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Les esclaves dans l’Ecriture
 

La Bible et l’esclavage 
Le serviteur hébreu d’Exode 21, image du Seigneur
Esclaves de Jésus Christ
 

La Bible et l’esclavage 

            Nous pouvons être parfois surpris de ce que la Parole de Dieu, en donnant des principes au sujet de l’esclavage, paraît cautionner cet état de choses. Mais l’étonnement n’a plus sa place si nous lisons soigneusement tout ce que la Bible dit à ce sujet.

                        Dispositions de la Loi concernant les esclaves

            L’esclavage entre Hébreux était formellement défendu (Lév. 25 : 39-43). Si un frère était devenu pauvre et obligé de « se vendre », on ne devait pas lui confier un travail d’esclave dans la maison de son « frère ». Il est « chez  toi » comme un hôte, dit l’Ecriture. C’était un « homme à gages » jusqu’au jubilé qui avait lieu tous les 49 ans ; à ce moment-là, il retrouvait toute sa liberté. En attendant, il fallait se garder de dominer sur lui avec dureté. Chaque Israélite devait craindre l’Eternel, à ce sujet aussi. Il y avait toutefois une exception à cette interdiction de traiter son frère en esclave - dans les cas de dettes, de vols, ou de torts faits à son prochain (Ex. 22 : 3). La période d’esclavage n’excédait pas six ans ; à la septième année, l’esclave était libéré (Ex. 21 : 2 ; Deut. 15 : 12).
            En fait l’esclavage concernait des personnes « étrangères » ; on le pratiquait à l’égard des nations que l’Eternel avait condamnées à disparaître. Il s’agissait soit de prisonniers de guerre ou de personnes achetées à bas prix. Mais ces esclaves devaient être également traités avec miséricorde (Lév. 25 : 46). Ils célébraient avec leurs maîtres les fêtes religieuses, offraient des sacrifices et jouissaient du repos sabbatique. Ils pouvaient d’ailleurs être à tout moment « rachetés » (Lév. 25 : 48). S’ils ne l’avaient pas été, ils retrouvaient en tout cas leur liberté au moment du Jubilé (Lév. 25 : 54-55).

                        Après l’introduction de l’évangile

            Nous avons vu que Dieu a voulu que la miséricorde ait sa place quand il a été question des esclaves dans la Loi, mais les nations n’étaient pas disposées à accepter cet enseignement divin. Elles étaient encore moins prêtes à accepter l’abolition de l’esclavage ! Dieu a tenu compte de l’endurcissement des cœurs, au moment où Il a donné la Loi. L’homme s’est montré immédiatement incapable de la garder ; la preuve a été ainsi faite que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23). La Loi est sainte et bonne, mais elle est devenue pour moi, pécheur incorrigible, la mort (Rom. 7 : 12-13). 
            Lorsque l’évangile a été révélé, la grâce opère sur les rachetés un travail que la Loi n’avait pas pu faire ; alors l’esclavage a été parfois volontairement abandonné. L’amour de Dieu étant versé dans les cœurs des chrétiens par l’Esprit Saint (Rom. 5 : 5), il n’est plus question d’agir sous l’effet de la contrainte mais de « bon gré ».
            Si des esclaves se convertissaient, ils devenaient eux aussi des « frères bien-aimés » et ils étaient reçus dans les assemblées à ce titre (Phm.16). Ainsi, « l’amour pour Christ » a conduit sous l’heureuse influence de l’évangile, des maîtres à libérer leurs esclaves ; ils ont compris que c’était la bonne décision vis-à-vis de ces hommes dans la misère.
            Certaines nations ont pris ensuite la décision de libérer leurs esclaves. Elles semblaient avoir compris que c’était juste et sage. Elles ont alors payé parfois des sommes très importantes pour les « racheter ». L’esclavage a même été officiellement aboli. Cependant, au vingt-et-unième siècle, il y a encore des millions d’esclaves à travers le monde ; une forme d’esclavage dite « moderne » existe de façon occulte dans nos pays et confirme la cruauté récurrente de nos cœurs naturels.

