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MEDITATIONS  SUR  LE  MINISTERE  D'ELISEE (12)



La certitude de Naaman
Naaman apprend ce qu’est la grâce
La réponse remarquable d’Elisée
 

« VA EN PAIX »

Comment celui qui a été guéri trouve la paix

 

            « Et il (Naaman) retourna vers l'homme de Dieu, lui et tout son camp, et il vint et se tint devant lui, et dit : Voici, je sais qu'il n'y a point de Dieu en toute la terre, sinon en Israël. Et maintenant, je te prie, prends un présent de ton serviteur. Mais Élisée dit : L'Eternel, devant qui je me tiens, est vivant, que je ne le prendrai pas. Et Naaman le pressa de le prendre, mais il refusa. Et Naaman dit : Si cela ne se peut, qu'on donne, je te prie, de cette terre à ton serviteur la charge de deux mulets. Car ton serviteur n'offrira plus d'holocauste ni de sacrifice à d'autres dieux, mais seulement à l'Éternel. Qu'en ceci l'Eternel pardonne à ton serviteur : quand mon seigneur entrera dans la maison de Rimmon pour s'y prosterner, et qu'il s'appuiera sur ma main, et que je me prosternerai dans la maison de Rimmon, que l'Eternel, je te prie, pardonne à ton serviteur en ceci, quand je me prosternerai dans la maison de Rimmon ! Et il lui dit : Va en paix. Et il s'en alla d'avec lui un bout de chemin » (2 Rois 5 : 15-19).

 

La certitude de Naaman

            Le lépreux a été purifié, et c'est un homme humble et reconnaissant qui s’en retourne vers le prophète de Dieu. Il n’y a rien qui rende humble comme la grâce, car la grâce, c'est simplement ce que Dieu est pour nous en Christ, et non ce que nous sommes pour Lui. C’est ce que Lui peut faire pour nous, et non ce que nous pouvons faire pour Lui ; or telle est la leçon que le Syrien reconnaissant doit maintenant apprendre. Il a abandonné ses propres idées erronées, et il parle comme un homme de l'esprit duquel tout doute a été chassé : « Voici, je sais qu'il n'y a point de Dieu en toute la terre, sinon en Israël ». « Je sais » est une expression merveilleuse et triomphante du vocabulaire chrétien, et il est en droit de l'utiliser puisque c'est Dieu lui-même qui la place dans sa bouche. Lorsque la lumière de l’évangile resplendit dans le cœur d’un homme, tout le scepticisme et les doutes en sont chassés, et une pleine assurance prend possession de lui, assurance qui s'exprime dans une confiance inaltérable en Dieu et dans la Parole de sa grâce. En regardant au passé il peut dire : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (Jean 9 : 25). En pensant au présent, il peut lire avec joie ces mots : « Tout cela, je vous l'ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 : 13). Et si des doutes s’élèvent dans son esprit quant aux péchés qui avaient souillé son âme, il peut obtenir l’assurance à ce sujet de cette même Parole infaillible : « Mais vous savez que lui a été manifesté afin qu'il ôte nos péchés ; et il n'y a pas de péché en lui » (1 Jean 3 : 5). Et aussi : « Je vous écris, enfants, parce que les péchés vous sont pardonnés par son nom » (1 Jean 2 : 12). Et, quant au futur, quelle confiance triomphante s’exprime dans ces mots : « En effet, nous savons que si notre maison terrestre - simple tente - est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n'est pas faite de main, éternelle, dans les cieux » (2 Cor. 5 : 1) ; et, plus merveilleux encore : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; nous savons que, quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2).
            Comme ce langage chrétien diffère des gémissements de l’agnostique, tâtonnant dans son obscur chemin vers la tombe en disant :

     Par-delà la nuit silencieuse existe-t-il un jour ?
     La mort est-elle une porte qui mène à la lumière ?
     Nous ne saurions le dire.
     Le muet secret que renferme notre destin
     Nous l'ignorons,
     Nous espérons et attendons.

