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LE PREMIER LIVRE DE SAMUEL (16-17)

 

DAVID ROI SELON LE COEUR DE DIEU (ch. 16-17)

CHAPITRE 16
            David oint pour être roi (v. 1-13)
            David chez Saül (v. 14-23)
CHAPITRE 17
            David vainqueur de Goliath
 

CHAPITRE 16

                        David oint pour être roi (v. 1-13)

                                    Dieu s’est choisi un nouveau roi selon son cœur (v. 1-3)

            Saül est maintenant définitivement réprouvé par Dieu. Pourtant, il continue de régner ; mais, sans l’aide de Samuel, il est laissé à lui-même. Le peuple ne s’apercevra pas de l’incompétence du roi qu’il s’était donné, ni de son rejet par Dieu, ni même de la distance prise par Samuel.
            Samuel est l’objet d’un reproche de l’Eternel. Pourquoi cette douloureuse déception ? Espérait-il encore quelque chose de bon de Saül ? Dieu veut l’amener à espérer encore et à se réjouir. Il lui parle d’un roi selon son cœur. De même, n’espérons plus rien de bon de la nature humaine (représentée ici par Saül). Qu’attendre encore du premier homme, quand celui-ci est remplacé par le second homme, Jésus Christ (1 Cor. 15 : 47) ?
            Contrairement à celui de Saül, le choix de David est une pure initiative de Dieu : « J’ai trouvé David mon serviteur, je l’ai oint de mon huile sainte » (Ps. 78 : 70 ; 89 : 20). Dieu, dans sa grâce souveraine, prend un jeune homme de Juda pour en faire le roi de son peuple. Nous aussi, croyants, avons été les objets d’un libre choix de la part de Dieu qui nous a élus avant la fondation du monde pour faire de nous un royaume, des sacrificateurs (Eph. 1 : 3-4 ; Apoc. 1 : 4-5).
            Ce chapitre 16 fait suite à la conclusion du livre de Ruth qui donnait la généalogie de Boaz. David appartient à cette lignée de la foi qui aboutit au Seigneur qui lui aussi naîtra à Bethléem (Mich. 5 : 2).
            L’attitude de Samuel est un peu décevante. D’abord, son deuil prolongé de Saül était-il à propos ? Maintenant, il présente une objection et semble craindre ce dernier. Plus loin, il va se laisser émouvoir par la prestance d’Eliab et se tromper à nouveau. Comment pouvait-il avoir peur de Saül qu’il avait à plusieurs occasions sévèrement censuré ? Après avoir été un instrument utile et puissant pour Dieu, tout serviteur peut montrer sa propre faiblesse et son manque d’intelligence ; il en a été ainsi, par exemple, pour Elie (1 Rois 18-19) ou Pierre (Matt. 16 : 16, 22). Cependant, chaque fois que Dieu le reprend, Samuel se laisse redresser. Ici, il sera protégé par un sacrifice qui, comme toujours, nous parle de la croix et donc de l’amour divin suffisant pour affronter toutes les difficultés.

                                    L’arrivée de Samuel à Bethléem (v. 4-5)

            Ce sont maintenant les anciens de Bethléem qui ont peur ; mais Samuel les rassure tout de suite. Comme pour l’onction de Saül, il y aura une fête et les anciens, dont faisait partie Isaï (17 : 12), y sont invités pour contempler la face du bien-aimé, « l’oint de l’Eternel ».

                                    Samuel et les fils d’Isaï (v. 6-10)

            Samuel doit apprendre maintenant une importante leçon que nous avons tous besoin de retenir. La stature d’Eliab, premier-né d’Isaï, attire son regard. Au fond, il lui rappelle Saül. Ainsi, même un prophète, s’il est dirigé par ses propres pensées, peut se tromper complètement, en toute sincérité. Car « Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les choses fortes… afin que personne ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1 : 27-29).
            Dieu rappelle ici à Samuel un principe général de la plus haute importance. L’échelle de valeurs des hommes n’est pas celle de Dieu. La première repose sur des considérations extérieures, comme l’apparence physique, les capacités intellectuelles, le rang social, etc., alors que Dieu mesure les hommes à l’état de leur « cœur », c’est-à-dire du tréfonds de leur être intérieur. Il lit les motifs qui nous font agir, nos sentiments et nos pensées envers Lui et c’est cela qu’Il apprécie. Notre spiritualité est bien souvent trop faible pour que nous puissions nous abstraire de l’échelle humaine ; mais demandons à Dieu qu’Il nous donne de voir selon son propre regard.

