bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
 
LE CANTIQUE DES CANTIQUES
CHAPITRE 2
 
 

 Versets 1-2 - « Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées. Comme le lis des épines, telle est mon amie entre les filles ».
           
Que la grâce de Dieu envers les pêcheurs est merveilleuse ! Quels changements extraordinaires elle opère dans les pensées, les désirs, les affections ! Elle nous communique l'intelligence de ce que nous sommes aux yeux du Seigneur. Peu de temps avant, l'épouse reconnaissait qu'elle était noire, noire « comme les tentes de Kédar ». Maintenant, elle peut dire sans hésitation : « Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées », la couronne et l'ornement du Saron, la beauté et le charme des vallées. Elle ne tire aucune vanité de ce qu'elle est; mais elle s'adresse directement à son bien-aimé, assurée de la place qu'elle occupe dans ses affections. La communion est complète, car il ajoute aussitôt : « Comme le lis entre les épines, telle est mon amie entre les filles ». Plus tard, il dira : « Ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l'unique de sa mère, la choisie de celle qui l'a enfantée » (Cant. 6 : 9). Tel est le caractère distinctif de l'amour et la place spéciale de l'épouse aux yeux de l'époux. Il va toujours plus loin qu'elle dans l'expression de sa tendresse, ce qui est très doux pour elle. Quelle différence entre le lis si beau, si parfumé, et l'épine qui déchire !

            Bien des personnes, devant une pareille vérité, s'écrient : « Je ne suis pas digne d'une telle place ». C'est vrai, si nous parlons de notre propre mérite. Mais est-ce de l'humilité, si nous parlons ainsi ? N'est-ce pas plutôt de l'orgueil ? Nous ne méritons rien en sa présence. Aussi, s'il nous est assigné une place si près de lui, c'est un effet de sa grâce souveraine.

            Le fils prodigue pensait sans doute témoigner beaucoup d'humilité en disant à son père : « Traite-moi comme l'un de tes mercenaires » (Luc 15 : 19). De telles pensées viennent de notre tendance à nous placer sous la loi, à méconnaître la grâce de Dieu. Sur le fondement de la « justice », le fils prodigue n'avait pas plus de titres pour être reçu comme serviteur que comme fils. Tout ce qu'il pouvait invoquer, c'était son besoin pressant de nourriture. Seule la grâce pouvait le recevoir, la justice l'aurait condamné à jamais. Mais la grâce règne. La question du péché a été réglée entre Dieu et Christ sur la croix. Son père court à sa rencontre, se jette à son cou, et le couvre de baisers.

            Mais il y a plus encore ; le même pécheur sauvé par grâce devient le vase dans lequel la grâce se manifeste; il brillera dans la gloire, durant toute l'éternité (Eph. 2 : 7).

 

 Verset 3 - « Comme le pommier entre les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé entre les fils ; j'ai pris plaisir à son ombre, et je m'y suis assise ; et son fruit est doux à mon palais ».            
            C'est l'épouse qui parle. Dans le bonheur qui découle de sa communion avec l'époux, elle déclare ce qu'il a fait d'elle dans sa grâce. Elle lui doit tout, et sa beauté et l'affection dont elle se sent animée à son égard. Remarquons qu'elle a dit : « Je suis le lis des vallées » (v.1). C'est dans la vallée paisible qu'elle fleurit pour charmer les regards de son bien-aimé, et qu'elle répand son parfum pour lui plaire. Il paît son troupeau parmi les lis. « Comme le pommier entre les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé entre les fils ». Nul ne lui est semblable. Il est le premier entre dix mille. L'épouse est dans la pure lumière de la faveur de l'époux. Elle jouit d'un parfait repos dans cet amour immuable : « J'ai pris plaisir à son ombre, et je m'y suis assise ; et son fruit est doux à mon palais ».

            Plus loin, nous lisons : « Je t'ai réveillée sous le pommier » (Cant. 8 : 5). Le pommier est pour nous une figure de Christ. Israël sera bientôt réveillé de la mort dans laquelle il est plongé actuellement comme nation, pour jouir des bénédictions de la nouvelle alliance avec Christ. C'est Christ seul qui pourra le réveiller et le bénir. Israël sera de nouveau rassemblé. Alors il s'assiéra sous l'ombre du pommier et trouvera son fruit doux à son palais, le fruit glorieux de l'amour que Christ a manifesté en mourant pour la nation rebelle. Ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : « Le libérateur viendra de Sion ; il détournera de Jacob l'impiété » (Rom. 11. 26). « En ce jour-là, dit l'Eternel des armées, vous convierez chacun son prochain sous la vigne et sous le figuier » (Zach. 3 : 10).

