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LE COMMENCEMENT DES MIRACLES DE JESUS


Jésus se rend à la noce à Cana de Galilée
L’intervention de Marie auprès de Jésus
Le premier miracle de Jésus
 

            « Le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité à la noce, ainsi que ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils  n'ont pas de vin. Jésus lui dit : Qu'ai-je à faire avec toi, femme ? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : Quoi qu'il vous dise, faites-le. Or il y avait six bassins de pierre pour contenir de l'eau, placés là pour la purification des Juifs, chacun d'une capacité de deux ou trois mesures. Jésus leur dit : Remplissez d'eau les bassins. Ils les remplirent jusqu'au bord. Puis il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au maître d'hôtel. Ils lui en portèrent. Lorsque le maître d'hôtel eut goûté l'eau qui était devenue du vin - or il ne savait pas d'où venait celui-ci, mais les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient - le maître d'hôtel appelle le marié et lui déclare : Tout homme sert d'abord le bon vin, ensuite le moins bon, après qu'on a bien bu ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant. Ce commencement de ses miracles, Jésus le fit à Cana de Galilée ; et il manifesta sa gloire; et ses disciples crurent en lui » (Jean 2 : 1-11).

            A la fin du chapitre premier de cet Evangile, plusieurs disciples rejoignent le Seigneur Jésus. André devient d'abord son disciple, ainsi qu’un autre, dont le nom n'est pas précisé (v. 40) ; puis c'est au tour de Simon Pierre, à la suite du témoignage fidèle d'André, son frère (v. 42). Jésus dit aussi à Philippe : « Suis-moi » (v. 43). Il est plus longuement question de Nathanaël, un type du futur résidu d'Israël, auquel Philippe rend témoignage en concluant : « Viens et vois ». A la suite de son entretien avec Jésus, il reconnaît : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d'Israël ». Jésus lui répond : « …Tu verras de plus grandes choses que celles-ci ». Enfin, Il dit à tous : « Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme (v. 46-51).

 

Jésus se rend à la noce à Cana de Galilée

            Lorsqu’Il est invité à cette noce villageoise, Jésus est au tout début de son ministère. Il « commençait d'avoir environ trente ans » (Luc 3 : 23). Il ne s’agit pas d’un mariage mondain, se déroulant dans un monde « huppé », en présence de personnes influentes. Nous ne savons rien au sujet de ce couple qui s'unissait ; nous ignorons même le nom de leurs familles. Sans doute personne n'avait jamais entendu parler auparavant de « Cana de Galilée » ; cette précision distingue ce village d'une autre Cana, près de Sidon. Le Sauveur a toujours très « à cœur » tous ceux qui sont délaissés, estimés sans intérêt, même par leurs proches. Cependant, Il prend aussi le temps nécessaire pour parler à des personnes qui sont au contraire très connues et estimées. Sa patiente conversation avec Nicodème, cet homme craintif venu le voir de nuit, le montre (Jean 3 : 1-21). Nicodème était un « docteur d'Israël », un membre influent du sanhédrin, bien ignorant mais désireux d'apprendre ; il deviendra un disciple de Jésus, d'abord en secret, puis ouvertement au moment de sa mort.
           Le mariage a une grande importance pour Jésus ; Il l'a lui-même institué au moment de la Création (Gen. 2 : 18). Il a établi ce qui est, avec la vie de famille, le fondement de la société. Il n'y a donc rien de surprenant à ce que nous soyons aujourd'hui entourés de toutes sortes de désordres et de tant de cœurs brisés. Toute cette misère vient du rejet des liens du mariage - « Jetons loin de nous leurs cordes !  » (Ps. 2 : 3) - qui se traduit également par des divorces de plus en plus fréquents. « Ni Dieu ni maître » est une devise fréquente dans ce monde. La crainte de Dieu et l'obéissance à ses commandements n'ont plus, dans la plupart des cas, la moindre place dans le cœur des hommes !
            La décision que Jésus prend d'assister à ce mariage tient sans doute au fait qu'Il a été invité. Il semble qu'il s'agisse d'une intention délicate à l'égard du fils aîné de Marie qui était également invitée à ce mariage : « Jésus aussi fut invité à la noce, ainsi que ses disciples » (v. 2). Certainement, personne ne s'attendait à ce que sa présence apporte une si grande aide.  Appartenant à Jésus, chaque lecteur chrétien doit penser à Lui faire appel dans toutes les situations où il peut se trouver. Sa présence est toujours précieuse, qu'il s'agisse du mariage, de la maison (Marc 2 : 1) ou de notre voyage ici-bas (Luc 24 : 15). Avons-nous réalisé que nous avons constamment besoin de Lui ? Il est prêt à nous guider, à nous exhorter, et même à nous reprendre s’il le faut. Nous pouvons dire avec le cantique : « J'ai soif de ta présence, divin Chef de ma foi ; dans ma faiblesse immense, que ferais-je sans toi ? Viens, Jésus, et demeure tout près de moi.