                                    L’onction de David (v. 11-13)

            Les sept fils d’Isaï présents sont tous mis de côté. Isaï ne pense pas à présenter à Samuel son plus jeune fils, qu’il n’avait même pas invité au festin ! Peut-être quelqu’un se sent-il incompris et rejeté de ses proches ? L’exemple de David vient l’encourager. Dieu le sait et a un plan pour sa vie. Il lit dans son cœur, Lui qui apprécie les humbles qu’Il élève le moment venu, et qui abaisse les orgueilleux comme Eliab (17 :18 ; Prov. 15 : 33 ; 16 : 18).
           Comme on le verra tout au long de son histoire, David est un très beau type de Christ, l’Oint de Dieu. Déjà les premiers détails donnés ici à son sujet évoquent la personne du Seigneur :
                   – Son nom signifie « bien-aimé » : le Seigneur Jésus est le Fils bien-aimé du Père (Eph. 1 : 6).
                   – Il est méprisé par les siens : Jésus non plus n’a pas été reçu par les siens (Luc 4 : 24 ; Jean 1 : 11).
                   – David est un berger, comme Jacob et Joseph : le Seigneur, divin Joseph, se présente Lui-même comme le « bon Berger » (Gen. 49 : 25 ; Jean 10 : 11).
                   – David est le huitième fils d’Isaï : le nombre huit, dans la Bible, symbolise en général l’introduction d’un ordre nouveau ; de même, Christ est l’origine et le chef d’une nouvelle race (Rom. 5 : 12-21).
                   – David est beau : il pourra être dit du Seigneur : « Tu es plus beau que les fils des hommes » (Ps. 45 : 2). La Parole souligne de la même manière, la beauté de Joseph, de Moïse, de Daniel ou d'Etienne. Dieu ne méprise pas la beauté physique, ni les qualités naturelles – David était intelligent (v. 18 – note). Il les utilise au besoin. Mais ce ne sont pas elles qui priment.
                   – David est désigné par l’Eternel : « C’est lui » (v. 12) ; de même plus tard, le Père fera entendre sa voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Matt. 3 : 17).
                   – Puis David est oint comme roi ; il sera dit de Christ : « J’ai oint mon Roi sur Sion » (Ps. 2 : 6).
                   – Ses frères sont les témoins silencieux de cet acte ; plus tard, ceux qui ont rejeté le Seigneur devront se soumettre à son règne.
                   – Le Saint Esprit saisit tout de suite David et restera sur lui : Jean Baptiste avait été averti à propos de Jésus : c’est « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui » (Jean 1 : 33).

            David, ne régnera pas tout de suite. Il devra traverser une longue période d’épreuves pour affermir sa foi et sa dépendance. Durant ces années, il montrera sa grâce pour ses ennemis et écrira ses psaumes à la gloire de Dieu.
            A l’exception de ses défaillances, chacun de ses pas annonce ceux du Seigneur qui, à part le péché, suivra le même chemin.
            Cette onction de David est le dernier acte public de Samuel, le couronnement de sa mission de prophète. Ce dernier acte de Samuel rappelle celui de Siméon à l'égard de l'enfant Jésus (Luc 2 : 29).


                        David chez Saül (v. 14-23)

