matt. 27 : 43).
            Dans les versets 21 et 22, tout change. Son appel au secours reçoit l’assurance d’une réponse. Dans les Évangiles, les trois heures de ténèbres se terminent, et après celles-ci, nous entendons de nouveau le Seigneur s’adresser à Dieu en Lui disant « Père » (Luc 23 : 46). L’abandon a pris fin. En pleine paix, Il remet son esprit. Il entre dans la mort afin que soit rendue complète l’œuvre pour laquelle Il était venu, et afin de sortir victorieux de la mort.
            Le verset 22 : « J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de la congrégation » est cité en Hébreux 2 : 12, et ce dernier passage nous dit que le Sauveur n’a pas honte d’appeler frères ceux qui sont sanctifiés, ceux que Dieu reconnaît comme des fils amenés à la gloire (v. 10-11), ceux qui actuellement constituent l’assemblée chrétienne. Mais le psaume, aussi bien que sa citation en Hébreux, nous enseigne quant à la louange. Tout d’abord, c’est le Sauveur lui-même qui chante les louanges de Dieu. Il le loue à cause de sa délivrance, ainsi que nous l’avons déjà vu au Psaume 18. Mais Il chante ces louanges « au milieu de l’assemblée ». Il s’associe ceux dont le salut découle du sien.
            Ensuite, les rachetés sont invités à louer Dieu et à Le glorifier. Pour quelle raison ? À cause de leur salut ? Ce n’est pas la chose mentionnée ici, bien que cela soit vrai aussi. « Louez-le… glorifiez-le… car il n’a pas méprisé ni rejeté l’affliction de l’affligé, et n’a point caché sa face de lui ; mais, quand il a crié vers lui, il l’a écouté » (v. 23-24). Louer Dieu pour la délivrance accordée à Christ, et non seulement pour notre propre délivrance – peut-être est-ce un aspect de notre culte auquel nous devrions être plus attentifs !
            La fin du psaume, sur laquelle nous ne nous étendons pas, évoque les sphères successives dans lesquelles les résultats de l’œuvre de Jésus sont goûtés et célébrés : dans Israël restauré, et parmi toutes les nations participant à la bénédiction millénaire.
            Le Psaume 22 a encore un trait distinctif qu’il nous faut remarquer. Contrairement à la plupart des psaumes qui nous parlent prophétiquement des souffrances de Christ, celui-ci ne contient pas le moindre appel au jugement de Dieu contre les hommes qui ont déployé leur méchanceté et leur cruauté contre le Juste. La raison en est simple et profonde. Nous avons ici le psaume de l’expiation. Les hommes entourent la croix et font souffrir le Christ, c’est vrai, mais ils ne sont qu’au second plan. La souffrance suprême endurée par notre Seigneur est celle de l’abandon. Il porte le péché devant le Dieu saint, et subit de sa part tout ce qui est dû au péché. Le résultat, c’est que la base est posée pour qu’un Dieu juste puisse recevoir le pécheur et lui pardonner entièrement. D’autres psaumes, et d’une manière particulière le précédent, peuvent parler du jugement divin réservé à ceux qui ont condamné le Juste et l’ont cloué à la croix. Mais le psaume qui, plus que tout autre, nous montre l’expiation, ne pouvait pas en parler.


PSAUME 23

            C’est probablement le plus connu des psaumes. Il n’a guère besoin d’être expliqué, il doit plutôt être savouré. La relation d’intimité et de confiance qu’il exprime, la joie paisible qui s’en dégage, le rendent particulièrement précieux au cœur du croyant.

