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LE REGNE D’EZECHIAS : 2 CHRONIQUES 29 à 32 (5)

 
 
CHAPITRE 32 : Les trois épreuves d’Ezéchias
 
            La grâce et la puissance de Dieu se sont manifestées pendant les quatorze premières années du règne d’Ezéchias. C’est ce qui suscite maintenant l’opposition de Satan. Il en est toujours ainsi, et c'est un avertissement aussi pour nous, chrétiens.
            « Après ces choses et cette fidélité… » (v. 1). Satan ne supporte pas que les enfants de Dieu marchent fidèlement. Nous avons besoin d'être sur nos gardes, car il ne désarme pas. Son but est toujours de détruire, de faire du mal. Nous pouvons voir sa funeste action dans le triste exemple d’Ananias et Sapphira en Actes 5. Il a trouvé des cœurs où il y avait de la convoitise et sur lesquels il avait prise. La convoitise a été amorcée, et le reste a suivi. Quel drame dans cette assemblée naissante ! Cette fois, l’Ennemi a attaqué depuis l'intérieur. Il nous faut donc toujours être sur le qui-vive. On ne peut pas se laisser aller dans la vie chrétienne, sinon c'est la défaite.
 
            Dans ce récit, nous voyons Satan donner libre cours à son action - aussi longtemps que Dieu le permet. Des chrétiens fidèles auront forcément affaire à Satan. Ici, il n'a rien trouvé dans Ezéchias, ni dans son peuple pendant les quatorze premières années ; alors il va essayer par d'autres moyens.
            Une triple épreuve va survenir :
                        - l'attaque de l'Assyrien : Satan vient comme un « lion rugissant » (1 Pier. 5 : 8) pour effrayer Ezéchias ;
                        - la maladie d'Ezéchias : l’Ennemi présente la mort comme le « roi des terreurs » (Job 18 : 14) ;
                        - la tentation venue par le moyen du roi de Babylone : Satan vient comme le serpent ancien pour séduire Ezéchias qui tombe dans cette dernière épreuve, alors qu’il avait résisté dans les deux premières. Quelque chose dans son cœur n'avait pas été jugé, et il devra le confesser.
            Job a eu aussi trois épreuves comparables : d’abord de la part de ses ennemis (1 : 13-22), ensuite par la maladie (2 : 7-10), et enfin venant de ses trois « amis » (2 : 11-13).
 
 
 
1 – L’attaque assyrienne : (v. 1-23)
 
                        1. 1 Le but de l’épreuve (v. 1)
 
