bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

PETITE INTRODUCTION A L’EVANGILE DE JEAN

 

            « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Tout fut fait par elle ; et sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière brille dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (Jean 1 : 1-5)
            « La vraie lumière était celle qui, venant dans le monde, illumine tout homme. Il était dans le monde, et le monde fut fait par lui, et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire à ceux qui croient en son nom » (v. 9-12).
            « Et la Parole devint chair et habita au-milieu de nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (v. 14).

 
L’auteur

            Le nom de Jean signifie : « L’Eternel fait grâce ». Jean était l’un des fils de Zébédée et de Salomé. Son père était pêcheur sur le lac de Galilée ; Jean a exercé lui-même cette profession pendant quelque temps. Sa mère faisait probablement partie de ces femmes pieuses qui se dévouaient au service du Seigneur (Luc 8 : 3 ; Marc 15 : 40).
            Jean fut d’abord un disciple du précurseur ; il était avec lui quand il vit le Seigneur pour la première fois (Jean 1 : 35). Les synoptiques racontent son appel définitif et son choix ultérieur comme l’un des apôtres. Avec Pierre et Jacques, il sera un témoin privilégié de trois scènes particulièrement importantes au cours de la vie de Jésus, ce que la Parole appelle « les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7) : la résurrection de la fille de Jaïrus - une figure d’Israël (Luc 8 : 51), la transfiguration de Jésus sur une haute montagne (Luc 9 : 28) et Son douloureux combat dans le jardin de Gethsémané (Matt. 26 : 37).
              Jean et son frère Jacques avaient un tempérament ardent, aussi le Seigneur les surnomme : « fils du tonnerre ». Mais restant tout près de Jésus, Jean a peu à peu « changé » : il est devenu plus conforme à l’image de son Maître. Il ne se nomme jamais dans son évangile, mais il parle, à partir du dernier souper, du « disciple que Jésus aimait » (Jean 13 : 23).
            Cependant, malgré le caractère paisible de son ministère, l’apôtre sera persécuté (Jean 15 : 20) et vers la fin de sa vie, il sera exilé dans l’île de Patmos, où il écrira l’Apocalypse. Il était l’un des derniers témoins sur la scène et il était déjà âgé, quand il a été conduit à écrire l’Evangile qui porte son nom.

 
 
L’évangile du Fils de Dieu
 

                        A quels lecteurs cet évangile est-il d’abord destiné ?

            L’apôtre Paul distingue, parmi les hommes, les Juifs, les Grecs et l’assemblée de Dieu (1 Cor. 10 : 32). Matthieu a écrit avant tout aux Juifs ; Marc et Luc se sont plutôt adressés à deux grandes familles des nations, à cette époque : les Romains et les Grecs. L’assemblée de Dieu s’est formée à partir des Juifs et des Gentils : c’est à leur intention que l’évangile de Jean a été spécialement écrit, probablement à Ephèse. Sa « maturité » sur les sujets tient au fait qu’il a été écrit environ trente ans après les « synoptiques ».
            Au moment où il écrit, Jean pense au monde entier ; il se sert très souvent de ce mot « monde ». Par ailleurs, Jean fait allusion à l’Ancien Testament plus d’une centaine de fois ; en effet, cette première partie de l’Ecriture est familière aux lecteurs juifs.
            Dans les trois premiers évangiles synoptiques, l’invitation était plutôt à venir et à « écouter ». Dans l’évangile de Jean, c’est surtout : « Viens et vois » ! Il y a dans cet évangile 67 références au fait de « voir » et 58 à « entendre ». Les actes et les paroles de Jésus sont bien la preuve qu’Il est le Fils de Dieu.

