bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

 LES PHILISTINS ET LE PEUPLE DE DIEU

 
 
Les origines des Philistins
Les conséquences de la présence des Philistins pour le peuple de Dieu
Des ennemis contre lesquels l'Ecriture met en garde les enfants de Dieu


            Quelles sont les origines des Philistins et leurs relations avec le peuple de Dieu ? En parcourant les récits de l'Ancien Testament qui les concernent, nous trouvons aussi des leçons pour les chrétiens dans le temps actuel. La Parole nous aide à reconnaître ceux qui ont actuellement les mêmes caractères que les Philistins. Elle nous apprend à discerner leur comportement afin de nous écarter d'eux.
            Dans les brèves considérations qui suivent, nous laisserons de côté l'avenir prophétique de cette nation, tel qu'il est présenté dans Esaïe, Ezéchiel et d'autres parties de l'Ecriture.
 
 
Les origines des Philistins
 
            Les Philistins sont sortis des Caslukim, qui étaient eux-mêmes des descendants de Cham (Gen. 10 : 6-14). Ils étaient alors liés à l'Egypte, et leurs descendants sont venus habiter dans la partie côtière fertile du sud-ouest de ce qui devait s'appeler peu après Canaan. Ils y possédaient cinq villes : Asdod, Gaza, Askalon, Gath et Ekron. Dans la Genèse, il est question du « pays des Philistins » (21 : 32) ; il s'agit en fait du même pays. Il est désormais celui dont il est question à travers tout l'Ancien Testament.
            Dès l'abord, on remarque une différence importante entre les Philistins et le peuple de Dieu. Abraham a vécu comme un pèlerin et un étranger dans ce pays, même si Dieu lui avait promis qu'il lui appartiendrait ainsi qu'à ses descendants. Cette région sera en effet plus tard connue comme Israël.
            Après la captivité en Egypte, les enfants d'Israël y seront ramenés : ce sont les effets de la rédemption. Il y a eu d'abord la Pâque, offerte en Egypte. Elle a été suivie de la délivrance du Pharaon : les fils d'Israël ont pu voir leurs ennemis morts au bord de la mer Rouge.
            Les Philistins n'ont pas connu ces choses ; ils sont sortis d'Egypte en suivant le court et facile chemin de la mer. Ils n'ont pas non plus connu la traversée du Jourdain qui est une image de l'identification du croyant avec Christ dans la mort. De sorte que l'on peut dire que ces Philistins apparaissent comme un « type » de ceux qui affirment faire partie de la profession chrétienne, sans avoir pourtant rien de commun avec Christ !
            Après son entrée en Canaan, Israël, conduit alors par Josué, reçoit l'ordre de prendre possession du pays ; hélas, le peuple ne le fera pas entièrement. Ainsi une partie, surtout en bord de mer, continuera d'être occupée par les Philistins (Jos. 13 : 2 ; Jug. 3 : 3). Le fidèle Shamgar combat contre les Philistins, armé d'un simple aiguillon à boeufs et frappe six cents hommes (Jug. 3 : 31) ! Mais il ne s'agit pas d'une victoire définitive, c'est l'effort limité d'un homme seul. La nation des Philistins est intacte, ou presque.
 
 
Les conséquences de la présence des Philistins pour le peuple de Dieu
 
            Par le sommaire historique que nous proposons ci-dessous, nous voudrions montrer les « effets » de la présence permanente de ces Philistins dans une partie du pays promis à Abraham et à sa descendance. Ce sont vraiment des « ennemis » : c'est le terme qui convient, car ils ne constituent pas seulement une simple gêne. Ne laissons jamais subsister au milieu du peuple de Dieu ce qui est en contradiction flagrante avec Sa volonté révélée par sa Parole.


