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LES SACRIFICES DU LEVITIQUE (4) – LE SACRIFICE POUR LE PECHE ET POUR LE DELIT
 
 
Lire Lévitique 4 ; 5 ; 6 :1-7, 24-30 ; 7 : 1-7
 
            Le sacrifice pour le péché et le sacrifice du délit sont très liés dans leur caractère et dans leur principe, même s'ils diffèrent dans les détails. Certaines personnes ont pensé que le sacrifice pour le péché traitait davantage du péché dans notre nature, tandis que le sacrifice pour le délit concernait des actes de péché - des péchés que nous avons personnellement commis. Mais cette pensée ne paraît pas juste parce que, dans tous ces cas de sacrifices pour le péché (à l'exception de ceux commis par le sacrificateur), on trouve cette expression : « Et il lui sera pardonné ». Or, il n'est jamais dit que le péché dans notre nature peut être pardonné. Il est jugé et condamné (Rom. 8 : 3). Les péchés sont pardonnés, mais le péché est jugé et condamné. Lisons simplement, dans le chapitre 5 du Lévitique, ce qui est dit d'un ou deux sacrifices pour le délit, afin d'avoir une idée plus claire : « Ou s'il a touché l'impureté de l'homme, quelle que soit son impureté par laquelle il se rend impur, et que cela lui soit resté caché, quand il le sait, alors il est coupable ; ou si quelqu'un, parlant légèrement de ses lèvres, a juré de faire du mal ou du bien, selon tout ce que l'homme profère légèrement en jurant, et que cela lui soit resté caché, quand il le sait, alors il est coupable en l'un de ces points-là. Et il arrivera, s'il est coupable en l'un de ces points-là, qu'il confessera ce en quoi il aura péché ; et il amènera à l'Eternel son sacrifice pour le délit ». (5 : 3-6). Nous voyons, par ces versets, que le péché et le délit se ressemblent beaucoup ; ils sont traités ensemble. S'il a péché, il amènera non pas un sacrifice pour le péché, mais un sacrifice pour le délit. Nous lisons encore au verset 6 : « pour son péché qu'il a commis…  soit brebis, soit chèvre en sacrifice pour le péché ».
Ceci montre qu'un « délit » est un péché, tout autant que s'il est appelé « péché ». Et dans ce verset 6, les expressions ‘'sacrifice pour le péché'' et ‘'sacrifice pour le délit'' concernent le même animal. Ainsi les deux expressions ont des significations très proches.
 
            Lisons maintenant les versets 14 à 19 de ce chapitre 5, et la loi du sacrifice pour le péché dans le chapitre 6 (versets 24 à 30). Pour nous aider à comprendre tous ces sacrifices et ces offrandes, remarquons auparavant que si nous avons l'expression : « Et l'Eternel parla à Moïse disant… », c'est un nouveau sujet qui est introduit. Or, les trois premiers chapitres, qui parlent de l'holocauste, de l'offrande de gâteau, et du sacrifice de prospérités, forment, d'une certaine manière, un tout, dans ce sens qu'ils sont tous des sacrifices « en odeur agréable », ce qui n'est pas le cas, en soi, pour le sacrifice pour le péché.
            Dans ce groupe de chapitres 1 à 3, nous ne trouvons pas cette expression (Et l'Eternel parla à Moïse) ailleurs qu'au premier verset (1 : 1). Mais quand le sujet du sacrifice pour le péché est abordé, au chapitre 4, cette expression apparaît à nouveau, parce que c'est un sacrifice de caractère différent, un sacrifice pour le péché, au lieu d'être un sacrifice par feu, en odeur agréable. Nous ne trouverons pas de troisième mention de cette expression avant d'arriver au verset 14 du chapitre 5. Le sacrifice pour le délit, à proprement parler, commence avec ce verset. Les treize premiers versets du chapitre 5 semblent considérer le sacrifice pour le péché lié avec le sacrifice pour le délit, comme nous l'avons déjà vu. Il paraît donc juste d'affirmer, qu'à travers le livre de Lévitique, la même expression apparaît au commencement de chaque nouveau sujet.