            Cette attaque assyrienne par Sankhérib est survenue à la 14ème année du règne d’Ezéchias (2 Rois 18 : 13), conjointement à sa maladie. 
            Il ne faut pas considérer cette invasion des Assyriens comme un châtiment que Dieu envoie sur Ezéchias dont Il vient de reconnaître la fidélité. Alors pourquoi l'Eternel permet-Il une pareille épreuve, imméritée par ce roi ? « Le bien de ceux qui aiment Dieu » est toujours son but (Rom. 8 : 28). Ici l’épreuve est permise pour manifester Sa propre gloire d’une part, et d’autre part pour mettre en évidence la foi d'Ezéchias qui Le glorifiera. L'ennemi sera entièrement défait et Dieu remportera une complète victoire.
            Les livres des Chroniques mettent l’accent sur ce que la grâce divine produit, et présentent l’histoire des rois selon les conseils de Dieu ; généralement, ils ne relatent pas leurs défaillances. En revanche, les livres des Rois montrent la responsabilité des rois ; le deuxième livre rapporte une défaillance d’Ezéchias : il va essayer de détourner le roi d'Assyrie de ses mauvaises intentions au moyen de l'argent (2 Rois 18 : 15).
            Le prophète Malachie compare l’épreuve à un four utilisé pour purifier l’or : la chaleur du four fait remonter les impuretés à la surface du métal fondu, et l'affineur enlève alors les scories une à une, jusqu'à ce qu'il voie son visage se refléter parfaitement à la surface du métal en fusion (Mal. 3 : 2-3). De même, dans la main de l'Eternel, l’épreuve sera utile pour la formation d’Ezéchias. Chez le croyant aussi, ce travail divin s’opère par l'épreuve (1 Pier. 1 : 7) : il apprend à être davantage occupé du Seigneur et de moins en moins des choses de la terre. Christ agit ainsi dans nos vies : Il veut ôter tout ce qui nous empêche de Le manifester devant les hommes. Il le fait avec fidélité. Si nous traversons l'épreuve, nous pouvons être assurés que Dieu travaille dans nos cœurs afin de faire briller sa vie en nous.
            Ici, il en est d’Ezéchias comme pour Abraham : « Il arriva après ces choses que Dieu éprouva Abraham... » (Gen. 22 : 1). Le cœur du patriarche et sa maison avaient été purifiés ; et c’est au moment où tout est réglé devant Lui  que Dieu décide d’éprouver la foi d’Abraham. Il veut manifester ce que sa grâce a produit dans le cœur des siens à sa gloire.
            De même pour Job (Job 1 : 8 ; 2 : 3), Dieu a permis l'épreuve afin de bénir la fin de sa vie « plus que son commencement » (Job 42 : 12) ; son livre nous enseigne le véritable jugement de nous-mêmes et la soumission à la volonté de Dieu.
            Si nous n'avions pas d’épreuve, certainement nous nous éloignerions du Seigneur. Il permet les difficultés  afin que nous les traversions avec Lui et à sa gloire.
           
            « Sankhérib pensait... forcer l’entrée des villes fortes » (v. 1). Voilà ce que l’Ennemi envisage : faire tomber, broncher. On va voir si cette foi dont tu parles est vraie ! dit-il.
            Satan a échoué car la foi d’Ezéchias, défaillante un petit moment, s’est réveillée, et elle a finalement brillé à la gloire de Dieu. Il s'est confié en Dieu, alors que tout le pays de Juda était déjà envahi par l’ennemi. Il s’est attendu entièrement à Dieu qui seul pouvait le délivrer. Il a encouragé fermement le peuple par ces paroles : « L’Eternel, notre Dieu, nous délivrera de la main du roi d’Assyrie » (v. 11).         
            Le roi ennemi croit que le Dieu en qui se confie Ezéchias ressemble à n’importe quel dieu des nations idolâtres. Il n'imagine pas que le seul vrai Dieu va anéantir son armée. Combien nous sommes encouragés à apprendre à nous confier en Lui ! Dans toutes les circonstances qui peuvent être placées devant nous, nous devons continuellement nous fortifier dans le Seigneur (Eph. 6 : 10). Ezéchias a convoqué un grand peuple et ils se sont unanimement fortifiés en l'Eternel.
 
 
                        1. 2 Dispositions pour la défense de Jérusalem (v. 2-5)
 
                                    - Attachement aux ressources mises à la disposition du peuple de Dieu :
 
            « Ils bouchèrent toutes les sources et le torrent qui débordait » (v. 4). Des travaux gigantesques avaient permis auparavant de capter les sources du Guihon et le torrent qui débordait - pour les conduire par un aqueduc souterrain à l’intérieur des murs de Jérusalem. Le premier souci d’Ezéchias était de conserver les eaux indispensables pour le peuple et pour lui-même (2 Rois 20 : 20). Sa première préoccupation n’a pas été de dénombrer son armée, mais d’abreuver son peuple ; et ce souci du bien du peuple le caractérisera constamment.
            Satan et le monde cherchent toujours à nous ravir ces eaux - les eaux de la grâce qui coulent pour nous rafraîchir (Es. 8 : 6) : la connaissance de Christ et la communion avec Lui. Nous devons conserver ces eaux vives, les « cacher » pour que le monde ne puisse pas nous les prendre. Nos sources sont en Christ. « Toutes mes sources sont en toi ! » (Ps. 87 : 7). C’était là l'état du cœur d’Ezéchias.
            Pendant que nous nous désaltérons à ces sources, les ayant en « très haute estime », l'Ennemi vient et il met en doute la valeur de ce que nous possédons en Christ. Il nous incite à chercher à nous désaltérer sur la terre aux « citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » (Jér. 2 : 13). Certains chrétiens disent facilement : « Toutes mes sources sont en toi », mais ils ne le réalisent pas et boivent en réalité aux sources du monde ! Cette contradiction les rend toujours très malheureux.
 