                        Abraham et Isaac 

            Au cours de leur vie, Abraham et Isaac se sont rendus l'un après l'autre chez Abimélec, le roi des Philistins (Gen. 20 et 26). Il est sérieux et instructif de voir un homme privilégié, jouissant avec Dieu d'une grande intimité, perdre conscience de sa relation et manquer à son témoignage. Ecoutons les tristes paroles d'Abraham à Abimélec : « Dieu m'a fait errer loin de la maison de mon père » (Gen 20 : 13). Dieu veille pourtant sur lui (Ps. 105 : 14). Mais l'action des Philistins au détriment de ces deux patriarches met en évidence que ce sont des ennemis résolus du peuple de Dieu. Gen 26 : 14-22 raconte :
            Abraham avait creusé des puits dans le pays des Philistins, mais ceux-ci, malveillants, les ont bouchés avec de la terre (Gen. 26 : 15). Isaac les a recreusés avec énergie et persévérance. Il a creusé ensuite d'autres puits mais les Philistins ont voulu contester avec lui ; toutefois, Isaac s'est abstenu de le faire, illustrant l'exhortation de 2 Tim. 2 : 24. Dans l'Ecriture, l'eau est une belle figure de la Parole. Elle est essentielle au maintien de la vie des hommes, mais aussi de leur bétail. Il faut en disposer en quantité suffisante pour que la vie soit possible. Remplir un puits de terre était une action destructrice et un moyen potentiel de menacer la vie. On peut facilement établir un parallèle entre l'eau nécessaire à notre corps et celle qui est indispensable pour maintenir la vie spirituelle de notre âme.
            L'exemple cité met en évidence les efforts de l'ennemi pour priver le peuple de Dieu de la Parole vivante. Ses envoyés, ici les Philistins, veulent nous empêcher de jouir des bienfaits de l'Ecriture. Ils s'ingénient à remplir notre vie des choses de la terre. Même le temps libre peut être rapidement encombré de problèmes ou d'occupations diverses, d'ordre terrestre. L'ennemi cherche à « troubler » la vie spirituelle des croyants. Il les pousse au découragement, dont nous connaissons les conséquences. Mais, heureusement, nous savons où trouver  le remède (Héb. 12 : 3) : il est en Celui qui, tel un irrésistible aimant, nous tire en avant (Cant. 1 : 4).
 
                        Samson 
 
            A cause de leurs péchés, Dieu avait «  livré » Israël cette fois entre les mains des Philistins, pendant 40 ans (Jug. 13 : 1). Jamais un autre ennemi - par exemple Moab, Canaan, Madian et Ammon - n'avait dominé si longtemps le peuple de Dieu.
            A la fin de cette longue période d'épreuve, il plaît à l'Eternel de se servir d'un seul homme, Samson, pour commencer à sauver Israël de la main des Philistins (v. 5). C'était un nazaréen dès le ventre de sa mère. Celle-ci et son mari étaient pieux. Samson commence bien sa vie, mais sur le plan humain ses « limitations » humiliantes ne tardent pas à gâcher son témoignage. On a pu dire que c'était un triste modèle d'inconsistance. Toutefois Dieu se sert tout de même de lui, d'une façon très particulière, contre les Philistins. Finalement malgré quelques actions d'éclat durant sa vie, « les morts qu'il fit mourir dans sa mort furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir pendant sa vie » (Jug. 16 : 30) !
            Peut-être le fait que Dieu se soit servi à ce moment-là d'une seule personne pour délivrer son peuple, au lieu d'associer toute la nation à cet effort, peut se comprendre en écoutant simplement les paroles des hommes de Juda. Ils descendent vers Samson qui vivait alors dans une caverne, et lui disent : « Ne sais-tu que les Philistins dominent sur nous ? Et que nous as-tu fait ? » (Jug. 15 : 11). Dans leur veulerie, ils ont entièrement accepté le joug que les Philistins font peser sur eux. C'est l'état moral d'Israël le plus affligeant que décrive ce livre. Puisque les choses sont ainsi, ils estiment que Samson, le libérateur, les trouble et sont prêts à s'associer aux Philistins pour se débarrasser de lui. Cette attitude des hommes de Juda est un sérieux avertissement. Il est si facile de trouver des « excuses » pour accepter des principes qui ne sont pas scripturaires. C'est vrai pour des questions d'assemblée, ou également en relation avec notre conduite individuelle. Le prétexte invoqué ? Les choses se font ainsi « de nos jours » ! Samson n'accepte pas une telle appréciation de la situation, et il est impossible de le faire, si du moins nous désirons plaire à Dieu.
 
