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ELISEE, L'HOMME DE DIEU (3)

 7 – L'huile de la veuve (2 Rois 4 : 1-7)
 8 – La Sunamite (2 Rois 4 : 8-37)


 
7 – L'huile de la veuve (2 Rois 4 : 1-7)
 
           
            Le Dieu qui « compte le nombre des étoiles » et qui « à elles toutes... donne des noms », est le Dieu qui « guérit ceux qui ont le coeur brisé » (Ps. 147 : 3-4). Les étoiles sont trop élevées et la douleur d'un coeur brisé est trop profonde pour que nous puissions y atteindre ; mais le Dieu qui peut compter les myriades d'étoiles du ciel peut se pencher pour guérir un coeur brisé sur la terre. La grâce de Dieu qui a sauvé les rois et leurs armées de la destruction peut répondre aux besoins d'une veuve désolée. Elisée, lui aussi, le ministre de cette grâce, est prêt à venir au secours de cette humble veuve, comme il s'était fait auparavant le serviteur bien disposé des rois. S'Il délivre les grands de la terre dans leurs difficultés, Il sauve aussi les pauvres dans leur détresse.
            La veuve d'un fils des prophètes - quelqu'un qui craignait l'Eternel - est menacée de la perte de ses deux fils pour faire face aux exigences de son créancier. La veuve d'un prophète réduite à une telle extrémité : voilà certainement une solennelle image du triste état de la nation.
            Toutefois, la femme a la foi pour saisir la grâce apportée par Elisée. Elle expose son cas devant le prophète. Il demande : « Que ferai-je pour toi ? Dis-moi ce que tu as à la maison » (v. 2a). Ainsi non seulement elle a de grands besoins, mais il est évident que ses propres ressources sont tout à fait insuffisantes pour y répondre.
            C'est certainement en harmonie avec la manière d'agir du Seigneur ; car en son temps, lorsque les disciples lui parlent des besoins de la multitude, Il rend manifeste, avant d'exercer sa grâce, leur incapacité totale à résoudre le cas en demandant : « Combien de pains avez-vous ? » (Marc 6 : 38). La question du Seigneur révèle qu'ils n'ont que cinq pains et deux petits poissons. Mais qu'est-ce pour tant de monde ? Ainsi la question d'Elisée met en lumière que la veuve n'a rien du tout dans la maison qu'« un pot d'huile » (v. 2b). Et comment cela pourrait-il la mettre à l'abri des exigences du créancier ?
            De telles questions, que ce soit de la part du Maître ou du serviteur, ouvrent la voie au déploiement de la grâce de Dieu. Le Seigneur prend les cinq pains et les deux poissons et, regardant vers le ciel, Il les bénit. Il met ainsi la pénurie des disciples en contact avec l'abondance du ciel, et les besoins de la multitude sont plus que satisfaits. Pareillement pour le pot d'huile de la veuve : mis en contact avec la puissance de Dieu en grâce, Il fera plus que répondre à ses besoins.
            Mais Elisée se sert du pot d'huile comme aussi le Seigneur se sert des pains et des poissons. Dans les deux cas, ces provisions viennent de Dieu et comme telles, elles ne sont pas ignorées. Un autre a dit : « Dieu ne permet pas que nous soyons placés dans des circonstances qui ne portent pas la marque de ses ressources de grâce. Celles-ci peuvent être très petites et faibles, mais la foi se les approprie et, fortifiant l'âme en Dieu, proclame : « Le Seigneur est mon aide », non pas indépendamment de ses ressources, mais par elles ».
