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Si vous m’aimez… celui qui m’aime… si quelqu’un m’aime

Jean 14, 15-16, 21, 23


Trois paroles du Seigneur Jésus
Si vous m’aimez… (v. 15)
Celui qui m’aime… (v. 21)
Si quelqu’un m’aime… (v. 23)
Une communion issue de la connaissance de Christ
 

            Dans les chapitres 13 à 16 de l’évangile selon Jean, nous sommes admis à entrer dans la chambre haute où le Seigneur Jésus a mangé la dernière Pâque avec ses disciples, puis à faire quelques pas avec Lui dans la nuit, en direction du jardin de Gethsémané (14 : 31). C’était un fort désir de son cœur de grouper « les siens » (13 : 1) autour de Lui pour cette dernière soirée en leur compagnie, avant qu’Il souffre (Luc 22 : 15).
            Le lavage de leurs pieds, opéré par le Seigneur Jésus Lui-même, puis le départ de Juda, sont les deux événements qui ont préparé les moments qui vont suivre. Le Seigneur Jésus va maintenant donner à ses disciples d’hier - et aussi à ceux d’aujourd’hui - toutes les ressources qui seront à leur disposition de la part des Personnes divines pendant le temps de son absence. Son grand amour pourvoit à tout !
            Ainsi, au chapitre 14, les disciples sont tout particulièrement introduits dans des relations bénies avec les Personnes divines : Jésus lui-même (v. 1-3), le Père (v. 6-14), le Saint Esprit (v. 15-18, 26).


Trois paroles du Seigneur Jésus

            Est-il nécessaire que le Seigneur Jésus évoque son amour pour ses disciples ? Au début de ces derniers entretiens qu’Il a eus avec eux, nous lisons : « Jésus… ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (13 : 1). L’amour de Jésus pour les siens s’était déjà manifesté de bien des manières pendant ces trois ans et demi durant lesquels ils avaient été avec Lui, et il allait être magnifié lorsqu’Il donnerait sa vie pour eux, ses amis (15 : 13). Mais ici, pour la première fois, le Seigneur parle de l’amour des disciples pour Lui, et Il va en parler à trois reprises dans ces quelques versets

            En écoutant à notre tour les paroles du Seigneur Jésus aux siens, et comment Il parle de l’amour de ses disciples pour Lui, nous découvrons, dans le chapitre 14, que notre affection pour Lui est sondée de trois manières par le Seigneur :
                  1 - « Si vous m’aimez, gardez mes commandements » (v. 15)
                  2 - « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime... » (v. 21a)
                  3 - « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (v. 23a).

            Mais aussi, à chacun de ces « tests » est associée une réponse en amour et en bénédiction, de la part de Celui qui n’est jamais le débiteur de ceux qu’Il aime et qui l’aiment :
                  1 - « Moi, je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur » (v. 16)
                  2 - « Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (v. 21b)
                  3 - « Mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (v. 23b).

            Notons que le verbe « aimer » employé par le Seigneur dans tout ce passage est celui qui parle d’affection et d’attachement, et non pas l’autre terme utilisé aussi pour ce verbe, qui montre plutôt une tendre affection, comme celle d’un ami, par exemple. Le Seigneur Jésus emploiera ces deux formes du verbe « aimer » lors de la restauration de son disciple Pierre (Jean 21 : 15-17).