                                    - Réparation de la muraille :
                       
            « Il bâtit toute la muraille où il y avait des brèches, et l’éleva jusqu’aux tours, et bâtit une autre muraille en dehors ; et il fortifia Millo (la citadelle) dans la ville de David… » (v. 5). Le second souci d’Ezéchias est de réparer la muraille. Il sait qu’il doit marquer nettement sa séparation de l'ennemi (Ezé. 42 : 20) ; il faut le maintenir à distance !
            Nous sommes appelés à rester vigilants, car Satan veille aussi ! Des chrétiens pensent l’« endormir », mais c'est impossible, car il ne dort jamais. C'est plutôt nous qui nous nous endormons (1 Thes. 5 : 6).
            Il a fallu « plusieurs mois » pour mener ce travail à bien, tandis que l'ennemi occupait le pays de Juda et encerclait Jérusalem. Quelle épreuve pour Ezéchias et le peuple !
            Ezéchias a réparé la muraille qui présentait des brèches. Va-t-on les laisser ? On pourrait s'en « accommoder », diront certains. Mais la séparation pour Dieu conduit à recevoir une divine protection. Jérusalem est une ville « bien unie ensemble » (Ps. 122 : 3). C'est ce qui devrait caractériser la vie d’une assemblée « locale ». Veillons à l'état de la muraille, sachons réparer les brèches, et reconstruire, non avec un mauvais mortier, mais avec de bons matériaux. Ecoutons les paroles adressées par le Seigneur à Sardes : « Sois vigilant et affermis ce qui reste, qui est près de mourir » (Apoc. 3 : 2).
 
                                    - Préparation des armes :
 
            Il ne suffisait pas que quelques-uns seulement soient armés pour combattre victorieusement ! Le roi veille à ce qu'il y ait beaucoup de javelines et de boucliers : des armes offensives et défensives, pour chaque habitant.
            Il ne suffit pas que « quelques-uns » connaissent les vérités du rassemblement. Il faut que chacun soit nourri de la Parole pour connaître personnellement ces vérités, et soit armé pour combattre. Comme Ezéchias s'appuyait sur le bras puissant de l'Eternel, chacun a la responsabilité de se nourrir de la Parole et de revêtir l'armure complète de Dieu pour tenir ferme quand l'Ennemi s'approche (Eph. 6 : 13). La muraille est pour l'ensemble du peuple, nous devons y veiller ; mais les javelines et les boucliers sont des armes individuelles. Nous avons tous à veiller sur la protection de toute l'assemblée, mais chacun doit se sentir concerné, veiller sur lui-même. Avec le javelot, il doit tenir l'ennemi à distance, et dans le combat rapproché, il se servira aussi du bouclier.
 