 
                        Un but : montrer que Christ était le Fils de Dieu

            L’intention de l’apôtre Jean - en écrivant son évangile à la fin de sa vie, longtemps après les trois premiers évangélistes - était de mettre en évidence le fait que Christ était le Fils de Dieu. Les hérésies à ce sujet se développaient déjà. Il invite les hommes à croire en Lui pour être sauvés : « Tout cela a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom » (Jean 20 : 31). Les évidences de la Déité de Jésus Christ sont de trois ordres : les miracles qu’Il a faits, les paroles qu’Il a prononcées et le témoignage rendu par ceux qui L’ont connu.
            En lisant cet évangile, on entend Jésus parler. « Jamais homme n’a parlé comme cet homme », ont dit les gardes aux principaux sacrificateurs et aux pharisiens (Jean 7 : 46). Nous Le voyons agir avec puissance et se montrer attentif à la façon dont les hommes réagissaient à ses paroles et en voyant ses actes extraordinaires.

            Sept
témoignages sont rendus au fait qu’Il est le Fils de Dieu : celui de Jean le Baptiseur (Jean 1 : 34) ; de Nathanaël (v. 49) ; de Pierre (6 : 69) ; d’un aveugle-né qu’Il a guéri (9 : 35-38) ; de Marthe (11 : 27) ; de Thomas (20 : 28). Jésus lui-même déclare aussi sa déité (Jean 5 : 25 ; 10 : 36).
            Après une introduction (1 : 1-18), Jean rapporte le ministère de Jésus auprès des foules qui s’approchent de Lui (1 : 19 - 12 : 50), puis son enseignement à ses disciples (chap.13-17) et enfin, en s’offrant volontairement à la croix, son œuvre salutaire en faveur du monde entier (chap.18-21). Dans la première partie, Il se fait connaître comme Celui qui dans son œuvre accomplit des miracles ; ensuite, Il est Celui qui instruit les siens, et dans la dernière portion de l’évangile, il est présenté comme le Vainqueur. Tout au long de l’Evangile, Il est bien sûr « Maître et Seigneur » (Jean 13 : 13-14).

 
                        Intentions de Jean en écrivant cet Evangile 

            Jean indique clairement son thème dans les dix-huit premiers versets du livre qui servent d’introduction. Ses motifs sont précisés dans le dernier verset du chapitre 20 ; le chapitre 21 est un appendice.
            Le prologue montre bien que cet évangile est écrit pour établir que Jésus est Dieu, en sorte que la foi soit formée chez les lecteurs et que la vie éternelle puisse leur être communiquée. Cette intention est si nette qu’un commentateur a divisé en trois parties le récit qui fait suite. Elles sont la « réponse » aux trois divisions qui s’esquissent dans le prologue : 1-5 ; 6-11 ; 12-18. L’incarnation du Verbe (ou de la Parole) est particulièrement présentée dans les chapitres 1 à 4. Ensuite, dans les chapitres 5 à 13, il est question avant tout de l’incrédulité juive. Puis la foi chrétienne est mise en évidence dans les chapitres 13 à 17. Elle est suivie des terribles conséquences de l’incrédulité (chap. 18-19), et en contraste l’heureux aboutissement de la foi au chapitre 20. 
            Le but essentiel de l’évangile de Jean est d’établir que Jésus est le Fils de Dieu ; ensuite, dans sa première épître, l’apôtre se propose de mettre en évidence que le Fils de Dieu est Jésus et enfin l’Apocalypse déploie toute la puissance et toute la gloire de Jésus, le Fils de Dieu. Il n’y a rien de plus sublime et de plus profond que l’ensemble formé par ces trois Ecrits confiés par l’Esprit de Dieu à l’apôtre Jean ; ils sont d’une majesté impressionnante et réconfortante !
            Tout concourt dans cet Evangile à apporter la preuve que Jésus est le Fils de Dieu. Un des mots-clés de ce livre est « témoignage » ou « témoin ». Il s’y trouve environ une cinquantaine de fois. Ce mot rappelle à notre souvenir le témoignage du Baptiseur, celui de l’évangéliste lui-même, de Philippe, de Nathanaël, de Nicodème, de la Samaritaine, d’un noble et de Marthe. Les œuvres de Christ lui-même et la voix du Père attestent également de la divinité du Seigneur.