            Cette confiance n’est pas de la présomption, pas plus que ne l’est celle de Naaman. Il a éprouvé personnellement, dans une heureuse expérience, ce que le Dieu d’Israël peut faire pour un lépreux sans espoir, disposé à lui obéir. Tout homme qui a cru à l’évangile du salut de Dieu, et aux bonnes nouvelles concernant son Fils Jésus Christ notre Seigneur, connaît la puissance de Dieu qui délivre et donne la paix, et peut en parler avec confiance. Cependant, cette confiance ne repose pas sur son expérience, quelque bénie qu’elle ait pu être, mais sur la Parole du Dieu vivant qui ne peut mentir. Nous bénissons Dieu de posséder la Sainte Bible, sa Parole certaine et immuable. C’est là que le chrétien trouve une autorité fiable sur laquelle il peut baser sa confiance. Toutes les bénédictions dont il jouit, et la paix qui découle de la vraie connaissance chrétienne, reposent sur de grands faits que d’autres déclarations de cette même parole nous révèlent : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu » (1 Jean 5 : 20). « Nous avons connu et cru l'amour que Dieu a pour nous. Dieu est amour » (1 Jean 4 : 16). La bénédiction que Naaman reçoit par le moyen d'Elisée lui révèle le vrai Dieu. La bénédiction que nous recevons par le moyen de Jésus notre Sauveur nous révèle le fait que Dieu est amour. « En ceci est l'amour : non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu'il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10).

 

Naaman apprend ce qu’est la grâce

            Il est naturel que Naaman désire récompenser son bienfaiteur. En effet, une personne telle que lui ne peut concevoir le fait de recevoir une telle bénédiction sans argent et sans prix. Il estime qu’il est en mesure de payer, et il est disposé à le faire généreusement. Il doit apprendre que Dieu n'entend pas vendre sa bénédiction : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, (car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais) afin qu’il vive encore, à toujours… » (Ps. 49 : 7-8). Il est convaincu de la puissance de Dieu. Il doit maintenant apprendre ce qu'est sa grâce. Comme les paroles d’Elisée sont catégoriques : « L’Eternel devant qui je me tiens est vivant, que je ne le prendrai pas » (v. 16) ! Voilà une leçon bien difficile à apprendre pour l’orgueil de l’homme. « Comme il est difficile pour ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » (Marc 10 : 23), que ces biens se nomment argent, succès, ou propre-justice. « Ces choses n'ont-elles donc aucune valeur ? », demandent ceux qui les possèdent. Eh bien, Naaman possède de telles richesses en abondance, mais le fait est qu'elles ne le guérissent pas de sa lèpre ; elles ne le peuvent pas. Et il est bien certain qu'elles ne sauraient expier les péchés d'un homme pécheur, ni sauver son âme. J'ai la certitude que, tandis qu’il se tient devant Elisée, Naaman apprend cette grande leçon : Dieu ne veut pas vendre sa bénédiction, et cela pour deux raisons : Naaman, avec toutes ses richesses, est trop pauvre pour l’acheter, et Dieu est trop riche pour la vendre. Tout lui vient de la grâce, de la libéralité de Dieu envers lui qui ne peut en aucune manière mériter son don. Il n’y a pas de leçon plus indispensable à apprendre pour chacun de nous que celle-ci : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Eph. 2 : 8).
            Mais que personne ne suppose que, si la grâce pardonne au pécheur et le justifie entièrement, cela signifie que le péché est une petite chose et que Dieu peut passer par-dessus légèrement. Non, certes non, Il ne le peut pas. A ce propos, je cite ici des pensées d’une valeur inestimable : « La grâce suppose que le péché est si horriblement mauvais que Dieu ne peut pas le tolérer. S’il était au pouvoir de l’homme, après avoir été injuste et méchant, de corriger sa conduite et de s’amender lui-même, de manière à se tenir devant Dieu, il n’y aurait nul besoin de la grâce. Le fait même que le Seigneur soit plein de grâce démontre à quel point le péché est une chose mauvaise, aussi mauvaise que l'état de l'homme. Dès lors qu'il est pécheur, l’homme est irrémédiablement ruiné et sans espoir. De sorte que rien, si ce n’est la pure grâce, ne peut lui convenir – la grâce seule peut répondre à son état… Dès l’instant où je réalise que je suis un homme pécheur et que c'est pourtant parce que le Seigneur connaissait toute l’étendue de mon péché et savait à quel point il était haïssable, qu'Il est venu vers moi, je comprends ce qu’est la grâce. La foi me fait discerner que c'est Dieu qui est plus grand que mon péché, et non mon péché qui est plus grand que Dieu » (J.N. Darby). La grâce est l’intervention de Dieu en amour envers ceux qui n’avaient aucune force pour se sauver eux-mêmes, et qui étaient « autrefois… ennemis » (Col. 1 : 21).

