bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
DAVID DANS L'AIRE D'ORNAN
 
 
Lire : 2 Samuel 24 ; 1 Chroniques 21 
 

 Le dénombrement du peuple, une faute grave de David (2 Sam. 24 : 1-9 ; 1 Chr. 21)
 La confession spontanée de David et le châtiment du peuple (2 Sam. 24 : 10-17 ; 1 Chr. 21: 8-17)
 La consécration de l'aire d'Arauna (2 Sam. 24 : 18-25; 1 Chr. 21: 18-30)
 

            David dans le parc des brebis (1 Sam. 16 : 11-13 ; Ps. 78 : 70-72), l'homme fugitif dans la caverne d'Adullam (1 Sam. 22 : 1-4), ou encore le roi au faîte de sa gloire (2 Sam. 5 : 4-5), sont autant d'images généralement familières. Mais sans doute connaissons-nous moins David sous le caractère d'adorateur qu'il prend sur la montagne de Morija et tel que le présentent plusieurs psaumes.
            Or l'adoration, qui durera toute l'éternité, a plus de prix aux yeux de Dieu que tout autre service. D'ailleurs si une âme est remplie d'émerveillement, d'amour et de louange en contemplant les gloires du Seigneur, elle sera plus prompte et mieux préparée à Le servir ici-bas.
            Il faut comprendre par quel chemin Dieu a fait passer David pour qu'il devienne un adorateur sur la montagne de Morija. Longtemps auparavant, Abraham y était déjà allé adorer (Gen. 22 : 5) et il y avait « offert » son fils Isaac. Dieu s'était montré grandement réjoui par une si grande foi : « Parce que tu as fait cette chose-là, et que tu n'as pas refusé ton fils, ton unique, certainement je te bénirai » (v. 16). Cette scène était une figure de ce qui a eu lieu plus tard, au même endroit, à la croix, où rien n'a arrêté le bras de Dieu.
 
 
 
Le dénombrement du peuple, une faute grave de David (2 Sam. 24 : 1-9 ; 1 Chr. 21: 1-7)
 
