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ENRACINÉS ET ÉDIFIÉS EN LUI (1)

 

            Regroupées par thèmes et réunies par Marc Tapernoux sous le titre « Enracinés et édifiés en Lui », les notes que nous vous proposons sont particulièrement édifiantes. Le souhait qu’exprimait l’auteur de ce recueil est aussi le nôtre : que la lecture de ces pensées puisse contribuer à affermir notre foi et nous aider à « croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18).


 L'amour de Dieu
 La personne de Christ
 L’œuvre de Christ
 

L'amour de Dieu

            Nous ne pouvons pas avoir en Jésus une foi réelle, sans aimer sa Personne, parce qu'il est la pleine expression de l'amour de Dieu, amour dont la perfection ne se trouve nulle autre part.       

            Christ s'est abaissé au plus bas, afin qu'il n'y eût aucun être humain, fût-ce le plus misérable, qui ne sentît que Dieu était près de lui en bonté, entièrement accessible pour lui, venu jusqu'à lui. L'amour de Dieu a ainsi trouvé dans la misère de l'homme l'occasion de son parfait exercice, l'occasion de montrer qu'il n'y a aucun besoin où il ne se trouve pas présent et auquel il ne puisse répondre.
            Nous avons besoin d'être constamment renouvelés, sinon l'énergie spirituelle ne se maintient pas. Ce n'est pas le progrès dans la connaissance qui opère ce résultat ; ce qui importe, c'est que nous demeurions près de Dieu. C'est là que l'amour, son amour agissant dans nos âmes, se maintient et se développe.

            Si nous connaissions un peu plus la consolation et la joie qu'il y a à nous désaltérer à la plénitude de l'amour de Dieu, nous sentirions que les circonstances sont sans importance.

            Il y a, dans l'essence divine, deux perfections infinies que l'Esprit Saint résume de la manière suivante : Dieu est amour, Dieu est lumière. Ces deux côtés de sa gloire ne doivent pas être confondus et sont aussi importants l'un que l'autre. Chacun d'eux a sa manifestation dans les actes et les voies de Dieu envers l'homme. L'amour de Dieu prend envers lui le caractère de grâce, à cause de son état de péché qui rend nécessaire le déploiement de cette grâce. La lumière se manifeste dans une sainteté infinie qui repousse le mal et le juge. La croix a été la manifestation parfaite de ces deux aspects de la gloire de Dieu ; elle a permis à Dieu de sauver le pécheur, en ôtant le péché par la mort expiatoire du Rédempteur. Reçue par la foi, la vie nouvelle communiquée par le Saint Esprit au croyant a les caractères de sa source. Elle vient de Dieu ; elle aime, prouvant ainsi son origine divine : « Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1 Jean 4 : 7). L'amour est donc le fruit et la manifestation de la nature divine qui, en nous, a les mêmes caractères qu'en Celui qui en a été ici-bas l'expression parfaite. L'autre caractère fondamental de la nature divine, la lumière, fait des rachetés des « enfants de lumière », appelés à manifester cette lumière dans les fruits qu'elle produit : « Car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice, et vérité » (Eph. 5 : 9).
            « Mon fils... était perdu, et il est retrouvé » ‒ voilà le cœur de la parabole de Luc 15. Il n'est pas question de ce que le fils a souffert, mais de ce que le père a perdu. C'est lui qui souffre ; c'est lui qui perd. Une brebis est perdue : Qui en supporte la perte ? Le berger. Une pièce d'argent est perdue : Qui en supporte la perte ? La femme. Un fils est perdu : Qui en supporte la perte ? Le père.

 

