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LA PREPARATION AU SERVICE POUR DIEU
 

Esaïe, un prophète qualifié par Dieu pour révéler ses pensées
L'appel et la formation de Pierre
Des instructions utiles pour tout serviteur


            Avec l'exemple de deux hommes de l'Ecriture (le prophète Esaïe et Pierre, le disciple de Jésus), nous chercherons à retirer des instructions pour nous-mêmes, croyants, quant à la façon dont Dieu prépare à un service ou un ministère pour Lui.


Esaïe, un prophète qualifié par Dieu pour révéler ses pensées

            Esaïe, fils d’Amos, dont le nom signifie « le salut de l'Eternel », est l'un des plus grands prophètes de l’Ancien Testament. Son style est vraiment remarquable. Il se montre à la fois éloquent et poétique dans sa manière de s’exprimer. Il était marié à une seule femme, qu’il appelle la « prophétesse » (Es. 8 : 3).
            Son long ministère a duré 60 ans environ. Il est le premier de ces prophètes que Dieu envoie durant la période où Israël était encore reconnu comme le peuple de Dieu. Le grand ennemi, à ce moment-là, était l’Assyrien. La prédication d’Esaïe a eu lieu durant les règnes successifs d’Ozias, de Jotham, d’Achaz et d’Ezéchias.
            On trouve dans ce livre d’Esaïe tous les grands sujets de la prophétie, en commençant par les jugements d’Israël et des nations. Celles-ci étaient des verges dont Dieu s’est servi dans sa colère (Es.10 : 5), mais elles ont été en même temps d’orgueilleux oppresseurs du peuple de Dieu. Il est question aussi du Résidu selon l’élection de la grâce, de la Rédemption, des délivrances ; du Messie et de son règne millénaire, un fruit de la grâce et du salut.
            A plusieurs reprises, conduit par l'Esprit, le prophète est appelé à décrire le Messie d’Israël : son origine, sa naissance, sa vie, son ministère, ses souffrances et sa mort, sa résurrection, son œuvre parmi les nations et son royaume glorieux à venir. Ce tableau si complet du Seigneur montre toute l’importance du service confié par Dieu à Esaïe en faveur des rachetés, à toutes les époques.
            Un autre côté du message de ce prophète est la manière d’engager « ceux qui écoutent » à venir plaider ensemble pour que leurs péchés qui étaient rouges comme le cramoisi deviennent blancs comme la neige. Il appelle ceux qui ont soif à boire gratuitement des eaux de la grâce (Es. 1 : 18 ; 55 : 1).
            Cependant, avant de proclamer la grâce aux autres, il faut d’abord avoir goûté pour soi-même « que le Seigneur est bon » (1 Pier. 2 : 3). Il faut avoir, en premier lieu, un sens profond de son propre péché et de son indignité personnelle. C’est le chemin qu’Esaïe va suivre. Dans les cinq premiers chapitres de son livre, il met en évidence les péchés d’Israël. C’est une nation pécheresse, un peuple chargé d’iniquité (1 : 4). Malheur à eux, s’écrie-t-il à plusieurs reprises ; leur péché rappelle celui de Sodome (3 : 9). Mais au chapitre 6, le prophète change de sujet et dit : Malheur à moi !
            « Malheur à moi ! Car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d’un peuple aux lèvres impures, car mes yeux ont vu le roi » (v. 5). Un travail indispensable s’accomplit ainsi dans son âme. Pour être en mesure de dénoncer le péché chez les autres, il faut qu’Esaïe voie d’abord toute son indignité aux yeux de Dieu.
            Nous pensons à Pierre, peu après sa restauration. Il montre aux Juifs qu’ils ont renié Christ ! Or lui-même venait de se rendre coupable du même péché (Act. 3 :14). Toutefois il s’était repenti et il est devenu un objet de la grâce. Il était désormais libre de s’adresser à ses frères et de les aider à revenir, en confessant leurs péchés au Seigneur (Luc 22 : 32).
            Esaïe avait assisté à une scène merveilleuse, montrant la sainteté et la gloire de Dieu. Des séraphins se couvraient le visage et les pieds. Ils criaient l’un à l’autre, affirmant à trois reprises la gloire du Dieu saint, de « l’Eternel des armées ». Sa gloire remplissait toute la terre (Es. 6 : 3) ! Le prophète restera marqué par la solennité de cette scène, ce qui donne le ton à son ministère. L’apôtre Jean précise que Celui qu’Esaïe a vu sur ce trône était le Seigneur Jésus Christ (Jean 12 : 41) ; cette sainteté et cette gloire de Dieu ont eu sur le prophète un effet immédiat. Là encore, nous nous souvenons des paroles de Pierre au moment où il a réalisé la toute-puissance du Seigneur Jésus. Le filet s’était rempli de très nombreux poissons, montrant que Jésus est le Créateur. Il n’a su que Lui dire : « Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Luc 5 : 8). Le patriarche Job aussi, quand son œil a entrevu Dieu dans le tourbillon a confessé : « J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job. 42 : 6).
            Esaïe se croit perdu ! Personne ne peut voir Dieu et vivre (Ex. 33 : 20). « Mes yeux ont vu le roi, l’Eternel des armées » (Es. 6 : 5). Alors un des séraphins vole vers lui. Il a dans sa main un charbon ardent… Et il en touche sa bouche et lui dit : « Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché » (v. 7). Ce charbon avait été pris sur un autel, rappelant l’autel d’airain sur lequel se consumait l’holocauste. C’était une image de l’œuvre de Christ, accomplie à la gloire de Dieu. Et aussi du sacrifice pour le péché - l’œuvre de Christ nécessaire également pour le salut des pécheurs. Dieu a procuré tout le nécessaire pour expier le péché de ceux qui croient en Lui.
            Le prophète peut désormais accomplir la mission que Dieu lui confie. « J’entendis la voix du Seigneur qui me disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis : Me voici, envoie-moi. - Et il dit : Va… » (v. 8-9). Sa mission était d’annoncer le jugement, mais en lisant ses prophéties, on comprend que le thème-clef du livre est en fait le salut. Le nom d’Esaïe signifie : le salut de Jéhovah.
            Esaïe avait un double message : d’une part, dénoncer le péché et l’apostasie d’Israël, et l’iniquité des autres nations ; mais d’autre part, apporter déjà à tous un message de grâce et de salut (49 : 5-6). Ses nombreuses prophéties messianiques sont donc liées aux deux aspects de son ministère. Aucun autre prophète n'a proclamé de façon aussi complète le salut !