                        Caractères spécifiques et particularités de cet écrit 

            Cet Evangile est bien différent des autres ; Jean use de peu de mots, mais ils sont soigneusement choisis pour leur haute signification. Les images qu’il emploie et les pensées essentielles qu’il développe sont peu nombreuses, mais elles reviennent souvent au cours de l’Evangile. Elles acquièrent par là même une force singulière.
            L’ordre suivi par l’apôtre n’est pas chronologique, il dépend des pensées qui sont devant lui à ce moment-là ! L’origine de cet évangile est essentiellement spirituelle, et même plutôt « mystique », sans que l’aspect historique soit pour autant négligé.
            Jean est le seul à donner un aperçu sur la première année du ministère de notre Seigneur (chap. 2-4). Il est le seul à avoir conservé un exposé détaillé au sujet de la nouvelle naissance, de l’eau jaillissant en vie éternelle, du « pain de vie », du bon Berger et de la « lumière du monde ». Lui seul aussi fournit un compte-rendu complet de l’entretien de Jésus avec ses disciples dans la chambre haute, puis dans le Jardin des Oliviers, et des événements qui ont eu lieu dans ces deux endroits. Il a conservé aussi la si remarquable prière d'intercession du Seigneur (chap. 13-17).
            On ne trouve ni généalogie, ni récit concernant la naissance et la jeunesse de Jésus, son baptême, sa tentation au désert, ni même, à la fin de sa course, le récit concernant Gethsémané. Il n’est pas fait mention de scribes, de lépreux, de publicains ou de démoniaques. Jean ne prononce pas une seule parabole et sur les sept miracles, six d’entre eux se trouvent dans ce seul évangile ; ils ont valeur de signe.
            Quand Jean traite d’un sujet, il précise habituellement sa signification en se servant de son contraire. Il en sera ainsi entre la lumière et les ténèbres ; la vie et la mort ; l’esprit et la chair ; le ciel et la terre ; la vérité et l’erreur ; l’amour et la haine ; Christ et Satan.

Jean est le seul à employer le mot « Logos » comme l’un des titres de Christ. Il a alors une signification plus profonde qu’ailleurs : c’est l’expression totale de ce qu’Il est : la Parole active, vivante, dynamique : la révélation absolue de la divinité en Jésus Christ (1 : 18).
            Un certain ordre est souvent établi dans ce livre en se servant de deux chiffres fréquemment employés dans l’Ecriture pour traiter des questions d’ordre divin : 3 et 7. Jean précise ainsi que Jésus s’est rendu trois fois en Galilée et trois fois aussi en Judée, que trois fêtes ont eu lieu - à deux reprises - durant le ministère de Jésus, en particulier celle de Pâque. Le Seigneur a accompli trois miracles en Judée et trois autres à Jérusalem. Jésus s’est trouvé à deux reprises durant trois jours dans le voisinage de Jean le Baptiseur. Le récit concernant Lazare se déroule pendant trois jours, et la dernière Pâque, aux conclusions fatales, en six jours. Le Seigneur apparaît à trois reprises après la résurrection. Il prononce sept paroles sur la croix. Sept fois, durant son ministère, le Seigneur dira : « Moi, je suis », avec un point culminant au chapitre 8 - là, cette expression revient trois fois (v. 24, 28 et 58). 

 
                        Deux grands sujets parcourant ce livre et des mots fréquemment employés
 
            La foi : 3 : 16, 18 ; 5 : 24 ; 6 : 29, 40 ; 7 : 38 ; 8 : 24 ; 10 : 37,38 ; 11 : 25-27 ; 12 : 46 ; 14 : 12.
            La vie éternelle : 3 : 15, 16, 36 ; 4 : 14 ; 5 : 24 ; 6 : 27, 51 ; 11 : 26 ; 12 : 50 ; 17 : 3 ; 20 : 31. 
 
            Les mots les plus fréquemment employés sont : lumière (23 fois), ténèbres (9 fois), vérité (25 fois), amour ou aimer (18 fois), gloire ou glorifier (42 fois), monde (78 fois), vie éternelle (15 fois), demeurer (18 fois), juge ou jugement (30 fois), croire (98 fois), connaître (55 fois), œuvres (23 fois), nom (25 fois), signes (17 fois).