 

L’intervention de Marie auprès de Jésus

           Soudain, au milieu de la fête, il n'y a plus de vin. Les ressources humaines à cet égard sont épuisées ; la difficulté paraît insurmontable. Dans l'Ecriture, le vin est un symbole de la joie terrestre (Ps. 104 : 15). Certainement chacun sait par expérience combien elle est fugitive. Puissions-nous tous rechercher résolument la joie éternelle, celle qui se goûte auprès du Seigneur seul.
            Certains commentateurs font de la courte intervention de Marie une sorte de prière exemplaire. Marie sait à qui s'adresser, et Lui présente ce besoin urgent de façon concise : « Ils n'ont pas de vin » (v. 3). Elle laisse le problème entièrement entre les mains expertes du Seigneur ; elle ne fait pas la moindre suggestion quant à ce qu'il conviendrait de faire. La réponse de Jésus surprend ; mais, à la réflexion, elle ressemble à celles que le Seigneur fera plus tard, « ex abrupto », à l'appel au secours de la femme cananéenne (Matt. 15 : 24, 26). Ce que le Seigneur voulait mettre en évidence chez cette étrangère - à la gloire de Dieu - c'est sa « grande foi ». Nous n'hésitons pas à penser que la même foi se trouvait aussi chez Marie, la mère de Jésus. Sa vie, remplie de confiance et d'humilité, en apporte la preuve (Luc 1 : 27, 30, 38, 46 ; 2 : 19, 34 ; Jean 19 : 25-27 ; Act. 1 : 14). Le passage de Jean 19 met en lumière la présence au pied de la croix, au demeurant très courageuse, de quelques femmes au cœur brisé ; Marie se trouve parmi elles. En la voyant, Jésus déjà crucifié, la confie en quelques paroles émouvantes à son disciple Jean ; puis Il remet celui-ci à sa mère. Jean, qui se désigne souvent comme « le disciple que Jésus aimait », était celui qui connaissait le mieux probablement les affections du Seigneur ; il aimait à se trouver « contre le sein de Jésus » (Jean 13 : 23-25).
            Arrêtons-nous un peu sur ces paroles de Jésus : « Qu'ai-je à faire avec toi, femme ? Mon heure n'est pas encore venue » (v. 4). Le mot « femme » n'a rien de dur ; les Juifs comme les Grecs s'en servaient dans l'intimité, même vis-à-vis de celle qui était aimée (Jean 20 : 15). Jésus n'avait pas besoin d'être dirigé et stimulé, Il faisait tout au moment précis voulu par son Père. « Son heure », l'heure de son œuvre rédemptrice à la croix, n'était pas encore venue (7 : 30 ; 8 : 20 ; 17 : 1). Sa parfaite communion avec le Père Lui permettait d'affirmer : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29).   
            Marie ne répond pas, mais elle estime qu'il est possible que Jésus s'adresse aux serviteurs de la maison. Elle leur fait donc des recommandations et les engage à faire tout ce qu'Il leur demandera de faire (v. 5) - même si ses désirs leur semblaient, du fait de leur ignorance, plutôt inattendus. Or, la suite du récit montre qu'elle a vu juste. Le Seigneur n'avait pas encore fait de miracle ; toutefois Marie avait déjà vécu dans sa compagnie depuis environ trente ans et l'Ecriture dit qu'elle retenait et méditait dans son cœur tout ce qui Le concernait (Luc 2 : 19, 51). Elle Le connaissait donc certainement mieux qu'aucune autre personne sur la terre ! Chers lecteurs, si nous aimons le Seigneur, le Saint Esprit mettra dans notre cœur le désir de connaître sa volonté pour la faire. C'est en vivant dans son intimité, en étant séparé « de cœur » d'un monde qui L'a rejeté, que sa volonté nous sera révélée.
         Avec le désir compréhensible de rejeter nettement les erreurs qui s’aggravent dans une partie de la chrétienté à l'égard de Marie, la mère de Jésus, prenons garde toutefois de ne pas « sous-évaluer » la qualité de cette femme, « bénie parmi les femmes » (Luc 1 : 42). Cette esclave du Seigneur reconnaît son humble état et parle de Jésus comme de « son Sauveur » (Luc 1 : 47-48). Elle se montre dévouée, spirituelle, tout en restant volontairement très « effacée ».
            Nous apprenons par son exemple que ce qui compte c’est de faire la volonté du Seigneur, même si sur le moment nous ne la comprenons pas. La foi a l’assurance d’être bénie. Dans un autre temps, Naaman, encore incrédule, ne pouvait pas admettre qu’il devait se laver dans le Jourdain ; mais lorsqu’il a fini par obéir, quelle immense bénédiction en est résultée pour lui ! Si nous sommes disposés à nous laisser « former » par le Seigneur, ce qu'Il fait dans le cœur de tous les siens sera un enseignement très utile pour nous.