            Avec une symétrie dramatique et solennelle, Dieu retire à Saül son Esprit au moment où Il en remplit David. Plus grave encore, Il envoie sur Saül un mauvais esprit comme jugement. Quel triste tableau ! Ce fait n'est pas unique : le cœur du Pharaon fut endurci par Dieu, le roi Achab fut trompé par un esprit de mensonge (1 Rois 22 : 23). Plus tard, Dieu enverra en jugement une « énergie d'erreur » contre les incrédules (2 Thes. 2 : 11).
            Saül, naguère acclamé et vainqueur, soutenu par Samuel et par Dieu, est maintenant l’objet de la pitié de ses serviteurs ! Leur proposition, bien intentionnée, ne fera que panser bien légèrement une plaie incurable.
            L’un d’eux pense à David. Il discerne en lui un homme rempli de l’Esprit de puissance (« fort et vaillant »), d’amour (son cœur exprime la grâce en jouant) et de sobre bon sens (« il a l’intelligence des choses ») (2 Tim. 1 : 7).
            Isaï qui, après l’onction, avait renvoyé David à son humble tâche de berger, semble prendre conscience que son fils est appelé à plus d’honneur ; aussi, selon la coutume orientale, il ne l’envoie pas au roi les mains vides, mais lui confie un présent (v. 20).
            La harpe de David agit sur Saül et chasse pour un temps l’influence satanique. La musique soulage, apaise, mais ne guérit pas le cœur. Ainsi, on ne voit chez le roi aucun exercice de conscience. Sa seule réaction est égoïste : il fait de David son porteur d’armes.
            La présence d’un cœur compatissant peut avoir un effet heureux et apaisant. Actuellement, beaucoup de personnes recherchent les consolations par des paroles chrétiennes. Elles sont charmées par la mélodie des psaumes, mais les paroles entendues ne pénètrent pas toujours dans le cœur, pour y apporter la guérison définitive de l’âme.

 

CHAPITRE 17

                        David vainqueur de Goliath

            Le chapitre 16 a présenté David dans sa personne (ce qu’il est), c’est-à-dire dans ses caractères moraux et dans ses rapports avec Saül. Le chapitre 17 le présente maintenant dans ses actes (ce qu’il fait), en particulier en rapport avec l’ennemi du peuple. En type, le récit résume la victoire du Seigneur sur Satan.
            Quand l’Eternel s’est cherché un homme selon son cœur, il a trouvé David, un fils d’Isaï (13 : 14 ; 16 : 1). Quand Saül dit : « Trouvez-moi un homme qui sache jouer », on lui amène David. Quand Goliath dit : « Choisissez-vous un homme et qu’il descende contre moi » (17 : 8), c’est encore David qui fera face. Combien plus celui dont il est le type, Christ, apporte-t-Il la solution à toutes les situations !

                                    La mise en place des combattants (v. 1-3)

            Une fois de plus, les Philistins prennent l’initiative d’attaquer Israël. Cette fois, la menace est particulièrement grave : Juda est envahi ; Soco et Azéka, qui lui appartenaient, sont maintenant occupées par les Philistins. La présence de ces ennemis dans le territoire du peuple de Dieu peut faire penser à ceux qui, de nos jours, « se sont insinués parmi les fidèles » (Jude 4), en se disant chrétiens alors qu’ils rejettent Christ en tant que Seigneur.
            Israël se rassemble dans la vallée d’Ela, c’est-à-dire la vallée des « térébinthes » ou des « chênes ». Le chêne est un symbole de force ; mais ici, le peuple, effrayé, fait plutôt preuve d’une grande faiblesse (v. 11).
            Saül, qui se révélera incapable de vaincre les Philistins, symbolise les chrétiens de nom. Or on ne peut vaincre un ennemi que dans la mesure où l’on se distingue nettement de lui. Le conflit de tout chrétien sera un échec s’il agit comme un « fils de la désobéissance » (Eph. 5 : 6-7).

                                    La provocation du champion des Philistins (v. 4-11)

            Les Philistins ont un champion, nommé Goliath. Il est de Gath et descend probablement des Anakims. Malgré leur destruction par Josué, il en existait encore à Gaza, Gath et Asdod (Jos. 11 : 21-22). Il mesure six coudées et demi (environ trois mètres) ; peut-être est-ce une image de l’homme qui veut se hisser à la hauteur de Dieu (symbolisé par le chiffre 7), mais n’y arrive pas. L’armure de Goliath est une forteresse, une vraie statue d’airain. Qui pouvait l’affronter ? Sa cotte de maille pèse environ 72 kg (v. 5). Tous ces détails donnent l’impression d’une puissance invincible, que seule celle de Dieu surpasse. En face de lui, Saül apparaît bien faible et le peuple prend conscience de son incapacité totale et de son besoin d’un sauveur. Le défi que Goliath lance à Israël (v. 10) est en fait un défi à Dieu lui-même (2 Chr. 32 : 10-15 ; Dan. 5). Mais Dieu ne peut jamais, eu égard à ce qu’Il est, supporter un tel affront.
            Le nom de Goliath, qui signifie « bannissement », « exil », symbolise le pouvoir satanique. En effet, Satan, lors de sa déchéance, a perdu sa place originelle, mais non encore sa puissance. Mais à cet exil succédera à la fin un bannissement définitif quand Satan sera « précipité dans l’étang de feu et de soufre » (Apoc. 20 : 10). Gath, qui signifie « pressoir à vin », évoque cette « fureur de la colère de Dieu le Tout-Puissant » (Apoc. 19 : 15). Cependant, aujourd’hui encore, « par la crainte de la mort », le diable tient les hommes « en esclavage » pendant toute leur vie (symbolisée par ces quarante jours de défi) (Es. 49 : 24 ; Héb. 2 : 15).

