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 MARCHER AVEC JESUS CHRIST (19)
 
 
19 - La position du chrétien sur la terre
                  
    
     Chers amis,
    
     Dans une des lettres précédentes, notre position comme croyants devant Dieu a été rappelée. J'aimerais maintenant attirer votre attention sur notre position sur la terre. Nous verrons que celle-ci aussi est liée à Christ. Car de même que nous avons été rendus conformes à Christ pour pouvoir nous tenir devant Dieu, nous sommes aussi identifiés à Christ devant le monde. En d'autres termes : nous sommes placés ici-bas dans sa position, de la même manière que nous sommes en Lui devant Dieu. Ce sera pour nous d'un grand profit de garder toujours en mémoire cette vérité.
     Lorsqu'il est question de notre position sur la terre, il y a deux aspects qui l'un et l'autre sont très importants. Le premier est en relation avec le monde et le second, avec le « camp », lequel évoque, pour nous chrétiens, le vaste système professant organisé qui porte le nom de chrétienté. Celui-ci, dans la dispensation actuelle a pris la place du judaïsme comme témoignage pour Dieu. C'est ce changement de dispositions divines qu'illustrent en particulier les paraboles du royaume de Matthieu 13.
 
 
Notre position vis-à-vis du monde
 
     Le Seigneur Jésus dit aux Juifs : « Vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut » (Jean 8 : 23). Plus tard, alors qu'Il recommandait les siens à son Père, Il dit : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17 : 16). Et dans les versets 14 et 19, Il amène véritablement ses disciples dans sa propre position vis-à-vis du monde, alors que dans les versets précédents (6-13), Il les a placés dans sa propre position vis-à-vis du Père. Ils prennent la même position que Lui dans ce monde parce que - remarquez-le bien - ils ne sont pas du monde, comme Lui n'est pas du monde. Car, étant nés de nouveau, ils n'appartiennent plus au monde. Dès lors, à maintes reprises, Il leur répète qu'ils seront haïs et persécutés, comme Lui l'a été. Au chapitre 15, Il les a déjà avertis : « Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et qu'au contraire moi je vous ai choisis en vous tirant hors du monde, à cause de cela, le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite : L'esclave n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre » (v. 18 -20). L'apôtre Jean montre aussi le contraste absolu existant entre les croyants et le monde lorsqu'il dit : « Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5 : 19).
     Mais il y a plus encore que ce que ces importants passages nous présentent. Chaque croyant est considéré par Dieu comme mort et ressuscité avec Christ (Rom. 6 ; Col. 3 : 1-3). Par la mort et la résurrection de Christ, il est donc, aux yeux de Dieu, parfait, placé hors de ce monde, de même qu'Israël fut conduit hors d'Egypte à travers la mer Rouge. Il n'est cependant plus « du monde » bien qu'il y soit envoyé (Jean 17 : 18) afin de vivre au milieu du monde pour Christ. C'est pourquoi Paul pouvait dire, alors qu'il travaillait pour Christ dans le monde : « Qu'il ne m'arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14). Il voyait, dans la croix de Christ, que le monde était déjà jugé (Jean 12 : 31), et en appliquant la croix à lui-même, il se considérait comme mort - crucifié au monde - de sorte qu'il y avait entre eux deux une séparation comparable à celle que la mort seule peut provoquer.
     Nous voyons donc que le chrétien, bien qu'étant dans le monde, n'est pas du monde. Il ne l'est pas dans le même sens que Christ n'était pas du monde. Il appartient à un nouvel ordre de choses : « Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17). Il est absolument sorti du monde, par la mort et la résurrection de Christ. Il doit par conséquent s'en tenir complètement séparé car il ne convient pas qu'il se conforme au monde (Rom. 12 : 2) puisqu'il a été moralement « retiré du présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4). Dans son esprit, ses habitudes, sa conduite, ses actes, il doit donner à connaître qu'il n'est plus de ce monde. Plus encore, par l'application de la croix à lui-même, il doit se tenir lui-même pour crucifié au monde ; il ne peut plus y avoir alors aucun attrait, aucune force d'attraction entre deux choses ainsi jugées. Mais encore un point : un chrétien est dans le monde à la place de Christ. C'est-à-dire qu'il est pour Christ et comme Christ dans ce monde. Il doit donc rendre témoignage de Christ et marcher comme Christ a marché (1 Jean 2 : 6) et il doit s'attendre à être traité comme Christ l'a été ! Non pas que nous devions être crucifiés comme Lui ! Mais, si nous sommes fidèles, nous rencontrerons dans le monde la même opposition que Lui. Dans la mesure où nous serons fidèles dans notre marche à sa suite, nous serons persécutés. Si, dans nos pays d'Europe, les croyants font actuellement si peu l'expérience de la haine, c'est qu'ils ne sont pas vraiment séparés du monde.
     « Faites tout sans murmures ni raisonnements, afin que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles, au milieu d'une génération dévoyée et pervertie, parmi laquelle vous brillez comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie » (Phil. 2 :15).
 
