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PIERRE ET SON MAÎTRE (5)


PECHEUR D’HOMMES
            Le message de la résurrection
            
Les miracles
 

PECHEUR D’HOMMES

                        Le message de la résurrection

            « Jésus notre Seigneur… a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom. 4 : 25).
            Y aurait-il message plus frappant pour les Juifs que celui de la résurrection de Jésus, qu’eux avaient crucifié ? Message apporté par un homme qui lui-même avait nié connaître son Maître, et qui, maintenant, était plein d’une sainte hardiesse pour leur parler de Lui.
            Dès avant la Pentecôte, Pierre met l’accent sur cette importance de la résurrection de Jésus, en soulignant que, pour remplacer Judas parmi les douze apôtres, il fallait quelqu’un qui fût témoin de sa résurrection (Act. 1 : 22).
            Dans les cinq discours que les Actes nous rapportent de lui, cette vérité de la résurrection est particulièrement mise en évidence.

                                    Le jour de la Pentecôte (Act. 2 : 22-24, 31-38)

            La promesse du Père (Luc 24 : 49) a été accomplie : le Saint Esprit est descendu sur les disciples ; ils annoncent dans les diverses langues des peuples présents à Jérusalem « les choses magnifiques de Dieu ». Tous, hors d’eux-mêmes, étaient en perplexité, se demandant : Que veut dire ceci ? Pierre saisit l’occasion de leur parler, avec une hardiesse et une clarté qui touchent les consciences et les cœurs.
            Il rappelle comment Jésus le Nazaréen a été approuvé de Dieu par les miracles et les signes que Dieu a faits par lui au milieu du peuple. « Lui… vous l’avez cloué à une croix et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques… Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité… Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (v. 23, 32, 36).
            Quelques semaines s’étaient écoulées depuis la crucifixion, encore présente à toutes les mémoires. Des milliers de consciences sont touchées : Comment avons-nous pu livrer à la mort Celui que Dieu avait approuvé durant sa vie et qu’Il a ressuscité et élevé à sa droite ? Que faire ? Que devenir ? Une réelle conviction de péché se produit.
            « Repentez-vous » (v. 38), dit alors l’apôtre. Changez de pensée quant à ce Jésus que vous avez méprisé. Reconnaissez qu’Il est le Christ ; changez de pensée quant à vous-mêmes, reconnaissez les péchés que vous avez commis, afin d’en recevoir la rémission en son nom.
            « En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes » (v. 41).
 

                                    Au temple (Act. 3 : 13-15, 19)

            Par le nom de Jésus, le boiteux a été guéri. Chacun est rempli d’étonnement et d’admiration ; Pierre en profite pour proclamer ce Nom qui a raffermi cet homme, seul nom qui soit « donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12). Avec la même netteté que quelques jours auparavant, il déclare : « Vous, vous avez renié le Saint et le Juste… vous avez mis à mort le Prince de la vie… Dieu l’a ressuscité d’entre les morts… repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés ».
            Le message reste le même dans sa grandeur et sa simplicité.


                                    Devant le sanhédrin (Act. 4 : 10-12)

            Après avoir passé la nuit en prison, Pierre et ses compagnons comparaissent devant les chefs du peuple. Que leur dire, sinon confirmer que c’est « par le nom de Jésus Christ le Nazaréen, lui que vous, vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité d’entre les morts… que cet homme est ici devant vous plein de santé… Il n’y a de salut en aucun autre ».
            Les chefs enjoignent aux apôtres de ne plus parler ni enseigner, en aucune manière, au nom de Jésus ; mais comment annihiler ce témoignage qui s’appuyait sur la résurrection que Dieu avait opérée ? Malgré les menaces, en réponse à leur prières, les apôtres et tous les disciples, remplis du Saint Esprit, annonceront la Parole de Dieu avec hardiesse et une multitude se tourne vers le Seigneur.