 

Le serviteur hébreu d’Exode 21, image du Seigneur

            « Si tu achètes un serviteur hébreu, il servira six années, et, la septième, il sortira libre, gratuitement. S’il est venu seul, il sortira seul ; s’il avait une femme, sa femme sortira avec lui. Si son maître lui a donné une femme, et qu’elle lui ait enfanté des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront à son maître, et lui, il sortira seul » (Ex. 21 : 2-4). Nous lisons ensuite  « Mais si le serviteur dit positivement : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre ; alors son maître le fera venir devant les juges, et le fera approcher de la porte ou du poteau, et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon ; et il le servira à toujours » (v. 5-6).
            C’est une institution particulièrement émouvante ; elle rappelle à chacun de nos cœurs Celui qui « s’est anéanti, prenant la forme d’esclave » (Phil. 2 : 7). Il avait déjà été dit de Lui : « L’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse » (Zach. 13 : 5). Il n’a pas voulu « sortir libre » ! Il s’est offert en sacrifice à la croix pour nous arracher à la maison de servitude, à celui « qui ne renvoyait pas ses prisonniers chez eux » (Es. 14 : 17). Satan est le chef des esclavagistes. Nous nous étions vendus à lui pour rien ; toutefois dans sa miséricorde, l’Eternel déclare : « Vous serez rachetés sans argent » (Es. 52 : 3). Pour payer notre énorme dette, il a fallu bien plus que cela : « le sang précieux de Christ » (1 Pier. 1 : 19).

            Par ce récit d’Exode 21, ou celui de Deutéronome 15 (v. 12-18), Dieu nous enseigne à user aussi de miséricorde. Un esclave qui aimait son maître et ne voulait pas sortir libre ne devait pas être « obligé » de partir. En revanche, l’esclave qui s’était sauvé loin de son maître ne devait pas lui être rendu : « Tu ne livreras point à son maître le serviteur qui se sera sauvé chez toi d’auprès de son maître ; il habitera avec toi, au milieu de toi, dans le lieu qu’il choisira en l’une de tes portes, là où bon lui semble : tu ne l’opprimeras pas » (Deut. 23 : 15-16). Nous avons ici deux leçons à apprendre sur les traces de Christ : Il garde ses serviteurs qui ne veulent pas être renvoyés libres et Il ne renvoie jamais celui qui s’est sauvé chez Lui.

 

Esclaves de Jésus Christ

                        Libérés de l’esclavage du péché

            Si nous avons reçu Jésus Christ comme Sauveur, nous avons été délivrés de l'esclavage du péché. Nous avons le pardon des péchés et nous sommes passés « de la mort à la vie » (Jean 5 : 24), « des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Act. 26 : 18). Sur la croix, Jésus Christ a été notre substitut sous le jugement divin. Nous étions de la descendance d’Adam par notre naissance dans ce monde, et nous sommes désormais « morts au péché », identifiés avec Christ dans sa mort et liés à Lui. Nous pouvons manifester cette vie nouvelle que nous avons reçue en Lui et celle-ci produit des fruits pour Dieu, dans une marche de sainteté pratique.
            Jésus a dit à ses disciples : « La vérité vous affranchira…  Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 : 32, 36). Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul expose le sujet de la liberté que le croyant a obtenue par la foi au Seigneur Jésus (6 : 16-22) ; il montre aussi aux Galates qu’ils ne devaient pas se laisser retenir « sous un joug de servitude », car « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant » (5 : 1).

                        Un nouveau maître

            Christ est un bon maître et le service pour Lui doit être absolument spontané. Appelés à Le servir «  librement », les enfants de Dieu sont heureux de L’appeler leur Maître, et ils se nomment eux-mêmes Ses « esclaves ».  C’est un « titre » que les auteurs des épîtres aiment à prendre : esclaves de Christ (Gal. 1 : 10 ; Col. 4 : 12), du Seigneur (2 Tim. 2 : 24), de Dieu (Tite 1 : 1 ; Jac. 1 : 1), de Jésus Christ (2 Pier. 1 : 1 ; Jude 1).
            Chacun se souvient sans doute d’avoir entendu ce petit récit particulièrement touchant : un homme ému de compassion avait décidé de rendre la liberté à son esclave, mais en entendant cette nouvelle, celui-ci se jette aux pieds de celui qui l’avait racheté et le supplie de lui permettre de continuer, par amour, à le servir.

                        Des serviteurs qui aiment leur Maître et ne veulent pas « sortir libres »

            Nous servons  « librement » le Seigneur, par amour pour Lui. Nous ne sommes pas liés à Lui par une « loi » ; on choisit d’agir de la sorte ou l’on s’y refuse. Toutefois, si l’amour pour Christ nous étreint, notre désir est de vivre désormais entièrement pour Lui (2 Cor. 5 : 14-15). C’est ce qui est exprimé dans ce cantique :

                             Tu payas mon salut par ton grand sacrifice,
                             J’adore, ô Christ ! ton sublime amour ;

                             Désormais pour ton saint et glorieux service,
                            Ton racheté se donne sans retour.
                             Je ne veux que ta gloire, ô mon Père,
                            Ne vivre que par toi, que pour toi !

