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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (11)

 
CHAPITRE 11 :
 
        
1- Jean le Baptiseur : v. 1-19
       2- Reproches de Jésus aux villes de Galilée : v. 20-24
       3- La révélation du Père : v. 27-30

           
1- Jean le Baptiseur : v. 1-19
           
                        1. 1 Les « œuvres de Christ » rapportées à Jean (v. 1-6)
           
            Le Seigneur Jésus a achevé de parler à ses disciples et Il les a envoyés accomplir leur mission. Mais Lui-même ne cesse pas pour autant son activité au milieu de son peuple. Il continue à enseigner et à prêcher dans leurs villes (v. 1). Cependant, le peuple dans son ensemble ne va pas Le recevoir et ce refus va devenir de plus en plus net au cours des chapitres 11 et 12.
            En même temps se dégage un résidu qui discerne Jésus par la foi. Le Seigneur est en quête de ceux qui ne seront pas scandalisés à son sujet (v. 6). Il va à la rencontre des âmes qui ont des besoins. Il veut se révéler, toucher leur cœur et leur conscience. Aujourd'hui encore, cette voix se fait entendre et nous devons prier pour qu'elle soit écoutée et que des personnes soient ainsi amenées à Jésus.
            Ce qui caractérise le début de cet Evangile, c'est l'autorité du Seigneur, du Roi - autorité manifestée dans son enseignement relatif au royaume, dans les guérisons, dans l'appel et l'envoi des disciples. Le roi est venu, mais on n'a pas voulu de Lui. C'est bien ce qui a interpellé Jean au fond de sa prison. Il avait annoncé Jésus comme celui qui venait, ayant son van dans sa main, pour nettoyer entièrement son aire (3 : 12), et il se trouvait en prison alors que les méchants prospéraient ! Ayant entendu parler des œuvres de Jésus, Jean lui adresse cette question : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (v. 3). Il est beau de voir comment Jean, dans une profonde perplexité, sait pourtant à qui s'adresser, même s'il paraît douter que Jésus soit le Messie. Reconnaître un Messie rejeté était une épreuve pour ces fidèles qui attendaient que le trône de David soit enfin occupé par le Serviteur de l'Eternel. Nous aussi, chrétiens, nous pouvons avoir des questions, traverser des épreuves… Vers qui allons-nous nous tourner ?
            L'expression « celui qui vient » est tout à fait remarquable. L'homme ne peut pas faire un seul pas vers Dieu, mais voilà que toute la distance qui nous séparait de Dieu a été franchie par le Fils de Dieu. Il est encore aujourd'hui Celui qui vient à notre rencontre. Lorsque, comme Jean, nous sommes découragés, Il vient à nous par sa Parole et nous invite à écouter sa voix. Nous sommes, dit l’apôtre Paul, « dans les tribulations de toute manière, mais non pas dans la détresse ; dans la perplexité, mais non pas sans ressource » (2 Cor. 4 : 8).
            Cette scène dévoile ainsi une défaillance de ce grand prophète envoyé pour préparer le chemin du Seigneur. Sans doute avait-il déjà discerné Celui qui était l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1 : 29), il avait parlé de lui d'une façon très belle et il s'était réjoui (Jean 3 : 29-31). Peut-être avait-il aussi pensé qu'il l'accompagnerait dans son ministère ? Mais le propos de Dieu était différent. Jésus était là présent et son messager allait être mis de côté.
            Jean avait été fidèle en annonçant la venue du Seigneur comme devant juger les rebelles (3 : 10-12). Mais voilà que Jésus accomplissait des miracles de grâce. Est-ce que l'annonce du jugement était fausse ? Non, pas du tout ! Mais la grâce divine insistait auprès de ce peuple et repoussait pour ainsi dire le jugement à plus tard ! N’est-ce pas le sens du message que Jésus fait rapporter à Jean : « Les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent... » (v. 4- 5). C'est exactement ce que les Ecritures annonçaient et que Jean devait certainement connaître, mais il avait besoin d'être encouragé par le Seigneur (voir Es. 35 : 5-6 ;  29 : 18-19).
             