 

Le premier miracle de Jésus

            Les six bassins de pierre étaient destinés à contenir de l'eau ; ils servaient à la purification des Juifs (v. 5). Ceux-ci estimaient nécessaire de procéder à un lavage cérémonial préalable, en vue de se purifier des souillures avant de manger. On voit plus loin dans les évangiles le Seigneur rejeter les prescriptions des pharisiens à ce sujet ; en effet c'est « ce qui sort de l'homme » qui le souille : « c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent mauvaises pensées, fornications, vols, meurtres, adultères, cupidité… » (Marc 7 : 20-22). On peut supposer qu'en opérant ce miracle, Jésus anticipait Son enseignement. Il transformait l'eau - qui servait parfois à purifier de façon externe - en vin qui était supposé apporter un rafraîchissement interne : c'est une faible image de ce « rassasiement de joie » que Jésus seul peut donner (Ps. 16 : 11 ; Rom. 5 : 11).
            Jésus demande aux serviteurs de faire deux choses - toutes deux inattendues, et la seconde encore plus que la première ! Il fallait d’abord remplir les bassins ; ils le font jusqu'au bord (v. 7). Ensuite, Il leur dit : « Puisez maintenant, et portez-en au maître d'hôtel » (v. 8). Il est possible qu'ils aient échangé entre eux des regards surpris, mais toujours est-il qu'ils ont obéi sans hésitation au Seigneur. Notre service pour Lui est-il rendu avec la même promptitude ?
            Chaque bassin contenait « deux ou trois mesures », ce qui équivaut, semble-t-il, à une contenance allant de 75 à 115 litres ;  il faut multiplier ces chiffres par six ! C'était une très abondante provision, tout à fait suffisante en tout cas pour dissiper l'anxiété des assistants, et celle des familles des époux en particulier. Tel a été le premier effet de ce « miracle ». Dans cet évangile, ce terme désigne plutôt des signes porteurs d'un message particulier.
            La Parole déclare au sujet de Jésus : « Il manifesta sa gloire ; et ses disciples crurent en lui » (v. 11). Déjà, au premier chapitre, « deux disciples l’entendirent parler et le suivirent » (v. 37). Ici, ils sont les premiers bénéficiaires d’un miracle qui affermit leur foi. Jésus n'a jamais rien fait de trivial ou d'inapproprié, quelle que soit la situation où Il s'est trouvé. Comme l’exprime un cantique, ce chemin du Seigneur nous ouvre des trésors de charité et « Dieu lui-même n’y découvre que lumière et sainteté » !
            Dans cet évangile, Jean nous montre le but recherché par Jésus dans les miracles qu’Il accomplissait et que sa Parole nous fait connaître. Il voulait toucher des âmes : « Tout cela a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom» (20 : 31).
            Le maître d'hôtel, à la différence des autres serviteurs, ignorait l'origine de cet excellent vin. Il rend involontairement un beau témoignage au Seigneur. Il dit - par erreur - au marié : « Tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant » (v. 10).
            C'est le premier des trois miracles en relation avec la « nourriture » que le Seigneur s'est plu à accomplir durant son ministère. Dans cette circonstance, Il transforme l’eau qui n’était pas vraiment appelée à prendre toute la place dans un mariage - surtout dans celui auquel Jésus avait accepté de venir. Au chapitre 6 du même évangile (v. 8-12), Il multiplie quelques aliments qui ne semblaient guère se prêter à une si grande manifestation de puissance. Au chapitre 21, Il « ordonne » à une multitude de poissons de se rassembler dans le filet des disciples, alors que ceux-ci avaient cherché vainement à en trouver cette nuit-là (v. 3-6). Le Fils de Dieu est toujours disposé à répondre aux besoins variés de l'homme.

            Le « signe » suivant se trouve à la fin du chapitre 4. Jésus, qui est retourné en Galilée, se trouve à Capernaüm. La scène est bien différente. Le fils d'un officier du roi est gravement malade. Son père demande à Jésus : « Seigneur, descends avant que mon fils meure » (v. 49). Une réponse est donnée aussitôt à sa foi : « Va, ton fils vit » (v. 50).
            Le Seigneur s'associe à des moments de joie, là où sa présence est désirée, mais Il a été ici-bas, avant tout, un « homme de douleurs, et sachant ce que c'est que la langueur » (Es. 53 : 3). Il s'est approché avec amour de tous ceux qui souffraient sous les conséquences du péché : la maladie et la mort. C'est ainsi qu'Il pleure avec les affligés au tombeau de Lazare, avant de ressusciter son ami endormi (Jean 11). Mais Sa joie excellente, fruit d'une communion constante, était de toujours servir son Dieu et Père en intervenant en faveur de toutes les créatures qu'Il était venu chercher et sauver.   

 

Ph. L  -  le  10. 09. 14