                                    A nouveau devant le sanhédrin (Act. 5 : 29-32)

            Le souverain sacrificateur et ses adeptes sadducéens, mettent les mains sur les apôtres, les jettent dans la prison publique et les font comparaître une seconde fois devant eux. La parole n’est pas donnée longtemps à Pierre, mais suffisamment pour qu’il déclare à nouveau : « Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus que vous, vous avez fait mourir, le pendant au bois. C’est lui que Dieu a exalté… Prince et Sauveur, afin de donner à Israël la repentance et le pardon des péchés ».
            Avec hardiesse, avec constance, Pierre et ses compagnons rendent témoignage, conscients que l’Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent, confirme et affirme leur témoignage, selon la promesse du Seigneur lui-même (Jean 15 : 26-27).


                                    Chez Corneille (Act. 10 : 38-43)

            Dieu montre à Pierre, par la vision des animaux purs et impurs, que le message de la grâce n’est pas limité aux Juifs, mais s’adresse à quiconque veut le recevoir, Juifs et nations. L’apôtre accepte donc l’invitation de Corneille, centurion romain, à se rendre chez lui. Quel message va-t-il apporter ? Un autre qu’aux Juifs ? – Exactement le même. Il rappelle le ministère de « Jésus, qui était de Nazareth », que les Juifs ont fait mourir le pendant au bois ; « celui-ci Dieu l’a ressuscité le troisième jour… nous… avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts ». Pour la septième fois l’apôtre affirme : « Il a été ressuscité ».
            A ces païens, avec quelle joie il peut déclarer : « Quiconque croit en Lui reçoit le pardon des péchés ». L’évangile n’est pas limité à un seul peuple. Il est pour tous ceux qui en toutes nations veulent le recevoir.
            Si nous groupons les diverses conclusions et discours de l’apôtre, nous comprendrons que « croire en Lui », n’est pas simplement une adhésion intellectuelle à un récit attesté, mais la repentance, la confession des péchés, la conversion, la foi en une Personne reconnue : adhésion de l’homme tout entier, intelligence, cœur, volonté.
            Dans une épître, l’apôtre soulignera encore l’importance de la résurrection par laquelle nous sommes « régénérés » (1 Pier. 1 : 3) ; par laquelle nous sommes « sauvés » (3 : 21). Parlant de la foi en l’Agneau de Dieu, il répète : « Par lui, vous croyez en Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts ».

 

Les miracles

            Dans son discours, le jour de la Pentecôte, Pierre rappelle que Jésus le Nazaréen a été accrédité de la part de Dieu devant vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui » (Act. 2 : 22). Ceci nous montre bien que les miracles étaient un moyen employé par Dieu pour accréditer l’évangile à ses débuts.
 

                                    Le boiteux (Act. 3 : 1-9)

            « Pierre et Jean montaient au temple à l’heure de la prière. » Deux amis, ayant un même Maître, un même but, une même pensée vont ensemble prier. Il n’y a pas, sur la terre, de lien pratique plus intime entre deux cœurs que de prier ensemble. On peut s’entretenir, se confier ses peines et ses joies, mais rien ne surpasse ces entretiens que l’on a, dans la communion fraternelle, directement avec le Seigneur.
            L’heure de la prière était la neuvième, celle où Jésus, avant d’expirer, avait pu dire : « C’est accompli ». A la neuvième heure aussi, l’ange apparaîtra à Corneille pour lui dire : « Tes prières…  sont montées en souvenir devant Dieu » (Act. 10 : 4).
            La guérison du boiteux est l’occasion de mettre en évidence le « nom de Jésus Christ ». Pierre insiste : Ce n’est pas par notre propre puissance, ou par notre piété, que nous avons fait marcher cet homme. C’est le nom de Jésus, invoqué sur lui, qui l’a guéri.
            Trois mille âmes ont été amenées au Seigneur le jour de la Pentecôte – trois mille avaient péri le jour où Moïse descendu du Sinaï avait brisé les tables de la loi. Après ce miracle, et le témoignage rendu au nom de Jésus, « beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent ; et le nombre des hommes s’éleva à environ cinq mille » (Act. 4 : 4).
            Que peuvent faire les menaces ou les coups pour empêcher la proclamation de ce Nom ? Les apôtres et « les leurs » élèvent leurs prières à Dieu pour demander la hardiesse, afin que le nom de Jésus continue à être glorifié.