                        Le Berger du berger

            David, jeune berger, prenait soin de son troupeau. À l’heure du danger il n’hésitait pas à exposer sa vie pour délivrer un mouton de la gueule d’un lion ou d’un ours (voir 1 Sam. 17 : 34-35). Et c’est probablement alors qu’il garde son troupeau qu’il compose ce psaume. Il réalise que lui-même est l’objet des soins de Dieu, comme ses brebis le sont des soins qu’il a pour elles. Ses brebis ont besoin d‘être gardées, conduites, protégées, abreuvées, nourries. Il a les mêmes besoins, et l’Éternel, qui est son berger, fait tout cela pour lui.
            On peut remarquer que la plupart des verbes du psaume sont au présent. David exprime par là ce que Dieu est ou fait pour lui aujourd’hui, chaque jour. Il y a aussi quatre verbes au futur. Ils expriment la sérénité de la foi qui compte entièrement sur Dieu pour l’avenir. Au verset 4, on trouve un conditionnel et un futur : « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi ». Le croyant sait bien que son chemin peut avoir des étapes difficiles, douloureuses, mais il les envisage paisiblement. Et la suprême ressource pour les franchir, elle, n’est pas exprimée au futur mais au présent : « car tu es avec moi ». C’est un éternel présent, si l’on ose dire ainsi. Cette courte phrase est le centre du psaume.
            Le dernier verset contient deux verbes au futur, mais ne comporte plus de conditionnel. Pour le chemin qui reste à parcourir sur la terre, la bonté et la grâce de Dieu seront les ressources pleinement suffisantes. Et le chemin se terminera « dans la maison de l’Éternel ». Il est remarquable de lire cela dans l’Ancien Testament. Il a été révélé à David, bien que ce ne soit pas avec la précision du Nouveau Testament, que l’aboutissement de cette vie de communion avec Dieu, c’est « l’habitation » dans la maison de l’Éternel. Et ce sera « pour de longs jours ». Même si l’expression est moins forte que « pour l’éternité », c’est bien la pensée qu’elle traduit.

                        Jésus, la brebis parfaite

            Lorsque nous lisons le Psaume 23, nous nous identifions naturellement à l’auteur, David, qui se signale dans chaque verset par l’un des mots : je, me, moi, etc. Et nous lisons ce texte comme une merveilleuse description de ce que Dieu – ou le Seigneur Jésus – est pour nous.
            Mais nous pouvons aussi lire ce psaume en portant notre attention sur la brebis. Et si nous le faisons, nous nous apercevons qu’il nous est difficile de parler comme elle en toute vérité. Nous sommes souvent inquiets ou indociles, peu disposés à nous laisser conduire ; nous ne goûtons pas toujours les « eaux paisibles » et les « verts pâturages » que notre Berger met devant nous. Il nous arrive de nous plaindre et de penser que nous « manquons » » de beaucoup de choses. Ne devons-nous pas reconnaître – comme le résidu juif le fera plus tard – que « nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin » (És. 53 : 6) ?
            Qui, sinon Jésus lui-même, a pu réaliser en perfection la confiance et la dépendance envers Dieu qui sont décrites dans ce psaume ? Nous avons remarqué que le Psaume 16 nous présente ces caractères de l’homme parfait, mais le Psaume 23 ne le fait pas moins.
            Le Seigneur Jésus a été parfaitement soumis à son Dieu. Les Évangiles nous le montrent levé longtemps avant le jour, retiré du monde pour prier à l’écart (Marc 1 : 35 ; Luc 6 : 12). Il est là, dans la communion avec son Père, recevant tout de Lui. Et dans sa journée de service, il ne fera que ce que le Père lui a dit de faire, il ne dira que ce que le Père lui a dit de dire (Jean 5 : 19, 30 ; 8 : 28 ; 12 : 49 ; 14 : 10). Il a ses eaux paisibles et ses verts pâturages : « Moi, j’ai une nourriture à manger que vous, vous ne connaissez pas… Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 : 32, 34). Et dans quels « sentiers de justice » ses pieds n’ont-ils pas été conduits, Lui qui a souffert de la part des hommes à cause de sa justice !
            Le Psaume 22 nous a appris qu’Il a dû toutefois, à l’heure de la croix, dépasser l’expérience du fidèle au verset 4 du Psaume 23. La vallée de l’ombre de la mort a été pour Lui un sujet d’effroi. « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela, pour cette heure, que je suis venu. Père, glorifie ton nom » (Jean 12 : 27-28). Pour que nous, nous puissions dire en vérité : « Tu es avec moi », Lui a dû être abandonné. Cher Sauveur !
            Néanmoins, son œuvre étant achevée, nous Le voyons déjà maintenant « dans la maison de l’Éternel », dans la maison de son Père, où Il est allé nous préparer une place, et d’où Il reviendra bientôt (Jean 14 : 2-3).