 

                                                Séjour béni de gloire et de bonheur
                                                Où pour jamais règnera le Sauveur,
                                                Où, loin des maux dont la terre est la proie,
                                                Nous goûterons une ineffable joie;

 

                                                Oh! quand pourrai-je à ce monde arraché,
                                                Dans tes splendeurs, à l'abri du péché,
                                                Près de Jésus oublier mes alarmes,
                                                Et par sa main voir essuyer mes larmes!

 

 Versets 4-6 - « Il m'a fait entrer dans la maison du vin ; et sa bannière sur moi, c'est l'amour. Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, ranimez-moi avec des pommes ; car je suis malade d'amour. Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite m'embrasse ».
               
En considérant ces scènes de délices où le roi introduit l'heureuse épouse, pensons aussi aux privilèges du chrétien. Dieu lui-même est la source de toutes ses bénédictions. Soyons assurés que Dieu n'attendait rien de l'homme pour tourner son coeur vers lui. Son amour est comme l'anneau passé au doigt du fils prodigue : il n'a ni commencement ni fin. « Dieu est amour » (1 Jean 4 : 8), il ne change pas. Ce qu'il est en lui-même, non pas ce que nous sommes, nous assure à jamais des riches bénédictions de son amour. « En ceci est l'amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu'il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10). La foi trouve en Dieu son parfait repos, source de tout vrai bonheur. Comment douter d'un amour qui a donné le Fils unique (Rom. 5 : 8) ?

             L'oeuvre de Christ était nécessaire pour tourner le pécheur vers Dieu. Déjà dans le jardin d'Eden, après la chute, Adam et Eve cherchent à se cacher, loin de Dieu, derrière les arbres du jardin. Mais la voix de l'Eternel Dieu se fait entendre : « Adam, où es-tu ? ». L'homme est maintenant un pécheur perdu, et Dieu le cherche. La révélation de l'amour de Dieu est contenue dans sa promesse que la semence de la femme écraserait la tête du serpent (Gen. 3 : 15) ; cette promesse annonce l'oeuvre de la rédemption. Dès lors, quand le pécheur, par grâce, croit au parfait amour de Dieu dans le don et l'oeuvre de son Fils, il est amené à Dieu par la foi en l'efficace de la mort, de la résurrection et de la gloire de Jésus. Il est pardonné, accepté dans le Bien-aimé, et répond ainsi pleinement aux désirs du coeur de Dieu.

             Nous possédons désormais l'amour et la justice en Christ. Il est aussi notre vie et nous pouvons jouir de la présence de Dieu.

             Le roi a d'abord amené l'épouse dans ses chambres. Puis elle est vue dans les champs avec son bien-aimé, là où il fait paître et reposer son troupeau à midi. Ensuite, elle s'écrie : « Notre lit est verdoyant. Les solives de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris des cyprès » (Cant. 1 : 16). Quelle image pleine de fraîcheur ! A la fin du jour, son bien-aimé la conduit au festin, sous la bannière de l'amour, secret de sa joie, source de toutes ses délices.

             Pendant longtemps, cet étendard n'a plus été déployé pour Israël. La foi sait que dans les pensées de Dieu, un jour viendra où il le sera à nouveau. Si Israël a été longtemps laissé de côté et châtié à cause de ses péchés, l'apôtre nous assure qu'il n'est pas rejeté pour toujours car « les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11 : 29). Le temps où Dieu aura compassion de Sion, le temps assigné, viendra. On annoncera le nom de l'Eternel dans Sion et sa louange dans Jérusalem (Ps. 102 : 21). « Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, où je rétablirai les captifs de mon peuple Israël et Juda, dit l'Eternel, et je les ferai retourner au pays que j'ai donné à leurs pères, et ils le posséderont » (Jér. 30: 3). Le même prophète déclare cette parole de l'Eternel : « Je me réjouirai en eux pour leur faire du bien, et je les planterai dans ce pays, en vérité, de tout mon coeur et de toute mon âme » (Jér. 32 : 41). Alors la bannière de l'amour immuable de Dieu flottera au-dessus de leurs têtes. Toutes les familles de la terre verront l'amour fidèle du Seigneur, le Très-Haut, quand elles monteront à Jérusalem, pour se prosterner devant le roi, l'Eternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles (Zach. 14 : 16). Alors s'accomplira cette précieuse parole : « Il m'a fait entrer dans la maison du vin ; et sa bannière sur moi, c'est l'amour. Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, ranimez-moi avec des pommes ; car je suis malade d'amour ».

