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LES FILS DES PROPHETES

 Les prophètes à Guibha, au « coteau de Dieu » (1 Sam. 10 : 5, 10)
 Des prophètes à Naïoth, présidés par Samuel (1 Sam. 19 : 20)
 Les prophètes cachés par Abdias lorsque Jézabel tuait les prophètes de l'Eternel (1 Rois. 18 : 13)
 Un homme « d’entre les fils des prophètes » qui se présente, blessé et déguisé, devant Achab (1 Rois 20 : 38)
 Les fils des prophètes à Béthel, sortant vers Elisée (2 Rois 2 : 3)
 La femme de l'un des fils des prophètes s'adressant à Elisée (2 Rois 4 : 1)
 Les fils des prophètes auprès d'Elisée à Guilgal (2 Rois 4 : 38)
 Les paroles mensongères de Guéhazi devant Naaman au sujet de deux jeunes hommes d'entre les fils des prophètes (2 Rois 5 : 22)
 Les fils des prophètes faisant une requête à Elisée (2 Rois 6 : 1)
 L'un des fils des prophètes envoyé par Elisée pour oindre Jéhu (2 Rois 9 : 1-3)

 
            On appelait ainsi ceux qui composaient une communauté formée essentiellement de jeunes prophètes. Leur filiation était d’ordre spirituel ; elle n’avait rien à voir avec le népotisme. Leur origine a toujours été entourée d’une certaine obscurité.  
 
 
Les prophètes à Guibha, au « coteau de Dieu » (1 Sam. 10 : 5, 10)
 
            Pour la première fois, une « troupe de prophètes » est mentionnée lorsque Samuel, un prophète chevronné, vient d’accomplir fidèlement à l’égard de Saül la démarche qui met fin à son propre service de juge. Il a versé sur sa tête l’huile de l’onction royale. Ensuite le fils de Kis, un homme fort et vaillant, doit se rendre dans plusieurs lieux afin de se préparer à régner sur Israël. Malheureusement, il va passer à côté des leçons qu’il était censé apprendre à cette occasion.
            Saül se rend d’abord au sépulcre de Rachel (v. 2). Un tombeau, où un corps mort repose, attire l’attention sur la fin de l’homme avec tous ses avantages naturels. C’est une leçon que chaque enfant de Dieu doit absolument apprendre.
            L’étape suivante conduit Saül à Béthel (v. 3), la maison de Dieu. L’adoration doit tenir une grande place dans le cœur de chaque croyant.
            Enfin, Saül fournit une ultime étape. Il doit rendre témoignage à la puissance du Saint Esprit, au milieu d’une troupe de prophètes. Il les rencontre en effet, au coteau de Dieu. Ils descendaient du haut lieu, avec des instruments de musique. La présence de Philistins était insolite (Jude 4), mais ils ne pouvaient pas empêcher les fils des prophètes d’exercer leur don.
            L’Esprit de Dieu se saisit à son tour de Saül et, lui aussi, il prophétise. Tous ceux qui l’ont connu auparavant s’étonnent. Le fils de Kis est-il devenu subitement, sans préparation préalable, un « prophète » ? Un des assistants fait une remarque pertinente : « Et qui est leur père ? » (1 Sam. 10 : 12). Question qui reste sans réponse.
            Toutefois Dieu appelle qui il veut, et Il montre sa souveraineté en faisant prophétiser qui bon lui semble. On pense, par exemple, à ce « devin », Balaam (Nom. 22 : 35, 38 ; Jos. 13 : 22), ou encore à Caïphe, le souverain sacrificateur qui a prophétisé que Jésus allait mourir (Jean 11 : 49-53). Si nous pensons à la vie de Saül, nous avons l’exemple de quelqu’un qui, pour un temps, a pu être « parmi » les prophètes, sans avoir part aux bénédictions des croyants (Héb. 6 : 4-6).
 