 
               Ezéchias n’est-il pas ici un type de Christ ? Tout ce qu’il fait pour préserver le peuple et la ville - la nourriture mise en réserve, les eaux abondantes amenées dans la ville - nous font penser à Christ, pain de vie et source d'eau vive. Que celui qui a soif vienne à Jésus, qu’il boive et prenne gratuitement de l'eau de la vie (Jean 7 : 37 ; Apoc. 22 : 17).
            Christ est vraiment la source de la vie, de l’amour, de la grâce, de la paix, de la joie, de la force… Le Seigneur nous a donné la vie « en abondance » (Jean 10 : 10), la vie éternelle. Quels précieux privilèges !
                        - Source de vie ! Comment pourrais-je dire que le Seigneur Jésus est la source de ma vie et vivre pour moi-même ? Non, l'apôtre Paul dit : « Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi » (Gal.  2 : 20).
                        - Source de lumière ! Nous sommes appelés à marcher dans la lumière. Jésus dit : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8 : 12). On ne peut marcher dans les ténèbres et dire que le Seigneur Jésus est notre lumière.
                        - Source d'amour ! Le Seigneur Jésus est la source de notre amour. « Aimez-vous l'un l'autre ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous l'un l'autre » (Jean 13 : 34). Comment oserait-on dire égoïstement : « Moi d'abord » ?
                        - Source de paix ! « Je vous donne ma paix » (Jean 14 : 27). « Vivez en paix » (2 Cor. 13 : 11). « Poursuivez la paix avec tous » (Héb. 12 : 14). « Aimez la vérité et la paix » (Zach. 8 : 19).
                        - Source de grâce ! Il est à l’origine de toutes nos bénédictions ; mais n’oublions pas les responsabilités qui leur sont associées.
 
            Nous avons aussi en Christ la muraille : c'est l’un des caractères du Seigneur : Il nous entoure d'une « haie de protection » (Job 1 : 10). Il est aussi notre bouclier, Celui à l'abri duquel nous sommes venus nous réfugier, comme de nombreux psaumes le montrent (33 : 20 ; 84 : 9 ; 89 : 18 ; 91 : 4 ; 115 : 9-11…). Christ est tout cela, et il en est ainsi de la Parole. C’est la nourriture du croyant, les eaux abondantes qui rafraîchissent nos cœurs. Lorsque nous sommes nourris de Christ, comme un arbre planté près des eaux du fleuve (Ps. 1 : 3 ; Jér. 17 : 8), nous pouvons prospérer et vivre en sécurité. Nous avons besoin, jour après jour, d'être désaltérés, mis en contact avec la Parole. L’Ennemi le sait et il cherche à ravir la nourriture de nos âmes (voir 2 Sam. 23 : 11 ; 1 Chr. 11 : 13-14 ; Jug.  6 : 1- 6). Si nous ne sommes pas nourris, abreuvés chaque jour à la Parole de Dieu, notre vie va s'étioler.
 
 
                        1. 3 L’heureuse influence du roi sur le peuple (v. 6-8)
 
            Après ces préparatifs, Ezéchias rassemble les chefs et « parle à leur cœur » (v. 6), comme il l'avait déjà fait pour les Lévites au début de son règne (29 : 4). Il est touchant de voir comment Ezéchias sait atteindre les consciences, en parlant au cœur. Dans les versets 7 et 8, Dieu se plaît à relever la confiance et la foi de ce serviteur durant l’épreuve que représente un siège de plusieurs mois. Cet exemple de foi chez Ezéchias encourage les habitants de Jérusalem ; tous les cœurs retournent vers l'Eternel. Le peuple est rassuré, plein de confiance en Dieu.
            Ezéchias ne s'appuie pas sur les préparatifs, mais sur Dieu (Jér. 17 : 5). Combien de fois nous voyons l'Eternel combattre pour son peuple, et Israël obtenir la victoire ! Un chrétien peut avoir le monde entier contre lui, mais si Dieu est avec lui, il a infiniment plus : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).
            Le roi agit ici comme David lorsqu’il a été victorieux de Goliath (1 Sam. 17 : 45-47). Il est habité exactement par la même foi. L’issue de la bataille est à l'Eternel, alors qu’à vue humaine, elle est perdue d'avance. C’est Lui qui tient l’épée qui décide des combats. La foi fait intervenir Dieu.
 