                        Jésus, le bon Berger

            Le chrétien qui lit le Psaume 23 identifie l’Éternel à Jésus, Celui qui a dit par deux fois en Jean 10 : « Moi, je suis le bon Berger » (v. 11, 14). Et c’est de sa part qu’il reçoit tous les soins que décrivent le psaume.
            Dès le début de son ministère ici-bas, le Seigneur avait été ému de compassion envers les foules, « parce que ces gens étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Matt. 9 : 36). Israël avait en effet été victime de mauvais bergers, de conducteurs qui l’avaient fourvoyé. Ce sont les chefs religieux – sacrificateurs, anciens, scribes, pharisiens – dont nous avons le triste tableau dans les Évangiles.
            En Ezéchiel 34, Dieu fait le procès de ces « pasteurs d’Israël, qui se paissent eux-mêmes » au lieu de « paître le troupeau ». Il leur fait ce reproche : « Vous n’avez pas fortifié les brebis faibles, et vous n’avez pas guéri celle qui était malade, et vous n’avez pas bandé celle qui était blessée, et vous n’avez pas cherché celle qui était perdue ; mais vous les avez gouvernées avec dureté et rigueur » (v. 4). Alors l’Éternel annonce qu’Il va Lui-même prendre soin de ses brebis (v. 11). « Moi-même je paîtrai mes brebis, et moi je les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Éternel. La perdue, je la chercherai, et l’égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai » (v. 15-16). Mais tout en déclarant qu’Il va prendre lui-même en main ce travail de bon berger, l’Éternel annonce : « Et je susciterai sur eux un pasteur qui les paîtra, mon serviteur David : lui les paîtra, et lui sera leur pasteur » (v. 23). Que ces révélations sont remarquables ! D’abord en ce qu’elles nous montrent le cœur de Dieu, et ensuite en ce qu’elles unissent dans une action commune l’Éternel et le Messie. « Je paîtrai mes brebis » et « lui les paîtra » ne sont pas deux choses différentes ! « Moi et le Père, nous sommes un », a pu dire le Seigneur Jésus (Jean 10 : 30).
            Nous avons en Jean 10 l’accomplissement – ou un premier accomplissement – d’Ezéchiel 34. (Tout ce qui, dans ce chapitre, concerne le rassemblement d’Israël d’entre les peuples et son établissement en paix dans sa terre ne sera pleinement accompli que dans le millénium). En contraste avec les mauvais bergers juifs, qui ont chassé dehors l’aveugle-né que Jésus vient de guérir (ch. 9), le Seigneur se présente : « Moi, je suis le bon berger ».
            Au début de Jean 10, il est question d’une bergerie hors de laquelle le berger va mener les brebis. Cette enceinte murée, c’est le système du judaïsme. Jésus va en faire sortir les siens, pour les mettre au large. Le troupeau ne va plus être maintenu ensemble par une clôture extérieure, mais par un centre d’attraction : le bon berger qui appelle et conduit ses brebis.
            Au verset 16, le Seigneur dit : « J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; il faut que je les amène, elles aussi ; … et il y aura un seul troupeau, un seul berger ». Ces autres brebis, qui ne sont pas de la bergerie juive, ce sont les croyants d’entre les nations, qui vont être joints aux croyants juifs pour constituer une unité nouvelle en dehors du judaïsme : l’assemblée chrétienne.
            « Le bon berger laisse sa vie pour les brebis » (v. 11). C’est la marque la plus forte de son amour pour elles. Il devra non seulement exposer sa vie, comme l’avait fait David (1 Sam. 17), mais Il devra la laisser. Il la laissera et la reprendra (v. 17), et sur la base de l’œuvre glorieuse qu’Il va accomplir, sur la base de sa mort et de sa résurrection, Il rendra les siens participants de sa vie : « Moi, je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront jamais » (v. 28). « Moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance » (v. 10). Il ne s’agit pas seulement d’échapper à la mort, ou à la mort éternelle, mais de posséder dès maintenant la vie de Jésus. Sécurité absolue pour ceux qui l’ont reçue ! « Personne ne les arrachera de ma main » et « personne ne peut les arracher de la main de mon Père » (v. 28-29).
            Deux fois dans ce chapitre 10 de Jean, le bon Berger dit qu’Il connaît les siens (v. 14, 27). Il les connaît personnellement, de sorte qu’« il appelle ses propres brebis par leur nom » (v. 3). Il connaît tout ce qui les concerne, toutes leurs circonstances, tous leurs besoins, toutes leurs faiblesses. Et Il prend soin d‘elles.