Si vous m’aimez… (v. 15)

                        « Si vous m’aimez, gardez mes commandements »

            C’est ici la première des trois fois où le Seigneur Jésus parle à ses disciples du fait qu’ils l’aiment et qu’ils ont l’opportunité de le montrer.
            Le Seigneur Jésus est Celui qui lit dans le plus profond du cœur des hommes (Jér. 17 : 10). Il est la Parole de Dieu, qui « discerne les pensées et les intentions du cœur » (Héb. 4 : 12). Il savait donc ce qu’il y avait dans le cœur des disciples qu’Il avait Lui-même appelés et choisis pour être avec Lui (Jean 15 : 16, 19 ; voir Luc 6 : 12-16 ; Marc 3 : 14). Il connaissait leurs sentiments et leurs pensées à son égard. Le Seigneur Jésus sait que ses disciples l’aiment, eux qui ont répondu à son appel, L’ont suivi, L’ont écouté et l’ont servi.
            En Le suivant dans le chemin, en écoutant ses paroles, ils ont appris chaque jour à Le connaître un peu mieux. Ainsi leurs cœurs se sont attachés à Lui et le Seigneur Jésus peut s’adresser à eux non seulement comme à ceux qui ont persévéré avec Lui dans ses épreuves dans ce monde (Luc 22 : 28) manifestant ainsi fidélité et attachement à sa Personne, mais plus encore comme à ceux qui l’aiment. Ils l’aiment parce qu’ils ont « goûté que le Seigneur est bon » (1 Pier. 2 : 4) ; ils ont été attirés par sa bonté et se sont approchés de Lui (Prov. 19 : 22 ; Jér. 31 : 3). Durant ces trois années passées avec Lui, Il a été leur Berger, qui affirme : « Je connais les miens, et je suis connu des miens » (10 : 14). Ils sont conscients qu’ils sont les objets de son amour, ils en ont éprouvé les effets, et ils L’aiment en retour. C’est une capacité qui n’est la part que des croyants, car seuls les croyants aiment le Seigneur Jésus. Ayant cru, nous avons reçu l’Esprit Saint (Éph. 1 : 13), qui a « versé dans nos cœurs » l’amour de Dieu (Rom. 5 : 5) et du Seigneur Jésus.
            « Nous, nous [l’] aimons, parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19). Cette parole du Seigneur Jésus : « Si vous m’aimez », ne répond-elle pas à ce que nous lisons sous la plume de l’apôtre Paul : « Le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous » (Éph. 5 : 2) ?
            L’amour du Christ est parfait et inconditionnel ; Il l’a manifesté tout au long de sa vie sur la terre, et en a donné la preuve suprême en portant nos péchés devant Dieu sur la croix et en mourant pour nous. Il nous aime toujours, parce qu’Il est amour et qu’Il ne change pas (Héb. 13 : 8). Mais qu’en est-il de notre amour pour Lui ? Cet amour est, pour ainsi dire, sous condition, parce qu’il est, hélas, faible et souvent variable. Il a besoin de croître et d’être ravivé et, pour cela, d’être nourri de la Personne du Sauveur. L’amour du racheté ne peut rester caché, il doit être manifesté.
            Ainsi, le Seigneur Jésus demande ici à ceux qui L’aiment de le montrer. Il propose, en quelque sorte, un « test » pour leur amour envers Lui : « Si vous m’aimez… », comme Il le fera plus individuellement un peu plus loin : « Si quelqu’un m’aime… » (v. 23). Il leur enseigne aussi comment ils peuvent donner la preuve qu’ils L’aiment : c’est en gardant ses commandements. Le Seigneur ne donne pas ici un ordre à ses disciples, mais Il les engage à montrer leur amour pour Lui par l’obéissance.
            « Garder » les commandements du Seigneur est la conséquence du fait que nous L’aimons ; cela se manifeste par le fait que nous « gardons » - c’est-à-dire que nous recherchons, connaissons et mettons en pratique les commandements du Seigneur. Par exemple : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre » (13 : 34 ; 15 : 17). La mise en pratique de ce commandement ne peut être réalisée que dans l’amour du Christ, dans un amour qui provient du sien et l’imite : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous l’un l’autre » (13 : 34). Dans ce verset, le Seigneur Jésus place son amour pour eux comme modèle. Un peu plus loin, ce sera l’amour des disciples entre eux qui sera mis en avant, toutefois toujours en liaison avec le sien, car il en dépend : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (15 : 12). Notre amour pour les enfants de Dieu provient de notre amour pour Dieu et il est lié à notre obéissance à ses commandements (1 Jean 5 : 2).
            Un peu plus loin, le Seigneur Jésus assure les siens de son amour, qui est à la mesure de l’amour de son Père pour Lui : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (15 : 9). Amour impossible à comprendre, mais dont nous sommes les objets, par la grâce divine. Le Seigneur invite alors les siens à demeurer dans un tel amour et Il leur donne le secret pour le réaliser : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (15 : 10). Obéir aux commandements du Seigneur Jésus et faire ainsi sa volonté, nous donne l’assurance d’une jouissance sans nuage de son amour sans limite – « comme le Père m’a aimé » !