 
            Il est donc important de voir que les sacrifices se divisent en deux grandes classes : les sacrifices en odeur agréable (« offrande par feu, en odeur agréable à l'Eternel »), et les sacrifices pour le péché. Dans les offrandes en odeur agréable, quand l'adorateur pose sa main sur la tête de l'offrande, cela signifie que si le sacrifice est accepté, cette acceptation est aussi la sienne ; il est identifié à l'odeur agréable du sacrifice. Mais dans le sacrifice pour le péché, il en va autrement. Ce n'est plus celui qui offre qui est identifié avec l'odeur agréable du sacrifice, mais cette fois c'est l'animal, le sacrifice qui est identifié avec le péché de l'homme : son péché est transféré sur la tête de l'animal.
            Nous trouvons bien ces deux côtés dans l'oeuvre du Seigneur Jésus.
            Le premier, c'est que le Seigneur Jésus s'est chargé de nos péchés, « il s'est donné lui-même pour nos péchés en sorte qu'il nous retirât du présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4). Le Saint Esprit a mis dans nos bouches ces paroles de l'Apocalypse : « A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang…» (Apoc. 1 : 5) ! Quand le Seigneur Jésus, au dernier repas, la nuit qu'il fut livré, prit la coupe, il dit : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission des péchés » (Matt. 26 : 28). C'est pour ainsi dire notre côté, et nous ne l'oublierons jamais dans toute l'éternité : il s'est livré lui-même pour nos péchés. En un sens, c'est même plus merveilleux que l'autre côté, savoir notre acceptation devant lui. Nous réalisons que la glorieuse Personne de celui qui est le Saint, qui est sans tache, qui n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu, qui était dans la gloire avec le Père avant que le monde fût, a pris la forme d'homme, pour se charger lui-même des péchés que nous avions commis contre Dieu, pour les porter en son propre corps sur le bois. C'est ce que le sacrifice pour le péché symbolise ; quand celui qui offrait posait sa main sur la tête de l'animal, cela impliquait que le péché de celui qui apportait l'offrande était transféré sur la victime.
            L'autre côté est donc représenté dans l'holocauste. Dans ce cas-là aussi, celui qui offrait posait sa main sur la tête du sacrifice ; mais cela signifiait que si le sacrifice était accepté, celui qui apportait le sacrifice l'était aussi.
            Ainsi, Christ s'est livré lui-même pour nos péchés, en vue de les ôter tous, en sorte qu'ils ne soient plus jamais rappelés devant Dieu. Mais au lieu même où il a porté nos péchés, il a été pour Dieu un « sacrifice d'agréable odeur » : le feu du jugement de Dieu a consumé nos péchés. Maintenant, le jugement contre nous a été ôté et il ne reste plus rien que l'agréable odeur de ce sacrifice, par lequel nous sommes agréés. « Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous » : c'est notre côté ; « comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » : c'est ce que cette oeuvre était pour Dieu (Eph.5 : 2).
 
            Le sacrifice pour le péché est donc, comme son nom l'indique, un type du Seigneur Jésus portant nos péchés. Il est remarquable que le sacrifice pour le péché, ou le sacrifice pour le délit, soient inséparables, dans la plupart des cas, de l'holocauste. Le sacrifice pour le péché devait être tué était l'holocauste, et dans un cas, nous trouvons même l'expression « odeur agréable » liée à ce sacrifice, en parlant de la graisse (4 : 31).