            « Et bienheureux quiconque ne sera pas scandalisé à mon sujet » (v. 6). Le Seigneur Jésus ne dit pas à Jean : Tu as eu tort d'être découragé. Il lui dit en quelque sorte : Il y a de la joie pour toi si tu n'es pas découragé. C'est toujours la foi en Jésus qui fait de nous ces bienheureux, comme on le voit au chapitre 5.
 
 
                        1. 2 La grandeur du ministère de Jean (v. 7-15)
 
            « Jésus se mit à dire de Jean aux foules... » (v. 7a). Après s’être adressé aux disciples de Jean le Baptiseur, Jésus va maintenant parler de lui aux foules en rendant un témoignage saisissant au ministère du messager de Dieu.
            Quelle place remarquable est donnée à Jean dans ce témoignage que le Seigneur rend de lui ! L’image du « roseau agité par le vent... » (v. 7b) évoque la fragilité et la vulnérabilité, mais nous parle aussi de ce que le Seigneur a été lui-même (voir Matt. 12 : 19- 20). Jean n’était pas revêtu de « vêtements précieux », mais de celui des prophètes qui avaient été persécutés. Entièrement séparé du mal, il se tenait au désert, qui était l’image d'un peuple qui ne produisait rien pour Dieu !
            Jean était « plus qu’un prophète » (v. 9). Lui seul, entre tous les autres, avait eu l’honneur de préparer le chemin du Messie, puis de Le voir et de Le présenter à son peuple. Le Seigneur n'oublie pas comment Jean a été son messager et a annoncé sa venue. Ce qui a été fait pour Jésus trouve toujours sa place dans le livre du souvenir. Alors combien il vaut la peine de servir le Seigneur en accomplissant simplement ce que Dieu place devant nous ! Il donnera une récompense à celui qui aura été fidèle.
 
            De ceux qui faisaient partie de l'ancien ordre de choses, Jean était le plus grand ! Mais la position des croyants de l'époque actuelle est plus précieuse encore puisqu'ils forment l'Epouse de Christ. Elle a une place privilégiée étant l’objet de l'amour du Seigneur et jouissant de relations étroites et intimes avec lui. C'est le sens de cette expression : « Le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (v. 11).
           
            « Le royaume des cieux est pris par violence et les violents s’en emparent » (v. 12). Il s'agit ici de ces quelques-uns qui choisissent de croire en Jésus plutôt que de se laisser porter par le courant du monde qui rejette Christ. Ce verset nous montre comment on entre dans le royaume des cieux, comment on hérite de la bénédiction. Il ne s'agit pas bien sûr de la même violence que nous voyons s’exercer dans le monde. Pour suivre un Seigneur qui a été rejeté, il faut de l'énergie, l'énergie de la foi qui fait que le croyant accepte d'aller à contre-courant, d'être méprisé, voire persécuté. « Joignez à votre foi, la vertu... » (2 Pier. 1 : 5) ; cela est d'autant plus vrai que nous avons affaire avec un monde toujours plus opposé au Seigneur Jésus.
            Jésus avait déjà dit : « Etroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent » (7 : 14). Mais pour trouver, il faut chercher ! Sans doute, tout est un effet de la grâce de Dieu. Mais la foi saisit ce que Dieu dit. Si le royaume est « pris par violence », c'est qu'il y a lutte ; s’il y a des ennemis à vaincre, c'est qu'il y a quelque chose à conquérir ! Le livre de Josué illustre bien ce combat pour prendre possession du pays.
 
            Avec Jean le Baptiseur s'arrête le ministère de la Loi et des Prophètes comme dispensation de Dieu. Le Seigneur Jésus venait pour introduire maintenant un nouvel ordre de choses, le royaume des cieux, c'est-à-dire une sphère de bénédictions sur la terre, un royaume dont le roi rejeté serait au ciel.
            « Tous les Prophètes et la Loi ont prophétisé jusqu'à Jean » (v. 13). Bien longtemps à l'avance, Dieu avait parlé, par les prophètes (Héb. 1 : 1), de Celui qui allait venir, de Christ, de ses souffrances, de ses gloires. La Loi contient en figure de nombreuses allusions à la personne du Seigneur ; tout comme les Prophètes, elle nous parle de Lui (voir Deut. 18 : 18) et elle a été « notre conducteur jusqu'à Christ » (Gal. 3 : 24). Mais quand Christ est venu, Il a apporté la grâce et la vérité (Jean 1 : 17). Après le temps de la Loi donnée par Moïse, nous sommes entrés dans l'ère de la grâce de Dieu.
 
