bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LE SANG PRÉCIEUX DE JÉSUS CHRIST (2)


LA RANÇON
    La propitiation
    Pas de réconciliation universelle
    Une parfaite assurance du salut
    La substitution

 
LA RANÇON
 
            Le mot « rançon » de la Bible employé pour l'âme ne correspond pas au rachat habituel dans l'Antiquité d'un esclave ou d'un prisonnier. Il est vrai que nous trouvons aussi dans la Parole de Dieu l'acte lui-même du « rachat » (voir Ex. 21 : 8 ; Lév. 19 : 20 ; 25 : 47 et suivants), mais ce n'est pas ce dont il s'agit ici. La rançon que le Seigneur a payée pour nous en donnant son sang et sa vie pour nous sauver, nous a délivrés du jugement de Dieu, de la condamnation éternelle.
            Nous en trouvons plusieurs types dans l'Ancien Testament qui nous parle à diverses occasions d'une rançon ou d'une indemnité pour celui qui était sous le jugement de Dieu, ou était l'objet d'une revendication divine. Ainsi les premiers-nés en Israël - symbolisant pour ainsi dire tous les autres - devaient être « rachetés » ; celui qui avait mérité la mort pouvait payer une « rançon » à titre de « rachat » de sa vie ; et lors du dénombrement du peuple, chaque Israélite devait apporter à l'Éternel un demi-sicle d'argent comme « rançon de son âme » (Ex. 13 : 13 ; 21 : 30 ; 30 : 12). Mais pour ce qui concerne l'éternité, personne ne peut se racheter lui-même, ni racheter un autre.
            Un seul était en mesure de le faire, « l'homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en rançon [grec : antilutron] pour tous » (1 Tim. 2 : 6). Lui qui, de toute éternité, était Dieu le Fils, est devenu véritablement homme, afin de pouvoir satisfaire parfaitement aux deux côtés. Il s'est livré lui-même en donnant sa précieuse vie, comme il le dit à l'avance en Matthieu 20 : 28 : « C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon [grec : lutron] pour un grand nombre ». Nous reviendrons sur la différence importante entre ces passages, à première vue si semblables. La rançon que le Seigneur a payée est certes suffisante pour le salut de tous les hommes, mais elle profite seulement à ceux qui reçoivent aussi par la foi la rédemption accomplie.
            Le paiement de cette rançon a des conséquences dans deux directions : envers Dieu et envers les hommes. Quant à Dieu, le sang de Christ a fait parfaitement propitiation pour le péché, et, simultanément, Christ a porté en substitution les péchés de tous ceux qui croient en Lui. Nous devons distinguer ces deux aspects de son oeuvre et ne pas les confondre.
            Dans l'Ancien Testament, le grand jour des propitiations (Lév. 16) est un type plein d'enseignements pour nous à cet égard. Il nous montre en effet aussi bien l'aspect de la propitiation que celui de la substitution. Il fallait prendre, entre autres, deux boucs pour « le sacrifice pour le péché ». Les deux animaux étaient nécessaires pour représenter ces deux côtés de l'oeuvre de la rédemption. Nous y voyons certes en premier lieu le fondement de la délivrance future d'Israël, mais il y a aussi pour nous un enseignement précieux. Le premier bouc était sacrifié et son sang était porté dans le lieu très saint, où le souverain sacrificateur en faisait aspersion une fois sur le propitiatoire, et sept fois devant le propitiatoire. Nous voyons là le côté de la propitiation. L'autre bouc était envoyé vivant dans une terre inhabitée, après que les péchés du peuple avaient été confessés sur sa tête. Il représente le côté de la substitution.
            Bien que les notions de propitiation et de substitution - en tant que tel, le mot « substitution » ne se trouve pas dans la Bible - ne paraissent sous ces définitions succinctes ni dans l'Ancien Testament ni dans le Nouveau Testament, la doctrine qu'elles expriment est pleinement en accord avec la Parole de Dieu. Les mots rendus par « propitiation » (expiation) et « expier » signifient en hébreu initialement « couvrir » (kaphar, kipper, kopher) et en grec, « rendre propice » (hilaskomai, hilasmos). Dans les deux langues, la pensée de la réconciliation, c'est-à-dire de la restauration d'une pleine harmonie entre les pécheurs ennemis et un Dieu saint, est aussi incluse dans les termes. C'est pourquoi l'objet de la propitiation est en général aussi mentionné (c'est-à-dire ce pour quoi ou celui pour qui propitiation est faite (voir 1 Jean 2 : 2).
            L'enseignement des Saintes Écritures révèle le caractère trompeur des fausses doctrines de la réconciliation universelle et de la possibilité de perdre le salut comme ruses diaboliques. La première induit le pécheur dans une erreur éternelle, l'autre frustre le croyant de la certitude présente de son salut.
           
