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LE LIVRE DE L'EXODE (6-11)


L’ALLIANCE, LES PROMESSES DE DIEU. LES NEUF PREMIÈRES PLAIES (ch. 6-10)
            CHAPITRE 6   
                        Dieu se révèle à Moïse et à Israël (6 : 1-13)
                        Parenthèse. Généalogie de Ruben, Siméon et Lévi (6 : 14-25)
                        Dernière objection de Moïse (6 : 26-30)
            CHAPITRES 7 à 10
                        Première entrevue avec le Pharaon. Le premier signe (7 : 1-13)
                        Remarques sur les neuf premières plaies (7 : 14-25 à 10)
                        L’annonce des plaies
                        Les trois premières plaies (7 : 14 - 8 : 19)
                        Les trois plaies suivantes (8 : 20 - 9 : 12)
                        Les septième, huitième et neuvième plaies (9 : 13-35)
                        Les objections du Pharaon (8 : 25-28 ; 10 : 8-11 ; 24-26)
LA DERNIÈRE PLAIE
            CHAPITRE 11
                        Encore une plaie

 

L’ALLIANCE, LES PROMESSES DE DIEU. LES NEUF PREMIÈRES PLAIES (ch. 6-10)

                        CHAPITRE 6

                                    Dieu se révèle à Moïse et à Israël (6 : 1-13)

            L’Eternel n’adresse pas de reproche à Moïse dont nous avons vu la perplexité à la fin du chapitre précédent. Il répond simplement à son serviteur, en lui renouvelant sa promesse de délivrer son peuple.
            Ensuite Dieu parle à Moïse, se plaçant devant lui pour se substituer à ses craintes : « Je suis l’Eternel » (v. 3). N’est-ce pas ainsi que le Seigneur Jésus apaisait les craintes de ses disciples pendant la tempête ? (Marc 6 : 50). Remarquons que si Dieu s’est fait connaître comme l’Eternel (Jéhovah) à plusieurs reprises déjà, dans le livre de la Genèse, ce nom revêt dans le livre de l’Exode un caractère nouveau : il définit la relation de Dieu avec son peuple, Israël ; tel sera encore son nom, avec ce sens, au millénium, après le rétablissement de la nation (Ezé. 40 : 46 ; 41 : 22 ; 43 : 2).
            Rappelons que, dans l’Ancien Testament, le Seigneur Jésus porte le nom de l’Eternel - Jéhovah - (6 : 3). Mais, à sa venue ici-bas, Il reçut le nom de Jésus (c’est-à-dire : Jéhovah Sauveur). C’est le privilège et la joie de ceux qui ont cru en Lui et ont ainsi la vie éternelle, de L’appeler « Seigneur Jésus », par l’Esprit Saint (1 Cor. 12 : 3), et de connaître le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ comme notre Père et notre Dieu (Jean 20 : 17). A partir du verset 4, Dieu relie son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, au gémissement des fils d’Israël : « Et j’ai aussi établi (v. 4)… Et j’ai aussi entendu… et je me suis souvenu de mon alliance » (v. 5).
            Cette dernière expression ne signifie pas que Dieu l’avait oubliée, mais que le temps annoncé à Abraham de faire sortir sa postérité d’un pays qui n’était pas le sien était arrivé (Gen. 15 : 13-14). Son nom - Je suis l’Eternel - (v. 6) est ici comme sa signature sur l’alliance et la garantie de son exécution. « Je suis l’Eternel » annonce aussi la rédemption : le peuple entièrement délivré de la puissance et de l’esclavage de l’Egypte par la puissance de Dieu agissant en sa faveur, saura ainsi que l’Eternel est son Dieu (v. 7). Tout, depuis la délivrance, jusqu’à l’entrée et à la prise de possession du pays promis aux patriarches, repose donc sur la fidélité et la puissance de l’Eternel. Le peuple n’aura rien d’autre à faire que de croire Dieu : c’est la foi. C’est ainsi qu’aujourd’hui, le Père a « délivré du pouvoir des ténèbres » et a « transporté dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 13) ceux qui ont cru au Seigneur Jésus pour être sauvés (Act. 16 : 31). Les fils d’Israël n’écoutent pas ce nouveau message de l’Eternel ; seules leurs difficultés sont devant eux (v. 9). Si bien que Moïse oppose à l’Eternel l’incrédulité du peuple et sa propre faiblesse, quand il Lui demande d’aller de nouveau devant le Pharaon (v. 12). Et l’Eternel parla à Moïse et à Aaron et leur donna des ordres pour les fils d’Israël, pour encourager les uns et avertir les autres.