Dieu avait donné à la veuve le moyen personnel de répondre à ses besoins, mais elle devait être dirigée quant à la manière de l'utiliser dans la dépendance de Dieu. Les voisins ne peuvent que fournir l'occasion de faire usage de ce dont elle disposait. A ce propos, il a été dit : « En demandant qu'on lui prête des vases vides, cette femme, connue pour être dans un besoin si pressant, déclarait qu'elle avait quelque chose à y verser. On a pu sans doute lui jeter à la face son dénuement notoire et lui dire que c'était folie d'emprunter des vases vides. Elle n'avait qu'à répondre hardiment : « L'Eternel est mon aide ». En faisant usage de ce qui était en sa main, elle doit néanmoins fermer la porte à toute influence extérieure et exprimer par là sa dépendance de Dieu. Ainsi, tandis que la grâce de Dieu intervient, Il n'ignore pas le don qu'elle avait à sa disposition, quelque modeste qu'il ait pu être. En l'employant dans la dépendance de Dieu, elle découvre qu'il se multiplie, au point que ses dettes sont payées et qu'il est pourvu à sa subsistance. Telle est la grâce de Dieu et la manière dont elle use pour répondre à nos besoins. Il en fut ainsi de la multitude aux jours du Seigneur. Les besoins de la foule furent pleinement satisfaits, mais la grâce de Dieu les surpassait : lorsque tous furent rassasiés, ils ramassèrent douze paniers de morceaux.
            En outre, cette scène mystique n'a-t-elle pas une signification spirituelle pour les croyants ? Nous avons ici quelqu'un qui avait besoin d'une bénédiction de Dieu, mais qui n'avait rien dans sa maison sinon un pot d'huile. Pourtant, dans le pot d'huile, il y avait le moyen potentiel fourni par Dieu pour répondre à tous ses besoins et pourvoir à sa subsistance. Mais pour que Dieu puisse faire usage de l'huile, il a besoin de vases vides. Le rôle de la femme était de les fournir ; Dieu les remplirait. L'huile ne manqua point. Le manque vint du côté de la femme. L'huile s'arrêta parce qu'il n'y avait plus de vases.
            Il en est de même aujourd'hui du croyant qui désire voir tous ses besoins spirituels satisfaits et jouir de la plénitude de la vie. Il a la puissance de cette vie dans le don du Saint Esprit dont l'huile, dans l'Ecriture, est le type constant. L'exhortation est là : « Soyez remplis de l'Esprit » (Eph. 5 : 18). Mais pour cela, il faut que Dieu dispose de vases qui ont d'abord été vidés. Il y a souvent chez nous la tolérance de la chair non jugée. Le coeur est rempli de tant de choses qui ne sont pas Christ. Le monde à différents degrés, et la chair dans des formes variées, sont admis et ainsi il y a peu de place pour l'huile. Il nous faut fermer la porte au monde et à la chair pour que l'Esprit que nous possédons puisse remplir nos coeurs et que, marchant ainsi selon l'Esprit et pensant aux choses de l'Esprit, nous puissions trouver la vie et la paix, « car la pensée de la chair est la mort, mais la pensée de l'Esprit, vie et paix » (Rom. 8 : 6). Qu'avons-nous à faire lorsque Dieu veut dispenser une bénédiction ? Apporter le vase vide d'un coeur assoiffé.
            L'application de cet incident n'est pas non plus limitée à l'individu. L'Eglise, veuve du fait de l'absence de Christ, a failli à ses responsabilités. Mais le Saint Esprit demeure et, en reconnaissant sa présence et en étant soumis à son ministère, nous sommes rendus capables de faire face à toutes nos responsabilités et, comme résultat de l'opération de Dieu, de vivre « de ce qui restera » (v. 7). Toute la plénitude de la Déité, telle qu'elle est présentée en Christ dans la gloire, est à notre disposition.
 