                        Tu l’as fait éclater, cet amour magnifique,
                       
 O Dieu de charité ! par le précieux don
                        De notre Rédempteur, Jésus, ton Fils unique,
                        Dont la mort sur la croix nous acquit ton pardon.

                        Tu verses ton amour, Dieu seul bon, Dieu seul sage,
                        Dans nos cœurs par l’Esprit que tu nous as donné ;
                       Il est en nous, il rend constamment témoignage
                        A ta grâce en Jésus, qui nous a pardonné.

            Je ne doute pas que ce grand soldat, dont la chair lépreuse est devenue comme celle d’un petit enfant, s’incline maintenant dans l'esprit d'un petit enfant devant l’homme de Dieu. Il réalise que le bienfait qu’il a reçu est sans prix et que, cependant, il réclame toute sa personne désormais. Sans aucun doute, il appartient maintenant au Dieu qui lui a communiqué cette vie nouvelle, et il va devoir tenir compte de ce fait, dans le pays idolâtre et ténébreux dans lequel il doit s’en retourner. C'est pourquoi il demande : « Qu'on donne, je te prie, de cette terre à ton serviteur la charge de deux mulets. Car ton serviteur n'offrira plus d'holocauste ni de sacrifice à d'autres dieux, mais seulement à l'Eternel ». Il érigera son autel à Dieu, confessera son Nom et l’adorera, lui seul. Rien d'autre que cela ne pourra convenir. Le vœu de Naaman nous indique en quoi consistent la vraie vie et le vrai privilège du chrétien. Il a un sacrifice à offrir, non pour son salut – car par l’offrande de Jésus Christ, faite une fois pour toutes, il a été rendu parfait à perpétuité, comme Hébreux 10 nous l’enseigne. Et en vertu de cette offrande parfaite, ses péchés et ses iniquités ne reviendront plus en mémoire – parce qu’il est sauvé et appartient à son Sauveur. Le premier verset de Romains 12 est clair et précieux : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent ». Celui qui est sauvé par grâce et qui le sait, répondra avec bonheur à un tel appel pour rendre à Dieu un culte intelligent, conforme à la Parole.

 

La réponse remarquable d’Elisée

            Cependant Naaman a une crainte, en regardant vers l’avenir car il devra se conformer aux pratiques idolâtres de son roi et de son pays. « Qu’en ceci », implore-t-il, « l’Eternel pardonne à son serviteur ». La réponse du prophète est très brève : « Va en paix », voilà tout ce qu’il a à lui dire. Cette injonction du prophète laisse-t-elle entendre que celui qui confesse le vrai Dieu peut se compromettre sans problème avec l’idolâtrie et se conformer au monde ? Sûrement pas. Elle signifie bien plutôt : Remets cela à Dieu. - Le Dieu qui t’a guéri peut te garder. Remets ton avenir entre ses mains, va en paix. « Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l'issue, afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10 : 13). Parmi mes lecteurs, peut-être y en a-t-il un qui tremble, au seuil même de la vie chrétienne ? Il sent qu’une soumission sans réserve de sa vie est la seule réponse convenable à la grâce si riche et gratuite qui l’a sauvé, mais il craint en même temps les conséquences, et, par-dessus tout, sa propre faiblesse, dans des circonstances qui semblent trop difficiles pour lui. Voici des paroles essentielles et réconfortantes pour lui : « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par la prière, et la supplication avec des actions de grâce ; et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus" (Phil. 4 : 6-7). Avec de telles paroles au fond de son cœur, le croyant, heureux et confiant, peut « aller en paix ».

 

D'après J.T. Mawson

 

A suivre