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MARCHER AVEC JESUS CHRIST (10)
 
 
10 -  Christ notre avocat
              
 
            Chers amis,
    
            Lorsque nous péchons, que se passe-t-il ? Cela peut-il changer notre position comme enfants de Dieu ? Sommes-nous alors éloignés de la présence de Dieu ?
            Nous avons la réponse en Hébreux 9 et 10. Christ a obtenu une rédemption éternelle : « Car par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10 : 14). Notre relation est à jamais établie et ne peut plus être changée par quoi que ce soit : nous sommes désormais pour l'éternité dans la relation d'enfants devant le Père.
            Notre Père peut-il alors passer par-dessus les péchés de ses enfants ? Il est le Dieu qui est lumière et en qui il n'y a aucunes ténèbres. Il a les yeux trop purs pour voir le mal, et il doit être sanctifié en ceux qui s'approchent de Lui. Il peut supporter les péchés des incrédules, ceux du monde impie, mais jamais les péchés de ses enfants. Comment Lui, Celui qui est le Saint, pourrait-Il avoir communion avec le péché ou avec quelqu'un qui est souillé par le péché ? Notre communion avec le Père et avec son Fils est immédiatement interrompue par toute pensée impure, toute parole pécheresse ou oiseuse, tout acte d'indépendance, qui est un péché. La communion n'est pas rétablie avant que le péché ne soit ôté selon la pensée de Dieu : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). Nous ne sommes purifiés que par la confession et le jugement de nous-mêmes.
 
 
Le jugement de soi-même est la seule manière de rétablir la communion
 
            C'est un principe qui se trouve dans toute l'Ecriture, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament. Considérons quelques exemples typiques de l'Ancien Testament.
     
            En Lévitique 4 et 5, et en partie aussi dans les chapitres 6 et 7, nous avons les instructions données pour un Israélite qui avait péché. Il ne s'agit pas là d'un pécheur venant à la repentance, quoiqu'un évangéliste puisse très bien se servir de ces chapitres pour présenter les principes de l'évangile. Dans ces chapitres, Israël est vu comme un peuple qui, par le sacrifice du grand jour des propitiations (Lév. 16) est amené à Dieu et au milieu duquel Dieu habite en vertu de l'holocauste continuel (Ex. 29 : 38 à 46).
            Maintenant que ce peuple est amené dans la proximité de Dieu, comme son peuple, il peut se reposer dans l'assurance qu'il est agréé (Lév. 1 et 7 : 8). Pour la traversée du désert, il a reçu un objet pour son coeur (Lév. 2) ; il peut avoir communion avec Dieu (Lév. 3 et 7 : 11-34). Mais la question de la souillure journalière doit être traitée.
 
            Le chapitre 5 du Lévitique place d'abord devant nous les différentes sortes de souillures qui se présentent à nous dans la vie de tous les jours :
                        - verset 1 : omettre de témoigner, soit contre le mal, soit pour le bien, est un péché.
                        - verset 2 : il s'agit de souillures provenant du fait que nous ne sommes pas véritablement séparés des choses de ce monde.
                        - verset 4 : ce sont les conséquences du manque de sobriété et de maîtrise de soi, les souillures viennent donc de notre propre coeur.
            Du verset 14 au verset 19, il s'agit de péchés commis par erreur contre Dieu. Enfin, dès le verset 20, il est encore question des fautes contre son prochain.
 