 
 
                        La propitiation
 
            Il fallait d'abord que les saintes exigences de Dieu envers les hommes tombés dans le péché soient satisfaites. Ceux-ci étaient totalement incapables de répondre à ce que Dieu réclamait, ce qu'exprime d'une manière incomparable le psaume déjà cité : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, (car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu'il y renonce à jamais) » (Ps. 49 : 7-8).
            Mais Dieu soit béni, lui-même a aplani le chemin de la rédemption des pécheurs ! Ce qui était impossible à l'homme, il l'a fait, en donnant son propre Fils en « propitiation [grec : hilasmos] pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier » (1 Jean 2 : 2 ; comp. 4 : 10). Par le don de lui-même sur la croix, le Seigneur Jésus a payé un prix par lequel les saintes et justes exigences de Dieu quant au péché ont été parfaitement satisfaites et en vertu duquel il peut offrir la rédemption à tous les hommes. Grâces à Dieu pour ce don inexprimable !
            Une fois l'an, au grand jour des propitiations, le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint avec le sang du premier bouc pour faire propitiation pour le sanctuaire. Dans ce but, il faisait aspersion du sang une fois sur le propitiatoire de l'arche de l'alliance, le trône de Dieu, et sept fois devant le propitiatoire. Le sang du sacrifice pour le péché sur et devant le trône de Dieu assurait la propitiation et en était l'attestation (Lév. 16 : 15-17 ; comp. Ex. 25 : 17-22 ; 1 Sam. 4 : 4 ; Rom. 3 : 25).
            La réalisation de ce type de l'Ancien Testament est décrite en Hébreux 9 : 11-12 : « Mais Christ étant venu, souverain sacrificateur des biens à venir - par le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas fait de main (c'est-à-dire qui n'est pas de cette création), non avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang-, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption [grec : lutrôsis] éternelle ». Le sang de Christ, qui a opéré la rédemption, possède une efficacité parfaite et éternelle. Parce que, sur la croix, par son oeuvre et par son sang, Christ a répondu parfaitement à toutes les saintes exigences de Dieu quant au péché, il a pu entrer « une fois pour toutes » dans le sanctuaire céleste et il « s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 10 : 12).
            Rien ne pourrait ni ne devrait être ajouté à cette oeuvre de la propitiation, éternelle dans sa validité. Lorsque, dans les trois heures de ténèbres de la croix, Christ « a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes », et a été « fait péché pour nous », la sainteté et la justice de Dieu ont été satisfaites (2 Cor. 5 : 21 ; 1 Pier. 3 : 18). La conséquence, une propitiation parfaite, est représentée symboliquement par l'unique aspersion du sang du premier bouc sur le propitiatoire, au grand jour des propitiations.
            Un autre aspect, qui ne doit pas être séparé de celui-là, est que Dieu a été parfaitement glorifié par l'oeuvre de Christ, et ceci sur la terre, où règne le péché. Son amour et sa grâce ont trouvé leur expression la plus élevée, lorsqu'il a livré son Fils bien-aimé pour ses ennemis (Rom. 5 : 8 ; 1 Jean 4 : 8-10). Le Seigneur Jésus a pris le péché comme motif pour glorifier son Dieu et Père en allant comme homme, dans une obéissance parfaite, à la croix et en se livrant à Lui « en parfum de bonne odeur » (Eph. 5 : 2 ; Phil. 2 : 8). Tous les caractères de Dieu et du Seigneur Jésus ont été révélés en plénitude à la croix de Golgotha (Jean 13 : 31-32 ; 17 : 4). Et lorsque Dieu est révélé, Il est glorifié, parce qu'en Lui, tout est gloire. Ce côté de l'oeuvre de Christ est cependant surtout présenté dans l'holocauste (Lév. 1).
 