                                    Parenthèse. Généalogie de Ruben, Siméon et Lévi (6 : 14-25)

            Le verset 14 semble annoncer l’énumération de tous les chefs des maisons de pères en Israël.
            Les « pères » sont responsables de l’état spirituel et moral des maisons que Dieu leur a confiées. Nous avons déjà remarqué (4 : 24-26) combien il est important pour un serviteur de Dieu de bien conduire sa maison. Or, après la mention des fils de Ruben et de Siméon - les deux fils aînés de Jacob - (Gen. 29 : 32-33), la Parole s’arrête aux fils de Lévi, attirant ainsi notre attention sur eux. Nous trouvons en effet une mention spéciale de la famille d’Amram, fils de Kéhath, mari de Jokébed, père de Moïse et d’Aaron. Remarquons que Moïse et Aaron ensemble représentent Christ, à la fois médiateur (Gal. 3 : 19 ; 1 Tim. 2 : 5) et sacrificateur (Ex. 28 : 1 ; Héb. 9 : 11-12).
            Le principe de l’élection apparaît dans ces versets car le plus grand honneur n’est pas donné aux premiers-nés selon la nature. Lévi était le troisième fils de Jacob (comp.  Rom. 9 : 10-12) et Aaron est né avant Moïse (7 : 7) ; c’est à cause de la faiblesse de ce dernier que l’Eternel lui adjoignit son frère aîné dans le service.
            La généalogie des fils de Lévi nous conduit jusqu’à Jitséhar, Uziel, Aaron et ses fils, et Phinées, que l’on retrouve, ainsi que leurs descendants, dans l’histoire du sacerdoce en Israël (comp. Nom. 3 : 1-4, 17-20 ; 25 : 10-13 ; 1 Chr. 6 : 50-53).

                                    Dernière objection de Moïse (6 : 26-30)

            Le récit interrompu au verset 13 reprend au verset 26. Nous venons de voir qui étaient généalogiquement « cet Aaron et ce Moïse » qui devaient faire sortir Israël d’Egypte. Mais, dès le verset 27, l’ordre divin est repris, c’est « ce Moïse et cet Aaron ». Et pourtant, pour la septième fois, Moïse fait état de sa faiblesse devant l’Eternel (3 : 11-13 ; 4 : 1, 10-13 ; 6 : 12-30). La faiblesse et l’imperfection de Moïse sont donc pleinement exposées ; mais nous pouvons bien penser que cet éminent serviteur de Dieu (Deut. 34 : 10-12) apprit rapidement que s’il était « un vase de terre », « l’excellence de la puissance » était de Dieu (2 Cor. 4 : 7).

 

                        CHAPITRES 7 à 10

                                    Première entrevue avec le Pharaon. Le premier signe (7 : 1-13)

            Moïse a l’honneur de représenter Dieu devant le Pharaon tandis qu’Aaron, lui, transmettra ses paroles et fera les miracles de sa part - il prend la verge (7 : 19 ; 8 : 5, 16-17) - pour qu’il laisse aller les fils d’Israël.
            Nous avons déjà vu (5 : 23) que le Pharaon avait décidé de ne pas laisser aller les fils d’Israël. Toutefois, avant d’exercer ses grands jugements sur l’Egypte, l’Eternel veut l’avertir encore une fois par le signe de la verge d’Aaron changée en serpent (comp. 4 : 1-5). C’est alors qu’à la demande du Pharaon, les devins Jannès et Jambrès (2 Tim. 3 : 5, 8) résistèrent à Moïse en contrefaisant ce miracle. Imiter la forme de la vérité tout en reniant sa puissance est la manifestation la plus forte de l’opposition au témoignage de Dieu dans le monde. Certes, Dieu aura et a déjà le dernier mot, car la verge d’Aaron engloutit celle des devins (v. 12). Mais les pensées du Pharaon incrédule sont aveuglées par le dieu de ce siècle (2 Cor. 4 : 4) ; son cœur s’endurcit devant ce miracle. Que reste-t-il à ceux qui, ayant entendu la voix de Dieu, ont endurci leur cœur (Héb. 3 : 15), sinon le jugement ?