            Le verset de la Bible le plus souvent cité (Jean 3 : 16) contient les quatre mots parmi les plus importants dans le christianisme : monde, donner, croire et vie. Les premières lettres des différents mots de ce verset forment le mot évangile - en anglais : « gospel ».

                                                                                       Ph. L. - 31-03-12
 
 
PLAN DE L’EVANGILE DE JEAN
 

            Présentation de Jésus Christ, Fils de Dieu, Messie, Fils de l’homme et Roi d’Israël : chapitre 1

                        - La Parole éternelle, vie et lumière (v. 1 à 14)
                        - La grâce et la vérité en Jésus Christ (v. 15 à 18)
                        - Témoignages de Jean Baptiste (v. 19 à 31)
                        - Les premiers disciples de Jésus (v. 32-52)


            Commencement du service en Galilée et à Jérusalem : chapitres 2 et 3

                        - La noce à Cana de Galilée (2 : 1-11)

                        - Jésus à Jérusalem (2 : 12-25)

                        - Jésus avec Nicodème (3 : 1-21)
                        - Dernier témoignage de Jean-Baptiste (3 : 22-36)

 

            Jésus outrepasse les limites d’Israël et les ordonnances légales : chapitres 4 et 5
 
                        - Jésus traverse la Samarie (4 : 1-42)
                        - Guérison du fils du fonctionnaire royal (4 :43-54)

                        - Au réservoir de Béthesda (5 :1-18)
                        - Relation du Fils avec le Père (5 :19-30)
                        - Quatre témoignages et incrédulité des Juifs (5 : 31-47)

            Jésus nourriture et vrai breuvage de l’âme : chapitres 6 et 7

                        - La multiplication des pains  (6 : 1-15)
                        - La traversée de la mer (6 : 16-29)
                       
- Le véritable pain du ciel (6 30-59)
                        - Qu’en est-il de chacun ? (6 : 60-71)
                        - Jésus monte en secret et enseigne à Jérusalem (7 : 1-36)
                        - La dernière et grande journée de la fête (7 : 37-53)

            Jésus est la lumière et il donne la liberté : chapitres 8 et 9

                        - Jésus et la femme adultère (8 :1-11)
                       
- Jésus Christ, lumière du monde  (8 : 12-30)
                       
- Jésus donne la vraie liberté (8 : 31-59)
                       
- Jésus guérit un aveugle-né (9 : 1-41)
 

            Jésus, bon berger, résurrection et vie : chapitres 10 et 11

                        - Jésus est le bon Berger (10 : 1-30)
                       
- Contestation des Juifs  (10 : 31-42)
                        - Jésus et résurrection de Lazare (11 : 1-44)
                       
- Les chefs des Juifs projettent la mort de Jésus (11 : 45-57)
 

            Derniers moments du ministère public de Jésus : chapitre 12

                        - Le souper de Béthanie (v. 1-8)
                        - Entrée de Jésus à Jérusalem (v. 27-50)
                       
- Dernier témoignage public de Jésus (v. 27-50)
 

            Le service du Seigneur envers les siens : chapitres 13 à 17

                        - Dans la chambre haute avec les disciples (13 : 1-38)
                       
- Derniers entretiens de Jésus avec les disciples (14 : 1 à 16 : 33)
                       
- Le Fils de Dieu s’adresse au Père (17 : 1-26)
 

            Le sacrifice du Fils de Dieu : chapitres 18 et 19

                        - Jésus arrêté et condamné par le tribunal juif (18 : 1-27)
                       
- Jésus en face du gouverneur (18 : 28 à 19 :16)
                       
- La crucifixion (19 : 17-42)
 

            La résurrection de Jésus et ses manifestations : chapitres 20 et 21

                        - Marie de Magdala, Pierre et Jean au sépulcre (20 : 1-18)
                       
- Jésus au milieu de ses disciples (20 : 19-31)
                       
- Jésus apparaît en Galilée (21 : 1-25)
 
 
                                                                                « Sondez les Ecritures » - volume 10