 

L'appel et la formation de Pierre

            Suivons un peu ensemble le trajet de Pierre, après que Jésus l’a vu jeter, avec son frère André, un filet dans la mer. Il leur dit : « Venez après moi et je ferai de vous des pécheurs d’hommes » (Matt. 4 : 19). A son appel, ils répondent aussitôt positivement.
            La vie de Pierre, comme celle de nombreux croyants, est entièrement réorientée. Il abandonne tout pour suivre le Seigneur. Comme lui, chacun doit, en communion avec le Maître, comprendre ce qu’Il doit vraiment abandonner ! Pour Simon, il s'agissait de ses filets ; pour Elisée, son activité de fermier ; pour Lévi, son bureau de perception ; pour Jean et Jacques, leur père ! avant de s’engager à suivre Celui qui n’avait pas ici-bas un lieu où reposer sa tête (Matt. 8 : 20) mais voulait accomplir toute la volonté de son Père (Luc 13 : 32-33).
            Les enfants de Dieu ne sont pas tous appelés à consacrer toute leur vie à un service exclusif. Jésus accorde à Pierre cette grâce (Matt. 19 : 27-29). Il a fait venir vers Lui sur une montagne, ceux qu’Il voulait (Marc. 3 : 13-15). Simon en fait partie. Douze apôtres sont choisis pour d’abord « être avec Lui ». Jésus les enverra aussi de temps à autre prêcher le salut et leur donne autorité de guérir. Simon reçoit son nouveau nom : Pierre.
            Durant plus de trois ans il aura sous les yeux l’exemple merveilleux du Seigneur. Il peut contempler de près son humilité son amour, sa puissance, sa grandeur, sa sainteté et son inlassable dévouement.
            Cependant, Pierre avait de grandes illusions sur lui-même – c’est souvent notre cas ! Peu de temps avant la croix, au moment où Jésus lave humblement, comme un esclave le ferait, les pieds de ses disciples, Pierre commence par refuser et réaffirme devant tous son attachement indéfectible au Seigneur.
            Il reste sourd à l’avertissement de Jésus, qui pourtant lui dit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard » (Jean 13 : 36). Il insiste : « Je laisserai ma vie pour toi ! » (v. 37). Mais Jésus lui dit : «  Tu laisseras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te dis : Le coq ne chantera pas, que tu ne m’aies renié trois fois » (v. 38).
            Ce que le Seigneur avait annoncé ne tarde pas à se réaliser : Pierre renie par trois fois le Seigneur avant que le coq ne chante. Jésus, entouré de ses bourreaux, se retourne et regarde son disciple défaillant. Alors celui-ci sort de cette cour où il n’aurait pas dû se trouver et pleure amèrement. Mais il se souvient certainement des paroles d’amour de son Maître : « Simon, Simon, voici Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 32).
            Ses pleurs amers sont le signe de son repentir ; c’est la première étape d’une restauration impossible à vue humaine. Sa restauration complète a lieu après la mort du Seigneur. Marie de Magdala vient annoncer à Pierre et à Jean que le tombeau où se trouvait le corps du Seigneur est ouvert et vide ; elle pense que son corps a été emporté ailleurs… (Jean 20 : 2). Alors Pierre et Jean y courent, mais Jean plus vite que Pierre. La Parole ne précise pas pourquoi, mais on peut supposer que Pierre était encore chargé du poids de son reniement, dans son âme. Un mélange de la crainte se mêlait probablement au désir de revoir son Maître, ce qui contribuait à ralentir ses pas ! Il repart sans rencontrer le Seigneur à ce moment-là.