             Le racheté aussi réalise la communion avec Christ dans la séparation d'avec le monde. Il jouit ainsi des choses célestes, assuré d'être l'objet de l'amour du Seigneur. Mais nous ne pouvons pas passer sans transition des choses de la terre à la jouissance des choses du ciel. Notre communion avec le Seigneur est plus ou moins intime. La nécessité de s'occuper des choses temporelles émousse notre sensibilité spirituelle. La prière, la méditation de la Parole, le jugement de soi-même doivent être habituels chez le croyant, s'il désire vivre dans la proximité du Seigneur. L'âme qui se nourrit habituellement de Christ aspire à l'être toujours davantage. Lui seul est capable de satisfaire ses désirs.

             Il attire sa bien-aimée encore plus près de lui. « Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite m'embrasse ». Où trouver une communion plus intime, plus réelle, plus bénie ? L'épouse penche sa tête sur le sein de son Bien-aimé, lieu du parfait et de l'éternel repos.

 Verset 7 - « Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, jusqu'à ce qu'elle (ou qu'il) le veuille ».
           
A la fin de cette journée heureuse, l'épouse du roi est dans le repos que seul son amour immuable peut lui procurer. A l'ombre de la bannière de son amour, elle trouve son plaisir en lui. Aussi parle-t-elle de son ombre, de son fruit, de son festin, de sa bannière, de sa main gauche, de sa droite. Il est tout pour elle. Si l'âme est occupée de lui, il veille à ce qu'elle ne soit point troublée. Les biches et les chevreuils sont parmi les bêtes des champs les plus timides ; le sens de l'ouïe chez elles est tellement développé, que la perception du danger qui les menace, même de fort loin, les épouvante. Ainsi devrions-nous être sur nos gardes et percevoir à distance l'approche de ce qui peut interrompre notre communion avec le Seigneur.

            Veillons, prions, évitons avec crainte tout ce qui peut troubler notre communion avec Dieu : les pensées de nature à distraire nos pensées, l'activité de l'imagination ou encore le doute qui pousse à la défiance. Que rien ne vienne éteindre en nous la flamme de l'amour et voiler l'éblouissante clarté de « la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4 : 6).

 Verset 8-13- « La voix de mon bien-aimé ! Le voici qui vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il se tient derrière notre mur, il regarde par les fenêtres, il regarde à travers les treillis. Mon bien-aimé m'a parlé, et m'a dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car voici, l'hiver est passé, la pluie a cessé, elle s'en est allée ; les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s'entend dans notre pays ; le figuier embaume ses figues d'hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! ».

            Quand l'âme est demeurée longtemps en communion avec le Seigneur, elle s'attache à lui et désire plus ardemment son retour. Avons-nous le même empressement que la Sulamithe quand elle déclare : « La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient ! » ? Une autre voix a-t-elle pour nous le charme de la sienne ou soupirons-nous journellement après lui ?

            Il y a une grande différence entre une personne qui croit simplement à la seconde venue de Jésus Christ, et celle dont l'âme jouit de la communion du Seigneur et vit dans l'attente constante de sa venue.

            Nous distinguons sans peine une voix aimée. En entendant son propre nom prononcé par le Seigneur, Marie de Magdala a tressailli (Jean 20 : 16). La voix de mon bien-aimé ! s'écrie la Sulamithe, le voici qui vient ! Tout son être est dans l'attente. Le Seigneur est proche. Il vient, « sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines ... semblable à la gazelle, ou au faon des biches ».

            La communion de l'Esprit accroît le désir de goûter la présence du Seigneur. On ne peut pas réellement soupirer après sa venue si l'on n'éprouve pas le besoin d'être tout près de lui. Nous sommes toujours en sûreté « en » lui ; hélas, nous ne nous sentons pas toujours à l'aise « avec » lui. Si nous avons fait un pas de trop dans le monde ou si nous avons négligé de nous juger nous-mêmes, nous ne sommes pas prêts à le recevoir. « Pierre lui dit : Tu ne me laveras jamais les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi » (Jean 13 : 8). Il ne dit pas : Tu n'as point de part « en » moi ; jamais il n'aurait pu le dire. Mais il enseigne à Pierre et il nous enseigne aussi, que, si nous oublions de nous juger nous-mêmes, si nos souillures de tous les jours ne sont pas nettoyées par le lavage d'eau, par la Parole, notre communion avec lui est interrompue. Il n'y a pas d'intimité possible avec lui si des péchés ne sont pas jugés et confessés. « Tu n'as point de part avec moi », est une parole solennelle. Il n'y a plus de force pour la marche, pour le culte et pour le service. La honte peut bien couvrir notre visage, la tristesse remplir notre coeur, quand nous mettons nos pieds souillés entre ses mains saintes, car sûrement il sait où nous sommes allés ; mais ils ne peuvent être lavés si lui-même ne le fait : « Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi ». Si nous voulons marcher avec Jésus, si nous voulons être heureux avec lui, nous devons marcher réellement séparés de tout mal, de tout ce qui est contraire à sa sainteté et incompatible avec sa nature.