La personne de Christ

               Le Fils de l'homme est un titre d'une signification très étendue. Il exprime l'homme dans sa perfection, un homme selon Dieu. Il nous dit, en quelque sorte, que l'homme se tient comme un être nouveau en Jésus, et qu'en Lui, se voit la beauté humaine et morale dans toute sa plénitude. Mais ce n'est pas seulement toute cette perfection morale qui est exprimée dans ce titre de « Fils de l'homme », ce sont toutes ses souffrances et toutes ses gloires se rapportant à Lui comme tel. Comme Fils de l'homme, Il fut humilié (Ps. 8), mais comme tel Il est aussi exalté à la droite de la Majesté dans le ciel (Ps. 80). Comme tel Il n'avait pas un lieu où reposer sa tête (Luc 9 : 58), mais comme tel aussi, Il s’approche de l'Ancien des jours pour recevoir le royaume (Dan. 7 : 13). Le jugement Lui est donné comme tel (Jean 5). Il est prophète, sacrificateur et roi comme tel, héritier et Seigneur de toutes choses, Tête et Epoux de l'Eglise. Comme Fils de l'homme, Il a le pouvoir, sur la terre de pardonner les péchés (Matt. 9 : 6) et Il est le Seigneur du sabbat (Marc 2 : 28), bien qu'Il doive rester trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (Matt. 12 : 40). Comme Fils de l'homme, Il était le semeur fatigué et Il sera comme tel le glorieux moissonneur de la moisson. Il a été crucifié et ressuscité comme tel (Matt. 17 : 9 , 22, 23). Mais comme Fils de l'homme Il avait constamment sa propre place dans le ciel (Jean 3 : 13-14). Et comme le Fils de l'homme, Il est le centre de toutes choses, célestes et terrestres (Jean 1 : 52).
            Ainsi ce titre de Seigneur a une portée très étendue et très élevée ; il se lie étroitement à sa Personne avec toutes ses douleurs, mais aussi avec toutes ses dignités, excepté naturellement ce qu'Il possède en lui-même comme étant « sur toutes choses Dieu béni éternellement » (Rom. 9 : 5). Il est l'Homme oint, le temple humain sans souillure, élevé au commencement par le Saint Esprit, puis rempli par Lui (Luc 1 : 35 ; 4 : 1). Il est l'Homme abaissé qui chemina dans la douleur ici-bas jusqu'à la mort de la croix (Phil. 2). Il est l'Homme exalté, couronné maintenant de gloire et d'honneur et qui bientôt aura tout pouvoir (Héb. 2).

            « Le chef du monde vient ; et il n'a rien en moi » (Jean 14 : 30). Homme parfait, descendu du ciel pour accomplir la volonté de Dieu, Christ a marché au milieu de la souillure de ce monde sans en être atteint. Il a subi tous les assauts de l'Ennemi et la haine des hommes. Il est arrivé au terme de sa course dans ses perfections absolues, aussi propre pour rentrer dans la gloire que lorsqu'Il la quitta, sans avoir à passer par la mort.

            Le Seigneur Jésus est en lui-même le résumé de toutes les beautés et de toutes les perfections possibles.

            Sous quelque relation que notre bien-aimé Seigneur nous soit présenté, quelque office qu'Il remplisse, quelque œuvre qu'Il accomplisse, quelque position qu'Il occupe, ses gloires personnelles rayonnent de tout leur éclat divin.

            Le Seigneur Jésus ne fut jamais plus visiblement présenté comme « le saint de Dieu » que lorsqu'Il fut fait péché sur le bois maudit. L'odieux et la noirceur de ce avec quoi Il était identifié sur la croix, ne servait qu'à faire ressortir plus clairement qu'Il était « très saint ». Quoique portant le péché, Il était sans péché. Quoique endurant la colère de Dieu, Il était les délices du Père. Quoique privé de la clarté de Dieu, Il habitait dans le sein du Père.

            La vision de Jésus crucifié, la vision de Jésus ressuscité et glorifié, voilà ce qu'il nous faut. Voilà ce qui produira dans notre vie des fruits bénis, des œuvres bénies. C'est en contemplant Christ que nous sommes transformés, de gloire en gloire, à son image. Que cette vision nous soit donnée, et que nous puissions refléter quelque chose de sa lumière !

            Au ciel, tout regard sera fixé sur Jésus, tout cœur sera occupé de Jésus, le seul cri éternel, universel et unanime sera : « Tu es digne ».

            Dans le Christ Jésus, « pour toutes les promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l'amen, à la gloire de Dieu par nous » (2 Cor. 1 : 20). Il n'y a pas de « non » quand il s'agit de Christ. Tout est « oui », tout est divinement établi et fixé.

            La prérogative de la foi chrétienne consiste en ceci, que tout ce qu'elle a et tout ce qu'elle offre est concentré dans une Personne. C'est ce qui fait sa force, alors que tant d'autres choses ont prouvé leur faiblesse. Elle n'a pas simplement une délivrance, mais un Sauveur ; non la rédemption seulement, mais un Rédempteur. Et quelle différence entre nous soumettre à un ensemble de règles et nous jeter sur un cœur qui bat pour les siens, entre accepter un système et nous attacher à une Personne. Notre bénédiction consiste en ce que nos trésors sont amassés dans une Personne qui n'a pas été seulement pour une génération, dans un Docteur présent et un Seigneur vivant pour toutes les générations successives, Celui qui a été mort, mais qui est présent et vivant pour tous.