                        Les brebis du bon Berger

            Dès qu’Il a dit : « Je connais les miens », le bon Berger ajoute : « et je suis connu des miens » (Jean 10 : 14). Et le modèle de cette intimité réciproque, c’est « comme le Père me connaît et moi je connais le Père » (v. 15). Bien sûr nous sommes limités, et toujours caractérisés par la faiblesse, mais nous sommes introduits dans une relation avec le Seigneur dans laquelle nous pouvons croître sans limite dans sa connaissance. Le progrès dans la vie chrétienne, c’est le progrès dans la connaissance du Seigneur Jésus. Lui-même désire cette croissance et « il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable » (1 Jean 5 : 20). Désirons avancer vers « l’état d’homme fait » (Éph. 4 : 13).
            Les brebis qui connaissent leur berger « connaissent sa voix » (Jean 10 : 4) et « écoutent sa voix » (v. 3). La voix de notre Berger, c’est essentiellement dans sa Parole que nous l’entendons. Lisons beaucoup l’Écriture, laissons-nous pénétrer par son enseignement. Qu’ainsi le timbre de la voix de notre Sauveur soit familier à nos oreilles et à nos cœurs ! Il y a beaucoup d’autres voix dans ce monde, il y en a même qui cherchent à imiter celle du Berger. Mais si nous connaissons bien celle-ci, nous ne serons pas trompés. Il n’est pas utile – et il est même nuisible – de connaître les voix des étrangers. Le Seigneur dit de ses brebis : « Un étranger, elles ne le suivront pas ; au contraire elles s’enfuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (v. 5).
            Connaître le Berger, connaître sa voix, écouter sa voix, nous conduit à Le suivre. « et les brebis le suivent » (v. 4 ; voir aussi v. 27). Le berger attend de ses brebis qu’elles soient dociles, qu’elles aillent là où Il le veut. C’est Lui qui sait ce qui est bon pour elles. Oh ! qu’elles n’aspirent pas à l’indépendance, à suivre leur propre chemin ! Qu’elles lui fassent confiance ! Il les aime.
            Dans ce monde, on se moque des gens qu’on appelle des « moutons », de ceux qui se laissent mener par d’autres. Ne soyons pas des moutons, pour suivre aveuglément d’autres moutons, ou de mauvais bergers. Mais assumons avec joie notre position et notre caractère de brebis. À la suite du bon Berger.


PSAUME 24

            Le Psaume 24 est une vision d’avenir. Il évoque le moment où le Messie entrera en Sion, resplendissant de gloire, apportant la paix et la bénédiction millénaire.

                        À l’Éternel est la terre et tout ce qu’elle contient (v. 1-2)

            Les deux premiers versets déclarent les droits de l’Éternel sur toute la création. Elle est à lui parce qu’il en est le Créateur. De façon générale, dans l’Ancien Testament, le Créateur, c’est Dieu. Fait digne de remarque, le chapitre 1 de la Genèse utilise un pluriel en rapport avec l’action créatrice : « Faisons l’homme à notre image » (v. 26). Et le chapitre 8 des Proverbes, sous une forme mystérieuse, nous enseigne que Dieu avait un « artisan » « à côté de lui » lorsqu’il disposait les cieux et décrétait les fondements de la terre (v. 27-31). Plus tard, de façon parfaitement claire, le Nouveau Testament établira que c’est le Fils de Dieu qui a créé toutes choses : voir Jean 1 : 3 ; Colossiens 1 : 16 et Hébreux 1 : 2. Le psaume ne va pas si loin. Il affirme les droits du Créateur, de l’Éternel, sur les choses créées.

                        Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel ? (v. 3-6)

