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LA PRESENCE ET L'ACTIVITE DU SAINT ESPRIT (4)



DANS LA PREMIERE EPITRE AUX CORINTHIENS
            La communication et la compréhension de la pensée de Dieu par le Saint Esprit
            L’habitation du Saint Esprit
            Les dons de l’Esprit dans l’assemblée
            Un seul Esprit pour être un seul corps
            L’action de l’Esprit et de l’intelligence

 

DANS LA PREMIERE EPITRE AUX CORINTHIENS

                        La communication et la compréhension de la pensée de Dieu par le Saint Esprit

            Alors que l’épître aux Romains nous fournit les bases de notre relation individuelle avec Dieu, la première épître aux Corinthiens nous instruit au sujet de notre relation collective avec Lui. Elle nous présente la doctrine de l’assemblée de Dieu, bien qu’elle contienne aussi des enseignements relatifs à notre vie individuelle. On y trouve plusieurs mentions du Saint Esprit.
            Sachant les Corinthiens en danger d’être contaminés par les raisonnements des hommes, des philosophes en particulier, l’apôtre leur montre qu’il y a incompatibilité entre la sagesse des hommes et celle de Dieu (ch. 1). Pour chacune de ces deux sagesses, l’autre est une folie. A ce sujet, il leur rappelle les caractères du service qu’il avait eu parmi eux. Ce service avait été marqué par la faiblesse, la crainte et le tremblement ; il n’avait rien eu du style des orateurs et des raisonneurs de ce monde. En revanche, il avait été « en démonstration de l’Esprit et de puissance », afin que leur foi « ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (2 : 4-5).
            L’apôtre présente ensuite une comparaison : « Qui donc, parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi, personne ne connaît les choses de Dieu non plus si ce n’est l’Esprit de Dieu » (v. 11). L’homme dans son état naturel, sans le secours de l’Esprit de Dieu, est incapable d’entrer dans les pensées de Dieu, elles lui sont « folie » (v. 14). En revanche, celui qui possède l’Esprit de Dieu, plus précisément celui qui est spirituel, les comprend. Ce que nous avons ici rejoint l’enseignement que le Seigneur avait donné à ses disciples en Jean 16 : 12-13.
            L’apôtre mentionne trois étapes : les pensées de Dieu étaient révélées par l’Esprit aux apôtres (v. 10), ceux-ci les communiquaient en paroles enseignées de l’Esprit (v. 13), et les croyants, du moins ceux qui étaient spirituels, pouvaient les saisir par l’Esprit (v. 14-15).
            Le terme « spirituel » se réfère à l’état pratique. Un croyant qui est conduit par les désirs et les pensées de la chair est un croyant « charnel ». Par contre, un croyant qui se laisse conduire par l’Esprit qui habite en lui est un croyant « spirituel ». Ce qualificatif s’applique de fait à un croyant habituellement « rempli » de l’Esprit. Au début du chapitre 3, les Corinthiens doivent subir le reproche d’être encore charnels. Dans cet état, ils étaient incapables de supporter une nourriture d’adulte – spirituellement parlant – et devaient être nourris de lait, comme « de petits enfants en Christ » (v. 1).