            La scène que nous désirons examiner intervient peu après ce que la Parole mentionne à la fin du chapitre 14 du premier livre des Chroniques : « Le nom de David se répandit dans tous les pays ; et l'Eternel mit la frayeur de David sur toutes les nations » (v. 17). David n'avait jamais encore connu une si grande paix dans son royaume ni une telle suprématie sur les nations environnantes. Cet homme de Dieu écrivait : « Eternel ! Mon coeur n'est pas hautain et mes yeux ne s'élèvent pas ; car je n'ai pas marché en des choses trop grandes et trop merveilleuses pour moi » (Ps. 131 : 1).
            Mais « Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël » (1 Chr. 21: 1). Toutefois le second livre de Samuel précise que « la colère de l'Eternel s'embrasa de nouveau contre Israël ; et Il incita David contre eux, disant : Va, dénombre Israël et Juda » (24 : 1). Satan n'est qu'un instrument dans la main de Dieu ; son activité malfaisante est toujours soigneusement limitée (Job 1 : 12 ; 2 : 6).
            Dans un esprit de grâce, Dieu se propose toujours de faire du bien à son peuple à la fin (Deut. 8 : 16 ; Rom. 8 : 28). Avec une telle assurance dans le coeur, nous comprenons le propos de Dieu en ordonnant, après la faute de David, un jugement sévère sur le peuple tout entier.
            L'Eternel s'était cherché « un homme selon son coeur » et Il l'avait établi sur son peuple (1 Sam. 14 : 13). Toutefois David était un homme ayant les mêmes penchants que nous, comme Elie (Jac. 5 : 17) ou les apôtres (Act. 14 : 15). Il était sujet, lui aussi, à des tentations et au péché, sous diverses formes (Rom. 7 : 17-18). Ici Dieu permet que sa foi soit mise à l'épreuve, comme celle de tous ses serviteurs.
            Comment nous comportons-nous face à une telle épreuve ? Comme Job, auquel l'Eternel a pu donner à la fin deux fois plus qu'auparavant ? (Job 43 : 10) ; ou comme David ? Ce dernier écoute les sollicitations de l'Ennemi qui le pousse à l'orgueil, la faute du diable (Gen. 3 : 1-8 ; 1 Tim. 3 : 6). Il ne tient pas compte des avertissements que Dieu lui envoie en se servant de Joab ! Il est très humiliant que ce général de l'armée, un homme aussi trouble, montre dans cette circonstance plus de discernement que David, qui se tenait pourtant habituellement devant l'Eternel (v. 3). Un enfant de Dieu est ainsi parfois repris à bon escient par un « professant » ou par un homme du monde. L'Ecriture en a conservé plusieurs exemples (Gen. 12 : 18 ; 20 : 9-10…).
            Après tant de victoires remportées en s'appuyant sur Dieu, David s'élève dans son coeur. L'orgueil de la vie nous guette souvent à l'âge mûr. Nous sentons toute l'importance de l'exhortation : « après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Eph. 6 : 13).
            Le roi prend plaisir, sans chercher la pensée de Dieu, à faire ce dénombrement. Il manifeste ainsi sans doute la promptitude fréquente de l'homme à s'attribuer le mérite de sa grandeur (1 Sam. 24 : 3). En outre, il « oublie » d'obéir au commandement donné autrefois par Dieu à Moïse. Chacun, en effet, en cas de dénombrement, devait donner une rançon pour son âme. Il s'agissait d'un demi-sicle - calculé, d'après le sicle du sanctuaire, à vingt guéras. Cette offrande - la même pour tous - faisait propitiation pour lui devant Dieu (Ex. 30 : 12-16).
            David s'obstine donc et sa parole prévaut sur celle de Joab et des chefs de l'armée (2 Sam. 24 : 4). Or il va en résulter beaucoup de souffrance et de tristesse pour son peuple et pour lui. Il voulait mesurer ses propres ressources au lieu de s'appuyer avec foi sur celles de Dieu. Que de  temps perdu pour satisfaire la vanité d'un roi jusqu'alors connu par sa piété et son humilité ! On aime plutôt se souvenir de la foi d'Asa. Pressé par un ennemi qui dispose d'une très grande armée, il reconnaît devant l'Eternel : « Il n'y a pas de différence pour toi, pour aider,  entre beaucoup de force et peu de force. Aide-nous, Eternel, notre Dieu ! car nous nous appuyons sur Toi ; et c'est en ton nom que nous sommes venus contre cette multitude » (2 Chr. 14 : 11).
            Les chefs de l'armée, par obéissance à David, vont parcourir tout le pays, de Dan à Bëer-shéba, c'est-à-dire du nord au sud. Ils ne reviendront à Jérusalem qu'au bout de neuf mois et vingt jours ! Joab fait alors connaître les chiffres du recensement à David (1 Chr. 21 : 5). Mais il s'est volontairement abstenu de recenser Lévi et Benjamin car la parole du roi était pour lui une abomination (v. 6).
 
 
La confession spontanée de David et le châtiment du peuple (2 Sam. 24 : 10-17 ; 1 Chr. 21: 8-17)
 