            « Mon maître tarde à venir » (Matt. 24 : 48), est le langage d'une personne qui cherche sa satisfaction dans ce monde. « Viens, Seigneur Jésus, viens » ! C'est l'appel d'un coeur pénétré de l'amour de Jésus et qui désire avec ardeur être personnellement près de lui. Plus nous jouissons de Christ par l'Esprit, plus il nous tarde de le voir face à face. C'est un moyen d'éprouver l'état de l'âme : quand la maison est en désordre, la femme ne désire pas le retour de son mari ! Elle commence par mettre tout en ordre, et quand tout est à sa place et selon son goût à lui, elle pense au moment où il reviendra ; il lui tarde d'entendre sa voix, de voir son visage.

            Ne me suffit-il pas, dira un chrétien, de savoir que je lui appartiens ? Pourquoi attendrais-je chaque jour sa venue des cieux ? Je sais que mes péchés sont pardonnés et que je suis sauvé ; je peux me confier en lui et l'aimer sans le voir. De tels propos ne sont pas le langage de l'amour, mais plutôt celui d'un coeur froid et indifférent quant à la personne du Seigneur. Pouvons-nous songer à son amour et à sa grâce, à ses souffrances et à sa mort et ne pas ardemment souhaiter de le voir lui-même ? « Nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19). Notre amour est le reflet de celui de Christ. Hélas, souvent nous sentons peu le vide que pourtant, Christ seul peut remplir !

            C'est le Seigneur lui-même, comme le Messie, le roi, que l'épouse juive attend ici-bas avec impatience. Il se révèle afin qu'elle entre dans l'amour et la joie de l'époux. Elle connaît enfin et apprécie la valeur de son amour, et il lui tarde de le posséder. Heureux changement ! Il a été méprisé et rejeté par la fille de Sion, et sur elle il a versé des larmes. Il va bientôt exercer son affection d'époux, sa gloire milléniale va briller de tout son éclat. Aux derniers jours, le désir du résidu craignant Dieu en ce qui concerne l'apparition du Messie comme roi et libérateur, est exprimé dans les psaumes et les prophètes : « Oh ! Si tu fendais les cieux ! Si tu voulais descendre, et que devant toi les montagnes se fondent, comme le feu brûle les broussailles, comme le feu fait bouillonner l'eau, pour faire connaître ton nom à tes ennemis, en sorte que les nations tremblent devant toi ! » (Es. 64 : 1-2).

            Dans le Cantique des Cantiques, nous voyons, sous la figure d'une épouse, se manifester le même désir profond, quoique sous un caractère différent. Il s'agit moins de la délivrance du résidu, du renversement de ses ennemis, et même du royaume et de la gloire de Christ, que des soupirs du coeur après la personne du Messie qui vient. C'est mon bien-aimé... il vient ! Il vient rapidement, semblable à la gazelle ou au faon des biches ! Il est déjà (c'est une réalité) derrière notre muraille. Il regarde par les fenêtres. Il se montre par les treillis. Les fidèles qui se trouvent à Jérusalem ont ici des indices de l'approche du roi, de leur propre délivrance et de la gloire milléniale. Il remplit leurs coeurs de joie en se révélant plus clairement encore, en leur donnant une nouvelle assurance de son amour. Combien sont touchantes les paroles du Seigneur dans les versets qui suivent. Sa bien-aimée se plaît à répéter ce qu'il lui a dit : « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car voici, l'hiver est passé, la pluie a cessé, elle s'en est allée ; les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s'entend dans notre pays ; le figuier embaume ses figues d'hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! » (2 : 10-13). Quelques instants auparavant, elle pouvait seulement distinguer le son de sa voix, et saisir à travers les treillis un de ses regards. Maintenant, il est assez près pour qu'il lui soit permis d'entendre ses paroles. Pour la foi, il est toujours présent. « Sa main gauche est sous ma tête, sa droite m'embrasse ». Elle peut s'appuyer sur son Bien-aimé, et sortir pour voir avec lui les vignes en fleur qui exhalent leur parfum.

