bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Venir à Jésus et être son disciple
 
 La parabole du grand souper (v. 16-24)
 Le chemin du disciple (v. 25-35)


Lire : Luc 14 
 
            L'Esprit de Dieu relie dans ce chapitre deux principes très importants, mais distincts l'un de l'autre :
                        - la plénitude et la gratuité de la grâce dans la parabole du grand souper
                        - la vérité appliquée à nos consciences quant au chemin du disciple.
            Nos coeurs trompeurs sont prédisposés à dissocier ces choses, mais elles sont divinement jointes dans les Ecritures.
            Le Seigneur était à table dans la maison d'un pharisien le jour du sabbat (v. 1). Il n'oubliait pas (comment aurait-Il pu ?) qu'Il était le témoin de Dieu dans ce monde, quoique pour le moment un invité dans la maison d'un autre. Son oeil scrutateur détectait l'égoïsme qui y régnait.
            Parmi les autres invités, la « chair » pleine d'assurance luttait pour la première place ; quant à l'hôte, il avait rassemblé une compagnie qui était en mesure de le récompenser en retour de son invitation.
            Le Seigneur les blâme tous. L'esprit de grâce manquait partout - le « moi » régnait sur tous ces coeurs.
 
            Jésus montre à son hôte que, si l'on décide d'avoir une fête, il est de loin préférable de remplir sa maison de pauvres, d'estropiés, de boiteux et d'aveugles, et d'attendre sa récompense seulement lors de la résurrection des justes (v. 12-14).
            Il n'y a aucun miel dans l'offrande de gâteau offerte à Dieu : Jésus n'est qu'un invité, mais la simple courtoisie et la déférence habituelles ne peuvent Lui faire retenir la réprimande nécessaire. Dans sa remontrance, Jésus manifeste la grâce de Dieu en contraste avec l'égoïsme de l'homme. Ses propos ont apparemment plu à l'un de ceux qui étaient à table. Il dit à Jésus : « Bienheureux celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu » (v. 15).
            Le Seigneur est alors amené à exposer la parabole connue du grand souper. Hélas, les hommes peuvent aimer entendre le son de la grâce, mais si leur coeur est testé, il s'avère n'avoir aucune véritable appréciation de ce qui est dans le coeur de Dieu. Si Dieu invite, des excuses sont présentées pour refuser ; s'Il désire une maison pleine, Il doit Lui-même chercher et contraindre même les gens d'entrer.
 
 
La parabole du grand souper (v. 16-24)
 
            La grâce de Dieu est exposée de manière attirante. Le Seigneur Jésus la compare à un grand souper bien garni. Rien ne manque ; tout ce qui est bon est fourni par une main généreuse. Son principe est toujours : « Il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20 : 35).
            Dans l'interprétation de la parabole, je suppose que les premiers invités étaient les conducteurs juifs. Mais leurs coeurs étaient dans le monde, ils n'avaient aucun goût pour Dieu et son Christ. Le champ, les boeufs et la femme fournissent de « bonnes » excuses. Si le monde est dans le coeur, quelle que soit la forme qu'il puisse prendre - et le monde en revêt plusieurs -, il n'y a pas de place pour Christ. Nous devons nous souvenir que les choses mises en avant étaient vraiment des bénédictions temporelles appartenant à l'appel des Juifs. Le coeur naturel est si traître qu'il est possible que même les bénédictions d'origine divine supplantent Dieu dans nos affections, et qu'Il en soit complètement exclu !
            Mais si l'homme riche n'avait aucun vrai désir et s'est en allé pour cette raison à vide (Luc 18 : 22-23), Dieu remplit l'affamé de bonnes choses : l'évangile est prêché aux pauvres (Luc 1 : 53 ; 4 :18). Ce sont des gens « du commun » (Act. 4 : 13) qui ont écouté Jésus avec joie. Les publicains et les prostituées devancent les scribes et les pharisiens dans le royaume des cieux (Matt. 21 : 31).
            Les rues et les ruelles de la ville ont été ratissées et tous les méprisés de l'homme ont été rassemblés, « les pauvres, les estropiés, les aveugles, et les boiteux » (v. 21). Cela n'a pas épuisé la grâce divine. « L'esclave dit : Maître, ce que tu as commandé est fait, et il y a encore de la place » (v. 22). Alors la recherche se poursuit « dans les chemins et le long des haies », pour que ceux qui errent et ceux qui sont rejetés puissent aussi venir prendre part au souper. C'est là que nous sommes aussi introduits. Nous étions, comme gens des nations, dans les chemins et dans les haies ;  nous étions complètement dehors, incirconcis (Eph. 2 : 11),  des chiens (Matt. 15 : 27), des pécheurs !
            L'image est pleine de charme. Un doigt divin l'a tracée. C'est la grâce pleine et gratuite. Les branches passent par-dessus la muraille (Gen. 49 : 22). Rien n'est requis des invités, tout est selon les richesses de la grâce de Dieu. Jouissons-en profondément. On ne peut pas être un vrai disciple avant de l'avoir pleinement compris. Une tentative pour suivre Christ avant que la grâce soit pleinement connue n'est qu'un simple légalisme et Lui déplaît. Il doit, de manière bénie, être connu comme le Donateur avant que nous puissions parler de laisser de côté quelque chose pour Lui. Il donne tout, aucun paiement n'est requis. Il ne nous est pas demandé de donner quoi que ce soit. C'est de la grâce pure. Laissons lui avoir toute sa place dans nos coeurs.
 