                        Israël au temps de Samuel 
 
            Pendant les jours de Samuel, Israël part en guerre contre les Philistins, mais ce combat ne peut pas tourner à leur avantage. Alors ils font un effort ridicule pour contraindre Dieu à accepter d'être à leurs côtés dans cette guerre. Or, s'ils avaient interrogé l'Eternel, Il aurait répondu : Ne montez pas ! Il ne pouvait leur donner la victoire, à cause de leurs péchés invétérés. Pourtant ils imaginent de prendre avec eux l'arche de l'alliance et de l'emporter sur le champ de bataille. Poussant alors de grands cris, ils se réclament bruyamment de Lui (1 Sam. 4 : 5). Que de personnes qui font uniquement leur propre volonté, entendront le Seigneur un jour leur dire : « Je ne vous connais pas » (Matt. 25 : 12) !
            Les Philistins, effrayés, se souviennent de la puissance souveraine de Dieu, déployée en particulier contre les Egyptiens. Ils s'écrient : « Malheur à nous ! » (1 Sam. 4 : 7). Et Dieu permet que leurs appréhensions justifiées les poussent au contraire à s'affermir : « Soyez hommes et combattez », disent-ils (v. 9). Les Israélites sont largement battus, ils perdent trente mille hommes, et surtout «  l'arche de Dieu fut prise » (v. 11). Comment célébrer désormais le grand jour des propitiations, sans le propitiatoire sur lequel le sang devait être déposé ?
            Les Philistins sont des idolâtres, incapables de mesurer les conséquences de la présence de l'arche au milieu d'eux. Or « l'arche de sa force » (Ps. 132 : 8) suffit par sa présence à détruire leur idole, Dagon (1 Sam. 5 : 3, 4). La colère de Dieu se manifeste. Sa main s'appesantit sur eux, ils sont gravement atteints dans leur santé. Alors ils n'ont plus qu'une idée : se débarrasser d'un Dieu aussi redoutable. Les hommes de Beth Shemesh auront l'honneur de recevoir l'arche, mais leur irrespect entraîne une punition sévère.
            Triste conséquence de leurs péchés et de l'endurcissement de leur coeur, les enfants d'Israël passent alors environ vingt ans, entièrement privés de l'arche. « Nous ne l'avons pas consultée aux jours de Saül », peut-on lire dans 1 Chroniques 13 : 3. Elle était là pourtant et Saül s'apprête, semble-il, à la consulter, le jour où Jonathan, par la foi, bouscule hardiment ces Philistins, montés pourtant nombreux comme le sable de la mer (1 Sam. 13 : 5, 17). Mais soudain, mû par l'impatience de la chair, Saül ordonne au sacrificateur de retirer sa main. En fait, ce roi, selon le coeur de l'homme, a délaissé Dieu et l'arche est sans valeur pour cet incrédule (1 Sam. 14 : 18-19).
            Le récit du retour de l'arche du pays des Philistins est plein d'instruction ; il montre les fautes d'Israël à  son égard, du fait de l'idolâtrie dans leur coeur. Il en est de même de l'appel que Samuel adresse au peuple, pour qu'il retourne à Dieu et Le serve.
            Sous le règne du roi David l'arche, longtemps en bénédiction pour Obed-Edom, trouvera sa place. Mais il faudra d'abord que David apprenne à tenir compte des instructions de Dieu (1 Chr. 15 : 13).
            Auparavant - encore du temps de Saül - les Philistins occupent les lieux forts et envoient des patrouilles piller le pays (1 Sam. 13 : 17). Ils tirent profit du fait qu'ils ont totalement empêché les Israélites d'avoir des armes. « Il ne se trouvait pas de forgeron dans tout le pays d'Israël, car les Philistins avaient dit : que les Hébreux ne puissent faire ni épée ni lance » (v. 19). Il fallait donc se rendre chez les Philistins pour faire aiguiser son soc, sa houe, sa hache et sa faucille… et même pour « redresser un aiguillon » (v. 21). « Le jour du combat, il ne se trouva ni épée ni lance dans la main de tout le peuple qui était avec Saül et Jonathan » (v. 22). Seuls, Saül et Jonathan son fils en possédaient.
            Une des leçons à retenir de cette scène c'est qu'Israël dépendait d'un ennemi pour avoir une réponse à ses besoins. Quelqu'un a pu écrire : « Si nous dépendons du monde pour nous fournir des armes, nous serons certainement sans ressource, au moment de le combattre ». C'est la Parole de Dieu qui est notre arme. Comment espérer s'en servir si le  monde peut nous enseigner à sa guise ? Ne donnons pas, par un manque de vraie séparation, à ce monde, des facilités pour nous réduire plus aisément en esclavage. Soyons certains qu'il ne nous laissera jouir d'aucune portion de la Parole qui par son impact sur notre âme l'empêcherait d'établir sa domination.
 