            Mais Jésus et son disciple Pierre se rencontreront le jour même, seul à seul (Luc 24 : 34). Il y a des moments où l’âme a besoin d’être seule avec son Seigneur, dans une stricte intimité. C’est certainement l’étape principale de la restauration qui s’opère dans le secret de l’âme, lorsque le berger prodigue des soins patients à sa brebis.
            Il faudra attendre encore avant que Pierre franchisse une dernière étape et soit entièrement restauré. Il pourra alors reprendre un service public : quelle grâce ! Cela se passe sur le rivage de la mer de Galilée. Jésus est là et attend le retour de plusieurs de ses disciples. Pierre les avait entraînés à retourner pêcher, mais ils n’avaient rien pris (Jean 21 : 3) ! Il doit apprendre – et nous tous aussi – que notre travail aboutira s’il est dirigé et encadré par le Seigneur.
            C’est près d’un feu allumé par le Seigneur que Pierre est d’abord nourri par Lui, ainsi que les autres disciples, avant d’être prêt à recevoir des leçons que Jésus veut lui apprendre. Jésus s'adresse à lui en lui disant « Simon » - comme au moment de son appel. Son disciple l’a renié trois fois, c’est pourquoi le Seigneur lui pose à trois reprises la même question : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? ». Pierre, attristé par cette insistance, ne peut que s’en remettre à Celui qui le sonde à fond (Ps. 139 : 5-7) ! Jésus veut nous amener à nous abandonner entièrement à Lui.
            Pierre fait l’expérience que « si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il sait toutes choses » (1 Jean 3 : 20) ! Il fallait que Pierre cesse d’avoir des illusions sur lui-même : il n’aimait pas le Seigneur plus que les autres, sa chute l'a montré ! Mais, à présent, il ne se croit plus supérieur aux autres disciples. Il s’en remet à sa grâce : « Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21 : 17).
            Jésus l’appelle successivement à faire paître ses agneaux, à être berger de ses brebis, et à faire paître ses brebis (Jean 21 : 16 -17). Sa feuille de route est précise et Pierre va s’y conformer.
            L’amour pour le Seigneur est le ressort indispensable dans tout service pour Lui, quelle que soit notre place dans le corps de Christ. Nous pouvons être appelés à nous occuper de tout jeunes enfants ou de plus âgés ; Dieu peut nous confier un service auprès des agneaux du troupeau, d’une brebis en particulier, ou encore du troupeau dans son ensemble….
            Le travail de la grâce s’est donc poursuivi jusqu’au moment où Pierre a été attristé, d’une « tristesse selon Dieu » qui produit « une repentance salutaire dont on n’a pas de regret » (2 Cor. 7 : 10). Ses pensées sont dès lors très différentes vis-à-vis de lui-même et aussi quant à Dieu. Après une chute, une telle tristesse selon Dieu est indispensable pour retrouver un service approuvé du Maître.
            A la fin de cet entretien mémorable, Jésus dit à son cher disciple : « Toi, suis-moi ». Il s’adresse à tous les siens de la même manière : suivons-Le fidèlement, humblement, tous animés d’un saint zèle jusqu’au bout de notre chemin ici-bas.
            La restauration de Pierre est complète. Sa communion avec le Seigneur est rétablie, elle l’est aussi avec tous ses frères. Il sera pendant le reste de sa vie, un instrument béni dont Dieu se servira pour le salut de nombreuses âmes, mais également au sein du troupeau du « Souverain Pasteur » (1 Pier. 5 : 4) au milieu duquel il sera « un ancien parmi les anciens ». .