                                    Remarques sur les neuf premières plaies (7 : 14-25 à 10) - lire aussi au sujet des plaies : Ps. 78 : 1-8, 12, 43-52

            Le Pharaon avait à deux reprises (5 : 1-3) refusé d’entendre la demande de l’Eternel, de laisser sortir son peuple hors d’Egypte. Après un troisième message, accompagné du signe de la verge changée en serpent (7 : 2, 8-13), il n’écoute pas davantage, mais son cœur s’endurcit. Remarquons que ce n’est qu’après son triple refus, que « Dieu endurcit le cœur du Pharaon », la preuve étant alors faite de sa volonté de ne pas écouter la parole de l’Eternel. Dieu n’exerce jamais son jugement envers un homme - ou une nation - sans l’avoir averti. Son appel demeure : « Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre » (Es. 45 : 22).
            Le Pharaon et ses devins se présentent donc désormais comme les ennemis de Dieu.
            Il faut rappeler que l’Egypte était tout entière soumise à un culte idolâtre. Les Egyptiens adoraient le soleil, le Nil, et toutes sortes d’animaux, jusqu’à des grenouilles et des insectes. Cette remarque nous aidera à comprendre que les plaies envoyées par l’Eternel étaient destinées à montrer aux Egyptiens la vanité et l’impuissance de leurs idoles, frappées les unes après les autres. Cela nous fait saisir aussi que ce conflit est d’abord entre l’Eternel, le Dieu d’Israël, le seul vrai Dieu, et Satan, que l’on voit derrière les idoles. La victoire sera donc celle de Dieu, qui a pris en mains la cause d’Israël. Car, « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31). La Pâque, dernière plaie pour l’Egypte, mais témoignage de la fidélité de Dieu envers son peuple, et la mer Rouge, sont des types de la croix ; nous pouvons donc poursuivre la citation précédente et rendre grâces à Celui qui « n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous » (Rom. 8 : 32).
            La lecture des chapitres 7 (v. 8) à 12 (v. 36) fait apparaître que les neuf premières plaies constituent un ensemble distinct de la dixième. Elles se divisent elles-mêmes en trois groupes de trois plaies, introduits chacun par l’envoi de Moïse, le matin, vers le Pharaon (7 : 15 ; 8 : 20 ; 9 : 13). Mais, après avoir annoncé la dixième plaie au Pharaon et à ses serviteurs, Moïse sortit d’auprès de lui dans une ardente colère (11 : 8). Il était en pleine communion avec la pensée de Dieu, rempli d’indignation devant la désobéissance persistante du Pharaon. Quelle illustration de la parole de Jean le Baptiseur : « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 : 36).
            Bien que le cœur du Pharaon soit endurci, l’Eternel veut encore le mettre en garde avant de frapper l’Egypte. Il lui envoie Moïse, par ces paroles qui vont introduire les trois premières plaies : « Va, le matin, vers le Pharaon ; voici, il sortira vers l’eau… » (v. 15). L’Eternel veut ainsi placer devant le Pharaon, au début de sa journée, ce qui en sera l’événement le plus important. Dieu « se lève de bonne heure » (2 Chr. 36 : 15 ; Jér. 7 : 25 ; 25 : 4 ; 35 : 15), pour avertir les hommes et leur donner le temps de se repentir. Le Pharaon sortait vers l’eau, peut-être pour se laver (2 : 5), ou pour se rendre compte de l’état du Nil, si important pour la prospérité et la puissance de l’Egypte. Il semble avoir oublié les avertissements de Dieu et se conduit comme si rien ne devait changer ses habitudes. Moïse lui est donc envoyé, avec la verge qui a été changée en serpent, rappel de la souveraine puissance de Dieu, pour annoncer le jugement.
            La seconde série de trois plaies (8 : 20 - 9 : 12) est annoncée comme la première, d’une façon plus pressante peut-être, car l’Eternel dit à Moïse : « Lève-toi de bon matin, et tiens-toi devant le Pharaon ; voici, il sortira vers l’eau » (8 : 20). Moïse devait donc agir, pourrait-on dire, avec encore plus de diligence et d’insistance que la première fois. De plus, le signe est annoncé pour le lendemain (8 : 24). La patience de l’Eternel n’aurait-elle pas dû toucher le Pharaon ?
            Enfin, pour introduire la troisième série, l’Eternel envoie encore Moïse de bon matin, afin qu’il se tienne devant le Pharaon, avant même, pouvons-nous penser, qu’il ne sorte vers l’eau (9 : 13). Cette fois, les plaies seront envoyées dans le cœur du Pharaon, sur ses serviteurs et sur son peuple. Cette aggravation aura pour effet de faire connaître le nom de l’Eternel dans toute la terre.
            Tous ces jugements préfigurent aussi ceux qui atteindront sur la terre, après l’enlèvement de l’Eglise, les hommes qui « n’ont pas accepté l’amour de la vérité pour être sauvés ». A eux, comme au Pharaon et à ses serviteurs, Dieu enverra « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thes. 2 : 10-12) ; eux aussi seront détruits.
            Pour conclure ces remarques générales, nous mentionnerons que la plupart de ces plaies, qui ont effectivement atteint l’Egypte selon leur description, se retrouvent dans les jugements de l’Apocalypse (voir les passages suivants : 8 : 7 ; 9 : 3 ; 11 : 6, 19 ; 16 : 2, 10, 21), où elles ont un sens symbolique. Elles ont donc, dans le livre de l’Exode, une portée morale que nous essayerons de montrer.