            L’oreille « percée » est une image significative d’un « abandon » complet, définitif entre les mains du Maître. Accepté par Dieu, scellé par le Saint Esprit, j’appartiens désormais à Christ, pour l’éternité.
            Nous lisons en Esaïe 50 : 5: « Le Seigneur l’Eternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière ». L’expression « il m’a ouvert l’oreille » concerne Christ. Elle montre sa parfaite soumission et son obéissance au Père, jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Il a dit : « A cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie afin que je la reprenne » (Jean 10 : 17). Dans le Psaume 40, nous lisons également : « Tu m’as creusé des oreilles » (v. 6). Il y a peut-être là une allusion à l’oreille percée d’Exode 21.

                        La joie d’un service dans l’amour 

            Les serviteurs de Christ chantent dans la joie de leur cœur : ils reconnaissent le grand privilège qui leur est accordé de Le servir et leur joie éclate dans leurs cantiques !

                             Te chanter Dieu d’amour, de vérité, de gloire,
                             T’adorer, te bénir, nous réjouir en toi,

                             Célébrer de Jésus l’immortelle victoire,
                             Est notre lot béni, qu’a saisi notre foi.

            Désormais notre espérance est d’être bientôt en compagnie de ceux au sujet desquels la Parole annonce : « Ses esclaves le serviront ; et ils verront sa face » (Apoc. 22 : 3).

                        Le Seigneur Jésus, notre « refuge » par excellence

            Nous avons vu que l’esclave qui s’était sauvé ne devait pas être rendu à son ancien maître. C’était très souvent à la suite de l’attitude dure et peut-être même cruelle de ce maître que cet esclave s’était enfui. Ce maître avait donc perdu, par sa mauvaise attitude, tous ses droits sur cet esclave. Pour Onésime, il y avait eu sans doute d’autres motifs. Dieu l’a cherché et l’a trouvé.
            Les «  commandements »  du Seigneur à notre sujet viennent tous de son cœur - ils ne sont pas pénibles (1 Jean 5 : 3). Il désire que les siens Lui ressemblent : ils doivent être remplis de compassion et de miséricorde. Notre Seigneur n’abandonne pas ceux qui se sont enfuis vers Lui, son amour en prend soin.

                             Le croyant est l’esclave de Jésus Christ.
                             A ce titre, il est satisfait en Lui,

                             Il lève les yeux vers Lui,
                             Il est reçu par Lui,
                             Il est déjà glorifié en Lui,
                             Et il va passer l’éternité avec Lui.
 

                        Il habitera « avec toi »

            C’est dans son intimité que Christ reçoit le pécheur qui vient chercher « refuge » tout près de Lui. Il s’y trouve en compagnie des autres « saints » - c’est-à-dire de ceux qui ont été mis à part pour Dieu. Ils doivent recevoir leur « nouveau frère » de la même manière que Christ, au moment où ils ont cherché refuge auprès de Lui. Paul engage Philémon à recevoir avec beaucoup de tendresse son ancien esclave, Onésime, qui s’était enfui de chez lui, probablement après un vol au détriment de son maître. Au cours de ses pérégrinations, il avait rencontré Paul, le prisonnier de Jésus Christ. Dieu avait permis que leurs chemins se croisent. Par grâce, Onésime avait confessé ses péchés et il s’était converti. Philémon devait maintenant le recevoir avec joie, de tout cœur, « comme un frère bien-aimé ». Et nous, frères et sœurs en Christ, soyons miséricordieux et recevons-nous l’un l’autre.
            « Il choisira dans tes portes le lieu qui lui convient le mieux ». Reçu par la grâce de Dieu, le pécheur a désormais toutes les raisons de se déclarer satisfait et heureux. Il ne devrait pas y avoir de « mécontents » parmi les enfants de Dieu ! En Christ, chaque racheté a trouvé en abondance tout ce qu’il faut pour rassasier son âme (Ps. 147 : 14).
            « Tu ne l’opprimeras pas ». C’est la règle dans la maison de Dieu - l’amour y règne ! « Que personne ne trompe son frère ni ne lui fasse tort… parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses-là » (1 Thes. 4 : 6).

            Si un pécheur sent l’oppression que Satan - ce maître dur et cruel - fait peser sur Lui, il doit s’enfuir vers Christ, la vraie « ville de refuge » ; il ne sera pas ramené chez son tortionnaire.
            Et à nous, amis croyants, une question se pose : Notre amour pour Christ est-il tel que nous ne voulions pas sortir libres ?  

                         O toi qui brisas nos chaînes,
                         Jésus Christ, puissant Sauveur !

                         Tu nous as donné la vie :
                         Que notre âme, chaque jour,

                         A ton joug soit asservie,
                         Heureuse dans ton amour.


                                                                                                 Ph. L.  -  01/08/14