                        David 
 
            L'hostilité des Philistins se poursuit au temps des rois ; elle se manifeste librement jusqu'au moment où David remporte sur eux des victoires décisives. Avant même qu'il accède au trône et dès qu'il a reçu l'onction royale, les Philistins se liguent encore contre Israël. Incapables de s'opposer à des ennemis aussi puissants, Saül et le peuple savent que la bataille décisive est proche, mais ils n'ont aucun moyen pour « espérer » les vaincre !
            Qui, en effet, était capable de l'emporter sur le puissant champion des Philistins, le géant Goliath ? Israël n'avait pas recherché le secours qui se trouve en Dieu seul. Le peuple n'avait pas compris que le jeune berger David - un type de Christ dans cette scène - était la réponse de l'Eternel. Il avait lui-même choisi le fils d'Isaï. La menace que Goliath faisait continuellement peser sur Israël était pour cet homme de Dieu un outrage insupportable contre Dieu et les troupes rangées du peuple d'Israël (1 Sam. 17 : 26b, 45). Rempli de foi et de zèle, il ne pouvait pas rester insensible aux provocations répétées de ce dangereux adversaire.
            Le récit du combat de David contre Goliath et sa victoire sont si connus que nous n'entrerons pas dans les détails. Ce combat préfigurait une victoire bien plus grande : celle qu'allait remporter Celui qui est devenu un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort. Christ a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable », et Il a délivré « tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 14-15). « Etant monté en haut, il a emmené captive la captivité, et a fait des dons aux hommes » (Eph. 4 : 8 ; voir le Ps. 68 : 18). Ces Ecritures ont donc une portée infiniment supérieure au seul combat de 1 Samuel 17. Là, il s'agissait seulement d'un homme - certes grandement honoré par Dieu. Mais sa victoire ne peut donner qu'une faible idée du triomphe définitif que le Seigneur a remporté sur la croix.
            La faveur d'Akish, le roi des Philistins semble avoir été parfois utile à David. Saisi brusquement, hélas, par une crainte incrédule (1 Sam. 27 : 1), il se réfugie à nouveau chez lui, quoiqu'une première visite ait tourné à sa complète confusion (1 Sam. 31 : 2-4). Mais, très vite, le moment vient où le vainqueur de Goliath se trouve en grand danger d'aller combattre Israël, et son roi Saül encore sur le trône (1 Sam. 29) !
            Aussi Dieu se sert-Il des princes de Philistie pour arracher son serviteur égaré à ce grave faux-pas. Les ennemis réalisent bien mieux que David, le paradoxe d'une telle situation. Ils obtiennent d'Akish le renvoi d'un allié aussi suspect (1 Sam. 29 : 4). A Tsiklag, David sera l'objet de la discipline de l'Eternel.
            Quelle leçon comporte encore aujourd'hui la façon d'agir de David dans cette affaire ! Est-il possible que l'on puisse se trouver « de pair à compagnon avec le monde », opposé au peuple de Dieu ? Il faut retenir qu'une association inconsidérée avec un incrédule, même simplement dans le domaine du travail, peut avoir le même résultat que dans le cas de David ! (2 Cor. 6 : 14-16). Il arrive que l'on ne nous reconnaisse plus comme des disciples de Jésus. N'oublions jamais la croix et ses différents aspects pour un croyant.
            Simultanément, Israël rencontre les Philistins sur les montagnes de Guilboa ; il subit une terrible défaite : Saül meurt, ainsi que ses trois fils, dont Jonathan (1 Sam. 31 : 2-4).
            Une fois instruit par la discipline divine et restauré, David est élevé sur le trône et la guerre avec les Philistins sera couronnée de victoires, en suivant les instructions de l'Eternel (2 Sam. 5 : 18, 22). Avant la seconde bataille, David aurait pu penser qu'il convenait d'agir comme pour la première. Heureusement, il interroge à nouveau Dieu ; la réponse est toute différente ! Méfions-nous de notre prétendue expérience. Demandons au Seigneur ses directions et nous pourrons, nous aussi, remporter des victoires sur l'ennemi de nos âmes.
 