 
                        Pas de réconciliation universelle
 
            Tout a eu son origine en Dieu, qui « était en Christ, réconciliant [grec : katallassô] le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5 : 19). Il est pourtant faux d'en déduire que Dieu réconcilierait un jour tous les hommes avec Lui. Par la venue de Christ, Dieu a montré qu'Il était prêt dans sa grâce à réconcilier les hommes avec lui-même. Christ, en se livrant lui-même sur la croix a parfaitement accompli toutes ses saintes et justes exigences à l'égard des hommes. C'est de cette manière que « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même ». Si donc tous les hommes étaient effectivement réconciliés, l'apôtre n'aurait pas continué en disant : « Nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (v. 20).
            De même le passage de 1 Jean 2 : 2, souvent cité comme « preuve » de la réconciliation universelle, ne donne pas non plus de base pour cette fausse doctrine : « Et lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier ». La première partie du verset confirme la parfaite délivrance des croyants mais la déclaration qui vient ensuite signifie seulement que l'oeuvre rédemptrice de Christ a eu lieu à l'intention du monde entier et qu'elle est suffisante pour tous les hommes. Toutefois on ne peut pas en déduire la fausse doctrine, selon laquelle tous les hommes seraient un jour sauvés. Sans la repentance et la foi, il n'y a pas de rédemption (comp. Marc 16 : 16 ; Héb. 11 : 6).
            Il en est de même des paroles bien connues de Jean le Baptiseur : « Voilà l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1 : 29). Elles contiennent, il est vrai, d'un côté, la vérité que le Seigneur Jésus a fait la propitiation pour le monde entier, d'un autre côté, elles évoquent la nouvelle création future dans laquelle il n'y aura plus aucun péché. Il est significatif qu'il soit dit non pas « les péchés du monde » (c'est-à-dire les actions coupables de tous les hommes), mais « le péché du monde » (c'est-à-dire le principe du péché, le péché en lui-même). De même aussi en Colossiens 1 : 19 : « Car, en lui, toute la plénitude s'est plu à habiter, et, par lui, à tout réconcilier [grec : apokatallassô] avec elle-même ». Il n'est pas non plus question ici d'une réconciliation de tous les hommes. Il n'est précisément pas dit : « tous les hommes », mais « tout ». Ce pronom « tout » n'est ni un masculin ni un féminin, mais c'est un neutre, et ne peut donc pas s'appliquer à des personnes. Ceci est encore confirmé par ce que l'apôtre ajoute : « Et vous... il vous a toutefois maintenant réconciliés [grec : apokatallassô] » (v. 22). Tandis que la réconciliation de toutes choses - non pas de tous les hommes ! - est encore future, tous ceux qui se tiennent sur le fondement inébranlable de la foi ont le privilège de savoir qu'ils sont déjà réconciliés avec Dieu, parce que Christ a « fait la paix par le sang de sa croix » (v. 20).
 
 
                        Une parfaite assurance du salut
 
            Une autre fausse doctrine, selon laquelle il est possible de perdre le salut, se fonde, notamment, sur un passage qui parle également de la puissance expiatoire de l'oeuvre de Christ. En s'appuyant sur la mise en garde adressée par Pierre contre les « faux docteurs... allant jusqu'à renier le Maître qui les a achetés [grec : agorazô], faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction » (2 Pier. 2 : 1), on affirme que ce passage déclare clairement que celui qui a été acheté par Christ peut aller à la perdition. Mais la Parole ne se contredit pas ! « L'achat », employé dans d'autres versets en relation avec le salut des pécheurs perdus (1 Cor. 6 : 20 ; Apoc. 5 : 9) se réfère, ici comme dans les passages qui viennent d'être cités, à la propitiation accomplie par le Seigneur Jésus. Par elle, Il s'est acquis un droit sur toute la création, y compris les hommes, ce qui ne signifie pourtant pas que tous soient sauvés. C'est pourquoi il n'est pas appelé leur « Seigneur » mais est nommé seulement : le « Maître », ce qui évoque une autorité absolue, et non pas une relation personnelle de foi. Nous trouvons un bel exemple de la signification de « l'achat » en Matthieu 13 : 44, dans la parabole du trésor caché dans un champ. Afin d'acquérir le « trésor », image de ceux qui sont véritablement sauvés, l'homme achète [grec : agorazô] le « champ », image du monde entier (voir v. 38).
            Il en est de même des deux passages de Hébreux 6 : 4 à 8 et 10 : 26 à 31, qui ont déjà causé des difficultés à bien des croyants. Ils ne concernent pas de vrais enfants de Dieu, mais des Juifs qui s'étaient joints à eux en confessant, il est vrai, avoir adopté la foi dans le Seigneur Jésus et dans son sacrifice, mais qui avaient seulement été « éclairés » ; ils n'étaient pas devenus « lumière dans le Seigneur » ; ils avaient certes « goûté », mais non pas « mangé et bu », les dons célestes, et ensuite ils avaient abandonné cette confession pour retourner au judaïsme. Ce faisant, ils foulaient aux pieds le Fils de Dieu, méprisaient le sang de l'alliance par lequel ils avaient été extérieurement sanctifiés, c'est-à-dire mis à part pour Dieu, et outrageaient l'Esprit de grâce. Pour de tels, il n'y avait pas d'autre sacrifice, parce qu'ils avaient rejeté le seul sacrifice valable, celui de Christ. Dans la suite des deux passages cités, l'auteur de l'épître s'adresse aux vrais croyants avec des paroles bien différentes, pleines d'encouragement (Héb. 6 : 9 ; 10 : 32-39).
 