                                    L’annonce des plaies

            Nous avons vu comment l’Eternel envoie Moïse vers le Pharaon pour lui annoncer la première plaie qui va frapper son pays. Moïse est envoyé à nouveau vers le Pharaon, pour l’avertir de l’arrivée de la seconde plaie, sans que soient précisés le moment ni le lieu de cette entrevue. Le Pharaon ne sera pas averti de la troisième et dernière plaie de la première série : elle en est comme la conclusion.
            Le lecteur verra que les deux autres séries de trois plaies sont composées et annoncées de la même manière. Dieu parle deux fois et scelle ses avertissements par une troisième et souveraine intervention.

                                    Les trois premières plaies (7 : 14 - 8 : 19)

            Par les trois premières plaies, Dieu manifeste l'état de mort et de corruption du monde.
            Aaron prend la verge, emblème de la puissance de Dieu, pour frapper le fleuve aux yeux du Pharaon et de ses serviteurs. Le sang répandu représente la mort : cela met en évidence que les sources auxquelles le monde se désaltère ne peuvent lui apporter que la corruption et la mort.
            Les Egyptiens durent en comprendre la signification « expérimentalement » car « ils ne pouvaient boire les eaux du fleuve » (v. 24) ; toutefois, c’est encore dans la terre qu’ils tentaient de trouver un soulagement à leur misère. Le sens spirituel de ce signe est des plus clairs pour le chrétien ; il constate que les eaux qui coulent dans le monde ne peuvent pas le désaltérer ; la source des « eaux vives » (Jér. 2 : 13) est Christ et sa parole (Jean 7 : 37 ; Apoc. 21 : 6).
            Les grenouilles représentent la souillure morale du monde. Dans l’Apocalypse, les esprits des démons revêtent cette forme (Apoc. 16 : 13-14). Nous pouvons penser à « l’énergie d’erreur » (2 Thes. 2 : 11) qui agira sur la terre où Satan exercera ses prodiges de mensonge, (après l’enlèvement de l’Eglise), quand nous lisons que « les grenouilles couvrirent le pays d’Egypte » (v. 6). Elles avaient envahi même les maisons, rendant tout repos impossible, et corrompant même la nourriture.
            Les devins surent, par leurs enchantements, changer l’eau en sang et faire monter les grenouilles. Ils pouvaient accroître la corruption et la souillure, car c’est l’œuvre de Satan.
            Mais la troisième plaie, les moustiques, établit que la puissance de la vie et de la résurrection est la prérogative de Dieu (1 Sam. 2 : 6 ; Jean 1 : 1-4). Quand l’Eternel suscita la vie en agissant sur ce qui représente la mort, la poussière de laquelle vient et à laquelle retourne l’homme (Gen. 3 : 19), les devins d’Egypte ne purent l’imiter. Ils durent reconnaître le « doigt de Dieu » (v. 19). Les moustiques, issus miraculeusement de la poussière de la terre, furent « sur les hommes et les bêtes » (v. 18), témoignage de ce que « la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché » (Rom. 5 : 12), car « le salaire du péché c’est la mort » (Rom. 6 : 23).