            Bientôt, Israël, longtemps opprimé, connaîtra la gloire du royaume. Le printemps commence à poindre, faisant suite au long et lugubre hiver de l'absence du Seigneur. Le royaume des cieux est proche. Le matin sans nuages va briller. Depuis le péché et la chute de l'homme, ce monde n'a pas été témoin d'une scène aussi splendide. Ce verset d'Esaie décrit aussi la gloire et les bénédictions futures d'Israël et de toute la terre : « Dorénavant Jacob prendra racine, Israël fleurira et poussera, et remplira de fruits la face du monde » (Es. 27 : 6). Les rayons bienfaisants du Soleil de justice feront oublier la tristesse et la stérilité de ce long et douloureux hiver. Les fleurs qui renaissent, les figues qui paraissent, les vignes qui bourgeonnent, le chant des oiseaux, la voix de la tourterelle sont de sûrs indices de l'arrivée du printemps. Dans la vigne de l'épouse qui n'a pas encore atteint sa pleine maturité, les fleurs qui embaument l'air sont le gage assuré d'une riche bénédiction.

 

 Verset 14 « Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est agréable ».
              
Il est nécessaire de distinguer la vocation terrestre d'Israël de la vocation céleste de l'Eglise. Le Seigneur épousera au dernier jour la cause de son peuple terrestre, et Jérusalem dans son caractère d'épouse du roi, deviendra le centre de la gloire et de la bénédiction terrestre. L'Eglise, elle, est l'épouse de l'Agneau, jadis victime expiatoire, maintenant Christ glorifié. Symbole de l'affection, de l'unité de la vie et de la position, l'épouse céleste partagera la même gloire que l'Agneau. L'ayant confessé et s'étant confiée en lui au temps de son humiliation et de son rejet, elle sera plus près de lui dans son exaltation et dans sa gloire, que l'épouse juive, Israël, qui règnera sur la terre.

            La gloire du royaume à venir sera donc céleste et terrestre tout à la fois : « vous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon plaisir, qu'il s'est proposé en lui-même pour l'administration de la plénitude des temps, savoir de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre en lui » (Eph. 1 : 9-11).

            Remarquons la différence qui existe entre la position et la bénédiction d'Israël, en rapport avec le royaume à venir, et celles de l'Eglise. Le Seigneur descend au lieu où se trouve Israël, et le bénit là. « Le rédempteur viendra à Sion » (Es. 59 : 20). Quant à l'Eglise, elle est enlevée dans les nues, à la rencontre du Seigneur, en l'air (1 Thes. 4 : 17). Les Juifs recevront toutes leurs bénédictions temporelles dans un pays agréable (Amos 9 : 11-15). Nos bénédictions seront toutes spirituelles et dans les lieux célestes (Eph. 1 : 3). La Jérusalem terrestre sera le centre de la gloire et de la bénédiction terrestre, la ville royale, la capitale du monde entier, et, par elle, toutes les nations de la terre seront bénies, car la loi sortira de Sion, et la parole de l'Eternel de Jérusalem (Es. 2 : 2-4). La Jérusalem d'en haut sera le centre de la gloire céleste. « La gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est sa lampe » (Apoc. 21 : 23). Les saints célestes seront dans leurs corps glorieux, rendus conformes à l'image de Christ (Phil. 3 : 21). Toute la maison d'Israël aura en partage la bénédiction dès longtemps promise, d'un nouveau coeur, d'un esprit nouveau (Ezé. 36 : 24-30). Et ils ne s'égareront plus jamais.

            Il est parlé d'Israël comme ayant l'Eternel pour mari. « Car celui qui t'a faite est ton mari ; son nom est l'Eternel des armées » (Es. 54 : 5). Mais à cause de son infidélité, et surtout parce qu'il a rejeté Christ, il a été mis de côté pour un temps. Dans la période actuelle, la prédication de l'Evangile s'adresse aux Juifs premièrement, puis aux Gentils, comme à des pécheurs perdus. Tous ceux d'entre eux, que la grâce de Dieu rassemble, forment un seul corps et les uns et les autres jouissent des mêmes privilèges en Christ, selon qu'il est écrit : « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, qui des deux (du Juif et du Gentil) en a fait un et a détruit le mur mitoyen de clôture, ayant aboli dans sa chair l'inimitié, la loi des commandements qui consiste en ordonnances, afin qu'il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau, en faisant la paix ; et qu'il les réconciliât tous les deux en un seul corps à Dieu par la croix, ayant tué par elle l'inimitié » (Eph. 2 : 13-16).