            Dans les relations du Seigneur Jésus avec le monde qui l'entourait, nous le voyons à la fois comme un Victorieux, un Souffrant, et un Bienfaiteur. Quelles gloires morales brillent dans un tel ensemble ! Il a vaincu le monde, refusant toutes ses séductions. Il a souffert de sa part, rendant témoignage contre sa manière de faire. Il lui faisait du bien, en dispensant incessamment le fruit de sa grâce et sa puissance. Les tentations de ce monde firent de lui un Vainqueur, ses souillures et ses inimitiés en firent Celui qui souffrait, ses misères en firent un Bienfaiteur. Quel ensemble merveilleux !

 

L’œuvre de Christ

            Nos sentiments ne sont pas à la mesure de ce que Dieu est envers nous ; tout est absolument accompli ; nous ne pouvons rien ajouter par notre joie ou notre affliction à l'œuvre parfaite de Christ. Ce n'est pas ce que nous pensons de l'œuvre de Christ, mais ce que Dieu en pense, qui sauve ; et notre connaissance, par la foi, de ce que Dieu en pense, nous donne la paix. Dieu dit aux Israélites en Egypte, non pas : Lorsque vous verrez le sang, je passerai par-dessus vous, mais : « Quand je verrai le sang ». C'est Lui qui a été offensé, c'est Lui qui juge et c'est Lui qui a accepté la rançon en justice comme Il l'a donnée en amour. Il est fidèle et juste pour nous pardonner. Christ a fait la paix par le sang de sa croix. Il a tout fait et ne nous a rien laissé à faire - nous en étions absolument incapables - sinon de Lui rendre grâces et à le louer. Afin que tout puisse être grâce, Dieu a voulu que ce soit par la foi que nous saisissions le salut, et quoique la foi produise d'immenses effets, elle n'ajoute rien à la chose qu'elle croit. Christ et l'efficacité de son œuvre doivent être et sont devant Dieu tout ce que je suis appelé à croire qu'ils sont, avant que je le croie.

            Tout ce que la mort peut nous faire, c'est de nous retirer de la scène où elle exerce sa puissance, pour nous faire entrer dans celle où elle n'a aucune puissance. Au lieu de craindre la mort, nous rendons grâces à Celui qui nous a donné la victoire par Jésus.

            La puissance de Dieu lui-même, telle qu'elle a agi en Christ lors de sa résurrection, opère en nous pour nous donner la nouvelle position dans la vie. Cette vie implique, par le fait même que nous la recevons, que nous sommes pardonnés parfaitement et pour toujours. Nous étions sous le poids de nos péchés, et morts dans nos péchés : Christ s'est placé sous ce poids, et il est mort pour nous. En ressuscitant, Christ a laissé derrière lui la mort et le poids de la condamnation sous laquelle nous étions ; nous aussi, nous avons été ressuscités avec Lui. Nous avons donc, comme Lui et avec Lui, laissé tout ce poids de péchés et de condamnation derrière nous, avec la mort dont nous avons été délivrés. Ainsi, Dieu nous fait sortir de la mort et de la condamnation, avec Christ qui les a subies pour nous.

            Quelle valeur a, pour Dieu, le sang de l'Agneau ! Qui, sur la terre, pourrait décrire la puissance sanctifiante et rédemptrice du sang de Jésus ? Il délivre le pécheur de l'esclavage du monde et du péché, et justifie Dieu quand il fait miséricorde. Il est le fondement de toutes nos bénédictions terrestres et nous donne droit aux plus riches bénédictions célestes. Il nous ouvert l'accès au trône du Père et nous rend propres pour y paraître comme des enfants bien-aimés. Il a déchiré le voile et ouvert à l'adorateur le lieu très saint. Il répond aux exigences les plus élevées de Dieu, comme aux besoins les plus profonds de l'homme.

            Seul un homme altéré connaît la valeur de l'eau, et seule une âme altérée connaît la valeur de l'eau vive.