 Dans chaque cas, toute la graisse du sacrifice devait être ôtée : « Comme la graisse a été ôtée de dessus le sacrifice de prospérités » (4 : 31). Alors, elle montait vers Dieu en odeur agréable, et elle était la nourriture de Dieu, un sacrifice par feu. En tant que sacrificateurs de Dieu, nous sommes appelés à entrer en communion avec Dieu, et avec le Seigneur Jésus, pour contempler tous les résultats de l'oeuvre qu'il a accomplie. Le sacrifice pour le péché représente l'autre côté : là, nous apprenons comment le Seigneur Jésus s'est identifié lui-même avec nos péchés,  mais c'est à l'endroit même où il a porté nos péchés, qu'une odeur agréable s'est élevée vers Dieu. C'est une chose très précieuse de s'en souvenir.
            Quand le Seigneur a pris nos péchés sur lui, c'était en obéissance parfaite à Dieu. Aussi est-il à ce moment-là, plus que jamais, un objet de délices pour le Père. Dieu étant saint, nous savons qu'il a dû cacher sa face du Saint, ce qui a amené le Seigneur à crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ». Vous ne pouvez pas séparer les deux choses - le sacrifice pour le péché et l'holocauste. Ils ont été offerts au même moment. Dans l'antitype, c'était un seul acte béni.
            En regardant ce sacrifice, on peut se demander pourquoi ceux qui appartenaient au peuple d'Israël devaient offrir des sacrifices pour le péché, vu qu'ils étaient un peuple qui était déjà en relation avec Dieu. L'aspersion du sang le grand jour des propitiations (Lév. 16) avait posé un fondement juste, sur lequel Dieu pouvait être en relation avec eux, et demeurer au milieu d'eux. Quelle nécessité y avait-il donc que d'autres sacrifices soient offerts ? Si le sang, à l'intérieur du voile au grand jour des propitiations, répondait à la justice de Dieu, et puisque tous les péchés d'Israël avaient été mis sur la tête du bouc, pourquoi offrir un autre sacrifice ?
            En réalité, ces sacrifices pour le péché ne devaient pas amener le peuple en relation avec Dieu, mais plutôt restaurer la communion avec ceux qui étaient déjà en relation avec lui. C'est pourquoi, si le souverain sacrificateur péchait ou si toute la congrégation péchait, la communion de tout le peuple avec Dieu était interrompue, parce que le souverain sacrificateur représentait tout le peuple. En conséquence, le sang du sacrifice pour le péché du souverain sacrificateur ou pour la congrégation était apporté à l'intérieur du tabernacle, et aspergé devant le voile. Une partie du sang était placée sur l'autel de l'encens, duquel le souverain sacrificateur, qui représentait tout le peuple, s'approchait (Ex. 30 : 8). Lorsqu'une personne appartenant au peuple péchait, la communion de tous n'était pas interrompue, mais uniquement celle de cette personne; de sorte que le sang de son sacrifice pour le péché était aspergé seulement sur les cornes de l'autel de l'holocauste, là où le peuple s'approchait de Dieu. Nous devons nous le rappeler. N'est-il pas écrit : « Car la loi, ayant l'ombre des biens à venir, non l'image même des choses » (Héb. 10 : 1) ?
            Oui, la loi n'était qu'une image : elle n'était pas parfaite, ce n'était qu'une ombre. Pourquoi n'était-elle pas une image parfaite du christianisme ? Nous pourrions fournir au moins deux raisons.
            La première raison, c'est que sous la loi, il n'y avait pas d'accès dans le lieu très saint pour le peuple. Personne ne pouvait y entrer. Le voile était là, et, comme on l'a souvent dit, Dieu s'y tenait caché, et personne n'osait entrer. Le pécheur était dehors, et Dieu ne sortait jamais, il ne manifestait jamais ce qu'il était en grâce. C'est pourquoi, la loi n'était pas une parfaite image du christianisme. Mais Dieu est maintenant sorti, ayant été parfaitement révélé dans la Personne et l'oeuvre du Seigneur Jésus Christ ici-bas. En d'autres termes, il y a eu un homme qui est entré dans le lieu saint qui n'a pas été fait de main d ‘homme, dans le ciel même. Quel est cet homme ? L'homme Christ Jésus. Comme on l'a admirablement exprimé, « il est descendu en grâce, et il est remonté en justice ». Quelle est la différence entre l'évangile de la grâce de Dieu et l'évangile de la gloire de Dieu ? L'évangile de la grâce de Dieu, c'est Dieu descendu en grâce, manifesté ici-bas dans la personne de Christ , et l'évangile de la gloire, c'est l'homme monté en justice vers Dieu .