                        « Moi, je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement »

            La conséquence de cette manifestation de notre amour pour le Seigneur en obéissance est, qu’en retour, le Seigneur donnera le Saint Esprit, Personne divine qui demeure avec le croyant et en lui, éternellement (14 : 16-17). « Ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse » (Éph. 1 : 13). Tout croyant appartient désormais à Dieu qui le marque de son sceau et lui donne « les arrhes de l’Esprit » dans son cœur, le siège des affections : « C’est Dieu, qui aussi nous a marqués de son sceau, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Cor. 1 : 22).
            Le Seigneur Jésus en fera la demande au Père, et le Père nous donnera l’Esprit Saint. Ici, c’est le Père qui le donnera, un peu plus loin c’est le Seigneur Lui-même qui l’enverra vers nous « d’auprès du Père » (15 : 26). Quelle sollicitude de l’amour du Père et du Fils pour les croyants qui sont sur la terre, et quel don merveilleux ! Une autre Personne divine allait remplacer Jésus sur la terre auprès des disciples qui ainsi ne resteraient pas seuls. Puissions-nous être davantage conscients de l’habitation de cette Personne divine en nous, par laquelle nous devrions vivre et marcher à la gloire et à l’honneur de Dieu (Gal. 5 : 25) !
            L’Esprit Saint est appelé ici « Consolateur » ; le Seigneur Jésus était Celui qui consolait les siens lorsqu’Il était avec eux sur la terre - et Il le reste dans le ciel. Mais maintenant qu’Il s’en va, Il demande au Père qu’Il envoie vers eux et pour eux un autre consolateur, semblable à Lui (le mot grec utilisé ici pour « autre » signifie « de la même sorte »). Il sait que les siens en auront besoin et Sa grâce désire pourvoir à leurs nécessités pendant son absence. Ce sera alors l’Esprit Saint qui viendra auprès des croyants et sera en eux pour les consoler, les fortifier, les instruire, jusqu’à ce qu’Il parte avec les saints au moment de leur enlèvement au ciel par le Seigneur Lui-même.


Celui qui m’aime… (v. 21)

                        « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime »

            Dans ce verset, le Seigneur s’adresse aux siens d’une manière plus individuelle, plus personnelle. Ce n’est plus « vous », mais « celui ».
            La parole : « Celui qui m’aime » répond à la parole de Gal. 2 : 20 : « Le Fils de Dieu… m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». Encore une fois, l’amour du racheté pour son Seigneur provient de son amour à Lui, qui s’est manifesté dans son sacrifice, pour lui personnellement.
            Le Seigneur Jésus met ici en évidence le rapport d’un croyant avec ses commandements. Il les « a », c’est-à-dire qu’il les possède et les connaît dans son cœur ; il les « garde », c’est-à-dire qu’ils lui sont précieux – ce sont ceux que le Seigneur a donnés – et il les met en pratique dans sa conduite de chrétien sur la terre, faisant ainsi connaître son amour pour son Seigneur. Il est reconnu comme quelqu’un qui aime le Seigneur. Il donne une preuve de son amour pour Lui en s’attachant à ses commandements et en y obéissant.
            Dans le Psaume 119, nous avons « la Parole de Dieu écrite et révérée dans le cœur, mise en pratique dans la vie quotidienne » (S. Terrade). Au cours de ses 176 versets, il est question 22 fois des « commandements » de l’Éternel. Le terme hébreu pour les commandements « implique l’obéissance absolue à un décret divin impératif. Le commandement est un ordre émis par Dieu, auquel l’homme est tenu de se soumettre (1 Tim. 6 : 13-14) » (Le Psaume 119 – M. Roy et T.Filipzak). Le fidèle, fermement attaché à la Parole de Dieu, pourra exprimer à plusieurs reprises ce qu’il a trouvé dans les commandements de Dieu : il les aime (v. 127, 47, 48, 143) et les met en pratique (v. 166) ; il désire les connaître (19, 131, 73) et il les recherche (v. 48) ; il est attentif à les garder (60, 115, 176) et il se confie en eux (66) ; ils dirigent sa marche et sa course terrestres (v. 35, 32) et ils le rendent sage (v. 98).
            La Parole de Dieu dans ses commandements écrits – la Loi - était comme gravée dans le cœur du psalmiste, confessée de sa bouche et exprimée dans sa vie. Est-ce que cela ne représente pas pour nous le fait « d’avoir » les commandements du Seigneur et de les « garder » ?
            La détermination du psalmiste pour garder les commandements de son Dieu nous interpelle, nous croyants de la période de la grâce. Nous avons le privilège de connaître, par la Parole de Dieu, les commandements reçus du Seigneur Jésus, mais avons-nous un tel engagement de cœur pour les connaître et les garder par amour pour Lui ? Vivons-nous sur la terre en nous contentant d’être sauvés et en faisant notre propre volonté, sans vraiment désirer et chercher à connaître et faire la volonté du Seigneur et Lui plaire – ce que l’apôtre Paul demandait sans cesse dans ses prières pour les croyants de Colosses (Col. 1 : 9-10) ? Puissions-nous tous réaliser que notre profit et nos bénédictions spirituels sont bien plus grands quand nous cherchons à obéir au Seigneur dans tout ce qu’Il nous a commandé. « Car c’est ici l’amour de Dieu, que nous gardions ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5 : 3), dit Jean en s’adressant à la nouvelle nature qui est en nous, croyants, et qui trouve sa joie dans les commandements du Seigneur Jésus.
            L’amour de Dieu s’est montré envers nous dans le don de Son Fils unique et bien-aimé (1 Jean 4 : 9-10) ; l’amour du Christ pour nous s’est manifesté d’une manière suprême à la croix (Éph. 5 : 2) ; il est immuable et il ne peut changer ou s’affaiblir. Notre amour est inconstant, nous le réalisons bien souvent. Mais il peut s’exprimer simplement par le fait que nous recherchons les commandements du Seigneur Jésus pour les pratiquer. Si nous agissons ainsi, nous montrons que nous l’aimons et nous demeurerons dans son amour, comme Lui-même, divin modèle, a gardé parfaitement les commandements de son Père et demeure dans son amour (15 : 10).

                        « Or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui »

            Nous remarquons que le Seigneur reprend l’expression « celui qui m’aime » une deuxième fois dans la même phrase : Il insiste sur l’affection de son disciple pour Lui. Notre amour pour Lui est précieux à son cœur et Il désire qu’il s’affermisse. Ne sera-t-il pas fortifié par l’assurance des bénédictions que le Seigneur promet à celui qui montre son amour pour Lui en gardant ses commandements ?
            D’une part il connaîtra l’amour indéfectible de Son Père - quelle grâce est ainsi accordée à « celui qui l’aime » ! Nous sommes les objets de l’amour du Père de notre Seigneur Jésus Christ, que nous connaissons comme notre Père en vertu de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus (Jean 20 : 17).
            Et d’autre part, Jésus Lui-même montrera son amour à son disciple et le fera bénéficier de sa « manifestation », c’est-à-dire qu’Il se fera connaître à Lui. Quelle bénédiction d’entrer plus avant dans la connaissance de l’amour et de la Personne du Seigneur Jésus ! Paul, dont nous pouvons certainement affirmer qu’il connaissait bien Christ, désirait cependant ardemment avancer dans une telle connaissance (Phil. 3 : 10) ; l’apôtre Pierre nous y exhorte (2 Pier. 3 : 18). Bien sûr, la connaissance que nous pouvons avoir de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ne sera toujours « qu’en partie » sur la terre, mais celui qui l’aime désirera certainement faire des progrès dans une telle connaissance, source de joie et de paix, jusqu’au jour où il connaîtra « à fond », comme il a été connu de Lui (1 Cor. 13 : 12).
            Le Seigneur Jésus dira un peu plus tard à ses disciples : « le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu » (16 : 27). Le Père trouve en nous un motif de nous aimer, en ce que nous avons aimé son Fils et cru qu’Il est Celui qui est venu du ciel, d’auprès du Père. Nous devons faire en effet le pas supplémentaire auquel le Seigneur nous appelle, en croyant non seulement qu’Il est venu d’auprès de Dieu, mais d’auprès du Père. Jésus avait été envoyé par le Père (5 : 36-37 ; 6 : 57 ; 8 : 16, 18 ; 10 : 36 ; 11 : 42 ; 12 : 49 ; 14 : 24), et Il allait retourner vers Lui (13 : 1 ; 14 : 12, 28 ; 16 : 10, 16, 17, 28).
            L’amour et la foi, si peu que nous les manifestions envers le Seigneur Jésus, nous assureront en retour le plein amour du Père. Si nous aimons Celui qui est le centre éternel de l’amour du Père (17 : 24b ; voir Col. 1 : 13), et si nous croyons qu’Il est venu de sa part pour nous sauver par son sacrifice, alors le Père Lui-même se plaît à nous faire connaître son amour.
            Il vaut bien la peine de s’attacher aux commandements du Seigneur Jésus et de vivre en y obéissant : cela nous assurera une part précieuse, dans la connaissance de notre Père céleste et de son Fils, notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.


Si quelqu’un m’aime… (v. 23)

                        « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole »

            Dans cette troisième mention du fait que le croyant L’aime, le Seigneur Jésus va encore un peu plus loin : Il parle de celui qui l’aime en gardant sa parole. Garder sa parole est plus que garder ses commandements. On a dit que les commandements, c’est la Parole de Dieu, dans laquelle nous trouvons écrits les commandements auxquels nous obéirons si nous aimons le Seigneur (l’obéissance est une manifestation de l’amour). Mais sa parole, c’est toute expression de la pensée de Christ, c’est-à-dire ce qui n’est pas exprimé – par des mots ou des écrits – mais qui est saisi et mis en pratique par celui qui L’aime et Le connaît. Et la parole de Jésus est la parole même du Père (v. 24 ; voir 17 : 14a).
            Un exemple, pour expliquer la différence entre « mes commandements » et « ma parole » : Si une maman demande à son enfant de mettre la table pour le repas, c’est un commandement ; mais si l’enfant dresse la table sans que sa mère le lui ait demandé, c’est qu’il connaît la pensée de sa mère et lui obéit par amour sans qu’une demande expresse lui ait été faite. La parole du Seigneur – qui est aussi celle du Père - s’adresse à notre intelligence spirituelle qui discernera sa pensée et sa volonté et cherchera à Lui plaire.
            Pour garder la parole du Seigneur Jésus, il est indispensable de demeurer dans une communion toute proche de Lui ; il faut Le connaître pour savoir quelle est sa parole, celle qu’Il désire que nous mettions en pratique. Cela demande donc une connaissance de sa Personne plus intime et un amour plus intelligent que lorsqu’il s’agit de ses commandements. En fait, pour aimer et obéir, il faut connaître ; et pour connaître, il faut aimer et obéir.
            Nous ne pouvons qu’aimer le Seigneur Jésus si nous réalisons que, par amour pour nous, pour nous sauver de la mort éternelle, Il a donné sa vie sur la croix, Il a « lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24) devant le Dieu juste et saint, et a enduré le châtiment qui devait tomber sur nous, mais qui nous apporte la paix (És. 53 : 5). Nous ne pouvons qu’aimer le Seigneur Jésus si nous Le contemplons dans sa vie et sa marche sur la terre, si nous Le contemplons dans sa gloire et sa beauté dans le ciel. Et si nous L’aimons sa parole nous sera précieuse, nous désirerons la connaître et y obéir.
            Marie, la mère du Seigneur Jésus, gardait dans son esprit et dans son cœur toutes les paroles qu’elle avait entendues concernant Jésus, et celles qu’Il disait (Luc 2 : 19, 51). Marie de Béthanie se tenait aux pieds du Seigneur Jésus pour écouter sa parole (Luc 10 : 39). Jean se tenait sur la poitrine de Jésus pour recevoir ses paroles (Jean 13 : 23).
            Le croyant qui aime Celui qui est l’Objet éternel de l’amour du Père jouira d’une manière particulière de l’amour du Père pour lui – nous le voyons dans ce verset, déjà cité un peu plus haut : « le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé » (16 : 27). Le Père aime également tous ses enfants, mais ceux qui montrent qu’ils aiment son Fils en gardant sa parole réalisent davantage l’amour du Père pour eux (bien sûr, nous expérimentons dans notre vie qu’il nous arrive souvent de ne pas la garder). La différence entre les disciples Pierre et Jean, qui aimaient tous les deux le Seigneur, était que Jean avait une connaissance de l’amour de Christ pour lui qui l’amenait à ne parler de lui-même que comme « le disciple que Jésus aimait » (Jean 13 : 23…).
            Ce même apôtre Jean écrira dans sa première épître : « Quiconque garde sa Parole, en lui l’amour de Dieu est vraiment accompli » (1 Jean 2 : 5). Celui qui connaît les pensées du Seigneur Jésus et y conforme sa vie est amené à une parfaite réalisation de l’amour de Dieu (cet amour est « accompli » en lui). Le Seigneur Jésus a vécu de cette manière sur la terre, mais nous nous sentons bien loin de notre parfait Modèle. Ce verset de l’épître de Jean a été commenté ainsi : « Il s’agit évidemment… d’une déclaration absolue. Dans la pratique, nous pouvons manquer en ne gardant pas sa Parole… Je jouirai de l’amour de Dieu que sa Parole m’apporte selon la ferveur avec laquelle je garde sa Parole. À cet égard l’amour de Dieu est consommé en moi » (Ch. Briem).

                        « Mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui »

            Alors, en retour de l’amour que nous montrerons envers le Seigneur Jésus en gardant sa parole, Il nous réitère l’assurance de l’amour du Père (comp. v. 21). Il dit ici « mon Père », et c’est avant la croix. Mais l’un des premiers résultats de sa résurrection est que Dieu est désormais connu comme leur Père par ceux que Jésus appelle maintenant ses frères (Jean 20 : 17). Dieu connu comme Père par le croyant, c’est Dieu connu comme Celui qui est amour et qui a fait de nous ses enfants (voir 1 Jean 3 : 1-2a). La caractéristique de ceux qui ne sont encore que des « petits enfants » est qu’ils connaissent Dieu comme « le Père » (1 Jean 2 : 13c). Ils ont acquis cette connaissance dès le commencement de leur vie d’enfants de Dieu et elle demeure en eux tout au long de leur croissance spirituelle. Quelle grâce, quelle intimité, de pouvoir nous tourner vers Lui et l’appeler, comme Jésus le fait, « Abba, Père ! » (Rom. 8 : 15 ; Gal. 6 : 4 ; voir Marc 14 : 36).
            Le Seigneur Jésus ajoute encore à cela deux promesses. La première, c’est une communion plus intime et constante avec les Personnes divines : il y a ici non seulement la « manifestation » du Seigneur (comp. v. 21) mais, de plus – et c’est la seconde promesse - Il est, en quelque sorte, accompagné du Père pour venir vers son disciple. Le Père et le Fils « feront leur demeure chez nous », ce qui est bien plus qu’une simple « visite » - aussi bénie qu’elle puisse être -, mais une habitation permanente des Personnes divines dans notre cœur. Quelle faveur précieuse, quelle joie pour celui qui aime le Seigneur, de goûter la communion « avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3) !
            Le désir du Seigneur Jésus est certainement que cette heureuse communion soit effectivement celle de tout croyant. B. Anstey a écrit : « Vivre sa vie en compagnie du Seigneur Jésus et en communion avec lui est le plus grand privilège que nous puissions avoir. Le temps passé en sa douce compagnie est meilleur que tout… Il y a, dans la communion avec le Seigneur, plus que tout ce que le monde peut offrir ».
            Mais la communion avec le Père et le Fils est-elle réalisée en permanence dans le croyant ? Il faut pour cela qu’il soit dans un bon état spirituel et évidemment, lorsqu’il « faillit » ou trébuche dans le chemin – cela nous arrive à tous, et souvent (Jac. 3 : 2) – il perd pour un temps la jouissance de la communion. Il en éprouve une perte et de la tristesse, car la communion devrait être l’état normal et heureux du chrétien.
            Tout vrai croyant possède le Saint Esprit pour toujours. Même s’il « faillit » dans sa marche, le Saint Esprit demeure en lui ; Il peut être attristé, mais néanmoins Il ne quitte pas le croyant. Il est « avec vous éternellement », dit le Seigneur Jésus (Jean 14 : 16). Et c’est par l’Esprit que nous savons que Dieu demeure en nous, c’est-à-dire que nous sommes en communion avec Lui (1 Jean 3 : 24 ; voir 4 : 13). Ainsi nous pouvons demeurer en permanence dans la communion avec les Personnes divines.


Une communion issue de la connaissance de Christ

            Quelle part précieuse et bénie est ainsi proposée à ses disciples par le Seigneur Jésus ! Notre Seigneur voudrait que ce grand privilège qui leur est accordé soit mieux connu et vécu par ceux qui l’aiment, même dans leur petite mesure, et qu’ils demeurent dans la réalisation constante de l’amour et de la communion du Père et du Fils. Elle leur apporte paix et joie dans le Seigneur, même dans les circonstances difficiles qu’ils peuvent connaître dans leur chemin sur la terre.
            Nous savons bien que, du fait de notre faiblesse, un éloignement, une chute, peut nous la faire perdre pour un moment. Mais il y a alors l’intervention de Celui qui nous aime et nous veut toujours près de Lui, pour restaurer celui qui est tombé, pour ramener celui qui s’est éloigné, et pour lui donner à nouveau la jouissance de la communion. Nous pouvons bien désirer être maintenus dans cette communion et la retrouver dès que possible si, à cause de ce que nous sommes, elle est interrompue.
            Que le Seigneur qui nous aime attache toujours davantage notre cœur à sa Personne (Act. 11 : 23) ; que nous progressions toujours plus dans la connaissance de son amour. Ainsi nous goûterons, dans une joyeuse obéissance de cœur à sa parole et à ses commandements, une communion constante avec le Père et le Fils. N’est-ce pas là le prélude au parfait accomplissement de cet état béni que nous connaîtrons lorsque nous serons dans le ciel et que nous serons « toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17) ?


Ph. Fuzier – février 2022