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MEDITATIONS  SUR  LE  MINISTERE  D'ELISEE (13)


Le lieu trop étroit
Le désir d’habiter près du Jourdain
La perte du fer de la hache
L’appel à l’homme de Dieu
Un bois, symbole de la croix de Christ, abolit la puissance de la mort
 

« LE  FER  SURNAGEA »

Comment ceux qui sont morts peuvent avoir la vie éternelle

 

            « Les fils des prophètes dirent à Elisée : Tu vois que le lieu où nous habitons devant toi est trop étroit pour nous. Allons, s'il te plaît, jusqu'au Jourdain, et nous y prendrons chacun une pièce de bois, et nous y bâtirons un lieu pour y habiter. Et il dit : Allez. Et l'un d'eux dit : Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs. Et il dit : J'irai. Et il alla avec eux ; et ils vinrent au Jourdain, et coupèrent des arbres. Et il arriva, comme l'un d'eux abattait une pièce de bois, que le fer tomba dans l'eau ; et il s'écria et dit : Hélas, mon maître ! Il était emprunté ! Et l'homme de Dieu dit : Où est-il tombé ? Et il lui montra l'endroit ; et Elisée coupa un morceau de bois, et l'y jeta, et fit surnager le fer ; et il dit : Enlève-le. Et il étendit sa main, et le prit » (2 Rois 6 : 1-7).


Le lieu trop étroit

            Ces fils des prophètes étaient particulièrement privilégiés : ils étaient  les compagnons et les disciples d’Elisée ! Il devait faire bon écouter ses paroles, rien d'étonnant à ce qu’ils se rassemblent en foule pour l’écouter, jusqu’à ce que le lieu où ils habitent avec lui ne puisse plus les contenir et qu’ils réalisent qu'il leur faut plus de place. C’est un bon signe, et leur désir de s'élargir a la pleine approbation du prophète.
            Vivons-nous dans la compagnie de notre Seigneur, comme ces fils des prophètes avec Elisée ? Il a promis : « Je ne te laisserai pas et je ne t'abandonnerai pas » (Héb. 13 : 5), et Il ne démentira pas sa propre parole. Mais avons-nous conscience de vivre en sa compagnie ? Nous citons souvent ses paroles : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20) ; sont-elles pour nous de simples mots, ou une réalité vivante ? Lorsque nous vivons dans la compagnie du Seigneur et apprenons de Lui, nous faisons des progrès ; nos âmes sont mises au large, et nous désirons alors progresser dans la jouissance de la vie éternelle surabondante qui est la nôtre.
            Cette question de croissance est une question vitale. Un père serait sérieusement préoccupé si ses enfants cessaient de se développer dans leur esprit et dans leur corps. Et Dieu notre Père  se préoccupe-t-Il du fait que ses enfants croissent dans la grâce ou non ? Oui, certainement ! Ne soyons pas indifférents à cette question, car la croissance et la force vont ensemble, et nous ne pourrons pas être forts face à l’Ennemi, si nous ne croissons et n’avançons pas dans la connaissance du Seigneur. Nous ne serons pas « plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37), si nous ne progressons pas et si notre croissance est retardée. A l’assemblée à Corinthe, Paul écrit : « Nous vous parlons très librement, Corinthiens ! notre cœur s'est grand ouvert. Vous n'êtes pas à l'étroit en nous, mais c'est dans vos affections que vous l'êtes. Et, en juste retour - je parle comme à mes enfants – ouvrez largement votre coeur, vous aussi » (2 Cor. 6 : 11-13). Qu’est-ce qui avait donc entravé ces chrétiens et retardé leur croissance ? Le monde et les choses mauvaises qui s’y trouvent. Ils avaient oublié que l’évangile de leur salut les avait appelés hors du monde pour des choses plus glorieuses et meilleures, et que, par le Saint Esprit envoyé du ciel, ils avaient été unis à Christ, qui n’appartient pas à ce monde. Ils avaient contracté des associations qui avaient rendu impossible l'épanouissement de leur vie chrétienne et de leur service – ils étaient liés, non pas libres, et ils avaient besoin de l’exhortation : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ... sortez du milieu d'eux et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur » (2 Cor. 6 : 14, 17). Nous ne pouvons pas aimer le monde et nous y attacher, et en même temps demeurer en Christ (Matt. 6 : 24). Demeurer avec Lui comme ses disciples implique la séparation du monde, et il ne peut y avoir de croissance spirituelle sans cela.