 
 
8 – La Sunamite (2 Rois 4 : 8-37)
 
            La magnifique histoire de la Sunamite se situe dans un jour sombre de l'histoire d'Israël. Le roi faisait « ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel » (2 Rois 3 : 2). Les idoles établies par Jéroboam étaient encore adorées par le peuple. La nation moralement décadente s'avançait vers le jugement.
            Malgré le bas état du peuple qui faisait profession d'être en relation avec Lui, Dieu agit en grâce souveraine par son serviteur Elisée. Il s'était réservé un résidu et Il le manifeste ; la Sunamite en est un exemple lumineux. Son histoire ne peut manquer d'encourager les croyants qui vivent dans un jour encore plus sombre. De toutes parts, les systèmes corrompus de la chrétienté cherchent à se fondre en une grande fédération terrestre qui abandonnera toutes les vérités vitales du christianisme, et finira par s'unir en une masse sans vie, apostate, que Christ vomira de sa bouche. Qu'il est précieux toutefois de savoir que, dans un tel jour, Dieu agit en grâce souveraine et a encore ses élus, peu connus du monde mais bien connus et approuvés de Lui. Comme il en était aux jours d'Elisée, et aux jours de Malachie, il en a été dans toutes les périodes de ténèbres et il en est encore ainsi dans l'époque la plus sombre de toutes - les derniers jours de la chrétienté.
            En de tels jours, Dieu observe et écoute ceux qui craignent Son nom et parlent souvent l'un à l'autre ; un livre de souvenir est écrit devant Lui pour ceux qui craignent l'Eternel, et qui pensent à Son nom (Mal. 3 : 16). C'est ainsi que Dieu a conservé, pour sa gloire et pour notre encouragement, la mémoire des beaux traits de la Sunamite, qui témoignent de la réalité de sa foi et la distinguent comme l'une des « élues » de Dieu.
            Elle nous est présentée comme une femme noble de Sunem - femme riche et considérée. Pourtant elle n'a pas honte de retenir un humble laboureur pour manger le pain. Elle n'oubliait pas d'accueillir les étrangers. Sa foi en Dieu était manifestée par son hospitalité envers Son serviteur et elle a eu sa récompense.
            De plus, il y avait en elle du discernement spirituel. Elle peut dire d'Elisée à son mari : « Je connais que c'est un saint homme de Dieu » (v. 9). Il y avait en Elisée la manifestation d'un tel caractère et cette noble femme de Sunem l'appréciait. Nous pouvons bien désirer ces deux choses : la vie chrétienne vécue de telle manière que chacun puisse discerner que nous sommes des disciples de Christ, et la profonde appréciation d'une telle vie lorsqu'elle est manifestée en d'autres. Ce sont des conséquences morales de la foi des élus de Dieu. « Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu ; et quiconque aime celui qui a engendré aime aussi celui qui est engendré de lui » (1 Jean 5 : 1).
            En outre, sa foi conduit au service pratique. En tant que femme, il ne lui incombait pas d'exercer un service public, mais elle a fait ce qu'elle pouvait. Elle se sert de ses biens pour pourvoir, en privé, aux besoins de quelqu'un que Dieu employait en public. De plus, elle le fait d'une manière qui prouve sa sensibilité spirituelle. Elle savait ce qui convenait pour celui qui dénonçait la méchanceté des hommes et rendait témoignage à la grâce de Dieu. C'est pour cette raison qu'elle ne pourvoit pas aux besoins du prophète selon l'étendue de ses richesses et le luxe qui serait naturel à une femme de son rang. Elle ne donne que ce qui convenait aux goûts et aux besoins simples d'un « saint homme de Dieu ». Elle sentait qu'une « petite chambre » modestement meublée - un lit, une table, un siège et un chandelier (v. 10) - serait en accord avec la pensée de cet homme séparé du monde et de ses voies, et qui avait été en contact avec des scènes célestes.
            C'est ainsi qu'elle va au-devant des besoins du prophète ; mais elle le fait sans ostentation. Elle reçoit son hôte sans la moindre pensée de se faire valoir aux yeux de celui-ci en faisant étalage de sa richesse. Dans la petite chambre, il n'y avait rien qui puisse susciter la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l'orgueil de la vie ; mais il y avait tout ce qui était nécessaire pour satisfaire les besoins d'un étranger céleste.
