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Ecce Homo (Voici l’homme)

 

« Pilate prit alors Jésus et le fit fouetter. Les soldats tressèrent une couronne d’épines, la mirent sur sa tête et le vêtirent d’un manteau de pourpre ; puis ils venaient vers lui et disaient :
                        - Salut, roi des Juifs !

Et ils le frappaient au visage. Pilate sortit encore et leur dit :
                        - Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.
Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit :
                        - Voici l’homme ! » (Jean 19 : 1-5).                                                                                                              

« Voici l'homme ! ». Cette parole a été prononcée par un Romain ; elle est venue de la bouche d'un païen. Jésus était présenté aux Juifs, à une foule sous l’influence de Satan. Le visage de l'homme qui se tenait devant eux était marqué par la souffrance. Pendant trois ans, Il avait guéri les malades. Il avait usé de miséricorde et de bonté. Il avait manifesté une  puissance  surnaturelle. L’acte le plus impie de toute l'histoire humaine était sur le point d’être accompli. En réponse à la question de Pilate : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? », le cri le plus impie avait été entendu : « Pas celui-ci, mais Barabbas ! Or Barabbas était un brigand » (Jean 18 : 39-40). Ce cri allait être bientôt suivi par celui des principaux sacrificateurs et des gardes : « Crucifie-le, crucifie-le ! » (19 : 6).
            Jésus était là, les épaules couvertes par le manteau de pourpre, la tête couronnée d’épines et le visage meurtri. Pilate parlait latin et il prononça, dans sa langue, seulement deux mots : «  Ecce Homo ». Que voulait-il dire par là ? Il détestait les Juifs. A-t-il présenté « l'Homme de douleurs » (Es. 53 : 3) à la foule par mépris ? Ou cherchait-il à créer de la pitié dans le cœur de sorte que certains puissent demander miséricorde ? Nous ne le savons pas. Pourtant, quelle grandeur dans les mots qu’il a prononcés : « Ecce Homo » !  Il ne savait pas ce qu'il disait, car dans ces deux mots figure le grand message de la Bible.
            La révélation de Dieu est pour l’homme. Si l’homme n'existait pas,  il n'y aurait pas eu la Parole écrite, la révélation écrite de Dieu. Le monde animal n'a pas la capacité de recevoir une révélation ; le monde des anges, au-dessus de l’homme, n'a pas besoin de révélation. La révélation de Dieu est pour l'homme et au sujet de l'Homme, les deux, le premier homme et le second homme, le premier Adam et le dernier Adam. De la Genèse à l’Apocalypse, Dieu parle : Voici l'homme ! 

            L’homme créé à l’image de Dieu

Dans le premier chapitre de la Bible, Dieu présente l'homme, et dans la Création Il parle, en  désignant sa créature : Voici l'homme. La terre était sortie des eaux profondes de la mort et du jugement. Elle était introduite pour y produire la végétation et y placer les animaux ;  tout était paré de beauté et de gloire. Finalement, Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gen. 1 : 26a). Il fait sortir par une création directe une créature qui est de sa race (Act. 17 : 28). Les personnes de la Divinité étaient concernées dans cet acte créateur. Et l'une des trois savait qu'un jour elle revêtirait un tel corps humain, et apparaîtrait sous la forme de l’homme.
            Nous considérons ce premier homme, non pas un homme des cavernes - un demi-singe féroce, une brute inintelligente -, mais un être pourvu de sagesse et de connaissance. Il possède une connaissance supérieure à toute la création sur laquelle il domine (v. 26b). Il donne les noms de toutes les bêtes des champs et de la forêt. Sans hésiter, il les nomme toutes (2 : 19-20). Nos savants aujourd’hui pourraient-ils le faire ? Mais le plus important n'est pas la connaissance supérieure du premier homme, mais sa communion avec Dieu. Il aime sa présence, il a communion avec Lui. Et le Créateur a exprimé sa bonté envers l’homme créé pour son plaisir. Voici l'homme !

