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CONSOLATIONS ET ENCOURAGEMENTS (5)

 

L'encouragement d'un serviteur par ses frères
Les circonstances des assemblées locales
Au cours de la discipline 
Après la restauration 

 
CONSOLEZ CEUX QUI SONT DÉCOURAGÉS
 
            Cette exhortation adressée par l'apôtre aux frères de Thessalonique (1 Thes. 5 : 14) est aussi pour nous. Pensons avec sympathie non seulement à ceux qui sont dans le deuil, mais encore à tous ceux qui ont perdu ou sont en danger de perdre courage. Il y a tant de difficultés variées qui peuvent conduire au découragement ! Nous savons si peu, en général, prendre un réel intérêt aux circonstances de nos frères et soeurs, leur dire avec amour quelques paroles de consolation et de réconfort. Il faut parfois bien peu de chose pour encourager quelqu'un ; une simple poignée de mains pourra être beaucoup, si celui à qui nous la donnons y sent un témoignage d'affection fraternelle et de sympathie.
 
 
L'encouragement d'un serviteur par ses frères
 
            L'apôtre Paul avait un très grand désir d'aller à Rome (Rom. 1 : 10-11 ; 15 : 22 à 24) afin de faire part à ces croyants de quelque don de grâce spirituel – pour qu'ils soient consolés ensemble, eux et lui – pour y recueillir quelque fruit. Son désir a été exaucé, bien qu'il soit allé à Rome comme prisonnier. Actes 28 retrace les derniers pas de son voyage : les frères de Rome vinrent à sa rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes (v. 15). Ils avaient parcouru un long chemin, dans des conditions sans doute difficiles ; cela constituait un témoignage de sympathie précieux au coeur de l'apôtre : « Quand il les vit, Paul rendit grâces à Dieu et prit courage ». Il reçoit cet encouragement de Dieu lui-même, par le moyen des frères. Dieu savait qu'à ce moment-là, son cher serviteur avait besoin d'être consolé et, dans sa bonté fidèle, Il lui a envoyé les frères de Rome. Combien le coeur du pauvre prisonnier a été réconforté ! Bel exemple des consolations que nous pouvons apporter de la part de Dieu à ceux auxquels elles sont nécessaires !
 
 
Les circonstances des assemblées locales
 
            La Parole nous enseigne aussi que l'état spirituel, les circonstances des assemblées locales peuvent être un sujet de préoccupation ou, au contraire, un motif d'encouragement et de consolation.
             
                        Corinthe
            L'apôtre Paul, ayant appris ce qui se passait à Corinthe, avait adressé à cette assemblée une première lettre. Il dira plus tard aux Corinthiens quels sentiments il éprouvait en l'écrivant : « Je vous ai écrit dans une grande affliction et avec serrement de coeur, avec beaucoup de larmes... pour que vous connaissiez l'amour que j'ai si abondamment pour vous » (2 Cor. 2 : 4). Mais, après que le mal fut jugé, après que les Corinthiens eurent montré qu'ils étaient « purs dans cette affaire » (7 : 11), l'apôtre leur écrit : « Je suis rempli de consolation... Celui qui console ceux qui sont abaissés, Dieu, nous a consolés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais aussi par la consolation dont il a été rempli à votre sujet : il nous a raconté votre grand désir, vos larmes... » et il ajoute, après avoir rappelé ce que l'assemblée de Corinthe avait fait, en obéissance à sa première épître : « C'est pourquoi nous avons été consolés. » (2 Cor. 7 : 4, 6, 7, 13).
 