            A peine les chiffres du recensement connus, le roi comprend sa folie et son coeur le reprend (2 Sam. 24 : 10). Posséder l'objet de sa convoitise ne peut jamais rassasier le croyant. Il se réveille de son égarement, le coeur vide : il réalise alors qu'il a perdu sa communion avec Dieu.
            Epouvanté, David déclare à l'Eternel : « J'ai grandement péché dans ce que j'ai fait » (2 Sam. 24 : 10). Il Lui demande : « Fais passer, je te prie, l'iniquité de ton serviteur, car j'ai agi très follement ».  
            Malgré son repentir tardif - il avait eu plus de neuf mois pour réfléchir ! -, il aura une fois encore affaire au gouvernement de Dieu. Il en est toujours ainsi avec le peuple qui est « près de Lui » (Amos 3 : 2 ; 1 Pier. 4 : 17). Nous connaissons toute l'étendue de la grâce, révélée par l'oeuvre de la croix ; mais David, lui, était sous la Loi. Impossible d'effacer ces neuf mois funestes, où sa propre volonté et sa prétention s'étaient montrées au grand jour.
            Par la bouche de Gad, l'Eternel lui propose un triple choix (2 Sam. 24 : 13). Alors la foi de David se montre : il choisit de s'en remettre à Dieu. Il connaît par expérience sa miséricorde, dont il a fait l'expérience maintes fois déjà durant sa longue et douloureuse carrière. Oui, « les compassions de l'Eternel sont grandes » (v. 14 ; Osée 11 : 8-9). Il faut apprendre que du côté de l'homme, il n'y a rien de bon à attendre !
            Dans sa « grande détresse », David sait qu'il peut compter sur la grâce de Dieu. Même si le châtiment divin doit passer sur le peuple, il sera corrigé « avec mesure » (Jér. 10 : 24). En effet, le recensement des hommes de guerre s'achève à peine, que déjà leur nombre est réduit par une épidémie de peste envoyée par Dieu. Il tombe soixante-dix mille homme d'Israël, «  depuis Dan jusqu'à Beër-Shéba » (2 Sam. 24 : 15).
            Jérusalem - la ville où Dieu avait mis la mémoire de son nom - est menacée à son tour ! Un ange a été envoyé avec mission de la détruire. Toutefois l'Eternel « se repent » de ce mal. Comment pourrait-Il la rendre telle qu'Adma ou Tseboïm, les villes de la plaine détruites avec Sodome ? Il dit : « Assez » à l'ange qui se tenait à ce moment-là près de l'aire d'Ornan, le Jébusien (1 Chr. 21 : 15). Un lieu proche du Calvaire, où le Seigneur viendra expier nos péchés, et s'écrier : « C'est accompli » (Jean 19 : 30), après avoir triomphé entièrement de l'Ennemi qui nous tenait captifs et subi à notre place le jugement que nous méritions. L'immense grâce de Dieu pourra se donner libre cours.
            La plaie est « suspendue ». Mais David a vu l'ange de l'Eternel, son épée nue étendue vers Jérusalem. Il tombe sur sa face, avec les anciens, vêtus eux aussi de sacs (v. 16). Le roi, berger fidèle, voudrait, comme Moïse ou Paul, s'interposer. Conscient que ce péché est d'abord le sien, il désire de tout son coeur que le peuple soit épargné !
           En présence des anciens, qui s'associent à son humiliation, David confesse devant Dieu : « Voici, moi j'ai péché, et j'ai commis l'iniquité ». Il s'interroge : « Mais ces brebis qu'ont-elles fait ? ». Et il ajoute : « Que ta main, je te prie, soit sur moi et sur la maison de mon père » (v. 17). A-t-il réalisé que nous avons affaire à Celui qui sonde les coeurs et les reins et qui pèse parfaitement la culpabilité de chacun ? L'avons-nous compris, nous-mêmes ?
            Il convient, contrairement à beaucoup de pécheurs, de confesser que c'est à cause de mes péchés personnels que le Seigneur a dû connaître la mort de la Croix. C'est ainsi que nous serons, comme David l'a été, entièrement pardonnés (Ps. 51 : 1-4). Dans son désir de se substituer au peuple, ce roi fait penser un peu à Christ. Mais le jugement est la conséquence de son propre péché, alors que le Seigneur a volontairement porté « en son corps sur le bois » le jugement mérité par nos propres péchés.
 
 
La consécration de l'aire d'Arauna (2 Sam. 24 : 18-25; 1 Chr. 21: 18-30)
 