            Une deuxième raison caractérise les types de l'Ancien Testament et la loi, et montre qu'ils ne sont pas une image parfaite des choses célestes : c'est précisément la constante répétition des sacrifices. Chaque fois qu'un péché était commis, il fallait apporter un nouveau sacrifice. Le sang coulait constamment. Et pour que sa communion soit restaurée, quand il avait péché, le Juif sous la loi devait offrir un nouveau sacrifice, quoiqu'il soit extérieurement en relation avec Dieu. Ce n'est pas le cas quand un chrétien pèche : Christ n'a pas à mourir à nouveau, pas plus que son sang ne doit nous être appliqué à nouveau, comme plusieurs le pensent et le disent. Pour nous, c'est : « si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père » (1 Jean 2 : 1). Tout cela montre clairement que ces sacrifices pour le péché sont des types du seul sacrifice du Seigneur Jésus, par lequel il nous a rendus parfaits pour toujours, quand nous sommes venus vers Dieu comme des pécheurs perdus. C'est en contraste avec les nombreux sacrifices pour le péché offerts sous la loi, comme nous le voyons dans l'épître aux Hébreux. Beaucoup de personnes appartenant de nos jours au peuple du Seigneur pensent que chaque fois qu'elles pèchent, elles doivent être aspergées à nouveau par le sang de Christ. Si vous leur dites qu'il n'en est rien, elles s'imaginent que vous sous-estimez ce sang précieux ! Or, c'est tout juste le contraire, comme nous le voyons plus loin, en examinant le cas du sacrifice pour le péché, lorsqu'il  s'agissait du péché par erreur de quelqu'un du peuple : « Et si quelqu'un du peuple du pays a péché par erreur… » (Lév. 4 : 27).
            C'est seulement pour les péchés par erreur qu'un sacrifice pouvait être offert. Il n'y avait aucun sacrifice prévu sous la loi pour les péchés volontaires, commis par fierté. Le Saint Esprit, dans Hébreux 10 : 26, s'y réfère sans aucun doute : « Si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il n'y a plus de sacrifice pour les péchés ». Disons ici brièvement que pécher volontairement ne concerne pas un véritable enfant de Dieu qui s'éloigne du Seigneur et tombe dans le péché. Il s'agit de celui qui abandonne tout ce qui appartient au christianisme pour apostasier de la foi, reniant la valeur du précieux sang de Christ ; cela ne se réfère pas du tout à un chrétien qui s'est égaré. « Et si quelqu'un du peuple du pays a péché par erreur, en faisant, à l'égard de l'un des commandements de l'Eternel, ce qui ne doit pas se faire, et s'est rendu coupable ». Il s'est « rendu coupable », comme nous lisons dans l'épître aux Romains : « Afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu » (Rom. 3 : 19). Telle est la condition de chaque pécheur, qu'il le sache ou non, qu'il en ait conscience ou non : il est coupable devant Dieu. C'est le premier point.  « Si on lui a fait connaître son péché qu'il a commis » (Lév. 4 : 28).
            Le point suivant est donc qu'il devienne conscient de sa culpabilité. Il en est ainsi pour chacun d'entre nous. Nous étions tous coupables devant Dieu. Ensuite, le péché a dû venir à notre connaissance. Dieu, dans sa grâce nous a montré quel était notre état. « Alors il amènera son offrande ».