     Avant de considérer l'autre aspect de ce sujet, je ne peux m'empêcher d'attirer sérieusement votre attention sur la nécessité de rompre tout lien qui vous unit moralement au monde. Il n'est pas nécessaire d'être très clairvoyant pour remarquer que l'esprit du monde, la conformité au monde gagnent rapidement l'Assemblée de Dieu. Combien c'est déshonorant et douloureux pour Celui autour duquel nous sommes rassemblés pour annoncer sa mort ! Quelle exhortation pour tous les saints à s'humilier devant Dieu, et à demander avec prière la grâce de vivre plus pour Lui, d'être davantage séparés, afin que le monde lui-même voie que nous appartenons à Celui qu'il a rejeté, mis dehors et crucifié.
     Combien peu d'entre nous sont animés de l'esprit de Paul qui désirait connaître « la communion de Ses souffrances », pour être rendu conforme à sa mort, alors qu'il contemplait un Christ glorifié, objet de son coeur et but de son espérance.
     Que le Seigneur accorde à tous les bien-aimés saints, dans une plus grande mesure, cette consécration au Seigneur dans un chemin de séparation morale du monde.
 
 
Notre position vis-à-vis du « camp »
 
     Dans l'épître aux Hébreux, nous lisons : « Les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saints, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi aussi Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 11-13).
     Deux faits apparaissent très clairement dans ce passage :
         - le sang des sacrifices pour le péché était porté dans les lieux saints.
         - les corps des animaux offerts étaient brûlés hors du camp.
     L'apôtre montre alors que ces deux actes sont en relation avec la mort de Christ qui est le vrai antitype de ces sacrifices.
     Nous voyons toutefois là aussi les deux aspects de la position du croyant
- sa place devant Dieu dans les lieux saints où le sang a été porté
       - sa place sur la terre, hors du camp, où Christ a souffert. 
     De même que nous sommes en Christ devant Dieu, identifiés à Lui et revêtus de toute la valeur de sa propre acceptation, nous sommes aussi identifiés à Lui sur la terre, dans sa honte et son rejet. La place du croyant sur la terre est par conséquent hors du « camp ». C'est ce que dit l'auteur de l'épître : « Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre ».
     Vous allez peut-être me demander : « Qu'est-ce que le camp ? » Il ressort clairement du passage qui vient d'être lu qu'il s'agissait là du judaïsme. A quoi correspond-il maintenant ? Le judaïsme était de Dieu et avait sur la terre la position d'un témoignage pour Lui. Le judaïsme a failli et après le rejet définitif de Christ lors de la prédication des apôtres, il a été mis de côté et le christianisme a pris sa place, comme nous l'enseigne Romains 11. Le camp est maintenant la chrétienté organisée, l'église qui, extérieurement, professe un christianisme mêlé de traditions humaines.
     Vous demanderez alors peut-être encore : « Pourquoi sommes-nous engagés à sortir hors du camp ? ». A cause de son manquement absolu comme témoignage pour Dieu. « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées (Apoc. 2 : 11…). C'est, d'un côté, notre sécurité et peut-être, dans certaines situations, notre responsabilité d'examiner à la lumière de la Parole écrite tout ce qui, dans telle ou telle organisation religieuse, prétend être de Dieu. Si nous sommes conduits à examiner toutes les dénominations ou « églises » même chrétiennes de cette manière, elles nous apparaîtront dans leur désobéissance et leurs erreurs. Aussi ne reste-t-il rien d'autre à faire, pour un croyant qui veut agir selon les pensées de Dieu, qu'à prendre sa place « hors » de tout ce mélange avec tous ceux qui, dans l'obéissance à sa Parole, sont assemblés simplement au nom du Seigneur Jésus (Matt. 18 : 20). Mais, d'un autre côté, prenons garde à ne pas passer tout notre temps, sous prétexte de spiritualité, à nous occuper du mal. La controverse n'a jamais édifié personne. « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien », nous est-il prescrit en Romains 12 : 9.
     Exode 33 est riche en enseignements à cet égard. Lorsque Moïse descendit de la montagne (Ex. 32), il vit que tout le peuple était tombé dans l'idolâtrie. Après être retourné pour intercéder pour le peuple, il revint avec une mauvaise nouvelle pour lui. Il « prit une tente, et la tendit pour lui hors du camp, et il l'appela la tente d'assignation ; et il arriva que tous ceux qui cherchaient l'Éternel sortirent vers la tente d'assignation qui était hors du camp » (Ex. 33 : 7). Moïse agit de cette manière en présence du peuple coupable parce qu'il connaissait les pensées de Dieu. Nous trouvons dans ce récit une image morale de ce qui se passe à notre époque. Et j'aimerais la recommander à votre attention toute spéciale.
 
     J'en ai maintenant suffisamment écrit pour que vous compreniez la position du croyant sur la terre. Nous avons vu d'une part la séparation du monde qu'avec tout le secours du Seigneur, il est tenu d'observer, et de l'autre, sa place, sans aucune prétention, hors du « camp » du monde religieux. Prendre cette position nous vaudra d'être haïs par les uns, méprisés par les autres. Mais s'il en est ainsi, nous serons toujours plus semblables à notre bien-aimé Seigneur. C'est là porter « son opprobre » selon l'expression de l'épître aux Hébreux.
     Puissions-nous ne pas craindre l'un et ne pas avoir honte de l'autre. Au contraire, nous voulons nous réjouir d'avoir été estimés dignes de souffrir des outrages pour son nom (Act. 5 : 41).
 
Avec mes affectueuses salutations.
                                                            
                                                                                                         
                                                                                                              D'après H. L. Heijkoop