            De quelle manière un Israélite pouvait-il être purifié lorsqu'il avait failli ? Le seul chemin est indiqué dans ce chapitre : « Et il arrivera, s'il est coupable en l'un de ces points-là, qu'il confessera ce en quoi il aura péché ; et il amènera à l'Éternel son sacrifice pour le délit » (v. 5-6). D'autres choses pouvaient encore s'y ajouter : par exemple, on devait ajouter un cinquième à l'objet restitué, lorsqu'on avait pris quelque chose à l'Eternel ou à son frère (v. 6, 23,  24). Mais le premier point, la condition fondamentale, est ceci : confesser le péché et apporter un sacrifice pour le délit.
            Le jugement de soi-même - la déclaration de ses propres péchés, donc de son propre manquement - est la condition indispensable à tout pardon et à toute restauration (voir par exemple 1 Cor. 11 : 31 et 1 Jean 1 : 9). Afin de nous amener à un véritable jugement de nous-mêmes - c'est-à-dire à juger non seulement l'acte commis, mais aussi notre état comme le fit David dans le Psaume 51 : 5-7 - Dieu dirige nos yeux sur la croix, pour que nous comprenions ce qu'est le péché. Non pas comme si le sang de Christ devait nous être appliqué à nouveau - cela a eu lieu une fois pour toutes - mais afin que nous soyons amenés à reconnaître combien affreux sont les péchés, celui que je viens de commettre aussi ; et cela quand nous considérons ce que le Seigneur a dû endurer pour nos péchés à la croix (sacrifice pour le délit). En Lévitique 1 à 7 nous n'avons pas la croix à proprement parler ; la croix proprement dite, comme fondement du fait que nous pouvons être dans la proximité de Dieu, nous la trouvons plutôt en Lévitique 16 et Exode 29.
            Ce n'est qu'en considérant ce que le Seigneur Jésus a dû endurer à Golgotha pour nos péchés que nous apprenons maintenant à connaître combien odieux sont les péchés. Là, Il a dû être abandonné de Dieu. Il a dû subir le jugement de Dieu et mourir, parce que « lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2 : 24). Nous sommes alors amenés à un véritable jugement de nous-mêmes, à une vraie tristesse au sujet de ce que nous avons fait. Nous ne désirons plus jamais passer à la légère sur le péché ni oublier que la confession est l'unique voie pour la restauration et la communion avec Dieu ; la confession devant Dieu d'abord, mais aussi devant les hommes, pour autant qu'ils sont lésés.
 
 
Péchés inconscients
 
            Une grande difficulté se présente ici : souvent nous péchons sans en être du tout conscients, parfois même en imaginant avoir fait quelque chose de bon. Mais l'ignorance ne nous rend pas innocents. « Si quelqu'un a péché, et a fait, à l'égard de l'un de tous les commandements de l'Eternel, ce qui ne doit pas se faire, et ne l'a pas su, il sera coupable, et portera son iniquité » (Lév. 5 : 17).
            Aussi dans le Psaume 19, David demande-t-il : « Purifie-moi de mes fautes cachées » (v. 12). Pour pouvoir confesser ses péchés, il nous faut donc d'abord y avoir été rendus attentifs. C'est pourquoi il est dit en Lévitique 4 : 23, 28 : « On lui a fait connaître son péché... ». Mais qui le fera, s'il s'agit surtout de pensées ou de paroles et d'actes dont les autres ne savent rien ? Qui nous convaincra quand nous pensons être dans le vrai ? L'amour de Dieu y a pourvu aussi : « Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste » (1 Jean 2 : 1). Avant d'aller plus loin, lisons attentivement ce verset et méditons-le.
 
 
Christ notre avocat
 
            Le mot grec « parakletos », traduit ici par « avocat », ne se trouve qu'en Jean 14 et 16 et dans notre passage. En Jean 14 et 16, où il est traduit par « Consolateur », il est appliqué au Saint Esprit. Ce service d'avocat, le Seigneur Jésus l'exerce maintenant pour nous dans le ciel, devant le Père.
            Dans l'une des lettres précédentes, nous avons vu que le Seigneur Jésus est notre souverain sacrificateur. A ce titre, Il intercède pour nous auprès de Dieu, quant à nos faiblesses et à nos langueurs sur la terre. Ici nous trouvons le rôle du Seigneur Jésus en rapport avec nos péchés quotidiens. Il est notre avocat auprès du Père, lorsque nous péchons. Il ne l'est pas seulement lorsque nous sommes affligés et confessons nos péchés. Au moment même où je pèche, Il agit comme avocat dans le ciel : Il est Celui qui me défend et défend mes intérêts auprès du Père.
            Qui est cet Avocat ? C'est Jésus Christ, le Juste. Il répond parfaitement à la justice du Père, et Il est en même temps ma justice (1 Cor. 1 : 30). Mais plus que cela. Il a accompli une oeuvre qui est tellement parfaite, qu'Il n'est pas seulement la propitiation pour nos péchés, mais en principe aussi la propitiation suffisante pour le monde entier (1 Jean 2 : 2). Il est donc quant à sa Personne et quant à son oeuvre parfaitement agréable devant le Père, et Il l'est également comme avocat, lorsque j'ai péché.
            Nous avons vu cependant dans ce qui précède qu'il y a pardon seulement après la confession. Aussi la seconde partie du service d'avocat du Seigneur Jésus consiste-t-elle à s'occuper à nous amener à la confession de nos fautes.
 