            Il est coupable ; le péché vient à sa connaissance ; et Dieu alors vient aussitôt à sa rencontre avec le sacrifice. Dès qu'il confesse son péché, prend sa place devant Dieu, se reconnaît coupable, il y a un sacrifice qui pourvoit à son besoin. On trouve une belle image dans Matthieu 3, où le Seigneur Jésus prend sa place au milieu du résidu d'Israël, alors qu'ils confessaient leurs péchés. On trouve Jésus avec eux. Il ne porte pas encore leurs péchés ; c'est ce qu'il fera à la croix par la suite ; mais il s'associe avec eux. Au moment où quelqu'un reconnaît sa culpabilité devant Dieu, au moment où il prend sa vraie place dans la repentance, celle d'un pécheur digne de l'enfer, il se trouve en compagnie du Sauveur lui-même. Dieu présente aussitôt le Sauveur à celui qui reconnaît sa culpabilité. « Il amènera son offrande, une chèvre, une femelle sans défaut, pour son péché qu'il a commis ; et il posera sa main sur la tête du sacrifice pour le péché » (Lév. 4 : 28-29).
            Nous avons déjà vu que, lorsque celui qui offre le sacrifice pose sa main sur la tête de son offrande, cela signifie que le péché de cet homme est transféré au sacrifice. Magnifique et sainte vérité ! Quand nous venons comme des pécheurs perdus devant Dieu, faisant confiance au Seigneur Jésus pour le salut de nos âmes, alors nous savons que non seulement un péché, comme ici, mais tous les péchés que nous avons déjà commis, ont été placés sur le bien-aimé Fils de Dieu, par Dieu lui-même, il y a presque deux mille ans. Ici nous trouvons ce fait en type. Quand l'homme pose sa main sur la tête de son offrande, son péché s'y trouve transféré.
            Et alors « il égorgera le sacrifice pour le péché ». Dès que le péché se trouve sur le sacrifice pour le péché, celui-ci doit être égorgé, parce que « l'âme qui pèchera, celle-là mourra » (Ezé. 18 : 4) ; la mort doit intervenir.
            Où donc ce sacrifice pour le péché est-il égorgé ? Au lieu où l'on égorge l'holocauste. On ne peut pas séparer ces deux sacrifices. A la place même où le Seigneur a pris sur lui tous les péchés, là aussi l'odeur agréable de son sacrifice monte devant Dieu, dans toute sa perfection. « Et le sacrificateur prendra du sang de la chèvre avec son doigt, et le mettra sur les cornes de l'autel de l'holocauste, et il versera tout le sang au pied de l'autel » (Lév. 4 : 30).
            « Le sang c'est la vie » ; toute la vie de l'animal était versée, donnée à Dieu. C'est l'expiation, c'est-à-dire la vie donnée et acceptée en sacrifice pour une vie qui était perdue. L'homme avait perdu sa vie à cause de ses péchés ; l'âme qui pèche, c'est celle qui doit mourir. Mais au lieu que l'homme meure, son péché était transféré à la chèvre et elle mourait à sa place. Combien c'est simple ! Pour nous, pécheurs coupables, méritant la mort, « mourir une fois » était notre partage, et « après cela le jugement » (Héb. 9 : 27), puis l'étang de feu, la seconde mort ! Dieu dit : J'accepte la mort d'un Autre à la place de ta mort; et c'est la mort de son propre Fils bien-aimé. Il l'a donné dans l'amour et la grâce de son coeur, et lui a porté le jugement prononcé sur nos péchés, donnant sa vie en expiation pour nous.
            Ainsi tout le sang était versé au pied de l'autel, la vie était donnée à Dieu. Dans l'évangile de Matthieu, où nous trouvons la mort du Seigneur davantage sous l'aspect de l'offrande pour le péché, nous lisons : « Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant : Buvez-en tous. Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés » (Matt. 26 : 27,28).
            Le mot ‘'versé'' pourrait être traduit par ‘'répandu'' ; dans ce sens, cela correspond tout à fait au sacrifice pour le péché. « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est répandu pour plusieurs en rémission de péchés ». Son précieux sang a été versé exactement comme tout le sang du sacrifice pour le péché était versé, répandu, au pied de l'autel.