 
Des prophètes à Naïoth, présidés par Samuel (1 Sam. 19 : 20)
 
            David, le roi selon le cœur de Dieu, est appelé à succéder à Saül. Ce dernier suit le « chemin de Caïn » et cherche à tuer celui qu’il sait devoir lui succéder (1 Sam. 15 : 28).
            Samuel et David s’en vont ensemble jusqu’à Naïoth, où dans une douce communion avec ce prophète, David « lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait » (1 Sam. 19 : 18). Or justement le fils de Kis apprend où David et Samuel se trouvent. Sans hésiter, il envoie des messagers chargés de s’emparer de David. Ceux-ci se trouvent soudain en présence d’une « assemblée de prophètes qui prophétisaient, et Samuel se tenait là, les présidant » (v. 20). Tout porte à croire que ce vénérable serviteur de Dieu était à l’origine du choix de l’installation dans ce lieu de cette communauté de « fils des prophètes ».
            Saisis par la grâce, plongés dans une extase surnaturelle, les messagers de Saül prophétisent eux aussi et chantent les louanges de Dieu ! Ils semblent avoir complètement oublié leur mission ! Et les mêmes faits se reproduisent à trois reprises, suite à l’acharnement de Saül à envoyer d’autres messagers (v. 21).
            Déçu dans son attente, Saül s’en va lui-même vers Naïoth et l’Esprit de Dieu vient aussi sur lui (v. 23). Il poursuit son trajet, mais il est « obligé » de prophétiser jusqu’à son arrivée à Naïoth. Là, une nouvelle fois, il se trouve « parmi » les prophètes ! Il se dépouille devant Samuel de ses vêtements durant toute une journée et la nuit suivante ; puis il prophétise (v. 24) !
            Devant des manifestations aussi remarquables, on comprend qu’il faille toujours distinguer soigneusement entre l’action vivifiante du Saint Esprit et ses diverses opérations en puissance.
 
 
Les prophètes cachés par Abdias lorsque Jézabel tuait les prophètes de l'Eternel (1 Rois 18 : 13)
 
            Il faut en venir au règne du méchant Achab pour voir Abdias, qui « craignait beaucoup l’Eternel » (1 Rois 18 : 3) tout en servant ce roi chargé d’iniquité (21 : 25-26). Il raconte au prophète Elie comment Jézabel, la femme d’Achab, a exterminé les prophètes de l’Eternel (v. 4) et déclare qu’il a osé cacher « cent des prophètes de l’Eternel, par cinquante hommes, dans une caverne », où il les a nourris avec du pain et de l’eau (v. 13). Ce n’était pas une petite affaire, mais sa piété l’a poussé à secourir ainsi ceux qui étaient persécutés parce qu’ils servaient l’Eternel.
            Cependant Abdias est craintif et il a peur pour sa propre vie. Il n’ose guère rapporter à Achab les paroles d’Elie, craignant que le prophète ne disparaisse subitement sous l’impulsion de l’Esprit de l’Eternel (v. 12). Elie, soutenu par l’Eternel était à ce moment-là, au contraire, sans crainte. La scène du mont Carmel le confirme.
            Toutefois, il dira un peu vite au peuple : « Je reste, moi seul, prophète de l’Eternel » (v. 22). C’était vrai qu’il y avait là quatre cent cinquante faux prophètes de Baal et quatre cents prophètes des ashères. Au surplus personne n’était sorti des rangs du peuple pour s’identifier avec Elie quand il avait demandé : « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ?  Si l’Eternel est Dieu, suivez-le » (v. 21) ! Il n’y avait pas eu de réponse. Elie avait bâti un autel de douze pierres (selon le nombre des tribus) et offert un holocauste, sur lequel l’Eternel avait envoyé, à sa requête, le feu. Le peuple, fortement impressionné, avait mis à mort les faux prophètes.
            Quelle tristesse de voir Elie, après avoir rendu un si beau témoignage s’enfuir, lui, « pour sa vie » devant les menaces de l’idolâtre Jézabel (Eph. 6 : 13). Parvenu en Horeb, grâce aux soins de Dieu, le prophète répète encore deux fois qu’il est resté, lui seul (1 Rois 19 : 3, 10, 14). Il parle de lui-même en bien et en mal du peuple de Dieu (Rom. 11 : 3). L’Eternel lui apprend alors qu’Il s’est réservé en Israël « sept mille hommes dont les genoux n’ont pas fléchi devant Baal, et toutes les bouches qui ne l’ont pas baisé » (v. 18). Il y avait donc, comme toujours, un « résidu » selon l’élection de la grâce. Elie est un témoin parmi eux. Peut-on douter un instant que ces prophètes dont Abdias parle, en faisaient aussi partie ?
            « Va, retourne par ton chemin » (v. 15), commande alors l’Eternel à Elie. Il le charge d’oindre deux rois : Hazaël, sur la Syrie, ainsi que Jéhu, sur Israël - mais aussi Elisée, fils de Shaphath « pour qu’il soit prophète à ta place » (v. 16). Elie se hâte d’aller vers Elisée, qui est immédiatement disposé à obéir à l’Eternel. Il abandonne dans ce but, un travail florissant et certainement rémunérateur (v. 19-21).
 