                                    Les trois plaies suivantes (8 : 20 - 9 : 12)

            Cette seconde série de trois plaies illustre l’état de l’homme devant Dieu. Un fait remarquable est que le pays de Goshen est désormais explicitement distingué de l’Egypte (8 : 22) dans ce qui va lui arriver. Le pays de Goshen, partie du pays d’Egypte située au nord-est du delta du Nil, avait été donné aux frères de Joseph pour y habiter (Gen. 45 : 10 ; 46 : 31-34 ; 47 : 27). Nous-mêmes, enfants de Dieu, ne mesurons sans doute pas pleinement ce que notre mise à part du monde nous épargne, en réponse à l’intercession du Seigneur Jésus en notre faveur (Jean 17 : 14-18).
            Les mouches communes étaient assez abondantes en Egypte, pour caractériser ce pays (Es. 7 : 18). L’insecte appelé « mouche venimeuse » se distinguait aussi par son grand nombre : elles « remplissaient les maisons des Egyptiens, couvraient même le sol du pays (v. 21) et entraient partout en multitude » (v. 24). Nous voyons dans cette plaie la manifestation de l’injustice qui remplit le cœur des hommes, de sorte que Dieu les livre « à un esprit réprouvé » (Rom. 1 : 28-32). De même les mensonges, l’immoralité propagée dans le monde par la langue des « philosophes », sont « un mal désordonné, plein d’un venin mortel » (Jac. 3 : 8).
            Ce fléau, en tout cas, était tellement insupportable que, pour la première fois, le Pharaon dit à Moïse : « Allez, et sacrifiez à votre Dieu dans le pays » (v. 25).
            La peste (9 : 1-7) vint ensuite. Nous lisons (10 : 26) que les troupeaux des Israélites devaient leur permettre de sacrifier à l’Eternel, pour le servir et l’honorer. Les Egyptiens pensaient bien être les seuls propriétaires de leur bétail, qui constituait une partie de leurs biens. La peste qui atteignait leurs troupeaux leur rappelait que leurs richesses leur avaient été confiées par Dieu, mais non pas seulement pour leur propre usage, si du moins ils avaient écouté. Ils avaient oublié depuis longtemps que « les bêtes qui paissent sur mille montagnes » sont d’abord à Dieu (Ps. 50 : 10). N’en est-il pas de même aujourd’hui dans le monde ? La Parole nous dit : « Honore l’Eternel de tes biens » (Prov. 3 : 9) et nous invite à ne pas oublier la bienfaisance et de faire part de nos biens, « car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices » (Héb. 13 : 15-16).
            La sixième plaie (9 : 8-12) n’est pas explicitement annoncée au Pharaon : Moïse et Aaron se tiennent devant lui, représentant d’abord l’Eternel, mais aussi, dans ce cas, son peuple opprimé, comme la « fournaise de fer » de l'Egypte (Deut. 4 : 20) nous autorise à le penser.
            L’ulcère qui naît de cette poussière répandue est une image du péché, résultat de l’activité de la chair mise à vif, ce que nous pouvons comparer à la plaie de lèpre (Lév. 13 : 10). Les devins d’Egypte sont frappés aussi, impuissants devant ce mal ; mais les bêtes aussi en souffrent. Quelle image de la malheureuse création, soumise à la servitude de la corruption, conséquence de l’entrée du péché dans le monde (Rom. 8 : 18-22).

                                    Les septième, huitième et neuvième plaies (9 : 13-35)