            La vie était donnée à Dieu, en échange de la vie de l'homme qui avait ruiné sa vie par le péché. Une partie de ce sang était aspergée sur les cornes de l'autel de l'holocauste et la graisse était ôtée, comme la graisse avait été ôtée du dessus du sacrifice de prospérités ; et le sacrificateur la faisait fumer sur l'autel, en odeur agréable à l'Eternel (Lév. 4 : 31). Ici l'odeur agréable du sacrifice est en relation avec le sacrifice pour le péché, quoique ce dernier ne soit pas en lui-même un sacrifice d'odeur agréable. « Et le sacrificateur fera propitiation pour lui, et il lui sera pardonné » !
            Quelqu'un doute-t-il d'avoir le pardon de tous ses péchés ? C'est une question extrêmement importante, qui doit être résolue. Le Saint Esprit lui-même dit « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert » (Ps. 32 : 1 ; Rom. 4). Ce n'est pas une petite chose que d'être en mesure de dire que « tous nos péchés sont pardonnés ». Avez-vous déjà compris que le Seigneur Jésus, dans sa grâce, a pris votre place sur la croix, et que là, il est mort pour vous ? Avez-vous vu par la foi que Dieu, le Dieu Saint, qui connaît chaque péché que vous avez commis en pensée, en parole ou en acte, a pris vos péchés et les a posés sur la tête de la victime sans tache, le Seigneur Jésus Christ, son Fils sur la croix ? L'avez-vous vu là, portant le jugement dû à vos péchés ? Or, dans le type, la parole du Seigneur à l'Israélite était : « Et il lui sera pardonné ». Comment cet Israélite savait-il que son péché lui était pardonné ? Supposez que vous l'ayez rencontré à son retour du sacrifice, le coeur léger et le visage illuminé de joie. Vous lui auriez demandé : Pourquoi as-tu l'air si heureux maintenant ? Il y a peu de temps je t'ai vu triste et abattu ? Il aurait pu vous dire : Je sais maintenant que mon péché est pardonné. Vous lui auriez demandé alors : Vraiment ? Comment le sais-tu ? Et sa réponse aurait été : J'ai fait ce que l'Eternel demandait, j'ai amené mon chevreau au sacrificateur et il l'a tué. J'ai vu tout le sang versé et le sacrificateur a fait fumer la graisse en odeur agréable à l'Eternel. Vous auriez pu demander encore : Oui, mais comment sais-tu que ton péché est pardonné? Cet Israélite aurait pu dire alors avec assurance : Grâce à la parole de l'Eternel, qui a promis que si j'apportais mon sacrifice pour le péché et si le sang était versé, mon péché me serait pardonné ! En se basant  sur la Parole de l'Eternel, il savait qu'il était pardonné !
            Il en est de même pour nous. Ne devons-nous pas revenir sans cesse à ces paroles qui garantissent notre acceptation devant Dieu en Christ.  N'y a t-il pas eu plus d'un père affermi en Christ qui, jusqu'à sa mort, a dû repenser à la valeur du précieux sang de Christ, et à la parole écrite de Dieu, maintes et maintes fois ? Il n'y a rien d'autre sur quoi s'appuyer pour le salut, rien d'autre de certain, rien d'autre de sûr, rien d'autre que la valeur du précieux sang de Christ et de la Parole écrite de Dieu.
Que Dieu soit béni  pour ces paroles qui procurent aux chrétiens une parfaite assurance quant au pardon de leurs péchés acquis par l'oeuvre de Christ ! Voici l'une d'elles, très simple, dans les Actes : « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (Act. 10 : 43). Quel message béni à proclamer ! Osez-vous douter de cette parole de Dieu lui-même ? Si vous attendiez de vous sentir pardonné, n'attendez plus ! Si vous comptiez faire certaines expériences pour vous assurer que vous êtes pardonné, n'attendez plus ! Prenez seulement Dieu au mot : « Quiconque croit en lui (Jésus) reçoit la rémission des péchés ».