            Tout ce qu'il y avait à faire, Dieu lui-même l'a fait ; et assurément il ne condamnera pas sa propre œuvre. La justice qui était requise, Dieu lui-même l'a fournie ; lui, certainement, n'y trouvera aucun défaut. Voir, des yeux de la foi, Jésus cloué à la croix et assis sur le trône, est quelque chose qui doit donner à la conscience une paix solide, et au cœur une parfaite liberté. Nous pouvons regarder dans la tombe et la voir vide, nous pouvons regarder le trône en haut et le voir occupé, et continuer notre chemin tout joyeux. Un Christ ressuscité est la preuve éternelle d'une rédemption accomplie ; et si la rédemption est un fait accompli, la paix du croyant est une vraie et stable réalité.

            Nous n'aurions qu'une idée bien incomplète du mystère de la croix, si nous y voyions seulement ce qui répond aux besoins de l'homme comme pécheur. Il y a, dans la mort de Christ, des profondeurs qui sont hors de la portée de l'homme et que Dieu seul a pu sonder.

            Aucun homme, ni aucun ange ne peut sonder jusqu'au fond le mystère de la mort de Christ ; mais nous pouvons en discerner au moins quelques caractères qui, à eux seuls, rendent déjà cette mort précieuse, au-delà de toute expression, pour le cœur de Dieu. C'est de la croix que Dieu recueille sa plus riche moisson de gloire. Il n'aurait pu, d'aucune autre manière, être glorifié comme il l'a été par la mort de Christ. C'est dans l'abandon volontaire que Christ fait de lui-même à Dieu, que la gloire divine reluit dans tout son éclat ; et c'est dans cette offrande que Christ a faite de lui-même que fut posé le solide fondement de tous les conseils divins : la création était insuffisante pour cela.

            Christ a tellement pris la place du croyant sur la croix – celui-ci était si entièrement identifié avec Lui - tous les péchés du croyant lui ont été alors si complètement imputés, que toute question de culpabilité du croyant, toute idée de jugement ou de colère, auxquels il serait exposé, est éternellement mise de côté. Tout a été réglé sur le bois maudit, entre la Justice divine et la Victime sans tache. Et maintenant le croyant est aussi absolument identifié avec Christ sur le trône, que Christ fut identifié avec lui sur la croix. La justice n'a plus aucun grief à élever contre le croyant, parce qu'elle n'a aucun grief à élever contre Christ. Il en est ainsi à jamais.

            Le sang de Christ est la base de tout. C'est le principe de la justice de Dieu en justifiant un pécheur impie qui croit au nom du Fils de Dieu, et c'est le principe de la confiance du pécheur pour s'approcher d'un Dieu saint, dont les yeux sont trop purs pour voir le mal. Dieu serait juste en condamnant le pécheur ; mais, par la mort de Christ, il peut être juste et justifier ceux qui croient – un Dieu juste et sauveur.

            C'est par le sang, et rien que par le sang, que nous obtenons le pardon, la paix, la vie, la justice.

            En tant que dernier Adam, Christ est la somme totale de l'humanité ; en tant que second Homme, il est la Tête d'une nouvelle race. Nous trouvons donc ici une double union – l'une est liée à sa mort, et l'autre à sa résurrection. En premier lieu, son union avec la race, en tant que « dernier Adam », a commencé historiquement à Bethléem, pour se terminer à la croix et au tombeau. Par elle, il a englobé en lui-même tout ce qui était en Adam pour l'apporter au jugement et à la mort. En second lieu, notre union avec lui, en tant que « second Homme », commence à la résurrection et se poursuit dans l'éternité - ce qui signifie pour ne jamais se terminer – car ayant dans sa mort mis de côté le premier homme en qui le dessein de Dieu avait été frustré, il est ressuscité comme la Tête, le Chef, d'une nouvelle race d'hommes, en qui ce dessein sera pleinement réalisé.
            Ainsi, lorsque le Seigneur Jésus fut crucifié sur la croix, Il l’a été comme le dernier Adam. Tout ce qui était dans le premier Adam fut rassemblé et mis de côté, en Lui. Nous y étions tous compris. En tant que dernier Adam, Il a effacé la vieille race ; en tant que second Homme, Il introduit la race nouvelle. C'est dans sa résurrection qu'Il se présente comme le second Homme, et là aussi, nous y sommes compris. « En effet, si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort (c'est-à-dire par la conformité à sa mort), nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection (c'est-à-dire par la conformité à sa résurrection) » (Rom. 6 : 5). Nous sommes morts en Lui, le dernier Adam ; nous vivons en Lui, le second Homme. La croix est ainsi la puissance de Dieu, qui nous fait passer d'Adam en Christ.