            L'ange charge maintenant le prophète Gad d'ordonner à David de dresser un autel à l'Eternel dans l'aire d'Ornan, le Jébusien (1 Chr. 21 : 18 ; 2 Sam. 24 : 18). C'est que David se comportera comme un adorateur, en offrant à Dieu un sacrifice acceptable. C'est à cet endroit que le bras de Dieu s'était arrêté. La Croix sera dressée plus tard à proximité de l'autel de l'holocauste, sur lequel sera offert le sacrifice pour le péché (Lév. 6 : 18). C'est sur un tel terrain que l'adoration peut être rendue en esprit et en vérité.
            Les Jébusiens descendaient de Canaan, un fils de Cham ; en raison de la conduite indigne de ce dernier, ils étaient sous la malédiction prononcée par Noé (Gen. 9 : 22-24). Jérusalem s'était appelée Jébus, aussi longtemps qu'elle avait été entre les mains des Jébusiens (Jos. 15 ; 63 ; Jug. 19 : 10 ; 1 Chr. 11 : 4) ; ils s'étaient maintenus dans la citadelle de Sion jusqu'au moment où David, au début de son règne, l'avait prise (2 Sam. 5 : 6).
            Cependant Arauna (ou Ornan) possédait toujours un terrain assez étendu sur la montagne de Morija. Là, se trouvait une aire ; c'était une sorte « d'enclave » au milieu de l'héritage donné par l'Eternel à son peuple d'Israël. Peut-être y a-t-il une signification précieuse dans le choix que l'Eternel fait expressément de ce lieu- pour que David y bâtisse l'autel où seront désormais offerts des holocaustes. Le Jébusien était évidemment « étranger aux promesses » ; il était un descendant de ces nations vouées à la destruction, du moment que leur iniquité était parvenue à son comble (Gen. 15 : 16). Notre cas était aussi irrémédiable que le sien, avant que Dieu ne montre à tous combien est grande sa miséricorde (Eph. 2 : 1-5).
            C'est précisément sur cette aire que Salomon bâtira aussi la Maison de l'Eternel, dont David aura préparé l'emplacement (2 Chr. 3 : 1). « En la montagne de l'Eternel, il y sera pourvu » (Gen. 22 : 14), avait-Il promis à Abraham. Le patriarche n'avait pas refusé à Dieu son fils, l'héritier de toutes les promesses. La croix sera élevée, non loin de là. Le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu s'y offrira en sacrifice pour le péché - en faveur de l'homme en général. Il est le seul moyen de salut de Dieu jusqu'aux bouts de la terre, aussi longtemps que dure le jour de la grâce (Es. 49 : 6).
            Ce Jébusien est justement occupé à fouler du froment. C'était une excellente nourriture, habituellement employée chez les Hébreux. On le blutait pour obtenir de la « fine fleur de farine » ; très recherchée, elle servait aussi à faire le gâteau, pétri à l'huile, destiné à accompagner l'holocauste (v. 23). C'est une figure de la parfaite humanité de Christ.
            Ornan se retourne et lui aussi voit l'ange destructeur. Il se cache aussitôt avec ses quatre fils (v. 20). Mais David vient promptement le rencontrer, en obéissance à la parole de Dieu apportée par Gad (2 Sam. 24 : 19). Rassuré, Arauna (Ornan) sort de sa cachette et se prosterne devant le roi, le visage contre terre. Il s'enquiert : « Pourquoi le roi, mon seigneur, vient-il vers son serviteur ? » (v. 21). Il est encore ignorant, mais David peut l'instruire. Celui-ci répond sans détours : « Pour acheter de toi l'aire, pour bâtir un autel à l'Eternel, afin que la plaie soit arrêtée de dessus le peuple ».
            La réponse d'Ornan est immédiate ; elle met en évidence un désintéressement réel et une grande générosité. Il énumère aussitôt tout ce qu'il est disposé à donner de plus à David : les boeufs pour l'holocauste, les traîneaux à fouler et l'attirail des boeufs pour le bois.  Il conclut : « Tout cela, ô roi ! Arauna le donne au roi » (v. 23). Puis il exprime ce voeu : « L'Eternel, ton Dieu, veuille t'avoir pour agréable ! ».
            Cette proposition était très séduisante ; pourquoi refuserait-on une telle libéralité ?  David pouvait penser que Dieu lui-même avait disposé le coeur de cet étranger. Fallait-il se montrer aussi strict qu'Abraham, qui après sa victoire avait refusé d'accepter quoi que ce soit du roi de Sodome (Gen. 14 : 22-23) ou même plus tard de la part de ces fils de Heth qui le tenaient pour un « prince de Dieu au milieu d'eux » (Gen. 23 : 13) ? Devait-on chercher à être aussi scrupuleux qu'Esdras, honteux à l'idée de demander de l'aide à ce roi des nations, Artaxerxés, après avoir affirmé que Dieu prenait soin des siens (Esd. 4 : 22) ? Faut-il se comporter comme ceux qui, « sortis pour le Nom », n'avaient rien voulu recevoir de ceux des nations (3 Jean 7) ? Sans doute, la plupart d'entre nous auraient accepté avec reconnaissance, persuadés que c'était Dieu qui avait permis que cet homme du monde nous soit favorable. Mais souvenons-nous que des circonstances favorables ne sont pas toujours le signe que le chemin suivi est en accord avec la volonté de Dieu (Jon. 1 : 3).