            Chaque lecteur aura sans doute remarqué que l’Ecriture jusqu’ici parle de « prophètes ». Sans pouvoir l’affirmer, il semble qu’il puisse s’agir de « fils des prophètes ». En tout cas c’est ainsi qu’ils sont nommés dans les passages que nous allons considérer maintenant.
 
 
Un homme « d’entre les fils des prophètes » qui se présente, blessé et déguisé, devant Achab (1 Rois 20 : 38)
 
            Un homme « d’entre les fils des prophètes » se présente devant Achab. Il a demandé au préalable à l’un de ses compagnons de le blesser (v. 37). Un « prophète » (v. 13) était venu annoncer peu auparavant à ce roi que Dieu allait faire grâce à son peuple Israël, malgré un égarement devenu continuel. L’Eternel allait livrer leur ennemi héréditaire, le roi de Syrie, à Achab. Les troupes de Ben-Hadad étaient très supérieures en nombre, mais les Syriens avaient osé affirmer que l’Eternel était un « dieu de montagnes, et pas un dieu de plaines » (v. 28).
            Les fils d’Israël frappent donc les Syriens : cent mille d’entre eux sont tués et le reste s’enfuit. Leur roi en est réduit à se cacher « d’une chambre dans l’autre » (v. 30b).
            Or ce fils des prophètes annonce le jugement d’Achab. Que s’est-il passé ? Le roi d’Israël a fait preuve d’une indulgence coupable vis-à-vis de ce Ben-Hadad. Il l’a appelé son « frère », l’a fait monter dans son char ! Il épargne l’ennemi de Dieu et celui de son peuple. Aussi, de la part de l’Eternel, le fils des prophètes lui annonce : « Tu as laissé aller d'entre tes mains l’homme que j’avais voué à la destruction, ta vie sera pour sa vie » (v. 42).
 
 
 Les fils des prophètes à Béthel, sortant vers Elisée (2 Rois 2 : 3)
 