            « C’est lui, Elie qui doit venir » (v. 14 ; voir Mal. 3 : 1 ; 4 : 5-6). C'est bien ce que Jean a été, mais il y aura aussi dans un temps à venir un ministère particulier qui annoncera la venue du royaume. Toutefois, il y avait comme une « parenthèse » qui allait s'ouvrir dans l'histoire prophétique pour laisser la patience et la grâce de Dieu s'exercer encore !
            Ici, le Seigneur s'adresse aux foules en disant : « Si vous voulez bien comprendre… » (v. 14). Il ajoute : « Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende » (v. 15). La Parole de Dieu s'adresse à tout homme et chacun est responsable d'écouter ! « La foi vient de ce qu'on entend - et ce qu’on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17). Que nous ayons ainsi cette foi dans la Parole, dans les richesses qu'elle contient au sujet de Christ.
 
 
                        1. 3 Des prétextes pour refuser l’évangile (v. 16-19)
 
            Le Seigneur compare la génération incrédule aux amis de ces petits enfants ; ceux-ci leur ont « joué de la flûte » et « chanté des complaintes », mais leurs compagnons ont refusé leurs propositions.
            Jésus était là au milieu des pécheurs, prêt à accueillir ceux qui venaient à Lui comme à leur seule ressource. Ceux qui avaient écouté Jean, ceux qui maintenant écoutaient Jésus, étaient des « enfants de la sagesse ». Mais il fallait encore se libérer de tout le courant d'opposition et de rejet du Maître pour recevoir ce qui était annoncé, enseigné et prêché.
            Jean le Baptiseur avait « chanté des complaintes » qui auraient dû faire pleurer ses auditeurs. Il annonçait le jugement et appelait à la repentance. Puis le Seigneur Jésus avait fait entendre le doux son de la grâce divine, comme celui d’une flûte à la sonorité harmonieuse. Il apportait son message de salut, de joie et de paix, mais on n'en voulait pas non plus !
            Jésus était effectivement « un ami des publicains et des pécheurs » (v. 19), même si cela était dit par dérision. Il s’approchait de pécheurs notoires, car Il était venu pour les sauver. Il pouvait les traiter en « amis » (9 : 10 ; 21 : 31-32) et venir à leur contact sans que sa sainteté en soit altérée. « La sagesse a été justifiée par  ses enfants » (v. 19), par ceux qui croient sans raisonner et ne font pas valoir leur propre justice. Ces « petits enfants » (v. 25) justifient Dieu en acceptant sa grâce révélée en Jésus.
 
 
 
2- Reproches de Jésus aux villes de Galilée : v. 20-24
           
                       
                      2. 1 Le jugement prononcé par Jésus  (v. 20-24)
 