 

Des instructions utiles pour tout serviteur

            Dieu prépare, d’une façon ou d’une autre, ses rachetés pour occuper la place qui doit être la leur dans l’Assemblée. La construction du temple de Salomon en est une figure. Des ouvriers taillaient de grandes pierres dans les carrières environnantes. Elles étaient ensuite « façonnées » avec soin et transportées avant d’être posées « en silence à la place précise prévue dans la construction, à la gloire de Dieu. Actuellement le Seigneur édifie Lui-même l’Assemblée dans laquelle chaque racheté doit occuper la place à laquelle il a été destiné, dès l’éternité passée (Matt. 16 : 18).
            Quand le Seigneur est devenu un Homme ici-bas, Il n’a pas eu besoin de préparation pour le service qu’Il voulait accomplir. A douze ans déjà, ses parents l’ont retrouvé dans le temple, au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l’entendaient, se sont étonnés de son intelligence et de ses réponses (Luc 2 : 46-47). Il dit à ses parents surpris par sa conduite : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon père ? » (v. 49). Il est aussi un exemple, en restant à l’écart jusqu’à l’âge d’environ trente ans avant de paraître en public. Ce n’est qu’alors qu’Il accomplit l’œuvre que le Père lui avait donnée à faire (Jean 10 : 37).
            Une personne réellement spirituelle marchant sur les traces du Seigneur ne se mettra pas en avant ! Chaque disciple a besoin d’une préparation personnelle, secrète, avec Dieu, avant de pouvoir servir publiquement. Vouloir absolument partir trop tôt risque fort de conduire à l’échec, et même au naufrage.
            Pour présenter la Parole dans l’assemblée la confiance en soi est un signe inquiétant ; il est normal, au contraire, de « trembler » au moment de nous adresser à un public. Dieu donnera à ceux qu’Il choisit la parole à propos. Soyons « prompts à écouter, lents à parler » (Jac. 1 : 19). Il vaut mieux dire cinq paroles avec intelligence que dix mille paroles inintelligibles (1 Cor. 14 : 19).
            D’un autre côté, n’oublions pas que l’Ennemi veut nous empêcher de servir. Par le moyen de Saül, il avait cherché à décourager David, en lui disant : « Tu n’es pas capable ». Mais , par la foi, David est allé combattre Goliath « au nom de l’Eternel » et a remporteré la victoire (1 Sam. 17 : 33).
            Nous pouvons, hélas, devenir paresseux, et trouver mille excuses pour ne pas servir : « il y a un lion là dehors, je serai tué » (Prov. 22 : 13) ; « Celui qui observe le vent ne sèmera pas et celui qui regarde aux nuées, ne moissonnera pas » (Ecc. 11 : 4). « J’ai la bouche pesante et la langue pesante » (Ex. 4 : 10), a dit Moïse, et Jérémie : « Je ne sais pas parler, car je suis un enfant » (Jér. 1 : 6). L’Eternel rappellera à Moïse qu’Il a fait la bouche et dira à Jérémie : « Ne dis pas : je suis un enfant, car pour tout ce pourquoi je t’enverrai, tu iras, et tout ce que je te commanderai, tu le diras » (v. 7) ! Ne soyons pas paresseux, obéissons avec joie !

            Dans le service du Seigneur un serviteur doit être dépendant et se laisser conduire entièrement. Dieu donne toutes les ressources nécessaires à ceux qu’Il envoie. Il les revêt de son armure complète et met l'épée de la Parole de Dieu dans leur main.
            Nous trouverons sur ce sujet de toute importance de riches enseignements dans l'Ecriture sur la formation de Moïse, de Josué, d’Elie, de Jérémie, de Paul… et de tant d’autres serviteurs fidèles !
            Demandons au Seigneur de nous accorder de mettre toute notre vie à sa disposition (Rom. 12 : 1), en étant gardés d’agir avant l’heure, ou de refuser une tâche, alors qu’Il tient la porte ouverte.

 

Ph. L le 02. 10. 2018

 

Nous réclamons de toi toute grâce excellente :
Nourris-nous aujourd’hui de ton céleste pain ;
En ton puissant secours est toute notre attente ;
Tu nous couvres toujours de l’ombre de ta main.

Que ton divin Esprit nous enseigne et nous guide,
Par ta sainte Parole agissant dans nos cœurs !
Fortifié par Lui, nul ne sera timide,
Et nous pourrons par Christ être toujours vainqueurs.