 
Le lavage des pieds
 
            La nuit où le Seigneur fut livré, Il montra ce qu'était ce service par un acte symbolique. Il voulait instituer la Cène, signe de la communion du Sauveur mort avec tous les membres du corps de Christ (1 Cor. 10 : 16, 17). Mais comment pouvait-il y avoir communion entre des disciples pratiquement souillés et un Seigneur, qui devait mourir précisément pour abolir le péché ? Pour ces êtres souillés, cela nécessitait un jugement mérité (1 Cor. 11 : 26-32).
            Aussi le Seigneur, dans la pleine conscience de ce qu'Il était, et parce que son amour était extrême, un amour qui va jusqu'à la fin (Jean 13 : 1), a pris la positon d'esclave et a lavé les pieds de ses disciples. Dieu s'est servi du manque d'intelligence de Pierre (qui ne discernait pas que tout ce que le Seigneur fait est bon et que, même si nous ne comprenons pas, nous devons toujours nous incliner) pour nous donner clairement la signification du lavage des pieds. Les disciples étaient purs, car ils avaient été entièrement lavés (baignés)  lors de la nouvelle naissance. Mais, pour avoir une part avec Lui, pour vivre donc dans une communion pratique, ils devaient également être purifiés des souillures de la marche journalière (Jean 13 : 8-11).
 
 
Le reniement de Pierre
 
            Les évangiles montrent, plus tard, dans le cas de Pierre également, de quelle manière le Seigneur exerce ce service d'avocat. Pierre avait perdu, sans en avoir conscience la communion pratique avec le Seigneur. Il n'y avait pourtant pas eu d'incident grave aux yeux des hommes. Le disciple avait même une bonne opinion de lui ; il était sans doute convaincu que son amour et sa fidélité étaient bien supérieurs à ceux des autres. Lorsque le Seigneur avertit ses disciples qu'ils seront tous scandalisés en Lui, Pierre affirme : « Si tous étaient scandalisés à ton sujet, moi, je ne serai jamais scandalisé » (Matt. 26 : 33). Il n'aurait jamais pu dire cela s'il avait été véritablement en communion avec le Seigneur : dans une telle compagnie, en effet, il n'y a pas de place pour la chair et pour l'orgueil.
            Le Seigneur se sert de ces paroles de Pierre pour le mettre en garde, mais aussi pour lui faire connaître qu'Il sait tout. Son disciple pourra ainsi s'en souvenir après l'avoir renié. Il sera alors aidé dans sa restauration par la pensée que le Seigneur a tout su et ne l'a pourtant pas rejeté. Il aura ainsi confiance que le Seigneur ne le rejettera pas non plus désormais. Quelle bonté et quelle grâce ! Quel amour ! Que de soins ! Avant que Pierre pèche, le Seigneur a prié pour lui ; Il n'a pas empêché pourtant Satan de tenter Pierre. Celui-ci devait faire la triste expérience de cette chute pour apprendre à se connaître. Les paroles pleines de bonté et d'amour du Seigneur n'avaient pas pu atteindre leur but ; même un sérieux avertissement de la bouche du Seigneur n'avait eu aucun résultat (v. 34). Aussi le Seigneur ne permet pas que la tentation soit épargnée à Pierre, mais Il veille à ce que  sa foi ne défaille pas. Pour le préserver d'un trop grand découragement, après la chute, le Seigneur lui confie déjà un service pour le temps qui suivra son retour vers Lui.
            Mais Pierre était tellement occupé de lui-même que rien ne semblait pouvoir atteindre à ce moment-là sa conscience. Les paroles du Seigneur, adressées à lui en particulier : « Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi » (Matt. 26 : 40), l'ont sans doute peiné ; cependant, elles ne l'ont pas amené à se juger lui-même ; et pas davantage le fait que lui aussi - malgré ses dires - s'enfuit, laissant le Seigneur seul, apparemment à la merci de l'ennemi (Matt. 26 : 56). Oui, après avoir renié le Seigneur, il se met à prononcer des imprécations et à jurer : « Je ne connais pas cet homme ». C'était ce même Pierre qui avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».  Pourtant à ce moment encore, il ne revient pas au Seigneur. Combien notre coeur est corrompu et endurci !
            Mais, quel amour merveilleux, au moment même où les soldats Le frappaient, lui donnaient des soufflets et Lui crachaient au visage (Matt. 26 : 67), le Seigneur se retourna et regarda Pierre ! Ce regard vient s'ajouter aux paroles du Seigneur Jésus. Le chant du coq les lui remet en mémoire et ouvre les yeux à Pierre. « Et étant sorti dehors, il pleura amèrement ».
 