                        L’habitation du Saint Esprit

            Deux passages de l’épître placent devant nous les différents aspects de cette habitation.
            Au chapitre 3, alors qu’il parle de la maison de Dieu qui s’édifie progressivement, l’apôtre dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (v. 16). L’assemblée est considérée ici comme étant le temple dans lequel Dieu habite par son Esprit.
            Au chapitre 6, l’apôtre attire très solennellement notre attention sur la nécessité de garder nos corps, qui sont des membres de Christ, dans la pureté. Et à ce sujet, il dit : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ? » (v. 19). Dans ce verset, chaque croyant est considéré de façon individuelle comme étant le temple du Saint Esprit. D’où la conclusion : « Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (v. 20).
            L’Esprit de Dieu qui habite en nous dirige et forme nos pensées – lorsque nous sommes dans un état convenable – tandis que notre esprit est lui-même en activité. Nous ne percevons pas la voix du Saint Esprit comme une voix se distinguant clairement des pensées que fait naître notre esprit. Mais notre intelligence spirituelle et notre connaissance de la Parole de Dieu doivent nous conduire à discerner si nos pensées sont formées par le Saint Esprit, ou si elles proviennent de notre moi.
            Certains passages établissent clairement la différence entre l’Esprit qui demeure en nous et notre esprit (par exemple : Rom. 8 : 16). Mais d’autres passages nous présentent l’union entre l’Esprit et notre esprit. Il en est ainsi dans cet autre verset du chapitre 6 : « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui » (v. 17). Quand nous sommes dans un bon état spirituel, nos pensées sont à l’unisson de celles de l’Esprit qui demeure en nous.


                        Les dons de l’Esprit dans l’assemblée

            C’est le sujet du chapitre 12. L’apôtre commence par donner un critère qui permet de discerner l’origine des « manifestations spirituelles ». L’Esprit de Dieu agit toujours de façon à glorifier le « Seigneur Jésus », et à Lui reconnaître sa place d’autorité (v. 3). Toute action qui conteste à Jésus sa place de Seigneur vient nécessairement de la chair ou du diable.
            La suite du chapitre parle des différents « dons de grâce » accordés aux croyants. « A l’un est donnée, par le moyen de l’Esprit, la parole de sagesse ; à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre encore la foi, par le même Esprit ; à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; à un autre des opérations de miracles ; à un autre la prophétie… » (v. 8-10). Ce passage mentionne non seulement les dons qui sont nécessaires à toute époque pour l’édification des croyants, mais également les dons miraculeux qui ont caractérisé le début de l’histoire de l’Eglise. Quoi qu’il en soit, les dons n’ont pas pour but de mettre le serviteur en évidence, mais « à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de ce qui est utile », c’est-à-dire pour le bien de l’ensemble du corps de Christ (v. 7).
            Ces versets nous indiquent le rôle des personnes divines en relation avec ces dons et leur exercice. Les dons de grâce sont les dons de l’Esprit (v. 4) ; tous les services chrétiens s’effectuent sous l’autorité du Seigneur (v. 5) et c’est Dieu qui opère tout en tous » (v. 6). Cependant, les personnes de la déité ne peuvent pas être séparées les unes des autres, et quelques versets plus loin, nous lisons : « Le seul et même Esprit opère tout cela, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît » (v. 11).


                        Un seul Esprit pour être un seul corps

            L’Assemblée elle-même a été constituée par la venue du Saint Esprit sur la terre le jour de la Pentecôte : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (v. 13). L’Assemblée est vue comme corps, à l’image du corps humain : « Ainsi est aussi le Christ » (v. 12). L’harmonie du fonctionnement d’un corps humain en bonne santé nous donne une image du propos de Dieu quant au fonctionnement de l’assemblée, pour sa gloire et pour le bien de chaque membre en particulier.
            Dans sa partie pratique, l’épître aux Romains mentionne aussi le « seul corps » avec ses nombreux membres et les « dons de grâce » qui s’y exercent, mais sans mentionner explicitement le Saint Esprit (Rom. 12 : 4-8).
 