            De nombreux miracles s’opéraient par le moyen des apôtres, et plus particulièrement par Pierre. On mettait dans les rues de petits lits et des couchettes pour les infirmes, afin que, quand Pierre viendrait, au moins son ombre passât sur quelqu’un d’eux. Ainsi, des croyants d’autant plus nombreux se joignaient au Seigneur (Act. 5 : 12-15).


                                    Délivrance de la prison (Act. 5 : 19)

            Arrêtés, puis libérés par un ange, les apôtres, Pierre en tête, continuent de proclamer le nom de Jésus dans le temple. Dieu a fait un miracle pour qu’ils puissent continuer à annoncer l’évangile. Mais il n’en fera pas un pour éviter qu’ils ne soient battus. Le Seigneur les avait avertis de ce qui les attendait, et ils se réjouissent « d’avoir été estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom » (Act. 5 : 41).


                                    Enée (Act. 9 : 32-35)

            Depuis huit ans, le paralytique était couché sur un petit lit. Combien Pierre n’en avait-il pas vus, lorsqu’il suivait son Maître ! Cet homme devait réveiller en lui bien des souvenirs. Comment ne pas agir envers lui comme Jésus l’avait fait ? Pierre lui dit : « Enée ! Jésus, le Christ, te guérit ; lève-toi et fais toi-même ton lit ». Par ce miracle, où Pierre employait presque les mêmes mots que son Maître, bien des personnes sont frappées et se tournent… non vers Pierre, mais « vers le Seigneur ».


                                    Tabitha (Act. 9 : 36-42)

            Guérir un boiteux ou un paralytique était déjà un fait remarquable. Mais quand les messagers se rendent vers Pierre pour lui dire de venir jusqu’à eux parce que Tabitha était morte, quels durent être les sentiments de l’apôtre ? Les souvenirs retournaient en arrière à ce jour où le chef de la synagogue était venu se jeter aux pieds de Jésus, intercédant pour sa fille. Jésus s’en était allé. Avec Pierre il était entré dans la chambre. Il lui avait suffi de prendre la main de la fillette et de dire : Jeune fille, je te dis lève-toi. Pierre va suivre les traces du Maître. Il met dehors tous ceux et toutes celles qui remplissaient la pièce, les veuves qui pleuraient, montrant les vêtements que Dorcas avait faits ; Il reste seul avec le corps de la morte. Mais lui, Pierre, ne dira pas simplement une parole ; il n’est pas Dieu ; « s’étant mis à genoux, il pria ; puis, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève-toi ». La femme s’assied ; lui donnant la main, il la lève, il la présente vivante aux saints et aux veuves ;… « et beaucoup crurent au Seigneur ».


                                    Deuxième délivrance de la prison (Act. 12 : 1-17)

            Hérode met les mains sur quelques-uns de l’assemblée pour les maltraiter. Dieu permet que Jacques soit mis à mort par l’épée. Il avait été l’un des intimes de Jésus, avait accompagné Pierre et Jean dans les trois occasions mémorables où le Maître les avait pris seuls à seul avec lui ; pourtant Dieu n’accomplit en sa faveur aucun miracle, pas plus qu’il ne l’avait fait envers Jean le baptiseur, ou Etienne.
            Mais pour Pierre le miracle s’accomplit, en réponse aux instantes prières de l’assemblée. Ce sont les voies de Dieu, impénétrables, mais certainement en pleine harmonie avec sa sagesse insondable.
            Délivré, Pierre se rend à la maison de Marie, où ceux qui étaient réunis se refusent pour un moment à croire à l’exaucement de leurs prières.
            Puis, l’apôtre, « sortant, s’en alla en un autre lieu ». Il ne sera plus parlé de lui, sauf à la réunion du chapitre 15 ; le voile se tire, le ministère s’efface. Rien de dramatique, pas de mort, pas de martyre, pas de tombeau, pas de reliques. Si un homme, et non l’Esprit de Dieu, avait rédigé les Actes, n’aurait-il pas procédé autrement ?


G. André