 

Le désir d’habiter près du Jourdain

            C’est au Jourdain que ces hommes se rendent pour trouver des matériaux avec lesquels construire pour eux une habitation plus vaste. Et il n’y a pas de lieu semblable au Jourdain pour l’élargissement de l’âme, parce que le Jourdain est une image de la mort. La mort nous dit de façon puissante et efficace combien la chute de l'homme est grande, car elle en donne la mesure, et elle nous enseigne combien grand est l’amour de Dieu, car « Dieu met en évidence -  ou : démontre - son amour à lui envers nous en ceci : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom.  5 : 8). La mort nous montre le moyen dont  Dieu s’est servi pour ramener à Lui sa créature déchue, et l’introduire dans des bénédictions plus élevées que celles qu'il pouvait connaître avant sa chute.

 

La perte du fer de la hache

            L’incident de la perte et du recouvrement de la hache empruntée en est une illustration pour nous. Je ne pense pas en donner une interprétation fantaisiste en l'appliquant dans ce sens. Mais si mes lecteurs le pensent, qu’ils oublient l’illustration, et considèrent la vérité sur laquelle j’insiste. La tête de la hache se détache du manche et s’enfonce dans les eaux du Jourdain. Celui qui la tenait était négligent, parce que la hache était empruntée. Elle n’était pas à lui, il ne devait pas la perdre, et néanmoins elle est perdue. Ainsi, par manque de vigilance, Adam devint une âme perdue ; et c’est à l'égard de Dieu qu’il était perdu, comme le montre clairement l'appel de Dieu dans le jardin : « Adam, où es-tu ? ». Par ce seul acte de désobéissance, la mort est entrée dans le monde. C'est ainsi que nous lisons dans l’épître aux Romains : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché » (5 : 12). Oui, les eaux du Jourdain ont passé sur toute la race des hommes pécheurs, comme résultat de la désobéissance du premier homme, désobéissance à laquelle toute sa descendance a participé, car ils ont tous été aussi désobéissants que lui. Adam n’était nullement en droit de perdre son âme, car elle appartenait à Dieu, qui l’avait créée et qui la lui avait donnée. Lorsqu’il tomba, toute la race dont il était le chef tomba avec lui.
            Toute l’Ecriture, de même que toute l’histoire, nous enseigne cette vérité solennelle. Mais nulle part elle n’est affirmée avec plus de force que dans le chapitre 5 des Romains :
                    - « par la faute d'un seul, beaucoup sont morts » (v. 15)
                    - « par la faute d'un seul, la mort a régné par un seul » (v. 17)
                    - « une seule faute a des conséquences envers tous les hommes en condamnation » (v. 18)
                    - « par la désobéissance d'un seul homme, beaucoup ont été constitués pécheurs » (v. 19)

            Voilà une doctrine qui n'est pas populaire. La théorie insensée de l’évolution convient mieux à l’esprit moderne que la solennelle vérité. Les hommes veulent se débarrasser de l'idée qu’ils sont responsables envers Dieu et doivent Lui rendre des comptes. Voilà la raison pour laquelle la réalité de la chute est refusée. Il est plus agréable de croire que l’homme suit un parcours ascendant, devenant meilleur et plus évolué au fur et à mesure que les siècles se succèdent, que d’admettre qu’il est pécheur, tombé et perdu. Mais la vérité, c'est bien cela. Tout comme, par nature, la tête de hache sombrait, et ne surnageait pas, de même qu'elle descendait, sans aucune capacité propre pour remonter, l’homme par nature, en tant que créature pécheresse et tombée, s’éloigne toujours plus de Dieu. Son chemin est toujours descendant, comme cela nous est clairement démontré dans le premier chapitre de cette épître aux Romains (v. 19-32), passage solennel de l’Ecriture, que nous devons méditer sérieusement. Rien d’autre que la vérité ne pourra satisfaire une conscience réveillée, et la vérité est clairement établie dans les Ecritures citées. Bienheureux l’homme qui la reconnaît devant Dieu.

 