 
                        1. 4 L’attitude arrogante et blasphématoire du roi d’Assyrie (v. 9-19)
  
                                             - Les raisonnements humains de Sankhérib :
 
            L'ennemi se présente d’abord comme un serpent plein de ruse ; il est là avec toutes ses forces mais n'attaque pas ouvertement. Dieu permet parfois que l'ennemi épie les chrétiens, l'assemblée, avant de passer à l’offensive. Profitons de ce répit pour nous fortifier dans le Seigneur, afin de ne pas manquer de foi ensuite, quand survient le « mauvais jour » (Eph. 6 : 13). La foi honore Dieu, et Dieu honore la foi.
            L'ennemi cherche à amadouer et à séduire ce pauvre peuple assiégé, dont toutes les issues de secours semblent fermées.
            A Lakis (40 à 50 km de Jérusalem à vol d'oiseau), Sankhérib tient Jésusalem pour vaincue avant même d’en commencer le siège. Pour son esprit orgueilleux, l’issue ne fait aucun doute ! Il ignore que le Dieu d'Israël n'est pas une idole, un « ouvrage d'homme ». Or Il est le seul Dieu vivant et vrai, demeurant au milieu de son peuple dont Il prend soin. Le roi d’Assyrie s’imagine que les habitants de Jérusalem vont périr de faim et de soif ; il ignore les ressources mises à la disposition du peuple : les réserves de nourriture, les ressources en eau et la muraille en bon état.
            Ainsi raisonne l'homme entre les mains de Satan. Ce dernier sait bien que Dieu est au-dessus de tout, mais il ment pour aveugler les hommes et les empêcher de croire.
            La question de Sankhérib : « En quoi vous confiez-vous ? » (v. 10) rappelle un peu celle de Satan à Eve : « Quoi, Dieu a dit… ? » (Gen. 3 : 1). Il cherche à introduire le doute dans le cœur du peuple. Où est votre confiance ? leur demande-t-il. Il cherche à ébranler la foi des habitants de Jérusalem, pour les amener à se défier de leur roi. Le diable agit toujours envers les croyants avec le même objectif : ébranler leur foi et les diviser. Sankhérib leur propose de « faire la paix » avec eux, à condition qu’ils se rendent (2 Rois 18 : 31). Il leur offre de grandes choses, des chevaux sans nombre, un autre pays « comme votre pays » (v. 32)  - mais il n'est pas ruisselant de lait et de miel, ni rempli de sources, ce n’est pas un pays sur lequel Dieu a toujours les yeux (Deut. 6 : 3 ;  8 : 7 ; 11 : 12) !
            Le peuple fait bloc derrière le roi qui a manifesté une confiance et une fidélité exemplaires ; « il se tait » car c’était le commandement du roi (2 Rois 18 : 36). L'ennemi qui ne connaît pas Dieu, ne peut pas comprendre cette façon d’agir. Il ne connaît pas les choses profondes de Dieu ; c'est un secret pour lui. Il croit même qu'Ezéchias s'est tourné vers le roi d'Egypte (2 Rois 18 : 21) !
            C’est avec ce genre de propos que l'Ennemi entraîne une quantité de personnes loin de Dieu. Satan est le menteur. D’après l'Assyrien, Ezéchias est un séducteur. L’ennemi sait très bien ce qu'Ezéchias a fait : il a détruit les hauts lieux et les autels. Il n’ignore pas qu’il a rétabli l'ordre et ordonné à son peuple de se prosterner « devant ce seul autel », et de faire fumer de l’encens « sur lui » (v. 12). Sankhérib était très bien renseigné sur ce point et il se moque de cet autel. Il est irrité de voir qu'ils célèbrent le seul vrai Dieu et n’ont qu’un seul autel. Il n'y a rien qui irrite davantage l'Ennemi que de voir le seul autel autour duquel nous nous rassemblons. Vous allez vous prosterner devant cet autel, c’est donc votre seule ressource ? demande-t-il aux croyants. - Eh bien, oui ! Il n'y a qu'un seul lieu, un seul autel, un seul sacrifice, il n'y a que le Seigneur Jésus sur lequel nous pouvons entièrement nous reposer et nous confier aussi pour le combat.
    