            N'est ce pas ce qui correspond à ce qui est dit dans le type : « Et il lui sera pardonné? »
 
            Nous avons vu un peu plus haut un point très important : la loi n'est pas une vraie image du christianisme, car il y a répétition constante des sacrifices. Quand un Juif péchait, il devait apporter son sacrifice ; et s'il péchait encore, il devait apporter un autre sacrifice ; et s'il péchait une troisième fois, il devait apporter un troisième sacrifice. Mais s'il en était de même dans le christianisme, Christ aurait dû souvent souffrir. Chaque fois que vous et moi commettrions un péché, Christ devrait quitter la gloire, et venir ici-bas mourir pour nous. Chose impensable! Le contraste est merveilleusement dépeint dans les Hébreux : « Et tout sacrificateur se tient debout chaque jour, faisant le service et offrant souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés » (Héb. 10 : 11).            Le sacrificateur, sous la loi, se tenait debout et offrait souvent. Et maintenant remarquons le contraste : « Mais celui-ci (c'est le Seigneur Jésus Christ), ayant offert un  seul sacrifice pour les péchés (ou, un sacrifice pour le péché, en contraste avec plusieurs) s'est assis (en contraste avec : se tient debout) à perpétuité à la droite de Dieu…. Car, par une seule offrande (ou sacrifice pour le péché) il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 12-14).
            Il a souvent été dit que si toute la question de nos péchés n'était pas réglée à la croix, elle ne pourrait jamais être résolue pendant les âges sans fin de l'éternité, car Christ ne viendra pas mourir à nouveau. Il a offert un seul sacrifice pour le péché, il y a presque deux mille ans, sur la croix. Quel est le nombre de vos péchés qui étaient là ? Etaient-ils tous là ? Dieu merci, oui, si vous êtes un vrai croyant. Y avait-il seulement les péchés dont vous vous souvenez ? Non, ils étaient tous sur lui, car nous lisons : « Si quelqu'un a péché…et ne l'a pas su, il sera coupable » (Lév. 5 : 17). C'est un point important ; car certains chrétiens pensent que chaque fois qu'ils pèchent, ils doivent prier pour le pardon de leur péché et que s'ils ne prient pas, ils ne seront pas pardonnés. Très souvent, ils sont troublés par la crainte que certains péchés qu'ils ont pu commettre n'aient pas été confessés. Un chrétien demandait une fois à un autre : Supposons que maintenant vous soyez tué dans un accident ferroviaire, et que vous n'ayez pas confessé vos péchés commis ce jour-là, que vous adviendrait-il ? Il répondit : Je ne sais pas ; je ne suis pas du tout sûr de ce qui m'adviendrait. Beaucoup pensent qu'ils n'obtiennent pas le pardon de leurs péchés, à moins qu'ils demandent à Dieu de les leur pardonner et cette demande devient alors très souvent une formalité. Ils ne font qu'une confession générale de leurs péchés, disant : Pardonne-nous tous nos péchés pour l'amour de Christ. Ce n'est pas du tout ce que Dieu entend par confession. « Et s'il ne l'a pas su, il sera coupable » (Lév. 5 : 17) : cela prouve qu'un péché a ce caractère aux yeux de Dieu, que vous en soyez conscient ou pas. Le péché est jugé selon la mesure de la sainteté de Dieu, et non selon nos pensées à ce sujet. « Le plan de la folie est péché » (Prov. 24 : 9) : chaque acte indépendant, venant de notre volonté est un péché.
            Combien de péchés avons-nous commis aujourd'hui ? Dieu seul le sait. Que nous adviendra-t-il si nous quittons ce monde sans confession ? Nul doute que nous avons commis certains péchés dont nous ne sommes pas conscients. Plus nous faisons des progrès dans la grâce, plus nous comprenons ce qu'est le péché ; mais Dieu a vu ce péché avant que nous l'ayons découvert. C‘est une chose bénie de penser que Dieu lui-même, dans sa sainteté, connaît tous les péchés que nous avons commis, un à un. Il n'en oublie pas un seul, comme il n'en laissera pas passer un seul chez les non-croyants, au jour du jugement. Pas un seul ne sera oublié en ce jour-là. Ainsi Dieu a mis tous les péchés de ceux qui croient sur la tête de son Fils Bien-aimé, qui les a tous portés.