 
                        La substitution
 
            Sur le fondement de l'oeuvre achevée de Christ, Dieu offre maintenant la rédemption à tous les hommes. C'est pourquoi, nous qui sommes sauvés par la foi, nous pouvons annoncer au monde entier la bonne nouvelle du salut en Christ ! Avant d'être élevé au ciel, le Seigneur Jésus a dit à ses disciples : « Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile à toute la création. Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé ; et celui qui n'aura pas cru sera condamné » (Marc 16 : 15 ; comp. 2 Cor. 5 : 20).
            Nous arrivons ainsi à l'aspect de la substitution de Christ. Et le grand jour des propitiations nous en présente aussi une figure saisissante. Le second bouc, appelé en hébreu azazel (détournement, ou : qui détourne ;  ou : qui s'en va), était amené devant le souverain sacrificateur. Celui-ci posait ses deux mains sur la tête du bouc, confessait sur lui « toutes les iniquités des fils d'Israël et toutes leurs transgressions, selon tous leurs péchés » puis envoyait par un homme qui se tenait prêt pour cela, le bouc chargé ainsi des péchés au désert ; « et le bouc portera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre inhabitée » (Lév. 16 : 20-22 ; comp. Ps. 103 : 12 ; Jér. 31 : 34 ; Mich. 7 : 19).
            Dans son application à nous-mêmes, la signification est la suivante : Celui qui se reconnaît pécheur devant Dieu, qui confesse ses péchés dans une vraie repentance et qui croit au Seigneur Jésus, peut avoir l'assurance que, sur la croix, Christ a pris sa place et, comme substitut, est mort pour lui. La propitiation accomplie devant Dieu a des conséquences en substitution pour le croyant. Celui qui croit est « justifié gratuitement par sa grâce, par la rédemption [grec : apolutrôsis] qui est dans le Christ Jésus, lui que Dieu a présenté pour propitiatoire [grec : hilasterion], par la foi en son sang » (Rom. 3 : 24-25).
            Telle est la réponse à l'apparente contradiction entre 1 Timothée 2 : 6 et Matthieu 20 : 28. Le premier passage parle d'une « rançon pour tous », tandis que le second dit que le Fils de l'homme a donné sa vie « en rançon pour un grand nombre ». Comme nous venons de le voir, la « rançon pour tous » a opéré une parfaite propitiation devant Dieu. Ceci est souligné par le fait que la préposition « pour » [grec : huper] a le sens généralement admis de « au profit de ». Quant à l'expression « en rançon pour un grand nombre » dans le second passage, il s'agit de la substitution de Christ pour ceux qui le reçoivent par la foi. Ici, « pour » est rendu dans l'original par une autre préposition [grec : anti], avec le sens premier de « à la place de «  (pour exprimer la substitution). Ainsi ces passages ne se contredisent nullement, mais nous présentent les deux aspects de la vérité de la rédemption : la propitiation pleinement suffisante « pour tous », et la substitution de Christ « pour un grand nombre ».
 
                             A . R. - extrait d'un ouvrage traduit de l'allemand et édité par E.B.L.C  Chailly-Montreux Suisse
 
 
A suivre