 
Le chemin du disciple (v. 25-35)
 
            La chair aime entendre le son de la grâce : « De grandes foules faisaient route avec lui » (v. 25). Nous pouvons le comprendre parce que nous connaissons un peu nos propres coeurs. Ces hommes savaient-ils qui était Celui qu'ils suivaient ? Comprenaient-ils le chemin qu'Il foulait sur cette terre ? Il n'était pas encore Celui qui règne, entouré par toute la pompe et la gloire du royaume (ce qui sera vu en un jour fixé), mais Il était méprisé et rejeté des hommes. Israël n'avait pas un coeur disposé à recevoir un tel Messie. Leurs pensées étaient charnelles. Un libérateur - simplement temporel - comme Saul, les aurait satisfaits. Cet homme humble, plein de grâce et de patience – qui était pourtant Dieu manifesté en chair - leur répugnait.
            Réalisons-nous suffisamment aujourd'hui que nous sommes appelés à suivre un Christ rejeté ? Il a été ici, mais n'y est plus maintenant. Pourquoi ? Les hommes L'ont rejeté. Oui, ses propres créatures se sont levées contre Lui et L'ont mis à mort. Le ciel L'a reçu, et Il est à la droite du Père. Mais, en ce qui concerne la terre, Il est rejeté. Nous avons été appelés à connaître et à suivre un tel Christ !
            Quel genre de personnes devrions-nous être « en sainte conduite et en piété » (2 Pier. 3 : 11) ? Le Seigneur s'est tourné vers la multitude et Il leur a dit : « Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple » (v. 26). Le Seigneur méprise-t-il les relations naturelles ? Nullement. Elles sont de Dieu. C'est une caractéristique des derniers jours d'être « sans affection naturelle » (2 Tim. 3: 3).
            Le Seigneur doit avoir la toute première place dans les coeurs des siens (Col. 1 : 18). Le temps est court. Toutes les choses de la terre doivent être tenues avec une main disposée à les  lâcher. Nous sommes touchés de très près quand nous lisons : « et même aussi sa propre vie ». Paul en a connu la signification mieux que quiconque. Il a toujours porté la sentence de mort en lui-même (2 Cor. 1 : 9). Quelle distance avons-nous parcourue dans un tel chemin ?
            Quelle terrible épreuve pour Aaron et ses fils lorsque l'Eternel a fait une brèche parmi eux et qu'il leur a été interdit de découvrir leurs têtes et de déchirer leurs vêtements ! (Lév. 10 : 6). Au jour du veau d'or, quelle épreuve également pour les Lévites ! Mais ils ont répondu positivement à l'appel : « Qui est pour l'Eternel ? » (Ex. 32 : 26). « Qui dit de son père et de sa mère : Je ne l'ai point vu ; et qui n'a pas reconnu ses frères, et n'a pas connu ses fils »  (Deut. 33: 9).
            La croix doit être prise, sinon le chemin du véritable disciple à la suite d'un Christ rejeté n'est pas suivi. Le Seigneur met en garde ici contre la légèreté à laquelle nous sommes enclins. Le coût doit être calculé. Un homme ayant l'intention de construire une tour doit compter d'abord et voir s'il a suffisamment de ressources pour la finir. Un roi allant à la guerre doit délibérer s'il peut résister à celui qui vient contre lui. Il est facile de dire : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort » (Luc 22 : 33). Un échec est humiliant. Le Seigneur est déshonoré. Cela équivaut à dire qu'Il a appelé l'âme dans un chemin dans lequel Il ne peut pas la soutenir. Telle est en tout cas « l'apparence » pour ceux qui observent d'un oeil méchant. Et on se moque de celui qui échoue : « Cet homme a commencé à bâtir et il n'a pas pu achever » (v. 30).
            Combien cela a dû sonder le coeur des Juifs qui faisaient route avec Jésus ! Que c'était  étrange pour eux qui étaient remplis de pensées concernant la gloire du royaume terrestre : Jésus les invitait à porter une croix ! Peut-être certains ont-ils dit, comme les disciples de Jésus : « Cette parole est dure ; qui peut l'entendre ? » (Jean 6 : 60). Peut-être aussi, beaucoup se sont détournés de Jésus et n'ont plus marché avec Lui.