 
Restauration
 
            Le service du Seigneur ne prend cependant pas fin ici. Après sa résurrection, Jésus envoie aussitôt un message dans lequel il nomme expressément Pierre (Marc 16 : 7) et Il a ensuite une rencontre personnelle avec lui (Luc 24 : 34). Ce qu'Il lui a dit alors en privé, l'Écriture ne le rapporte pas. Le Seigneur a pour chaque racheté des paroles particulières, qui lui sont personnellement destinées. Mais ensuite on trouve la rencontre si éprouvante, mais si bénie pour Pierre décrite en Jean 21.
            N'aurions-nous pas pensé que cette humiliation publique de Pierre n'était plus nécessaire ? Quand on s'y arrête, on la trouve peut-être un peu « dure » ? Pierre était pourtant revenu à lui : n'avait-il pas pleuré amèrement ?
            Mais Celui qui, à une connaissance absolue du coeur humain, y joint un amour profond pour les siens. Il le manifeste par une sagesse parfaite, et Il sait ce qui est vraiment le meilleur pour Pierre.
            Lorsque Pierre s'est véritablement jugé lui-même, il ne condamne plus seulement son acte, mais lui-même. Il avoue qu'il faut la toute-connaissance de Dieu pour découvrir en lui l'amour pour son Maître. Le Seigneur peut alors le restaurer complètement et le charger d'être le berger de ses brebis, de paître ses agneaux et ses brebis.
            C'est le service du Seigneur - comme notre avocat - auprès du Père. Où en serions-nous si nous ne l'avions pas Lui comme avocat ? Toute pensée pécheresse, toute parole oiseuse, tout acte d'indépendance interrompt la communion, avons-nous déjà rappelé. Et celle-ci n'est rétablie que par la confession du mal et le jugement de soi.
            Mon avocat prie pour moi avant que je pèche, afin que ma foi ne défaille pas. Il me parle par sa Parole pour m'amener à me juger moi-même avant de commettre un  péché. Il me regarde au moment nécessaire. Il se sert dans ce but de frères, de lectures, de circonstances - d'un coq même, si c'est nécessaire - pour me rappeler Ses paroles. Il me conduit au jugement de moi-même et à la confession, afin que la communion avec le Père et avec le Fils soit rétablie. Mon avocat auprès du Père ne se repose pas avant de m'avoir entièrement ramené - une complète restauration doit avoir eu lieu.
            Même maintenant, dans la gloire, Il me lave les pieds, afin que je puisse avoir une part avec Lui et que, déjà ici-bas, ma joie soit accomplie.
 
 
            Avec mes affectueuses salutations. 
                                                                             
                                                                                                         
 
                                                                                                   H. L. Heijkoop
           
       (A suivre)