            Sept ans se sont écoulés dans une heureuse communion avec Elie, depuis l’appel d’Elisée. Il sera connu plus tard comme celui qui « versait de l’eau sur les mains d’Elie » (2 Rois 3 : 11). Il était certainement heureux de se laisser enseigner par ce pieux vieillard. Mais le moment est venu où l’Eternel va faire monter son serviteur au ciel dans un tourbillon (2 Rois 2 : 1).
            Ensemble, Elie et Elisée quittent Guilgal et suivent le même chemin que le peuple d’Israël autrefois. Elie dit à son compagnon de voyage : « Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’envoie au Jourdain (v. 6a). Il savait par révélation ce qui allait suivre (v. 9-10). Elisée répond : « L’Eternel est vivant et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point » (v. 6b). Il répétera ce double serment très énergique, et assez rare, par trois fois, à Béthel, à Jéricho et au Jourdain.
            Ils vont donc ensemble à Béthel - qui signifiait encore la « maison de Dieu ». Et là, « les fils des prophètes » sortent vers Elisée et lui disent : « Sais-tu qu’aujourd’hui l’Eternel va enlever ton maître d’au-dessus de ta tête ? » (v. 3a). Ils semblent ne plus oser s’adresser à Elie, qui déjà n’appartient plus tout à fait à la terre. Eux aussi ont donc reçu du ciel une révélation au sujet de cet enlèvement ! Elisée leur répond brièvement : « Je le sais, moi aussi, taisez-vous » (v. 3b). La même scène se répètera à Jéricho et au Jourdain.
            La présence de ces fils des prophètes qui ont eu connaissance de cet enlèvement n’est pas inutile. « En eux », la prophétie est « témoin à distance » de la victoire sur la mort - comme elle le sera aussi, peu après, du retour, en grâce, d’Elisée vers Israël.
            Ces fils des prophètes, nombreux à Jéricho, voyant les deux hommes de Dieu se diriger vers le Jourdain, les suivent et se tiennent « vis-à-vis à distance » (v. 7).
            Les deux prophètes sont parvenus au bord du Jourdain. Elie frappe les eaux avec son manteau et ils passent, tous deux, à sec, sur l’autre bord – en figure, la rive de résurrection. Elisée est sorti lui aussi du fleuve de la mort mais il va le traverser bientôt à nouveau, pour accomplir un ministère de délivrance en faveur d’Israël.
            C’est alors qu’Elie dit à Elisée : « Demande ce que je ferai pour toi avant que je sois enlevé d’avec toi » (v. 9). Elisée demande une chose difficile : un double mesure de « son esprit ». Il lui faudra « voir » l’enlèvement d’Elie pour la recevoir. Ils poursuivent leur route, « marchant et parlant », et soudain un char de feu et des chevaux de feu les séparent. Elisée émerveillé contemple la scène et s’écrie : « Mon père ! mon père ! Char d’Israël et sa cavalerie ! » (v. 12).
            Il relève le manteau tombé d’Elie, et s’en sert pour frapper les eaux du fleuve. Elles se divisent et Elisée passe : c’est son premier miracle. Les fils des prophètes qui se tenaient vis-à-vis, à Jéricho, assistent à cette scène et reconnaissent qu’il y a désormais sur lui une double mesure de l’esprit d’Elie. Rassurés, ils vont à sa rencontre et se prosternent devant lui (v. 15).
            Ces fils des prophètes sont des disciples ; ils vivent dans la compagnie d’un prophète qui les enseigne. Dieu daigne ensuite les employer à son service, selon le besoin. Ici, comme plus tard Thomas, ces fils des prophètes figurent le résidu juif pieux ; ils se montrent incrédules devant le mystérieux événement qui a eu lieu. Ils insistent auprès d’Elisée pour que cinquante hommes vaillants parmi eux  essaient de retrouver Elie, ou peut-être son corps. Leur recherche se révèle infructueuse et le prophète leur dit : « Ne vous avais-je pas dit : N’y allez pas ? » (v. 18). Quelle différence avec Elisée ! Eux aussi pourtant avaient été instruits. Ils savaient que l’Eternel allait reprendre Elie, ils avaient même observé « de loin » les deux hommes traversant le Jourdain et ils avaient vu Elisée revenir.
            Croyons-nous que ce que Dieu fait est bien fait ? Ou voulons-nous vérifier les choses nous-mêmes ? Avons-nous appris à marcher par la foi ou persistons-nous à marcher par la vue (2 Cor. 5 : 7). Sommes-nous des hommes de Dieu, ayant de douces communications avec Lui (Ps. 55 : 14) ; ou simplement des fils des prophètes qui savent « un peu » ce qu’Il est et ce qu’Il fait, mais manquant de foi pour se confier vraiment en Dieu.
 