                        L’action de l’Esprit et de l’intelligence

            Les Corinthiens ne manquaient « d’aucun don de grâce » (1 : 7), mais ils manquaient de la sagesse nécessaire pour les exercer utilement. L’apôtre est obligé de les reprendre et de les exhorter à cet égard. C’est ce que nous trouvons au chapitre 14.
            Entre l’exhortation qui termine le chapitre 12 : « Désirez avec ardeur les dons de grâce plus grands » et celle qui ouvre le chapitre 14 : « Désirez ardemment les dons spirituels », l’apôtre intercale ce qu’on appelle parfois le chapitre de l’amour. Si l’amour n’est pas le mobile de l’exercice des dons de l’Esprit, celui qui les possède « n’est rien », et son service n’a aucune valeur (13 : 1-3). « Poursuivez l’amour » est donc la phrase clé du chapitre 14.
            Ce chapitre compare deux dons : celui des langues – don miraculeux accordé au début de la période de l’Eglise – et le don de prophétie. Ce dernier est défini au verset 3 : « Celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification et l’exhortation et la consolation ». De façon générale, et dans tous les temps, le prophète est celui qui communique aux hommes un message de la part de Dieu. Dans l’Ancien Testament, les messages prophétiques ont souvent pour objet l’avenir, mais cet aspect-là n’est pas celui du chapitre qui est devant nous.
            Le désir de posséder des dons spirituels est en soi un bon désir ; l’apôtre exhorte même les Corinthiens à désirer cela avec ardeur (12 : 31 ; 14 : 1, 39), mais à une condition : « Puisque vous désirez avec ardeur des dons de l’Esprit, cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée » (v. 12). En raison de ce qu’est la chair en nous, nous sommes toujours exposés à détourner à notre profit ce que Dieu nous donne pour le profit de l’assemblée, notamment à nous faire valoir nous-mêmes. Que le Seigneur nous exerce à cet égard !
            Par des exemples concrets, tels que le son d’une flûte, d’une harpe ou d’une trompette, l’apôtre fait comprendre qu’une action n’est utile dans l’assemblée que si elle est intelligible (v. 7-11). C’est une condition nécessaire pour qu’elle soit une action d’amour. Elle peut ne comporter que quelques paroles, mais si elle vient de Dieu, elle instruit et elle édifie (v. 17-19). « Que tout se fasse pour l’édification » (v. 26).
            De plus, une action doit être intelligente (v. 14-15) - cela ne veut pas dire conforme aux normes de l’intelligence naturelle et de la sagesse de ce monde, mais produite par l’intelligence spirituelle et marquée par le sobre bon sens (voir 2 Tim. 1 : 7). Dans la période chrétienne, les messagers de Dieu ne sont pas des instruments ignorants des pensées de Dieu, mais ils entrent d’abord pour eux-mêmes dans la vérité qu’ils transmettent. « Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes » (v. 32). Personne ne peut justifier une action déplacée en prétendant que c’est l’Esprit de Dieu qui l’y a conduit. L’ouvrier conduit par l’Esprit agira nécessairement d’une manière conforme à l’enseignement général de la Parole, « avec bienséance et avec ordre » (v. 40).
            Celui qui parle doit le faire en se laissant conduire par l’Esprit, mais il n’a jamais à prétendre qu’il en est effectivement ainsi. « Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent » (ou : discernent) (v. 29). Selon leur mesure personnelle, ceux-ci peuvent juger si ce qui est dit est conforme aux Ecritures et si cela apporte de l’édification, mais il ne leur appartient pas non plus de juger de façon péremptoire si l’action est par l’Esprit. Ils doivent éprouver toutes choses, ne pas mépriser les prophéties et bien se garder d’éteindre l’Esprit (voir 1 Thes. 5 : 19-21). L’Esprit lui-même a toute la puissance d’une Personne divine, mais Il se manifeste dans l’homme qui est marqué par la faiblesse. Celle-ci est plus ou moins apparente, mais toujours présente. Cette pensée devrait nous rendre humbles relativement à notre propre activité, et indulgents à l’égard de celle de nos frères.
            Pourtant, dans l’état normal des choses, la libre action de l’Esprit par ses instruments dociles devrait être ressentie, même par « des hommes simples » ou « des incrédules » qui entrent – et ressentie d’une manière si claire qu’ils soient convaincus que Dieu est véritablement présent (v. 24-25).


J-A Monard