            La véritable espérance de l'Eglise est la venue du Seigneur Jésus Christ des cieux, pour la prendre auprès de lui : « Car je vais vous préparer une place... je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14 : 2-4). Quand cette promesse aura reçu son accomplissement, Israël paraîtra à nouveau sur la scène. L'Esprit de Dieu commencera son oeuvre au milieu du résidu de Juda. Lorsque l'Eglise aura été retirée, et pendant les trois ans et demi du règne de l'Antichrist (c'est-à-dire dans l'espace de temps qui sépare l'enlèvement des saints de l'apparition du Seigneur en gloire sur la terre), ce résidu traversera la grande tribulation de laquelle parle le prophète (Jér. 30 : 4-11). Jésus lui-même l'évoque en Matthieu 24 : 15-22. Durant cette tribulation sans égale, le Seigneur veillera sur ses élus avec une grande sollicitude : « Voici, moi, je l'attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au coeur, et de là je lui donnerai ses vignes, et la vallée d'Acor comme une porte d'espérance; et là elle chantera comme dans les jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta du pays d'Egypte. Et il arrivera, en ce jour-là, dit l'Eternel, que tu m'appelleras : Mon mari, et que tu ne m'appelleras plus : mon maître... Et je te fiancerai à moi pour toujours » (Os. 2 : 14-16, 19). L'union sera désormais éternelle, et le Seigneur prendra plaisir en son épouse fidèle, qui lui rendra louange et gloire à toujours.

             Du verset 10 à la fin du 15, les paroles du bien-aimé expriment l'amour le plus tendre, les encouragements les plus doux. Il est évident que la splendeur de la gloire milléniale ne brillera pas tout à coup sur le pays d'Israël et sur les nations, mais progressivement, semblable en cela au passage de l'hiver au printemps, puis de ce dernier à l'été. C'est là ce qui exerce la foi de l'épouse. Mais il la fortifie en l'assurant que le jour de la délivrance est proche. Il la suit toujours de son oeil, et l'encourage à prendre patience. Divers passages de l'Ecriture nous apprennent que, pendant ce temps-là, elle connaîtra particulièrement la méchanceté de l'Antichrist. Il essaiera de détruire le résidu fidèle (Apoc. 12 : 6-17). Mais guidée par l'Esprit de Dieu, l'épouse trouve un refuge au désert. « Alors que ceux qui sont en Judée s'enfuient dans les montagnes » (Matt. 24 : 16). Le bien-aimé connaît son refuge. A ses yeux et pour son coeur, elle est semblable à la colombe dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés.

            Sa voix émeut son bien-aimé ; il l'entend, elle ressemble au roucoulement plaintif de la colombe solitaire, en l'absence de son compagnon. (Es. 59 : 11). Elle est belle, quoique son visage soit abattu par la persécution, les souffrances et l'épreuve. Il cherche à la voir, à l'entendre ! Quelle sollicitude, quel immense amour ! « Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est agréable ». Ne nous lassons pas de méditer l'amour de Christ pour son épouse !

            A l'abri dans les fentes du rocher, la timide et tremblante colombe, cachée dans ce coeur qui est tout amour, repose en parfaite sécurité. Nul oiseau de proie ne viendra l'y attaquer. Aucun étranger ne peut pénétrer dans la fente du rocher qui lui sert d'asile. Sa sécurité ne dépend pas de la manière dont elle réalise sa position. Mais, c'est de lui que tout dépend. C'est le rocher qui l'abrite. Parlant de ses brebis, le Seigneur dit : « Je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10 : 28-30). Citons aussi les paroles du prophète : « Il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l'orage, comme des ruisseaux d'eau dans un lieu sec, comme l'ombre d'un grand rocher dans un pays aride » (Es. 32 : 1-2).

 

 Verset 15 - « Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur ».        