 
La femme de l'un des fils des prophètes s'adressant à Elisée (2 Rois 4 : 1)
 
            Ici, c’est une femme « d'entre les femmes des fils des prophètes » qui crie à Elisée. Dieu confiait des services à ces fils des prophètes et la mission en grâce du prophète devait s’exercer aussi à leur égard.
            Cette femme veuve dit au prophète, en parlant de son mari : « Tu sais que ton serviteur craignait l’Eternel » (v. 1). Pourtant maintenant elle semble être, avec ses deux enfants, à la merci d’un créancier impitoyable.
            Nous aussi, du fait de nos iniquités, nous nous sommes « vendus » à Satan ; il a des droits sur nous (Es. 50 : 1). Heureusement, le croyant a de précieuses ressources : il peut se tourner vers le Seigneur et recevoir une réponse de Sa puissance divine, selon la mesure de sa foi. Quel est le nombre des vases vides que nous avons et que nous sommes disposés à Lui apporter ? Nous recevrons des réponses divines pour le salut de ceux que nous aimons et aussi pour les besoins de notre vie journalière (v. 7).
            Cette veuve, dans sa détresse, sait à qui s’adresser. « Dieu dans sa demeure sainte est le père des orphelins et le juge des veuves » (Ps. 68 : 5). Le prophète lui pose une question capitale qui nous concerne tous : « Dis-moi ce que tu as à la maison ». Elle répond : « Ta servante n’a rien du tout dans la maison qu’un pot d’huile » (v. 2). C’était, d’après l’original, un tout petit vase d’huile servant à s’oindre : mais c’était suffisant ! Elle reçoit en abondance de l’huile, figure précieuse du Saint Esprit. Cette huile coulera aussi longtemps que la veuve pourra présenter des vases vides, prêts à la recevoir.
 
 
Les fils des prophètes auprès d'Elisée à Guilgal (2 Rois 4 : 38)
 
            La famine sévit dans le pays. Une telle calamité va être l’occasion d’une bénédiction collective apportée par Elisée à ceux qui formaient alors le « résidu » à Guilgal. Les fils des prophètes sont là, « assis » devant lui, écoutant ses enseignements. Elisée, qui a discerné leurs besoins, ordonne à son jeune homme : « Mets la grande marmite et cuis un potage pour les fils des prophètes » (v. 38).
            Or, l’un des futurs convives, espérant certainement augmenter les ressources, s’en va, de lui-même, dans les champs. Il y rassemble avec zèle plein sa robe des plantes qu’il croit utiles pour leur commune bénédiction. Mais, récoltées par cet homme ignorant, ces « coloquintes sauvages » apportent la mort dans la marmite. Toute la nourriture est empoisonnée et ils sont encore plus en danger que le reste du peuple. Ce désastre vient d’un des fils des prophètes, pourtant plein de bonne volonté. Il a voulu apporter son apport personnel et le joindre à la bonne nourriture qu’Elisée voulait leur fournir.
            Heureusement, l’homme de Dieu avait de la farine en réserve ! Il la fait apporter et il jette dans la marmite ce mets excellent, figure de l’humanité parfaite de Christ. Le potage est miraculeusement assaini ! Veillons à ne rien ajouter à la Parole de Dieu - c’est la seule vraie nourriture de notre âme ; méfions-nous des nouveautés (Gal. 1 : 7-8).
            On est parfois exposé à l’improviste à « un poison » habilement mêlé à la vérité. Il peut même se cacher au milieu de « commentaires bibliques » estimés sérieux. Chers amis, éprouvons les esprits, pour voir s’ils sont de Dieu (1 Jean 4 : 1). Laissons-nous guider par l’Ecriture - notre seule pierre de touche (Act. 17 : 11). Beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde !
 
 
Les paroles mensongères de Guéhazi devant Naaman au sujet de deux jeunes hommes d'entre les fils des prophètes (2 Rois 5 : 22)
 
            Guéhazi, dans une démarche dictée par l’amour de l’argent, allègue faussement auprès de Naaman que deux jeunes hommes « d’entre les fils des prophètes » sont venus vers Elisée. Il prétend que le prophète, dans son dénuement volontaire, l’envoie demander au chef de l’armée syrienne un peu d’aide pour répondre aux besoins de ces jeunes visiteurs inattendus (v. 22-23). Naaman répond généreusement mais Guéhazi, serviteur indigne de l’homme de Dieu, est démasqué par Elisée. Peu après, il sortira lépreux de la présence de son maître - et la lèpre s’attachera à sa descendance aussi (v. 27) !
            Les prophètes étaient fermement établis dans la parole de Dieu ; suscités dans des jours difficiles, alors que royauté et sacrificature avaient failli, ils ont souvent acquis, comme Elisée dans cette scène, un grand discernement.
 