            David évite, nous semble-t-il, un piège. Quelle noble attitude montre le roi : il ne veut pas offrir à l'Eternel « des holocaustes qui ne coûtent rien » ! Il dit à Ornan : « Non, car certainement je l'achèterai pour son plein prix en argent ; car je ne prendrai pas pour l'Eternel ce qui est à toi » (1 Chr. 21 : 24). Et, pour l'emplacement, il donne à Ornan, en sicles d'or, le poids de six cent sicles, une somme considérable.
            Quel est notre comportement dans la vie quotidienne ? Avons-nous accepté avec joie, comme les Hébreux, qu'obéir à la volonté du Seigneur implique, en suivant vraiment Ses traces, beaucoup de dévouement et de renoncements (Héb. 10 : 34). L'amour pour Lui, versé dans notre coeur par le Saint Esprit, abonde-t-il de plus en plus ? S'il n'en est pas ainsi,  notre « consécration » sera très relative. Les tendances de notre coeur naturel pourraient très vite tout gâter (Prov. 6 : 10).
            Rachetés à grand prix, arrachés à notre effrayante misère morale, ne désirerions-nous pas ne plus vivre pour nous-mêmes mais pour Celui qui, pour nous sauver, est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 15) ? Evidemment, le monde nous engage au contraire à rechercher comme lui, égoïstement, parfois avec frénésie, une vie aisée, confortable, et surtout beaucoup de distractions. Ce « programme » était déjà celui d'Israël lors de l'édification du veau d'or : « le peuple s'assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir » (Ex. 32 : 6). On offre simultanément des holocaustes et des sacrifices, en oubliant que Dieu ne peut supporter l'iniquité et la fête solennelle (Es. 1 : 13).
            Où en est notre désir de nous renoncer nous-mêmes, ce voeu  exprimé dans l'ardeur de notre premier amour ? Il risque fort de s'être beaucoup amenuisé (Matt. 16 : 24). Le déclin spirituel se manifeste de bien des manières, à commencer peut-être au niveau de ce que la Parole appelle « très petit » (Luc 16 : 9-10. Quel usage fait-on des biens matériels que Dieu a confiés aux siens ? Sommes-nous des économes fidèles ? On donne parfois si peu à côté de cette veuve dont le dévouement complet réjouissait tant le coeur du Seigneur (Marc 12 : 44). La tiédeur spirituelle se traduit de tant d'autres manières ! Citons l'hospitalité à laquelle nous sommes si souvent fortement engagés. Et pourtant que de « motifs » soulevés pour ne pas la pratiquer avec joie ! On peut prétexter les dépenses qui s'ensuivront, le bouleversement de notre petit programme habituel ou encore le désordre prévisible, si des enfants turbulents sont présents… Ces quelques réflexions paraissent peut-être trop « terre à terre », mais la vie chrétienne est faite de détails et si l'amour de Christ nous étreint, nous nous appliquerons à Lui être agréables, justement dans ces « petites choses ». C'est ainsi qu'Il pourra nous confier « les vraies » (Luc 16 : 11).
            Pensons aussi à l'offrande apportée par Marie de Béthanie. Que de travail et d'économies représente ce nard pur de grand prix ! Elle le répand sur les pieds du Seigneur, à la veille de sa sépulture - et toute la maison est remplie de l'odeur du parfum (Jean 12 : 3). Combien notre appréciation personnelle de Christ et notre discernement spirituel peuvent grandir lorsque le Saint Esprit exerce librement son activité sur nos affections !
            David a donc tout acquis avec ses propres ressources. Même les traîneaux à fouler qu'Ornan était prêt à offrir - son instrument de travail ! - ne seront pas employés pour consumer le sacrifice offert à Dieu. La main de l'ange a été arrêtée ; le jugement tombe du ciel sous forme de feu sur l'holocauste. Le caractère de Dieu en jugement se manifeste ainsi sur le sacrifice de substitution offert. C'est, comme du temps d'Elie, le signe que Dieu agrée pleinement cette offrande et ce sacrifice (1 Rois 18 : 38). Mais ce n'est encore qu'une image de celui que Christ a offert à Dieu, au temps convenable (Eph. 5 : 2). Il a connu à notre place, pendant les trois heures ténébreuses de la croix, la pleine mesure de la colère divine. Il a ainsi porté l'éternité de notre châtiment.
            L'épée de l'ange est remise ici dans son fourreau (1 Chr. 21 : 27). Insondable mystère, la voix de Dieu se fera entendre plus tard : « Epée, réveille-toi contre mon berger, contre l'homme qui est mon compagnon… frappe le berger » (Zach. 13 : 7).
            Désormais, c'est en ce lieu que David viendra sacrifier et adorer. Sion est la montagne de la grâce. L'autel et le sacrifice sont des manifestations de Sa pure grâce.
                                                                                               
 
                                                                         Ph. L.        Le 04. 02. 10