L’appel à l’homme de Dieu

            Ce fils des prophètes est conscient de sa perte, et il la ressent d’autant plus que la hache est empruntée. Mais il fait preuve de sagesse dans le fait qu’il ne perd pas son temps en vains efforts pour recouvrer ce qu’il a perdu. Il crie aussitôt à l’homme de Dieu : « Hélas, mon maître ! ». Voilà un très bel exemple pour l’homme pécheur. Le premier pas vers la restauration et la bénédiction, c'est de réaliser son besoin et la perte qu'on a faite. Pourtant, certains de ceux qui ont fait ce pas s'efforcent avec sincérité et sérieux de réparer le mal par leurs propres efforts. Ils s'efforcent par leurs propres œuvres de se sauver eux-mêmes, alors que l’Ecriture affirme expressément : « Non pas sur la base des œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Eph. 2 : 9).
            Elisée se montre à la hauteur de la situation. En cela il préfigure, même faiblement, la pleine suffisance de Christ, venu dans ce monde pour détruire le pouvoir de la mort et nous libérer. « Où est-il tombé ? », demande l’homme de Dieu. Coupant alors une branche d’arbre, il la jette dans l’eau. Et, ô miracle, le fer surnage ! Dans cet incident, percevez-vous l’Evangile ? Ce récit vous émeut-il ? Il est si merveilleux ! Il nous parle de Jésus, entré dans la mort pour nous, afin que nous puissions passer de la mort à la vie. Cependant la question suivante pourrait facilement être soulevée : Si la mort a passé à tous les hommes, et si tous sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, de sorte que personne ne peut se délivrer lui-même, ni délivrer son frère, qu’y avait-il en Jésus qui le rendait si différent des autres ? Qui était-il ? - Il était le Fils unique et bien-aimé de Dieu, la Parole, le Créateur de toutes choses, et Il « devint chair et habita au milieu de nous » (Jean 1 : 14). Il devint chair - un homme aussi réellement homme qu’Adam ou n’importe quel homme aujourd’hui - mais homme sans péché, et voilà en quoi Il était différent de tous les autres. En devenant homme, Il n'a pas cessé d’être l’unique et bien-aimé Fils éternel de Dieu. Voilà une vérité essentielle que nous devons maintenir fermement, face à l’incrédulité moderne. Celui qui était « en forme de Dieu » a été trouvé à la ressemblance des hommes (Phil. 2 : 6). Il est devenu homme, afin de pouvoir mourir pour les hommes. Cependant, comme homme, la mort n’avait aucun droit sur Lui, car Il était saint. Oui, Il était tout aussi saint, alors qu’Il marchait sur les routes poussiéreuses de la Galilée, que lorsqu’Il siégeait sur son trône de gloire et créait les armées des cieux. Parce qu’Il était saint, unique homme sans péché, la mort n’avait aucun droit sur Lui. Il aurait pu marcher victorieusement sur les flots les plus déchaînés de la mort, tout comme Il marcha sur les vagues de la mer de Galilée, au milieu de la nuit. Mais Il était venu pour mourir. Il avait reçu ce commandement de son Père (Jean 10 : 18). Comme la branche d’arbre - qui, par nature, devait surnager – a été jetée dans les eaux par Elisée, pour que le fer - qui, par nature, devait couler - puisse surnager, Jésus, sur lequel la mort n'avait aucun droit, est descendu dans la mort pour que nous, que la mort tenait en son pouvoir, puissions passer de la mort à la vie, et vivre en Lui qui est mort pour nous et a été ressuscité.
            Voilà le moyen de salut de Dieu, le moyen que son immense amour a trouvé. En le considérant, nous sommes merveilleusement mis au large ; nous sommes délivrés de l'esclavage et affranchis par la vérité. Car la vérité, c'est : « Dieu est amour », et : « En ceci a été manifesté l'amour de Dieu pour nous : c'est que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jean 4 : 8-9).

 

Un bois, symbole de la croix de Christ, abolit la puissance de la mort

            « Enlève-le », dit le prophète. Alors il étend sa main et le saisit, reconnaissant et émerveillé à juste titre. J'aimerais que nous comprenions mieux ces paroles de Jésus : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5 : 24). Si nous avons entendu les paroles de cet évangile glorieux, qui a commencé par être annoncé par notre Seigneur, et si nous avons cru Dieu le Père qui L'a envoyé pour nous les annoncer, cette vie éternelle est à nous. Nous avons étendu la main de la foi et nous l'avons saisie ; nos âmes sont sauvées, nous avons échappé à la mort et désormais, nous vivons.

           Sur le mont du Calvaire, il était une croix Où Jésus souffrit tant de douleurs ;
           
Oui, c’est là qu’il mourut, sur cet infâme bois, Pour sauver le plus vil des pécheurs.

            
Jésus mourut pour moi, il est ressuscité. Sur la croix il a vaincu Satan.
            
Je demeure à jamais son heureux racheté : Mes péchés sont ôtés par son sang.

            
Cette croix me sera toujours chère ; Elle est gloire et victoire pour moi,  
            
Et par elle, en la maison du Père, Une place est offerte à ma foi.


            Mais comment allons-nous vivre, et pour qui ? Il n'y a qu'une seule bonne réponse, et on la trouve dans l'Ecriture : « L'amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons discerné ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu'il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 14-15). Nous ne saurions avoir de meilleur commentaire de notre récit de l'Ancien Testament que ce texte de l'Ecriture, et tout cœur et toute conscience rachetée acquiescent à cela. La vie vécue pour Christ est la vie qui mène à la victoire ; en elle nous sommes plus que vainqueurs, et en elle seulement. En elle nos âmes s'épanouiront dans la connaissance de Dieu et de Christ.

 

D'après J.T. Mawson

 

A suivre