                                    David envoyé vers le camp d’Israël (v. 12-19)

            Saül avait probablement pensé que les trois aînés d’Isaï étaient des hommes vaillants (14 : 52) et les avait emmenés avec lui à la guerre. David, lui, peu considéré, continue son humble tâche de berger. Il nous faut parfois apprendre à revenir à des tâches ingrates et humbles, après avoir servi Dieu à un poste en vue. Mais servir Dieu veut parfois dire occuper spontanément la dernière place pour nous identifier à celui qui fut « méprisé des hommes » (Es. 53 : 3).
            Pour la troisième fois (16 : 11, 20), David va être interrompu dans son travail et sera amené providentiellement, sans l’avoir recherché, à un coup d’éclat qui délivrera le peuple.
            Il paraît vraisemblable qu’au bout de quarante jours toutes les provisions de l’armée d’Israël étaient épuisées. Isaï pense donc à ses fils et aussi, par convenance, au chef de millier. Il envoie David, chargé de nourriture, comme autrefois Jacob avait envoyé Joseph vers ses frères (Gen. 37 : 13-14). Comment ne pas penser à l’heureux moment où notre Seigneur fut envoyé par son Père, étant lui-même le « pain qui vient du ciel » (Jean 6 : 32) ? Et de même que l’œuvre à laquelle sera conduit David dépassera de beaucoup la simple assistance de ses frères, ainsi le Fils de Dieu, venu vers les siens (son peuple terrestre) a accompli une œuvre de salut au bénéfice de toutes les nations (Es. 49 : 6 ; Luc 2 : 32).
            David est d’abord chargé de missions d’amour, tant pour soulager Saül que pour nourrir ses frères. Il aura ensuite un rôle de guerrier victorieux. Le psaume 45 présente ces deux aspects en rapport avec Christ, le Messie. Il est d’abord Celui dont la beauté morale et la grâce surpassent celles de tout homme (v. 2) ; ensuite, Il est l’homme vaillant, ceint de son épée (v. 3-5).
            David devait rapporter à son père des nouvelles de ses frères et un gage (sa nature n’est pas précisée). Nous savons, en tout cas, quel fut le « gage » ramené à son Père par notre bien-aimé Sauveur, quelles marques indélébiles prouvent la mission accomplie : ces « blessures à ses mains », dont Il a été « blessé dans la maison de ses amis » (Es. 49 : 16 ; Zach. 13 : 6).

                                    L’arrivée de David au camp (v. 20-30)