                                    - Blasphème du nom de l’Eternel :
           
            Le roi d’Assyrie met alors au défit l’Eternel de délivrer son peuple de sa main. Ses serviteurs parlent « du Dieu de Jérusalem, comme des dieux des peuples de la terre, ouvrage de mains d’homme » (v. 19). Quel mépris ! Chez l’Assyrien, tout est basé sur l'athéisme. Vous pensez être sauvés par Dieu ? C’est inutile ! Dieu n'existe pas ! C’est une idole comme les autres ! Il parle comme l’insensé qui dit : « Il n’y a point de Dieu » (Ps. 14 : 1 ; 53 : 1). Mais Dieu existe, il n'est pas comparable aux autres dieux. L’Assyrien le comprendra plus tard, trop tard !
            Le « thème » du discours de Satan, du monde, de tous ceux que l’Ennemi emploie, est toujours le même : N'écoutez pas Ezéchias, votre Dieu ne pourra pas vous délivrer ! (v. 15). C’est comme s’il nous disait : Comment ! Vous écoutez encore la Parole de Dieu ? Vous croyez Dieu ? A quoi sert-il de vous appuyer sur des choses abstraites et vaines ?
                       
            Satan change ensuite de tactique, et se présente comme le « lion rugissant » ; quand il ne parvient pas à séduire, il cherche à nous épouvanter pour nous dépouiller de nos bénédictions. Ici, il outrage le Dieu d'Ezéchias. Les serviteurs de Sankhérib s’expriment en langue judaïque, car Satan imite souvent le langage des chrétiens.
            Les Assyriens ont écrit une lettre pour ébranler Ezéchias ; elle est vraiment blasphématoire (v. 17) ; Ezéchias n’y répondra pas - il l’apporte devant l’Eternel. Lorsque nous recevons des écrits contraires à l'enseignement de la Parole, nous ne devons pas en faire cas, mais les présenter simplement devant l'Eternel.
 
 
                        1. 5 La prière d’Ezéchias et d’Esaïe (v. 20)
 
            Sankhérib parle beaucoup, mais Ezéchias et le peuple ne répondent pas à ses outrages (2 Rois 18 : 36-37 ; Es. 36 : 21). Ils se sentent incapables de répondre !
            Notre sauvegarde est de ne pas contester avec Satan quand il tente de nous faire douter de l'amour de Dieu. C'est cela la foi : se confier en Dieu. Il entend les outrages qui lui sont adressés et se charge de répondre, selon sa sagesse.
            Sankhérib ne parviendra pas à effrayer ce peuple qui a refusé d’entrer en conversation avec ce suppôt du diable, à la différence d'Eve vis-à-vis de Satan. Le Seigneur lui-même ne lui a pas répondu, sinon par la Parole : « Il est écrit » (Matt. 4 : 4, 7, 10). Il n'est pas entré en discussion avec lui.
            Les trois amis de Daniel ont seulement dit au puissant Nébucadnetsar : « Nous ne servirons pas tes dieux » (Dan. 3 : 18). Ils ne répondent pas « au sot selon sa folie » (Prov. 26 : 4). Que l'Eternel permette leur délivrance ou non, ne change rien à leur ferme résolution. Quelle confiance ! Quelle foi !
   
            Ezéchias ne va pas revêtir son armure, il va se vêtir d'un sac (2 Rois 19 : 1). Il ne va pas se tenir sur la muraille, mais dans le sanctuaire de Dieu pour exposer sa requête (2 Rois 19 : 14 ; Es. 37 : 1). Il ne va pas compter sur ses propres forces, mais dire : « Ce jour est un jour de détresse... il n'y a point de force pour enfanter » (2 Rois 19 : 3). Ezéchias signifie : « la force est en l'Eternel ».
            Ezéchias et son serviteur, voyant les circonstances, prient Dieu : « Ils crièrent au ciel » (v. 20). Quelle arme extraordinaire que la prière ! Il y a d'un côté une armée puissante et de l'autre côté deux hommes de faible apparence, mais en prière. Cela peut paraître insensé ! Nous pouvons pourtant redire : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». Ils frappent à la bonne porte. « L’Eternel est ma confiance et mon lieu fort ; Il est mon Dieu, je me confierai en lui » (Ps. 91 : 2). Ils ne sont là que deux : le roi et le prophète Esaïe ; c'est la plus petite réunion de prière qui se réalise ici (Matt. 18 : 19-20). Mais, avec l’apôtre Paul, les croyants peuvent dire : « Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10 : 3-5).
 