            Et cette intelligence qu'elle montre de ses goûts, ainsi que la façon dont elle subvient à ses besoins, sont appréciées à leur juste valeur par le prophète, qui profite avec joie de sa bonté. Elisée montre qu'il n'est pas indifférent à ses soins et qu'il aimerait bien la récompenser. Il venait d'être l'instrument pour sauver des rois, des capitaines et leurs armées d'une complète défaite et, à ce moment sans doute, il aurait pu lui obtenir les faveurs des hautes sphères. Est-ce qu'alors cette noble femme aimerait qu'Elisée parle pour elle au roi ou au chef de l'armée ? Sa réponse est de toute beauté et donne une preuve de plus qu'elle est pénétrée de l'esprit des élus de Dieu. Elle dit : « J'habite au milieu de mon peuple » (v. 13). Elle est satisfaite d'être en dehors des cercles élevés d'un monde corrompu et ne désire ni ses distinctions ni ses faveurs. Elle est heureuse de continuer sa vie retirée au milieu de son propre peuple, contente d'être inconnue des grands de la terre. Quelle grâce pour ceux qui appartiennent à cette cohorte céleste privilégiée que le Seigneur reconnaît comme « les siens » (Jean 1 : 1), de prendre une place en dehors de ce monde, sans craindre ses mépris ni solliciter ses faveurs, et de s'identifier de tout coeur à cette compagnie comme étant « des leurs » (Act. 4 : 32).
            Mais Elisée a d'autres ressources que les rois et les capitaines de ce monde. Il peut faire appel à la grande puissance de Dieu. La femme ne refuse pas la bénédiction de cette source céleste, bien que ce qu'Elisée propose semble presque au-delà de sa foi. Pourtant, le moment venu, elle apprend, comme la femme d'Abraham l'avait appris dans le passé et comme la femme de Zacharie l'apprendra dans un jour à venir, que Dieu peut faire « vivre les morts » (voir Rom. 4 : 19) et que, ce qu'Il a promis, Il est puissant pour l'accomplir. Le temps venu, la promesse se réalise et elle embrasse un fils.
            Mais il y a une autre leçon, plus profonde, qu'elle doit apprendre. Par une nouvelle expérience, éprouvante il est vrai pour la chair, elle va découvrir que le Dieu qui donne la vie est aussi Celui de la résurrection. Abraham n'a-t-il pas dû apprendre cette leçon sur la montagne de Morija ? Nous avons aussi à apprendre que Dieu n'est pas seulement Celui qui donne la vie ; il est également le Dieu de résurrection qui peut rendre la vie lorsque la mort a manifesté son pouvoir. Pour apprendre cette leçon, Abraham en son jour dut lier Isaac sur l'autel sur la montagne de Morija, et la Sunamite doit être confrontée avec la mort de son enfant bien-aimé. Aussi, celui-ci est-il frappé par la maladie dans les champs ; il est ramené à sa mère pour mourir dans ses bras.
            Cette terrible épreuve manifeste d'une manière très précieuse la foi de la Sunamite. Avec un calme parfait, elle couche l'enfant mort sur le lit de l'homme de Dieu et, fermant la porte sur lui, elle sort. Elle ne dit pas un mot à son mari - trop occupé par sa moisson - de ce qui est arrivé, mais lui demande simplement de lui envoyer un jeune homme et une ânesse pour aller jusqu'à l'homme de Dieu. Celui qui a été l'instrument pour donner la vie est celui vers lequel elle se tourne en présence de la mort.
            Son mari, ignorant ce qui s'est passé, demande : « Pourquoi vas-tu vers lui aujourd'hui ? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat » (v. 23a). S'il lui arrive de penser à l'homme de Dieu, ce n'est qu'en relation avec les nouvelles lunes et les sabbats. Comme beaucoup d'autres aujourd'hui, la seule pensée qu'il accorde à Dieu est liée à une fête religieuse ou à l'observation extérieure d'un jour « solennel ». Les liens que la foi a avec Dieu sont des questions de vie et de mort. Toutefois, il se peut que la foi ne soit pas en mesure d'entrer en discussion avec l'incrédulité ou de répondre aux questions soulevées par la seule raison ; mais la foi peut dire dans les moments les plus sombres : « Tout va bien » (v. 23b). Ainsi la foi de la Sunamite, s'élevant au-dessus de la douleur qui remplissait son coeur de mère, sachant que l'enfant mort est couché dans la chambre du prophète, et face à toutes les questions de l'incrédulité, peut dire : « Tout va bien ».