            Ces villes dans lesquelles le Seigneur Jésus avait fait tant de miracles ne s'étaient pas repenties. Il n'y avait pas eu de conviction de péché ni de confession ; elles n'avaient pas pris conscience de leur éloignement de Dieu et elles ne réalisaient même pas qu'elles étaient impropres au royaume de Dieu.
            La proclamation de l'évangile avait retenti avec le message de Jean le Baptiseur : « Repentez-vous car le royaume des cieux s'est approché » (3 : 2). Le Seigneur Jésus avait parlé également de la même manière dès le début de son ministère (4 : 7). Mais il n'y avait pas eu de repentance ! C'était pourtant le seul chemin pour retrouver une relation avec Dieu. Si l'on n’a pas cette conviction de péché, si l'on ne sait pas que l'on est entièrement perdu et que l'on a besoin de la grâce de Dieu, on est alors comme une de ces villes auxquelles le Seigneur adresse de solennels « Malheur à toi ».
            Les miracles accomplis ne font qu'accompagner la Parole. Aujourd'hui on chercherait volontiers beaucoup de miracles, comme les Juifs au temps du Seigneur Jésus. Mais ce ne sont pas les miracles qui sauvent. C'est la Parole qui peut convaincre de péché, amener à la repentance et à la confession.
            Les villes qui sont citées ici avaient été les objets de soins tout particuliers du Seigneur. Il y avait enseigné et accompli des miracles. Trois des disciples de Jésus (Philippe, André, Pierre) étaient de la ville de Bethsaïda et certainement il y avait eu là un témoignage de leur part. Mais ces villes n'ont pas été rendues attentives, elles ont laissé passer le temps. En Marc 8 : 22 à 26, le Seigneur guérit là encore un aveugle, mais il fait ce miracle en dehors de la bourgade. N'est-il pas solennel de considérer que le Seigneur doit sortir de ce village incrédule pour manifester sa grâce ?
            Les villes de Tyr et de Sidon auxquelles le Seigneur fait allusion avaient abusé des avantages et des richesses qui leur avait été dispensées par un Dieu souverain. Elles en avaient fait un mauvais usage et, en conséquence, avaient été détruites. Les jugements qui sont tombés sur Sodome, sur Tyr et sur Sidon sont relatés dans la Genèse et dans les Prophètes ; ils nous montrent comment Dieu a demandé des comptes. Ces villes étaient d'autant plus responsables qu'elles avaient bénéficié d’une grande prospérité. C'est un principe constant dans la Parole de Dieu, que la responsabilité des hommes devant Dieu est en rapport avec les bénédictions qu'ils ont reçues. Au jour du jugement, Dieu tiendra compte de ce que chaque homme aura fait de ce qu'Il lui a dispensé. Nous sommes donc responsables d'écouter ce que le Seigneur nous dit, car il est aussi écrit : « Ce qu'un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7). Il nous faut bien savoir que le gouvernement de Dieu s'exerce déjà présentement (1 Pier. 4 : 17).
            Ninive s'était repentie à la prédication de Jonas et il s'agissait pourtant d'une ville païenne ! Quelle lourde responsabilité pèse alors sur ces villes qui ont été si proches de Jésus, qui ont entendu sa voix et ses appels réitérés, mais qui ne les ont pas pris au sérieux !
            Nous trouvons aussi de nombreux appels à la repentance dans les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse. Ces « repens-toi » sont tout à fait solennels pour nous individuellement comme en assemblée ! Le croyant qui s'est éloigné ne peut pas retrouver de communion avec Dieu sans cette repentance !
            Le début du livre des Proverbes (1 : 20-31) présente une similitude frappante avec ce passage de Matthieu : en entendant les appels que la Sagesse adresse à tous, chacun est responsable d’écouter.
 
 
                        2. 2 « Oui, Père, car c'est ce que tu as trouvé bon devant toi » (v. 25-26)
           
            Lorsque le Seigneur a dû prononcer ces jugements et parler de malédiction, Il était certainement étreint au plus profond de lui-même. Il s'était tout entier dépensé pour son peuple (Es. 49 : 4), et il n'y avait pas de fruit ! Nous pourrions comprendre qu'Il soit découragé. Mais ces versets nous montrent au contraire une grande paix et une grande confiance : « Oui, Père, car c'est ce que tu as trouvé bon devant toi » (v. 26). Le rejet du Seigneur allait culminer à la croix, mais c'était le propos de Dieu. Dans l'humble position d'homme qu'Il avait prise, Jésus célèbre « le Seigneur du ciel et de la terre » (v. 25) et s'incline devant cette volonté. Si la sagesse des hommes était tout à fait ignorante de cette volonté, les petits enfants, ceux qui justement avaient écouté la voix de la sagesse, recevaient cette révélation. Et le Seigneur bénit Dieu pour cela. Les sages et les intelligents ne peuvent entrer dans la connaissance des choses divines. Elles sont inaccessibles à la sagesse humaine (1 Cor. 1 : 20-29) ; ce n'est pas par la foi que l'on peut connaître Jésus, en croyant comme de petits enfants qui sont les plus grands dans le royaume des cieux (18 : 1-5).
 