            Dans sa grâce, le bien-aimé s'associe à son épouse, dans les soins à donner à la vigne. « Prenez-nous les renards... car nos vignes sont en fleur ». Elles sont encore vertes et délicates. Il faut y veiller attentivement. Les petits renards ont des dents pointues ; quoique jeunes, ils sont rusés et font beaucoup de dégâts. Pendant l'hiver, il n'y a rien à craindre d'eux ; les sarments dépouillés de leurs feuilles ne les attirent pas. Mais quand le printemps renaît, ils se dissimulent sous le feuillage et trouvent bien des occasions pour exercer impunément leurs ravages. Veillons sur l'état de notre coeur ! Soyons en garde contre les soucis journaliers de la vie et contre tout ce qui tend à porter atteinte à la fertilité. Demeurons attachés au véritable cep et nourrissons-nous de sa sève. Alors nous porterons beaucoup de fruits à la gloire du Père. Si la présence du Seigneur apporte du rafraîchissement, il est nécessaire de redoubler de soins, de vigilance ; n'oublions pas que, si le Seigneur travaille, Satan est aussi à l'oeuvre, mais pour détruire. L'oeil suit avec bonheur le développement des sarments fleuris qui embaument l'air ; mais le gardien de la vigne doit prendre garde à ce que le renard ne vienne avec ruse se tapir sous les pampres luxuriants pour les ravager. Réfléchissons, nous verrons que trop souvent une grande partie de notre vigne a été endommagée par la malice de l'Ennemi qui se tient aux aguets pour commettre ses rapines ! De tels ravages brisent le coeur ; redoublons donc de prudence ! Méfions-nous du prédateur ! Fermons les trous par lesquels il peut s'introduire en silence pour saccager les vignes. Soyons constamment sur nos gardes ; notre ennemi est fort, son activité malfaisante est incessante. Il use de toutes sortes d'artifices, sachant bien qu'il ne dispose que de peu de temps. Mais si nous savons que nous sommes en Christ, nous pouvons confondre l'adversaire et le mettre en déroute. Le plus faible est rendu fort dans la bataille, s'il se tient près du Seigneur !

 

Verset 16 – « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, qui paît parmi les lis ».

            L'heureuse épouse affirme maintenant que son bien-aimé lui appartient. Elle le sait, elle en jouit : « Mon bien-aimé est à moi ». Elle ne dit pas : J'espère qu'il est à moi. Elle affirme : Il est à moi. Il n'y a plus l'ombre d'un doute.

             Ainsi, bientôt Christ sera tout pour le résidu, et le résidu sera tout pour Christ. Nous sommes lents de coeur à croire. A diverses reprises, l'époux réitère à sa bien-aimée l'assurance de son amour profond et du plaisir qu'il trouve en elle ; l'expression de sa tendresse est admirable ; même quand elle dit qu'elle est noire, il lui répond aussitôt : « Ô la plus belle parmi les femmes ». Comment pourrait- elle douter un seul instant de son affection ? Aussi, quand elle en est convaincue, elle s'écrie dans les transports de sa foi : Il est à moi ! Heureuse assurance. Il ne s'agit plus seulement des fruits de son amour ou de ses qualités, mais de lui-même : « toute sa personne est désirable » (Cant 5 : 16).

             Pouvons-nous parler avec une telle assurance de la possession de quelque objet terrestre que ce soit? Nous pouvons certes prétendre, dans une certaine mesure : Ces biens sont à moi, ces honneurs m'appartiennent ...Combien tout cela est passager ! Mais si nous sommes liés à Christ, il devient le centre de nos affections. Nous pouvons véritablement nous écrier: Mon bien-aimé est à moi ! Que de fois un objet auquel notre coeur prenait plaisir ne nous a-t-il pas échappé, alors que nous pensions le tenir fermement ! Ne l'avons-nous pas vu se flétrir dans nos mains comme une fleur détachée de sa tige ? Tout ce que le monde considère comme précieux, les richesses, l'influence, le pouvoir, la science, la réputation, est sans valeur en présence de la mort et du jugement éternel. « Car que profitera-t-il à un homme s'il gagne le monde entier, et qu'il fasse la perte de son âme ; ou que donnera un homme en échange de son âme ? » (Matt. 16 : 26).

             Quelle différence si Christ est l'objet de nos désirs et de nos affections! La foi peut s'écrier sans réserve : « Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi » (Cant. 6 : 3). Sur la croix, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui (2 Cor. 5 : 21) ; il a voulu habiter dans notre coeur par son Esprit, même au sein des flots et de la tempête ; il sera à nous aussi dans la gloire du ciel ! Là, nous pourrons le contempler et l'adorer.

            On rencontre parfois des âmes qui aiment réellement le Seigneur et se confient en lui, mais qui n'osent pas dire : « Mon bien-aimé est à moi ». Elles pensent qu'un tel langage serait de la présomption. Elles oublient sûrement que c'est lui qui tient le premier ce langage. Et sa parole est certaine. Il y a toujours plus d'humilité à se laisser guider par sa Parole que par nos propres pensées. Nous l'aimons, c'est vrai, mais parce que lui nous a aimés le premier. Nous ne devançons jamais Christ. Il crée en nous le désir qu'il veut prévenir, l'amour qu'il veut satisfaire, la foi à laquelle il veut répondre. Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait vient d'en haut (Jac. 1 : 17) ; et c'est le Saint Esprit qui l'implante dans notre âme, par la Parole. Soyons donc assurés que Christ est à nous par le don gratuit de Dieu, à nous par le don qu'il a fait de lui-même, de sorte que c'est en toute humilité que nous pouvons dire : Christ est à moi, mon bien-aimé est à moi !