            C'est pour cette raison qu'il fallait une personne divine pour accomplir cette oeuvre, quelqu'un qui pourrait voir le péché comme Dieu le voit. Quelle était la personne divine qui pouvait le faire ? Seul le Seigneur Jésus savait ce qu'était le péché aux yeux de Dieu et connaissait nos péchés. Il les a tous pris, un à un, et il les a portés en son corps sur le bois. L'Ecriture ne parle pas des péchés passés, présents ou futurs. Nous ne devrions pas du tout penser aux péchés futurs ; c'est une chose monstrueuse de dire : Je vais commettre des péchés demain ! Nous pouvons seulement parler des péchés passés ; les péchés futurs ne doivent pas être l'objet de nos pensées. Combien de péchés avions-nous commis, vous et moi, quand Christ mourut ? Tous ces péchés étaient futurs. Il a répondu à Dieu pour chacun d'eux, béni soit son nom.
            Que lisons-nous dans les Hébreux ? « Mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Héb. 10 : 12). Cette expression « à perpétuité » n'est pas la même que celle utilisée pour « éternité ». Elle signifie : « se poursuivant sans interruption à travers l'éternité ». La valeur de ce sacrifice subsiste durant toute l'éternité. Si nous lisons d'abord le verset 14, cette pensée est très claire. « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ».
 
            Et parce qu'il nous a rendus parfaits à perpétuité par une seule offrande, parce qu'il n'a rien de plus à faire pour vous et moi, cher croyant en Christ, pour que nos péchés soient ôtés pour l'éternité, il « s'est assis à perpétuité » en contraste avec le sacrificateur sous la Loi, qui lui se tenait toujours debout. C'est précieux de lever ses yeux au ciel par la foi et d'y voir le Bien-aimé qui s'est assis à la droite de la majesté dans les lieux élevés. Pourquoi est-il ainsi assis ? Parce qu'il nous a rendus parfaits à perpétuité par une seule offrande. Il ne va pas se lever pour faire quelque chose d'autre en ce qui concerne nos péchés, il se lèvera pour nous prendre avec lui, ce qui est tout à fait différent.
            Que Dieu nous donne de connaître la réalité et la félicité du Seigneur Jésus, portant nos péchés, et la grâce qui l'a amené à descendre ici-bas s'identifier lui-même entièrement à nous, dans nos péchés, et à mourir pour nous. Peut-être certains sont-ils prompts à regarder ces choses d'une façon légère, à considérer la connaissance du pardon des péchés, et de la mort du Seigneur pour nos péchés, comme un aspect inférieur de la vérité. C'est une grave erreur, car c'est une des plus grandes preuves de l'amour de Dieu à notre égard. Dans la première épître de Jean, nous lisons : « En ceci est l'amour, non ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que lui nous aima et qu'il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10).
            Voilà la preuve de son amour. Il donna son Fils pour qu'il meure pour nos péchés, justement pour ces péchés dont nous aurions pensé qu'ils pouvaient éloigner son amour de nous. Le fait que nous ayons péché contre lui, a eu pour conséquence que son amour s'est montré plus fort encore : il a donné son Fils bien-aimé pour ôter nos péchés. Pourrions-nous oublier un tel amour ? Que le Seigneur nous accorde de connaître davantage sa grâce et cet amour qui l'a conduit à venir ici-bas en grâce, pour s'occuper de notre état. Il nous a rendus parfaits à perpétuité, par une seule offrande, afin que nous puissions partager sa joie dans la maison du Père, à travers les âges sans fin de l'éternité, à la gloire de son Nom.
 
                                                                                 D'après K.F. Kingscote