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Les théraphim
 
 
 
            Huit passages, dans la Bible hébraïque, mentionnent les théraphim ; ils apportent la preuve qu'il s'agit d'idoles, dont l'usage est comparable, aux yeux de Dieu, aux péchés de divination ; mais ils révèlent surtout une iniquité obstinée, cachée dans les coeurs (voir 1 Sam. 15 : 23). C'était une sorte particulière d'idoles, de forme humaine, que l'on consultait et dont les réponses avaient valeur d'oracle. Il ne semble pas toutefois qu'on leur rendait directement un culte.
 
Genèse 31 : 19, 34, 35
            Lors de la fuite de Jacob loin de Laban, Rachel avait volé, à l'insu de son mari, les théraphim de son père, pensant peut-être empêcher ainsi celui-ci de découvrir, au moyen de ces « oracles », dans quelle direction ils s'étaient enfuis. Le mot « théraphim » dériverait d'une racine inusitée : « taraph » qui, en syrien, signifie « s'enquérir, s'informer ».
 
Juges 17 : 5 ; 18 : 14, 17, 20
            Un homme d'Ephraïm, nommé Michée, religieusement corrompu, s'était associé à l'expédition des Danites à Laïs. Nous avons dans ce récit un aperçu de la triste condition morale de certaines tribus, en ces jours où il n'y avait pas de roi en Israël, et où « chacun faisait ce qui était bon à ses yeux ». Il illustre aussi le fait que l'homme est incapable, par lui-même, de trouver Dieu et qu'il est également incapable, par ses propres ressources, de maintenir la pureté de la révélation divine. En fait, sa seule capacité, c'est de corrompre et de déformer ce qui vient de Dieu, et il le fait, à moins de se laisser constamment enseigner et reprendre par l'Esprit de Dieu.
            Ce lévite apostat des Danites donne le triste exemple d'une certaine connaissance de l'Eternel, mêlée à l'adoration d'une image taillée ou d'une image de fonte, ce qui est une abomination aux yeux de Dieu (Jug. 18 : 5-6). A la fausse prétention d'être l'oracle du peuple, il faut mêler le nom de l'Eternel, sous peine de ne pas faire partie du clergé. L'éphod était le vêtement distinctif du sacrificateur. Mais on peut en faire, comme Michée, un usage illégitime, tout en servant des théraphim païens. On utilisait ces derniers pour consulter des divinités païennes.
 
1 Samuel 15 : 23 et 19 : 13-16
            Samuel, adressant des reproches à Saül sur sa conduite vis-à-vis d'Amalek, compare l'obstination à de l'idolâtrie et à des théraphim (1 Sam. 15 : 23). 
            Milcal, fille de Saül, pratiquait l'idolâtrie. Ces théraphim devaient bien avoir quelque ressemblance avec une forme humaine, puisque l'idole a pu être confondue un moment avec le corps de David (1 Sam. 19 : 13). Il y en avait de plus grande taille, dans les temples, et de plus petits dans les maisons, et toujours à des fins idolâtres.
            Si pour cause de désobéissance ou même d'apostasie, la communion avec Dieu était interrompue, et s'il n'y avait plus de révélation « ni par les songes, ni par l'urim, ni par les prophètes » (1 Sam. 28 : 6), les Israélites, dans leur folie, se tournaient vers ces théraphim ou bien s'enquéraient, comme Saül, auprès « des évocateurs d'esprit et des diseurs de bonne aventure, qui murmurent et qui chuchotent... » (Es. 8 : 19).
 
2 Rois 23 : 24
            Le roi Josias, obéissant aux paroles de la loi, avait exterminé « toutes les abominations qui se voyaient dans le pays de Juda et à Jérusalem » : ainsi sont mentionnés les théraphim, avec les évocateurs d'esprit, les diseurs de bonne aventure… Aucun roi, avant Josias, n'avait rompu de façon si nette avec les idoles pour s'attacher à l'Eternel « de tout son coeur ». Hélas, son exemple n'a pas été suivi !
 
Ezéchiel 21 : 26
            Nous voyons comment le roi de Babylone interroge les théraphim, touchant son projet d'invasion de la Palestine. C'était l'opposé de David consultant l'éphod. Aux yeux du peuple de Juda cette divination est fausse et sans valeur. Et certes, elle l'était ! Mais l'Eternel, au-dessus de ces choses, a décidé la ruine de Jérusalem (Ezé. 21 : 28).
 
Osée 3 : 4
            Le prophète Osée, appelé par Dieu à un acte symbolique (s'attacher à une femme infidèle, présentant Israël), décrit prophétiquement l'état actuel de ce peuple, « sans roi, sans prince, sans sacrifice…», n'ayant plus ni vrai culte à l'Eternel (« sans éphod »), ni même celui des idoles (« sans statue, sans théraphim »). La maison est vide, balayée et ornée, prête pour que Matthieu 12 : 45 s'accomplisse. Mais cette prophétie annonce qu' « à la fin des jours », les fils d'Israël se repentiront et reconnaîtront Christ comme le vrai Roi. Ils seront rétablis dans la bénédiction divine.
 
Zacharie 10 :2 
            Le coeur partagé d'Israël s'est détourné du Dieu vivant et vrai. Il a poursuivi les vanités des nations, d'où ses calamités et sa ruine.          
            C'est ce que lui rappelle le prophète Zacharie (10 : 2) : "car les théraphim ont dit des paroles de vanité et les devins ont vu un mensonge et ils ont prononcé des songes trompeurs ; ils consolent en vain". C'est pourquoi, Israël est parti en exil comme un troupeau sans défense ; "ils sont opprimés (ailleurs : affligés), parce qu'il n'y a point de berger". Ce sont les théraphim (ces oracles « qui parlent » des païens), et ceux qui les consultent (les devins), que le prophète a particulièrement en vue dans ce verset.
 
 
Les théraphim aujourd'hui :
 
            On peut établir un parallèle avec ce qui se pratique dans le christianisme. L'éphod ou le prophète autrefois, c'est aujourd'hui l'Ecriture. Et c'est même une parole encore plus certaine que ces voix venues du ciel ou ces réponses données par les urim et les thummim (« lumières » et « perfections ») que portait le souverain sacrificateur (Ex. 28 : 30 ; Lév. 8 : 8). Inspirés par le Saint Esprit, de saints hommes de Dieu ont parlé de la part de Dieu (2 Pier. 1 : 21). Ces « oracles de Dieu » parlent maintenant à ceux qui cherchent la vérité.
            Mais beaucoup d'hommes aujourd'hui, même dans la « chrétienté » s'appuyant sur leur intelligence au lieu de s'approcher de Dieu dans la repentance et dans la foi, se détournent des oracles de Dieu pour des raisons souvent futiles, et prêtent au contraire l'oreille aux spéculations « de la connaissance ainsi faussement nommée » et aussi à « des esprits séducteurs et à des enseignements de démons » (1 Tim. 6 : 20 ; 4 : 1).
            C'est l'illustration, dans une mesure au moins, des paroles solennelles de l'apôtre. Si les hommes n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés, « Dieu leur envoie une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge » (2 Thes. 2 : 10, 11).
            Les théraphim « modernes », comme ceux d'autrefois, disent des « paroles de vanité » ou de méchanceté. Quant aux faux docteurs, semblables aux faux prophètes d'autrefois, ils « voient un mensonge » et « prononcent des songes trompeurs ». En conséquence, ils consolent en vain ; leur consolation est sans fondement ; elle ne résistera pas à l'épreuve.
 
                                                                                                Ph. L.