            « Et je suis à lui ». L'épouse sait très bien qu'elle appartient à son bien-aimé. Il l'a souvent assurée de cette précieuse vérité. Il s'adresse directement à elle : « Mon amie, ma colombe, ma parfaite ». Le chrétien ne dépend que de Christ, et c'est à lui seul qu'il est assujetti. « Que personne donc ne se glorifie dans les hommes (dit l'apôtre), car toutes choses sont à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et Christ à Dieu » (1 Cor. 3 : 21-23).

            Toutes ces choses ne nous dominent plus. La mort elle-même a perdu son pouvoir. Elle ne peut plus nous considérer comme sa proie, le monde ne peut plus se vanter de ce que nous lui appartenions, ni l'Ennemi dire que nous sommes à lui. Cette précieuse parole: vous êtes à Christ, met tout en ordre.

            Il paît son troupeau parmi les lis. C'est là qu'on le trouve, c'est là au milieu des siens qu'il trouve son plaisir, sa satisfaction, ses délices.

 

 Verset 17 - « Jusqu'à ce que l'aube se lève et que les ombres fuient. - Tourne-toi ; sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de Béther ».       

            La parfaite assurance de l'amour du bien-aimé, et la jouissance de sa présence par la foi, accroît le désir de voir luire le jour de sa gloire. Il sera la réalisation de tous les types et de toutes les ombres ; son apparition les fera disparaître. « Car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2). Pour Israël, les premiers rayons du soleil de justice chasseront à jamais les ténèbres de la nuit, l'hiver sera passé, les fleurs paraîtront, on commencera à entendre le chant des oiseaux.

             L'exercice de la foi et de l'espérance dans ces deux versets est admirable et instructif. En réponse à la description que l'époux a faite du glorieux jour millénial et de la place que sa bien-aimée occupe dans son coeur (v. 10-15), elle exprime ainsi sa foi : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui », ainsi que son espérance : « Jusqu'à ce que l'aube se lève et que les ombres fuient ». Le jour de la gloire est proche. Elle sait que l'éclat du matin dissipera toute ombre. « Il est comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuages : par sa clarté, l'herbe tendre germe de la terre après la pluie » (2 Sam. 23 : 4). En attendant l'aurore de ce jour béni, elle prie son bien-aimé de demeurer avec elle. Elle désire ardemment jouir de sa présence, des consolations et du soutien que lui procure son amour, jusqu'à ce qu'il apparaisse lui-même en gloire. Elle s'attache à la personne de son bien-aimé. Heureux fruit d'une foi qui tient ferme sa Parole et d'une espérance vivante qui épie la première lueur du matin.

             « Tourne-toi ; sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de Béther ». Elle est encore dans le désert, en butte aux épreuves ; son sentier est difficile, dans un pays où les montagnes et les vallées alternent. Il lui tarde que son bien-aimé vienne, avec la promptitude de la gazelle ou du faon des biches sur les montagnes. Un rayon de sa gloire frappera de terreur les ennemis de son peuple. Ses rachetés « retourneront et viendront à Sion avec des chants de triomphe; et une joie éternelle sera sur leur tête; ils obtiendront l'allégresse et la joie, et le chagrin et le gémissement s'enfuiront » (Es. 35 : 10). « La gloire de l‘Eternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra ; car la bouche de l'Eternel a parlé » (Es. 40 : 5).

             Soupirons-nous après sa venue, demandant d'être constamment maintenus dans sa présence, jusqu'à ce qu'il vienne ? L'heure qui précède l'aurore est la plus froide et la plus sombre de la nuit. Le résidu devra traverser cette heure. « C'est le temps de la détresse pour Jacob, mais il en sera sauvé (Jér. 30 : 7). Pour le résidu qui attend et qui prie, la première lueur du matin sera le signal de la délivrance, de la destruction de ses orgueilleux oppresseurs.

            En écrivant à Timothée et pour l'Eglise, l'apôtre Paul dit : « Or sache ceci, que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux » (2 Tim. 3 : 1). Heureux ceux qui demeurent attachés à sa Parole, suivent le Seigneur et attendent sa venue ! Continuons à veiller, prions ; le matin va se lever. La sentinelle vigilante demeure sur la tour. Bienheureux ceux qui verront apparaître l'aurore.

            « Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, pour la vie éternelle » (Jude v. 20-21).