                        Thessalonique
            L'état des Thessaloniciens avait été aussi un sujet de tristesse pour l'apôtre. L'ennemi avait suscité des persécutions, de sorte que leur foi était ébranlée ; ils pensaient que Dieu les abandonnait et cela pouvait les amener à rejeter ce qui constituait l'objet de leur foi. Le travail de l'apôtre dans cette assemblée eût été rendu vain ! L'ennemi ayant suscité ces tribulations avait aussi empêché l'apôtre d'aller jusqu'à Thessalonique (1 Thes. 2 : 18 ; 3 : 1-8). C'est alors que, « n'y tenant plus », l'apôtre envoie Timothée pour les affermir et les encourager dans leur foi.
A son retour, Timothée apporte « les bonnes nouvelles de leur foi et de leur amour ». Les Thessaloniciens, ayant pris « le bouclier de la foi », avaient pu « éteindre toutes les flèches enflammées du Méchant » (Eph. 6 :16) ; ils étaient ainsi dans un état qui permettait à l'apôtre de leur écrire : « Nous avons été réconfortés à votre sujet par votre foi, frères, au milieu de notre peine et de notre affliction ». Avoir été en consolation à l'apôtre dans la tribulation qu'il traversait, quel privilège pour les Thessaloniciens !
 
                        Philippes
            Avec les Philippiens, l'apôtre avait goûté « quelque consolation en Christ ». Il désire maintenant que sa joie soit complète et elle le sera si tous sont d'un même sentiment, s'ils ont une même pensée et un même amour (Phil. 2 : 1-2).
Evodie et Syntyche (4 : 2) empêchaient que la joie de Paul soit entière parce qu'il y avait un désaccord entre elles. Lequel ? La Parole n'en dit rien, il ne valait pas la peine d'en parler. De semblables motifs ont une grande importance à nos yeux et nous amènent parfois à combattre pour faire prévaloir « notre » pensée. Mais ils n'ont aucune valeur aux yeux de Dieu !
 
            Après avoir considéré ces trois exemples, nous pouvons nous poser cette question : notre état spirituel, les circonstances et l'état de l'assemblée locale sont-ils des sujets de préoccupation et de tristesse pour les autres ou, au contraire, de joie et d'encouragement ?
 
 
Au cours de la discipline
 
            Il est un service à ne pas oublier : consoler ceux qui sont découragés parce qu'ils ont à connaître une douloureuse discipline paternelle. « Aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais plutôt de tristesse... » (Héb. 12 : 11). Si nous ne discernons pas les soins de l'amour divin dans les manifestations variées de la discipline, si nous n'y voyons pas le coeur du Père, nous serons en danger de nous décourager (Héb. 12 : 5). Quel réconfort si un frère vient nous dire les paroles qui consolent, nous occupant de l'amour du Père qui discipline ses enfants pour leur profit, nous montrant que la discipline est la preuve que nous sommes des fils, plaçant devant nos yeux le « plus tard » où sera rendu « le fruit paisible de la justice », si nous avons été exercés par cette discipline ! (Héb. 12 : 6, 8, 10, 11). Le coeur trouve alors, dans la discipline même, une consolation !
            C'est ce qu'exprime la brebis : « Ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent » (Ps. 23 : 4). La houlette et le bâton, ce sont les instruments caractéristiques du berger. Ils nous parlent de tous les soins variés de la discipline. Quand ils sont employés, la brebis n'a aucun doute, c'est son Berger qui s'en sert. Elle ne dit pas : ce sont la houlette et le bâton qui me dirigent, qui me ramènent dans le chemin, qui éloignent le loup - elle sait que c'est son Berger qui s'occupe d'elle, parce qu'il l'aime. La brebis ne s'arrête pas aux causes secondes - qui font souvent murmurer et conduisent au découragement, si l'on ne va pas plus loin - elle voit la main de son Berger : c'est lui qui se sert de la houlette et du bâton. Aussi elle est consolée ! Celui dont l'amour ne peut changer est près d'elle et s'occupe d'elle. Elle voit, au travers de la discipline, douloureuse peut-être, l'amour qui la dispense et c'est là une consolation pour elle. La discipline est une preuve de l'amour du Père pour ses enfants, du Berger pour sa brebis. Quelle consolation !
 