            Les six premières plaies avaient leur origine sur la terre ; elles ont atteint les Egyptiens dans leur corps. Les trois suivantes descendent du ciel, pour témoigner de leur ruine morale ; elles sont envoyées dans le cœur du Pharaon et de ses serviteurs (9 : 14), afin qu’ils sachent que personne n’est comme Dieu sur toute la terre. Elles vont agir sur l’être moral, comme le montrent les chapitres 9 : 27-10 : 16. Le moment arrivait où Dieu ne pourrait plus supporter le vase de colère qu’était le Pharaon ; mais en même temps, Il allait faire connaître « les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire » (Rom. 9 : 17-24). Dieu « met en réserve les trésors de la grêle pour le temps de la détresse, pour le jour du combat et de la guerre » (Job 38 : 22-23). Cette plaie (9 : 17-35) est donc un combat de l’Eternel contre les ennemis de son peuple. Toutefois, avant d’envoyer la destruction sur ces hommes misérables, Dieu les avertit avec miséricorde. Ceux qui écoutent sa voix sont épargnés (9 : 19-20). De plus, Dieu restreint son jugement car le froment et l’épeautre ne sont pas frappés.
            Néanmoins, cette plaie fut assez effrayante pour que le Pharaon dise : « J’ai péché cette fois, l’Eternel est juste » (v. 27)… Cependant, sitôt que la grêle eut cessé, il « continua de pécher » (v. 34), car son cœur n’était pas touché.
            La huitième plaie (10 : 1-20) d’ailleurs, sanctionne le refus du Pharaon de s’humilier devant l’Eternel. Car, lorsque Moïse l’avertit de la venue des sauterelles, il conteste encore avec lui, si bien que le fléau s’abat sur l’Egypte et détruit ce que la grêle avait laissé (v. 15). Le Pharaon dit alors : « J’ai péché contre l’Eternel, votre Dieu, et contre vous » (v. 16). Mais cette confession n’est pas plus sincère que la précédente, car il recherche seulement la délivrance de la plaie qui frappe son peuple.
            La neuvième plaie est la conclusion de toutes les autres : Moïse étend sa main vers les cieux et l’Egypte est couverte de ténèbres. Les avertissements de l’Eternel, d’une sévérité croissante, manifestent à la fin les ténèbres morales dans lesquelles se trouvent les Egyptiens, et les incrédules de tous les temps et de tous les lieux. « Or voici le jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3 : 19).
            Trois triples épreuves ont donc établi l’incrédulité et l’endurcissement du Pharaon ; Dieu va maintenant exécuter un jugement définitif sur l’Egypte.

                                    Les objections du Pharaon (8 : 25-28 ; 10 : 8-11 ; 24-26)

            Nous avions laissé de côté les objections du Pharaon à la sortie d’Israël : elles constituent un sujet à part, car elles montrent les ruses et les efforts de Satan pour retenir le peuple de Dieu sous son pouvoir. Après la ruine occasionnée par la mouche venimeuse (8 : 24-25), le Pharaon dit à Moïse et à Aaron : « Allez, sacrifiez à votre Dieu dans le pays ». Il refusait ainsi de comprendre que, parce qu’Israël était le peuple de Dieu, il était de ce fait séparé des peuples incrédules. « Voici, c’est un peuple qui habitera seul, et il ne sera pas compté parmi les nations » (Nom. 23 : 9).
            Ce grand principe divin de la séparation traverse l’Ecriture depuis le livre de la Genèse (1 : 4), jusqu’à l’Apocalypse (22 : 14-15). Le croyant n’a pas sa part avec l’incrédule, sa responsabilité est de s’en séparer (2 Cor. 6 : 14-18 ; 7 : 1). C’est pourquoi Moïse répondit : « Il n’est pas convenable de faire ainsi » (8 : 26). D’ailleurs, servir Dieu dans le pays aurait été une inacceptable confusion, faisant du culte de l’Eternel une religion parmi celles de l’Egypte. De plus, comment Israël aurait-il pu sacrifier « l’abomination des Egyptiens », c’est-à-dire les animaux objets de leur culte idolâtre, sans que ceux-ci ne les lapident ? Non : « Nous irons le chemin de trois jours dans le désert », dit Moïse (v. 27). Le Pharaon lui propose alors une concession : vous irez dans le désert mais « ne vous éloignez pas trop en vous en allant » (v. 28). Quel piège que celui-là ! Rester à proximité de l’Egypte, c’est s’exposer à y revenir tôt ou tard, et c’est surtout désobéir à l’Eternel, car il avait fixé la distance nécessaire entre son peuple et l’Egypte. Seule la mort de Christ, figurée par « le chemin de trois jours », nous sépare du monde.
            Sitôt les mouches disparues, le Pharaon endurcit son cœur, car Satan ne renonce pas à tenter de retenir le peuple de Dieu dans le monde, dont l’Egypte est la figure. Devant la menace des sauterelles (10 : 4-6), le Pharaon essaie une nouvelle ruse : que seuls les hommes faits aillent servir l’Eternel (10 : 11). Il savait bien qu’en retenant les femmes et les enfants en Egypte, il obligeait les hommes à y revenir. Pour sortir réellement et définitivement du monde, nos affections ne doivent pas être partagées.
            La dernière proposition du Pharaon fut : « Allez, servez l’Eternel, seulement que votre menu et votre gros bétail restent » (10 : 24). Nous avons vu, avec la cinquième plaie, que les hommes sont responsables d’administrer premièrement pour la gloire de Dieu, les biens qu’il leur confie. Moïse rappelle au Pharaon que les offrandes pour l’Eternel seront prises dans les troupeaux d’Israël, selon ce qui leur serait montré, là où ils devaient aller. Israël devait-il aller sans sacrifice devant l’Eternel ? A trois reprises, Dieu dit aux siens : « On ne paraîtra pas à vide devant ma face » (Ex. 23 : 15 ; 34 : 20 ; Deut. 16 : 16), montrant par cette répétition l’importance de cette parole. Et si les enfants de Dieu, aujourd’hui, laissent les soucis de ce monde étouffer les richesses spirituelles, c’est-à-dire la connaissance de Christ, ce que Dieu leur donne, comment pourraient-ils être des adorateurs ?
            Nous avons vu que tous les arguments du Pharaon tendent à conduire Israël à un culte mélangé, à mêler « ce qui est précieux et ce qui est vil » (Jér. 15 : 19), et à en ôter la substance. Les réponses de Moïse établissent fermement qu’il n’y a pas « d’accord de Christ avec Béliar… », pas de compatibilité entre le temple de Dieu et les idoles (2 Cor. 6 : 15-16). « Soyez purs, vous qui portez les vases de l’Eternel ! » (Es. 52 : 11).