 
Les fils des prophètes faisant une requête à Elisée (2 Rois 6 : 1)
 
            Cette scène met, semble-t-il, en évidence la tendance des « fils des prophètes » à agir de façon indépendante au lieu de se laisser enseigner et diriger. Sommes-nous  toujours disposés à écouter la voix de l’Eternel ? (voir 1 Rois 20 : 35-36).
            Ils viennent dire à Elisée : « Tu vois que le lieu où nous habitons devant toi est trop étroit pour nous » (v. 1). Leurs vrais motifs ne sont pas précisés. Manquaient-ils vraiment de place, leur nombre s’étant accru ? Cherchaient-ils à être plus « au large », pour améliorer leurs conditions de vie et accroître leur confort ? Ce sont des raisons qui prennent souvent beaucoup de place dans nos projets d’avenir. Elisée n’avait pas de tels désirs : il aimait vivre dans la simplicité (2 Rois 4 : 9-10).
            Le mécontentement de ces fils des prophètes ne nous caractérise-t-il pas souvent sur le « plan spirituel » ?  Facilement on pense, sans peut-être oser l’exprimer, qu’il faudrait bien élargir nos façons de voir, nous adapter aux conditions actuelles, rendre la vérité plus attrayante…
            Qu’a dû ressentir Elisée devant cette requête ? De la tristesse probablement. Ils ajoutent, peut-être par politesse : « Allons, s'il te plaît, jusqu’au Jourdain ». Et il leur répond simplement, avec sagesse : « Allez » (v. 2). Ils avaient, comme chacun d’entre nous, besoin d’apprendre leurs leçons. Leurs plans étaient enthousiastes : « Nous y prendrons chacun une pièce de bois, et nous y bâtirons un lieu pour habiter ». Ils semblent prêts à laisser derrière eux leur vieux maître, « dépassé », pensent-ils peut-être par cette nouvelle requête. Ce n’était plus de son âge. Seul l’un d’eux réclame sa compagnie : « Consens, je te prie, à venir avec tes serviteurs » (v. 3). Avec une réelle humilité et de la bienveillance, Elisée consent à les accompagner. C’est une grande grâce quand le Seigneur, au lieu de nous laisser suivre seuls un chemin de notre choix, ayant égard à notre faiblesse, à notre ignorance, accepte de nous venir en secours.
            Arrivés à l’endroit désiré, ces fils des prophètes se saisissent promptement de leurs haches et s’affairent à couper des arbres. Or, au moment où l’un d’entre eux cherche à abattre une pièce de bois, le fer de sa hache se détache et disparaît dans le fleuve. « Hélas, mon maître ! il était emprunté ! », s’écrie-t-il (v. 5). C’est le secret de plus d’un échec dans notre vie - personnelle ou collective.
            Les grandes vérités que nous « manions » parfois avec tant de dextérité, se révèlent au jour où nous sommes mis à l’épreuve, être seulement empruntées. On est très capable, avec des connaissances purement livresques, de « disserter » jusqu’à un certain niveau sur les vérités de l’Assemblée, du corps de Christ ou de l’activité du Saint Esprit… Mais, hélas, n'avions-nous pas négligé de nous les approprier personnellement au temps convenable ? Nous prétendons avancer sans une préparation intérieure préalable, sans vaquer à la prière pour discerner d’abord la volonté du Seigneur. Aussi nous laisse-t-Il faire l’expérience de notre infirmité totale. Avons-nous alors la prétention de faire surnager le fer ? 
            Heureusement ce fils des prophètes savait - et nous croyants, nous le savons aussi - vers qui se tourner dans la détresse. L’homme de Dieu était là, prêt à le secourir. «  est-il tombé ? » (v. 6), demande-t-il. Ce point doit être d’abord toujours précisé pour chaque cas. On lui montre l’endroit, il se saisit d’un morceau de bois et le jette dans l’eau : le fer surnage (voir aussi Ex. 15 : 25). Cet acte avait une valeur symbolique : le bois évoque sans doute la croix de Christ. Sa mort délivre le pécheur et le croyant acquiert la puissance indispensable pour être en mesure de travailler pour Christ.
 