            Aujourd'hui aussi beaucoup comprennent mal. Combien cet enseignement doit leur sembler étrange, et combien sont perplexes d'être appelés à sortir vers Christ hors du camp portant son opprobre (Héb. 13: 13) ! Mais c'est pourtant la vraie place du chrétien aujourd'hui. Celui qui veut faire la volonté du Seigneur en toutes choses doit marcher dans cette voie d'opprobre, alors que partout alentour la chair est acceptée et la gloire mondaine recherchée. L'Eglise professante s'est alliée avec le monde et « habite » dans l'honneur là où se trouve le trône de Satan.
            Hélas, combien ont essayé de fouler le chemin et se sont détournés avec confusion de face ! Ils avaient abandonné les abominations de la chrétienté et avaient pris leur place de séparation avec Christ. Ils avaient professé un grand dévouement à Son nom et à Sa parole. Ils s'étaient glorifiés de la lumière céleste et avaient parlé avec aisance des choses profondes de la vérité de Dieu ! Nous les avions crus fermes et vrais. Nous avions pensé qu'ils avaient appréhendé le sérieux de la position et du chemin. Mais un certain vent froid venant du nord a soufflé, un certain test est survenu, et ils ont failli. Leur nom était celui de Lot, et non d'Abraham. Ils établissent maintenant à nouveau les choses qu'ils avaient détruites. Le Seigneur est ainsi déshonoré, et sa vérité bafouée. Mieux vaut ne s'être jamais avancé dans ce chemin que de l'avoir fait et de s'être ensuite détourné. N'est-ce pas un avertissement pour nous tous : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe » (1 Cor. 10: 12) ? Regardons directement les problèmes en face et pesons-les dans le sanctuaire de Sa présence.
            Les derniers mots de Luc 14 sont très solennels : « Le sel est bon ; mais si même le sel a perdu sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? Il n'est utile ni pour la terre, ni pour le fumier ; on le jette dehors. Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende » (v. 35). Perdre sa saveur est une chose différente que de se détourner et de renoncer au chemin. La position extérieure peut être maintenue, pourtant le vrai caractère s'en est allé. Le sel exprime cette énergie spirituelle qui préserve l'âme de la corruption environnante et lui permet de rendre un témoignage vrai pour Christ. Si cette énergie décline, où sommes-nous comme témoins ? De quelle utilité sommes-nous dans notre vie terrestre ?
            Quel triste état présentent ceux chez lesquels le sel a perdu sa saveur ! Ils couraient bien, leur son était clair, leur marche sans équivoque ; mais ils ne sont plus les hommes qu'ils avaient l'habitude d'être. Ils n'ont pas abandonné le chemin, ni rejeté les vérités qu'ils professaient autrefois ; celles-ci sont encore tenues, mais le monde a pénétré, le ton a baissé, l'appel céleste est à peine perceptible désormais. Qu'il est douloureux de penser que cela peut être vrai de chacun de nous ! Notre dévouement devrait être approfondi au fur et à mesure du temps, et notre foi renforcée à mesure que des difficultés augmentent ; nous devrions être de plus en plus rejetés sur Dieu.
            Etre disciple est une chose individuelle : « Si quelqu'un vient à moi… » (v. 26) ; « Qui a des oreilles pour entendre » (v. 35b). Chacun doit regarder à Christ pour lui-même, chacun doit suivre son propre chemin, celui qui lui est assigné. Il y a toujours la tendance de regarder nos frères pour voir ce qu'ils ont l'intention de faire. Il est facile de marcher avec une foule. La foi n'est que peu exercée dans de telles circonstances. Celui qui ne peut pas suivre Christ pour lui-même n'est pas prêt à Le suivre avec d'autres. Beaucoup, au contraire, ont préféré s'attendre à d'autres et Satan en a tiré profit ; il a refroidi en eux le désir de suivre Christ en toutes choses.
            Je n'ose pas mépriser la communion de mes frères, je dois la rechercher et la cultiver de toute manière possible avec eux. Mais ils ne doivent pas être autorisés à remplacer le Seigneur. Il faut regarder à Lui et Le suivre, sinon le témoignage ne peut pas être bon, ni le disciple vrai. Que le Seigneur nous donne de l'intelligence en toutes choses (2 Tim. 2 : 7).
 
 
                                                  W. W. Fereday - Bible Treasury, N. 1 Vol. 1, page 309