LA DERNIÈRE PLAIE

                        CHAPITRE 11

                                    Encore une plaie

            Le Pharaon a refusé de prêter attention aux neuf plaies qui ont atteint son pays. Chaque fois que l’Eternel cessait de frapper l’Egypte, le roi endurcissait son cœur. Il méprisait ainsi la parole divine : « Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu’il me serve ; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né » (4 : 23).
            La dixième plaie frappera donc les premiers-nés, « les prémices de la vigueur » (Ps. 78 : 51) du pays d’Egypte, car ils représentent l’ensemble des Egyptiens, comme ceux d’Israël représentent le peuple de Dieu. Or, en annonçant cette dernière plaie au Pharaon (11 : 4-8), l’Eternel insiste sur la distinction qu’il fait « entre les Egyptiens et Israël » (v. 7). Mais comment le Dieu en qui il n’y a pas d’injustice (Ps. 92 : 15) peut-il épargner Israël, puisque tous sont « sous l'emprise du péché » et qu’il n’y « a pas de juste, non pas même un seul » (Rom. 3 : 9-18) ?
            Le chapitre suivant nous donne la réponse : Dieu a, pour ceux qui croient en lui, un substitut qui subira à leur place le châtiment qu’ils méritent. « Par la foi », Moïse « a fait la Pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas » (Héb. 11 : 28).
            Les neuf premières plaies avaient établi la désobéissance du Pharaon au seul vrai Dieu et, par conséquent, son état de péché. Les Egyptiens égarés par leur roi, sont une figure des hommes incrédules de tous les temps et de toutes les nations : aveuglés par « le dieu de ce siècle » (2 Cor. 4 : 3-4), ils refusent de se repentir.
            Israël est là comme le peuple de Dieu, justifié par la foi, ainsi qu’il est écrit : « Abraham crut Dieu et cela lui fut compté à justice » (Rom. 4 : 3-8). Aux yeux de Dieu, Israël était à l’abri « du sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pier. 1 : 19-21).
            C’est donc la grande question du péché qui est devant nous dans ces passages qui mettent en évidence la grâce et la justice de Dieu.
            Dans sa grâce, Il sauve ceux qui, par la foi, reçoivent le salut qu’Il offre (Eph. 2 : 8). Mais « la grâce règne par la justice » (Rom. 5 : 21), parce que Christ « a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24) et qu’ainsi, le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur Lui (Es. 53 : 5).

            Il a été dit avec raison que le livre de l’Exode est le livre de la rédemption. Mais, pour bénéficier de la grâce de Dieu, il faut la saisir par la foi. Le salut des fils d’Israël et le jugement des Egyptiens illustrent le double aspect de la prédication de l’évangile : « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3 : 36).

 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)

A suivre