            L’homme chassé du jardin d’Eden

Bientôt, la scène change. L'homme quitte la présence de Dieu et nous voyons maintenant un contraste terrible. L'entrée du jardin d'Eden est interdite, l’homme et sa femme sont chassés (Gen. 3 : 23-24). Ils se sont méfiés de leur Créateur, ils ont écouté la voix sinistre du serpent, de Satan. Ils sont devenus des transgresseurs, et en quittant la présence de Dieu, ils doivent entendre des paroles de malheur et de souffrance : « Maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (3 : 17-19). Voici l'homme entraîné vers le bas, dépouillé de sa gloire, commençant sa longue histoire de péché, de honte et de souffrance. Nous le voyons, à travers l'Ecriture, dans ses pérégrinations, s’éloignant toujours plus de Dieu, s’enfonçant dans un puits de plus en plus profond. Il montre qu'il est perdu, irrémédiablement perdu ; le péché l’entraîne de plus en plus bas et l’obscurité devient la nuit. Dieu a enregistré tout cela dans sa Révélation, et Il le déclare maintenant : Voici l'homme ! Voici ce qu'il est devenu par le péché.
            Mais Dieu va-t-il le laisser là ? Ne fera-t-Il rien pour le ramener à Lui ? L’homme est-il tellement perdu que la puissance de Dieu ne peut pas l'atteindre ? Pour l'homme pécheur, ne resterait-il plus que la nuit sans fin ? Si tel était le cas, Dieu ne serait pas Dieu.

            L’Homme annoncé par les prophètes

Dieu parle à nouveau, et son grand message est maintenant : Voici l'Homme !  En cet autre homme, le « second homme » (1 Cor. 15 : 48), vont s’accomplir les promesses prophétiques  de rachat de la descendance de la femme (Gen. 3 : 15), et non d'un homme, d’un homme pécheur. Sa naissance surnaturelle est indiquée à la foi. Pendant des milliers d’années, les prophètes ont écrit  à son sujet. «Voici mon serviteur » (Es. 42 : 1). Voici « le Germe » (Zach. 3 : 8 ; 6 : 12). Voici « le Roi » (Jér. 8 : 19). Voici « Emmanuel » (Es. 7 : 14 ; Matt. 1 : 23).
            Dieu descend vers l’homme, pour souffrir, pour mourir, pour prendre sur Lui le péché, pour être le porteur des péchés (1 Pier. 2 : 24). Voici il vient pour être l'Agneau de Dieu, pour supprimer la malédiction, la honte, la ruine et la mort. Il vient, comme Homme, pour ramener l’homme, pas à un Eden terrestre, mais dans une gloire plus élevée.
            Voici l'homme ! C’est le cri de la prophétie séculaire : l’Homme vient, Il vient d’en haut. Celui qui « demeure éternellement » (Héb. 7 : 24),  qui est « vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 1 : 18), vient pour souffrir la mort et pour la vaincre.

            Le second homme, venu du ciel

En ouvrant le Nouveau Testament, nous sommes amenés face à face avec ce deuxième homme. Le message de l'Evangile n'est autre que Ecce Homo ! Il est venu, né de la vierge (Matt. 1 : 23). Quelle chose terrible ce serait s'il en était autrement ? S'Il n’était pas né d'une vierge et conçu de l’Esprit Saint, Il n’aurait pas pu être l’homme chef de file d’une nouvelle race. S'Il n’était pas né d'une vierge sur laquelle l’Esprit Saint est venu et que la puissance du Très-Haut a couvert de son ombre, Il n’aurait pas pu être Celui qui est né, « saint » (Luc 1 : 35). Car, Lui aussi, s’il était né d’une génération naturelle, serait lié avec le premier homme, et Il partagerait son péché et sa malédiction. Mais Il est venu, sans péché et saint, pas homme seulement, mais l'Homme-Dieu. Voici l'homme ! Ainsi parle le Saint Esprit de Dieu dans les Evangiles. Regardez à Lui dans son absence de péché, dans sa vie parfaite, dans sa beauté ! Voyez-Le dans sa soumission à la volonté éternelle de Dieu, dans le déploiement de sa puissance ! Écoutez ses paroles : ce sont « les paroles de la vie éternelle » (Jean 6 : 68) !
            Mais Il est venu pour quelque chose de plus grand que pour vivre sur la terre comme l'homme parfait, et rendre visible dans sa Personne Celui qui est invisible (1 Tim. 6 : 16). Jean-Baptiste, dans son témoignage donné par Dieu, déclare la grande vérité : « Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 29). Mais l'Agneau a besoin d'un autel ; l'autel est la croix. Le premier homme était dans un jardin de délices, le second homme doit aussi aller dans un jardin : Gethsémané, le jardin de la douleur. Là, « sa sueur devint comme des grumeaux de sang qui tombaient sur la terre » (Luc 22 : 44). Nous entendons les pleurs et les gémissements, les grands cris et les larmes (Héb.  5 : 7).  Voici l'homme ! Maintenant, Il est ce que la prophétie annonçait : « Je suis un ver, et non point un homme » (Ps. 22 : 6). L'homme de vie et de gloire devient le prisonnier volontaire. Et après tout le déshonneur qu’Il a subi, la cruelle flagellation (Jean 19 : 1 ; Ps. 129 : 3), Pilate le présente avec son « Ecce Homo ! ». Les hommes le regardent avec des coeurs remplis de haine satanique. Les démons regardent avec joie, et les anges pleurent.
            L'Homme est cloué sur la croix. La couronne d'épines est toujours sur sa tête bénie, la tête qui reposait dans toute l'éternité sur le sein du Père. Il porte la malédiction, il connaît la honte. Il fait l'expiation et satisfait la justice de Dieu. Sur cette croix, « Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21). Il incline sa tête couronnée d'épines, et de ses lèvres s’échappe le grand cri de victoire : « C’est accompli »  (Jean 19 : 30). Voici l'homme !
            Puis vient le grand message de l'Esprit de Dieu, adressé à un monde de pécheurs. L’agneau de Dieu a achevé l’œuvre (Jean 17 : 4), la paix a été faite « par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20) ! Voici l'homme ! Il est l'Unique, le seul qui sauve. Il a ouvert le « chemin nouveau et vivant » vers la présence glorieuse de Dieu (Héb. 10 : 20). Nous pouvons mettre notre confiance en Lui, l’accepter : Il ramène à Dieu, et amène dans la maison du Père. La vie et la gloire sont données. La foi regarde à Lui, le Christ qui est « mort pour nos péchés, selon les Ecritures » (1 Cor. 15 : 3).