            Admirons et imitons la disponibilité de David, toujours prompt à servir et à obéir. Il se lève de bonne heure pour aller voir ses frères, mais ne délaisse pas pour autant ses responsabilités de berger : il a le souci de faire garder les brebis de son père. Dieu va se servir de cet humble acte d’obéissance pour faire participer David à la bataille : obéir premièrement (v. 20) est toujours le chemin de la bénédiction pour nous et pour les autres.
            La mission que lui avait confiée Isaï est fidèlement accomplie (v. 22). Tout cela dirige nos pensées sur le Serviteur divin, dont la nourriture était de faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé (Jean 4 : 34).
            Après s’être enquis du bien-être de ses frères, David apprend la terrible situation du peuple. Il entend lui-même le défi qui met en cause la gloire même de Dieu (v. 26).
            Par ailleurs, une récompense a été promise par Saül. Elle procurera au vainqueur du géant : gloire, richesse et affranchissement. Un des privilèges de la famille royale est d'être dispensé des impôts et des tributs (Esd. 7 : 24 ; Matt. 17 : 26). David s’enquiert de la nature de la récompense mais le vrai motif de son cœur n’est pas lié à celle-ci, comme il l’exprimera plus tard (v. 46, 47). Le ton de ses paroles et les mots choisis montrent toute son indignation : « Cet incirconcis », dit-il de Goliath (v. 26). Il revendique la gloire de son Dieu. Christ aussi avait devant Lui la joie de la gloire et d’une épouse comme résultat de son œuvre, mais son premier désir était d’accomplir la volonté de son Père et son but suprême de le glorifier.
            Eliab, rempli de colère et d’animosité, suppose le mal chez son frère David et l’accuse injustement de négligence, d’orgueil et de curiosité (v. 28). « Je connais », dit-il, triste écho à la parole du méchant esclave : « Je te connaissais comme un homme dur » (Matt. 25 : 24). Quelle déception pour David d’être si mal reçu ! Il écrira : « Je suis devenu un étranger à mes frères et un inconnu aux fils de ma mère » (Ps. 69 : 8), exprimant une tristesse qu’éprouvera plus tard notre Seigneur (Jean 7 : 3-5). Celui qui veut ôter l’opprobre d’Israël doit lui-même souffrir l’opprobre. Le Seigneur, venu apporter « la délivrance », sera le jour même chassé de sa ville où l’on tentera de le tuer (Luc 4 : 19, 29).
            David, sans réplique désobligeante, ni désir de se justifier, n’entame pas le débat et se détourne (v. 29-30). En pareil cas, imitons cette attitude pleine de sagesse !

                                    David relève le défi (v. 31-37)

            Voilà de nouveau David et Saül face à face. Ce dernier le reconnaît-il ? Probablement pas (v. 55). Avec une sagesse tout humaine, Saül évalue David, et l’estime bien inférieur à Goliath. David, lui, plein d’espoir et de conviction, fait preuve d’une « folie de Dieu », qui est plus sage que la sagesse des hommes (1 Cor. 1 : 25). Saül, sensible à cette lueur d’espoir, se rend aux arguments de David.
            Le jeune berger dévoile alors ses victoires secrètes, remportées avec l’Eternel malgré sa propre faiblesse. Dieu forme ses serviteurs en privé en les mettant à l’épreuve. Ces victoires secrètes dans nos vies sont les plus importantes. Là, nous apprenons à connaître le Seigneur qui nous prépare ainsi pour d’autres victoires, plus grandes et plus visibles. Le lion et l’ours (Prov. 28 : 15) ont été vaincus, dans le désert, par un berger fidèle. Notre Seigneur a « lié l’homme fort » (c’est-à-dire le diable) au désert, en attendant de lui briser la tête à la croix (Gen. 3 : 15 ; Marc 3 : 27). David avait risqué sa vie, sans témoin, pour une petite cause : une seule brebis (v. 34-35) ; comment pourrait-il reculer maintenant devant un enjeu tellement supérieur ? Il va risquer sa vie pour délivrer les brebis d’Israël sans défense. De même, Jésus a donné sa vie pour ses brebis et Il n’en perdra aucune (Jean 10 : 28 ; 17 : 12).
            David apprécie la situation d’après la mesure de sa foi. Peu lui importent la stature de l’adversaire, son armure, son expérience de la guerre. Un seul point compte pour lui : Goliath est un infidèle qui défie le peuple de Dieu. En estimant ainsi la situation, David a la pensée de Dieu et ne se laisse influencer par rien d’autre.
            Saül se laisse convaincre, tout en restant sans illusion. « Que l’Eternel soit avec toi », lui souhaite-t-il. En effet, c’est la présence de Dieu qui, seule, importe et suffit.