                        Les hommes forts de David 
 
            Pendant la jeunesse, nous avons tendance à nous appuyer sur notre énergie naturelle. Or Dieu veut nous apprendre à quel point nous sommes faibles. Agé et fatigué, David rencontrera encore quatre géants philistins. Goliath n'est pas de retour mais ce sont ses fils qui sont tout aussi redoutables (2 Sam. 21 : 15-22). Tous ont une apparence terrifiante ! L'un d'entre eux - son nom signifie qu'il se tient sur la hauteur - brandit une lance neuve, pesant trois cent sicles ; il porte une armure « neuve » qui rappelle les prétentions des Philistins modernes à interpréter les oracles de Dieu avec leur intelligence. D'un autre fils du géant, il est précisé que « le bois de sa lance était comme l'ensouple (le rouleau de bois sur lequel se trouvait les fils) des tisserands » ! Mais David peut affirmer : « Tu as donné commandement de me sauver (Ps. 71 : 3). Sommes-nous animés de la même foi ? Les géants seront tous vaincus par David, aidé par ses proches.
            Le « vrai » David, lui, ne se fatigue pas ; sa lampe ne risque pas de s'éteindre. Il a remporté une victoire définitive à la croix. Les serviteurs de David donnent par leur coopération un exemple du comportement qui doit être celui de ceux qui désirent rester fidèles au vrai David.
            C'est par la foi que les hommes forts de David, ont remporté des victoires. Ils ont combattu et souffert pour lui (2 Sam. 23). La Parole de Dieu conserve un souvenir impérissable de leurs actes - semblable à l'Ecriture qui, elle aussi, ne passera jamais. Certains de ceux qui sont nommés ici avaient reçu un service plus grand à accomplir que d'autres. Leurs actes de bravoure sont, à première vue, plus impressionnants. Cependant l'Ecriture insiste aussi sur d'autres oeuvres : au verset 11, il s'agit d'une circonstance qui aurait pu, semble-t-il, être passée sous silence, tant elle paraît de peu d'importance. Certes c'est moins sensationnel que d'abattre un géant ou de tuer en une fois des centaines de Philistins. Pourtant le Saint Esprit a jugé bon d'inclure ce qui pourrait presque ressembler à un « incident » Il s'agit d'une portion de champ pleine de lentilles. Le peuple s'était enfui une fois encore devant les Philistins. Alors Shamma se place tout seul au milieu du champ et le sauve. Il frappe les Philistins et l'Eternel opère une grande délivrance.
            Pourquoi Shamma se préoccupait-il du devenir d'une si petite plantation de lentilles, même si ces légumineuses étaient riches en protéines ? Il y avait à cela plusieurs raisons importantes. Il ne s'agissait pas seulement d'une question de lentilles mais d'une portion de cette terre dont Dieu avait dit à son peuple : « Le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays est à moi ; vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes » (Lév. 25 : 23). De plus, les lentilles, même si elles étaient peut être peu appréciées, faisaient partie de la nourriture du peuple !
            Or les Philistins veulent détruire les ressources du peuple de Dieu – c'est toujours vrai aujourd'hui. Souvenons-nous de leur façon d'agir vis-à-vis d'Abraham et d'Isaac. Les ennemis ne se contenteront jamais d'une « petite » portion de l'héritage reçu de Dieu. Ayant réussi à établir une « tête de pont », ils chercheront constamment à agrandir le territoire occupé, à s'emparer d'une part grandissante de ce qui appartient au peuple de Dieu. Ainsi l'histoire de Shamma nous encourage à veiller soigneusement sur nos possessions en Christ. Ne laissons pas l'ennemi « gâter » la joie qui est liée au bel et céleste héritage reçu du Seigneur. Il a connu de grandes souffrances pour que nous puissions le posséder.
            Souvenons-nous aussi de l'expédition de ces trois hommes vaillants au puits de Bethléhem. Forçant le poste des Philistins dans cette ville où devait naître le Sauveur, ils risquent leur vie par amour pour David - pour lui apporter un peu d'eau de sa ville natale. Le moindre désir de leur chef mérite à leurs yeux un tel sacrifice. « Ces trois hommes forts firent cela » (2 Sam. 23 : 17. L'amour pour le Seigneur doit être le moteur constant de toutes nos activités.
 