 
 
3- La révélation du Père : v. 27-30
 
                        3. 1 La connaissance du Père et du Fils (v. 27)
 
            « Toutes choses m'ont été livrées par mon Père... » (v. 27a). Le Seigneur Jésus montre là que les relations que l'Eternel avait avec Israël s’élargissaient en fait à tout homme, qu'il soit Juif ou non, en vertu de l'œuvre de la croix que le Seigneur voit déjà comme accomplie. Toutes choses lui ont été livrées parce qu'Il les a achetées ! Ainsi, malgré le rejet dont Il est l'objet, Il entrevoit déjà le fruit de son sacrifice et l’autorité judiciaire qui s'y rattache (Jean 5 : 22, 27).
            « Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père... » (27b). La personne du Fils de Dieu est inscrutable. Il est devenu homme et il est Dieu en même temps ! Sans doute, l'Esprit Saint prend de ce qui est à Christ pour nous le communiquer (Jean 16 : 14), mais il y a ce qui reste de la seule connaissance du Père.
            « Personne ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils voudra le révéler » (v. 27c). Tout le propos de Jésus a été de révéler le Père, de Le glorifier. Cette révélation est pour ceux qui croient, semblables à de petits enfants.
            La connaissance du Père est le fait des petits enfants parce qu'ils ont cette relation avec le Père (1 Jean 2 : 13). Mais il faut venir à Jésus d'abord, car on ne peut venir au Père que par Jésus Christ. Il n'y a pas d'autre chemin que celui de la croix. Il faut reconnaître sa misère et son péché et accepter l'œuvre de Jésus à la croix, mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Alors la relation avec le Père est établie et le Saint Esprit qui met sur nous le sceau de Dieu nous fait connaître cette relation.
            Il faut encore souligner que nous ne pouvons connaître les choses de Dieu que comme des enfants. Sans doute, nous sommes exhortés à croître dans la connaissance du Seigneur Jésus, mais nous ne pouvons jouir des bénédictions divines que par la foi ! Ce ne sont pas des raisonnements ou des déductions qu’il nous faut mais une révélation de la part de Dieu lui-même ! Il est d'ailleurs remarquable de voir que l'Apocalypse, dernier livre de l'Ecriture, est la « Révélation de Jésus Christ » (1 : 1). Les hommes qui ont essayé de scruter ce livre par leur intelligence n'y ont rien trouvé pour leur cœur ; en revanche, celui qui le lit par la foi comprend les prophéties qui y sont données, justement parce qu'elles sont la révélation de Jésus Christ notre Seigneur !
 
 
                        3. 2 « Venez à moi » (v. 28-30)
           
            Le Seigneur Jésus révèle le Père à ceux qui ont besoin de Lui. A tous ceux-là le Seigneur adresse cette remarquable déclaration : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (v. 28). C'est bien le miracle qui s'opère aujourd'hui encore chaque fois que quelqu'un se repent et croit au Seigneur Jésus. Alors il est déchargé du poids de ses péchés et de la fatigue morale qui l'étreint ; il trouve par Jésus une relation avec Dieu et il goûte ce repos que Jésus donne. C'est la paix qu’Il a faite « par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20). La conscience est en paix parce qu'elle se sait justifiée devant Dieu.
            L'homme dans son état adamique recherche toutes sortes de choses qui ne peuvent jamais le rassasier, ni lui donner aucun repos véritable – ni celui de la conscience, ni celui du cœur (voir Prov. 23 : 4-5). « Ce n'est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine » (Mich. 2 : 10). On ne peut pas trouver le repos dans ce monde à cause de la corruption, à cause du péché. Mais Christ est venu apporter le repos. L'homme qui est encore dans ses péchés porte ses fardeaux. Mais le croyant les a laissés au Seigneur, aux pieds de Celui qui seul peut donner le repos, Jésus. Il a d'abord connu ce repos-là avant de jouir du deuxième : « Vous trouverez le repos de vos âmes » (v. 29). Le premier repos, c'est celui que Jésus donne à celui qui vient repentant à la croix ; le second, c'est celui que l'on trouve dans le chemin de l'obéissance à la volonté divine.
 