                                    Les préparatifs du combat (v. 38-40)

            Trois sortes d’armures sont mentionnées :
                   - L’armure de Goliath - l’image de la puissance de Satan (v. 5-7).
                   - L’armure de Saül - le symbole des arrangements de la chair : Saül veut armer David pour que la bataille soit plus équitable. Or non seulement son armure est inférieure à celle de Goliath, mais elle est inutile et même nuisible. Une telle armure aurait amoindri la gloire de Dieu qui n’a nul besoin d’un complément humain ou charnel. David n’avait jamais fait usage d’une telle armure, c’est-à-dire, spirituellement, il n’avait jamais « fait de la chair son bras » (Jér. 17 : 5).
                   - L’armure de David - ce sont les ressources de la foi : ses « armes » sont celles d’un berger, car c’est comme berger et non comme guerrier qu’il s’avance : un bâton, emblème de l’autorité divine conférée au conducteur, un sac, une fronde et enfin cinq pierres lisses (1 Cor. 1 : 27). Le chiffre cinq symbolise généralement la faiblesse humaine qui a recours à la puissance de Dieu. Voir à ce sujet les cinq pains et les deux poissons (Luc 9 : 13) ; les cinq portiques du réservoir de Béthesda (Jean 5 : 2) ; les cinq paroles (1 Cor. 14 : 19).

            Les moyens dont nous usons révèlent notre état d’esprit. Ayant constaté l’insuffisance de nos propres ressources, ne nous confions plus en elles, mais dans la force d’en haut qui pourra, ou non, les utiliser. Paul, sans excellence de parole, avec une apparence faible et méprisable, ne recula jamais devant le combat, car les armes de sa guerre étaient rendues puissantes par Dieu (1 Cor. 2 : 1 ; 2 Cor. 10 : 4).
            Si nous manquons d’expérience, peu importe, car celle-ci est moins importante que la Parole de Dieu que nous avons entre les mains et qui, elle, est la puissante épée du Saint Esprit. Ne soyons en rien « effrayés par les adversaires » (Phil. 1 : 28).
            Même avec son armure colossale, Goliath sera vaincu. Combien plus éclatante a été la défaite de Satan, vaincu par le fils de David, notre Tout-puissant Rédempteur.

                                    Les combattants (v. 41-47)

            L’heure de la confrontation approche. Goliath ne se serait pas étonné de voir venir David avec l’armure de Saül, mais il ne peut comprendre ses armes. Loin d’apprécier sa beauté et sa jeunesse, il le méprise et se sent humilié d’avoir à vaincre trop facilement, donc sans gloire.
            Les paroles des deux adversaires dévoilent leur état d’esprit. David n’est effrayé ni par la vue de Goliath, ni par ses paroles dédaigneuses. Nous admirons au contraire le calme et la dignité de ses propos. Il vient comme représentant du Dieu Eternel, ce qui rend sans effet la malédiction du Philistin au nom de ses idoles. Dieu a été outragé par le Philistin et David se sent lui-même outragé (Ps. 69 : 9).
            Par avance, il attribue à Dieu toute la gloire d’une victoire dont il est parfaitement sûr. S’il est un tendre berger, il est aussi un homme fort et vaillant et un homme de guerre (16 : 18). Il « combat les combats de l’Eternel », comme le reconnaîtra plus tard Abigaïl (25 : 28).

                                    La victoire (v. 48-53)

            David utilise sa fronde, instrument rudimentaire, dont l’efficacité paraît douteuse. Mais entre des mains expertes, elle est d’une redoutable précision (Jug. 20 : 16). Du premier coup, Goliath est atteint au front, et réduit à l’impuissance.
            Ces pierres lisses, polies et façonnées par l’eau, symbolisent les âmes que Dieu extrait du monde et vivifie par le Saint Esprit (l’eau vive du torrent). Elles sont alors capables de vaincre par la foi l’Ennemi et le monde dont il est le chef (1 Jean 5 : 4).
            Puis David coupe la tête de Goliath avec sa propre épée (v. 51). La victoire est totale, définitive. Quelle illustration saisissante du triomphe complet remporté par Christ sur le diable quand Il est entré dans la mort avec un grand cri de victoire (Matt. 27 : 50 ; Jean 19 : 30) ! La mort elle-même est « engloutie en victoire », son aiguillon, c’est-à-dire le péché, lui a été ôté (1 Cor. 15 : 54).
            Leur homme fort vaincu, les Philistins sont poursuivis par les fils d’Israël. De même, la victoire de Christ sur Satan, le chef de ce monde, nous rend alors victorieux du monde (1 Jean 5 : 4).
            Tout Israël est au bénéfice de la victoire d’un seul homme et il n’a plus qu’à poursuivre un adversaire déjà défait. De même, Dieu « brisera bientôt Satan sous nos pieds » (Rom. 16 : 20), mais dès maintenant nous triomphons de la victoire du Seigneur.