            C'est le Juge lui-même qui a pris sur Lui nos péchés et a subi à notre place le châtiment que nous avions mérité. Comment pourrait-il anéantir sa propre œuvre expiatoire ? Nous avons donc toute assurance pour le temps présent et pour le jour où nous serons manifestés devant le tribunal de Christ. Celui même qui siégera sur le trône reconnaîtra, en ces heureux élus, Sa propre image et Ses propres perfections.

            A la croix, toutes les exigences de la sainteté divine ont été parfaitement satisfaites ; en sorte que, mieux nous comprenons cette sainteté, mieux aussi nous apprécions la croix ! Plus nous estimons la sainteté, plus aussi nous estimerons l'œuvre de la croix.

            Christ, ayant la vie en Lui-même, est descendu ici-bas et a satisfait à toutes les conséquences du péché de l'homme, quelles qu'elles fussent ; en se soumettant à la mort, Il détruisit celui qui en avait l'empire et devint, en résurrection, la vie et la justice de tous ceux qui croient en son nom. Il est impossible désormais que Satan porte atteinte à cette vie, soit dans sa source, soit dans son canal, soit dans sa puissance, soit dans sa sphère, soit dans sa durée. Dieu en est la source ; Christ ressuscité, le canal ; le Saint Esprit, la puissance ; le ciel, la sphère, et l'éternité, la durée.

            Là où le Christ ressuscité introduit son peuple, la mort n'existe pas. Ne l'a-t-il pas abolie ? La Parole de Dieu nous le déclare ! Christ a fait disparaître la mort de dessus la scène présente et y a introduit la vie ; ce n'est donc pas la mort, mais la gloire, que le chrétien a devant lui. La mort est derrière lui pour toujours ; quant à l'avenir, tout est gloire, gloire sans nuages.

            La Parole nous enseigne que Dieu a fait le premier pas vers l'homme, que ce premier pas a conduit le Seigneur à la croix, que par elle seule l'homme peut lui être agréable. Tel est donc notre point de départ pour venir après lui.
            En Christ, tout est infailliblement assuré pour la gloire de Dieu et la bénédiction éternelle de l'homme. Tel est le dessein éternel de Dieu : il « l’a donné pour être chef sur toutes choses » (Eph. 1 : 22). Il n'y a pas une seule chose dans laquelle le premier homme a manqué, que le second ne restaure. Tout est établi sur une base nouvelle en Christ. Il est le chef de la nouvelle création, Héritier de toutes les promesses faites à Abraham, à Isaac et à Jacob au sujet du pays, Héritier de toutes les promesses faites à David concernant le trône.
            L'empire sera posé sur son épaule. Il revêtira ces gloires. Il est Prophète, Sacrificateur et Roi. En un mot, Christ restaure tout ce qu'Adam a perdu, et il apporte beaucoup plus que tout ce qu'Adam a jamais possédé.

            Le Seigneur Jésus était le Fils unique, et en tant qu'Unique, il n'avait pas de frères. Mais le Père envoya le Fils, afin que l'Unique devienne le Premier-né, et que le Fils bien-aimé ait beaucoup de frères. Nous avons là toute l'histoire de l'incarnation et de la croix ; et là, nous trouvons enfin l'accomplissement du dessein de Dieu, qui est d'amener plusieurs fils à la gloire (Héb. 2 : 10). Il a fait tout ce qui était nécessaire pour que le ciel soit rempli de fils glorifiés. Tel était son dessein dans la rédemption.

            La croix est la mesure de la haine de Dieu contre le péché, tout comme elle est la mesure de son amour pour le pécheur.

            Quand le Saint Esprit déploie devant nos cœurs quelque chose de la profonde bénédiction, du prix et de l'efficace de la mort de notre Seigneur Jésus Christ, il nous amène à méditer sur le mystère de ses souffrances, à repasser dans nos cœurs tout ce par quoi il a dû passer pour nous, tout ce qu'il lui en a coûté pour nous sauver des conséquences éternelles du péché auquel, hélas ! nous nous laissons aller si souvent avec légèreté. Or c'est là un travail très profond et saint, qui conduit l'âme à ces exercices dont les « pains d'afflictions » dans la fête des pains sans levain, étaient l'image. Il y a une grande différence entre les sentiments que nous éprouvons en nous occupant de nos péchés, et ceux qui proviennent de la vie de souffrances de Christ pour ôter ces péchés.

 

                                                                                              Marc Tapernoux