            L’Homme sorti vainqueur du tombeau

Nous entendons à nouveau : Voici l'homme ! La tombe est vide. Il est là, l'homme qui a été mort (Apoc. 1 : 18), Il est vainqueur de la mort et du tombeau ! Il les a conquis à jamais. Ce n'est pas un esprit, ni un fantôme. Il s'est avéré, après la résurrection, qu'Il est l'homme, et cet Homme ressuscité d'entre les morts est le modèle de l'homme qu’Il a racheté. Il est à la tête de la « nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17) ; ce qu'Il est en gloire dans sa résurrection, tous les siens le seront : transformés à son image, à l'image du second Homme, « pour qu'il soit premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29).

            L’Homme couronné de gloire et d’honneur

Une fois de plus nous disons : Voici l'homme ! Et maintenant nous Le voyons « monté en haut » (Eph. 4 : 8). Il a « traversé les cieux » (Héb. 4 : 14). La puissance de Dieu a élevé l'Homme, et l’a élevé au plus haut des cieux ; Il l’a élevé dans le troisième ciel, dans la partie la plus élevée de tous les cieux. Et maintenant nous regardons et « nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 9). Il s'assied à la droite de Dieu, « au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme » (Eph. 1 : 21). Il est l'Homme, l'Homme qui a vécu, qui est mort, qui a été enseveli, et qui est ressuscité. Quelle vision glorieuse pour la foi que de le contempler dans cette plus grande gloire ! C’est l'assurance divine pour nous - rachetés par Lui, un avec Lui : nous allons partager avec Lui les gloires qu’il s’est acquises. Voici l'homme ! Il est notre « grand Souverain Sacrificateur » (Héb. 4 : 14), notre « avocat auprès du Père » (1 Jean 2 : 1), la Tête du Corps, l'Epoux qui vient.

             L’Homme qui revient du ciel

La scène va changer. Il ne sera pas toujours l'homme caché au regard humain. Un jour, le jour fixé par Dieu, nous le verrons quittant le sein du Père. Il se lève de sa place glorieuse. Il laisse la place de Médiateur. Il descend une fois de plus. Il vient sur la nuée « avec un cri de commandement » (1 Thes. 4 : 16) - le cri qui ouvre les tombes des siens, le cri qui rassemble tous ses saints pour Le rencontrer face à face - pour recevoir le fruit du travail de son âme (Es. 53 : 11). Voici l'homme ! Alors, « nous le verrons comme il est », et « nous lui serons semblables » (1 Jean 3 : 2). Quelle contemplation ce sera ! Nous ne Le verrons pas comme la foule L’a vu, quand Pilate a crié son « Ecce Homo », mais nous Le verrons dans la plénitude de sa gloire.
            Et après cela, les portails éternels s’ouvriront et le Roi de gloire entrera (Ps. 24 : 9). Les droits de la couronne sur la terre sont à Lui. Le second Homme va restaurer une création en ruine ; il y aura une grande régénération. Sa puissance bannira la malédiction. Satan, dont la tête a été brisée à la croix (Gen. 3 : 15), sera lié pour mille ans et jeté dans l’abîme (Apoc.  20 : 3).
            Voici l'homme ! « Il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25). Il règnera en justice.

 

D’après A. C. Gaebelein - « Behold The Man ! »