            Ayant obtenu le serviteur et l'ânesse, elle s'empresse d'aller vers l'homme de Dieu. Elisée, la voyant venir, envoie Guéhazi à sa rencontre. A toutes ses questions : « Tout va-t-il bien ? Ton mari va-t-il bien ? L'enfant va-t-il bien ? », elle ne donne qu'une seule réponse : « Bien » (v. 26). Elle ne veut pas ouvrir son coeur au serviteur. Se hâtant vers l'homme de Dieu, elle se jette à ses pieds, prononçant quelques phrases entrecoupées qui révèlent à Elisée la cause de son trouble.
            Immédiatement Elisée envoie son serviteur avec son bâton pour qu'il le mette sur le visage de l'enfant. Mais cela ne satisfait pas la femme : sa foi s'attache à l'homme de Dieu. Elle n'a pas laissé son mari l'empêcher d'aller jusqu'à l'homme de Dieu et ses mentions de nouvelles lunes et de sabbats la retenir loin d'Elisée. Et maintenant qu'elle est devant lui, elle ne le quittera pas pour suivre Guéhazi et son bâton. Alors elle dit : « L'Eternel est vivant, et ton âme est vivante, que je en te laisserai point ! » (v. 30). Elle sent à bon droit que serviteur et bâton ne serviront à rien. Rien, sinon la puissance de Dieu apportée par quelqu'un qui est en contact avec Lui, ne rendra la vie à l'enfant mort.
            Ses instincts spirituels se révèlent bons. Le prophète va avec elle et, en chemin, ils rencontrent le serviteur. Guéhazi leur apprend que le bâton n'a produit aucun effet. « Le jeune garçon ne s'est pas réveillé » (v. 31). Arrivé à la maison, le prophète vit que « le jeune garçon était mort, couché sur son lit » (v. 32). Il entra dans la chambre mortuaire et « ferma la porte sur eux deux, et supplia l'Eternel » (v. 33). C'était un moment solennel dans lequel le prophète éprouvait sa dépendance totale de l'Eternel ; et plus encore, il sentait l'impérieuse nécessité d'être seul avec Lui. Le mari avec ses nouvelles lunes et ses sabbats, le serviteur avec son bâton et la femme avec son chagrin, doivent tous être tenus dehors. Les pratiques religieuses ne rendront pas l'enfant à la vie ; le bâton, qui peut répondre aux circonstances de chaque jour, ne servira à rien dans cette cruelle difficulté ; la douleur, si réelle qu'elle soit ne ramènera pas l'enfant. L'Eternel seul peut ressusciter les morts. Aussi, la porte étant fermée, Elisée Le supplie.
            De plus, le prophète s'identifie avec celui pour lequel il prie. Il « se coucha sur l'enfant, et mit sa bouche sur sa bouche, et ses yeux sur ses yeux, et ses mains sur ses mains, et se courba sur lui » (v. 34).
            Ne voyons-nous pas dans cette belle scène l'efficacité de la fervente supplication du juste ? La prière qui exclut justement tout ce qui est de l'homme et de ses efforts - la prière qui ne regarde qu'au Seigneur et s'identifie complètement avec celui pour lequel la prière est faite. Une telle foi a sa récompense. La prière est exaucée : « la chair de l'enfant se réchauffa ». Néanmoins, là encore, il fallait le combat de la foi et la ferveur de la prière, car nous lisons que le prophète « se retirait et allait par la maison, tantôt ici, tantôt là ; et il montait, et se courbait sur lui » (v. 35). Alors, l'enfant ouvrit les yeux.
            Le prophète, ayant fait appeler la Sunamite, dit avec le calme qui convenait : « Prends ton fils » (v. 36). La femme, de son côté, n'exprime pas d'étonnement mais, dans sa reconnaissance, elle « tomba » aux pieds du prophète, « et se prosterna en terre ; et elle prit son fils et sortit » (v. 37).
            Dieu n'est pas indifférent à cette foi simple et sans raisonnement qui s'attache à Lui, même quand la mort a mis fin à tous les espoirs terrestres et placé l'enfant hors de portée de tout secours humain. Ainsi, il s'est trouvé, parmi ceux que Dieu honore, des femmes qui reçurent leurs morts par la résurrection (Héb. 11 : 35).
            En réponse à la foi de la femme et aux prières d'Elisée, Dieu se révèle, non seulement comme Celui qui donne la vie là où il y avait stérilité, mais aussi comme le Dieu qui vivifie et rappelle à la vie quand la mort a fait son oeuvre. De même, c'est notre grand privilège de connaître Dieu, révélé en Christ, selon les propres paroles du Seigneur : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25).
 
 
 
                                                                                                H. Smith
 
    (A suivre)