 
Après la restauration
 
            2 Corinthiens 2 : 7 nous parle d'un autre service de consolation. Dans ce passage, l'apôtre s'adresse spécialement à une assemblée – ici, l'assemblée à Corinthe.
            L'assemblée est responsable d'ôter « le méchant » (1 Cor. 5). Lorsque cela est nécessaire, l'assemblée doit agir dans la douleur de l'humiliation, conduite par le saint désir de maintenir le caractère qui convient au témoignage collectif, mais aussi recherchant la restauration de celui dont l'état a nécessité l'exclusion. Ce n'est pas au moment où il est exclu de la communion qu'il convient d'aller le consoler. La Parole nous enseigne, au contraire, que nous ne devons pas avoir de commerce avec lui, que nous ne devons même pas manger avec « un tel homme » (1 Cor. 5 : 11). Continuer, de propos délibéré, à entretenir des relations avec lui, c'est juger l'assemblée - chose extrêmement grave - et aussi, entraver la restauration de celui qui a été retranché. Malgré les apparences, c'est un manque d'amour à son égard. Tandis que l'obéissance à la Parole sera toujours la véritable manifestation de l'amour selon Dieu.
            Mais lorsque celui qui a été retranché est restauré, l'assemblée doit alors pardonner et consoler, lui confirmer son amour (2 Cor. 2 : 7-8). La joie de la communion retrouvée constituera une consolation pour celui qui était tombé et que le Seigneur a relevé. Dieu saura donner les paroles d'encouragement et de réconfort qui lui feront du bien, alors que, peut-être, il conserve un tel souvenir de sa chute, de sa souffrance, de la souffrance et de l'humiliation dont il a été la cause dans l'assemblée, qu'il y aurait là, pour lui, un continuel sujet de tristesse. Pardonner, consoler... telle est l'attitude qui convient. Quand l'assemblée l'a fait, chacun peut aussi le faire individuellement. Il y a un beau service à remplir pour celui qui aura à coeur de l'exercer et à qui Dieu voudra le confier.
            Pardonner, consoler... c'est tout l'opposé de ce que nous serions naturellement portés à faire : considérer avec quelque supériorité celui qui a connu la triste et douloureuse humiliation d'une chute – peut-être même y faire une allusion, plus ou moins voilée, après que cependant il a été restauré et a retrouvé la communion de l'assemblée. Agir ainsi ne serait pas agir dans l'amour ; cela montrerait que l'on a peu compris les enseignements de la Parole à ce sujet et dénoterait, sans doute, un état spirituel laissant à désirer.
            Pierre, restauré, a été consolé par le Seigneur (Jean 21 : 15-19). Dès lors, il a pu - comme le Seigneur le lui avait dit - « fortifier ses frères » (Luc 22 : 32) et adresser aux Juifs cette parole : « Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste... » (Actes 3 : 14), sans crainte que son reniement lui soit reproché. Consolé, celui qui était tombé et qui a été restauré, pourra encore avoir un service à remplir, si Dieu trouve bon de lui en donner un.
Comme l'histoire de Pierre, celle de Marc est aussi un enseignement pour nous à cet égard. (Act. 13 : 5-13 ; 15 : 36-41 ; Phm 24 ; 2 Tim. 4 : 11 ; Col. 4 : 11).
 
 
 
            Pour pouvoir apporter à d'autres les consolations divines, il faut en avoir soi-même goûté tout le prix. C'est après avoir bu à la source que l'on peut rafraîchir les autres (voir Jean 7 : 37-38). L'apôtre Paul, qui avait traversé des souffrances si grandes qu'il avait « même désespéré de vivre », bénit Dieu parce que ces circonstances lui avaient permis de le connaître comme « le Dieu de toute consolation », le rendant ainsi capable de consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit, par la consolation dont il avait été lui-même consolé par Dieu. Les expériences faites étaient pour la consolation des saints, l'apôtre était ainsi un canal de bénédictions (2 Cor. 1 : 3-7).
            N'y a-t-il pas, là aussi, une consolation pour nos coeurs ? Penser que si Dieu nous fait traverser la souffrance, c'est afin de nous employer à la consolation de ceux qui sont éprouvés, en leur apportant ce que nous aurons reçu de Lui !
 
 
                        Paul FUZIER – « Messager Evangélique » (1948 p. 240-246)
 
 
(A suivre)