            « La montagne de l’Éternel », ou « la montagne de la maison de l’Éternel », c’est la montagne de Sion, sur laquelle le temple de l’Éternel a été bâti autrefois et sur laquelle il sera reconstruit « à la fin des jours » (És. 2 : 2, 3). Cette montagne est le symbole de l’autorité de Celui qui régnera en justice, le Messie d’Israël, dont la domination s’étendra sur toutes les nations.
            Le verset 3 pose alors la question : Qui pourra s’approcher de cette montagne, et se tenir dans ce lieu saint ? Lors de sa première venue ici-bas, le Seigneur Jésus pouvait être vu à table avec « des publicains et des pécheurs » ; il était comme le médecin venu s’occuper de « ceux qui se portent mal » (Matt. 9 : 10-12). C’est ce qui caractérisait sa venue en grâce ; et le jour de sa grâce dure encore ! Mais le Psaume 24 nous transporte au temps de sa seconde venue, sa venue en gloire. Plusieurs psaumes nous ont déjà montré le Seigneur écrasant tout ce qui résiste à son autorité (Ps. 2 : 18, 21). D’autres psaumes (notamment le 101) nous le montrent comme ne supportant pas le mal. C’est aussi ce que nous trouvons ici. La maison de l’Éternel est « le lieu de sa sainteté ». Ceux qui sont caractérisés par la justice pratique, ceux qui ont le cœur pur, ceux-là participeront à la bénédiction du règne millénaire. « Telle est la génération de ceux qui le cherchent » (v. 6). Le verset 4 définit la condition morale du résidu d’Israël. Celui qui « n’élève pas son âme à la vanité », c’est celui qui n’invoque pas les idoles.
            Tout ceci suppose, bien entendu, une œuvre de Dieu dans le cœur. Les prophètes en parlent déjà. (Voir par exemple Jérémie 31 : 33, 34 et Ézéchiel 36 : 26, 27). C’est aussi ce que suggère l’expression du verset 5 : « Il recevra… justice du Dieu de son salut ». Personne ne se tiendra là sur la base d’une justice obtenue par ses propres mérites, mais d’une justice reçue de la part d’un Dieu sauveur.
            Au verset 6, qui sont « ceux qui recherchent ta face, ô Jacob » ? Le remarquable passage d’Ésaïe 2, déjà cité, éclaire ce psaume : « Beaucoup de peuples iront, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem, la parole de l’Éternel » (v. 3). Et dans Zacharie 8, on lit : « Beaucoup de peuples, et des nations puissantes, iront pour rechercher l’Éternel des armées à Jérusalem, et pour implorer l’Éternel… En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, saisiront le pan de la robe d’un homme juif, disant : « Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que Dieu est avec vous » (v. 22, 23).
            Ces passages nous montrent qu’après les jugements qui s’abattront sans merci sur une terre corrompue, la bénédiction du Messie s’étendra sur une terre soumise, par l’intermédiaire du peuple juif – ou de ce qu’il en restera. La promesse de Dieu à Abraham : « Et toutes les nations de la terre, se béniront (ou seront bénies) en ta semence » (Gen. 22 : 18) a déjà reçu un merveilleux accomplissement en Christ, la semence d’Abraham, puisqu’il est le salut pour tous ceux qui croient, en toute nation. Mais il y aura encore cet accomplissement littéral de la promesse : la descendance d’Abraham, Israël – ayant au milieu de lui son Roi – sera une source de bénédiction pour la terre entière.

                        Le roi de gloire entrera (v. 7-10)

            Les versets précédents ont posé la question : « Qui est-ce qui montera en la montagne de l’Éternel ? » et ont montré qui peut être accepté dans sa présence sainte. Mais avant tout autre, il y en a un qui est parfaitement digne d’entrer en ce lieu. C’est le Roi de gloire. Pour lui, les portes doivent s’élever. Son entrée doit être triomphale.
            Mais qui est-il, ce roi de gloire ? C’est le Messie, sans doute, celui qui a été « puissant dans la bataille » - celui qui a été le grand vainqueur dans les combats qui ont conduit à l’assujettissement de toute la terre, et au jugement de tous ceux qui s‘élevaient contre Dieu et contre son peuple – mais, plus encore, c’est l’Éternel lui-même.
            Dans le Psaume 2, L’Éternel dit, en parlant du Messie : « Et moi j’ai oint mon roi sur Sion » (v. 6). Puis ce roi est reconnu comme Fils : « Tu es mon Fils ; aujourd’hui, je t’ai engendré » (v. 7). L’Éternel et le Messie sont là deux personnes distinctes. Mais ici, au Psaume 24, le Messie est l’Éternel lui-même. Dans la même perspective, les Psaumes 96 à 99 font entendre ce cri de triomphe : « L’Éternel règne ». Pour les croyants de l’Ancien Testament, ces déclarations devaient être difficiles à saisir. Comment le Messie, fils de David, peut-il être l’Éternel, le Seigneur de David ? C’est la question que Jésus pose aux pharisiens en Matthieu 22 : 45. Tout ceci s’éclaire par la lumière du Nouveau Testament. « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). Jésus Christ est à la fois véritablement homme et véritablement Dieu. « En lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 2 : 9). « Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5 : 20).
            L’entrée glorieuse du Messie dans la cité royale terrestre, à l’aube du millénium, ayant de par sa dignité personnelle le droit de franchir les portails éternels, reporte nos pensées sur une autre entrée, non moins glorieuse et déjà accomplie, celle de Jésus dans le ciel. « Ayant fait par lui-même la purification des péchés, [Jésus] s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1 : 3). Si le psaume nous parle d’une gloire terrestre future, l’épître aux Hébreux nous parle d’une gloire céleste actuelle. C’est dans le ciel que « Jésus est entré comme précurseur pour nous » (6 : 20). « Christ... est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (v. 9 : 12). Gardons les yeux fixés sur « Jésus, le chef de la foi et celui qui l'accomplit pleinement, lui qui, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu » (12 : 2).


J-A. Monard - « Messager évangélique » (année 1993 p. 296-302, 346-352, 370-373)