                        Après David 
 
            « David frappa les Philistins et les subjugua » (2 Sam. 8 : 1). Toutefois il semble qu'ils n'ont jamais été entièrement soumis à Israël. Salomon a bien dominé jusqu'aux frontières de l'Egypte et du pays des Philistins (1 Rois 4 : 21) ; mais il ne semble pas que David et ses hommes aient connu une cessation définitive des combats (2 Sam. 21: 18, 20).
            Un autre roi, Josaphat, a marché sur les traces de David son père, et les nations alentour ont été saisies de crainte. Quelques-uns parmi les Philistins lui ont apporté des présents et de l'argent comme tribut (2 Chr. 17 : 11). Toutefois, déjà pendant le règne de son fils Joram qui suivait la même mauvaise voie qu'Achab, l'Eternel « réveilla l'esprit des Philistins ». Ils revinrent sur le territoire de Juda ; ils pillèrent la maison du roi et emmenèrent captive toute sa famille, à une exception près, le plus jeune, Joakhaz (2 Chr. 21 : 16-17).
            Ultérieurement, le roi Uzias les combattit avec quelques succès car il rechercha Dieu et Celui-ci lui fut en aide. Mais ensuite le Seigneur abaissa Juda, à cause d'Achaz, et les Philistins, entre autres, se jetèrent sur les villes du sud de Juda et ils y habitèrent  (2 Chr. 26 : 7 ; 28 : 18-19).
            Toutefois, en contraste avec la conduite d'Achaz, il est heureux de lire qu'Ezéchias, son fils, «  frappa les Philistins jusqu'à Gaza et ses confins, depuis la tour des gardes jusqu'à la ville forte » (2 Rois 18 : 8). Il s'agit probablement de la dernière référence « historique » concernant les Philistins. L'ultime action d'Ezéchias pour triompher des Philistins et les repousser dans leur propre pays, selon la prophétie d'Esaïe 14 : 28-32, est significative. Cela fut possible uniquement parce qu'Ezéchias « fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, selon tout ce qu'avait fait David, son père » (2 Rois 18 : 3).
 
 
Des ennemis contre lesquels l'Ecriture met en garde les enfants de Dieu
 
            Un dictionnaire classique (Chambers) décrit les Philistins comme des « matérialistes », qui ne cherchent pas du tout à « se cultiver ». Une telle définition ne suffit pas pour parler de ce peuple sur le plan spirituel. En considérant les origines des Philistins et les récits trouvés dans l'Ecriture, nous avons pu trouver des faits qui permettent d'en tirer certaines conclusions et des leçons pour le temps présent.
            Les Philistins sont une figure de ce qui a réussi à pénétrer au milieu de peuple de Dieu, sans en faire partie. Ce sont des personnes dont les principes sont sans aucune relation avec ces grands faits : la délivrance de l'homme fort ou la rédemption. Tous prétendent pourtant s'approprier une place à laquelle ils n'ont aucun droit.
            Les Philistins cherchent à remplir les pensées des saints de ce qui a trait à la « terre », à leurs propres intérêts ici-bas. Leur but est de les décourager, de les empêcher de rester dépendants de l'enseignement de la Parole de Dieu. Ils cherchent à répandre un esprit de dispute. Ils veulent occuper les enfants de Dieu de questions mondaines. Leur but, c'est de rendre les chrétiens « inutiles ». Ayant perdu leur caractère de nazaréen et la force indispensable, leur activité pour Christ ne peut que décliner. Ces ennemis voudraient produire une « confusion » dans l'esprit des croyants entre ce qui est de Dieu et « ce qui appartient à César ». Autrefois, c'étaient des pronostiqueurs (Es. 2 : 6). Ils veulent engager les saints à mettre leur confiance dans des ressources « humaines » pour livrer le combat chrétien !
            David et ses hommes forts enseignent la nécessité de défendre avec une vigilance constante nos possessions en Christ. Nous devons constamment livrer bataille pour vaincre les fils actuels du géant, à la gloire de Dieu.
 
            Soyons en garde, lecteurs chrétiens, contre les activités présentes des Philistins ; elles sont toujours aussi dangereuses. Ils ont depuis longtemps réussi à s'introduire au milieu des chrétiens et ils y occupent en permanence beaucoup de « terrain », tant au point de vue spirituel que temporel. La profession chrétienne a adopté les principes du monde, par exemple dans le déroulement des « offices » dans les églises. Ceux qui cherchent à résister à cette marée montante de mal sont vite qualifiés de rétrogrades ou d'extrémistes. Cependant, les déclarations de l'Ecriture ne varient pas et la présence du Seigneur peut toujours être réalisée dans les rassemblements. Il doit y avoir une attente paisible de l'action du Saint Esprit pour remplir les croyants de Christ. Alors, l'un ou l'autre parmi les frères sera amené à s'exprimer au cours des réunions, tandis que tous participeront dans le silence. Chaque foyer chrétien doit ressembler à celui de Béthanie : le Seigneur y sera le bienvenu et l'objet des soins de toute la famille.
            Exhortons-nous l'un l'autre au sujet de notre manière de vivre les enseignements de la Parole. Ne laissons pas des personnes qui n'ont pas la vie de Dieu influer sur la marche personnelle et collective !
 
 
                                                                                  Ph. L.      Le 25. 08. 10