                                    Le retour du vainqueur (v. 54)

            David entrepose les armes de Goliath chez son père, à Bethléem. La « tente » signifie l'habitation habituelle, le foyer (4 : 10 ; 13 : 2). Plus tard, l’épée sera déposée dans le sanctuaire (21 : 9) selon la coutume de placer les trophées devant le Dieu qui avait accordé la victoire. Quant à la tête de Goliath, il l’apporte à Jérusalem, future capitale de son royaume.
            Quelle belle préfiguration du triomphe du Seigneur : « ayant dépouillé les pouvoirs et les autorités, il les a donnés en spectacle, triomphant d’eux en la croix » (Col. 2 : 15) ; et aussi : « Etant monté en haut, il a emmené captive la captivité » (Eph. 4 : 8).

                                    Epilogue (v. 55-58)

            Ces versets pourraient se rattacher au début du chapitre suivant. Ils montrent l’ignorance ingrate et coupable de Saül sur l’identité du sauveur d’Israël (v. 55, 58). Soulagé par la harpe de David, il avait voulu en faire son porteur d’armes, mais sans s’intéresser ni à sa personne, ni à sa famille. Maintenant, après la victoire, l’intérêt de Saül s’éveille : « De qui es-tu fils ? » (v. 58). Il profite de la délivrance, mais ne s’attache pas au vainqueur.
            Les hommes peuvent apprécier les soulagements de la miséricorde de Dieu, sans que cela éveille des sentiments profonds de reconnaissance, ni de désir de connaître la personne du Sauveur.

                                    Conclusion

            Ainsi tout ce chapitre nous présente en type la victoire de Jésus à la croix. Nous étions asservis à un maître dur et cruel, le diable, qui nous tenait asservis par la crainte de la mort. Or Christ est venu, dans une faiblesse apparente (2 Cor. 13 : 4), pour combattre Satan et le vaincre à la croix. Ensuite, Il lui a retiré ce « pouvoir de la mort » en y entrant volontairement. Désormais, la victoire est complète. Comme tout type, le récit de David et Goliath ne présente que quelques aspects de l’œuvre insondable de Golgotha : en particulier, rien n’exprime les souffrances de la croix.
            Beaucoup d’enseignements importants nous sont aussi donnés pour notre vie spirituelle. Tout d’abord, le récit illustre la certitude de notre salut : de même que David a complètement libéré Israël, Jésus Christ « a effacé l’obligation… qui consistait en ordonnances… et il l’a ôtée en la clouant à la croix » (Col. 2 : 14). Satan est définitivement vaincu, bien qu'il ne soit pas encore « brisé sous nos pieds », ni « précipité dans l’étang de feu et de soufre ». En attendant, il reste « l’accusateur » (Apoc.12 :10), et nous sommes exhortés à lui résister (Jac. 4 :7). Mais nous pouvons, en pleine assurance de foi, nous mettre au bénéfice de la victoire du Fils de Dieu, mort sur la croix pour nous. Plus rien ne peut nous séparer de Dieu. Aussi, toute incrédulité, tout légalisme (qui remet les âmes sous des chaînes, en leur ôtant la paix et la liberté) ou tout enseignement qui tend à nier la certitude du salut par la foi, sont une négation de cette victoire : pour ces personnes, Goliath n’est pas vaincu.
            Par ailleurs, à la suite de notre Seigneur, nous pouvons être victorieux du diable en utilisant les « cailloux » de la Parole, ces versets choisis appliqués à propos : si nous utilisons cette arme redoutable pour Satan, il sera vaincu.
            Enfin, restons bien fermes : tous les croyants ont part à la victoire complète du Sauveur :
                   – L’ennemi qui défiait Dieu est défait (v. 45) ;
                   – La gloire de Dieu est revendiquée et rétablie (v. 45) ;
                   – Toute la terre saura que Jésus est Seigneur (v. 46 ; Phil. 2 : 11) ;
                   – Le peuple de Dieu connaît son Sauveur (v. 47) et l’adore :

 

                               A toi, durant l’éternité,
                               
Soit force, honneur et majesté
                               
Pour le triomphe remporté
                               
Sur la croix !

 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 7)
 

A suivre