 
                        1. 6 La réponse de l’Eternel (v. 21-22)
 
            Dieu nous éprouve en laissant l'Ennemi aller toujours un peu plus loin, mais jamais plus qu’Il ne l’a décidé. Ces deux hommes, le roi et le prophète Esaïe, ne restent pas inactifs en attendant la délivrance de l’Eternel : ils prient à ce sujet.
            Toutes les conditions sont réunies pour que Dieu réponde à la foi, ne seraient-ils que deux à crier à Lui. Comment Dieu va-t-il le faire ? Il ne les délivre pas au fort d’une bataille ou au lendemain de celle-ci. Il envoie un ange et, en une seule nuit, 185 000 hommes assyriens seront exterminés (2 Rois 19 : 35). Dieu se sert de qui il veut (Ps. 104 : 4). 
            Voilà la délivrance, subite, complète et définitive ; pas seulement de l’Assyrien, mais de tous les ennemis « tout à l’entour » (v. 22). D’autre part, Dieu renvoie Sankhérib, la honte au visage, dans son pays à Ninive où il mourra devant son dieu impuissant, assassiné par ses deux fils !
            Dieu a compris la prière et Il y répond presque immédiatement. Avec peu de mots, Dieu a compris. Il n'est pas nécessaire d'enrober nos prières de belles phrases ; disons simplement ce qui est sur notre cœur, spontanément, et Dieu répondra.
            Pensons à la valeur de la prière collective, quel que soit le nombre de ceux qui sont là devant Dieu. Devant tous ces ennemis qui nous assaillent, qui « sapent » le témoignage et portent atteinte à la gloire du Seigneur Jésus, voilà la seule ressource : prier avec humilité.
            Nous pouvons remarquer la brièveté de cette prière : son contenu est rapporté en 2 Rois 19 : 14-19. Ils étaient concis dans leur demande. Cela doit nous encourager à l’être aussi dans nos prières. Que chaque frère puisse plus souvent prier pour un seul sujet à la fois !
             
 
                        1. 7 Reconnaissance générale et louange (v. 23a)
 
            Après cette réponse de l'Eternel, la reconnaissance des cœurs s'élève à Lui à cause de la délivrance. Ils n'apportent pas n'importe quoi, mais une offrande particulière. Nous avons à rendre grâces de façon précise pour chaque délivrance que Dieu nous accorde.
            Dieu a manifesté sa gloire en détruisant ses ennemis, en répondant à la prière de ces deux hommes de foi, peut-être soutenus à distance par beaucoup d'hommes du peuple.
            Voici le résultat de toutes les difficultés dont nous avons pu être délivrés : la reconnaissance s'élève du cœur pour apporter la louange à Celui qui en est seul digne.
 
 
                        1. 8 Elévation d’Ezéchias (v. 23b)
 
            A trois reprises, sont mentionnés dans la Parole des hommes qui ont été « élevés » :
                        - Josué (Jos. 4 : 14), comme résultat de l'introduction du peuple dans le pays promis ;
                        - David (Ps. 18 : 48 ; 2 Sam. 22 : 49), en raison de ce qu’il a souffert ; ce sont les gloires qui suivent les souffrances ;
                        - Ezéchias, comme type du Seigneur Jésus : toutes les nations sont soumises à ce roi.
 
            De Christ seul, il est dit qu’il a été « haut élevé » (Phil. 2 : 9-11).
 
            L'Assyrien, rempli d'orgueil, certain d’écraser l'armée d'Israël, a été abaissé. « L’orgueil va devant la ruine » (Prov. 16 : 18). A l’inverse, Ezéchias qui s'est humblement confié en Dieu a été élevé, car il plaît à Dieu de le faire. Après avoir traversé une épreuve, il en sort vainqueur par la foi ; la gloire de l’Eternel est manifestée devant tous ses ennemis.
 
 
A suivre