            Ces versets 25 à 30 nous font contempler le Seigneur, sa gloire de Fils de Dieu et en même temps sa parfaite obéissance. Il reste toujours le modèle pour nous. Et maintenant, Il peut nous dire : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi... » (v. 29a). Je vous ai montré l'obéissance par les choses que j'ai souffertes, voilà le chemin dans lequel vous êtes engagés. Mais c'est un chemin heureux et béni. Puissions-nous donc prendre avec joie le joug du Seigneur. Dans sa condescendance, Il veut marcher avec nous. Mais il faut que nous soyons disposés à obéir humblement. Lorsqu'on place un animal jeune et indompté sous le joug, il va d'abord se débattre, essayer d'aller à droite ou à gauche, et finalement le joug le fait souffrir ! Mais ne sommes-nous pas souvent comme cela ? Nous n'aimons pas faire la volonté d'un autre. Nous préférons faire la nôtre !  Alors, au lieu d'être facile à porter, le joug devient insupportable. Nous avons une image semblable dans le Psaume 32 avec le cheval et le mulet qui ont besoin de la bride et du mors (v. 9).
            Ce n'est pas le Seigneur qui nous charge de ce joug. Il nous invite à le prendre. Il faut pour cela un cœur engagé pour Lui. Apprendre de lui, c'est une écoute du cœur, de la foi qui reçoit ce que Jésus est et qui entre dans son chemin ; c’est « apprendre le Christ » (Eph. 4 : 20-24). Cette formation se poursuit continuellement. A chaque acquisition de la connaissance des gloires de Christ, correspond une nouvelle lumière sur notre chemin, peut-être aussi une nouvelle orientation de notre marche. Mais il nous faut accepter cet engagement car il y a un véritable bonheur à suivre le Seigneur.
            Nous sommes invités à regarder à Celui qui a marché avec douceur, avec humilité (voir 2 Cor. 10 : 1) et à suivre le Seigneur de près. Si nous réglons notre pas sur le sien, Il nous aidera et nous secourra. 
            « Je suis débonnaire et humble de cœur » (v. 29b). La débonnaireté, c'est une grande douceur qui va presque jusqu'à la faiblesse. L'humilité a caractérisé notre Seigneur dans sa vie d'homme sur la terre. Et le Seigneur Jésus ne nous enseigne rien qu'Il ne l'ait vécu lui-même ! C'est là une découverte que nous avons à faire et dans laquelle il nous faut demeurer. Que nous soyons gardés de penser qu'un jour nous pourrions ne plus rien avoir à apprendre !
            « Mon joug est facile à porter et mon fardeau est léger » (v. 30). « Ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5 : 3). L'apôtre Jacques parle aussi de la « loi parfaite, celle de la liberté » (1 : 25). Le Seigneur ne nous place pas de force sous le joug. C'est un engagement du cœur ! Tout autre mouvement n'est qu'un mouvement d'indépendance et d'insubordination.
 
            Nous trouvons trois invitations à la fin de ce chapitre : « Venez à moi… prenez mon joug… apprenez de moi ». Ce sont trois étapes : d'abord venir à Jésus, puis prendre son joug dans l'obéissance, et enfin apprendre de Lui ! Si l'on est venu à Jésus, on est heureux d'obéir. Celui qui est né de nouveau a la vie de Dieu et il possède le Saint Esprit qui va justement lui permettre d'apprendre de Christ.
           
 
                                    Pour le cœur travaillé, pour l’âme triste et lasse,
                                    Jésus, dans ton amour, il est un doux repos,
                                    Un repos permanent dans l’ineffable grâce
                                    Qui chercha des pécheurs et porta leurs fardeaux.
 
                                    Nous trouvons le repos quand nous courbons la tête,
                                    O Sauveur adoré, sous ton joug plein d’amour,
                                    Apprenant de toi seul, de ta grâce parfaite,
                                    A porter patients le faix de chaque jour.
 
                                    Repos, divin repos ! Nous l’avons sur la terre
                                    En suivant le sentier, tout brillant de clartés,
                                    Qui vers toi nous conduit, là-haut dans la lumière,
                                    Au repos éternel de tous les rachetés.