                                    Ta croix, ta mort et ta grâce infinie,
                                    De tes brebis sont la félicité ;
                                    O rédempteur ! Accomplis, magnifie
                                    Ton grand pouvoir dans mon infirmité.
 
 
L'un des fils des prophètes envoyé par Elisée pour oindre Jéhu (2 Rois 9 : 1-3)
 
            Elie n’était pas allé oindre Jéhu, Elisée n’ira pas non plus. Il confie cette tâche délicate à un des fils des prophètes. Signe encourageant : le Seigneur confie parfois un service difficile à un jeune.
            L’état-major de l’armée est réuni à Ramoth de Galaad. Le jeune homme doit oindre Jéhu, et puis s’enfuir sans attendre (2 Rois 9 : 3). Il se présente courageusement au milieu des chefs de l’armée qui étaient assis et déclare : « Chef, j’ai une parole pour toi ». Jéhu répond habilement : « Pour qui de nous tous ? ». Le fils des prophètes confirme : « Pour toi, chef » (v. 5). Jéhu se lève, entre dans la maison. Alors l’envoyé d’Elisée, selon la volonté de Dieu, verse à la hâte l’huile de la fiole sur la tête de Jéhu et lui dit : « Ainsi dit l’Eternel, le Dieu d’Israël : je t’oins roi sur le peuple de l’Eternel, sur Israël, et tu frapperas la maison d’Achab, ton seigneur ; et je vengerai de la main de Jézabel, le sang de mes serviteurs les prophètes... toute la maison d’Achab périra… » (v. 6-10).
            Aussitôt ce service dangereux achevé, ce fils des prophètes ouvre la porte et s’enfuit. Alors Jéhu retourne vers les serviteurs de son seigneur et ils lui disent : « Tout va-t-il bien ? Pourquoi ce fou est-il venu vers toi ? » (v. 11). On voit dans quelle compagnie légère Jéhu vivait habituellement (1 Cor. 15 : 33). Son entourage ne montre aucun respect à l’égard de celui qui était, malgré sa jeunesse, un serviteur fidèle de l’Eternel.
            Quand on obéit à Dieu, on peut compter sur son secours dans les situations les plus difficiles. Puissions-nous toujours nous reposer entièrement sur Lui.
 
 
            Après cet examen des passages de la Parole de Dieu mentionnant « les fils des prophètes », ne convient-il pas de se demander si nous n’avons pas actuellement une position qui rappelle un peu la leur ?
            Souvenons-nous que l’Esprit de Dieu a opéré un réveil remarquable dans l’Eglise, au début du dix-neuvième siècle. Beaucoup de croyants ont à ce moment-là désiré mettre davantage en pratique les enseignements de Dieu dans les Ecritures. Dieu a honoré leur foi et les a aidés. Les générations suivantes n’ont pas eu à combattre pour servir Dieu. De grandes richesses spirituelles, concernant en particulier la venue du Seigneur, sa Table, la marche à Sa gloire dans son Assemblée étaient à notre disposition. Nous n’avions même pas eu à recreuser péniblement des puits, comme au temps d’Isaac. D’autres l’avaient fait pour nous ! Mais, hélas, nous avons « tardé » (Luc 24 : 25) à nous approprier ces trésors, réalisant faiblement nos privilèges. Certains ont été parfois tentés de jeter un regard d’envie vers d’autres cercles chrétiens, où semble régner une plus grande « liberté ». C’est agréable pour le « moi » et à la chair, mais incompatible avec le désir d’obéir à la Parole.
            Ayons le désir de marcher en nouveauté de vie, conscients de notre association avec un Christ ressuscité et glorifié. Un lieu où Christ a vraiment la première place attire-t-il les affections de notre cœur pour Lui ? Si tel est le cas, Dieu peut encore permettre que nous recevions une « double mesure » de la si remarquable vigueur spirituelle de nos devanciers.
 
                                                                      Ph. L            Le 02. 02. 11